Ne nous cachons pas derrière notre clavier, nous avons un faible pour les 5 membres de Tryo dont Manu, Guizmo, Mali et Danielito sur scène et Bibou sur potard. Quand ce dernier nous a appelés pour nous raconter ses dernières trouvailles, on n’a pas hésité une triple croche, et on a eu raison car même en mode “très basse consommation” Tryo ce n’est que du bonheur.
Ils en ont de la chance les clichois et les clichoises, leur théâtre Rutebeuf a beau ne pas être immense, l’éclectisme de sa programmation et son extrême polyvalence nous ont permis d’y venir deux fois à la rencontre des équipes techniques d’Amel Bent et de Tryo et c’est un Bibou en super forme qui nous accueille une fois la balance terminée.
Paul Bismuth, stagiaire son et NON, ce n’est pas lui qui a prêté son nom à notre ancien président de la république, Bibou qu’on ne présente plus et Manue Corbeau ingé son retours.
Une sonorisation pour taper le bœuf entre copains
SLU : Pourquoi des sièges partout !
Bibou (Sébastien Pujol dit Bibou, producteur exécutif et ingé son tournée) : Parce que le spectacle a été conçu pour être en assis. On a déjà fait des Zeniths, des clubs, des festivals avec cette tournée marathon, on a donc décidé de s’essayer à ce nouveau type de salle avec un spectacle spécifique et un parti pris de prise de son et de sonorisation particulier.
Je crois que durant l’été 2013 nous avons été le groupe qui a le plus tourné ! Pour en revenir au son de cette tournée, le parti pris est acoustique. On écoute le groupe comme si Tryo venait taper un bœuf dans ton salon, une sorte de retour aux sources car il ne faut pas oublier qu’au tout début, chaque concert était fait d’un tiers de musique, un tiers de tchache et un tiers d’impro.
Regarde le MAXX BCL dans le rack. Il est déconnecté car la quantité de sub et les niveaux auxquels on travaille ne justifient plus son emploi. Tryo est historiquement à 98 dBA en LeQ, là je tourne à 92. Le premier quart d’heure du show est par exemple carrément sous mixé afin de calmer le public et le pousser tout doucement à tendre l’oreille.
SLU : Et le couple de micros que je vois sur scène intervient quand ?
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Bibou : Un peu plus tard, après une partie acoustique plus classique même si très dépouillée. Les artistes se serrent autour de ce couple assis sur des cubes, et cela donne beaucoup de complicité entre eux et avec le public. J’ai pas mal galéré à trouver le bon réglage pour ces deux capteurs.
La diffusion déployée par Dushow au Théâtre Rutebeuf. 6 Kara et un SB28 par côté, une formule assez classique mais qui parfois en fonction des salles et des réglages ne délivre pas un grave assez défini.
C’est marrant de trifouiller. Je rentre mon couple sur une tranche stéréo de la SD10 qui a la particularité d’avoir une commande qui au centre passe la stéréo, à fond à gauche mélange en mono et à fond à droite créé un effet Wide.
Comme en plus je mets mes micros d’office en opposition de phase, je joue avec tout ça en modifiant le réglage chaque soir en fonction de ma salle, et surtout je cherche le Larsen qui peut survenir quand ma diff est assez reculée et posée sur le nez de scène, ce qui est le cas ce soir.
Bon je vais être honnête, je gruge un petit peu en remettant un fil de DI à la guitare de Manu pour lui donner un peu plus de précision. Je « grugeasse », cela dit en finesse car, lorsqu’il s’approche du couple, je dois baisser la DI en conséquence.
Ce passage très acoustique est charmant mais vu les faibles niveaux sonores, dans certaines salles où le public peut circuler et aller se rafraîchir, c’est plus délicat de garder son attention.
La M7CL de Manue Corbeau, ou comment faire du bon travail avec du matériel abordable.
SLU : Cette épure du show et des instruments a conduit à la disparition de la grosse caisse. C’est le cajon qui s’y colle ?
