Premier contact visuel avec ce nouveau Viper LED et étanche, il semble plus musclé que son grand frère !
Tout technicien lumière et éclairagiste connaît le Mac Viper, immense succès de la marque danoise depuis 12 ans, que l’on retrouve encore fréquemment sur les fiches techniques de tournée. Martin a choisi le Prolight+Sound 2024 pour officialiser la sortie de son descendant le Viper XIP, suivez le guide !
De prime abord, ils se ressemblent beaucoup ! Le nouveau Viper XIP hérite du look et des proportions générales de son grand frère. On remarque une légère hypertrophie de sa tête, les mêmes bras élancés surmontés de poignées de manutention ainsi qu’une base plus fine, dont l’agencement et l’aspect rappellent (toutes proportions gardées) celles du récent MAC One.
Sur la balance, on lui enlève 2 kg. C’est toujours ça de pris, sachant que l’appareil est entièrement IP54, ce qui a généralement tendance à alourdir un projecteur. Ce gain de poids est aussi justifié par l’abandon de la lampe et de son ballast électronique pour une source LED blanche de 760 W à 5800 K entièrement développée et fabriquée par Martin (garantie cinq ans) qui utilise les mêmes cellules de 20 W que le MAC Ultra.
Cette source permettra au Viper XIP de propulser 28 000 lumens en sortie de projecteur. On continue de parcourir le curriculum vitæ de ce Viper version 2024, en notant que le zoom, qui était alors limité à 10° en faisceau serré, peut maintenant atteindre la valeur de 5°, on atteint le Beam ! En faisceau large, on arrive à une belle ouverture de 51°.
Innovation, le système de “recyclage de lumière” permet à une projection de gobo d’être plus lumineuse de 25 % et à l’iris de ne faire perdre que 2 % de flux, affaire à suivre ! Toujours au sujet des gobos, l’appareil est équipé de deux roues de gobos en verre, rotatifs et à sept positions. Cinq par roue sont empruntés au MAC Ultra et Martin en glisse deux nouveaux.
Présentation vidéo du Martin Mac Viper XIP par Bjorn Stolt Design & Application Engineer
Le faisceau rencontrera aussi sur sa route une trichromie CMY secondée d’un CTO progressif permettant de réchauffer le blanc jusqu’à 2850 K et d’une roue de couleurs supplémentaires. C’est sur cette roue que l’on retrouvera le “Spectral Enhancement Filter”, qui augmentera contre quelques lumens, l’IRC du projecteur à 90. Ce nouveau Viper intègre également non pas un, mais deux frosts progressifs, l’un plus smooth que l’autre.
Désirant réunir les atouts des différentes versions de la série Viper en une seule et même lyre et ainsi rationaliser ses gammes, Martin a décidé de ne sortir qu’une seule mouture de MAC Viper XIP. C’est donc tout naturellement que celle-ci accueille un module de couteaux asservis de quatre lames à insertion totale, mobiles sur 30°, le tout monté sur une cassette dont l’orientation peut varier de +/- 83°. Enfin, un prisme rotatif à quatre facettes et une roue d’animation viennent combler la palette d’effets de notre asservi.
Le stand Martin au PL+S 2024, le MAC Viper XIP au centre d’une pyramide inversée de MAC One.
Point important, la ventilation. Toujours dans ce but de polyvalence nous retrouvons plusieurs modes de refroidissement qui vont privilégier le flux, le bruit (quasi silencieux et donc apprécié en théâtre) ou un compromis entre les deux.
Le Viper XIP est évidemment contrôlable en DMX & P3, mais aussi en Art-Net et sACN, doté d’une entrée / sortie Ethercon active faisant office de switch (avec by-pass intégré).
Le projecteur sera aussi paramétrable via la technologie NFC et l’appli Martin Companion, dispo sur iOS et Android.
Une bien belle fiche technique pleine de promesses pour un Viper qui a déjà tapé dans l’œil de prestataires et loueurs.
A chaque nouveau produit, on se dit qu’Ayrton a atteint les limites du possible et quelques mois plus tard, l’équipe dévoile un tout nouveau produit qui prouve le contraire. Mais là il faut dire qu’ils ont fait très, très, très fort en proposant une machine polyvalente et sur mesure pour les prestataires de services. Elle gagne un prix de l’innovation SLU !
Avec le Rivale, Yvan Péard et son équipe ont réussi à conjuguer Plus avec Moins. Si on le compare au Ghibli, il produit plus de flux avec une source led à haut rendement moins gourmande de 30 %, un zoom ultra-large et un faisceau magnifique. Il est plus petit et plus léger (28 kg) mais propose un panel de fonctions ultra-complet car optimisé.
Cerise sur le gâteau, il est classé IP65 et bénéficie d’un pan et tilt continus. Depuis son lancement en novembre, Ayrton en a déjà livré 5 000 et de nouvelles commandes affluent chaque jour. Autant vous dire que nous avions hâte de le tester !
Force et volupté, un coup d’œil et l’on sait qu’Ayrton est dans la place !
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Le Rivale Profile est le premier projecteur de la toute nouvelle série Ultimate. Outre le fait que cette gamme augure une série de machines profitant des dernières avancées technologiques, elles seront aussi homothétiques ! C’est-à-dire que chaque projecteur appartenant à la gamme Ultimate aura le même design et les mêmes proportions que le premier né, le Rivale Profile. C’est un challenge inédit et extrêmement complexe qu’Ayrton a décidé de relever. Le futur proche devrait apporter de très bonnes surprises !
Les mêmes racines
Ne vous étonnez pas s’il vous semble apercevoir une forme connue louvoyer sur la scène. Il y a comme un air de famille avec son cousin, le Cobra. Ce design, qui était durant un temps, supposé habiller les sources laser, semble prendre une place beaucoup plus importante dans l’image d’Ayrton qui depuis des années maîtrise parfaitement le look de ses projecteurs. Ce design atypique est un vrai mélange entre puissance et douceur que l’on a plaisir à voir.
Comme toujours, où que l’on regarde, il n’y a aucune concession sur la qualité. L’aspect extérieur est primordial puisque, avec le design, ce sont les deux premiers points qui vont générer le premier ressenti. La finition est impeccable et elle engendre un sentiment de confiance. Pour cela il est important d’utiliser de bons matériaux. Les structures mobiles du projecteur sont en aluminium et tôles d’acier, les dissipateurs thermiques en aluminium et cuivre et enfin les capots moulés en ABS PC auto-extinguible ignifugé (classe V0).
Sur la base, les habituelles poignées ne sont plus là, elles ont été intégrées dans le bas de la lyre. Une bonne idée qui épure la silhouette. Toujours pour conjuguer, taille, maniabilité et esthétique, une seconde paire de poignées rétractables a été placée sur le haut de la lyre. L’étanchéité crée une pression sur toute la structure de la base. Pour résister, le carénage est en fonte d’aluminium moulé. À l’intérieur, on retrouve tout ce qui concerne les différentes alimentations, courants forts et courants faibles ainsi que la carte mère du projecteur. En face avant, loge un écran LCD IP65, dont l’affichage peut se retourner. Il montre toutes les options et les informations du projecteur. Sur la droite, un gros bouton rond entouré de 4 touches permet de naviguer dans le menu et configurer les options.
Pour le contrôle du projecteur on a le choix entre le DMX classique, le DMX sans fil et 2 protocoles réseaux, l’ArtNet et le sACN. Le choix du mode de contrôle est assez simple, il n’y en a qu’un de 65 paramètres. Par contre vous pouvez créer 3 modes personnalisés (Users Modes) et réorganiser les canaux de contrôle à votre convenance.
Coté face, un menu complet contrôlable du bout des doigts, sur le projecteur, un smartphone ou un contrôleur lumière !
C’est dans le menu « Status » que l’opérateur peut activer la fonction « Sun Protect ». Elle permet d’orienter le nez de la machine vers le sol (quelle que soit sa position de la machine) quand le signal de contrôle est coupé. J’aime aussi la fonction « Reset User » pour réinitialiser les paramètres « Address », « Mode », « Fan Speed » et « Constant Fans ». Cela permet notamment aux loueurs de préparer des routines de remise à 0 des machines.
Le mode “Defog” est très intéressant pour retirer la buée de tous les éléments sensibles à l’humidité. Pour résumer, la machine monte en température et la ventilation monte en débit afin de créer un courant d’air chaud et faire sortir l’humidité. La possibilité de chauffer la tête et la base jusqu’à 40° est précieuse quand la température descend jusqu’à -20°. Elle fait du Rivale un choix évident pour les événements extérieurs en hiver et les patinoires.
Je ne vais pas vous dévoiler tout le menu mais il y a bien d’autres éléments intéressants et surtout très utiles. Le Rivale embarque aussi la technologie NFC qui permet de transmettre rapidement des données entre deux appareils situés à proximité. Avec l’application Ayrton Mobile Manager, vous pouvez lire les informations basiques du projecteur, comme le nom du produit, version du logiciel ou l’état des options du menu.
Vous pouvez aussi définir les paramètres de l’appareil tels que l’adresse DMX, son univers et toutes autres options. Si l’appareil est éteint, les données seront automatiquement synchronisées dès la mise sous tension. Il y a deux autres manières de configurer les options du Rivale : via le RDM ou le canal DMX 65 du projecteur !
Pas besoin de réfléchir, tout est possible.
Si l’on passe de l’autre côté de base, on accède à la connectique. Toutes les prises sont bien entendu IP65 grâce à leur capuchon et il est important de les garder fermées quand on ne les utilise pas, pour les protéger de la poussière et autres saletés qui pourraient occasionner de mauvais contacts voire pire.
Le premier connecteur ne se voit pas, il s’agit de l’antenne qui permet de recevoir le signal via le CRMX TiMo™ RDM de Lumen radio. Tout à gauche on trouve 2 prises PowerCON TRUE1 pour l’alimentation électrique et son renvoi vers un autre appareil. Il y a ensuite pour les protocoles réseaux filaires, 2 connecteurs RJ45 IN et OUT permettant de contrôler le projecteur en Artnet ou en sACN. Pour finir les incontournables prises DMX 5 broches mâle et femelle.
Comme d’habitude, chez Ayrton, il est possible d’entrer avec un protocole et de ressortir avec un autre. On peut tout à fait imaginer que la première machine reçoive le signal Lumen Radio et renvoie le DMX aux autres sources (quelles qu’elles soient) via la prise DMX 5 broches femelles.
Un jaune et une pression (humour de bars !)
Entre l’alimentation électrique et le réseau se trouve le porte fusible (en dessous) et la prise pour connecter la valise IPTESTKIT conçue pour tester l’étanchéité du projecteur ou de la rétablir quand il a été ouvert. C’est, grosso modo, un compresseur avec un contrôleur de pression et un système de reconnaissance de la source avec une base de données contenant toutes les valeurs nécessaires pour chaque type de projecteur.
On ne peut pas le voir, mais un module eSIM a été intégré dans la base pour connecter le projecteur au réseau de téléphonie mobile afin de collecter les informations, les pannes, la localisation et bien d’autres choses à venir.
On remonte vers la tête en passant par la lyre. Là, pas de pression, que du vide. Enfin je ne parle pas de pression négative mais de présence de composant(s). Ayrton revient toujours sur ses acquis pour améliorer ses machines. Afin d’optimiser les coûts et les fuites, il a été décidé de limiter au strict nécessaire les zones étanches. C’est pour cette raison que la lyre et une grande partie du système de refroidissement, à l’arrière de la tête, ne sont pas IP65.
Dans ce bras, rien n’a voir.La R&D a trouvé un bon tuyau pour aller de la base à la tête !
La motorisation du Pan continu ne pouvait bien sûr qu’être déplacée vers le bas, elle se retrouve donc dans la base. Celle du tilt continu a migré dans la tête. Terminé les « gros » moteurs, ils ont été remplacés par des modèles extra-plats mais toujours aussi puissants. Les différentes liaisons entre la base et la tête sont soigneusement protégées de l’humidité dans des gaines et un Boîtier étanche.
La tête de l’emploi
La division Pampers d’Ayrton n’a rien négligé pour éviter les fuites. Chaque capot comporte 10 vis pour une répartition optimale du serrage, et leur remise en place est facile.
Une fois les 2 couvercles retirés, on découvre une incroyable superposition de paramètres entre lesquels ne peut même pas passer le petit doigt. On retrouve, de l’arrière vers le nez, la source et son système de refroidissement, 3 modules extractibles et l’optique.
Pour le refroidissement de la source, rien de nouveau. Un radiateur traversé par une tubulure remplie d’un gaz caloporteur. Le tout est traversé par un flux d’air amené par 2 ventilateurs IP68. Ce système refroidit une matrice de leds blanches de 450 watts nouvelle génération dont l’efficacité et la colorimétrie ont été grandement améliorées.
Elle développe 35 000 Lumens avec une température de 6500 K et un CRI de 69. Sur cette source il a été décidé de ne pas intégrer de lentille permettant de gommer le « point chaud ». Heureusement que ce point nous a été spécifié car même après les mesures, il n’y a rien de flagrant sur les courbes de luminosité.
La petite matrice qui cache bien son jeu !Ca ventile efficace.
Vient ensuite, au plus proche de la source, le module couleur et effets afin d’aider à la fluidité des transitions de couleurs et avoir une position optimale des gobos dans le plan focal. Une importante nouveauté a été intégrée dans le Rivale, précédemment réservée aux Washs de la marque.
Sur le premier module coté lumière on constate que les drapeaux ont fait place à des disques !
Le système de trichromie + CTO est composé de 4 disques, alors qu’au paravent, les Spot ou Profiles étaient équipés de couteaux en verre dichroïque. L’augmentation de surface donne beaucoup plus de précision dans la gradation et une palette de couleurs bien plus étendue, avec notamment une gamme de pastels plus large. L’utilisation de disques permet également d’accélérer les transitions cut.
Le disque tourne dans les deux sens et c’est le chemin le plus cours qui va être privilégié. Cette particularité assure des bumps secs avec la trichromie. Les disques assurent aussi une homogénéité de couleur sur toute la lentille quelle que soit leur position. On retrouve les 3 couleurs de base de la trichromie soustractive, Cyan, Magenta et Yellow que l’on peut combiner avec le CTO progressif. Une cinquième composante permet de jouer sur le CRI et de le monter progressivement jusqu’à 87.
De l’autre côté, roues de gobos et effets !
Ce système est complété par une roue de 7 couleurs qui commence par un CTB. Le module suivant comporte la roue d’effets avec insertion et rotation et non multipositions comme sur des modèles précédents. Viennent ensuite les 16 gobos qui sont répartis sur 2 roues, 9 fixes et 7 rotatifs et indexables : un set très complet pour une machine de cette taille.
Un aimant positionné sur chaque gobo rotatif assure un calibrage plus précis et deux repères, un sur le porte-gobo et l’autre sur le support principal, permettent de retrouver une position de référence quand on démonte et remonte les gobos. Un ergot a même été ajouté à chaque gobo afin qu’ils soient tous orientés de la même manière. l’utilisateur retrouve ainsi la même orientation des images pour une valeur DMX identique. Dernier détail, qui a son importance, un ventilateur englobé dans un carénage en aluminium amène un flux d’air là où s’entrecroisent les paramètres et la lumière.
Le second module est tout ce qu’il y a de plus classique avec le module iris et 4 couteaux sur 4 plans focaux qui offrent une grande liberté de création. Le plateau supportant les couteaux est indexable sur 120°.
Je me demande si ce n’est pas encore plus beau à l’intérieur qu’à l’extérieur.Les paramètres, les moteurs, les cartes… Tout est optimisé pour gagner le plus de place possible.
Le troisième module reçoit le zoom, le focus, 2 frosts et 2 prismes. Les 2 diffuseurs d’origine, de 1° et 5° sont interchangeables et il est possible de les superposer. Les prismes rotatifs et indexables, un x5 circulaire et un x4 linéaire sont également superposables. Sur le nez du projecteur on peut admirer la lentille de 160 mm.
Tous les outils pour flouter et multiplier sont disponibles!La lentille en verre mais pas contre tout.
L’incroyable Rivale
Il est temps de bancher la prise d’alimentation. Les 2 axes sont pourvus d’encodeurs absolus et hormis un léger frémissement, les resets Pan et Tilt se font sans rotation. La connexion en Art-Net avec la console fonctionne sans problème et la mise au garde à vous dès la réception du data confirme la puissance des nouveaux moteurs. Je dirige le nez du projecteur vers notre cible et je monte le dimmer à 100 %.
Ha bas les amis, jamais je n’aurais cru qu’une source de 450 watts puisse produire cette quantité lumière. Le faisceau est bien dessiné, homogène et puissant. Quand je joue avec les paramètres pan et tilt, la machine est très réactive. Elle effectue des mouvements rapides avec des fins de courses nettes. A l’inverse, les déplacements lents sont très doux en combinant les 2 axes. Coté zoom, la plage d’ouverture est impressionnante et quand on ajoute l’iris il ne reste qu’un mince fil de lumière qui traverse la pièce.
Une optique idéale, du zoom le plus large à l’iris le plus serré !
J’ai évidemment hâte de tester les possibilités du nouveau système de trichromie. L’utilisation de disques produit une nette évolution d’étendue de la palette de couleurs, d’homogénéité et de transitions. L’uniformité de la couleur, dès le début de l’insertion du disque, est remarquable. Le démarrage de la teinte est plus rapide et le débattement plus important du disque produit plus davantage de couleurs entre la teinte la plus claire et la plus saturée.
Si l’on multiplie par 3 cette augmentation de potentiel avec les 2 autres disques, on a un aperçu des possibilités du Rivale car il faut également tenir compte de la qualité de la nouvelle source large spectre. Le CTO progressif fonctionne sur le même principe et la roue de couleurs comporte un CTB plus 6 autres teintes. Pour terminer avec la couleur, il y aussi le paramètre CTP qui monte l’IRC jusqu’à 87.
Un infime aperçu des possibilités et des qualités « chromatiques ».
