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L’Opéra Bastille passe en réseau ArtNet.

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L’Opéra Bastille goûte désormais aux plaisirs de l’éclairage piloté en réseau. Cela lui a permis de dépasser les limitations imposées par l’ancien système purement DMX, de rationnaliser, de simplifier certains aspects et de faire face plus facilement aux spécificités de son exploitation.

Opera Bastille Intérieur

Nous remercions particulièrement Didier Paillet, chef du service lumière de l’Opéra Bastille et Nicolas Dacanal, responsable de la maintenance, qui nous ont accueillis au pied levé et nous ont dévoilé les arcanes lumineuses de cette prestigieuse Maison.

Didier Paillet, Nicolas Dacanal
A gauche Didier Paillet chef du service lumière de l’Opéra Bastille et à droite, Nicolas Dacanal, responsable de la maintenance et administrateur du réseau ArtNet

SLU : La mise en réseau de la lumière s’imposait à l’Opéra depuis longtemps, non ?

Didier Paillet : Techniquement, la nécessité de créer un réseau à l’Opéra ne semblait pas s’imposer. Ce genre d’outil est beaucoup plus intéressant pour les salles d’accueil, ce qui n’est pas le cas de Bastille où les spectacles sont créés par la maison et la structure, relativement figée, n’imposait pas a priori la flexibilité apportée par le réseau.

Le réseau était néanmoins une étape pratique, et il était intéressant de l’installer car Nicolas maîtrise le sujet.

Quand les gradateurs ADB s’installent à Bastille…

les armoires ADB Twin Tech
Dans les locaux de gradateurs, les armoires ADB Twin Tech connectées directement sur le réseau s’alignent comme à la parade.

Nicolas Dacanal : On a commencé à penser au réseau Ethernet le jour où nous avons installé les nouveaux gradateurs. Je m’explique : à peine 6 mois après mon arrivée, nous avons pensé au remplacement des gradateurs. C’était des vieux Strand. Il fallait absolument les remplacer. Nous avons émis un appel d’offres et sommes partis sur de l’ADB, avec la nouvelle technologie Twin Tech.

Ces appareils sont modernes et peuvent se contrôler à distance, ce qui représentait une réelle évolution au niveau de l’alternance. On fait beaucoup de changements gradué/direct, gradué/direct, et comme nous avons 1 500 cellules de gradation, c’était compliqué et précaire car il fallait effectuer tous les changements manuellement. L’idée de les contrôler à distance via un réseau Ethernet est devenue évidente.

SLU : Quelle a été votre démarche par rapport aux fournisseurs ?

Didier Paillet : Nous avons émis un appel d’offres, on s’est renseigné auprès de sociétés françaises et étrangères… Nous avons pris notre temps pour réaliser un cahier des charges adapté.

Il n’était pas question de prendre un réseau clés en mains. On a imposé certaines choses mais pour des raisons budgétaires, nous ne sommes pas allés jusqu’au bout de notre envie, c’est-à-dire qu’on a un réseau pour la scène, la salle, la régie (évidemment !) mais il n’a pas pu être étendu comme nous le voulions (Nicolas et moi) jusqu’à la salle Gounod, qui est une salle de répétitions, et jusqu’à la salle Ravel, où nous avions l’intention d’installer une régie dédiée. Ça se fera, mais compte tenu des problèmes financiers actuels, on ne sait pas quand, et ce n’est pas une priorité. Cela étant, le réseau passe juste à côté de Gounod.

Le choix d’une solution industrielle fournie par Crystal Equipement

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SLU : Qu’est-ce qui a guidé votre choix final ?

Didier Paillet : Comme toujours le produit, mais ce qui m’intéresse surtout, c’est l’après-produit. Nous avons eu 3 réponses à l’appel d’offres, pas plus, toutes globalement satisfaisantes. Le choix a donné lieu à de grandes discussions entre nous. L’élu a été Crystal, pas tellement du fait de sa proposition, mais c’est surtout son produit qui nous plaisait : un produit développé industriellement.

SLU : Donc le produit proposé par Crystal n’était pas encore implanté dans le monde du théâtre ?

Didier Paillet : Si mais pas en Europe. Le node est un produit canadien, tout ce qui est infrastructure Ethernet est un produit purement informatique.

Un vrai gain en souplesse de travail

SLU : Quel est l’apport principal du réseau ?

Nicolas Dacanal : Le réseau Ethernet permet de réaliser les commutations direct/gradué à distance grâce à un logiciel que fournit ADB. Ça apporte énormément de souplesse. On travaille avec deux consoles, une dédiée pour le traditionnel, une dédiée pour les automatiques, et on était assez limité en univers physiques en câblé : 7 univers câblés physiquement pour la console automatique et 4 pour les traditionnels. Et sur les 4 il y en avait pratiquement 3 pour les gradateurs.

Donc nous étions assez limités en univers DMX, et en même temps on voyait arriver des projecteurs automatiques. Nous avons changé tous les automatiques des plans, enfin les automatiques à couteaux, on s’est dit qu’on allait en rajouter d’autres dans certains endroits spécifiques, et puis aussi les automatiques de maintenant “bouffent” de plus en plus de canaux.

Avec nos 7 univers, on commence à être un peu léger ! Donc le réseau nous apportait plus de souplesse car les deux consoles sont capables de contrôler 16 univers chacune, et on ne pouvait pas les exploiter à fond. Maintenant on se retrouve avec 32 univers dans notre réseau avec la possibilité d’avoir aussi bien du DMX qui vient de la console automatique que du DMX qui vient de la console de trad. Avant, si on était sur une porteuse où il y avait un HMI et un automatique, on était obligés de tirer un câble DMX pour l’automatique et un autre pour la console de trad. Et maintenant, on envoie un seul câble Ethernet et on va mettre le node sur la porteuse. Et voilà !

L’écran des gradateurs ADB
L’écran des gradateurs ADB permet de consulter facilement l’état du réseau.

SLU : C’est quoi les deux consoles ?

Nicolas Dacanal : Nous avons deux Compulite Vector. En réalité il y a aussi les backups pour chacune de ces consoles et encore deux pupitres qui permettent de travailler en salle. Quand on fait une création de spectacle, comme en ce moment la préparation de “La Flûte Enchantée”, il y a deux Compulite Vector en salle, reliées au réseau qui permettent de contrôler les projecteurs.

Maintenant, tous les projecteurs automatiques de dernière génération sont directement raccordés au réseau. C’est un luxe, on pourrait très bien continuer à les utiliser en DMX, mais l’avantage c’est qu’on peut avoir accès directement à leur page Web, à l’état de la lampe, connaître les erreurs… sans être obligé de charger la porteuse.

On n’est pas encore au RDM, malheureusement, apparemment, le RDM en DMX sur une XLR ça ne marche pas, d’après les fabricants.

SLU : Pourtant…

Nicolas Dacanal : Nous n’avons pas d’appareils compatibles RDM et je ne sais même pas si nos consoles sont compatibles RDM. Ce n’est pas très gênant. On n’a pas non plus 250 000 automatiques, donc le retour d’informations n’est pas ce qu’il y a de plus important. En cas de problème avec un appareil, on va sur sa page web et on voit ce qu’il a.

SLU : Est-ce que vous partagez le réseau ?

Didier Paillet : Non, il est à nous. Le son/vidéo a eu son propre réseau avant nous. La question du partage s’est posée à l’époque, mais plus maintenant.

Le backbone : 2,5 km de fibre optique

L’une des 10 stations réparties sur le backbone.
L’une des 10 stations réparties sur le backbone. Les câbles verts sont les fibres optiques. De haut en bas, l’armoire contient les interfaces optiques, puis le tiroir des switches Ethernet et, tout en bas, les deux blocs d’alimentation PoE.

SLU : Et la structure ?

Nicolas Dacanal : On souhaitait avoir un backbone [axe principal de communication, NdlR] en fibre pour des raisons de fiabilité de transmission, pas de rapidité car le problème ne se posait pas. Le DMX n’est pas rapide, et on n’a pas l’intention d’envoyer de la vidéo, ce n’est pas notre métier et il y a un réseau pour ça. C’était seulement une question d’intégrité de l’information entre les différentes stations.

Didier Paillet : Ce qui était important, c’était de bien réfléchir à la disposition des stations, et ça a donné lieu à de grandes discussions. Notre cahier des charges prévoyait des stations à certains endroits, qui ne se sont pas révélés très pratiques. Par exemple, on avait demandé une station au 11e étage, et finalement elle a été descendue au 6e étage.

SLU : Donc vous avez fait des trous partout dans les murs ?

Nicolas Dacanal : Non, il y a des passages de câbles partout. Mais la vraie difficulté c’est de savoir si tous les câbles qui passent dans les goulottes sont encore opérationnels ou pas. Ce n’est le genre ici d’enlever les câbles qui ne servent plus. Le fournisseur installateur a optimisé le placement des stations et le passage de la fibre optique.

SLU : Et vous-mêmes, vous avez enlevé vos câbles ou vous les avez gardés en spare ?

Switches disposés en dehors des stations.
Dans les étages élevés, des switches sont disposés en dehors des stations.

Nicolas Dacanal : C’est une grande question et euh…. Eh bien on les a gardés !

Didier Paillet : C’est-à-dire qu’il y a une partie qu’il nous intéresse de garder. Et il y a une autre partie qu’on va enlever, c’est évident. Maintenant que nous sommes tranquilles, que nous pouvons dormir sur nos deux oreilles, on les fera disparaître au fur et à mesure, il n’y a aucune raison de garder ce système qui est maintenant obsolète.

Mais au début j’ai privilégié la sécurité de fonctionnement. On ne sait jamais. Maintenant on peut y aller. D’ailleurs ce n’est pas le câblage qui prend plus de place dans le réseau précédent, ce sont les splitters, et il y en a !

Un triple anneau pour la sécurité

Vue générale du réseau
Vue générale du réseau (Document Opéra Bastille)

SLU : Alors en ce qui concerne le backbone ?

Nicolas Dacanal : On a fait un réseau en anneau, pour le cas où il y aurait une coupure d’une des fibres, sachant que l’installateur a mis trois fibres entre chaque station, une utilisée et deux de secours, avec un accès facile sur chaque station pour passer d’une fibre à l’autre. Nous sommes donc en totale sécurité. 

SLU : Etait-ce vraiment nécessaire ?

Synoptique réseau fibre optique
Synoptique réseau fibre optique montrant la topologie du « backbone » en bouche doublement redondante. (Document Opéra Bastille)

Didier Paillet : Ce n’est pas ce qui coûte le plus cher. Alors pourquoi se passer de la sécurité ? On est dans une maison où il faut absolument qu’on joue. Il y a beaucoup de sociétés qui viennent, qui font des travaux, qui remplacent les sprinklers, etc.

On ne sait jamais ce qui peut arriver. Il y a trois fibres dans la même gaine, il n’y a pas trois passages différents. Avec trois câbles séparés, ça aurait été parfait mais le coût n’aurait pas été le même ! Tirer un câble c’est une chose, en tirer trois, ce n’est pas tout à fait pareil ! On a une sécurité mais tout est dans la même gaine.

Nicolas Dacanal : On a quand même 2,5 km de fibre optique dans le bâtiment (x3 forcément). C’est du multimode (ce n’est pas spécifiquement longue distance). Et en cuivre, on avoisine les 5 km.

SLU : Donc le réseau est de type informatique ?

Nicolas Dacanal : Au total il y a 10 stations. Les stations 11 et 12 (salle Gounod et Régie Ravel) n’existent pas pour le moment mais elles ont été anticipées. On dispose d’une soixantaine de nodes (Ethernet/DMX) fournis par une société nommée Pathway. Toute la gestion du réseau, les switches (aussi bien cuivre qu’optique) sont de Moxa. C’est un produit purement industriel, distribué par Crystal.

Un node
Un node utilisé de manière spécifique pour le spectacle en préparation.


Nodes fixes disposés à des emplacements stratégiques
De nombreux nodes fixes sont disposés à des emplacements stratégiques.


On souhaitait que l’ensemble des nodes soit alimenté en PoE (Power over Ethernet). Aucun node n’a sa propre alimentation branchée en 220 V. C’est important car selon les endroits où ils sont positionnés on peut avoir des soucis d’alimentation. Sur les deux paires du câble Ethernet, il n’y en a qu’une qui est utilisée pour les data, l’autre envoie du 48 V. Du grill, on peut installer rapidement un node sur une porteuse sans avoir besoin de tirer une alimentation.