Bibou : Oui mais avec une prise de son adaptée afin de lui donner un peu de l’attaque propre à une vraie grosse caisse. Tryo n’a pas de basse et pas de grosse caisse, j’arrive donc à les remplacer avec le cajon et parfois la guitare de Manu pour donner au son suffisamment d’assise.
SLU : Dans ton nouveau modèle de tournée, tu as ta diffusion ou tu prends celle des salles ?
Bibou : La diff est fournie dans chaque salle. Je viens avec les régies, l’éclairage et la scénographie. Au début, petit budget oblige, on a même pensé à gérer les retours depuis la face, avant de faire le choix de retrouver Manue Corbeau qui est l’ingé retours historique du groupe. Elle assure une moitié de la tournée et Yoan Roussel l’autre moitié mais sur une console légère, une M7CL et avec un rack HF et ears simplifié pour ne pas grever le coût pour On-Off qui est le prestataire de la tournée.
Aux retours, un rack de préamplis Aphex 1788, très appréciés sur les scènes françaises et au-delà quand ce qu’offre la console paraît juste. Dessous un sandwich entre chargeurs d’accus Fischer Amps ALC161, (une habitude pour un groupe soucieux du gaspillage) et de récepteurs HF Shure UR4D+. Tout en bas le stage de la Digico SD10 de Bibou.
Du coup je monte ma régie et Manue monte la sienne, mais comme on dispose pour des raisons de confort et d’efficacité d’un tour bus assez spacieux, nous avons fait le choix d’avoir deux stagiaires avec nous tout au long de la tournée, un au son et l’autre à la lumière, quelque chose qui ne se fait jamais en tournée.
SLU : Pas simple juridiquement non ?
Bibou : On a blindé l’aspect juridique et nous avons particulièrement soigné l’assurance car il n’est pas courant que des stagiaires partent en tour bus et aient des horaires de nuit. J’ai choisi moi-même des stagiaires qui tournent toutes les 15 dates en moyenne auprès de l’Institut International Image & Son ou 3iS.
Les émetteurs HF Shure de la gamme PM1000 : une fois encore un choix de raison pour garder les prix aussi bas que possible.
Nous avons aussi avec nous François Lecomte notre Community Manager, puisque cette tournée interagit avec le web et permet au public de proposer des titres qui seront repris par le groupe chaque soir, des titres qui sont inspirés par des thèmes comme «les chansons dont vous avez honte» ou encore «des chansons à boire et à manger». Cette partie du show est totalement improvisée, ce qui apporte une respiration aux spectateurs comme à nous. Les tournées où tous les soirs on se mange la même blague au même moment c’est franchement relou !
Voyager léger en Digico SD10 à la face
7 minutes montre en main pour monter la régie un des gros avantages des tournées acoustiques et des consoles numériques. Bien visible à droite, le sonomètre garde-fou de Bibou mais qui, sur cette tournée, n’aura pas trop souffert.
SLU : Pas d’SD7 à ce que je vois, t’es descendu en gamme chez DiGiCo.
Bibou : Oui, mais une SD10 a une puissance de feu déjà très importante avec beaucoup de processing. Je pense notamment aux compresseurs dynamiques et à la simulation à lampes dont je ne me sers même pas. Gros avantage aussi de la SD10, l’écran est face à un pavé de faders, ce qui change radicalement la donne comparé à la SD9 où il est centré pile entre les deux; et du coup manque singulièrement d’ergonomie.
Posée sur la SD10, la commande du tap délai au travers de cette alarme incendie coup de poing *très* légèrement détournée de son usage premier et qui suit Bibou depuis ses débuts.
Sinon j’ai toujours mes trois Tube-Tech sur les voix pour faire leur son, une belle réverbération Lexicon, un délai et un lecteur / enregistreur en compact flash. Comme en local je n’ai que 8 in et 8 out, et que l’interphonie tape aussi dedans, j’ai ajouté un convertisseur externe Lynx Aurora.
J’enregistre le show tous les soirs et je le poste dans notre dropbox, en récupérant le gauche droite et en ajoutant un peu d’ambiance à l’aide des micros des ears pour que le groupe puisse retrouver le concert de la veille.