Même si l’on reste dans le classique, Ayrton essaie toujours de faire la différence avec un petit plus. Les roues de gobos comportent quelques nouveaux dessins pour d’autres possibilités graphiques. Combinés avec les deux prismes et / ou la roue d’effets, les possibilités sont nombreuses autant en termes de dynamique volumétrique que de projection d’images.
Le Rivale a tellement de bons points qu’il a eu le droit à 16 images !C’est une source qui fait de l’effet !
On retrouve dans cette machine toute la finesse et le savoir-faire d’Ayrton dans le domaine des modules couteaux. La gestion est simple et précise. On peut projeter des carrés, des triangles et des lignes en ne laissant qu’un très léger interstice de lumière.
Les déplacements des lames sont parfaitement gérés, que ce soit en vitesse lente ou très rapide. On peut aussi ajouter le frost le plus léger pour obtenir un effet de défocalisation homogène sur les 4 couteaux. Le second diffuseur est très bien quand il n’y a pas de couteaux, pour des aplats de couleurs ou éviter tout marquage sur une face.
Pour aiguiser les faisceaux.On vit dans un monde de flous !
Aux grands bonheurs la science
Derating
C’est le moment où l’on sort le luxmètre et le café ! Après bien sûr avoir fait refroidir la machine, on place la cellule contre la cible, on procède au décompte et 3… 2… 1… 0 et la lumière jaillit à pleine puissance ! En moins de 5 minutes, le derating atteint 7 % et se stabilise ensuite à 8,55 %. Vu les antécédents de la marque, ce bon résultat est sans surprise.
Le plus petit net
Je réduis ensuite l’ouverture jusqu’au plus petit net. Ça pique les yeux et pour cause, on mesure plus de 100 000 Lux, la limite de notre luxmètre ! Nous pouvons néanmoins mesurer l’ouverture qui descend à 4,12°.
Faisceau 20°
Zoom réglé pour notre ouverture de référence de 20°, nous mesurons 12 200 lux au centre. Notre moulinette de lux nous annonce 22 830 lumens. Pour une source de 450 watts, c’est une vraie révolution ! La courbe d’intensité ne montre aucun incident. Couleurs On profite de cette ouverture pour mesurer l’IRC qui est de 69 pour un blanc de base à 6260K. Pour montrer la qualité de la source, on a relevé un Delta UV de 0,0006, une valeur très proche du corps noir. Si l’on engage le CTP, le blanc est alors de 5550K avec une mesure au centre de 7 320 lux. Le CRI monte jusqu’à 87. Avec le CTO à 100 % on a un blanc chaud à 2952K avec un IRC de 68.
Le plus grand net
Pour le plus grand net on sort de la cible avec un rayon de 228 cm qui correspond à un angle de 49°. Au centre on relève 2 035 lux et une moyenne de 838 lux au bord du cercle. Le flux total reste stable avec 22 030 lumens et la courbe d’intensité est parfaitement dessinée !
Dimmer
Pas de surprise pour la maîtrise des courbes de dimmers !
Sur le terrain avec Jocelyn Morel
Jean Baptiste GUEGAN vient de lancer sa nouvelle tournée « Johnny, Vous, et moi » dans sa version « Unplugged’N Roll » qui parcourt la France en 2024 éclairée par Jocelyn Morel. Le matériel lumière des premières dates de la tournée a été fourni par le prestataire Breton Audiolite qui avait déployé, entre autres machines, un kit de 8 Rivale Profile.
Une occasion en or de demander à Jocelyn d’exprimer son avis.
Jocelyn Morel : Ces machines sont vraiment exceptionnelles par la qualité de leur lumière et leur polyvalence. Elles ont été au-delà de toutes mes attentes. L’efficacité du zoom est colossale, et sa grande amplitude permet d’envisager des jeux de faisceaux très variés.
Cette machine est l’exemple parfait de l’efficience ultime. Que ça soit en projection ou pour de l’effet volumétrique, c’est sans nul doute une machine qui va compter dans les réalisations lumières dans les mois à venir au plus haut niveau professionnel. Quel bonheur de les utiliser !
Watt Else…
Ayrton initie avec le Rivale une nouvelle gamme innovante et audacieuse qui répond à la demande des éclairagistes et prestataires. Cette machine est à la fois un projecteur, une prouesse et une réussite, il est tout ça. C’est un Profile qui ouvre les portes du futur en proposant, dans un habillage étanche d’une taille et un poids très raisonnables, une source qui surpasse ses grandes sœurs en termes de rendement lumineux et qui assure un des meilleurs spectres de couleurs.
Souvenir de ISE 2024, le stand Adamson présentant le VGt.
Dévoilé peu de temps avant l’ISE 2024, le nouveau système VGt, premier modèle du Vergence Group, concrétise le rêve de Brock Adamson d’avoir une enceinte line array grand format, amplifiée, processée, acceptant le Milan et embarquant la quasi-totalité de la technologie conçue et construite au sein de son usine de Port Perry dans l’Ontario.
Peut-être les deux moteurs 3” sont encore sourcés en Italie, peut-être. Quelques années s’étant écoulées entre l’idée et sa réalisation pour laisser prendre racine aux Energia ou « E », il y a ajouté deux belles nouveautés, une gestion au cordeau de la dispersion du grave et la mise au point d’un dôme Kevlar de 5,5”.
Mais qu’est-ce qui a changé entre E15 et VGt ? Beaucoup. En fait tout sauf le bois et la grille avant. 5 kg séparent la nouvelle de celle qu’il convient d’appeler l’ancienne boîte, une prise de poids minime quand on pense que VGt dispose de 8 transducteurs contre 6, de 5 amplis classe D et alim à découpage totalisant en crête 10 kW, d’un processing dernier cri et de la gestion du flux Milan, du contrôle AES70 et de la redondance analogique.
Quand on pense au poids du multi reliant les boîtes à leurs amplis, cette différence s’aplatit comme une glace à l’eau qui décide de prendre du soleil. Extérieurement les cotes de VGt sont plus proches de E12 que de E15 grâce au nouveau 13”. Les 39 cm de E15 font désormais 34 cm ce qui, à hauteur de ligne identique, permet de caser un élément en plus toutes les 7 boîtes.
L’arrière des trois modules VGt d’expo. L’enceinte et son module ampli et processing vont être IP54. Remarquez le câblage avec de gauche à droite l’entrée Milan, celle analogique et enfin la paire d’entrée et sortie secteur.
La vraie différence, dans l’attente d’écouter le nouveau venu (Guy, Didier…), se trouve dans deux chiffres et une polaire. Là où E15 offre 60 Hz à -3 dB avec deux 15”, VGt propose 50 Hz à -3 avec ses deux nouveaux 13” épaulés par une paire de 10” sur les côtés et, on le verra plus loin, un grave plus profond est mieux projeté car potentiellement cardioïde.
Autre différence de taille, grâce notamment à ses deux nouveaux dômes Kevlar et ses deux nouveaux moteurs d’aigu 3”, VGt génère 4 dB en plus que E15 atteignant 151 dB SPL et détiendrait le pompon parmi les modules line array grand format, un petit dB devant un constructeur Américain de la Côte Est qui a atteint les 150.
Comme il se doit, VGt exploite parfaitement son potentiel cardioïde dans le bas du spectre et son montage (sans doute) coaxial derrière des guides d’onde d’une grande précision. C’est 90° horizontal avec une ouverture de 6° en vertical.
La dispersion horizontale affiche le pédigrée de cette boîte et c’est du sérieux. Même la première octave 50-100 Hz ne passe pas les 140° et revient très vite dans les 90° nominaux sauf à la fréquence de raccord entre la grave et les deux dômes où l’on remarque un petit surplus d’énergie. Le reste est parfait et augure d’une portée « grand format. »
Une fois faite cette mise en abyme, place à Mario Ahrberg, Responsable application EMEA que nous avons eu le plaisir d’interviewer à Barcelone pour nous donner quelques précisions sur cette nouvelle famille appelée Vergence Group et ce premier modèle, le VGt.
Mario Ahrberg, Responsable application EMEA.
SLU : Quelle est la taille de votre dôme médium ?
Mario Ahrberg : Comme sa référence l’indique M140, ce transducteur a un diamètre de 140 millimètres ou 5,5”, c’est un produit entièrement nouveau qui attend son brevet et qui combine idéalement la technologie des moteurs et celle des membranes dans la bande médium, là où il y a le plus grand besoin. Il ne génère aucune distorsion d’intermodulation dans le spectre où il opère qui est large et va de 300 Hz à 3 kHz, à savoir qu’il couvre presque entièrement le spectre vocal.
Au-delà on prend le relai avec un moteur à compression de 3” au travers d’une pièce de mise en phase spécifique afin de disposer de la meilleure dispersion horizontale possible car si l’un ouvre un peu trop, l’autre ne le fait pas assez donc on mélange les deux pour avoir ce que l’on recherche. Le moteur 3” est optimisé pour donner les meilleures performances dans le haut du spectre.
SLU : Dans la E15 vous utilisiez déjà le principe de la membrane pour le médium complétée dans le haut par des moteurs…
Mario Ahrberg : C’est vrai, il y avait un HP à membrane de 7” avec en montage coaxial et un moteur de 4”. Fois deux dans E15 et un seul montage dans E12. L’avantage avec le nouveau système à dôme c’est que, tout en conservant le principe coaxial, nous n’avons plus besoin, en fait, nous ne traversons plus la membrane et…je ne peux pas t’en dire plus, le brevet est déposé mais encore « pending » (rires)
La partie arrière du dôme M140 avec les deux borniers à pression.Le vrai / faux moteur avec son dôme en Kevlar tressé rayonnant par l’avant.
SLU : On ne voit pas de suspension sur l’image du M140
Mario Ahrberg : Côté avant il n’y a aucun type de suspension. La membrane, disons le dôme en Kevla rest collé au bord. Une petite suspension en silicone existe entre la bobine et l’aimant. On exploite ce dôme dans une chambre de compression, les mouvements sont donc minimes.
SLU : On dirait qu’il n’a pas d’ouverture pour refroidir la bobine. Ne chauffe-t-elle pas ?
Mario Ahrberg : Si, bien sûr, mais M140 est une charge close et l’échauffement est comme le débattement, minime. La chaleur s’évacue naturellement par le corps métallique. Il n’y a aucune perte par compression thermique. Sa sensibilité est énorme !
Le 13” et le 10”.
SLU : La partie ampli comporte cinq modules indépendants…
Mario Ahrberg : Un pour chaque 13”, un pour les deux 10”, un pour les deux dômes et un pour les deux moteurs.
SLU : Quelle est la raison de l’adoption du 13” pour VGt ?
Mario Ahrberg : Très simple. La raison tient en la hauteur dont nous avons besoin pour parvenir à générer un beau front d’onde de 6° verticaux et la hauteur d’un 13” est exactement ce qu’il nous faut. D’autre part, on parvient avec deux 13” et deux 10” à faire la même chose qu’avec deux 15”, sans parler du passage en cardioïde. Enfin, nous gagnons en efficacité puisque dans une même taille de ligne, on est plus puissant. Beaucoup plus puissant.
SLU : Est-ce que le type de grave généré par la boîte s’associe mieux avec les subs ?
Mario Ahrberg : Bien sûr. Nous avons fait tout notre possible pour délivrer la meilleure réponse transitoire dans VGt et l’utilisation de 13” y participe. On a employé à nouveau nos cônes en Kevlar incurvés de la même manière pour être plus efficace dans le haut de leur spectre utile tout en gardant la meilleure capacité à mouvoir de l’air.
Comme un micro, à gauche le mode cardioïde et à droite celui hypercardio.
SLU : Vous avez établi trois modes de gestion cardioïde: omni, cardioïde et hypercardioïde. Comme on parle bien de presets, cela évoluera-t-il dans le futur avec une mise à jour ?
Mario Ahrberg : Non. On va rester à ces trois choix. C’est un système très complexe à programmer et on ne veut pas ouvrir la porte à des changements même minimes. On ne voit pas quels pourraient être les avantages. En cardio on nettoie l’arrière mais on garde un peu de pression sur scène et sur les côtés. En Hypercardio on concentre à l’avant mais on génère un lobe dans l’axe arrière. En Omni enfin, les 10” contribuent en phase avec les 13” ce qui apporte un peu plus de niveau à l’avant.
SLU : Comment alimente-t-on les boîtes en…tout ?
Mario Ahrberg : A l’arrière de chacune d’entre-elles il y a 6 ports. Trois entrées et trois sorties. Une entrée pour le réseau, une pour le signal analogique et une pour le secteur. Et autant de sorties. Pour le secteur comme pour les deux autres connexions, on rentre dans la première boîte et on ponte les deux suivantes ; et ainsi de suite, trois par trois.
On a fait le choix de limiter à trois le réseau et l’analogique pour faciliter le câblage, sachant que nous le sommes par le secteur en 16A. On tire le même courant qu’un PLM 20K44 qui lui aussi alimente trois E15, mais on sort 4 dB de plus, on a une bien meilleure efficacité. Bien sûr on a gagné en sensibilité au niveau des transducteurs, mais nos amplis ont aussi un rendement supérieur et on n’a pas la perte liée aux câbles. Dans les boîtes ils ne dépassent pas les 40 cm…
Le mode Control d’Arrayintelligence.
SLU : Le fait de disposer d’une amplification et d’un processing par boîte, vous apporte une grande liberté de réglage au-delà du timbre …
Mario Ahrberg : Oui, c’est l’un des gros avantages. On a un outil d’optimisation Arrayintelligence qui crée automatiquement des filtres FIR par boîte. L’avantage est que comme nous offrons déjà des filtres FIR sur les sorties, on les additionne et optimise sans générer plus de latence. Sur tous les systèmes que je connais, cela n’est pas le cas.
SLU : Elle en est où en termes de finalisation et de mise à disposition la série VGt ?
Mario Ahrberg : On travaille actuellement sur les presets. L’électronique et les transducteurs sont au point avec peut-être des détails mineurs à revoir avant de lancer la production en série, mais pas grand-chose. (sourires) Nous en sommes à la phase de test final. On va commencer à prendre des commandes à la fin de l’année 2024, mais il y a une société française qui est très active chez Adamson et… (C’est bon, on a compris Mario, Didier on compte sur toi !!)
SLU : La Question que tout le monde se pose : pourquoi Vergence et que faut-il comprendre par Group ?
Mario Ahrberg : Divergence, convergence, c’est un peu ça le son, du coup on a gardé Vergence et Group parce que cela va être un groupe de produits et qu’il y a des choses qui vont arriver.
SLU : Un sub par exemple ?
Mario Ahrberg : Ça s’appelle Vergence Group, il n’y aura pas que le seul VGt. Patience.
Le fabricant français nous dévoile pour la première fois ses nouveaux modèles de découpes LED baptisées Ravel et à la pointe de la technologie. Elles partagent la vedette avec Tristan, une poursuite LED manuelle “2.0”.
Ravel
Attardons-nous d’abord sur Ravel, la nouvelle découpe dont les 450 W de LED défient les lampes halogènes des découpes 2 kW. Esthétiquement, elle arbore un tout nouveau design facilement reconnaissable de section octogonale. Mécaniquement, sa conception renforcée diffère de ses sœurs. Pour assurer sa rigidité et celle des éléments qu’il abrite, le châssis est maintenu par des longerons. Du côté des améliorations, on peut citer la ventilation qui déjà très performante sur les autres produits de la gamme, a été spécialement réétudiée pour être encore plus efficace et par la même occasion parfaitement silencieuse.
Les nouvelles découpes Ravel, ici équipées de deux blocs optiques différents issus des séries 600SX et 700SX.
La source LED propose 450 W de blanc à température de couleur variable (IRC supérieur à 90), puissance qui restera entièrement disponible peu importe la colorimétrie choisie afin de toujours proposer une intensité lumineuse optimale, pas de compromis sur ce point. La découpe propose trois blocs optiques différents selon la plage de zoom voulue, 11/26°, 16/35° ou 28/54°. Il semble très important de noter que les Ravel sont entièrement compatibles avec les optiques des séries 600SX et 700SX.
Vue arrière sur Ravel, sa connectique et son afficheur. On remarque le nouveau dessin octogonal de la lanterne.
Concernant le pilotage, le fabricant a mis un point d’orgue sur la compatibilité et les protocoles disponibles proposant DMX-RDM, Art-Net et sACN mais également des fonctionnalités avancées type LLRP ou encore “Zero-configuration networking” ou “zeroconf”, proposant un accès simple et direct au projecteur via le réseau sans besoin de configuration d’IP.
Cette gamme de découpes vient remplacer la série Zep2 aujourd’hui arrêtée, et sera prochainement développée en Fresnel. Les premières unités devraient être disponibles au dernier trimestre 2024.
Tristan
Vue d’ensemble sur Tristan, poursuite manuelle semi-automatisée et équipée de 800 W de LED.
Au tour de Tristan, dernier développement dans la célèbre famille des poursuites Robert Juliat et fière remplaçante de la Victor. A titre de comparaison, pour un même flux de 30 000 lumens, on passe de 1 800 W de lampe à 800 W de LED, l’économie d’énergie est de taille !
Les dimensions du corps de la poursuite ont été réduites d’une bonne quinzaine de centimètres et le poids total abaissé à 37 kg, alimentation incluse (et qui se retrouve intégrée dans le corps d’appareil).
Dans la liste des nouveautés, on remarque la volonté du fabricant de faciliter l’utilisation du projecteur via des solutions techniques automatisées, comme la gestion de l’iris qui devient motorisée, pouvant maintenant restituer des presets préalablement enregistrés sur une console lumière.
Plus en détail, la majeure partie des commandes utilisateur avec les portes filtres manuels, molettes de réglage de zoom et focus et l’écran déporté. La commande de l’iris est discrètement placée sous les molettes de zoom.
Pour ce faire, Tristan est également pourvue de pilotages DMX-RDM, Art-Net et sACN et propose les mêmes fonctionnalités réseau que les découpes Ravel. Un petit écran déporté disponible en accessoire permet également au poursuiteur d’avoir une vision directe sur ses valeurs de dimmer et d’iris.