On a des nodes fixes et des nodes mobiles car on construit des porteuses sans arrêt, il y a des porteuses fixes et des porteuses mobiles spécifiques pour chaque spectacle. Pour un élément de décor qui est plein de projecteurs, on met directement le node sur le décor et on a juste un câble Ethernet à tirer, sans se demander si c’est le bon univers, ce qui était beaucoup plus compliqué avant, il fallait absolument noter l’univers du connecteur XLR en question.

SLU : Du coup, il y a du 48 V partout. Vous l’utilisez pour alimenter par exemple des “bidouilles” à LED dans les décors ?

Nicolas Dacanal : Non, car c’est très limité en puissance. On a droit à 15 W au grand maximum par sortie. Le PoE c’est bien mais ça dépend de ce qu’on met au bout.

Un node fixe.
Un node fixe.

Didier Paillet : Nous voulions absolument standardiser le système avec des nodes de 4 ports DMX physiques qui doivent satisfaire tous les cas de figure. On a quand même quelques nodes à 1 port à des emplacements fixes, mais on a essayé de normaliser au maximum.

Nicolas Dacanal : Ce qui nous a plu sur ce node, c’est qu’il ne consomme pas beaucoup. La puissance de sortie de chaque switch est limitée (à 15 W). On est limité aussi pour la totalité, c’est-à-dire que pour avoir les 48 V, il a une alimentation bien particulière en plus du 230 V qui alimente le switch, et du coup, si on a 24 ports PoE, il faut répartir la puissance totale de cette alimentation sur tous ces ports.

Ce qui est intéressant, c’est que ce node de 4 ports ne consomme que 6 W, alors que la concurrence est plutôt dans les 12 W – 13 W. C’était le node qui correspondait le mieux à notre cahier des charges parce qu’il avait 4 ports, il était alimenté en PoE et il ne consommait pas beaucoup. 

Donc on n’avait pas trop de questions à se poser sur la répartition de la puissance sur nos switches. On a aimé aussi la partie gestion des nodes (pour paramétrer les univers), L’interface logicielle qui permet de gérer tous les nodes actifs sur le réseau est simple et intuitive.

Ordre et méthode pour s’y retrouver

SLU : Comment est géré le réseau ?

Nicolas Dacanal : Au niveau du fonctionnement du réseau, on utilise un protocole qui est connu (ArtNet). C’était un peu “ça ou rien”, les gradateurs étaient compatibles sACN mais les projecteurs automatiques ne l’étaient pas, donc on est parti sur ArtNet.

On a simplement attribué un sub-net pour la console d’automatiques et un sub–net pour la console de trad. Soit 16 univers chacune. C’est simple à expliquer : on a 32 univers, de 1 à 16 c’est la console de trad et de 17 à 32 c’est la console automatique. On a même poussé le vice jusqu’à donner des adresses IP spécifiques, en respectant une méthode pour pouvoir retrouver les nodes facilement. C’est logique, quand on a une adresse donnée, on voit tout de suite où ils sont placés.

Opera Bastille ExtérieurDans le logiciel des nodes, on peut donner le nom des nodes en clair. Mais dans les IP, c’est autre chose. 2.9.2.5 je sais que c’est le plan 2 milieu parce que 9 ça correspond au grill, que 2 c’est un node et 5 ça correspond au 5e morceau de plan. On a simplifié au maximum. Du fait qu’on a plus d’univers disponibles, on a pris nos aises, au niveau de la réaffectation des automatiques sur les plans.

Quand on avait un appareil qui avait 33 paramètres on le mettait à l’adresse 1, le suivant on le mettait à l’adresse 34, à la fin c’est une prise de tête pas possible. En plus comme on a différents types d’adressage, un coup c’est aux dipswitches, un coup c’est au clavier…Maintenant on a de l’espace, on a des univers disponibles, et les automatiques c’est tous les 50, ce modèle-là c’est tous les 10, donc c’est 1, 11, 21, 31…

SLU : En effet, ça ne devait pas être facile !

Nicolas Dacanal : A la création de l’Opéra, il y avait déjà des automatiques sur les plans (Téléscan et Téléspot), donc il y avait une console qui ne gérait que les téléscan et la console de trad. Sauf que les Téléspot (en version halogène) avaient le changeur de couleur et la lampe contrôlés par la console de trad. Autrement dit, un même appareil était contrôlé par deux consoles.

SLU : ????

Didier Paillet : Quand je suis arrivé à Bastille, ça m’a paru totalement absurde mais c’était trop compliqué d’y remédier. Quand le réseau est arrivé, on a redonné une logique à la régie lumière.

Nicolas Dacanal : Autre paramètre important, le look ahead (repositionnement de la lyre sur l’effet suivant), n’était pas possible pour les projecteurs dont les paramètres étaient gérés par deux consoles. Maintenant, grâce au réseau Ethernet c’est possible, mais c’était possible aussi grâce aux gradateurs. Avec les gradateurs ADB, on peut dire telle cellule va être contrôlée par la console de trad, telle cellule va être contrôlée par la console automatique.

C’était impossible avec les vieux Strand, ou alors au prix de modifications de câblage mais c’était une vraie prise de tête. Maintenant c’est beaucoup plus simple, mais la réaffectation des cellules a demandé un travail de réflexion en amont. Il fallait aussi respecter l’adressage. Si un projecteur est constitué de trois entités physiques différentes (la lyre, le changeur de couleur et le dimmer), au niveau du « device » dans la console, c’est une unité entière. Il fallait respecter cette logique-là. Il a fallu créer une unité en disant : la lyre sera obligatoirement adressée en 1, en 11 ; le changeur de couleur en 6, et le dimmer en 8. Bien sûr, tous les gradateurs halogènes sont en 8.

SLU : Il fallait impliquer tout le monde…

Didier Paillet : L’installation du réseau c’est une chose mais il a fallu donner du temps aux pupitreurs pour encoder. La conséquence lourde, c’est que tous les spectacles qui ont déjà été enregistrés sont à modifier. Avant chaque reprise, on intègre dans le planning le temps de réencodage. Il y a 11 ou 12 personnes aux jeux.

SLU : On ne peut pas imaginer qu’un concepteur lumière vienne avec son pupitreur ?

Didier Paillet : Non ! Même pas en rêve. Je m’y oppose totalement, ce n’est pas du tout comme dans le showbiz. Quand un éclairagiste vient ici, c’est soit une pure création, soit c’est un Opéra qui a été créé dans un autre endroit, soit c’est une reprise de Bastille. Si c’est une création, on crée, et si c’est une reprise d’un spectacle qui vient d’ailleurs, nous avons une discussion avec l’éclairagiste et on remet en place son plan lumière par rapport à mon système.

Description du réseau 

Un solide plan de formation

SLU : Il faut combien de temps pour s’y habituer ?

Didier Paillet : L’accent a été mis sur une double formation des personnels : une formation par l’installateur (4 heures par technicien, par 60, tout le monde est passé) et nous avons aussi fait un travail de formation en établissant des fiches techniques, etc. Donc un gros travail en amont pour que les techniciens soient opérationnels. Un soin particulier est apporté au réseau Intranet de la maison, qui fournit toutes les informations sur le matériel disponible et son utilisation. On y trouve en particulier toutes les données concernant le réseau lumière. Il y a donc eu un gros travail en amont pour avoir des techniciens opérationnels.

SLU : Il y a combien d’administrateurs réseau ?

Didier Paillet : Le réseau c’est Nicolas. Après, la gestion est simple, tout est codifié, Donc normalement il n’y a pas de souci. Toutes les adresses sont faites. Ce qui peut gêner, c’est le portable, le node qu’on va rajouter. Mais avec les fiches techniques, si on n’y arrive pas, c’est qu’il y a vraiment un gros souci ! Et toutes les fonctions “sensibles” sont verrouillées.

Le test ultime avant le grand saut

Didier Paillet : Le réseau a été mis en place fin août, mais nous avons fait les formations à partir du mois d’avril et j’ai voulu qu’en juillet, avant la fermeture du théâtre pour entretien, l’on dispose du plateau pendant deux jours pour tout passer en Ethernet avec la configuration lumière du spectacle de rentrée.
Je tenais absolument à ce que tout le monde puisse partir en vacance avec l’assurance de la bonne marche du système. Tout était positionné et ça fonctionnait.

SLU : Et maintenant, vous gagnez vraiment du temps grâce au réseau ?

Didier Paillet : Est-ce que nous gagnons énormément de temps ? Non. Je ne dirais pas ça. Mais le système est vraiment beaucoup plus souple. Avec 4 ports sous chaque trappe, on a moins de soucis de branchements etc. Je pense que c’est plus facile au niveau des alternances, et nous y avons gagné en capacité et confort de travail.

Synoptiques des onze stations du réseau réparties dans l’Opéra Bastille

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Station-B5Station-B6

Stations-B7+B8


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Le K2 L-Acoustics remporte le 1er PIPA Award

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K2

Après avoir raté le coche l’année dernière avec le K1, le K2 se voit cette année distingué dans la catégorie Best Concert Sound Product lors du PIPA international press awards en clôture de l’édition 2014 du salon Prolight + Sound à Francfort.

Déjà récompensé à deux reprises en 2005 pour le Kudo et en 2008 pour le Kiva, L-Acoustics fait part de sa satisfaction.
Stéphane Ecalle, directeur du marketing : « Les 250 collaborateurs de L-Acoustics sont ravis et fiers de recevoir cette récompense pour le K2. Il est évident qu’avec ce prix, la presse s’est faite l’écho du marché quant à ce nouveau système qui s’est distingué lors des cérémonies des jeux olympiques d’hiver de Sotchi et a déjà su séduire 60 prestataires de par le monde. Quel meilleur lancement aurions-nous pu souhaiter pour le K2 ? »

K2
Une vue du K2 qui est construit en multiplis de bouleau avec des flancs en aluminium. Remarquez aussi son système d’accrochage captif.

Nouveau modèle dérivé du K1, produit phare de la firme de Marcoussis, le K2 offre une signature acoustique parfaitement complémentaire avec son puissant aîné auquel il rend environ 3dB de SPL max et est conçu pour l’épauler dans des configurations de très grande envergure, par exemple sur les côtés, mais aussi de servir comme système principal pour des jauges de type Zénith en remplacement de son altesse le V-DOSC et sans doute à terme du Kudo.

Trois voies actives et alimenté par 4 canaux d’amplification, le K2 apporte une innovation déjà rencontrée sur le Kudo, le guidage variable du front d’onde médium-aigu. Là où cela s’appelle K-Louver sur le Kudo, L-Acoustics baptise le procédé introduit sur le K2 du nom de Panflex.

Actif dès 300 Hz, il fait simultanément appel à des volets réglables et à des presets spécifiques, les 70, 90 et 110, ces chiffres trahissant la couverture symétrique de cette boîte capable de tirer fort et loin à 70° (145 dB SPL) comme d’arroser large à 110 sans doute au prix d’une baisse de SPL mais aussi de couvrir de façon asymétrique des espaces avec des directivités comme le 35°-55° ou son contraire le 55°-35°, la somme faisant 90°.

K2 Horizontal-directivity
Un graphique démontrant la polyvalence possible grâce à la directivité horizontale variable. Le mode asymétrique 90° n’est illustré que dans la seule position 55°-35° mais son contraire est tout aussi possible.

Les avantages de cette large palette de choix sont innombrables, citons la possibilité de ne couvrir que le public en évitant les zones réfléchissantes, apporter de la flexibilité dans les zones de recouvrement et enfin choisir facilement sa portée. Le K2 dispose à cet effet d’un réglage de courbure allant jusqu’à 10 degrés, ce qui donne toute latitude d’installation.

L-Acoustics controllersMonté en 12 pouces à longue excursion, le K2 délivre un niveau SPL et une extension dans le grave déjà conséquente puisqu’il est donné pour 35 Hz à 20 kHz à -10 dB, mais dispose de deux moyens de le renforcer. Le premier n’est autre que le K1SB et ses deux puissants 15 pouces dont la largeur de boîte et les accroches sont totalement compatibles avec le K2. Il peut soit apporter du contour jusqu’à 30 Hz ou bien de la portée jusqu’à 35 Hz sans alourdir le grave. On peut aussi lui adjoindre les classiques SB28 au sol et leurs deux 18 pouces pour gagner encore 5 Hz d’extension dans l’infra et pouvoir jouer avec l’effet de sol.

Le système K2 peut être amplifié de deux manières distinctes. Un LA8 peut alimenter 3 boîtes en parallèle, l’impédance descendant alors à 2,7 ohms au niveau des 12 pouces et des quatre 6,5 pouces en charge du médium.

