Les jolies courbes de la nouvelle série Halcyon cachent un tempérament survitaminé ! Doté d’un panel de fonctions des plus complet, le Platinum, porte-drapeau de la gamme, nous a tapé dans l’œil au propre comme au figuré, dès son allumage dans le studio de La BS où nous l’avons testé.

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L’ouverture
Originaire du Wisconsin, la gamme Halcyon a été pensée et développée pour répondre aux attentes du plus grand nombre d’utilisateurs et ouvrir grandes les portes du touring, de l’événementiel et des plateaux TV à ETC. Pour s’adapter à toutes les situations, la gamme Halcyon comporte 3 versions – Gold, Titanium et Platinum – différenciées par leurs puissance lumineuse, taille et poids. Elles ont toutes, à 2 détails près, le même panel complet de fonctions.
Il y a également, pour chaque version, un modèle HF (Haute-Fidélité) doté d’une qualité de lumière des plus soignées et d’un modèle Ultra-Bright surpuissant. Pour concevoir ces nouvelles sources, la société américaine a mis les petits plats dans les grands, autant au niveau technique qu’humain tout en gardant à l’esprit le rapport qualité prix.
L’Halcyon Platinium Ultra-Bright est la parfaite illustration de l’ouverture au Live et à l’événementiel. Si au théâtre et à l’opéra les sources sont, généralement, derrière des frises ou des pendrillons, sur un concert ou un évènement, elles sont bien visibles. Dans cet objectif, le design de cette série a été repensé. Les arêtes saillantes ont laissé place à un ensemble harmonieux de courbes. J’aime aussi la grande lentille au bout de la tête, elle donne au projecteur un air de canon à photons.
Présentation vidéo :
Le savoir-faire
La base est bien proportionnée, ni trop grande, ni trop haute. Il est même possible de retirer rapidement les poignées pour glisser le projecteur dans un petit espace, un décor par exemple.

Sur une face on trouve l’afficheur tactile et la partie commande à 5 boutons. Le menu est simple d’accès et complet. La plupart des options sont disponibles via le DMX, le RDM et l’application SetLight qui utilise le protocole NFC.
Sur l’arrière loge classiquement la connectique. Contrairement aux versions Gold et Titanium, le Platinum de dispose pas d’une recopie du 220 V. C’est un peu dommage, car même si la puissance maximum est donnée pour 1 692 W, ça peut toujours servir à alimenter un contrôleur ou une source plus petite. Il est fort possible que l’équipe ETC ait choisi la prudence et la sécurité.

Une prise USB permet de mettre à jour le soft, et quand un projecteur d’un kit est updaté, les autres peuvent être mis à jour en lui étant connectés via les prises DMX.
On trouve également deux connecteurs RJ45 pour recevoir et renvoyer l’Artnet et le sACN. ETC prévoit aussi de rentrer dans une machine via un des protocoles réseau et de ressortir en DMX. Les ports Ethernet sont passifs, le signal n’est donc pas interrompu si l’alimentation de la machine est coupée.
La ventilation de la base se fait par les 4 côtés et 2 des grilles sont angulées. Il y a donc toujours circulation d’air. C’est un point important puisque c’est l’endroit qui reçoit l’alimentation de la source et celle de la partie électronique ainsi que la carte mère de la machine.
C’est aussi là que se trouve l’axe pan de la lyre. C’est une bonne chose qu’ETC ait conservé le blocage des deux axes. Avec les deux poignées intégrées dans les bras, on peut très facilement déplacer le projecteur dont le poids atteint 45 kg. Grâce à un système d’encoches sur le bas des capots, les bras de la lyre s’ouvrent et surtout se referment rapidement.


Du côté où l’on voit le moteur d’entraînement du pan, se trouve la carte de gestion des deux mouvements. On y trouve également une des nombreuses innovations brevetées, la technologie Whisper Home. Elle utilise 2 capteurs de position sur chaque axe, pour un retour à la position d’origine avec le plus petit déplacement.
Cela permet également de diminuer le bruit et d’augmenter la rapidité et la précision des mouvements. Dans le second bras se trouve l’entraînement du tilt avec un des capteurs sur l’axe du bas.
Les capots de la tête sont maintenus par 4 vis chacun et je tiens à préciser que l’on a réussi à faire tout le démontage et remontage avec un Leatherman. Vu le nombre de paramètres il a fallu étudier minutieusement la conception et l’intégration des modules.