Justement, un petit mot sur le pilotage manuel du réducteur de faisceau dont l’interface utilisateur prend la forme d’un potentiomètre rotatif type barre au toucher très smooth, discrètement placé juste derrière les poignées de maintien.
Le moteur de lumière pourvu d’une LED de 800 W est calibré pour un blanc à 6000 Kelvins et un IRC supérieur à 90, la gradation de la source est assurée électroniquement. Quant au module de zoom, il permettra de faire varier l’angle du faisceau entre 7° et 14,5° (comme sur la Victor).
Pour obtenir de la couleur, la Tristan conserve ses portes filtres manuels classiques. Plusieurs accessoires seront disponibles comme les traditionnelles guillotines pour couper le faisceau ou encore un module porte-gobos.
Attachez vos ceintures et préparez-vous à décoller ! La console GrandMA3 de la société MA Lighting bénéficie de la nouvelle version v.2.0.0.4 de son logiciel, qui va propulser l’éclairage scénique vers de nouveaux horizons. Cette version était très attendue dans le monde du spectacle. Que vous soyez un éclairagiste professionnel ou un amateur passionné, la GrandMA3 vous permettra de prendre votre envol et de devenir un as de l’éclairage, de programmer des shows très complexes, en un temps record, d’utiliser le matériel scénique actuel et de pouvoir faire des effets complexes en toute simplicité.
grandMA3 Full Size
Imaginez un avion de chasse capable de réaliser des acrobaties époustouflantes avec une précision chirurgicale. C’est la philosophie qui anime la GrandMA3 en v2.
Un cockpit intuitif pour une navigation simple !
Même si vous n’êtes pas un programmeur chevronné, la GrandMA3 devient facile à prendre en main. Son interface intuitive permet de naviguer rapidement et de trouver les outils dont vous avez besoin pour réaliser vos shows. Prenons en exemple un carré de Led qu’on aimerait voir s’allumer du centre vers l’extérieur. Avant c’était long et fastidieux. Maintenant c’est 3 clics de souris. Je sélectionne mon groupe de carrés de LED, je l’allume en appuyant sur un preset de dimmer, j’appuie sur une matricks programmé et j’enregistre sur une séquence. Et voilà on a fini son premier effet “compliqué”.
Des possibilités infinies
La GrandMA3 ne se contente pas de simplifier la création de shows lumière, elle ouvre la voie à une nouvelle dimension de créativité. Ses fonctionnalités avancées permettent de repousser les limites du possible et de donner vie à vos lumières les plus folles et de gérer vos projecteurs avec une précision inégalée grâce aux nouveaux outils.
Etudions ensemble les nouveautés
Le special Dialog – Shaper : Cette interface intuitive permet de découper la lumière plus rapidement avec une facilité et une précision inédites. Les ingénieurs de grandMA3 ont repoussé les limites du module couteaux en y intégrant de nouvelles fonctionnalités comme le lien entre les couteaux ou bien de pouvoir synchroniser le mouvement de plusieurs couteaux pour créer des formes complexes et des effets fluides.
Le nouveau dialogue Shaper révolutionne la gestion des projecteurs équipés de modules couteaux en assurant un contrôle précis pour ajuster la position et l’angle de chaque couteau.
L’Auto Create et le Show Creator : Cet outil va transformer votre manière de travailler. Pour l’instant, l’Auto Create se concentre sur la couleur et le dimmer, deux éléments clés de l’éclairage. Mais de nouvelles fonctions ne sauraient tarder à faire leur apparition, élargissant encore ses possibilités.
L’Auto Create.
Plus qu’un simple outil, l’Auto Create est un véritable assistant qui vous permet de :
– Gagner du temps. Fini les longues heures passées à configurer manuellement vos groupes et presets. L’Auto Create s’en charge pour vous maintenant.
– Créer des groupes de projecteurs en fonction de votre patch actuel. Vous pouvez sélectionner des projecteurs, des types de projecteurs ou des calques pour le groupement, avec des options avancées pour le filtrage et les groupes à projecteur unique.
– Générer des presets universels de gradation ou de couleur. Définissez le nombre de valeurs et le tri des presets de couleur. En option, créez des presets basés sur des nuanciers entiers ou des gélatines sélectionnés.
Vous pourrez aussi reproduire vos configurations en sauvegardant vos presets et vos projecteurs customisés pour les réutiliser ultérieurement ou les partager avec vos collaborateurs. L’Auto Create est un outil indispensable pour tous les professionnels de l’éclairage qui cherchent à optimiser leur workflow et à complexifier leurs shows pour qu’ils soient toujours plus spectaculaires.
Le menu Show Creator est un espace de travail revisité dans grandMA3 pour la gestion des presets et des données de projecteurs. Il combine les fonctionnalités de l’ancien menu Import/Export avec de nouvelles options.
Fonctionnalités principales :
– Importer : Importez des presets et des données de spectacle à partir de fichiers XML. Il prend désormais en charge l’importation de gaps (espaces vides) et le nettoyage des collections d’éléments pour une meilleure organisation.
– Exporter : Exportez des presets et des données de spectacle vers des fichiers XML. Les gaps peuvent désormais être inclus dans l’exportation
Gestion avancée des presets :
– Créer des presets à partir de FT : Utilisez les presets stockés dans les types de projecteurs pour créer de nouveaux presets dans votre show. Vous pouvez filtrer par groupes de caractéristiques ou attributs, et choisir de remplacer ou de fusionner les presets existants. – Stocker des presets dans FT : Intégrez les presets existants de votre fichier de spectacle dans les types de projecteurs correspondants. Similaire à « Créer des presets à partir de FT », vous pouvez filtrer et choisir comment gérer les presets existants au sein du type de projecteur.
Le Grid
Le Grid a été repensé pour offrir une utilisation plus simple, plus claire et plus modulaire.
Le Grid, une nouvelle ergonomie pour une expérience utilisateur optimale.
Découvrons les principales améliorations :
– Accès instantané à l’axe Y : Les opérateurs peuvent désormais travailler directement sur l’axe Y via un raccourci dédié, simplifiant ainsi la navigation et la manipulation de notre sélection. – Le Setup du Grid est un outil de modification intuitif : Il a été intégré pour modifier le grid facilement et rapidement. Les modifications peuvent ensuite être sauvegardées pour une utilisation ultérieure. – Visualisation des transformations : La fonction « Matricks transformation » permet de visualiser en temps réel l’impact de vos sélections sur le Grid, facilitant la prise de décision et la création de configurations précises.
– Préserve Grid Position : Le mode « Préserve Grid Position » vous permet de conserver le ratio 3D de votre sélection lors de la manipulation du Grid, garantissant une cohérence visuelle optimale.
Le 3D
Le rendu 3D a été considérablement amélioré grâce à l’implémentation du lum. spread. Cette nouvelle technologie permet de simuler la diffusion de la lumière en créant des ombres sur un objet, pour des visuels plus réalistes. Des améliorations ont été apportées à l’outil Follow pour l’utilisation d’appareils multipixels. La grille de sélection est respectée par l’outil d’agencement de la barre d’encodeur de la visionneuse 3D.
Le rendu 3D.
Nouveauté :
– MVR-xchange : Fonction permettant de connecter plusieurs appareils et d’échanger des données MVR via un réseau. Seuls 2 logiciels sont pour l’instant compatibles Production Assist et BlenderDMX
Generator et Bitmap
Les Generators sont une fonctionnalité intéressante et un outil puissant de la grandMA 3 permettant de créer des effets dynamiques et aléatoires sur vos projecteurs. Le générateur de type aléatoire offre un contrôle précis sur la façon dont les valeurs d’attributs sont randomisées. Les Bitmaps sont aussi des nouveautés dans cette version, qui vous permettront d’intégrer des fichiers multimédias (images, vidéos ou gobos) dans votre conception lumière. En mappant ces fichiers sur une sélection de projecteurs, vous pouvez créer des effets dynamiques et visuellement époustouflants.
Les Bitmaps.
L’éditeur Bitmap offre deux sections principales :
– Configurations Bitmap : Définissez le fichier multimédia, la taille et d’autres propriétés pour l’affichage du contenu. Vous pouvez avoir plusieurs configurations au sein d’un même objet Bitmap. – Canaux Bitmap : Spécifiez comment le fichier multimédia interagit avec les attributs des projecteurs. Cela permet de contrôler des aspects comme la couleur et l’intensité en fonction du contenu multimédia.
Contrôle amélioré avec les projecteurs bitmap Control : Un nouveau type de projecteur appelé « Bitmap Control » assure une programmation plus flexible des Bitmaps. Vous pouvez patcher un projecteur Bitmap Control et lui attribuer un Bitmap. Ce projecteur contrôle alors le bitmap appliqué aux autres projecteurs, permettant des ajustements tels que la position, la couleur et le zoom pendant la lecture.
Les Bitmaps constituent un outil puissant pour générer des effets dynamiques à l’aide de fichiers multimédias. Ils offrent un contrôle précis sur la façon dont les médias interagissent avec vos projecteurs et sur leurs attributs. Le projecteur Bitmap Control permet une programmation flexible et des ajustements pendant les spectacles.
Le clone
La fenêtre de clonage est un nouvel outil de grandMA3 qui simplifie la copie de données entre projecteurs. Vous pouvez y accéder en tapant « Clone » sur la ligne de commande. La fenêtre est divisée en deux sections : Source (à gauche) et Destination (à droite).
La fenêtre de clonage.
Chaque section liste les projecteurs ou les groupes que vous voulez cloner depuis ou vers. Des options de filtrage sont disponibles entre les sections pour limiter ce qui est cloné (séquences, groupes, etc.). Les filtres vous permettent de spécifier quels types de données (séquences, groupes, etc.) sont clonés.
Les libellés des boutons et les barres d’indicateurs changent de couleur en fonction de la sélection :
– Vert : Tous les éléments seront clonés. – Jaune : Certains éléments sont sélectionnés. – Gris : Aucun objet ne sera cloné.
En appuyant sur réinitialiser dans la barre de titre, vous rétablissez les paramètres par défaut de la fenêtre de clonage. Après le clonage, l’historique de la ligne de commande affiche la commande de clonage résultante.
Le Configure Display
Le Configure display a été repensé pour fournir un accès à plus de vues rapidement. La barre de visualisation peut être positionnée horizontalement. Pour en changer la position, ouvrez la boîte de dialogue « Configure Display ». La barre de visualisation peut afficher jusqu’à 3 colonnes de boutons de vue. Pour en ajuster le nombre, utilisez les boutons « + » et « – » La barre de visualisation peut défiler.
Chaque colonne contiendra jusqu’à 100 boutons de vue. Lorsque vous avez défilé au-delà du nombre initial de boutons, un appui en haut à droite (disposition verticale) ou en haut à gauche (disposition horizontale) vous permet de revenir rapidement au début de la barre de visualisation. Le défilement de la barre de visualisation se fait verticalement ou horizontalement, en fonction de sa position.
Les Boutons Vues
Chaque bouton de vue fournit des informations sur l’objet qui lui est assigné. On peut désormais faire une capture d’écran lors de l’enregistrement d’une vue (bouton représentant un appareil photo dans le coin supérieur gauche de la boîte de dialogue d’enregistrement) peut être activée.
Informations sur les boutons de vue.
En appuyant sur OK avec la capture activée, une nouvelle apparence sera créée à partir de la capture et assignée à la vue. La capture d’écran est temporairement indisponible lorsque deux écrans ou plus sont sélectionnés dans la fenêtre contextuelle « Enregistrer la vue ».
Pool de la barre d’encodeurs
Stocker et organiser vos configurations d’encodeurs personnalisées dans des pools dédiés. Chaque profil utilisateur peut avoir son propre pool, garantissant un accès facile à ses préférences. Vous gagnez en efficacité en accédant rapidement aux attributs et en modifiant leurs valeurs. La personnalisation de votre interface assure une ergonomie optimale et un workflow fluide.
L’encoder Bar va permettre de changer les roues codeuses des attributs facilement et de pouvoir créer ses propres roues codeuses.
L’Encoder Bar de grandMA3 va offrir une nouvelle dimension de flexibilité et de contrôle pour vos workflows d’éclairage. Cette fonctionnalité va permettre facilement de personnaliser les roues codeuses en fonction de vos besoins et préférences en choisissant les attributs à afficher. Vous définissez les attributs et les fonctions que vous souhaitez contrôler via la fenêtre Encoder Bar et organisez vos attributs selon vos préférences pour une ergonomie optimale.
Fonctionnalité Fader : Vous transformez les encodeurs en fader pour un contrôle précis des attributs. La zone des encodeurs se convertit en un fader virtuel, offrant une interface intuitive pour ajuster les valeurs. L’Encoder Bar s’avère un outil puissant pour optimiser vos workflows et maximiser votre créativité dans la gestion de l’éclairage.
Les Layouts
Dans cette version v2, l’outil Layout a lui aussi eu le droit à son update. Lors de l’assignation de la sélection à une disposition, seuls les projecteurs sélectionnés sont pris en compte. Les sous-sélections de projecteurs ne sont pas assignées garantissant une meilleure précision.
L’outil Layout.
– Création d’éléments : l’affectation d’un objet tel qu’une séquence à un élément vide dans la vue de disposition crée un nouvel élément à la fois en mode configuration et en mode normal, simplifiant le processus.
– Rotation et miroir : l’apparence affichée sur un élément de disposition peut être pivotée et mise en miroir à l’aide des options « Rotation » et « Miroir » dans l’éditeur d’élément de disposition. On peut créer un texte personnalisé d’un objet et l’orienter verticalement pour une meilleure lisibilité.
– Apparition de l’outil automatique : L’outil automatique change de fonction en fonction de la zone de l’objet : maintenir MA et appuyer en dehors d’un élément de disposition, dans les coins : utilise l’outil de redimensionnement avec un ratio fixe.
– Mode de sélection : Le paramètre « Mode de sélection » de la fenêtre de disposition définit si la sélection lasso à l’intérieur d’une fenêtre de disposition doit aboutir à une sélection linéaire ou à une disposition en grille 2D dans le grid. Selon le mode sélectionné, la couleur du cadre sera différente : Grille 2D : Vert – Linéaire : Jaune
Les paramètres du filtre lasso définissent quels éléments de disposition seront sélectionnés lors d’une sélection lasso :
– ALL : Tous les éléments seront sélectionnés. – Fixtures : Seuls les projecteurs seront sélectionnés. – Other : Les éléments objets ou autre seront sélectionnés.
Le time code
Les sons peuvent désormais être assignés à des pistes dédiées dans les shows time code. La forme d’onde du fichier audio est affichée dans la piste time code pour une meilleure visualisation.
Le time code.
Lors de la lecture du show, les sons sont lus via le périphérique de sortie audio défini. Si le fichier audio utilisé est corrompu, une icône spéciale s’affiche, indiquant un problème de génération de la forme d’onde. Une fenêtre contextuelle informe l’utilisateur de la nature du problème.
– Sélection multiple de fenêtres time code : Il est désormais possible de sélectionner plusieurs fenêtres time code pour une gestion simultanée.
– Enregistrement des événements time code : Le paramètre « Enregistrement des événements time code de » dans le menu Préférences > Timings > Global permet de choisir les actions à enregistrer :
– Utilisateur unique : Seules les actions de l’utilisateur actuel sont enregistrées.
– Multi-utilisateur : Les actions de tous les utilisateurs sont enregistrées.
– Lecture et enregistrement sélectifs : Le nouveau paramètre « Lecture et enregistrement des shows time code » définit les types d’événements à lire et à enregistrer.
– Événements manuels : Seules les actions déclenchées par l’utilisateur sont prises en compte. – Tous les événements : Les actions automatiques (suivis de cues, etc.) sont également incluses.
Le Station Control qui permet en de savoir tout ce qui se passe sur tout le réseau.La Fixture Sheet pour surveiller votre environnement en temps réel. Elle vous offre une vision complète de votre spectacle, vous permettant de réagir instantanément aux changements et d’ajuster vos paramètres.
Création des machines
La création de machines a également été repensée pour offrir une flexibilité et une puissance accrues. Vous pouvez désormais créer des machines uniques et personnalisées qui ne se trouvent pas dans la vaste bibliothèque de MA Lighting, laissant libre cours à votre imagination et à votre créativité. Ces améliorations majeures offrent aux utilisateurs un contrôle total sur l’environnement 3D et les machines virtuelles, leur permettant de donner vie à des shows plus réalistes, plus complexes et plus captivants que jamais.
Création des machines.
Formation
N’hésitez pas à explorer les formations pour exploiter tout le potentiel de cette console en v2. Il existe des centres de formation spécialisés comme le CFPTS, LC Formation et Oliverdy… en région parisienne et d’autres en province. Vous pourrez ainsi acquérir une compréhension complète des fonctionnalités de la console et du fonctionnement des projecteurs, acquérir des techniques de programmation et de création d’effets d’éclairage pour booster votre créativité, et obtenir des certifications reconnues pour valider vos compétences.
Conclusion : La GrandMA3, le F-35 de l’éclairage scénique
La GrandMA3 n’est pas un simple pupitre lumière, c’est un partenaire qui vous accompagnera dans toutes vos aventures lumineuses, une machine de guerre créative qui met entre vos mains la puissance de transformer vos rêves en shows lumineux créatifs. Avec sa vitesse fulgurante, sa précision redoutable et ses capacités infinies, la GrandMA3 vous permet de :
– Réaliser des shows d’éclairage spectaculaires en un temps record. – Gérer vos projecteurs avec une précision inégalée. – Créer des effets époustouflants et immersifs. – Explorer de nouvelles possibilités de contrôle et de synchronisation.
Alors, n’attendez plus ! Prenez les commandes de la GrandMA3 en V2 et préparez-vous à vivre une expérience d’éclairage inédite.
Le SAV ESL est constitué d’une équipe de 3 spécialistes expérimentés. Ils sont parfaitement formés aux différents produits de toutes nos marques, et sont en étroite discussion avec nos fournisseurs pour apporter les réponses les plus précises et rapides aux différents problèmes qui pourraient survenir. Le SAV assure le suivi de toutes les réparations, ainsi que la gestion du matériel de démo.