L’autre solution est d’avoir recours au tout nouveau LA4X délivrant 4 fois 1000 W sous 8 ou 4 ohms avec une tenue de Pmax sur 200ms grâce à son PFC. Une seule boîte peut être alimentée par un LA4X, un gage de réserve de puissance et de possibilités de correction extrêmes.

 

Découpes ETC Source Four Led series 2 avec un zest de citron

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C’est le printemps chez ETC, des découpes fleurissent de partout, en petits bouquets mignons ou en grandes fleurs multicolores.
En premier lieu une nouvelle bouture de leur fameuse découpe Source Four Led qui en version Série 2 bénéficie de subtils changements une palette de couleurs plus riche.

ETC Source Four Led series 2

Rappelez-vous tout d’abord le concept du Source Four Led.

S4 LED Series 2 Color DataPour couvrir un large spectre de couleurs, sa boîte à lumière était équipée de 7 couleurs de leds différentes (rouge, ambre, verte, cyan, bleue, indigo et blanche) en lieu et place de la classique matrice blanche filtrée. Un peu plus de réflexion derrière la console mais une vraie richesse de couleurs à l’arrivée.

ETC Source Four Led series 2
A gauche Source Four Led version 1, à droite la version 2. La différence d’efficacité et la qualité du jaune sont évidentes

En remplaçant la led blanche par une led couleur “lime”, (citron vert en français) le spectre de la série 2 se remplit encore davantage, et assure en particulier dans les tons les plus ensoleillés.

Ajoutez à ceci une augmentation du courant d’alimentation des 60 leds Luxeon® Rebel 3 W pour un gain en éclairement de 30 % par rapport à l’ancienne version, comme nous le montrent les graphiques. Consommant maintenant 170 watts, cette découpe s’offre un spectre colorimétrique large et plein et fournit plus d’énergie en couleurs : des bleus les plus profonds aux subtils roses carnation, en mode local ou en DMX de 4 à 15 canaux suivant votre choix.

Graphique Source

La Source Four Studio HD utilise le même principe, mais en associant aux trois couleurs primaires une teinte “menthe”, un blanc variable et un “red shift”, elle se destine particulièrement aux applications broadcast où les plus fines variations de température de couleur sont demandées. Ici, elle s’échelonne entre 2900 et 6500K. Un mode particulier permet aussi de reproduire l’amortissement d’une source tungstène à la coupure.

Nouvelles source Four Mini Led
Christian Rezgui Directeur Technique de Avad Transtechnik France à côté des nouvelles source Four Mini Led

Ces découpes sont compatibles avec tous les accessoires de l’ancienne gamme, toutes les optiques de 5 à 90° ainsi qu’avec le surprenant adaptateur Source Four LED CYC qui permet de transformer votre découpe en une cycliode de haute tenue.

Enfin, voici l’arrivée des ravissantes Source Four Mini LED™, une réplique de 23 cm des Sources Four, équipée d’un module de leds blanches de 14 watts, de 4 optiques différentes, d’un porte-gobo en taille E, de 4 couteaux, et qui promet de faire un carton en muséographie et en architectural.

 

Kery James en Adamson E15

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Kery James

Au cours de la saison automne/hiver, le bruit court que Kery James sera en concert au POPB à l’occasion de la sortie de son dernier album « Dernier MC » et du titre le « Mystère féminin ». Regietek, à qui est confiée la prestation technique de ce spectacle, vient d’ajouter (mi-2013) à son parc un système E15 Adamson..

L’occasion est trop belle de venir découvrir le design sonore conçu pour cette prestation dès l’arrivée des camions, la mise en place, le montage, les balances.

Kery James
Kery James

Kery James, (Alix Mathurin) est un rappeur français qui a débuté sa carrière musicale dès l’adolescence. Il a fait partie du groupe Ideal J sous le nom de Daddy Kery. Quittant ensuite ce groupe, il s’est lancé dans une carrière solo sous son nom actuel. Son œuvre est qualifiée de rap conscient : comprendre un rap engagé, porteur d’un message.

La mise en oeuvre d’un système de grande taille dans un grand volume est toujours une expérience technique très enrichissante. Elle nécessite une étude préalable approfondie qui implique des choix techniques qu’il est toujours très intéressant d’examiner.
Pour ce show, Regietek était en charge de la fourniture des moyens techniques, et a mis en oeuvre le système E15 avec quelques compléments de parc en provenance d’autres entreprises.

Kerry James equipe son
De gauche à droite Régis Casu (Regietek), Olivier Siffre (Technicien Plateau), Nicolas Savet (Technicien HF), Vincent Luce (Système), Stéphane Février (Assistant retours), Adam Bastard (Ingé son retours), Damien Casseleux (Système), Cédric Duminy (Regietek), Pascal Arnoult (Nounours, ingé son retours guests)

La jauge, ainsi que la configuration de Bercy, peut varier suivant les types de spectacles. Dans le cas présent, la configuration était standard mais en exploitant aussi les rangées latérales à la scène. Il s’avérait donc nécessaire de prévoir un système frontal et un système semi-latéral pour couvrir de manière homogène toute l’audience.

Scène Kerry James

La topologie de la scène était elle aussi quelque peu différente d’une configuration classique avec une avancée dans le public sous la forme d’un proscénium qui comprenait un set acoustique dans le scénario scénique. L’étude, les choix technologiques, le design sonore nécessitent le concours d’un opérateur système.

Ingénieur système, Sound Designer 
Alexandre Borel alias Boule (freelance)

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Kerry james E15
le système E15 en front et latéral, avec les deux spektrix sous la ligne de face.

SLU : Alors Alexandre décris-moi un peu ce que tu fais.

Alex : “J’ai été contacté par la production qui avait vu ce que j’avais fait sur “Sexion d’Assaut” et sur “Olivia Ruiz”, et ils m’ont demandé de caler le système pour Kery James à Bercy.

Durant les phases de préparation, j’ai étudié différents scénarios de systèmes de diffusion car il y a eu un appel d’offres vers différents prestataires.

SLU : Sur cette configuration, tu utilises de l’Adamson.

Alex : Oui, le système E15 en front avec 12 boîtes par côté et deux Spectrix en dessous du système principal. Les bananes latérales sont également en E15, avec 12 boîtes par côté.

SLU : J’ai vu des Spectrix sur scène en débouchage sur les champs proches…

Alex : Oui quatre Spectrix avec du Sub Spectrix, 4 Metrix sur l’extérieur et 4 Metrix en Line fill

Kery James POPB Metrix
Quatre Spektrix sur sub pour le débouchage.

SLU : Tu as fait un arrangement de subs un peu particulier. Le choix est une sorte de ligne distribuée ?

Alex : Oui, c’était soit ce type de configuration, soit deux piles de subs jardin/cour, mais avec les problèmes que ce type de configuration peut apporter : tous les lobes que cela engendre et le gros, gros boulet au centre … Le pauvre groupe de gens au centre dans la zone des 4 mètres en prend généralement plein les oreilles et c’est intenable.

Donc au final, nous avons choisi de faire une ligne distribuée ; ce n’est pas parfait mais je trouve que cela répartit beaucoup mieux l’infra grave ; il y a en réalité dans cette configuration une distribution, un empilage et une courbure…

SLU : Tu as procédé à une ou plusieurs simulations ?

Alex : J’étais aussi confronté, pour l’empilage, à la hauteur de la scène. J’ai donc utilisé différents simulateurs pour modéliser mon idée en tenant compte des différentes contraintes. Un subwoofer dans son comportement électroacoustique reste un subwoofer… Sur tous les logiciels de prédiction, cette idée fonctionnait de la même manière.

Kerry james subs
Placement des subs MDC3.

SLU : Et pour la mise en oeuvre ?

Alex : C’est un peu délicat et compliqué mécaniquement à mettre en oeuvre. Il faut être rigoureux. J’ai des angles un peu spécifiques, et même en tentant de tout intégrer en amont dans l’étude, il y a toujours des petites surprises donc on vérifie bien au décamètre.

Ce qui m’a conforté dans mes choix, c’est que l’on a travaillé en collaboration avec Didier Dal Fitto et Julien Poirot, et que Julien m’a dit : “dis donc, la configuration de subwoofers, a l’air de marcher grave, ça à l’air vraiment chouette ton truc !” Tout seul, on peut se tromper éventuellement mais à plusieurs, cela permet de bien peaufiner l’étude et de se poser les bonnes questions.

SLU : J’ai écouté un peu, c’est vrai que cela fonctionne particulièrement bien.

Alex : Oui, comme tu as pu l’entendre, on a deux points un peu chauds en avant mais c’était clairement indiqué sur la simulation et après, la distribution de l’énergie se fait assez bien de manière homogène. Nous n’avons pas eu trop de temps pour créer différents presets. Il faudrait consacrer un peu plus de temps à la mesure.

SLU : La collaboration avec les gens de DV2 s’est bien passée ?

Alex : Le fait d’avoir été en contact avec Didier et Julien m’a bien aidé car je n’ai pas forcément tous les éléments techniques sur les systèmes Adamson. C’était la première fois que je rencontrais Julien qui est venu nous aider. Oui, c’était très bien, une très chouette collaboration, très enrichissante.

SLU : Au niveau de la distribution audio, sur les consoles PM5D, tu sors le signal en AES3 ?

Alex : Oui complètement. On avait évoqué la possibilité d’utiliser le Dante mais nous avons abandonné l’idée sur cette partie de la distribution. On attaque donc les LM44 en AES3 puis on sort des LM 44 en Dante pour aller vers les PLM.

SLU : Tu fais une distribution vers un switch Cisco ?

Alex : C’est Julien qui s’est occupé de toute cette partie ainsi que du paramétrage des switches, des amplificateurs, etc.

SLU : Et pour le contrôle, la supervision ?

Alex : On a installé le logiciel Lake Controler sur deux PC Windows. Il nous permet de gérer les amplificateurs et les Lake LM44. On ne risque pas grand’chose, même si il y a une rupture du réseau car tout est autonome.
Le fait de disposer de l’interface de contrôle avec le Lake Controler nous donne une vision de l’état des amplificateurs, et permet éventuellement au début du Show d’affiner certains réglages dans les LM44, notamment pour les ajustements classiques : salle vide, salle pleine, etc.

Tu vois par exemple, on a repéré tout à l’heure un plateau entre 700 et 2 000 Hz, confirmé à la mesure, peut-être une caractéristique du système ou pas. J’ai demandé à Julien d’y placer un point, et suivant le cas je pourrait intervenir vite. Cela fonctionne bien mieux depuis le réglage.

Après est-ce que ce comportement est lié au fait que la salle est vide ou à d’autres phénomènes, je verrai en charge. L’intérêt du Lake Controler c’est que le point est placé et que je pourrai intervenir tout à l’heure pour affiner. On peut aussi utiliser une fonctionnalité du Lake Controler en injectant le signal de mesure qui est affiché derrière les réglages en calque, et lorsque le public va entrer, les caractéristiques acoustiques vont se modifier, ce qui permettra de voir, d’entendre et d’intervenir en temps réel.

Kery james POPB diffusion
Levage des lignes de 12 E15 front et latéral à cour.

SLU : A propos de la mise en oeuvre des E15, j’ai assisté au montage et j’ai pu voir les systèmes d’accroche situés sur la partie centrale. Cela à l’air d’être rapide à mettre en œuvre. Vous avez monté les différents systèmes très rapidement ?

Alex : Oui l’évolution est monstrueuse, c’est bien conçu et très rapide à mettre en oeuvre. On peut mesurer la différence avec les anciens systèmes pour la facilité et l’aisance d’accrochage. Comme tu as pu le voir, en fait ce n’est pas sur le côté des boîtes que se trouvent les systèmes d’accroche mais bel et bien à l’arrière et bien sûr à l’avant, mais c’est le module central qui soutient les autres modules, et les accroches s’effectuent sur celui-ci.

C’est absolument génial de pouvoir préparer la pré-angulation au sol. J’avais été bluffé par le système d’accroche de la E15. Tout au début, on devait partir en Y18 sur les Ogres et Didier m’avait montré ce principe.

SLU : Et la répartition de charge actuelle ?

Alex : On a utilisé des moteurs de une tonne. Une tonne devant, une tonne derrière. Sur le système principal il y a 630 kg sur l’avant et approximativement 400 kg derrière. L’ensemble du système au final fait aux alentours d’une tonne.

Kery James ChargeSLU : Et le couple PLM & E15 ?

