Le SolaFrame 2000 complète deux familles de projecteurs High End System, celle des Frames et celle des 2000. Arrivé sur le marché des spots led à couteaux avant tous les grands noms du moment, et maintenant distribué par ETC France, nous avons souhaité le tester histoire de n’en oublier aucun.

Austin Power
High End Systems est une marque historique dans l’éclairage Live, on se souvient tous des Cyberlight et Studio Color. La marque texane a dès la première heure pris le chemin de la led et très vite abandonné le développement de projecteurs utilisant une lampe à décharge. Récemment rachetée par le géant ETC, également très investi dans le développement de sources leds, on attend avec impatience la sortie de produits issus de la mutualisation des connaissances des deux bureaux d’études américains.
Mais pas Mini
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Reconnaissable au premier coup d’œil, le SolaFrame 2000 a les caractéristiques de design, dimensions et poids, chères à la marque. Même si cela a une importance toute relative, je ne suis pas un grand fan du look « Hummer » et si ce modèle garde un design très carré, la tendance semble évoluer avec des lignes beaucoup plus douces pour les gammes Wash et Beam ainsi que pour le nouveau 3000.

Mais sortons du subjectif pour apprécier les finitions. Même si cela ne joue pas sur le fonctionnement, elles sont souvent un bon indicateur de la qualité du projecteur et du soin apporté à sa conception et à sa fabrication. Pour le SolaFrame, elles sont soignées, sans défauts de jointure des capots.
Coté maniement, malgré un poids plutôt conséquent la machine se déplace facilement grâce à ses 4 poignées, deux fixes sur le socle et deux autres intégrées dans la lyre, grâce aussi aux blocages de pan et tilt. L’accroche est tout aussi simple puisque l’on retrouve sous la machine les 4 emplacements destinés à recevoir les embases oméga équipées de fixations quart de tour.

Sur le socle, on trouve bien entendu la connectique : 2 XLR3 in/out, 2 XLR5 in/out pour le contrôle DMX, et l’arrivée secteur sur PowerCON. Pas de RJ45, les mises à jours logicielles se font via un accessoire qui se branche sur un des connecteurs DMX.
De l’autre côté, un afficheur et 6 boutons permettent de naviguer dans le menu et configurer le projecteur. Une partie des options est contrôlable en DMX, comme le contrôle de l’allumage de l’afficheur, aussi intéressant que rare. On note également la possibilité de contrôler, en DMX, 56 scènes internes et programmables et le mode de ventilation. Cela permet par exemple de passer momentanément en mode Studio lorsque le spectacle requiert une ventilation plus lente ou en mode Continuous si l’on veut privilégier la puissance lumineuse.

Sur l’avant, on retrouve autour de la lentille 4 leds indigos qui, comme on le voit à la fin de notre présentation vidéo, permettent d’obtenir des effets suivant le positionnement de la caméra. Ces 4 leds sont contrôlées par deux canaux : intensité et flash.
Il suffit de tourner d’un quart de tour les deux vis qui maintiennent chaque capot pour accéder à l’intérieur. C’est là que l’on comprend le poids du projecteur car le châssis de la tête est fait de plaques épaisses qui garantissent sa solidité.
High End ne fait pas de compromis sur le câblage ou la qualité des composants, ni sur le soin apporté à l’assemblage. Le démontage des cartes de paramètres situées dans le compartiment central de la tête, est simple : deux vis et un connecteur à retirer.
La partie optique située à l’avant, est aussi facilement accessible. Sur l’arrière pas d’entretien spécifique puisque c’est là que l’on trouve la matrice de 600 W de leds blanches et son système de refroidissement. Ce dernier est composé de 3 éléments : un radiateur, un caloduc et 4 ventilateurs chargés de créer une circulation d’air.


Au rythme des mesures
Pour contrôler ce projecteur High End j’ai utilisé la console HedgeHog 4, et j’ai très vite retrouvé mes anciennes habitudes. Dans le showroom de La BS, je place le faisceau au centre de la cible accrochée.

La matrice est bien froide et l’on démarre le test de derating. Il ne faudra que 2 mesures soit 10 mn de chauffe pour que l’éclairement au centre se stabilise avec une atténuation de 6,9 % par rapport à la mesure initiale à froid.
Cette très bonne première série de mesures nous permet de confirmer la maîtrise de l’alimentation et du refroidissement des sources led par la R&D du fabricant américain. Pour être sûr de la stabilité du flux, on part déjeuner en laissant le dimmer à 100%. Au retour la valeur de l’éclairement n’a pas bougé, on peut donc démarrer nos mesures photométriques.
Faisceau serré au plus petit net
La première mesure au centre affiche 32 600 lux après derating soit 35 000 à froid. Le faisceau qui ouvre à 7,7° est homogène. Le flux est de 11 580 lumens après derating et 12 430 lm à froid.
Faisceau 20°
Pour 20°, notre ouverture de référence, l’éclairement au centre est de 9 895 lux (10 620 lux à froid). La courbe de luminosité est très homogène et notre tableur calcule un flux total de 23 025 lumens à chaud et 24 715 lumens à froid. C’est le meilleur résultat obtenu à ce jour dans la catégorie 600 W
Faisceau large au plus grand net
Au centre, nous mesurons 2 890 lux à chaud, 3 100 lux à froid pour une ouverture de 38° dont le faisceau est très homogène. Le flux total est de 22 515 lumens à chaud, 24 170 avant derating.
On termine nos mesures par la courbe du dimmer. C’est une courbe Square qui démarre lentement jusqu’à 20%. La progression est ensuite légèrement « creusée » jusqu’à 60/70%, un ralentissement de la progression qui est bénéfique aux caméras, souvent plus sensibles aux fluctuations d’intensité entre 50 et 70 %. La fin de la courbe est linéaire.
Même constatation entre 0 et 10 %. L’arrivée de la lumière se fait à 5 % avec une progression légèrement parabolique jusqu’à 10%. Pour un projecteur à couteaux, qui se destine au théâtre et à la télévision, le départ de la courbe aurait pu être un peu plus doux mais l’ensemble est très bien.