Une fois de plus l’équipe Robe a mis les petits plats dans les grands et déroulé le tapis rouge pour les visiteurs du salon. Dans le gigantesque stand, deux fois plus grand que celui des années précédentes partagé avec ses autres marques, Avolites, Artistic Licence, Anolis rejointes récemment par LSC, Robe s’est offert une place de choix pour mettre en avant les nouveaux produits présentés et fêter, comme il se doit, son trentenaire.
Toutes les heures, une présentation des nouveaux produits impliqués dans un show live « Power of Imagination » mêlant musique et performers captivait l’audience qui s’attroupait en masse sous le pavillon. Quant au qlimax, il fut atteint lors de la très belle soirée Rock’n’Robe spécialement organisée pour l’occasion.
Queenie, le groupe Tchèque de reprise de Queen qui joue fort et juste. Génial ! 575 projecteurs Robe avec tous les nouveaux produits sont impliqués dans le show, dont les nouveaux iBolt et les iForte LTX contrôlés par une Avolites D9 215.Josef Valchar, Cofondateur et PDG de Robe, visiblement heureux à la fin du concert !
Pour enflammer l’ambiance, « Queenie » un excellent groupe de reprises de Queen, éclairé par les derniers projecteurs de la firme, et pour se sustenter, délicieux petits fours et mets locaux. Mais reprenons nos esprits et ne perdons pas de vue l’objectif de cet article de vous présenter les projecteurs fraîchement arrivés au catalogue.
Nous nous écartons de la foule bouillonnante pour nous isoler dans l’un des espaces prévus à cet effet et pouvoir ainsi côtoyer de plus près les appareils.
On y retrouve Vincent Bouquet, directeur technique de Robe France pour passer en revue les nouveaux arrivants.
iBolt, prix de l’innovation SLU
On commence ce report, après des mois de teasing, avec la sortie officielle du iBolt, une lyre format XL au faisceau type “boulet de canon” boosté au laser. Pouvant également être assimilé à un skytracer, cet appareil aux dimensions hors normes (Sa lentille de sortie mesure 30 cm de diamètre) pour un poids total de 54 kg, est doté d’une source laser au phosphore de 500 W.
L’iBolt, le nouveau Beam/skytracer longue portée laser de Robe.
Il intègre en son bord la quasi-totalité des fonctionnalités du non moins célèbre MegaPointe. Les différences se jouent au niveau des graphismes des gobos (spécialement conçus pour le iBolt), la plage de zoom et sur les prismes. Le iBolt est pourvu de nouveaux systèmes de prismes, MLP (pour Multi Level Prisms) et SpektraBeam qui lui, ajoute également de la couleur. On remarquera aussi que le Pan est doté de la rotation continue.
Donné pour 120 000 Lux à 100 mètres (estimé pour le moment à 20 000 000 Lux à 5 m, rien que ça !), les ingénieurs Robe ont développé un système de sécurité spécifique sous la forme d’un télémètre laser intégré à la tête de l’appareil disposé autour de la lentille, une innovation dans notre secteur d’application. Il peut détecter une présence jusqu’à 100 mètres et interagir avec le logiciel de gestion de la source à raison de 10 détections par seconde.
iBolt : 20 millions de lux à 5 m…
Encore en phase finale de développement, il permettra de couper l’émission de lumière si un obstacle est détecté à moins de 5 mètres du projecteur et de valider ou non le “sky-mode” pour utiliser la source laser à pleine puissance en faisceau Beam dans le cas d’une application type skytracer.
… et encore 120 000 lux à 100 m
La sécurité fut l’un des éléments clé pour Robe dans la phase de développement du produit, nous annonçant qu’une version dédiée au marché américain (ibolt 2) est en cours d’élaboration.
PC/Fresnel T15
Vient ensuite le T15, de la gamme Théâtre, décliné en projecteur type PC/Fresnel au look issu de la découpe T11, dont il partage d’ailleurs la même source lumineuse (un moteur LED RGBAL de 350 W).
Les nouveaux Fresnel et PC de la série T15. On distingue sur leur flanc gauche les faders destinés au pilotage manuel. Outre la lentille interchangeable rapidement via 4 vis ¼ de tour, les appareils sont strictement identiques.
Ici, l’objectif premier est d’avoir du flux. Le système optique a donc été simplifié pour favoriser la puissance lumineuse (soit presque 12 000 lumens). Pas de module couteaux intégré mais un système de zoom motorisé aux specs décuplées par rapport à la T11 (ici 10/72°). Comme le dimmer, ce paramètre est, en mode manuel, accessible via deux faders latéraux également motorisés.
Le produit se veut versatile ; on peut donc facilement changer de lentille comme on le souhaite et passer d’un plan convexe à un Fresnel. Il intègre bien évidemment une trichromie RGB paramétrable en CMY secondée par un CTC variable entre 2700 et 8000 Kelvins. L’IRC est lui aussi ajustable, entre 80 et 95 (TLCI 91). Le T15 est plus compact que la T11, passant tout juste sous la barre des 50 cm de long. Pour le pilotage, l’utilisateur a l’embarras du choix : 6 modes (de 1 à 24 canaux) accessibles en DMX/RDM mais aussi en Art-Net, sACN, MA Net/Ma Net 2 ou en CRMX (sans fil) en option.
La nouvelle machine iSpiiderX, toujours IP65 et qui se veut copie quasi conforme au Spiider original.
iSpiiderX
Toujours au rayon des nouveautés, plusieurs évolutions de produits font leur apparition. On commence par le iSpiiderX, qui serait assimilable à l’évolution de l’évolution (Spiider, iSpiider puis iSpiiderX, vous me suivez ?).
Ici, le but était de profiter du progrès technologique et des retours utilisateurs pour proposer un produit toujours IP65, proche du Spiider original en termes de dimensions et de fonctionnement pour mêler les deux sur un même kit sans y voir de différences.
Les barres T32 Cyc dans leur version Slim, moins de profondeur, gain de place mais point chaud fixe.
T32Cyc Slim
La T32Cyc Slim quant à elle est une déclinaison compacte de la barre cyclo T32Cyc présentée il y a peu. Dans le cas présent, l’objectif principal est de proposer un produit partageant le même ADN dans un Boîtier moins épais (donc moins encombrant et plus léger). La concession pour ce produit fut de se passer du système innovant de motorisation des leds qui permettait de déplacer le point chaud.
iProMotion
Le ProMotion, lyre asservie dotée d’un module de vidéo projection LED accueille à ses côtés le iProMotion, sa version IP65. Il est développé en deux versions, dont le choix est à faire à la commande afin de partir sur une projection type Portrait ou paysage Landscape. L’absence de système de rotation de l’image s’explique par la volonté de proposer un produit compact de même format que d’autres asservis déjà existants.
L’iEsprite Fresnel, La nouvelle déclinaison type wash à faisceau doux du célèbre Esprite (version étanche).
iT12 Fresnel et iEsprite Fresnel
Deux versions IP65 Fresnel arrivent également au catalogue, avec la iT12 Fresnel, découpe 100 % motorisée (qu’on peut presque décrire comme une lyre sans pan/tilt) ainsi que la lyre asservie iEsprite Fresnel.
Afin de simplifier la maintenance pour l’utilisateur, une nouvelle lentille Fresnel a été développée, elle est doublée d’une protection lisse du côté extérieur facilitant le nettoyage.
L’ensemble poignée/pupitre pour asservi/poursuite manuelle “LightMaster” désormais disponible pour le iForte LTX.
LightMaster
Du côté des accessoires, la poignée LightMaster permettant d’utiliser en manuel un asservi pour le transformer en FollowSpot s’adapte désormais au iForte LTX.
Le frontal impressionnant du système L-ISA avec ses 7 systèmes.
La tournée de Lomepal qui s’est déroulée à guichets fermés, s’est terminée en point d’orgue à l’Accor Arena de Paris par trois concerts exceptionnels. Un public impressionnant qui chantait tout, oui, tous les titres du rappeur français, a créé une très forte proximité au point d’en émouvoir le chanteur dans des moments de communion intense.
L’exceptionnel était aussi dans la technique avec une sonorisation spatialisée en L-ISA sur l’ensemble de la tournée qui pour ses trois dates parisiennes, a joué une démesure justifiée avec au total 216 boîtes L-Acoustics, dont 144 en frontal pour sonoriser l’Arena entière, sans aucun délai. La vue du système est impressionnante, le son aussi. Découvrons dans le détail cette belle technique fournie par Melpomen B-Live (L-ISA) et par Don’t Give up (régies et backline), avec Vladimir Coulibre, Etienne Tisserand, Sylvain de Barbeyrac et Manu Mouton.
De gauche à droite ; Vladimir Coulibre (Ingénieur Système et L-ISA), Etienne Tisserand (Déploiement Système) et Sylvain de Barbeyrac (Ingénieur FOH).
SLU : Le système L-ISA que nous allons découvrir ici est identique à celui utilisé sur l’ensemble de la tournée ?
Vladimir Coulibre : L’implantation L-ISA est la même pour l’ensemble des concerts de la tournée, hors festivals. Elle nous permet de sonoriser toutes les salles sans utiliser aucun rappel. Ici à l’Accor Arena, le seul paramètre qui change est le nombre d’enceintes utilisées dans chaque ligne parce qu’on doit projeter jusqu’à 105 m. L’Accor Arena est une salle parmi d’autres et il n’y a pas de raison de changer le setup. Nous avons juste fait le complément pour gérer sa profondeur.
SLU : Peux-tu nous décrire le système L–ISA mis en place ici ?
Vladimir Coulibre : Dans un système L-ISA, nous avons le frontal qui contient le système scène, qui correspond plus ou moins à la zone de performance (groupe), et les extensions qui correspondent à l’extension du panorama. Nous sommes ici dans une configuration frontale de 5 plus une extension. Cela fait donc 7 systèmes.
Les trois centraux sont composés chacun de 18 enceintes K2, complétés de chaque côté par 2 systèmes de 24 KARA II, pour finir aux extrémités par 2 systèmes de 18 KARA II. Nous complétons avec 24 subwoofers KS28 en central suspendus à l’arrière et tout l’environnement du bas que nous adaptons de manière à parfaire la couverture sonore sur l’audience en front de scène.
Le frontal immersif du L-ISA, c’est ici les 3 systèmes centraux en K2 et aux extrémités les 2 systèmes en KARA II. Orienté différemment, l’outfill en 12 K2 et 4 Kara II couvre les gradins excentrés et en dehors de l’immersion. Remarquez les LA-RAK II accrochés derrière chaque ligne.
Nous avons aussi ajouté des subs au sol mais, avec la scène qui est asymétrique, nous les avons positionnés comme nous pouvions pour gérer les contraintes de scénographie et de visuel. Tous les subwoofers sont en cardioïde.
Les subwoofers au sol et les KARA II pour le front fill, pas si simple sur une scène asymétrique.
Nous avons ensuite des KARA II en front fill pour couvrir jusqu’à la jonction avec K2, et sur le côté des A15 en stéréo fill classique. Le processeur L-ISA gère l’ensemble des enceintes.
En complément des Kara II, quatre A15 Focus avec un raccord parfait de boîte en boîte, servent d’infill et front fill extérieur.
SLU : C’était comment sur la tournée ?
Vladimir Coulibre : Sur la tournée nous étions avec le même kit, mais dimensionné pour des jauges Zéniths. Nous avions une base de 12 K2 au lieu de 18 K2 ici à Bercy. Tout le reste était mis à l’échelle en conséquence.
2,7 tonnes de subwoofers KS28 en cluster central. Deux fois 12 subs en montage cardioïde +3-1. C’est gros, précis et ça va loin.
SLU : Comment définir le nombre d’extensions de panorama ?
Vladimir Coulibre : Techniquement nous pouvons faire ce que nous voulons. Nous pourrions aller jusqu’à 11. Le système L-ISA doit pouvoir être exploité au quotidien, rentrer dans une économie de tournée et dans des contraintes de montage. Sur cette tournée dans ses salles de type Zénith, nous nous sommes arrêtés à 7 systèmes, ce qui est largement suffisant et performant.
SLU : Les subwoofers sont toujours au centre ?
Vladimir Coulibre : C’est une recommandation de les placer au centre pour augmenter l’homogénéité de la spatialisation et le couplage avec K2. Dans les salles où il est impossible d’accrocher autant de subs au centre, je les mets au sol. Ils sont alimentés par un downmix mono. Pour ce soir, ceux du sol sont gérés par un départ Aux dans L-ISA pour les décoréller des subs accrochés et éviter un notch entre les deux sources du haut et du bas, ou du moins qu’il soit le moins perceptible.
Les trois LA-RAK II AVB accrochés à l’arrière de l’astucieux IPN conçu pour la tournée, 36 canaux d’ampli sans concession pour 24 K2…
SLU : Et les racks d’amplification sont en l’air ?
Vladimir Coulibre : Oui. Nous avons l’amplification en LA-RAK suspendue derrière chaque système pour gagner en hauteur et limiter le câblage. Chaque système est alimenté par une 32 tri, de l’AVB primaire et secondaire, du câble AES pour l’analogique ce qui fait une troisième redondance et le laser. Dans l’AVB, nous passons l’audio et le contrôle.
SLU : Il n’y a pas de systèmes en surround ?
Vladimir Coulibre : Pour concevoir un design 360 immersif, il faut partir de la contrainte pour déterminer ce qu’il est possible de réaliser. Faire du surround dans une grande salle imposerait d’installer des systèmes plutôt imposants pour l’exploiter, ou, si ce n’est pas le cas, cela sous-entendrait qu’il serait utilisé seulement pour la diffusion d’éléments sonores plutôt discrets. Sur cette production, cela n’avait pas de raison d’être, autant artistiquement qu’au niveau du coût, de la faisabilité et du montage.
Chaque musicien a son sub pour de belles sensations dans le bas !
SLU : Et pour les retours sur scène ?
Vladimir Coulibre : Sur scène, il y a deux side et chaque musicien en plus des ears a un subwoofer en renfort de présence. Des retours sont positionnés sous toute la longueur de la passerelle ce qui permet à Lomepal d’avoir un bon retour aux positions qui sont marquées quand il enlève une oreillette. Les récepteurs des ears sont du Wisycom.
Ahh le bon vieux caillebottis galva ET sonore.
SLU : Je vois de beaux micros sur scène !
Sylvain de Barbeyrac : Le choix de micros c’est une histoire de couleur. Je mélange du vintage avec du très moderne comme du DPA, du Royer et du Schoeps, pour colorer les prises comme en studio.
Microphones vintages et modernes sur les amplis pour produire le son en fonction des titres.
Pour les guitares par exemple, il y a toujours deux micros par ampli. Comme ça je peux changer de son quand je veux. J’aime beaucoup les anciens 421 et 441 de Sennheiser, mais aussi les anciennes séries des micros Beyerdynamic comme le M201 ou le M160, il y en a 6 sur scène.
Toute la HF micro est en Shure avec une capsule KSM11 sur la voix lead que je passe dans un channel strip Rupert Neve Shelford installé dans la régie retour pour que nous ayons tous le même son. Je traite le moins possible la voix et privilégie le choix de la capsule pour obtenir le bon rendu.
Les racks « retour » avec le Shelford Channel sur la voix de Lomepal, visible sous les récepteurs Shure dans le rack de gauche.
Cependant, de nouveaux outils comme le plugin Soothe Live de Oeksound, m’ont beaucoup aidé à obtenir un résultat très proche de ce que j’aurais fait en studio. Comme ce show est entièrement joué live sans aucun ordinateur ni bande, la manière de capter chaque source est essentielle. C’est la raison pour laquelle j’utilise des préamplis Rupert Neve Design RMP-D8 sur les synthétiseurs ou encore des 5211 sur les micros de la batterie.
SLU : Et de la console au processeur L-ISA ?
Sylvain de Barbeyrac : Nous sortons de la console Avid Venue S6L avec 3 flux MADI vers le processeur L-ISA qui envoie ensuite l’audio vers les contrôleurs amplifiés en AVB. Nous avons un deuxième processeur en spare, qui d’ailleurs n’a jamais eu à servir. Chaque objet de spatialisation est nourri par le post fader de chaque piste, au nombre de 96, en sortie directe. Il me reste quelques canaux que j’utilise pour des effets.
S6L au mixage, MADI vers le processeur L-ISA.
J’ai construit ma console comme une console de mix en stéréo mais sans traiter les groupes et master, en gardant tous les traitements au niveau des voies, pour me permettre de mixer en festival où je n’ai pas de diffusion en L-ISA mais en gauche / droite. Nous avons fait en tout 46 dates en L-ISA dans les Zéniths en configuration pleine.
SLU : Le logiciel L-ISA Controller se veut simple d’emploi ?
Vladimir Coulibre : Oui, c’est le but. Nous avons un onglet “Soundscape” qui montre le paysage sonore. Les pointillés sont les axes des hauts-parleurs et le blanc c’est la scène, la zone de performance, que nous ajustons pour que la spatialisation soit en raccord avec le réel du plateau.
La partie de la régie FOH de Vlad, avec de gauche à droite LA Network Manager, L-ISA Controller et M1.
Tous les points numérotés sont les objets, que nous pouvons grouper si nécessaire. Un onglet donne accès aux snapshots que Sylvain commande depuis la console. La collaboration est importante entre l’opérateur L-ISA et l’ingé son. Je vais le seconder en déplaçant par exemple l’objet du guitariste, lorsqu’il descend sur le proscenium. Nous pourrions aussi commander chaque objet par un plug-in à partir de la console, mais comme il n’y a pas de séquences sur cette tournée, le séquençage manuel des snapshots et quelques suivis de musiciens suffisent amplement.
Les 7 systèmes du frontal immersif dans L-ISA Controller.
SLU : Quel algorithme L-ISA utilise-t-il ?
Vladimir Coulibre : La base d’algorithmie est du VBAP dans le frontal. Est intégrée aussi une base WFS pour le traitement des “spatial fills” pour les enceintes en front fill car le VBAP étant un multipan, il est plus difficile à utiliser sur une distance très large et peu profonde.
SLU : Et pour les autres routings hors du frontal, comment ça se passe ?