Alex : L’ensemble est très cohérent. Les PLM et le E15 forment un couple redoutable. Les amplificateurs PLM ont une grande part dans le rendu de l’ensemble, ils sont bien dimensionnés, il y a de la réserve.

SLU : Aimerais-tu avoir une amplification intégrée à la boîte ?

Alex : Et oui, eh, le projet Energia. C’est pratique car tout est intégré mais difficile à utiliser car certains lieux ont des limites sur les masses que l’on peut suspendre… J’espère qu’ils vont garder les deux choix possibles : le conventionnel (amplis déportés, ce que l’on utilise en ce moment) et l’amplifié”.

Pendant que le système se met en place, que les différents stacks s’assemblent et se suspendent avec une grande facilité, éloignons-nous un peu, posons le casque de protection et profitons-en pour entamer une petite discussion avec l’ingénieur du son FOH qui sera en charge de mixer le concert sur le système de diffusion….

Ingé son FOH : Jean Barret

Kery James Ingé-son FOH Jean BARRET
Jean Barret derrière sa PM5D-RH à la régie façade avec ses deux écoutes Genelec

SLU : Jean, peux-tu me décrire un peu ta régie, ce que tu vas utiliser, la configuration adoptée

Jean : “Je vais utiliser deux consoles PM5D-RH, et j’ai adopté un montage un peu particulier qui devrait t’intéresser.

La première PM5D que tu vois ici me sert pour le prémix de tout le set acoustique que l’on va installer sur le proscénium. Tu as dû voir que la scène est un peu modifiée : on a un proscénium qui vient en avant et se trouve de fait dans le public. Elle me sert aussi au prémix de la chorale. Nous avons un peu plus de 25 choristes.

Je fais revenir ce prémix sur deux entrées stéréo du sommateur, et j’évite les problèmes de multiples cascades. Tu trouves donc le sommateur, le compresseur de sortie et l’Universal Audio qui convertit en AES pour revenir sur la deuxième PM5D.

Kery James regie effets
Le rack de jean Barret.

Le Mix du DJ passe par le Vitalyser, très pratique car pour ce spectacle il y a pas mal de morceaux de toutes les époques et quelquefois des morceaux anciens ; cela permet donc de redonner de la vie et surtout de travailler en gérant bien l’espace stéréo pour être certain que la voix sera bien placée.

J’ai mon sous-groupe voix qui passe par un traitement ; je me sers beaucoup des sidechain/Threshold pour virer tout ce qui est bas mid et ce qui peut éventuellement poser problème. Ensuite, ah oui, j’ai le synthétiseur de sub.

J’ai affecté un départ aux dans lequel j’envoie la modulation vers le synthétiseur, qui revient dans le sommateur principalement pour des questions de latence ; en fait comme j’ai le kick etc… J’aurais bien aimé reprendre cela dans la console pour le travailler mais cela m’aurait créé des problèmes de latence. Là, c’est la tranche de voix complète de Kery, c’est du « format anglais » (préamplificateurs anglais) puis compresseur/dé-esseur…

SLU : En réalité les PM servent très peu sur la captation, beaucoup de sources sont traitées en externe ?

Jean : Oui tout à fait, toute la couleur du son est dans mon rack. Il agit comme une grosse gare de triage. Ce n’est pas une critique des consoles, cela marche très bien, mais je voulais créer une couleur de son spécifique.

SLU : Tiens, tu as deux écoutes Genelec posées sur le bandeau de la console ?

Jean : Alors cela tu vois, je les ai prises car on arrive d’une résidence de 4 jours pour caler / encoder un peu tout. Je sais qu’ici au POPB il ne faut pas jouer super fort. Le niveau où j’aime jouer et où je me sens bien se situe vers 102/103 dB SPL(A) et je pense que cela va être trop fort  ici, on risque d’exciter le lieu, donc je préfère m’ajouter du niveau avec les Genelec et ne pas trop exciter le lieu pour garder un ensemble puissant et très propre et ne pas agresser les gens. Du coup, comme c’est en proximité, la paire de Genelec va m’aider à me sentir bien pour mon Mix.

SLU : Tu utilises un ordinateur… pour la conduite ?

Jean : Non, en fait j’utilise le multi-rack de Waves pour tous les effets, les délais.
J’ai tous les délais calés aux bons “tempi” (Pluriel de tempo). On a quand même pas mal de morceaux et Kery aime bien jouer, souligner des mots…Il y a un gros travail qui est fait là-dessus. J’ai tout mes snapshots d’effets dedans.

On a une voix spécifiquement pitchée dans le grave, tout cela pour faire des effets particuliers. C’est vraiment très propre dans le multi rack. J’ai une Mbox dans le bac de console et puis voilà. Je reviens sur le synthétiseur que je renvois dans le gauche-droite, c’est typiquement la couleur Hip Hop. C’est de la physiologie.

Tu vois, c’est la bande de 20 à 30 Hz que je cherche, et avec le sub MDC je suis certain que cela va très bien marcher. Il y a des salles où ce type d’effet est à manier avec précaution car suivant les lieux cela surcharge. Donc tu adaptes suivant les lieux et les circonstances….

SLU : Cela fait longtemps que tu travailles avec Kery ?

Jean : Non, en fait pas si longtemps que cela. J’ai commencé assez récemment car j’ai remplacé l’ingénieur du son qui a eu un problème de santé, et donc j’ai pris le relais. J’avais déjà travaillé avec le tour manager, la prod, etc. Et donc j’ai enchaîné toutes les dates depuis. C’est un artiste que j’aime beaucoup, et cela se passe très bien. Je prend beaucoup de plaisir à le mixer.

SLU : Tu t’es mis deux micros d’ambiance ?

Jean : Oui, on se donne la possibilité d’enregistrer sur le Pyramix. Je prends des arrières et un couple avant et quelques ambiances sur le plateau. Pour Kery, garder des souvenirs de Bercy, c’est un peu l’aboutissement de plein de choses, c’est une salle que l’on ne fait pas tous les jours.

SLU : Je vois que ta régie est dans une configuration basse dans la salle ?

Jean : Oui c’est volontaire, je veux vraiment écouter ce que le public entend et être au plus près de la réalité. Comme je travaille beaucoup le grave, j’ai vraiment besoin d’avoir le ressenti des choses pour ne pas faire de bêtises ; c’est très important pour moi.”

Régie Monitor / Retour : Ingé son Adam Bastard assisté de Stéphane Février

Kery James regie retour
Régie retours avec Adam Bastard entre la Pro2 Midas et la D1 Digico de Nounours.

SLU : Adam, Parle – moi un peu de toi, de ta régie et de tes choix techniques ?

Adam : “Je fais du son depuis une quinzaine d’années. J’ai fait de la régie dans différentes salles parisiennes et un peu de tournée.

SLU : Comment vous êtes-vous organisés pour la configuration retours de scène ?

Adam : On a une configuration de tournée standard basée sur la Midas Pro2, et pour le Bercy on a fait appel à ‘Nounours’ pour avoir un ingénieur du son supplémentaire et se partager le travail. 

Nounours s’occupe des Guests et de la Chorale, ce qui permet d’avoir chacun son mix et de rester concentré. Je fournis le mien à Kery ainsi qu’aux artistes qui sont avec lui en tournée. En fait l’idée était de splitter les sorties plutôt que les entrées dans ce sens.

Kery James POPB Monitoring
Liaisons HF des retours, micros en haut et in-ears (PSM900) en bas.

SLU : Au niveau distribution, qu’utilises-tu ?

Adam : J’ai essentiellement du in-Ear, un système PSM900 Shure et des intras Weston UM3X avec moulage.

On a un peu de traitement qui reste assez classiques : des Vitalizer bien évidemment sur les ears et du traitement sur la voix de Kery avec une réverb courte. On utilise des antennes omni pour les in-Ear classiques.

kery James Rack HF
Les récepteurs UR4D, digital, de Shure.

SLU : Tu utilises quoi comme presets sur la Chorale ?

Adam : Une Hall très classique mais qui est assez longue, quelque chose comme 2,8. Par contre sur la Bricasti une réverb à 0,65, une réverb Hall très courte avec un pré-délai. Je l’utilise pour le set acoustique principalement.

Kery James choeurs
Les choeurs en répétition

SLU : Et au niveau des capsules ?

Adam : Sur le plateau on a pratiquement tout en Beta 58. Sur la tournée on utilisait des KSM9. On a changé pour Bercy car on savait que Kery allait se déplacer devant la façade.

SLU : Au niveau de la captation batterie qu’utilises-tu ?

Adam : En batterie, un kit Audix sur les fûts ; après on a essentiellement du SM57 sur les tops et caisse claire, du 535 sur les bottoms. On a fait le choix d’un 57 sur le charley pour avoir quelque chose d’un peu rock à l’ancienne, après du KM, etc. Sur le pied de grosse caisse on utilise un D6 et un PZM Beta 91A.

La zone batterie est isolée avec du plexi car au début on n’était pas en in-ears. Le batteur envoie vraiment, donc on avait pris initialement l’option du Plexi et on l’a gardé. C’est assez efficace, cela permet de l’isoler et on lui a mis un subwoofer pour avoir un peu de sensations.

Kery Jame -Side fills
Les Metrix de débouchage latéral.

SLU : Et les side fills ?

Adam : Sur la scène, un système Y10 Adamson + 3 subwoofers par côté. Cela va servir principalement à “Nounours”.

On s’est fabriqué un système de commutateurs sur les Side fills afin de pouvoir passer d’une console à une autre. Si j’ai un problème ou un défaut sur un pocket (récepteur) je peux reprendre la main sur les sides, gérer mon problème de pocket puis lui redonner la main.

SLU : Et tu utilises quand même des wedges ?

Adam : Le seul artiste en Wedge c’est le DJ. Le batteur, lui, a trois premixes stéréo. Je lui envoie la musique, les voix et sa batterie en séparé. il est autonome, et cela lui apporte une grande souplesse. On a choisi délibérément de ne pas mettre de wedge devant au plateau. On a fait également cela sur toute la tournée et cela se passe bien.

SLU : Je vois que tu disposes aussi d’une seconde console…

Adam : Sur Bercy, on a ajouté une seconde console, une Pro1, car je n’avais pas assez d’entrées pour les guests et la chorale.

SLU : Comment as-tu couplé les deux consoles ?

Adam : Gilles (Gautrois) de EVI m’a montré comment lier les consoles entres elles pour relier les bus en AES-50. Cela marche superbement. J’ai automatisé en MIDI la Pro1 via la Pro2, pour que les Snapshots suivent et que mes groupes de mutes s’enchaînent. Après, j’ai une Bricasti en plus et une Lexicon 960. C’est très cool, c’est pour travailler un peu la réverb. La 960, c’est pour la Chorale et Kery, la Bricasti sur le set acoustique.

SLU : Et comment gères-tu tes consoles pour le show ?

Adam : Pour la préparation du Bercy, on a été pendant 4 jours en résidence. L’avantage de faire un Bercy durant ou après la tournée, c’est que les titres sont bien définis. Maintenant je travaille au Snapshot par titre, j’enchaîne au Snapshot.

Monitor Guest : Pascal Arnoult dit Nounours … 40 ans de métier !

Kery James ingénieur retour Pascal Arnoult dit "Nounours"
« Nounours »et sa DiGiCo D1 pour les retous des invités et des choeurs

SLU : J’ai vu différentes choses sur l’ensemble de votre régie à tous les deux. J’ai même repéré une vénérable TAC Bullet ?

Pascal : Ah oui, eh bien celle-ci, c’est pour les Talkback. En fait nous avons chacun un mix et si je suis en écoute sur une de mes tranches, j’entends le mix talkback.

SLU : Toi sur Bercy, tu viens en complément ?

Pascal : Oui je m’occupe principalement des invités car il va y avoir de nombreuses surprises. Je travaille beaucoup avec des in-ears. J’utilise les side fills surtout sur le dernier titre car ils vont tous venir et il n’y a pas nécessairement des in-ears pour tout le monde. Il y a des enceintes pour envelopper la chorale.

Je  leur donne surtout l’harmonie et la voix du chanteur car il y a un tel halo ici que c’est un peu compliqué. Franchement, par rapport à nos répétitions en résidence, il y a beaucoup de choses qui changent : grande salle et phénomènes acoustiques gênants. On a pas mal d’énergie salle en arrière, pas mal d’énergie en provenance des subwoofers, …

Kery James D1 retoursSLU : Parles–moi de ta régie, de ta configuration.