J’ai une commande à main, et à chaque scène sur la table j’incrémente aussi les titres pour que ces fichiers que je convertis en MP3 avant de les poster, soient pratiques à écouter.
SLU : Comment es-tu relié à ton stage rack ? Je vois un multi coax…
Bibou : Oui, c’est un multi 4 brins. On en a un dans la tournée mais on en demande un sur place. Quand ils galèrent à le trouver on met le nôtre, mais quand ils en ont un, c’est le cas ce soir puisque c’est Dushow qui fournit la diffusion et des DiGiCo ils ont un paquet et plein de MADI, ça nous fait gagner du temps. Dans le multi Dushow il y a plus que le coax, il y a aussi un 32, peut être aussi un ethernet pour la prise des amplis à distance et un petit analogique de secours.
L’AE 3000 adopté par Bibou
Un AE3000 spécifiquement prévu pour tout faire ou presque, et notamment reprendre le son émis par des bouteilles de bière soufflées par les Tryo. Joli à voir qui plus est.
SLU : Comment en es-tu venu à utiliser autant de micros Audio-Technica ?
Bibou : Tout vient de Charles de Schutter. Je travaille aussi pour M dans la partie conseil, management & business, et comme il voulait partir avec un nouvel ingé son… Excuse-moi ! (il s’arrête dans les coulisses du théâtre car il voit un clavier posé sur le petit côté NDR). On ne pose jamais un clavier debout car ça abîme les touches. Ce n’est que notre clavier de secours mais comme on a eu une panne sur celui qui est sur scène, il vaut mieux qu’il marche.
SLU : Il a eu quoi ?
Bibou : un grand verre d’eau pétillante pendant le show. C’est assez radical et, bien entendu, on s’en trimbalait un depuis un an et demi pour rien et ce soir-là…
SLU : Tu ne l’avais pas ce soir-là !
La paire d’AE3000 Audio-Technica employée durant une partie du show pour repiquer le groupe jouant face à elle, un moment charmant du concert mais qui demande un placement étudié vis-à-vis du système et ne permet pas de gros niveaux.
Bibou : Exactement, alors depuis, c’est reparti ! Donc Matthieu voulait partir avec un nouvel ingé son. On a essayé, sur différents titres, différents gars et c’est Charles qui l’a séduit le plus avec ses mix. Du coup, je me suis pas mal rapproché de lui, et on a pas mal parlé micros, et notamment le fameux AE3000 qui est magnifique sur le toms de M. Comme j’ai voulu essayer aussi, je me suis rapproché d’Audio-Technica et on a testé pas mal de capteurs.
Tout ne fonctionne pas, soit à cause d‘un manque de temps, soit pour des raisons techniques, mais ce que j’ai gardé sur la tournée marche, et marche bien. Le fameux couple de micros devant lequel les Tryo font une partie du show est composé d’AE3000. Ce sont des électrets haut de gamme et même s’il s’agit des Artist Elite, pas le top dans la nomenclature Audio-Techica, ils marchent super bien.
On les a comparés avec des modèles à condensateur, et ce sont ceux qui accrochent le moins et sonnent le mieux même de relativement loin. On a passé pas mal de temps à tester, d’autant qu’on a eu quasiment tout le catalogue du constructeur, et même pour l’ampli guitare on a fini par trouver notre bonheur. Cette démarche d’écoute a été un vrai plaisir. On a fini par craquer souvent sur le même modèle, l’AE3000, et du coup sur la tournée on en a 8 !
L’accordéon magique de la tournée avec trois micros : les deux cravate pour l’aigu câblés en Y, et un troisième, caché à l’intérieur-même du piano, qui descend bien dans le grave pour la main gauche. Il s’agit de lavaliers Shure à électret WL185 cardioïdes. Ils sont fixés sur un bricolage «Biboutech».
SLU : J’ai vu que Charles a placé des rubans sur la batterie de Mathieu…
Bibou : On a tenté aussi, mais ce sont des capteurs bidirectionnels, et ce n’est pas facile de bien les employer sur notre tournée. Ils sonnent bien et ont une jolie couleur.