Vladimir Coulibre : Tout ce qui est réduction mono, stéréo ou LCR, nous n’avons pas besoin de le voir car nous n’agissons pas dessus. Le processeur L-ISA génère tous ces mixages de réduction sans que nous n’ayons rien à faire.
Les mixdowns sont auto-gérés par L-ISA.
Les subs au sol qui, comme évoqué plus haut, sont sur un Aux, et le front de scène, sont ainsi gérés dans ces mixdowns. Nous disposons aussi d’un Stereo Mapper que nous utilisons par exemple pour le son de la première partie. Ce n’est pas un objet, cela part directement dans le processing du L-ISA. Tout reste très simple pour l’opérateur.
SLU : Je suppose que cela change la façon de mixer ?
Sylvain de Barbeyrac : Je ne somme rien dans la console, donc c’est très différent du traditionnel gauche / droite. Le contrôleur L-ISA est très simple et pour ma part très facile à prendre en main. Je ne connais pas tous les aspects du logiciel mais ce dont j’ai besoin quand je mixe est facilement disponible, ce qui permet de prendre la main sur les objets pendant le mix pour les déplacer. Je fais en sorte que la localisation de chaque source soit en rapport avec le placement des instruments et des musiciens sur scène.
SLU : Quels paramètres pouvons-nous utiliser sur les objets ?
Vladimir Coulibre : Le premier est le panoramique qui va nous permettre de déplacer l’objet de jardin à cour. Nous pouvons aussi le reculer pour l’éloigner au lieu de le baisser à la console. Il perd alors du niveau en amplitude et prend du roll off dans les hautes fréquences. Une autre fonction permet de snaper les objets.
Comme on est sur une base de VBAP et en 2D, quand on bouge un objet il est dans maximum deux enceintes avec l’outil Pan. Le snap permet de mettre l’objet dans une seule enceinte (un système NDR). C’est important et en correspondance avec l’approche de l’immersif chez L-Acoustics, basée sur le haut-parleur. Le design du système a une part décisive pour le rendu sonore spatialisé. Ceci permet de placer un son dans une seule enceinte pour supprimer toute interférence et utiliser les caractéristiques de projection maximales du système. C’est ce que nous faisons avec la voix de Lomepal qui est snappée au centre pour une intelligibilité à 100%.
Les paramètres d’objet et les snapshots avec en objet 62 snappé, la voix d’Antoine Valentinelli alias Lomepal.
SLU : Un objet peut être diffusé par plus de deux enceintes ?
Vladimir Coulibre : Avec le panoramique, 2, en snap 1. Ensuite tu peux utiliser le Width pour « étirer » dans ton panorama. La localisation est gardée parce que l’énergie est toujours placée sur l’objet. Cela le rend un peu plus diffus. Comparé à la WFS, l’approche est différente. Dans les deux cas, il faut couvrir l’audience et placer les objets pour une meilleure perception. Avec l’utilisation du Width, ton objet peut être alors réparti sur plus que deux enceintes.
SLU : Si tu snappes un instrument à l’extrême gauche, est-ce que tout le monde le perçoit correctement ?
Vladimir Coulibre : Oui. Le frontal est de base immersif, parce les objets sonores y sont décorrélés les uns des autres et l’ingénieur du son va donner la possibilité à l’audience de décider de se focaliser sur tel ou tel objet. Si je fais le choix de regarder la guitare je me focalise dessus et je la capte parfaitement. En réalité, l’immersif n’est pas unidirectionnel mais bidirectionnel. Il dépend de ce que tu envoies et de ce que les gens reçoivent suivant ce qu’ils décident de regarder.
C’est mon travail de faire que le design et la répartition entre les systèmes puissent être les plus équivalents en terme de perception sur l’audience. Nous optimisons sur le système les angles inter-éléments (répartition d’énergie), sur la directivité horizontale (modification mécanique + preset dans la ligne) et sur l’angulation horizontale des systèmes (couverture entre chaque système).
Le système frontal dans Soundvision avec un écart de 10 dB entre le point chaud face à la scène et le haut des gradins.
SLU : Les systèmes d’enceintes dans le frontal ne sont pas alignés sur la même ligne ?
Vladimir Coulibre : Ehh non. Le premier système au centre est droit, avec une dispersion horizontale de 110°. Ceux qui sont à côté vont être légèrement angulés vers le centre. Quand on est à droite dans l’audience, on bénéficie donc aussi du système de gauche. Il y a une relation de distance à l’objet en tant que spectateur qui devient complètement naturelle. Cela peut être minime ou un peu plus marqué suivant le design des systèmes que l’on va mettre en place et faire dans Soundvision.
SLU : Soundvision prédit la qualité de la spatialisation ?
Vladimir Coulibre : Oui. En plus de fournir toutes les informations classiques des systèmes L-Acoustics : couverture, SPL, réponse en fréquence, poids, il délivre une métrique supplémentaire pour définir la zone L-ISA et la pression acoustique qu’on y trouvera. Des datas de position s’importent ensuite dans L-ISA Controller qui gère la notion de la position de la source versus la position des objets et dans LA Network Manager pour la gestion du niveau, temporelle et fréquentielle. C’est dissocié car chacun a un travail particulier à effectuer.
Le rack L-ISA avec le P1, les switchs AVB LS10 et les deux processeurs L-ISA.
SLU : Vous êtes les seuls à utiliser cette disposition d’enceinte ?
Vladimir Coulibre : Il me semble oui, en termes d’approche système. C’est l’approche haut-parleur. Mais je ne connais pas toutes solutions qui existent (rires) L’immersion en studio tu as un sweet spot. En live, tu as une performance, un système et une audience. C’est une autre façon d’aborder l’approche système pour le son spatialisé. C’est lié aussi aux enceintes que nous utilisons.
SLU : A ce propos, comment cales-tu un tel système ?
Vladimir Coulibre : Comme un gauche / droite traditionnel. De la temporalité, de la balance tonale, et du lissage de fréquences. Le principe est que je livre à Sylvain la même balance tonale tous les jours dans chaque salle. Une petite salle, peu d’enceintes, une grande salle, plus d’enceintes.
Le processeur P1 et le logiciel M1 permettent de faire les mesures acoustiques. Je place un micro au centre et teste tous les systèmes par des mesures séquencées. Ensuite, je fais de la multimesure pour lisser les variations tonales entre les K2, les KARA et les extensions. Les délais que je configure ne concernent que les enceintes hors zone immersive.
Un calage qui maintient l’équilibre tonal demandé dans toutes les salles, révélateur ici du style musical.
SLU : Donc, dans ce système, tu n’ajoutes aucun délai ?
Vladimir Coulibre : Dans le frontal, non. Le but est d’avoir le moins d’interférences et moins de détimbrage sur les objets. Quand on en place un entre deux enceintes, on a forcément des interférences. Mais par le fait que la distance est faible entre les systèmes, elles sont peu décelables.
Indicateur de qualité L-ISA dans Soundvision, ici lors du concert à l’Arena de Bordeaux, une salle dont la forme est parfaite en immersif frontal. 90% de couverture et 82% de couverture L-ISA !
C’est d’ailleurs un des critères quand on fait le design, nous avons des gabarits et un logiciel utilitaire qui nous donne les distances idéales. Dans les différentes salles où nous nous déplaçons, la distance entre les systèmes reste identique. C’est obligatoire pour que le design fonctionne et que Sylvain retrouve toujours son mix.
SLU : SI jamais tu dois aller dans une salle ou les enceintes doivent être placées différemment ?
Vladimir Coulibre : Si tu passes d’une grande salle à un théâtre, c’est une autre implantation, il faudra changer et retravailler ton mix, c’est comme ça. Ce que nous voulons c’est une constante sur les dates. Nous n’avons rien changé sauf pour les extensions que parfois nous avons rapprochées. L-ISA permet de garder le même setup, simple, fluide et pratique.
SLU : Qu’est ce qui a motivé le choix d’une diffusion L-ISA sur cette tournée ?
Sylvain de Barbeyrac : Nous avons enregistré l’album en live, dans une configuration très proche du setup que nous avons aujourd’hui pour ce concert ; pas d’ordinateur ni de séquences. L’envie de gagner en précision et en image sonore est vite venue dans ma tête et j’ai rapidement évoqué l’idée de proposer une diffusion spatialisée. J’espérais pouvoir retranscrire au mieux le son du groupe et de chaque instrument. J’en ai parlé avec Vladimir puis Lomepal et la production est venue assister à la présentation d’un système L-ISA chez L-Acoustics. C’est ensuite allé très vite. L’artiste était convaincu !
SLU : C’est l’artiste qui donne le feu vert ?
Sylvain de Barbeyrac : Lomepal est très attentif à tous les corps de métier, lumière vidéo et son. Il est aussi co-producteur de son spectacle. Avec le système L-ISA, la voix vient toujours de la même direction et est toujours très intelligible, partout dans la salle. C’est l’une des premières choses qu’il a remarquées.
SLU : La décision était prise ?
Sylvain de Barbeyrac : Oui ! En sachant que nous devrions passer des Zéniths aux festivals de l’été et à la stéréo, sans nouvelle résidence. J’ai donc construit la console comme si j’étais en stéréo avec des groupes et un master sans aucun traitement dessus. Je ne traite qu’au niveau des voies. Quand nous sommes passés aux festivals, la console était déjà prête et ça a très bien fonctionné.
Le recul de la régie FOH, révélateur de l’efficacité de la diffusion immersive par objets.
SLU : Ça doit faire bizarre de passer du L-ISA à la stéréo
Sylvain de Barbeyrac : C’était assez excitant en fait. Les setlists et les spectacles sont différents. Mixer en stéréo durant l’été a fait évoluer le mix dans un sens très positif. J’ai mémorisé la console au fil des festivals et quand on est revenu dans les Zéniths, j’ai pu en bénéficier et améliorer mon mix L-ISA.
SLU : Un surcoût ?
Vladimir Coulibre : Oui. Passer une étape qualitative a toujours un prix. Nous sommes environ à 25% de plus. Il faut intégrer comment le public va se l’approprier. Cette augmentation prend tout son sens par l’amélioration de la qualité d’écoute sur 80% des gradins en Zénith. Le gain est énorme. Le public vient nous dire que ça sonne bien, beaucoup plus qu’en stéréo.
SLU : Mixer en immersif, c’était une première expérience ?
Sylvain de Barbeyrac : Oui, je ne connaissais ni le logiciel ni la manière de gérer un système immersif en live. J’avais en revanche de bonnes notions du mix objet Dolby Atmos et 5.1 en studio. Nous avions en répétition un studio séparé avec un système stéréo et un système L-ISA composé d’enceintes plus petites, mises à l’échelle pour reproduire la même signature sonore qu’un K2 + KS28. J’enregistrais les musiciens qui répétaient dans le studio voisin, ce qui me permettait de travailler de mon coté…
Mise à l’échelle du système L-ISA lors des répétitions.
SLU : Vous connaissez cette salle, qu’est-ce que ça change de travailler en L-ISA ?
Vladimir Coulibre : On apporte de l’intelligibilité, de la localisation, le respect du timbre et la possibilité de faire des choses dans les panoramas qu’on ne pourrait pas faire autrement. C’est du plus pour le public.
SLU : Quand tu mixes avec L-ISA, cela change beaucoup de choses à la console ?
Sylvain de Barbeyrac : Vraiment. J’ai bien moins besoin de produire ou de sortir des éléments bloqués dans une image sonore très chargée. Par exemple, je n’ai pas besoin de forcer la caisse claire, qui est souvent un sujet en gauche / droite. Comme ici elle est placée dans son système localisé, je n’ai pas besoin de la forcer. En stéréo comme on met beaucoup de choses au même endroit, on fait beaucoup d’égalisation et de compression. Ici je fais plutôt des corrections légères.
Les groupes d’objets très pratiques dans L-ISA, ici la batterie.
Avec le recul, c’est plus facile de mixer en L-ISA qu’en stéréo, parce je suis moins dans la surproduction de chaque élément. Je suis beaucoup plus dans le naturel, et si ça ne marche pas comme ça, je remets en question le choix d’un micro ou le son qui pose un problème dans l’arrangement.
Je me suis rendu compte que des synthés ou des guitares très stéréo s’avéraient très efficaces aussi en mono pour les localiser à une position précise, ce qui, dans le son, se traduit par une netteté impressionnante. Cela permet de faire un mix beaucoup plus fin.
SLU : Et sur la voix ?
Sylvain de Barbeyrac : C’est le gros atout du système pour moi, surtout pour ce style musical où les paroles doivent être parfaitement intelligibles. Où que l’on soit dans la salle, on ne la perd pas. Même dans les gradins à 105 m, c’est impressionnant, la voix est là.
SLU : Des changements au niveau dynamique ?
Sylvain de Barbeyrac : La différence principale est que je dois gérer la dynamique de chaque élément sans utiliser des bus, mais suivant leurs propres besoins. C’est très intéressant et stimulant de devoir changer ses habitudes, ça fait parfois douter, mais on sort d’une certaine routine dans la manière de mixer et ça m’a beaucoup plu. J’ai appris à écouter différemment et je pense que ça a eu un impact sur la manière dont je mixerai les concerts en stéréo dans le futur.
SLU : …et plus de liberté ?
Sylvain de Barbeyrac : J’ai un VCA qui gère tout sauf les voix, et plusieurs fois pendant le concert je descends tout le mix à un nouveau niveau. C’est difficile à faire comme effet en stéréo car je perdrai trop en intelligibilité. Là, ça fait du bien de pouvoir utiliser la pleine dynamique. Tu peux emmener le public dans une forte intimité et ensuite les saisir avec beaucoup de dynamique.
La spatialisation permettait de suivre les avancée des musiciens sur le proscenium.
SLU : C’est donc plus confortable pour le mixeur ?
Sylvain de Barbeyrac : Avec cette notion de focalisation des instruments, c’est facile à prendre en main. J’ai aussi utilisé des effets de pan liés au bpm qui sont déjà préparés sous forme de presets pouvant être édités. Sur certains morceaux, le mix est plutôt fixe, sur d’autres, beaucoup plus mobile. J’étais un peu frileux en début de tournée, je ne voulais pas trop exploiter le côté spectaculaire. Mais je me suis rendu compte au fil des concerts que certains effets spatialisés rendaient le mix plus vivant. Cela permet de faire un beau relief tout au long du show avec des moments spéciaux qui créent de l’émotion.
L-ISA donne accès à des effets éditables.
SLU : Pour les réverbérations tu fais comment ?
Sylvain de Barbeyrac : Comme d’habitude. Je n’ai pas changé ma façon de faire mes effets si ce n’est que je les entends mieux. Pour la voix de Lomepal, j’ai localisé la réverb dans son système. Idem pour les chœurs. C’est très intéressant car les effets de chacun ne brouillent pas ceux des autres.
Les effets artistiques plus larges et impressionnants, je les place dans les extensions. En revanche je n’utilise pas la réverbération “Room Engine” du processeur L-ISA car dans les Zéniths qui sont très résonnants, cela ne s’y prête pas. Si nous étions dans un théâtre beaucoup plus mat nous pourrions l’envisager.
Une pression et une spatialisation sous contrôle pendant le show.
SLU : L-ISA permet d’avoir de l’impact ?
Vladimir Coulibre : La notion de dynamique est liée est liée au cheminement de l’audio (prise de son, traitement console, enceintes) mais aussi à la temporalité. Quand on est capable de mettre des objets dans n’importe quelle enceinte, on maintient une intégrité temporelle à 100 %. L’auditeur reçoit tout parfaitement bien. Nous n’avons pas d’outil pour mesurer cette intégrité temporelle. Mais elle reste très importante. C’est cette dynamique qui donne cette sensation. C’est une liberté d’avoir cette quantité d’énergie qu’on a rarement en gauche / droite. On en gagne beaucoup avec L-ISA.
SLU : Cela peut-il améliorer la qualité de diffusion dans certaines salles ?
Sylvain de Barbeyrac : Oui, on a moins de difficultés dans des salles réputées compliquées acoustiquement. On génère moins de problèmes en L-ISA aussi parce qu’on les excite moins en niveau sonore. Dans certaines salles, la différence était vraiment évidente. Je ne suis pas obligé d’être fort en niveau pour avoir de l’intelligibilité.
Même collé au mur du gradin le plus éloigné, l’intelligibilité est parfaite. Vraiment impressionnant !
SLU : Et que dit le public ?
Sylvain de Barbeyrac : En mode gauche / droite, l’absence de commentaires du public à la fin du concert est souvent un bon signe. En spatialisé, le public vient nous dire que ça sonne bien. Les gens n’ont pas forcément conscience de la raison de leur satisfaction, mais ils en parlent et remarquent une différence. Contrairement au stéréo, nous avons testé et savons que le public vit une expérience bien plus cohérente qu’il soit assis, debout, excentré… c’est un vrai plaisir que de savoir qu’il entend où qu’il soit, le même mix.
SLU : Pour la prochaine tournée on fait quoi ?
Sylvain de Barbeyrac : Cela dépend toujours du projet. On peut faire de l’immersif si le projet en a besoin. Et cela dépend aussi de l’artiste. Il y a beaucoup de paramètres. C’est du cas par cas. Mais à titre personnel avec plaisir.
Vlad avant le show, un petit coup d’oeil sur le patch MADI…
SLU : Est-ce qu’il y a des limites au système L-ISA ?
Vladimir Coulibre : Je parlerais plutôt de contraintes, Les accroches déjà. Nous sommes revenus une seule fois au gauche / droite parce qu’il n’a pas été possible d’accrocher. Rien de grave et en plus cela nous a permis de vérifier, comme nous enchaînions avec les festivals, que le setup marchait bien en stéréo.
En backstage nous croisons Manu Mouton, directeur technique pour Talent Boutique sur la tournée et Etienne Tisserand au déploiement système. Bien sûr nous en profitons pour recueillir leurs impressions.
SLU : En tant que directeur technique pour Talent Boutique, que pensez-vous de l’immersif en L-ISA?