Pascal : C’est très simple, j’ai une console D1 (DiGiCo), et je prends toutes les sources que je peux récupérer. On a ajouté quatre Vitalyser pour les quatre départs des Guests (invités).

Kery James rack retour
Rack retours avec les vitalyser SPL et le rack de scène de la Pro2

SLU : Tu utilises des effets externes en plus de la console ?

Pascal : Très peu, ce que j’ai me suffit amplement. Ils ne sont pas très demandeurs d’effets dans le rap. J’utilise un peu de réverb sur la voix de Kery pour envelopper, donner un petit “sustain” pour tout le monde. Pour les invités, il y en a très peu à qui j’ai mis de la réverb, c’est assez droit, c’est ce qu’ils cherchent surtout sur un grand lieu comme ici. On a joué simplicité et l’efficacité.

Nous continuons notre visite avec un petit tour du plateau…

Le montage de la diffusion s’est effectué en un temps record, les systèmes d’accroche des E15 sont vraiment bien pensés, d’une mise en oeuvre aisée. Retour en salle pour voir se monter les stacks de E15 en zone retardée, juste derrière la console FOH.

Il ne reste qu’a déployer quelques microphones de mesure, envoyer des stimuli et observer les zones de recouvrement entre les systèmes principaux et les systèmes latéraux, caler le raccordement subwoofer, confirmer l’homogénéité de la distribution d’énergie basse fréquence, puis aller caler les différents systèmes secondaires de débouchage, puis au final les systèmes distants.

Merci à toute l’équipe de Regietek pour son accueil. Que dire de plus : un show impeccable qui mêle les duos avec les plus grands noms du hip-hop français. 

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Lancement du système Geo M6 Nexo

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Nexo M6 ligne PLS14
Présentation Nexo Système Geo-M6PLS14
Présentation du système Geo-M6 par ses deux concepteurs (Rémi Vaucher qui parle et Matthieu Podeba, à gauche) de la R&D Nexo, lors de la conférence Nexo à Prolight+Sound.

Annoncé dans ces mêmes colonnes avant Prolight + Sound, le M6, le nouveau mini système de Nexo a bien été dévoilé lors de ce salon. SLU l’a découvert pour vous sur le stand du constructeur français.

Le système Geo M6 est composé de deux éléments distincts mais d’aspect identique, la tête M620 et l’unité de renfort de grave M6B, conçues pour être associés en fonction des besoins. La gamme existante de subs (notamment le LS600) du catalogue de Nexo venant prêter main forte à la dernière octave en cas de besoin.

Conçu pour le marché de l’événementiel et de l’installation, ce système correctement dimensionné peut aussi être employé dans des petites salles pour de la musique live.
Basée sur une structure deux voix passives, la tête construite en composite de polyuréthane est équipée d’un HP de grave de 6,5 pouces à longue excursion et haut rendement qui dispose d’une pièce de phase facilitant le couplage entre boîtes au sein d’une ligne.

Nexo M6 ligne PLS14
Une ligne de 6 boîtes M620. Même si elles paraissent grandes sur cette image, ces enceintes ne font que 37 centimètres de large (373 x 191 x 260 mm – LxHxP) pour seulement 10 kg.

La fréquence de raccordement du filtre est centrée à 2 kHz. Le haut du spectre est reproduit par un moteur à gorge un pouce monté sur un guide HRW optimisé par BEA/FEA*.

L’ensemble pèse légèrement moins de 10 kg (7,6 kg pour le M6B) et, marché de l’installation oblige, dispose de trois points d’accroche très discrets. Le système M6 peut par ailleurs se parer de toutes les couleurs de la palette RAL.

La M620 couvre le spectre allant de 80 Hz à 19 kHz dans ± 3 dB, offre une sensibilité de 95 dB/1W/1m pour 450 W (en crête) admissibles sous 8 ohms et délivre un SPL Max de 128 dB.

Nexo M620 back
Vue arrière d’une ligne de têtes M620 avec le système de fixation et d’angulation. La structure permet une répartition uniforme de la force exercée sur l’enceinte.

Trois têtes peuvent être mises en parallèle sur un seul canal d’ampli. La directivité horizontale est au choix de 80° ou 120° et verticalement de 20°, d’où son nom de M620, avec une angulation de courbure ajustable de 0 à 20°.

Cette double directivité horizontale est obtenue en fixant deux pièces additionnelles en sortie du guide d’onde afin d’en modifier l’ouverture horizontale.

Nexo M6 pied PLS14
Perchées sur leur pied muni d’une pièce assurant l’angle du stack, le GMT-LBPADPT, et celle fournissant le support jusqu’à trois têtes, le GLT-LBIMP, voici une des nombreuses manières de mettre en œuvre les M620.

En cas de besoins spécifiques, il est possible de renforcer le bas et le bas médium avec le M6B, un module de renfort reprenant précisément les cotes de la M620 et disposant du seul 6,5 pouces à longue excursion en 8 ohms, ce dernier disposant d’un volume de charge légèrement plus important lié à l’absence du moteur et de la chambre.

Il partage aussi le même évent à embouchure évasée de la M620, améliorant à la fois l’efficacité et la linéarité à haut niveau en limitant les turbulences.

Nexo M6 Vue interne
Une vue interne de la M620 (image constructeur) avec le HP de grave et son aimant céramique (ferrite) impressionnant et le montage particulier du moteur aigu.

Le M6B offre une réponse en fréquence allant de 70 Hz à 1 kHz (à – 6dB) avec une sensibilité de 94 dB SPL et un niveau maxi à un mètre de 125 dB, mais est conçu pour se cantonner à la bande 75 Hz à 120 Hz via un preset spécifique. Trois enceintes peuvent être attaquées par un seul canal d’ampli.

L’amplification est confiée à l’unité NXAMP4x1 TDcontroller, ce qui conduit à n’employer qu’une unité pour 12 têtes, quelle qu’en soit la nature.

Nexo M6 Ouvert
La tête M620 est équipée des deux pièces, de part et d’autre du guide d’onde, faisant passer la directivité horizontale de 120 à 80°, un bel exemple de modularité. On voit aussi la pièce de phase sur le 6,5’’ qui permet de le « transformer » en deux sources de 3,5’’ (de centres acoustiques distants de 3,5’’ dans le plan vertical) pour étendre les limites de couplage.

*BEA : Boundary Elements Analysis
*FEA : Finite Elements Analysis

 

Prolight+Sound 2014, les tendances en lumière

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Tendances en Lumière

Achtung Achtung !
Il est grand, il est beau, il parle allemand et anglais couramment, souvent un peu strict quand il est professionnel, quelquefois un peu condescendant envers les français, bien bruyant quand il est plein, mais brillant sous le soleil de Francfort, lui notre salon préféré, le Prolight+Sound de l’année.

Cette fois-ci encore attendu par une horde de clients et d’utilisateurs internationaux, il nous inonde de nouveautés en lumière, rassurant, tandis que la crise n’en finit pas de finir dans notre pays Gaulois. Deux tendances lourdes se dégagent pour le printemps, semblant s’inspirer des comics-book US.

D’un côté les Super-Héros Marvel, plus forts, plus grands, plus puissants.

Le Super-Sharpy Clay Paky joue les gros bras dans la superproduction ClayPaky au milieu d’une gamme B-Eye particulièrement valorisée par un joli show de présentation clair et précis.

Avec sa lampe de 480 W, le Super Sharpy est quatre fois plus puissant que le Sharpy et il intègre une trichromie.

  • Le retour chez Vari Lite du VL3000 réincarné dans un VL4000 impressionnant.
  • Le MacAura a mangé du Viper pour se transformer en Mac Quantum Wash bodybuildé.
  • Ayrton Radicalise encore plus son MagicPanel-R et ses lyres à leds en version R comme le MagicRing-R9 avec des optiques Réellement surpuissantes.
  • ETC présente une découpe Source Four Led en version 2.
  • ADB sort une découpe Europa 2,5 kW halogène sans ventilateur.
  • Robe complète la team avec une LedBeam100 puissance 10.

Ayrton MagicRing-R9
Hyper puissant et longue portée, le MagicRing-R9 Ayrton à rotation Pan et Tilt continue et gestion des leds RGBW point par point . Chacun des 61 collimateurs a un diamètre de 67 mm !
ADB Europa
ADB Europa, nouvelle gamme de découpes 2,5 kW. C’est l’absence de ventilateur, assurant un parfait silence de fonctionnement donc le développement d’une convection naturelle efficace qui fait la différence.


Autre tendance, les mutants des X-men ont trouvé des projecteurs diaboliques.

  • DTS dans son show Rock’N’Roll nous offre Wonder, un wash à leds en version XL, armé de 2 zooms concentriques indépendants.
  • Richard Belliveau de High-End envoie ShapeShifter d’une quatrième dimension, un alien composé de 7 modules à leds asservis indépendamment en Pan et Tilt, autour d’une lyre au maousse design.
  • Ayrton sort une MagicBlade-R, barre de leds asservie en Pan et Tilt infinis aux effets renversants. Une invraisemblable quantité de constructeurs y vont de leurs projecteurs bizarroïdes, à deux têtes, à matrices de toutes les formes, souvent inspirés des innovations de l’année passée.

DTS Wonder
Disposés en ligne à l’avant scène, le Wonder DTS possède deux zooms concentriques qui assurent une belle variété d’effets.
Le Shapeshifter High End
Le Shapeshifter High End et ses 6modules motorisés en Pan et Tilt


Les Spots à Led seront commercialisées en 2014, c’est promis. Après de longs mois de gestation qui parfois se comptent en une paire d’années, les lyres Spot à leds RGB, jouant dans la cour des lampes de puissance égale ou supérieure à 700 W, semblent maintenant opérationnelles avec un mixage des couleurs et une précision de gobos satisfaisante. La P8 JB Lighting est RGB. La G-Spot SGM est RGB + IP 65.

 

Spot RGB, la P8 JB-Lighting arrive bientôt sur le marché (2e semestre 2014) avec des arguments convaincants

La SGM G-Spot bientôt disponible. RGB et IP65, de l’énergie en couleur et aucun entretien, deux arguments qui devraient séduire les prestataires.

Martin Quantum Spot
La lyre Martin Quantum Spot privilégie l’énergie du blanc avec une matrice de leds blanches et trichromie CMY.

Martin lui, choisit de tirer parti de l’évolution des Leds blanches pour la Quantum Spot équipée de leds blanches filtrées par trichromie. 

Avantage de la boite à lumière RGB, une inégalable énergie en couleurs. A l’inverse, l’avantage des diodes blanches filtrées par CMY est de privilégier le flux du blanc, la trichromie restant à jamais énergivore.

Dans les deux cas, la température de jonction des Led élevée doit être gérée efficacement pour qui veut préserver le flux et la durée de vie des leds.

Cette invasion nous ferait presque oublier les consoles et média serveurs pourtant indispensables pour contrôler tout ce joli monde.

  • Luminex nous offre une gamme réseau aux possibilités incroyables,
  • Avolites sort un nouveau média-serveur et son module de contrôle personnalisé,
  • la Hog4 attire les passionnés,
  • Madrix remporte un réel succès pour contrôler les leds en point par point sans ibuprofène.

Bref, loin de la morosité ambiante, le Prolight&Sound cru 2014 nous promet une belle année riche en découvertes et forte en goût. A découvrir en info dans les jours qui suivent.

Sehr Gut !

 

 

Robe LedBeam1000, et sa lentille caméléon

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Robe ledbeam

Robe LedBeam1000Pour ses 20 ans, Robe nous a offert un décor assez spectaculaire, toujours en corrélation avec son sponsoring du pilote de MotoGP Karel Abraham dont le bolide trône en bonne place au milieu du stand. Avalanche de Pointe, le best-seller de Robe, grand renfort de leds, cerce motorisée et musique tonitruante, le fabricant tchèque s’impose de manière musclée et efficace.

En nouveauté, le rachat à la compagnie anglaise GDS de la gamme Liteware constituée de solutions d’éclairage à leds autonomes, et un nouveau projecteur LedBeam1000.

La grosse nouveauté chez Robe se nomme LedBeam1000, ce qui vous laisse un indice évident pour la définir : il s’agit de la grande sœur de la petite LedBeam100. Toujours dans le souci de proposer une lyre rapide et percutante, celle-ci est équipée de 37 leds RGBW 15 watts.

Pour se démarquer de la concurrence, le bureau de recherche et développement tchèque (30 employés sur les quelques 450 de la compagnie) a imaginé un disque de diffusion/réfraction troué aux emplacements des collimateurs des leds.