SLU : Tu repiques comment la guitare de Manu (le guitariste principal et virtuose du groupe NDR)
Bibou : Elle arrive sur 5 tranches. La première c’est une DI en sortie de la pédale de volume, la seconde et troisième c’est au bout de son énorme pédalier que nous avons entièrement refait et mis au propre cet hiver, en fait juste avant l’ampli ce qui me permet de booster par exemple le grave quand il joue certaines lignes de basse.
Les deux dernières enfin ce sont deux micro sur l’ampli, des AT4047, la version uni directionnelle, uniquement cardioïde et donc beaucoup moins chère et disposant de plus de corps. Comme avec Tryo je nai pas de basse, ce surplus de bas m’arrange bien.
Tout le monde utilise les 4050, et justement je n’ai pas voulu faire comme tout le monde. Cela étant, je reconnais que les défauts du micro deviennent des qualités devant une membrane d’ampli. La petite surbrillance, ce léger creux dans le bas mid, on dirait qu’il fait tout tout seul, alors que le 4047 est plus flat et doit être un peu corrigé !
SLU : Il est où cet ampli ?
Bibou : Il est dans un couloir à côté des loges sous deux couvertures, celles qui emballent le piano durant le transport. Comme on est dans un théâtre assez petit, je ne peux pas me permettre d’avoir le son des amplis sur scène et comme les Tryo utilisent des ears, ça ne gêne pas.
Les couvertures du piano ? Pas que, du son s’en échappe !
Voici ce qui se cache sous les couvertures. Heureusement la tête donc source de calories est sur scène ! Deux AT4047SV repiquent le son de ces deux corps.
Le luxe de la tranche numérique sans fin
J’ai aussi changé ma manière de travailler au niveau de ma console. Je travaille comme le font les ingés retour. J’ai un préampli sur lequel arrivent divers instruments et j’affecte à chacun une tranche avec ses effets et ses réglages spécifiques. Le même préampli les alimente chacune son tour. Je profite de la puissance des consoles numériques actuelles qui n’ont plus beaucoup de limites. C’est beaucoup plus pratique et rapide.
SLU : Pour les voix ?
Bibou : Pour les voix, nous avons une contrainte qui est celle d’être en HF et là, nous n’avons pas encore trouvé notre bonheur chez AT. Les capsules sont bonnes mais je n’ai pas réussi à obtenir le son que je cherche. On va refaire des essais bientôt car Nico Sirkis d’Indochine se sert d’une liaison AT depuis peu sans problème.
SLU : Sur la batterie à part des 3000 ?
Bibou : Sur la charley et les overhead, j’ai un micro très intéressant, l’AT4051. Il est un peu plus grand que les KM de Neumann et il a un rendu peut-être moins flatteur que ces derniers. Il se situe entre les KM et l’AKG 451 que j’adorais et qui tend vers le Schoeps. On a bien craqué avec Manue. Je ne suis pas fan des dernières cymbales de Daniel qui font beaucoup trop de bruit, alors que je suis fan des petites cymbales de Copeland de son époque Police, et ce micro me les repique bien.
L’AT4051 en repiquage de la charley.
Pas très faciles à trouver les deux « over » head qui sont surtout des « under » head en AT4051 et placés sous les cymbales. Bien visibles en revanche les trois AE3000 sur les toms.
SLU : Le cajon ?
Bibou : J’ai essayé le miniature ATM350 à condensateur mais je préfère mes Beta98 historiques. Ca fait des années que je m’en sers et le son de Tryo a été bâti avec. J’ai du mal à m’en passer.
SLU : On appelle ça la Bibouterie. Pour le reste les années passent et tu restes fidèle à DiGiCo !
Bibou : Ce qui est drôle c’est que les gens qui ne la connaissent pas disent qu’elle n’est pas intuitive, mais une fois qu’ils sont passés dessus ils changent instantanément d’avis. Certes il y a plus beau, mais question audio et par exemple égaliseurs, c’est super pratique. Le coup de disposer de 4 bandes paramétriques complètes et pas limitées au grave, au médium et à l’aigu comme d’autres est un vrai plus. En plus la correction est vraiment chirurgicale.