Manu Mouton : Nous avions fait du L-ISA sur Christine and the Queen et déjà avec Vladimir. Le côté 80% de bon son dans la salle pour le public en immersif contre 20% pour le gauche / droite, ça me parle. Même sur les côtés où on est hors système, on sent tout de suite qu’on est dans le son.
SLU : Vous avez conçu un IPN très pratique pour suspendre les systèmes et les racks ampli !
Manu Mouton : Lors de notre première mise en place sur Christine and the Queens, on avait été un peu naïf sur le rig. On avait regroupé sur des points avec des moteurs sous perchés, ça bloquait l’avant-scène avec un effort sur charpente très important, et les amplis étaient au sol. Quand on a dit qu’on remettait ça sur Lomepal, j’avais prévu un budget pour pallier ce problème. On a décidé de mettre les amplis derrière les enceintes et pour ça on a fabriqué des IPN pour éviter les paquets énormes de câbles. On lève un pont de 32 tri et de RJ, et on arrive avec l’IPN de 2,60 m qui est sur le chariot avec déjà les LA-RAK II pendus avec tout le câblage. On monte un peu, on fixe les enceintes et c’est parti.
Montage du système L-ISA. Bien vu les IPN.
SLU : Grâce à cette poutre IPN, le système a l’air simple à installer ?
Etienne Tisserand : Nous roulons le chariot sous le point moteur, nous accrochons la poutre IPN qui est prête avec LA-RAK II, câblage et bumper. Nous déployons les multi sur un grill d’asservi, qui est à l’arrière. A chaque stack on a une descente de 14 m, avec un tri 32, 2 RJ45 en AVB pour le primaire et le secondaire, une XLR pour la redondance analogique et une deuxième XLR pour avoir l’inclinomètre du bumper.
Comme on a 14 m de boucle, on est indépendant du grill arrière ce qui nous permet d’être tranquille et de câbler en toute circonstance. Les angles sont préconfigurés, les systèmes d’enceintes montent tout seuls. Les systèmes A15 sont aussi pré-assemblés, il suffit de placer le rack au bon endroit.
SLU : Les racks d’amplis accrochés ce n’est pas problématique en cas de panne ?
Etienne Tisserand : Ce n’est jamais arrivé. Il n’y a pas de différentiel dans les LA-RAK ce qui ne leur permet pas de disjoncter. Il faut juste s’assurer que les armoires sont bien équipées d’un disjoncteur 30 mA.
SLU : Est-ce plus complexe à déplacer et à installer ?
Manu Mouton : Aujourd’hui par rapport à un gauche / droite c’est pareil. En rig, sur les gauche / droite, on a environ une dizaine de moteurs par côté, et avec L-ISA on en a 22 en tout. Pratiquement le même nombre. En termes de déploiement, on a 20 % de boîtes en plus. Grâce à nos IPN, nous pouvons les monter plus simplement et dans tous les sens, cour, jardin, centre. Si on galère d’un côté, on monte de l’autre et ça ne bloque pas l’avant-scène ni ne coupe les accès. Vous pouvez demander à tout le monde, la diffusion en L-ISA n’est un problème pour personne.
Etienne Tisserand : Pour le déploiement, nous sommes trois. Nous avons en tout 216 enceintes et 84 amplis. A deux ça serait compliqué. On décharge à 9 heures et à 11h30 les systèmes sont en l’air. Pour le démontage, une heure et quart pour sortir le kit des Zéniths. Ici ça va être avec plus long. Le lieu est difficile d’accès et on a un peu plus de boîtes de complément.
SLU : Quel retour avez-vous au niveau des salles ?
Manu Mouton : Nous avons beaucoup de retours positifs des directeurs de salles connues comme étant compliquées, qui nous expliquent n’avoir jamais entendu leur salle sonner comme ça. Avec L-ISA on ne met pas de rappel et pas de délai. À Tony Garnier on a juste mis un stack mono en haut du gradin central et aucun délai.
SLU : Pour finir, des contraintes avec L-ISA ?
Manu Mouton : Comme ce système immersif est assez impactant visuellement, j’ai demandé qu’il n’y ait plus aucun visuel de simulation qui ne soit édité sans son intégration. Pour valider son utilisation, j’ai préparé un dossier avec de nombreuses vues 3D pour expliquer ce que nous allons perdre en visuel sur le haut du gradin. Tout le monde a été d’accord et l’équipe lumière a très bien géré. Le seul point discutable est le rigging qui peut s’avérer complexe si on est pas préparé, mais que nous avons pu régler parfaitement grâce à notre IPN…
Etienne Tisserand : C’est une super expérience, un très bon moment, un kit impressionnant. Le cluster central de subs totalise 2,7 tonnes et le plus grand câble HP que nous employons ne mesure que 6 mètres de long. Quand tu commences à monter le frontal, les gens se posent des questions. Le temps de checker, on laisse toutes les enceintes au sol. Quand il est 10h, il y a un mur d’enceintes en plein milieu de la salle et ça questionne. On sent que ce n’est pas encore courant.
216 enceintes pour une diffusion homogène sur l’ensemble d’une Arena sans aucun système de rappel, l’exercice impressionne. Même collé au mur du dernier gradin à 105 m de la scène, la voix de Lomepal est bien présente dans un mix qui garde sa pleine cohérence. Avec en plus l’épreuve de la longévité et de l’adaptabilité sur une tournée de 50 dates à travers la France, L-Acoustics démontre avec L-ISA et son approche particulière de l’immersif, que le spatialisé n’est pas plus complexe à gérer et même plus facile à mixer. En témoigne l’enthousiasme de l’équipe avec qui nous venons de partager les impressions et le plaisir d’écoute largement témoigné par le public de Lomepal.
Le S-Play Mini ENTTEC est un enregistreur de show lumière et un contrôleur de restitution robuste et compact qui organise un show lumière en intégrant de manière transparente des déclencheurs externes, vous permettant ainsi d’obtenir un pilotage professionnel de l’éclairage en toute simplicité.
Le S-Play Mini génère un maximum de 16 cues statiques / dynamiques / effets lumineux en enregistrant deux univers Art-Net/sACN ou un univers complet via un port DMX. Il intègre un générateur d’effets de pixels, un outil simple à utiliser pour créer des cues en quelques minutes seulement. Il permet d’intégrer des dispositifs externes dans votre installation, et pas seulement des luminaires.
Il reçoit des déclenchements de boutons, d’interrupteurs ou de capteurs pour automatiser des appareils tiers ou des machines en utilisant des fermetures de contact, Art-Net, sACN, DMX, UDP ou OSC.
En utilisant l’interface du navigateur web du S-PLAY MINI, il suffit de glisser-déposer dans la time line des cues, pour concevoir jusqu’à huit playlists en utilisant les repères et les déclencheurs comme blocs de construction.
Le contrôle de la priorité des temps de fade, du nombre de lectures et les intensités de master permet de peaufiner des playlists.
Le déclenchement des playlists se fait à l’aide d’une interface personnalisée ou de déclencheurs externes de manière différente pour lire simultanément jusqu’à huit Playlists qui se chevauchent et se fondent les unes dans les autres, avec des groupes et des priorités différents.
Caractéristiques techniques
Restitution DMX : 1U (512 canaux USITT DMX512-A)
Restitution Art-Net / sACN : 2U (1 024 canaux)
Capacité interne de stockage : 1Go
Rafraîchissement Max DMX (FPS) : 40
Playlist max. : 8
Maximum de cue track par playlist : 2
Max. cues (including static Dynamic and Effect) : 16
Max. déclencheurs : 16
OSC API : Oui
Tension : 12 V DC à 24 V DC
Entrée d’alimentation : Bornier à vis Phoenix à 2 broches
Consommation max. : 3 W
Port Ethernet : RJ45
Port DMX : Bidirectionnel 1 x Bornier à vis Phoenix 3 broches
Entrée digitale : 4 entrées numériques + 1 GND (borne à vis Phoenix 5 broches)
Relais : 1 x relais (Bornier 3 broches)
Indice de protection : IP20
Refroidissement : convection
Boîtier : ABS plastique
Dimensions : 101 x 72 x 34 mm
Poids : 830 g
Montage : À poser & TS35 rail DIN (clips & vis inclus)
Plus d’infos sur le site Ledbox, distributeur de la marque Enttec en France
C’est avec une certaine satisfaction que nous avons eu l’honneur de découvrir et de tester dans le studio de LA BS le dernier né de la grande famille Martin. Plus de neuf mois de gestation furent nécessaires dans les laboratoires de recherche et de développement de l’entreprise Martin, pour donner naissance au nouveau petit Wash Beam à effets, “le Mac One”.
Comme ses grands frères le Mac Aura XB, Le Max XIP et le Mac Aura PXL, on reconnaît facilement son design comme étant issu de la même lignée. Ce nouveau petit bébé de 4,4 kg grâce à son zoom 4° – 30° et son effet Aura, va permettre aux éclairagistes de donner vie à leurs idées et d’incorporer dans leurs designs ce projecteur compact au poids plume. Cet appareil peut être géré avec les systèmes de contrôle DMX, Art-Net, sACN et Martin P3 et participer à toutes les intégrations vidéo.
Démontage du Mac One par Yohan Ory, chef produit lumière Algam et Maxime Raffin, concepteur lumière.
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Premiers Pas… Lumineux
Dès ses premiers pas, le Mac One impressionne par sa luminosité éclatante et sa polyvalence étonnante, sa rapidité mais surtout par sa taille extrêmement compacte. Enfin une machine qui allie puissance et poids, qualités très recherchées dans le monde du spectacle. Très rapides, ses moteurs puissants lui permettent de se rapprocher de la vitesse d’un scan. Il est prêt à illuminer les plateaux de télévision et saura s’adapter à chaque événement grâce à sa polyvalence.
La lentille Fresnel du Mac One.
Que ce soit en télévision pour éclairer un public, pour les fonds de gros plans, en grappe ou en amorce, il va rapidement trouver sa place. Un filtre est prévu pour ne pas voir la source et un autre filtre plus soutenu est en préparation.
En concert, en festival, les grandes scènes ne lui feront pas peur, car Martin a pensé à un certain nombre d’accessoires. On pourra les assembler pour former un mur de leds ou bien les positionner en bloc de quatre machines pour les installer rapidement sur des ponts ou au sol.
Aussi bien dans des petites salles que pour des petits projets, le Mac One aura sa place grâce à son petit gabarit, il pourra ajouter de l’animation grâce à sa corolle de leds et, si on s’en sert en projection, on verra apparaître de jolis effets. Enfin pour les théâtres qui rêvent d’avoir un projecteur silencieux et passe-partout, il fera aussi le travail demandé en rétro éclairage comme en projection ou bien de face.
Spécificités techniques
La source LED RGBL de 120 Watt bien nette au centre de l’image, assure l’éclairage principal du Mac One.Une corolle des 24 leds RGB produit l’effet Aura du Mac One.
En plus d’un moteur de leds RGBL (Lime) de 120 W développé sur mesure par Martin, le Mac One se caractérise par cette couronne de vingt-quatre LED RGB offrant un effet Aura que Martin maîtrise parfaitement.
– En plus des protocoles DMX-RDM, Art-Net et SACN, la machine peut recevoir des données du Martin P3 (qui a bénéficié d’une nouvelle version avec une belle interface). – Une entrée True1 pour l’alimentation électrique est doublée d’une sortie pour reconduire le courant vers d’autres projecteurs. – La connexion entre 2 machines est assurée jusqu’à 100 m en RJ45. – Un Switch est intégré à la machine, un relais garde la continuité du signal. – Liaison réseau fiabilisée : si l’appareil perd son alimentation ou si on l’éteint, l’émission du signal Ethernet est maintenue. Les commandes Art-Net / sACN / P3 sont relayées aux autres appareils sans interruption. – L’afficheur est alimenté par batterie pour la configuration et le réglage et l’écran facilement remplaçable pour le SAV.
Les connexions et l’afficheur du Mac One.
Design et ergonomie et qualité de fabrication
Avec un design qui reprend celui de ses grands frères, le Mac One s’adapte parfaitement dans un kit lumière. C’est une machine robuste qui utilise la même matière plastique que le Mac aura XB.
Son embase et ses bras sont constitués d’un alliage en aluminium solide qui renferme un bon nombre de connectivités. Le Zoom, très rapide, quant à lui est monté sur un système de bielle.
Système de fixation du projecteur sur un mono crochet quart de tour et de l’élingue de sécurité.
Ces choix faits par le fabricant ont pour but de garantir une meilleure durée de vie de ses projecteurs. Facilité d’utilisation pour sa connectivité et son poids. Indice de protection : IP20. Toutes les cartes électroniques sont tropicalisées.
Système de refroidissement
L’appareil dispose d’un volumineux radiateur à caloduc refroidi par ventilateurs. Vous pouvez choisir un mode de ventilation via le panneau de contrôle, par DMX, par RDM ou par P3.
Le Radiateur à caloduc…… associé à des ventilateurs.
L’appareil propose de 5 modes de ventilation.
– Constant Fan Full, force la ventilation à pleine vitesse pour garder la température des leds la plus basse possible. Ce mode donne priorité à la puissance du faisceau. – Constant Fan Medium, règle la ventilation à vitesse moyenne constante sans régulation de température. L’appareil réduit la puissance du faisceau si la température dépasse le seuil maximal acceptable. – Constant Fan Low, règle la ventilation à vitesse basse constante sans régulation de température. L’appareil réduit la puissance du faisceau si la température dépasse le seuil maximal acceptable. – Constant Fan ULow (Ultra Low), règle la ventilation à très basse vitesse constante sans régulation de température. L’appareil réduit la puissance du faisceau si la température dépasse le seuil acceptable. – Le mode Regulated Fans (réglage par défaut), règle la ventilation pour équilibrer le bruit de l’appareil et les caractéristiques du faisceau. La ventilation est abaissée au maximum et augmentée en fonction de la température de l’appareil. Si l’appareil atteint un seuil de température et que la ventilation à pleine vitesse n’est plus suffisante, la puissance du faisceau est limitée pour maintenir l’appareil dans des plages de température acceptables.
Dimmers, couleurs, uniformité
Les couleurs vives et saturées du Mac One sont bien équilibrées et la transition entre les couleurs est douce et progressive. Même en pastels, le Mac One donne de bons résultats.
Son dimmer est d’une régularité proche de la courbe d’un tungstène qui est rare pour de la LED.
Courbe de dimmer de 0 à 100 %.Courbe de dimmer de 0 à 10 %.
Il n’y a pas de variation de luminosité soudaine ou inégale. Son blanc est très propre ainsi que son correcteur de température.
Quelques-unes des nombreuses possibilités de couleurs de la source principale.
Références / Canaux DMX
Martin a prévu 4 modes de contrôle DMX : Compact 20, Basic 36, Ludicrous 108 et compact direct 20. Vous pouvez régler le mode DMX sur le projecteur, par RDM ou par P3.
Le mode DMX Ludicrous donne le contrôle individuel des pixels d’arrière-plan. Ils sont numérotés comme indiqué sur l’image lorsque l’appareil est suspendu, pan à 50 %, et afficheur vers l’arrière.
– Le mode Compact, 20 paramètres : les leds d’arrière-plan suivent les couleurs et l’intensité de celles du faisceau (sauf si elles ont été désactivées avec le canal de contrôle et configuration.)
– En mode Basic, 36 paramètres, on peut utiliser le P3 et utiliser des effets préenregistrés.
– Le mode Ludicrous, 108 paramètres, est le plus étendu du projecteur utilisant à pleine puissance toutes ses capacités.
– En mode Compact Direct, 20 paramètres, les leds d’arrière-plan suivent les couleurs et l’intensité de celles du faisceau (sauf si elles ont été désactivées avec le canal de contrôle et configuration).
Qualité du faisceau et performances
La lentille Fresnel assure au faisceau une belle uniformité pour un wash, un faisceau serré bien concentré et une lumière répartie de manière homogène sur l’ensemble du faisceau large.
L’amplitude du zoom : 4° – 30°.
Vidéo P3
Lentille Fresnel du Mac One avec uniquement sa corolle de 24 leds allumée.
Le MAC One intègre le protocole vidéo P3 propriétaire de Martin. Ce protocole fiable permet de diffuser des signaux vidéo depuis un serveur média ou toute autre source vers des systèmes d’affichage vidéo et des projecteurs LED compatibles P3 via un simple câble Ethernet.
L’effet Aura du Mac One relié en Art-Net.
Le système P3 s’affranchit de l’adressage IP, réduisant la complexité et optimisant la communication. Le protocole P3 transmet simultanément les commandes DMX et les informations vidéo via un seul câble réseau. Il est possible de Piloter l’intensité et la couleur du faisceau principal, de l’arrière-plan ou les deux simultanément via les canaux P3 Mix DMX. Le MAC One et le protocole P3 de Martin offrent une solution puissante et conviviale pour une gestion optimale de vos systèmes d’éclairage.
Vidéo de présentation et simulation 3D
En première Synthèse
Les points positifs du Mac One
– Poids : Il est léger, ce qui le rend facile à transporter et à installer. – Taille : Il offre une taille compacte, idéale pour une utilisation dans différents espaces. – Rapport qualité/prix/performance : ce qui en fait un bon investissement. – Différents accessoires en option (Prix revu à la baisse) qui rentrent dans le flight case. – Connectiques : Plusieurs options de connexions intégrées – Eco responsabilité : sur la durée de vie de leur Leds et le SAV moteur (identique à ceux du Mac aura XB)
Les points négatifs
– Son classement IP20 signifie qu’il peut ne pas être résistant à la poussière ou à l’eau. – Crochets mono : Bien que le projecteur soit très léger, le fait qu’il dispose de crochets mono peut parfois entraîner un mauvais serrage, ce qui peut affecter la stabilité de l’installation. – Système de fixation du filtre : Mise en place compliquée qui peut rendre son utilisation moins pratique. – Zoom limité : un zoom plus large offrirait plus de flexibilité sur la taille du faisceau projeté.