Robe LedBeam1000
Le disque de diffusion en sortie du LedBeam 1000 présente apparemment des frontières de diffraction concentriques (gradient d’indice de diffraction) qui évitent le mélange global des couleurs.

Si l’aspect extérieur laisse perplexe, le résultat semble intéressant : en position Wash ce disque suit le zoom, permettant d’obtenir un large faisceau de 60° apparemment homogène. A focale réduite, il se colle aux lentilles, ne laissant passer que la quintessence du flux lumineux, avec faisceau de 4° seulement.

Robe LedBeam1000
Projecteur éteint, le disque offre un aspect laiteux qui appréciera la lumière incidente.

Pour le reste, nous avons noté des mouvements vifs et des performances en luminosité et en couleur efficaces.

L’utilisateur retrouvera les menus et les réglages habituels, avec tout un tas de protocoles supportés (DMX/Artnet/RDM/MANet/Wireless) et une forêt de macros en tout genre.

Ici pas de matriçage à outrance, seulement 4 anneaux pilotables, ce qui est déjà bien suffisant pour ce type de produit.

 

Le logiciel des CL Yamaha passe en V2.0

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Yamaha CL1

Yamaha CL1Les consoles de mixage numérique Yamaha de la Série CL, gagnent en puissance, en contrôle et en polyvalence grâce à la V2.0 de leur firmware qui sera disponible gratuitement en mai.

Cette version 2.0 apporte quelques fonctionnalités supplémentaires bien utiles telles que le DCA roll-out., le mixage N-1 et la possibilité d’insérer deux traitements en cascade sur une voie de mixage, entre autres …

Dévoilée en mars 2013, la version 1.5 du logiciel apportait la fonction Scene Preview plus l’identification et le patching automatiques des contrôleurs numériques amplifiés NEXO NXAMP. En juillet 2013, la Version 1.6 apportait l’identification et le patching automatiques des récepteurs HF numériques Shure ULX-D. Sortie en décembre, la Version 1.7 proposait de nouvelles fonctionnalités optimisant encore l’utilisation de la console pour des applications complexes, comme les festivals.

Outre quelques raffinements améliorant l’exploitation dans des applications de sonorisation et quelques corrections, la Version 2.0 apporte le mixage pour départ N-1, très demandé par le marché broadcast, ce qui élargit le champ d’application des consoles CL.

Autre nouveauté : la reconnaissance et le contrôle des préamplis des toutes nouvelles consoles de la Série QL, qui héritent des fonctionnalités et des performances des CL. Une console QL peut ainsi faire office de console de retours et de rack d’entrées/sorties, par exemple. La console CL utilisée en façade permettant alors de contrôler à distance le gain des préamplis intégrés de la console QL.

Yamaha CL1L’update CL V2.0 sera disponible en téléchargement depuis le site web Yamaha Pro Audio dès le mois de mai 2014, et il sera gratuit.

Voici certaines des nouvelles fonctionnalités apportées par l’update CL V2.0 :

DCA Roll-Out
Les voies assignées aux Groupes DCA peuvent être appelés instantanément sur les faders de la console, ce qui ajoute encore à la souplesse d’utilisation. Les faders DCA restent accessibles dans la section CentraLogic, mais la fonction DCA Roll-Out permet d’appeler les voies assignées à un Groupe DCA spécifié sur la banque de faders située à gauche de la section CentraLogic. Ou, à l’inverse, on peut également utiliser la banque de faders de gauche pour le contrôle des faders DCA, tandis que la fonction DCA Roll-Out fait passer les voies DCA en haut, dans la section CentraLogic.

Output DCA
>Les Masters des généraux Stereo/Mono, des bus Mix et des matrices peuvent être assignés à des Groupes DCA. Autrement dit, les Groupes DCA viennent s’ajouter aux possibilités de groupage conventionnelles des voies d’entrée, pour le contrôle des niveaux Master de sortie. Une possibilité de contrôle supplémentaire.

Mixage N-1
Le mixage N-1 (ou Mix Minus) est maintenant disponible. Cette fonctionnalité est essentielle dans les applications broadcast : elle consiste à supprimer le signal d’une voie spécifiée dans le signal d’un bus ; par exemple, supprimer la voix d’un correspondant au téléphone dans le signal qui lui est renvoyé dans l’écouteur.

Mémoires de Scène en lecture seule (Read Only Scene Memory)
Il est désormais possible de créer des mémoires de Scène en lecture seule – d’où une sécurité accrue, puisque les données contenues dans ces Scènes ne pourront pas être effacées par la suite, même lors du chargement d’un fichier de paramètres de console.

Points d’insertion en Daisy Chain
On peut insérer deux traitements sur une voie ou un bus, pour plus de liberté : par exemple, un égaliseur Portico 5033 suivi d’un simulateur d’enregistrement magnétique Open Deck, ou un processeur MY8-LAKE (Mesa EQ) suivi par un compresseur/limiteur Portico 5043.

Option indicateur de réduction de gain dans le champ du nom de la voie
Il est possible de visualiser les indicateurs de réduction de gain des processeurs Dynamics 1 et Dynamics 2 dans le champ du nom de la voie. L’intensité de la réduction de gain reste donc visible même si les pages Overview ou Selected Channel ne sont pas à l’écran. Le choix entre valeur de l’encodeur de voie ou réduction de gain s’effectue dans les Préférences.

Option AG to DG Link pour la compensation de gain
La fonction Gain Compensation permet de lier le contrôle de gain analogique (AG) au gain numérique (DG) à l’intérieur de la console. En activant cette option AD to DG Link, les modifications de gain affectent la console de façon conventionnelle, mais sur les autres consoles la fonction de compensation de gain maintient le gain constant, de façon à ce que ces modifications ne viennent pas interférer avec le programme en cours.

 

Aries de Chromlech, transmission DMX HF longue portée sécurisée

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Aries Chromlech

Chromlech AriesLe breton est têtu, il arrive toujours à son but. Le bélier est encore plus têtu, et rien ne peut l’empêcher d’atteindre son but.

Alors deux Rennais de Chromlech qui nous présentent un système de transmission HF multicanaux DMX baptisé du nom de ce vaillant capriné, ça nous intéresse forcément. 

Le principe est des plus simple et part d’un constat franc : si la transmission sans fil des signaux DMX est une vrai nécessité dans un nombre incalculable de situations, les systèmes wifi font encore peur à la majorité des utilisateurs. Et même si l’intérêt est là, la multiplication des univers DMX de nos prestations rend compliquée l’utilisation de la majorité des passerelles wifi, à moins de les empiler jusqu’à ne plus savoir qui transmet à qui.

Le duo émetteur/récepteur Aries de Chromlech vise à résoudre efficacement ce problème. D’une part la propagation des signaux cryptés s’effectue par ondes radio, dans la bande 5 GHz moins encombrée que la bande 2,4 GHz, et en diversité d’antenne, donc en totale sécurité. La portée atteint 300 mètres, voire 1 km (de rayon en vue directe) avec des antennes de portée plus élevée. Les procédures d’utilisation sont simplifiées à l’extrême, puisqu’il suffit de donner le nom du récepteur à l’émetteur pour qu’ils communiquent instantanément.

Les boitiers sont prévus pour transmettre jusqu’à 32 univers séparément, en DMX ou directement en protocole Artnet 1, 2, 3 ou sACN. Un émetteur peut transmettre à un nombre maximum de 16 récepteurs, chaque prise physique de l’émetteur étant déjà configurée pour être appariée avec sa petite sœur à l’autre bout de la chaine. Cerise sur le gâteau, Chromlech annonce un temps de latence inférieur à 25 ms.

Un système né pour les stades, pour passer un plan d’eau et idéal en festival. Mon petit doigt me dit qu’on le retrouvera sur les festivals cet été.

 

Le MADI sur paire torsadée bientôt standardisé.

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Conférence Prolight+Sound de Marc Brunke
Conférence Prolight+Sound de Marc Brunke

Selon Optocore, l’AES est en train de finaliser une extension de sa norme AES 10 selon laquelle la transmission du MADI sur câble à paire torsadée Cat5, d’après une proposition initiée par le fondateur de la firme, Marc Brunke, serait une option ajoutée aux possibilités actuelles.

C’est une décennie de travaux de Marc Brunke qui se trouve condensée dans le projet de standard, commencée en 2003, avec un lien MADI entre les cartes YG2 et YS2 d’Optocore.

En 2008 vint une version compatible IEEE802.3, avec contrôle par Ethernet conventionnel et possibilité d’alimentation par le câble (PoE), qui a été intégrée dans toutes les cartes et appareils produits par Optocore.

On s’attend à une publication très prochaine de la version finale par l’AES. Avec le nouveau standard, le MADI et les commandes sont combinées de manière simple dans un unique câble Cat5. Il n’est plus nécessaire d’utiliser des protocoles de réseau complexes qui n’ont pas été développés pour l’audio professionnel ou pour le transport du son.

La bénédiction de l’AES repose sur le fait qu’une liaison par paire torsadée doit apporter une simplification des raccordements audio multicanaux et des économies substantielles, et convient principalement pour les applications à faible nombre de canaux, mais aussi pour les grandes capacités. L’infrastructure Cat5 se contente de connecteurs de faible encombrement, ce qui autorise des raccordements à haute densité.

Optocore PLS14
Solution réseau Optocore complète pour l’audio, l’intercom, le contrôle et la vidéo

Pour le DG d’Optocore, Marc Brunke, c’est l’aboutissement d’une longue mission de démocratisation du MADI. « A côté d’un MADI sur coaxial et sur fibre, si coûteux à mettre en œuvre, l’avantage économique est évident » dit-il.
Dans le nouveau standard, deux paires du câble Cat5 sont dédiées au MADI (bidirectionnel) alors que les deux paires restantes resteront conformes au standard Ethernet. Cette version est la plus adaptée pour les systèmes à petit nombre de canaux comme les préamplificateurs et les systèmes de diffusion. Mais aussi, puisque le standard rend MADI compatible IEEE802.3, on peut désormais l’utiliser en combinaison avec d’autres standards de réseau récents comme AES-X210/AES-67 ou d’autres variantes propriétaires d’Ethernet.

Les sociétés auront le choix d’utiliser leur propre conception ou d’employer la technologie d’Optocore sur une base OEM. Actuellement, tous les appareils de la série R d’Optocore sont compatibles MADI sur câble Cat5 et Brunke indique que 50 000 nœuds Cat5 ont déjà été vendus aux détenteurs de licences. Il a partagé les idées très en amont avec d’autres fabricants, et quelques sociétés sont en train de construire ou proposent déjà des interfaces.

Signalons par ailleurs qu’Optocore a fourni les équipements réseau des jeux olympiques de Sotchi, avec un double réseau fibre redondant en anneau de 24 nodes supervisé par deux équipes sous la direction de Scott Willsallen (Auditoria). Le routing mis en œuvre séparait les flux Live et broadcast en deux réseaux avec une cinquantaine d’interfaces (DD32R-FX, DD4MR-FX, X6R-FX et TP, X6P/X6 AD/DA).

Optocore Sotchi
La salle des concentrateurs réseau à Sotchi

 

Optocore Sotchi
La régie FOH à Sotchi

Le mix assuré par Richard Sharrat mettait en œuvre des consoles DiGiCo SD7 en FOH (réseau A) avec le monitoring (sur le réseau B) équipé de consoles broadcast SD7B et SD11B. Les consoles sortaient les signaux en MADI sur Optocore (voir info DiGiCo).

Digico: nouveaux racks et logiciels plus réseau Optocore !

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Digico D2rack

Lors de Prolight+Sound, Digico a présenté de nouveaux racks, apportant l’échantillonnage à 96 kHz aux consoles SD8 et SD9, et de nouvelles versions logicielles. Par ailleurs, seul constructeur de consoles à intégrer le réseau Optocore en OEM, Digico a présenté une démonstration avec des préamplificateurs distants placés sur le stand d’Optocore.

Le D2-Rack

Déjà aperçu à l’ISE 2014 et conçu pour supporter et étendre les possibilités d’entrées/sorties de la gamme SD de Digico vers les fréquences d’échantillonnages plus élevées, le D2-Rack se présente avec des connexions MADI en BNC ou en câble Cat.5, ce qui permet de l’associer avec une multitude de consoles Digico.

Digico D2rack PLS14Exploitant les derniers convertisseurs utilisés dans les racks SD, le D2-Rack constitue une solution plus compacte, plus efficace et plus abordable, utilisable à 48 kHz comme à 96 kHz sans réduction du nombre d’entrées/sorties.