Pour optimiser le rendement du moteur led de 1200 W, la R&D a classiquement utilisé un radiateur à caloduc refroidi par deux gros ventilateurs.
Des ventilateurs sont également présents dans la tête pour refroidir certains paramètres comme les gobos ou la trichromie.
Même si le premier compartiment est bien rempli, la maintenance est simple. On peut déjà noter que tous les slots de connectique sont repérés et que chaque connecteur porte une légende identique au slot.
C’est pratique pour la gestion des pannes, la maintenance et l’entretien. Les paramètres sont montés pour la plupart sur deux modules amovibles.
Celui qui est supposé être démonté le plus souvent, puisqu’il reçoit les gobos, est maintenu par des languettes coulissantes. Il suffit de desserrer les vis pour faire coulisser les petites plaques puis débrancher les 2 connecteurs. Pour le second il faut penser à pousser le zoom au maximum vers l’avant de la tête, retirer les vis et défaire la connectique.

Au plus proche de la matrice de leds, on trouve le module trichromie et CTO. Il est constitué de 8 drapeaux de verre dichroïque ayant bénéficié d’un traitement laser pour obtenir une arrivée de couleur la plus douce possible et des pastels clairs et homogènes.
Les plaques dichroïques CMY sont calibrées afin d’avoir à la fois le plus large gamut possible tout en conservant la meilleure homogénéité entre les projecteurs. Sur l’autre face du module on ne trouve pas moins 4 paramètres contrôlés par 7 canaux moteurs. !

La roue de couleurs nouvelle génération permet de réaliser des transitions plus fluides entre deux filtres et d’obtenir des faisceaux bicolores sans démarcation. Et une roue d’animation avec entrée progressive, indexation et rotation ainsi que deux roues de 7 gobos tournants.
C’est la société « Exactly 13 Studios » qui a conçu les 14 images de 24 mm déposées sur des supports 30 mm en verre.
Le système de fixation des gobos est classique et il n’est pas nécessaire de sortir la roue pour les changer. Les deux roues sont dos à dos. Cela permet un important gain de la place et un accès plus facile pour changer les gobos, mais la distance entre deux images est, du coup, un peu plus grande.

Même si le deuxième module est beaucoup plus fin, il comporte exactement le même nombre de moteurs. On remarque aussi une multitude de trous sur certains éléments pour alléger le module sans altérer sa rigidité.
Le principe général du module couteaux est identique à celui de la plupart des autres modèles mais ETC a bien entendu utilisé des solutions techniques qui lui sont propres.
La marque américaine a choisi une solution sur 4 plans. Elle assure une grande course des couteaux pour une grande liberté de création. En retournant le module on peut apercevoir l’iris à 16 lames. On voit aussi que la crémaillère circulaire autorise la rotation du module couteaux sur 180°.


Le compartiment avant de la tête contient les fonctionnalités en rapport avec le faisceau. Le système optique complet est composé de 13 lentilles. La première est devant la matrice de leds et la dernière est à l’autre bout de la tête.
Entre les deux on trouve le zoom, entraîné par une large courroie crantée pour des déplacements rapides et surtout précis. La documentation indique une plage d’ouverture, non focalisée, de 6° à 64°.
Sur le même axe, au bout de la tête il y a le focus qui permet de ciseler et souligner ou au contraire rendre le flou artistique. C’est aussi là que se trouvent les deux prismes indexables et rotatifs montés sur bras pivotant.


Le même système est utilisé pour les trois filtres diffuseurs du système Trifusion. On peut donc avoir des niveaux différents de flous : léger, moyen et fort avec une insertion progressive. L’ordre de montage des prismes et frosts a été inversé d’un côté par apport à l’autre. Même si je doute du grand intérêt de cette possibilité, il est donc possible de superposer les prismes ou les frosts.


Let there be light…
Pour contrôler l’Halcyon nous disposons des protocoles sACN, ArtNet, DMX et le RDM pour le paramétrage depuis la régie ou les blocks. En ce qui concerne le choix du mode, c’est on ne peut plus simple, il n’y en a qu’un. J’aime bien l’idée du qui peut le plus peut le plus et les consoles disposent maintenant d’un nombre de canaux plus que suffisant.
Une des premières choses que j’ai noté en regardant la carte DMX est que le canal 60 est dédié au mode de ventilation du projecteur. Un p’tit truc tout simple qui facilite la vie de l’opérateur et qui permet d’utiliser au maximum le potentiel de la machine.
La Première surprise arrive dès que l’on allume la machine, le reset se fait sans qu’aucun des deux axes Pan et tilt ne bouge. Avec la technologie Whisper Home, la position des deux axes est toujours connue donc pas besoin de point 0 avec une butée physique.
Comme d’habitude j’oriente, grosso modo, le nez au centre de la cible et « @ full Enter ». Le retour de bâton (de lumière) est immédiat, on s’en prend plein les mirettes !
On risque d’avoir quelques surprises lors des mesures. Le faisceau est homogène et puissant, taillé pour faire briller les grands espaces scéniques ! Les deux axes répondent sans problème, je teste des allers-retours sans temporisation et les fins de courses sont bien gérées. Aucune saccade lors des mouvements lents mêmes en diagonale.
En jouant avec le zoom et le focus, on voit tout de suite la qualité de l’optique. La plage d’ouvertures est vraiment très intéressante. Le projecteur dispose d’une ouverture impressionnante avec un grand net proche de l’ouverture maximum et d’un tout-petit, petit net.