Mesures photométriques
Derating
Machine posée à 5 mètres de la cible nous allumons à pleine puissance la source centrale, RGBL, (sans les diodes de l’effet Aura) pour tracer la courbe de derating (atténuation de l’éclairement en fonction du temps de chauffe). En 5 minutes, l’éclairement baisse de moins de 9 % et se stabilise ce qui est un très bon résultat pour une machine aussi compacte.
La lumière ainsi stabilisée nous pouvons démarrer nos mesures d’éclairement tous les 10 cm dans les 4 directions autour du centre de la cible.
Faisceau serré
Partant de l’éclairement au centre de 14 330 lux après derating, nous cherchons sur la cible où se situe la moitié de cette valeur i/2 pour mesurer l’angle le plus serré offrant le maximum d’énergie en Beam. Il égale 3,72°. Puis nous procédons de la même façon pour trouver l’angle correspondant au dixième de la valeur au centre, i/10. L’angle de projection passe à 7,5°. Le flux est de 1 630 lumens après derating, 1 830 lumens à froid.
Faisceau 20°
En réglant le faisceau à 20° sur notre cible (i/10), l’éclairement au centre passe à 1 760 lux après derating (1 980 lux à froid) et un flux de 2 140 lumens (2 400 lm à froid). Le moteur de 120 W de leds est très bien exploité.
Faisceau large
Nous mesurons un angle de 29,4° à i/10 au plus large. L’éclairement au centre devient 1 045 lux (1 180 lux à froid) et le flux atteint 2 230 lumens (2 500 lm à froid). En positionnant le filtre de diffusion nous mesurons une atténuation de flux de 15 %.
Que vous soyez un éclairagiste en herbe, débutant ou professionnel chevronné, le Mac One vous offre la polyvalence et la performance nécessaires pour donner vie à vos conceptions, aussi bien sur un plateau de télévision, sur une scène de théâtre ou dans tout autre contexte créatif. Sa taille réduite et sa facilité d’utilisation en font un compagnon pratique pour les tournées qui ont besoin de précision, offrant toutes les fonctionnalités et la qualité que l’on peut attendre des produits Martin, mais ce dans un format ultra-compact et léger.
On aime :
Son Poids
Sa Taille
Son rapport qualité/prix/performance
Les accessoires optionnels Les différents protocoles de contrôle
Créé en 1998, l’atelier Machinerie couvre un large champ d’action dans la production de câblerie et de machinerie scénique. Grâce au savoir-faire et à l’expertise de ses techniciens, Ils élaborent et fabriquent une grande gamme de produits haut de gamme, en standard ou sur-mesure. Les gammes standard d’élingues et de palans « prêt à partir » répondent à un maximum d’utilisations et disposent d’un stock permanent…
Nous avons déjà eu l’occasion de vous parler dans nos colonnes dématérialisées d’une machine de Yamaha qui génère des acoustiques qui le sont tout autant. Appelé tout d’abord AFC4 pour Active Field Control, 4 étant la quatrième itération de ce moteur, il a depuis été renommé AFC Enhance pour la partie générant une acoustique différente à celle naturelle de la salle où le système est déployé et AFC Image pour l’algorithme mettant en œuvre des objets sonores en vue d’immerger le spectateur.
AFC sait donc tout faire et, on le verra plus loin, il est à l’aise dans les deux applications, séparément et même ensemble dans le même système de diffusion, pour peu qu’il soit correctement dimensionné. Si vous voulez plonger dans nos reportages précédents pour mieux comprendre comment fonctionne AFC, cliquez sur :
Rendez-vous est pris au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris le CNSMDP pour écouter une configuration mettant en œuvre les deux algorithmes avec François Deffarges de NEXO et Alexis Ling le Responsable du service audiovisuel du CNSMDP.
Dès notre arrivée le matin on est happé par le ballet des étudiants qui arrivent et se déplacent avec grâce dans ce complexe moderne constitué d’un grand nombre de salles de tailles diverses offrant tout le confort, l’insonorisation et l’outillage nécessaire à l’acquisition de l’excellence musicale et chorégraphique. François qui n’a pourtant plus grand-chose du jeune étudiant, nous conduit dans la salle de répétition d’une centaine de mètres carrés où a été déployée une configuration AFC complète constituée d’un processeur et des contrôleurs, enceintes et micros nécessaires à son fonctionnement plus uns station Nuendo et une console numérique QL1. Nous y retrouvons Alexis Ling.
Alexis Ling, Responsable du service audiovisuel du CNSMDP.
SLU : C’est une salle de répétition ce plateau ?
Alexis Ling : Oui, au départ il a servi en tant que tel, mais ensuite il a été délaissé et récupéré par le pôle son, les agents du Service audiovisuel qui l’ont équipé pour donner des cours de son à l’image à nos étudiants. Ensuite y a été installé un système Dolby Atmos domestique pour explorer l’élévation d’où les enceintes B&W encore visibles, autant dire que le son spatialisé on connaît ici. On a commencé en 1997, j’étais encore élève !
Ces agents du service audiovisuel qui sont tous ingénieurs du son, ont même développé leur propre moteur binaural et transaural pour travailler au casque. (écoutez avec un casque ici)
Notre chance c’est d’avoir le temps pour expérimenter et, par exemple, arriver à effectuer une captation et un mixage compatible en stéréo et en 3D. Nous avons aussi des ingénieurs du son extérieurs qui apportent leur expérience en plus des cours théoriques. Les étudiants apprennent aussi grâce à des travaux pratiques, ont accès au matériel et prennent aussi les manettes pour enregistrer nos orchestres avec un tuteur qui les conseille et les oriente. On fournit à chaque élève un cartable numérique avec notamment un ordinateur et un casque binaural tracké ce qui leur permet de travailler plus facilement sur des projets immersifs. A ce propos, nos ingés son sont associés à des projets de recherche dont un, développé en partenariat avec un chercheur de Polytechnique a permis le développement d’un plugin VST de binauralisation qui s’appelle MyBino et a été vendu à Music Unit.
Le plateau du CNSMDP où est déployé le système audio NEXO servant à la fois à l’algorithme d’acoustique augmentée AFC Enhance et celui de diffusion immersive AFC Image. Sur la gauche un piano acoustique Yamaha Disklavier sur lequel on reviendra plus loin dans ce reportage et à droite la QL1 toujours fidèle au poste.
SLU : Et puis est arrivé Yamaha avec AFC ?
Alexis Ling : C’était en 2021. Il a été décidé d’aller plus loin et de transformer ce plateau en labo de travail immersif par le biais d’un partenariat avec NEXO et Yamaha, qui existait déjà par ailleurs pour des produits plus habituels. L’AFC de 4è génération est une première dans un conservatoire et permet à nos élèves de faire de la recherche sur l’immersif, ce qui rejaillit aussi sur les équipes pédagogiques. C’est un véritable outil créatif et pédagogique où l’on explore, on expérimente. Nos élèves peuvent travailler avec leur casque tracké et déployer leur travail sur ce plateau dans lequel on peut modéliser toutes les salles de concert du conservatoire. Et ça marche !
François Deffarges, Engineering support et development strategy director pour NEXO.
SLU : François, tu nous en dis un peu plus sur cet atterrissage en douceur de NEXO et Yamaha au CNSMDP ?
François Deffarges : Il y a quelques années ce conservatoire a décidé d’ouvrir le son live à sa formation aux métiers du son, qui se fait en 4 ans d’études et est de très haut niveau. Cela a impliqué la connaissance et l’utilisation de matériels qui peuvent être gros, chers et qui diffèrent de ceux utilisés pour la production musicale. Avec NEXO on a proposé un partenariat pédagogique où, en fonction des besoins on leur prête du matériel ou bien ils viennent dans nos murs à Senlis, sans que nos marques ne soient spécialement mises en avant. Ce qu’on leur explique c’est le métier et cela est parfaitement applicable à d’autres marques. Yamaha était présent déjà avant notre partenariat mais est arrivé via un second partenariat lorsque le CNSMDP a décidé de lancer un projet de recherche autour de l’immersif.
SLU : Et depuis vous avez la possibilité de venir dans ce studio pour des démos un certain nombre de fois…
François Deffarges : C’est ça, en harmonie avec les besoins pédagogiques du conservatoire, nous disposons de plages de présence pour nos équipes, des visiteurs comme SLU et d’autres partenaires ou clients, mais aussi pour avoir des retours des étudiants et des profs, de l’échange avec eux. Une des raisons de notre présence dans ce studio en particulier tient à son acoustique naturelle assez difficile, ce qui le rendait peu apprécié par les musiciens et très disponible pour la formation aux métiers du son. Depuis qu’il est équipé, le planning est plein et les musiciens voudraient que tous les studios disposent du même équipement. Nous aussi (rires !)
SLU : L’arrivée de AFC Enhance et Image correspond à la sortie de la 4è itération de ce processeur
François Deffarges : Oui, celle où l’on peut mutualiser le grand nombre d’enceintes nécessaires à la création d’une acoustique augmentée dite Enhance pour à la fois faire du son en 3D, de l’immersif, ou plus simplement Image. La puissance de calcul actuelle permet d’intéresser des utilisateurs pointus comme le CNSMDP.
Pour resituer le fonctionnement de AFC et d’autres, il s’agit d’un système hybride qui mélange le principe régénératif où l’on vient capter le champ réverbéré de la salle avec des micros omni, on l’amplifie et on le rediffuse avec l’ensemble de stratégies nécessaires pour éviter tout bouclage, et d’un système en ligne où, à l’aide de capteurs plus directifs et proches des musiciens, on génère une réponse impulsionnelle de réverbération de salle synthétisée ou mesurée que l’on diffuse sur le public.
Yamaha a mesuré les réponses de 8 salles différentes avec une très grande résolution et en 96 kHz. Les réflexions précoces sont majoritairement générées par le système en ligne afin de recréer une acoustique émanant des murs latéraux et celles tardives au contraire sont produites et entretenues par les enceintes, les micros et la régénération. Chaque constructeur dispose de ses algorithmes et de son dosage.
SLU : Est-ce que AFC Enhance peut travailler différemment entre salle et plateau ?
François Deffarges : Oui bien sûr. Il suffit de le prévoir en plaçant des haut-parleurs et des micros spécifiques à la scène. L’été dernier Ron Bakker qui est European Systems Marketing Manager de Yamaha, s’est occupé du Philarmonique de Berlin pour un concert en plein air car il avait besoin d’un dispositif lui offrant une conque acoustique augmentée.
Une image montrant bien le fonctionnement des diverses zones de captation et d’influence d’Enhance avec Stage et Under Balcony en plus de la salle elle-même qui dispose d’une partie de réflexions primaires, les Early Refs, et une autre de réverbération.
La diffusion était parfaitement conventionnelle mais l’orchestre a ainsi pu bénéficier de conditions d’écoute proches de celles auxquelles il est habitué en salle avec une attention toute particulière aux réflexions précoces. On peut aussi travailler différemment les balcons en leur redonnant un peu de précision et de volume en bénéficiant de la puissance de calcul très importante et en quelque sorte partageable du processeur. On exploite parfois deux traitements indépendants ne serait-ce que pour gagner 3 dB. On peut donc travailler avec un traitement unique, deux ou quatre traitements en fonction des besoins du projet.
SLU : Ce qui complique les choses ce sont les configurations variables en salle
François Deffarges : Effectivement. Au-delà de la partie matérielle, c’est surtout le réglage du système qui prend du temps et requiert de bien définir le cahier des charges quant à l’emplacement de la scène et des spectateurs. Il faut savoir qu’en termes d’acoustique augmentée, il existe désormais trois cellules pour concevoir le système, une aux USA, une en Europe et une au Japon mais tous les projets partent au Japon pour validation, Yamaha prenant l’entière responsabilité du résultat. On est loin de la vente en carton (sourires)
SLU : Est-ce que le déploiement et le calage d’une configuration est long ?
François Deffarges : Non, une fois que l’intégrateur a placé la diffusion, la captation, l’électronique et que tout est parfaitement fonctionnel et conforme au projet validé, il y a deux jours de travail de calage des enceintes et de mise en place des programmes, et ensuite il y a un jour de fine tuning par setup. Pour être plus précis on commence à mesurer toutes les enceintes en boucle ouverte. Puis on regarde comment elles rétroagissent dans les micros, on égalise, on ferme la boucle et égalise à nouveau, et ainsi de suite avec une partie qui est automatisée. Ce qui ne l’est en revanche pas c’est le fine tuning et ce que l’on va appeler l’esthétique de la salle car la première partie de calage ne sonne pas forcément et nécessite de trouver la couleur finale, la bonne répartition temporelle, latérale et la perception que l’on a du lieu en trois dimensions.
Une vue de la configuration NEXO mise en œuvre au CNSMDP. En bleu on voit les 5 enceintes coaxiales P10 pour le frontal avec en guise de LFE, trois L18. Deux rangs de ID24, 29 au total, servent de surround et huit ID14 rayonnent du plafond. Pour rendre les 24 et 14 full range, NEXO a ajouté quatre subs ID110, chacun recevant un quart de pièce en termes de signal via une matrice. Cet ensemble d’enceintes est aussi utilisé par Enhance, y compris le frontal en P10.
SLU : Cette dernière étape est effectuée par des spécialistes de Yamaha ?
François Deffarges : Oui, des gens qui ont une perception musicale et esthétique mais pas que. Il y a aussi le directeur musical, le programmateur de la salle et l’on fait venir un orchestre pour juger à l’aune de la source principale. Six mois après, ayant reçu les commentaires des utilisateurs et des propriétaires de la salle, on revient pour effectuer des ajustements plus fins. La perception de l’acoustique c’est d’une finesse extrême.
SLU : Si quelque chose change dans la salle…
François Deffarges : Il faut recaler ou retravailler en fonction de ce qui a changé. Par exemple le plateau où nous nous trouvons a vu son traitement acoustique remplacé l’été dernier, le rendant plus mat. Nous avons dû refaire le fine tuning pendant six jours.
SLU : Le système d’Enhance une fois calé est fermé ?
François Deffarges : Oui, l’écosystème est complètement fermé et personne ne peut y accéder. Il n’existe qu’un petit panneau en guise d’interface avec les 5 salles que l’on peut modéliser. Ici, un musicien qui arrive le matin pour répéter, trouve le système allumé et n’a qu’à choisir l’acoustique dans laquelle il souhaite travailler son instrument. Une des vertus pédagogiques d’AFC est d’ailleurs la possibilité donnée de s’exercer dans différentes acoustiques ce qui est un plus pour un musicien qui vivra de son art. Une pédagogie de l’acoustique par la perception.
Sous certaines conditions, il est possible via ProVisionaire et un mot de passe de donner quelques choix en plus d’exploitation d’AFC pour des applications bien précises comme ici au CNSMDP qui dispose d’une configuration avec une carte Dante 128 pour Enhance, c’est la partie verrouillée, et une seconde carte Dante 128 a vocation à être ouverte avec Image pour que les ingés son puissent s’y connecter et diffuser dans le système en bénéficiant d’une couche logicielle spécifique et développée par Yamaha : AFC Image Editor.
Image…en image !
SLU : Combien de micros sont pris en compte par le processeur d’Enhance ?
François Deffarges : Le maximum est de 32 micros dans une salle.
SLU : Le but visé par Yamaha avec Enhance est d’apporter de la flexibilité à des salles dont l’acoustique les prédestine à une exploitation très préférentielle…
François Deffarges : Tout à fait. Un quatuor à cordes ne demande pas la même acoustique qu’un symphonique ou un opéra, mais le tout repose aussi sur l’acoustique du lieu qui doit être saine et assez courte pour pouvoir ensuite être augmentée.
SLU : Alexis, j’imagine que le rêve serait d’avoir plus d’une salle équipée d’Enhance…
Alexis Ling : Je pense que n’importe quel prof rêverait que sa salle de cours dispose d’une acoustique modulaire…
François Deffarges : Au cours de ma longue carrière (sourires) j’ai aussi été prof…
Alexis Ling : Je sais, je t’ai vu (rires)
François Deffarges : …et la meilleure façon d’enseigner l’acoustique, au-delà de la théorie et des formules, c’est aussi de la faire écouter car c’est à ce moment précis que l’on prend conscience des choses. Un musicien par exemple a besoin de comprendre l’acoustique d’une salle car elle conditionne le son et son jeu et c’est pour ça qu’ils viennent souvent ici découvrir la différence entre les espaces où ils auront à exercer tout au long de leur carrière.
SLU : Est-ce possible avec Enhance de générer aussi des défauts ?
François Deffarges : Oui bien sûr. Tu peux générer des défauts mais pas enlever des défauts existants. Tu peux générer un flutter, car tu gères un traitement du signal. Tu peux durcir le son dans le médium et l’aigu comme sous un chapiteau ce qui peut être très intéressant pour des étudiants en acoustique.
Pour cette mâtinée de démo, Yamaha et Nexo sont venus en force. De gauche à droite pour Yamaha : Eric Valenchon, Piano, electric piano et keyboards sales manager, 2/3 de Nicolas Vermot, Pro audio marketing manager France, Aya Lakhlifi, Spécialiste marketing piano, Laurent Chenieau, Assistant sales manager pianos, Bertil Sommer, Sales manager France pour Yamaha music Europe, et trois paires d’oreilles d’élite de chez NEXO avec Jean-Jacques Vias, Sales manager France et Afrique du nord, Nicolas Poitrenaud, Engineering support manager et Formateur Audioversit yet enfin François Deffarges, Engineering support et development strategy director.
Enhance : ON
Après l’effort, le réconfort ou encore, après le poids des mots, le choc des échos. Enhance est commuté en mode « le même studio où l’on se trouve, mais sans son traitement absorbant » et d’un coup on respire un peu mieux, notre parole est libérée. On ne localise pas d’où vient du son et pourtant il y en a, ce qui est parfait.
François nous propose ensuite un volume de 4 fois supérieur et idéal par exemple pour un piano en répétition. Ça marche bien et au bout de quelques secondes on s’habitue au son. Notre parole est vivante, naturelle, jamais choquante. L’illusion est généralement plausible jusqu’à deux fois et demie le TR du lieu.