Le D2-Rack est disponible en deux configurations :

  • 48 entrées micro
  • 16 sorties ligne
  • Deux emplacements de sorties libres pouvant accueillir 16 sorties au format choisi par l’utilisateur entre analogique, AES et Aviom.

Ou bien :

  • 24 entrées micro
  • 24 entrées AES
  • 16 sorties ligne
  • deux emplacements libres comme précédemment.

Actuellement, le D2-Rack est disponible pour les systèmes SD8 et SD9.

Digico SD10 PLS2014Le D2-Rack actualise le système SD8 avec une option de rack à 96 kHz. Cela permet de profiter à plein de la récente augmentation de puissance du traitement  numérique « Stealth Digital Processing » de la SD8 avec un passage à 96 kHz sans compromis.

Dans la foulée du succès du système rack SD9, Digico lance maintenant le système SD9 D2-Rack. Il sera disponible avec l’une ou l’autre des options de rack et fournira une solution plus économique en un seul rack.

Selon James Gordon, directeur général de Digico, « avec le D2-Rack, nous pouvons accéder à tout le potentiel des SD8, SD9 et SD11 en 96 kHz ; cette nouvelle génération de conversion d’entrées/sorties représente une amélioration considérable. ». Le D2- rack procure une excellente qualité audio avec une latence globale à peine supérieure à 1 ms.

Logiciels

Extension du mutli-rack Waves
Les équipes de développement de Digico et de Waves continuent d’accroître les possibilités de Waves sur l’ensemble des consoles SD. Le nombre de racks stéréo Waves a ainsi été doublé, passant de 16 à 32. Cela permet d’avoir jusqu’à 256 instances insérables sur chaque console de la gamme disposant de Waves.

SD9
Tirer toujours plus du traitement de signal Stealth a toujours été le credo de Digico depuis le lancement de la technologie en 2008. Dans les précédentes versions de la SD9, cela signifiait une augmentation du traitement des voies avec un doublement des unités FX embarquées et une multiplication des caractéristiques et des ressources disponibles. Cette année, au PL+S, on assiste à l’annonce d’un accroissement du traitement des bus.
Le nombre de bus assignables par l’utilisateur passe de 16 Flexi busses à 24 Flexi busses, ce qui porte le nombre total de bus à 63 sur l’ensemble de la console. Cet accroissement de 50 % des bus assignables équipera toutes les nouvelles consoles et sera fourni sous forme de mise à jour gratuite à tous les utilisateurs actuels.

SD11i et B
Comme la SD9, la SD11 a connu de nombreuses améliorations. Avec cette nouvelle version, le nombre de canaux traités passe de 32 Flexi Channels à 40 Flexi Channels, sans impacter l’allocation des traitements. Cet accroissement se fait sans impact sur les autres ressources de traitement et sans aucun ajout de matériel.
Les nouvelles versions logicielles de La SD11i et B équiperont toutes les nouvelles consoles et seront disponibles en tant que mise à jour gratuite pour tous les utilisateurs actuels.

Suivi de gain
L’une des toutes premières contributions de Digico a été de trouver une manière intelligente et exploitable de partager un préamplificateur micro avec le réglage numérique d’une console et d’éviter tout réglage analogique. Avec l’ajout d’un suivi de gain relatif, ce système va encore plus loin en permettant de rappeler instantanément un « gain total ». Le système calcule le gain total et utilise le réglage numérique pour fournir le même gain total sur chaque console.

Support du réseau Optocore

Digico a également annoncé la sortie d’une nouvelle version d’Optocore pour toutes les consoles reliées en fibre optique. Ce nouveau format permettra de raccorder les interfaces numériques X6R, DD2FR et DD4MR d’Optocore sur les boucles optiques de Digico.

La démonstration en a été faite avec un réseau optique reliant les stands de Digico et d’Optocore, dont les préamplificateurs X65R et V3R pouvaient être contrôlés directement à partir d’une console Digico via le réseau Digico-Optocore.
En ajoutant une interface à 16 canaux X6R-FX ou des interfaces MADI DD2FR-FX ou DD4MR-FX d’Optocore sur le réseau, on augmente très simplement le nombre d’entrées/sorties de la console.

Digico est le seul constructeur de consoles à bénéficier du réseau OEM d’Optocore et exploite le protocole Optocore 2.21 en natif.

 

Yamaha lance la série QL

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Yamaha QL5 PLS14
Yamaha-PLS14 Conférence
Conférence Yamaha pour la présentation de lancement de la série QL à PLS 2014

Dérivées de la Série CL et compactes, elles offrent des possibilités de mixage, de traitement et d’assignation optimales pour les sonorisations de petite à moyenne envergure.

La QL5 est une 64 voies mono + 8 voies stéréo au mixage, la QL1 plus petite offre 32 voies mono + 8 voies stéréo. Toutes deux possèdent 16 bus de mixage et 8 bus de sortie matrice.

Elles sont pourvues d’un grand nombre d’entrées/sorties en local : 32 entrées/16 sorties sur la QL5, 16 entrées/8 sorties sur la QL1. Les deux sont de dimensions compactes, et la QL1 autorise un montage en rack 19 pouces. Toutes deux travaillent en 44/48kHz et 24 bits.

Yamaha QL5 à PLS14Yamaha QL1 à PLS14


Les consoles de la Série QL permettent d’obtenir une grande qualité audio et tirent parti des processeurs de signal internes comme les Portico 5033/5043 créés en collaboration avec Rupert Neve. On retrouve dans les consoles QL tous les effets, égaliseurs et traitements présents dans la Série CL avec une fonction additionnelle embarquée qui n’existe qu’en option dans les CL, le mixage automatique intégré développé par Dan Dugan Sound Design, très pratique en conférences, sonorisation de débats et broadcast.

QL DuganDan Dugan commente : « Lorsque Yamaha a entendu parler de mon processeur, ils ont pensé que ce serait bien de se rencontrer. Nous avons d’abord collaboré sur une carte optionnelle pour les consoles numériques Yamaha, la Dugan MY-16 qui a rencontré un grand succès commercial. Puis nous avons décidé d’aller plus loin, et d’intégrer directement le traitement de mixage automatique Dugan dans la nouvelle console de mixage Yamaha QL elle-même. Je suis très heureux de pouvoir donner à davantage de clients Yamaha l’opportunité d’utiliser mon procédé de mixage automatique ».

Le principe qui se cache derrière le nom Dugan Speech System™ est de répartir le gain d’un micro ouvert sur l’ensemble des micros présents. Si un micro capte une voix, le système augmente rapidement son gain et baisse proportionnellement celui des autres. Quand la voix s’arrête, le gain est redistribué équitablement vers les autres micros et ainsi de suite, ce qui donne l’impression qu’un unique micro passe de main en main. Ce procédé évite les fluctuations typiques des noise-gates et autres AGC (contrôle automatique de gain) conventionnels en maintenant une ambiance de salle régulière et naturelle.

Potentiomètre “Touch and Turn” L’interface utilisateur des QL 1 et 5 est structurée autour du concept de sélection de voie, actualisé pour assurer une utilisation rapide et sûre pour les applications de sonorisation. Un grand écran tactile, des contrôles pour la voie sélectionnée et un potentiomètre “Touch and Turn” constituent une interface de contrôle directe et efficace.

Des possibilités de mixage à distance et de configuration offline via un iPad ou un ordinateur ajoutent encore au confort d’utilisation. 300 scènes peuvent être mémorisées, 16 groupes DCA sont disponibles de même que 8 groupes de mute et 12 touches assignables librement.

Chaque voie d’entrée et de sortie dispose d’un délai de compensation allant jusqu’à 1000 ms, d’un paramétrique 4 bandes et de deux processeurs de dynamique.

Fonction “Port to Port” Les fonctionnalités Dante intégrées offrent des possibilités de connexion étendues, avec une latence et un jitter particulièrement bas.

La fonction “Port to Port” permet d’assigner n’importe quel port d’entrée à n’importe quel port de sortie : une console QL peut fonctionner comme périphérique d’entrée/sortie à distance pour n’importe quelle autre console de la Série QL ou CL.

La fonction Gain Compensation permet de partager des entrées entre QL et CL sans craindre les changements de niveau soudains, la compensation automatique de gain ajoutant encore à la souplesse d’utilisation.

racks d’entrées/sorties Yamaha RiODeux slots d’extension pour cartes MY autorisent l’ajout de capacités de traitement ou d’entrées/sorties, ce qui permet d’utiliser les consoles QL comme composant central dans une grande variété d’applications sonores.

Même si les consoles QL sont autonomes et conçues pour les productions de petite à moyenne envergure, leurs fonctionnalités réseau audio Dante intégrées favorisent leur intégration dans des systèmes de plus grande envergure, avec des racks d’entrées/sorties Yamaha RiO et des consoles de la Série CL.

Une seule console QL peut gérer simultanément jusqu’à huit racks RiO, soit un total de 256 voies d’entrées dont 32 ou 64 peuvent être mixées simultanément mais aussi fonctionner de manière complètement autonome.

Fonctionnalités d’enregistrement/lecture avancéesLes consoles QL possèdent par ailleurs des fonctionnalités d’enregistrement/lecture avancées : elles peuvent lire et enregistrer en 2 pistes sur des supports Flash USB et gérer des enregistrements / lectures multipistes via Dante, avec le logiciel Nuendo Live de Steinberg (partie du groupe Yamaha).

La Série QL s’inscrit dans la tendance initiée avec la Série CL : elle se situe au même niveau en ce qui concerne l’exploitation, la mise en réseau et la qualité sonore, qu’elles rendent abordable à des applications de petite à moyenne envergure, qu’il s’agisse de sonorisation de concert, d’événementiel, de conférences, de prestations « corporate » et bien sûr d’installation fixe.

Elle constitue enfin le meilleur complément à la Série CL dans les parcs des loueurs, pour réaliser des configurations de mixage numérique flexibles et adaptées à de nombreux besoins.

La Série QLChihaya “Chick” Hirai, Responsable du Département Sonorisation chez Yamaha Pro Audio, déclare : « Les réactions à la Série CL ont été très positives et depuis sa présentation, nous avons reçu de nombreuses requêtes pour des consoles intégrées de dimensions plus compactes, mais offrant le même niveau de performances. Les consoles de la Série QL sont nées de ce besoin : elles offrent toutes les performances de la Série CL, et apportent un certain nombre de nouvelles fonctions importantes sous un format compact.

Seules, les consoles compactes QL offrent tout le nécessaire à un grand nombre d’applications ; mais une fois combinées avec des consoles de la Série CL et des racks d’entrées/sorties RiO, elles peuvent s’utiliser dans des prestations de grande envergure. Nous espérons que nos clients exploiteront tout le vaste potentiel que les consoles QL peuvent leur apporter ».

Les consoles de la Série QL

QL5

  • Châssis 32 + 2 faders, adaptable à des configurations de voies très variées. Une console compacte, utilisable sur de grandes prestations.
  • Nombre de voies en mixage : 64 mono, 8 stéréo.
  • Nombre de bus : 16 bus de mixage, 8 bus matrice (compatible Input to Matrix).
  • Nombre d’entrées/sorties en local : 32 entrées, 16 sorties.
  • Nombre de faders : 32 + 2 (Master).
  • Support iPad en acier inoxydable.

QL1

  • Châssis 16 + 2 faders, format compact, console rackable.
  • Nombre de voies en mixage : 32 mono, 8 stéréo.
  • Nombre de bus : 16 bus de mixage, 8 bus matrice (compatible Input to Matrix).
  • Nombre d’entrées/sorties en local : 16 entrées, 8 sorties.
  • Nombre de faders : 16 + 2 (Master).
  • Rackable avec kit de montage en rack optionnel RK1.

 

Electro-Voice équipe le tout nouveau vélodrome national

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Velodrome National

Spécialiste mondial des systèmes de sonorisation de sécurité certifiés EN-54 avec ses marques Electro-Voice, Bosch et Dynacord tout en offrant des composants audio de qualité, le groupe Bosch a été retenu pour l’équipement du Vélodrome National de St Quentin en Yvelines.

Velodrome Nationale

Au-delà du football et du rugby, la France affectionne tout particulièrement la course cycliste, ce qui a conduit à la construction d’un remarquable nouveau complexe qui lui est entièrement dédié à Saint-Quentin-en –Yvelines, au sud-ouest de Paris. Après deux années de chantier et un coût total de 74 millions d’euros, le centre a ouvert ses portes le 30 janvier de cette année. La pièce maitresse est le Vélodrome National, un pavillon multifonction de 4000 m² équipé d’une piste olympique et d’un espace central lui permettant, au-delà des compétitions nationales et internationales, d’accueillir des conventions, des expos et des concerts.