Je te fais un exemple. Pour les voix du groupe, je commence justement par l’égaliseur paramétrique, puis je travaille l’égaliseur dynamique, toujours de la table, pour nettoyer les sifflantes, notamment celles de Mali, en ajustant précisément la fréquence et le threshold. Après je passe par le compresseur multibande avec lequel je rabote un petit peu le tout, et enfin j’ai bien entendu le Tube-Tech pour la couleur.
Ce n’est pas moi qui ai câblé ma régie et ce dernier se retrouve en tête sur l’insert A, alors qu’il devrait être au bout sur le B. Je vais demander si je peux le câbler sur les deux inserts à la fois pour pouvoir comparer les deux. Modifier le traitement des voix est toujours un peu risqué mais il me reste 12 dates et j’aime bien le danger (rires). Aujourd’hui je ne le sentais pas, demain il y a la famille de Guizmo qui vient donc ça ne va pas être le top, après-demain en revanche… (rires !)
SLU : Avec tant d’étages de contrôle du gain, tu as encore besoin de ton Tube-Tech ?
Un des incontournables de Bibou pour le son de Tryo, le compresseur à lampe Tube-Tech CL1B, le vrai, pas le plug à 219€ chez Thomann !
Bibou : J’aurais pu ne pas le prendre et me servir de la simulation de tubes de la SD10, et puis je me dis que c’est la signature Tryo avec le cajon et la guitare de Manu bien soignée.
C’est pour ça que j’ai repris mes trois gros périphériques bleus qui sont révisés, marchent nickel et me mettent une «couille» dans la voix.
Je déteste les voix tout en brillance avalonesque, et les gens hallucinent quand ils voient la façon dont je taille dans le haut. Je veux que mon son ne soit jamais agressif, et plutôt très doux.
Le studio mobile imaginé par Bibou pour permettre au groupe via un ProTools II, une MBox Pro, un double préampli Tube-Tech MP1A, un ampli casque Behringer et de très bons périphériques et micros, de s’enregistrer dans les loges pour mettre en boîte des bouts d’un projet additionnel prévu en fin d’année.
Comme d’habitude je suis parti d’une feuille blanche pour le mix. Je n’ai rien recyclé de la tournée précédente. On a fait notre résidence ici, dans ce théâtre Rutebeuf qui nous accueille à nouveau ce soir, et j’ai encodé à cette occasion le show.
Je suis parti du même mix de base dans un snapshot qu’ensuite j’ai décliné et modifié titre par titre. Pour chaque nouvelle tournée, j’aime bien intellectuellement savoir où j’emmène le mix et ensuite m’y tenir.
J’aime bien avoir ce recul et ne pas subir le truc, d’autant plus qu’on n’avait pas d’album support pour cette tournée.
CONCLUSION
La mode du minimalisme bien maitrisé et pas trop poussé peut accoucher de tournées charmantes et en définitive pas trop cheap, surtout quand le groupe est proche de son public et sait l’enflammer en reprenant, par exemple, «Sans contrefaçon» à la mode Brassens en imitant, qui plus est, le grand Georges ! Vous l’avez compris, avec Tryo, tout est simple, faut-il encore être en mesure de bien mettre en son cette bonne humeur communicative.
Pour ça il y a Bibou avec, cette année, un super son de gratte à Manu qui en plus n’est pas avare de son talent sur le manche et la trouvaille des deux AE3000 qui apportent une ultérieure touche de complicité. Un des risques du minimaliste, celui de la diffusion fournie par la salle, peut malgré tout jouer des tours comme le soir de notre passage où les 6 Kara posés sur un SB28 par côté et déployés à la demande du Théâtre Rutebeuf, n’ont jamais réussi à offrir un vrai beau grave avec du détail et une distribution uniforme, un problème de réglage autant que de fond.
Cela dit, si on ajoute de bonnes idées de mise en scène, on obtient 3h00 de plaisir simple, complice et à portée de toutes les oreilles. Profitez-en vite, à la fin de cette queue de comète de tournée, Tryo repartira au travail pour pondre un nouvel album : un an et demi de gestation loin des plateaux et du public.
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