Le passage (inaudible, aucun bruit de commutation) vers le preset petit théâtre de 500 à 800 places est moins plaisant, cette « salle » n’a pas beaucoup de velours et pas mal de staff un peu dur dans le bas médium. Clairement nos yeux commencent à accepter moins volontiers ce que l’on entend. Le Large Hall suivant est joli mais l’exercice ressemble un peu à un grand écart facial sans échauffement et même en fermant les yeux, il manque de l’air, des mètres cubes d’espace qu’on ne peut réduire à un processeur, aussi puissant et naturel est-il. On perçoit en revanche la finesse et la densité de ce qu’envoie le processeur.
Le preset cathédrale qui sert parfois à travailler des sons d’orgue au conservatoire, un instrument qui ne peut pas exister « à sec », est très beau et, une fois encore, il irradie de manière omnidirectionnelle, faisant en quelque sorte, « disparaître » les murs. Aucune amorce de bouclage ou de filtre en peigne n’est audible, l’équilibre électrique est parfait, de même que la couleur de la réverbération qui reste avant tout très naturelle. Irréelle certes, mais crédible.
Un piano Yamaha ou plutôt un Disklavier, un vrai piano acoustique disposant de servomécanismes pour en activer les touches et les pédales en phase de reproduction mais aussi de nombreux capteurs pour en enregistrer le jeu en phase d’enregistrement. Il est utilisé pour les cours de captation, le jeu et donc la dynamique et le son étant ainsi toujours identiques.
La même écoute des différents presets en laissant le Disklavier du studio exciter le système, permet de bien appréhender les algorithmes de réverbération et la puissance et résolution des ressources disponibles. Ce n’est pas spécifiquement beau, ce n’est pas ce qu’on demande, et il ne faut pas prendre ce processeur pour une réverbération studio, c’est simplement sincère et crédible. L’appétence des élèves pour ce petit studio de répétition en est la meilleure preuve. Si on ferme les yeux, au bout de quelques minutes, on tend à oublier les murs.
Image : ON
La démo d’Image avec Nicolas Poitrenaud du Support Ingénierie et formateur Audioversity chez NEXO est tout aussi réussie avec la partie immersive frontale exploitant les 5 enceintes coaxiales P10, et en guise de LFE, pas moins de trois L18 à leurs pieds, plus l’ensemble du déploiement de ID24 et ID14 qui construit l’acoustique augmentée.
Nicolas Poitrenaud en pleine démo d’Image.
Un réputé trompettiste résonne dans le système et se balade partout, ancré par une super guitare style demi-caisse. L’illusion est parfaite d’autant qu’il ne s’agit pas d’un banal déplacement d’une source, mais bien d’une promenade immergée dans une réverbération tridimensionnelle vivant avec la trompette et sa distance, sa position et sa puissance. C’est saisissant de beauté, de fluidité et, une fois encore d’authenticité, même si la distance avec les gamelles est insuffisante…
Pas besoin de faire compliqué pour que ça sonne.
La démo suivante est basée sur un sobre Ya Rayah acoustique que tout le monde a connu avec au chant le regretté Rachid Taha. D’abord en triste stéréo, le mix objet frontal qui suit, dégoupille les instruments et on se régale de la qualité audio des P10 qu’on découvre comme par enchantement là où elles paraissaient toutes ternes avant. Saluons aussi la réverbération 3D qui habille les instruments et la chanteuse qui trouve sa place partout dans le design immersif.
On nous propose ensuite un chœur allemand repiqué par une trentaine de micros et rejoué vers autant d’objets dans un mix frontal avec une réverbération prise dans le trousseau de 8 salles mesurées par Yamaha et qui génère 32 réponses impulsionnelles. Hélas l’enregistrement a été effectué dans un studio très, très mat ce qui rend la « mise en son » difficile, un peu artificielle. Le même enregistrement est alors rejoué en simulant la présence des choristes tout autour de la salle avec une réverbération plus large. Une sorte d’immersion ++ comme la définit Nicolas en poussant certains objets en dehors de l’enveloppe du studio et de sa diffusion, une possibilité très convaincante offerte par Image. Le résultat devient spectaculaire dans le sens étymologique du mot.
La chorale en version ++
Vient ensuite l’écoute d’une pièce originale encodée en Dolby Atmos sur 16 pistes et délivrée via les entrées auxiliaires au processeur afin d’atteindre des enceintes précises. Cela donne un rendu assez figé et peu immersif. Rappelons que l’Atmos travaille suivant une zone préférentielle dite Reference Listening Point. Les mêmes 16 pistes routées dans le processeur en tant qu’objets, une sorte d’Atmos virtuel, sont rendues avec beaucoup plus d’espace et de vie, même si l’œuvre prend une direction assez éloignée de l’original avec une ambiance réverbérée qui couvre un traitement déjà présent sur chaque piste.
On nous propose une autre très belle œuvre créée par les élèves du conservatoire avec SPAT pour la configuration de diffusion en place. L’écriture des sons comme de l’espace est un travail essentiel qui appelle souvent un duo, surtout sur scène, avec un créateur et un RIM ou Réalisateur en Informatique Musicale, chacun prenant en main une des tâches artistiques.
Enfin une belle histoire clôture cette séance d’Image. Une université américaine spécialisée dans la formation des futurs producteurs de musique est venue passer quelques jours au CNSMDP avec dans ses clés USB, des médias rares. NEXO a eu la chance de pouvoir programmer une version immersive sur des stems très planants de Coldplay et le résultat est somptueux, la musique en bénéficie énormément gagnant en profondeur sans que des mouvements rapides sur des sons complexes, ne génèrent le moindre artefact. Chapeau les trois diapasons !
La QL1 du studio dispose de la commande du processeur AFC.
A la régie on remarque la présence d’un Nuendo connecté à la carte Dante d’Image et le soft AFC Image Editor offrant une grosse latitude de réglages et de déplacements programmés et/ou déclenchés par TC ou par des trackers, voire par OSC, ce qui donne à Image la possibilité de s’ouvrir vers le monde extérieur.
Afin de pouvoir concevoir des systèmes immersifs plus précisément, rapidement et avec un seul logiciel, toutes les enceintes Yamaha ont été ajoutées à la database de NS-1 le soft de simulation de NEXO. En plus il y a un petit assistant qui permet de déterminer les règles d’espacement à respecter entre les enceintes en sachant que plus elles sont directives et plus il faut en mettre, mais également la distance du premier auditeur à l’enceinte. Plus on est près et plus il faut d’enceintes ; plus on s’éloigne et moins il en faut, l’espacement pourra donc être plus grand.
Beaucoup de boîtes cela demande des amplis millepattes, ici cinq XMV8280-D, le D étant pour Dante, soit 40 pattes. Les plus grosses boîtes récupèrent du lourd avec un NXAMP 4×1 mkII pour les 4 petits subs ID110 et deux NXAMP 4×2 mkII pour les cinq P10 et les trois L18. Tout en haut trône le processeur AFC.
SLU : Enhance et Image sont les deux facettes du processeur AFC de quatrième génération et les deux exploitent idéalement la même diffusion, mais est-ce que cela est sensé de jouer à 100 dB dans une salle à l’acoustique augmentée ?
François Deffarges : Non, pas vraiment. Pour jouer à ces niveaux, on le fait dans des salles de concerts amplifiés, typiquement des Zéniths, où l’acoustique est conforme avec le type de spectacle. Si la question est : peut-on jouer avec les deux algorithmes en même temps en exploitant la même diffusion, la réponse est oui, si cela est pertinent. Si l’on regarde le synoptique du processeur d’AFC, le + signifie bien qu’il y a une sommation entre deux blocs de calcul, le tout aboutissant aux mêmes sorties et, in fine, dans la même diffusion.
Mais Enhance par exemple dispose d’un calage très spécifique de la diffusion y compris en termes d’égalisation qui ne peut pas être touché car cela mettrait à mal la création d’une acoustique augmentée. Ces paramétrages sont d’ailleurs gérés par Enhance et ne sont pas accessibles.
Un diagramme montrant les blocs/fonctions entre les deux cartes Dante en entrée à gauche et en sortie à droite et le plus dans un cercle est le sommateur.
Conclusion. Longue, mais sans flutter
Si le but de cette démo était de démontrer que Yamaha a accouché dans un seul et unique châssis de deux belles machines, c’est réussi. Enhance est très naturel et Image d’une absolue fluidité. On se prend à rêver des salles de spectacle qui sortiront bientôt de terre avec une acoustique saine et assez mate pour être équipées d’une solution d’acoustique augmentée permanente. Il suffira d’y ajouter une multi diffusion pour la face et des vidéoprojecteurs pour y donner un concert d’orgue dans une cathédrale, avant de basculer vers un quatuor à cordes dans une église de taille moyenne et de finir avec un récital de piano ou au contraire un Boléro de Ravel, les acoustiques s’adaptant à chaque usage et les VP immergeant le public dans les lieux ayant été simulés. Le show classique ultime et grand public.
Un 18” à longue excursion et aimant néodyme, 140 dB en crête, 32 Hz à -6 dB, autant dire qu’un L18 aurait suffi, mais pour la photo, ça en jette !
Notre Service Public pourrait aussi dans son camembert sonore de la radio et de la musique, équiper de façon permanente un de ses grands plateaux en immersif, appelons-le le Pierre Schaeffer, afin d’y donner des créations contemporaines rappelant les grandes heures de la musique concrète, mais en infiniment plus puissant et original. L’acousmonium des temps modernes où joueraient des émules de Pierre Henry ou le couple Molécule & Déjardin et tout artiste créant sons et espaces.
La belle époque des pionniers du son (image Wikipedia).
Le potentiel artistique mais aussi commercial d’AFC Enhance et Image est infini et pourtant la France semble traîner des pieds. A l’instant où cet article est publié, les projets foisonnent mais aucune salle Hexagonale à vocation commerciale, n’est encore équipée d’une acoustique augmentée permanente, quelle qu’en soit la marque. Doutes sur la technologie et le rendu, prix difficile à amortir, complexité d’exploitation, lenteur de déploiement voire un peu des quatre, les raisons ne manquent pas, mais prises une à une, elles fondent comme neige au soleil.
P10, un grave de 10” à aimant néodyme, un moteur de 1,7” en montage coaxial et une sensibilité de 107 dB SPL, si on y ajoute une coupure basse à -6 dB de 63 Hz, on a une boîte idéale pour l’immersif avec une dispersion conique de 100°.
Ajoutons que le ticket Yamaha & NEXO créé de facto une marque complète en mesure de fournir de l’électronique de pointe et le bois qui va bien pour l’acoustique augmentée mais aussi la diffusion de puissance, comme nombre d’autres grands noms de la profession le font depuis des lustres.
La quête en immersif d’un vrai grave dans les enceintes surround pour éviter la décorrélation entre les subs et le signal s’éloignant du plateau, se règle facilement en feuilletant le catalogue NEXO.
Ne reste qu’à espérer qu’un lieu accueillant du public boucle son tour de table artistique et financier et se lance, ouvrant les vannes au son de demain. On a envie de découvrir le stade 2.0 à l’acoustique « tranquille » accueillant du sport en « supporterisme augmenté » mais revenant à son acoustique sage lors de l’accueil de concerts géants, au hasard le futur stade du PSG par exemple.
Pendu par son fil, un des micros Schoeps dédié à la captation du son pour Enhance. Sur la droite il s’agit d’une ID14, un enceinte deux voies passive, avec un 4” et un petit moteur coaxial de 1,4” à aimant néodyme.
Il en va de même avec des salles de taille moyenne offrant la possibilité de couvrir l’ensemble des ambiances les plus recherchées pour attirer des enregistrements classiques ou jazz ou simplement étendre leur programmation. Ou bien les salles de répétition des philharmoniques et autres orchestres qui pourront avoir un son proche de la grande salle avec simplement un plateau « augmenté ».
Enfin les comédies musicales pourraient pleinement exploiter l’immersif à 360 en faisant passer certains protagonistes brièvement dans le public. Quasimodo glissant deux répliques ou quelques notes de chant avec le son de Notre Dame, Johnny Rockfort traversant les souterrains de Monopolis (le parterre de la salle) sur une moto chargée d’échos primaires.
Et il serait enfin bon de travailler sur une version abordable d’Enhance pour les petites jauges des villes moyennes qui programment absolument de tout dans des salles au mieux sans personnalité et qui souffrent beaucoup de leur son ou plutôt de son absence…
Diffusée 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, la chaîne d’information internationale France 24, touche une audience impressionnante de près de 500 millions de foyers dans le monde, en français, arabe, espagnol et anglais. Comme partout à Paris, l’espace est très limité et France 24 doit tirer le meilleur parti de ses capacités, ses plus grands studios faisant un peu moins de 100 mètres carrés, avec une hauteur de gril de 3,50 mètres.
Compte tenu de la diversité des programmes diffusés par France 24, les caméras de ces plateaux sont disposées très différemment selon les émissions. En effet, il arrive que les axes des caméras soient inversés de 180 degrés. De plus, chaque équipe d’information et de rédaction ayant besoin de sa propre signature lors des émissions, les studios ne disposent pas d’un, mais de cinq plateaux mobiles différents sur roulettes.
Dans ce contexte, Jean-Louis Rousseaux, Directeur de la Photographie de France 24, recherchait un projecteur compact et très polyvalent, doté d’une focale relativement large et capable d’éclairer plusieurs sujets à très courte distance pour moderniser deux nouveaux studios pour la chaîne. De plus, il souhaitait un projecteur offrant le contrôle précis nécessaire pour isoler un sujet sur le plateau.
OVATION-E2-FC
À la recherche d’une solution d’éclairage capable de répondre à ces exigences, Jean-Louis Rousseaux s’est tourné vers son conseiller de confiance, Alain Lheriteau de Dushow. Pour y répondre, il lui a proposé la découpe Ovation E-2 FC de CHAUVET Professional. 168 de ces projecteurs RGBA-Lime ont été fournis et installés sur les deux plateaux par Dushow, chacun doté d’un nombre équivalent de projecteurs.
« Alain et Dushow ont toujours été d’une aide extraordinaire », a déclaré M. Rousseaux. « L’appareil que je voulais devait avant tout être compact, car les décors sont petits, avec des hauteurs de gril réduites. Nous travaillons aussi dans des situations d’éclairage différentes, il fallait donc que je puisse en installer beaucoup tout autour du plateau. Il est vrai que l’installation d’asservis aurait été un choix plus judicieux, mais dans le cadre de France 24, c’était un choix impossible car il n’y a pas de postes de pupitreurs dans les équipes. »
« Un autre détail de cette découpe qui nous a été très utile est la possibilité de réduire la hauteur de la fixation, grâce aux différents réglages prévus sur son support », poursuit M. Rousseaux. « La précision de cette découpe m’a également permis d’isoler un sujet. Ses possibilités en termes de préréglages de température de couleur, ainsi que l’utilisation de tous ses modules LED pour plus de puissance, fonctionnent à merveille. »
Les possibilités de couleurs infinies offertes par l’Ovation E-2FC sont également utiles pour les programmes spéciaux diffusés par France 24. En plus des actualités et des documentaires primés, la chaîne diffuse parfois de la musique en live. Dans ce cas, une abondance de couleurs est souvent nécessaire, ce qui donne à son Directeur de la Photographie une autre raison de se réjouir de cet investissement.
Anolis présentait en première au salon Light+Building (Francfort) les nouveaux luminaires d’encastrement Lyrae, Agame pour rehausser les façades architecturales ainsi que la version étanche iProMotion du projecteur vidéo et d’effets sur lyre motorisée ProMotion.
Anolis Lyrae
Grâce à leur capacité à ajuster l’inclinaison de leur source en interne, jusqu’à 20 ou 25° en fonction des versions, les Lyrae minimisent la pollution lumineuse et diffusent la lumière de manière plus efficace, ce qui en fait une solution parfaite encastrée dans le sol pour les applications d’éclairage extérieur soucieuses de l’environnement nocturne. Classés IP 67, ces luminaires sont proposés en plusieurs versions de sources multipuces collimatées, RGBW ou RGBA pour les Lyrae M. MC et différentes températures de blanc ou en blanc variable pour les Lyrae M. SC.
Sur commande, la gamme peut être équipée d’un verre de sortie antidérapant et de différents collimateurs pour adapter l’angle de diffusion à vos besoins : 10°, 15°, 25°, 30°, 45° ou encore bi symétriques 10° x 30 ou 15° x 45°.
Anolis Agame
Le luminaire Agame est une solution d’éclairage multifonctionnelle avec un indice de protection IP67, spécialement conçue pour accentuer les périmètres des fenêtres et des arches. Disponible en 8 W, ce luminaire produit une lumière monochromatique ou RGBW / RGBA uniforme, rehaussant les façades architecturales. En outre, le luminaire Agame a un angle de rayonnement de 180°, ce qui assure une distribution large et uniforme de la lumière sur toute la zone concernée.
Anolis iPromotion
Version étanche du projecteur vidéo et d’effets sur lyre motorisée Robe ProMotion, le nouveau iProMotion offre des possibilités d’utilisation polyvalentes, que ce soit en intérieur ou en extérieur. Doté d’une roue de gobos numériques, de changements de couleurs en RGB ou CMY, ainsi que d’une roue d’effets graphiques proposant une variété d’animations et de kaléidoscopes… Les possibilités créatives sont infinies !
Compact, élégant et réactif, le iProMotion permet de projeter des images et des vidéos personnalisées téléchargées dans la mémoire interne de 32 Go du projecteur ou son port HDMI. Les fonctionnalités motorisées de correction de trapèze, d’iris et de mise au point offrent un contrôle total sur toutes les projections. De plus, deux capots optionnels permettent de dissimuler l’écran et les connecteurs, rendant ainsi ce projecteur discret.
Avec cette nouvelle version, vous avez également le choix entre une orientation portrait (verticale) ou paysage (horizontale) pour la projection, selon vos besoins.
Forts de leur connaissance des rubans de LED (LED Strip) et de leurs capacités d’intégration dans tout type de profilés, l’Atelier Éclairage Architectural d’ESL vous propose une gamme de luminaires sur mesure totalement dédiés à vos demandes les plus créatives, en statique ou en dynamique pour toutes applications…