Même si la plage de zoom est grande, la vélocité du paramètre est bonne et permet de ne pas refréner les envies de zoomer et dézoomer. On a bien sûr un iris pour mener le faisceau à la baguette.
Les 16 lames concentriques sont aussi efficaces, qu’une guêpière sur une courtisane. Je n’ai pas pu tester la fonction Auto Focus qui comporte trois paliers à 5 m, 7,5 m et 10 m, n’hésitez pas à nous faire des retours dans les commentaires.
Pour la version Ultra-Bright de l’Halcyon, contrairement à la version HF, ETC a choisi un moteur led privilégiant la puissance lumineuse. La contrepartie est un CRI plus bas et donc un rendu de couleurs un peu moins étendu que la version High Fidelity mais rien de grave, la gamme de couleurs disponible est largement suffisante pour une très large majorité de prestations. La trichromie procure une palette de couleurs homogènes qui va des teintes les plus denses aux pastels très légers. La transition entre les couleurs est fluide et je n’ai pas vu de couleurs parasites dans le faisceau.
Le CTO progressif comme toujours permet de « réchauffer facilement et rapidement une teinte déjà en place. On a aussi de très belles transitions et changement d’ambiances qui peuvent s’effectuer avec des temps de fade plus ou moins longs. On voit assez peu d’effets avec ce paramètre mais l’on obtient des résultats subtils que j’aime beaucoup.
En plus des 4 couleurs spécifiques (Rouge, bleu clair, Orange et Bleu foncé), la roue de couleurs a deux filtres intéressants, le TM30 qui corrige le CRI et un CTB. Grâce à la très fine lamelle entre deux couleurs, l’effet bicolore est très réussi.

Les deux roues de gobos rotatifs créés par »Exactly 13 Studios » offrent de belles images inédites. Il y en a pour tous les goûts, de la déco et du volumétrique, certains modernes et d’autres plus classiques et beaucoup sont polyvalents.
Comme je l’ai noté un peu plus haut, les roues positionnées dos à dos, ne permettent pas de faire le net sur 2 images, mais assurent en effets de morphing. J’ai aussi apprécié le principe de contrôle des gobos appliqué à beaucoup d’autres fonctions. Le mode et la vitesse sont séparés sur 2 canaux DMX ce qui facilite la programmation.


La cerise sur le paradis, pour moi qui adore inverser ou combiner les sens rotations, est dans les deux modes » Forward Spin » et » Reverse Spin ». Je n’ai qu’à donner une vitesse à toutes mes machines puis choisir celles qui tourneront dans un sens ou dans l’autre. Que du bonheur ! Le set de gobos fonctionne très bien avec les 2 prismes, un circulaire x4 et un linéaire et la roue d’animation. Que l’on travaille en projection ou en volumétrique, les combinaisons sont nombreuses et grâce à la puissance de la source, on garde une bonne luminosité.
Ni ETC ni High End Systems ne sont novices en ce qui concerne les projecteurs de découpe et là encore la combinaison des savoirs donne un très bon résultat. J’ai toujours plus de mal avec le contrôle des couteaux via 2 rotations plutôt qu’une rotation et une insertion, mais de plus en plus de consoles permettent de choisir entre ces deux solutions.
D’ailleurs, je ne connais pas très bien l’EOS d’ETC, mais a priori, la gestion de ces paramètres est novatrice et très intéressante.
Pour l’Halcyon c’est pareil. Les couteaux sont rapides et je n’ai pas observé de décalage lors des repositionnements, même après un reset ou une extinction du projecteur. Comme les couteaux sont sur 4 plans distincts, le débattement autorise toutes les figures à 3 et 4 côtés.
Et le très gros plus, que l’on trouve rarement, est la rotation sur 180° du module couteaux. Il faut bien penser à régler en premier l’ouverture du zoom au plus près de la taille finale de la découpe pour avoir la meilleure luminosité possible et éviter d’arrondir les contours lorsque le zoom est ouvert en grand.
Le système Trifusion est efficace et j’apprécie les 3 frosts progressifs. Le plus léger est parfait pour flouter les couteaux ou adoucir les contours du faisceau. Le moyen est très bien pour éclairer un personnage ou envoyer un faisceau de couleur un peu diffus. Le dernier permet d’avoir un effet wash et de beaux aplats de couleurs.