Une machine tout terrain
On peut maintenant passer à la partie ludique. Pour le contrôle, nous disposons d’un seul mode. Pas besoin de tergiverser, tout y est. Pour le dimmer, quel que soit le temps de fade, la transition est impeccable. Le shutter utilise 2 canaux, une originalité bien pratique qui facilite la programmation et que l’on retrouvera sur d’autres paramètres. 1 canal permet de gérer l’ouverture, la fermeture et la vitesse, le second de choisir le mode shutter, strob régulier ou random.
La gestion des mouvements, comme celle de la plupart des paramètres, est en 16 bits. Au regard de la taille et du poids de la tête j’avais quelques appréhensions, mais le SolaFrame 2000 s’en sort très bien. Même si ce n’est pas une Formule 1, la rapidité des mouvements se révèle très satisfaisante, les déplacements et fins de courses sont bien gérés, quelle que soit la vitesse. Les mouvements lents qui combinent les deux axes sont aussi très réguliers. On note un paramètre MSpeed permet de temporiser les mouvements Pan et Tilt avec plage de 0,15 à 252,7 secondes.
Coté couleurs, on dispose d’une roue de 6 couleurs indexables en couleurs pleines ou demi-teintes (Rouge, Rouge/Bleu, Bleu). L’indexation peut être désactivée via le second canal de la roue de couleur. En se plaçant à 48% on passe en mode continu. Il faut faire attention car si vous avez fait vos palettes en mode index, elles ne seront plus bonnes en mode continu.

On dispose aussi d’une trichromie cyan, magenta, jaune, agrémentée d’un canal de fonctions qui permet, entre autres, d’avoir des couleurs aléatoires en utilisant les canaux des 3 couleurs. Le mélange est propre et les couleurs sont homogènes. Cette vaste palette de couleurs devrait contenter les concepteurs exigeants.

On peut également étendre la gamme des couleurs en utilisant le CTO progressif qui fait varier la température du blanc de 7000 à 3000K.
Pour travailler le faisceau, il y a le zoom dont on a mesuré le petit net à 7,7° et le grand net à 38°. Il n’est pas très rapide mais sa vitesse suffit à satisfaire la majorité des utilisations et lui permet d’être plus silencieux et donc plus attractif pour les plateaux de télévision et les théâtres.
Il n’y a aucune saccade lors des ouvertures/fermetures. Et si l’on a besoin de serrer le faisceau pour un effet “bâton”, on utilisera l’iris.
Ce Spot est équipé de deux roues de gobos, 7 fixes et 6 rotatifs. High End Systems a toujours mis de jolis gobos dans ses machines. Là encore le choix est intéressant et utile pour divers types de prestations. Il y a du volumétrique, de la déco et même de la couleur. Comme les gobos colorés utilisent des couleurs primaires, il est aussi possible de jouer avec la trichromie pour augmenter la gamme d’effets.



Pour compléter les possibilités du SolaFrame, on dispose d’un prisme X3 et d’une roue d’animation.
Comme son nom l’indique, le SolaFrame 2000 est équipé d’un module de 4 couteaux rotatifs très réussi.
Chacun des éléments ferme entièrement le faisceau et l’on arrive à faire le net sur 3 lignes, ce qui est loin d’être évident car ils sont chacun sur un plan focal différent.
Autre bon point, chaque couteau est parfaitement rectiligne ce qui permet de détourer des éléments avec précision. On peut également grâce au frost produire un flou homogène sur les lames.

Oui il peut
Le SolaFrame 2000 est une machine polyvalente, robuste et puissante. On sent qu’il y a eu peu de compromis lors du développement de cette source. La lumière de la matrice de 600 W de leds est pleinement optimisée. On dispose d’un beau faisceau homogène et d’une large gamme d’effets et de couleurs. Ce projecteur a de nombreuses qualités qui lui permettent d’être utilisé dans des univers très différents comme la télévision, la convention, le concert ou le théâtre.
Il arrive en France, via son nouveau distributeur ETC France, par la grande porte sur une des scènes les plus prestigieuses, la Comédie Française alors que son grand frère le SolaFrame 3000 s’installe à l’Opéra Bastille. Un autre test à venir…
On aime
- La puissance,
- les couteaux droits et nets.
On regrette
- La plage du zoom,
- le pseudo roue d’animation qui ne tourne pas.
Tableau général
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