Le contrôle du Strobe est également séparé en deux paramètres, un pour choisir le mode et l’autre pour la vitesse. C’est très pratique quand la console n’a pas cette fonctionnalité qui permet de choisir rapidement entre les différentes options. Je n’avais qu’une machine et je n’ai donc pas pu tester le mode « Synchronous Random » mais le principe d’avoir un strob aléatoire commun à plusieurs sources me semble intéressant pour donner plus d’intensité à l’effet.
Autre effet intéressant sur l’Halcyon, la fonction « Led Animation » propose une série de 35 chasers internes au moteur de leds. Avec deux autres canaux, on peut choisir la vitesse et la transition entre les pas pour créer des effets subtils (ou pas) et originaux.
And there was Light
Derating
C’est le moment de sortir la cellule et le tableur Excel. On mesure dans un premier temps le derating, avec le mode de ventilation normal, afin de connaître la différence de luminosité entre le moment ou le moteur de leds est froid et celui où l’éclairement se stabilise à chaud. En 15 minutes le derating atteint 9,24 % et revient très vite aux alentours de 7 %.
Faisceau 20°
La lumière étant stabilisée, nous passons aux mesures photométriques pour notre angle de référence 20° et notons l’éclairement tous les 10 cm dans les 4 directions de notre cible. L’éclairement au centre à une distance de 5 mètres atteint 19 660 lux après derating. Calculs effectués par notre tableur Excel, nous obtenons un flux de 41 122 lm.
La courbe de luminosité est régulière. Une série de mesures en mode Boost révèle un flux de 51 241 Lumens.
Flux 20° boost
Faisceau serré au plus petit net
Sur la cible à 5 mètres la projection de lumière a un diamètre de 43 cm, ce qui correspond à un angle de 4,92° et ça pique les yeux. Je ne pense pas me tromper en disant que pour toutes les mesures effectuées sur des sources leds, c’est la première fois que l’on « colle » la cellule au centre du faisceau (la mesure dépasse les 99 999 lux).
On a donc reculé la machine à 10 m et mesuré au centre 27 800 lux (111 200 lux rapporté à 5 m). Le flux égale 13 666 lumens et la courbe d’intensité lumineuse est tout aussi régulière que la précédente.
Faisceau large au plus grand net
Retour aux 5 m pour mesurer le grand net dont l’angle atteint 58,85 °. L’éclairement au centre est alors de 2 290 Lux et le flux total de 37 714 Lumens.
Dimmer
Nous terminons par la courbe de dimmer. L’unique courbe disponible est plutôt linéaire avec un démarrage légèrement ralenti. On voit très bien ce dernier point sur la courbe de 0 à 10 % où la lumière arrive à 3 % avec une accélération de la montée à partir de 6 %.
Tout cela est susceptible d’être modifié puisque nous avons effectué les tests sur une machine de présérie ayant une version du logiciel en cours de finalisation.


Let there be Rock !
L’Halcyon n’est pas qu’un oiseau rare, il définit aussi la beauté d’un temps passé, le calme, la paix et la prospérité. Quelle meilleure base pour démarrer le renouveau des projecteurs de la gamme High End Systems, qui s’appuie sur la belle et grande histoire d’une marque en y ajoutant désormais le savoir-faire d’ETC. Ce projecteur est pour moi, une bonne surprise et un très bon produit.
Il répond, haut la main à son cahier des charges qui est de mener l’étendard de la gamme Halcyon sur les plus grandes scènes et les plateaux de télévisions les plus lumineux. Pour cela la version Ultra Bright de l’Halcyon Platinum renferme un grand nombre d’atouts qui devraient ravir les directeurs photos les plus exigeants.
Un des autres points forts de la marque ETC est de pouvoir proposer un support technique 24/7/365 via le lien Technical Support (etcconnect.com) en plus des 6 personnes du support technique d’ETC France.
Il y a également un accompagnement personnalisé pour les techniciens, pupitreurs, éclairagistes ou prestataires, en français.
On aime :
- Le Contrôle séparé des paramètres
- La Puissance
- La plage d’ouverture
- Le faisceau
- L’homogénéité des couleurs
On regrette :
- L’absence de contrôle de la fréquence des led via le DMX
- Pas de recopie de l’alimentation
- Une seule courbe de dimmer
Tableau général
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