Bien entendu le système de sonorisation résident doit être en mesure de satisfaire à l’ensemble des activités prévues, sans oublier son rôle premier qui est celui de projeter les annonces d’évacuation, le tout en répondant aux critères donnant lieu à la certification obligatoire EN-54. Face à ce cahier des charges, le choix de la solution à retenir n’a pas fait débat.

Velodrome NationaleJean Marandet, Product & Service Manager d’EVI Audio France précise : “Puisque Bosh au travers de ses marques Electro-Voice, Bosch et Dynacord est le seul fabricant en mesure de concevoir et fabriquer des systèmes d’évacuation audio équipés de composants professionnels certifiés EN-54, le choix de cette marque a été une simple formalité pour les gestionnaires du complexe et le prestataire en charge de l’audio”.

Sur l’appel d’offre initial, le service technique du Vélodrome avait spécifié deux systèmes distincts avec, en plus de l’installation en charge des messages d’évacuation, des line array pour délivrer le reste de l’audio. Après avoir consulté des acousticiens, le choix des lignes a été abandonné.

Jean Marandet : “Considérant l’architecture de la salle, le déploiement de ligne sources n’aurait pas été couronné de succès contrairement à une multidiffusion à l’aide d’enceintes point source. Après une étude approfondie de la salle à l’aide d’EASE, des enceintes Electro-Voice ont été retenues, un choix guidé aussi par l’expérience accumulée par Bosch dans l’équipement des grandes enceintes accueillant le public. L’installation du Vélodrome a été effectuée par l’intégrateur Tech Audio basé à Tremblay en France, suivant l’étude acoustique de EVI Audio France.

Le système déployé au cœur du vélodrome par Joël Giazzi, le directeur de Tech. Audio et ses équipes est constitué de 32 enceintes de la série Innovation d’Electro-Voice. “Cette série est idéale pour ce genre d’installation, précise Jean Marandet, et en choisissant précisément la dispersion souhaitée, on parvient à obtenir même dans des salles complexes une couverture homogène tout en minimisant les interactions avec les murs”. A cet effet, 18 enceintes EVF1122S avec une dispersion de 90°x60° et  90°x40° couvrent les gradins et 14 EVF1122S/96 avec une dispersion de 90°x60° se chargent de l’espace central.

Velodrome Nationale
Une vue de enceintes certifiées EN-54 en charge de la diffusion à la fois des messages d’évacuation comme de tout autre type de signal audio lié à l’exploitation commerciale du Vélodrome.

Les enceintes déployées sous le toit du vélodrome sont amplifiées par huit amplis Electro-Voice CPS8.5 à huit canaux en classe D de 500 W équipés de modules de contrôle au protocole Iris-Net RCM-810. Le système est alimenté par une matrice digitale Dynacord DPM8016 et drivé par un contrôleur Electro-Voice N8000. Ces deux éléments sont raccordés au travers de trois racks Dynacord DCS400. Deux consoles d’appel Dynacord DPC8015 disposent d’un vaste ensemble de modules (3 x DCS801R, 15 x DCS409R, 1 x DCS 409R, 1 x DCS412R, 1 x DCS416R). 16 modules LML-1 sont enfin insérés sur les lignes 100V afin d’en contrôler le fonctionnement.

Le système est piloté et contrôlé au travers d’IRIS-Net qui, selon Jean Marandet, est le cœur de l’ensemble : “Grâce à son interface graphique et l’ensemble de fonctions dédiées aux messages d’évacuation, ce logiciel contribue grandement à rendre l’ensemble simple et ergonomique. Chaque client ayant des besoins spécifiques, la phase de programmation, d’affichage d’une alarme et la gestion des annonces via IRIS-Net requiert un très bon support technique.

Pour la sonorisation des espaces de passage, les salles annexes et les restaurants, l’équipe de Tech. Audio a aussi pioché dans le catalogue Bosch : plus de 260 haut-parleurs de plafond LC1-WM06E8, 66 mini enceintes métalliques LBC3018 et 70 projecteurs de son unidirectionnels LP1-UC20E. L’ensemble est alimenté par un lecteur de messages Bosch LBB 1965/00 Plena. 

“L’installation va au-delà des attentes du client, dit Jean Marandet. Les haut- parleurs délivrent à la fois des messages parfaitement intelligibles tout en étant capables de fournir toute la pression sonore requise lors de la reproduction de musique, non seulement dans le vélodrome mais aussi dans le complexe entier.”

Le président de la fédération française de cyclisme David Lappartient est tout autant satisfait par ce qu’offre ce centre : “Les instances du football ont Clairefontaine, celles du rugby Marcoussis, le cyclisme peut désormais s’enorgueillir de disposer de Saint-Quentin-en-Yvelines »

 

Martin Quantum Spot, leds blanches et CMY

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Martin Quantum Spot

Martin Quantum SpotEn développant le Quantum Spot, Martin vise le marché de remplacement du Mac 700 en termes de puissance et d’effets. Le fabricant danois opte pour la qualité du blanc avec une puissante matrice de leds blanches associée à un système CMY et une roue de couleurs.

Dotée pour le Pan et Tilt du même moteur que les Viper, mais beaucoup plus légère (21 kg) elle bouge super vite et bien.

C’est Jérôme Garnier (Directeur technique de Martin France) qui nous a présenté sur le stand Martin de Prolight+Sound le prototype du Quantum Spot dont la commercialisation est prévue en juin.

Tous les choix ne sont pas arrêtés, comme la température de couleur (ici à 7000K), le nombre de facettes du prisme (3 ou 4), le choix définitif des gobos installés sur deux roues dont une de gobos rotatifs. 

L’étendue du zoom est de  12 – 36° et l’intégration d’un iris est prévue. La consommation totale sera comprise entre 500 et 600 W ce qui donne une indication de la puissance de la matrice de leds dont les caractéristiques sont encore confidentielles. 

Après la déferlante Viper de ces 2 dernières années, on n’espérait plus rien de Martin cette année, largement rassasié par cette excellente gamme. Fidèle à sa position de leader, le stand du fabricant Danois trône toujours à l’entrée du Hall 9, le 2e bâtiment consacré à la lumière du Prolight+Sound.

Quantum
faisceau homogène, gobo net, le prototype de cette Spot est déjà très séduisant
Le choix de gobos n'est pas définitif
Le choix de gobos n’est pas définitif
Le prisme rotatif
Le prisme rotatif aura 3 ou 4 facettes.


Malgré tout, une légère angoisse nous assaille devant le décor choisi, car pour sa deuxième année sous la bannière Harman, la marque nous présente avant tout son côté dancefloor avec une surabondance de produits et de codes du monde de la nuit. La gamme Rush est largement mise en avant : DJ mixant en live, lustres en led, fumée opaque, clignotement épileptique des lumières, de quoi rassurer les innombrables clubs et discothèques ne jurant que par Martin, mais déstabilisant les éclairagistes confirmés.

La gamme Quantum
La gamme Quantum, Spot à gauche et Wash à droite.

Heureusement pour eux, dans un coin se situe un espace de démonstration consacré à deux nouveautés pour la scène. La première n’en est en fait pas vraiment une, puisque la Wash Quantum était présentée il y a quelques mois au LDI de Las Vegas. Elle nous offre ici une vision plus aboutie.

Adoptant un système de lentille extérieur circulaire et rotatif semblable à celui du ClayPaky B-Eye, cette Wash se veut plus sage, offrant un large faisceau à première vue plus homogène grâce à ses 750 watts de leds RGBW et son zoom 1:6. Rapide et efficace, elle se révèle beaucoup moins spectaculaire dans les effets kaléidoscopiques et dans le matriçage de ses 50 leds, ici contrôlées en anneaux.

Plus surprenante est la présence d’une lyre Spot Quantum. Elle prend tranquillement la place de la gamme 700 grâce à l’attrait magique d’une source à led, synonyme pour beaucoup de consommation et d’entretien réduits. Le choix d’une unique source blanche, moins hasardeuse que la recherche du St-Graal en vraie trichromie RGB, permet une focalisation plus poussée au détriment de la saturation des couleurs, ici forcément limitée pas l’ajout d’une trichromie soustractive en CMY.

L’évolution de cette lyre est à regarder de près, le modèle présenté, un prototype pourtant bridé en puissance (80%) était déjà très convaincant.

 

 

C’est officiel, MIDAS lance la PRO X

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Midas PROX

Comme Soundlightup vous l’a annoncé dès la mi-décembre grâce à Stéphane Plisson, un ingénieur du son très proche de la marque, Midas vient de présenter officiellement à Francfort la PRO X, sa nouvelle console haut de gamme. Stéphane nous a par ailleurs confirmé en avoir acheté une sous forme d’upgrade, sans doute la première livrée en France.

Le nouveau moteur Neutron de la PRO X permet la gestion de 800 canaux audio qui peuvent être routés en point par point, un routing par ailleurs asservi aux scènes. Telle quelle, la PRO X offre 168 entrées et 99 mix ou 103 canaux de sortie simultanément dans un châssis qui ne dépasse pas 150 cm de large. Cette compacité est un atout considérable quand l’espace fait défaut mais qu’une grosse puissance de mixage est requise..

Midas PROX

L’architecture basée sur la norme AES50 permet d’évoluer vers un réseau transportant un total de 288 canaux  d’entrée et 294 canaux de sortie. L’adoption de protocoles IP tels que le Dante et le CobraNet au travers d’un convertisseur comme le Klark Teknik DN9650 offrent une intégration encore plus poussée.

Les 99 bus de sortie de la PRO X peuvent être affichés sur la surface comme 24 mix mono ou stéréo à la fois. Chacun de ces mix dispose de son switch LCD de sélection multicolore affichant des caractères alphanumériques, sans oublier un bargraph LED a 11 gradations.

Le nouveau moteur audio Neutron est le fruit d’un programme de recherche ayant duré trois ans et tire avantage de la dernière architecture FPGA et MIMD (multiples instructions, multiples data) avec une capacité de calcul audio de 108 gigaflops autorisant le traitement simultané de 271 canaux à 96 kHz et 40 bits en virgule flottante, une puissance trois fois supérieure à celle d’autres marques garantissant de fait sa pérennité. Le rack hébergeant le moteur est équipé d’une triple alimentation redondante, interchangeable et identique à celle équipant la surface PRO X.

Chaque canal d’entrée dispose d’un réglage de délai, d’un passe-haut et un passe-bas, d’un point d’insert, d’un noise-gate asservi en fréquence, d’un compresseur avec 5 choix d’algorithmes et enfin d’un égaliseur paramétrique à 4 bandes avec un quadruple choix pour les bandes grave et aigu permettant de recréer le son analogique Midas. Le gain d’entrée est double. Un premier réglage gère le gain des étages d’entrée analogiques, le second le gain numérique permettant un dosage optimum de la couleur propre à des circuits dérivés de ceux équipant des tables comme la XL4.

Les 29 faders motorisés équipant la surface sont garantis comme pouvant effectuer un million de mouvements. L’automation peut stocker jusqu’à mille scènes (snapshots) gérant les paramètres audio, le routing du réseau, la configuration des racks d’effets de bord et le format de la console elle-même.

Les effets de bord sont au nombre de 48 et vont du double délai, modulation stéréo et autres compresseurs multibande à des réverbérations. 24 d’entre eux peuvent être utilisés simultanément. Ces effets sont spécifiquement conçus pour la PRO X et tirent donc pleinement parti du système de compensation automatique de latence, ce qui garantit une phase parfaite, que ces derniers soient insérés sur les canaux ou utilisés en mode départ et retour. 36 égaliseurs 31 bandes émulant le DN370 peuvent être insérés sur n’importe quelle sortie.

« La PRO X offre un nombre de canaux d’entrée et sortie inégalé, une flexibilité et une compatibilité avec le reste de la gamme à un prix de vente tel que tout utilisateur potentiel attentif à son budget pourra s’offrir sa Midas » précise Shawn Watts, VP Music Group Professional Division sales.

« Un autre avantage exclusif réside dans la possibilité offerte aux possesseurs de Pro3, Pro6 ou Pro9 de faire une mise à niveau vers la PRO X en remplaçant simplement certains panneaux de leurs surfaces, le moteur Neutron, tout en continuant à utiliser leurs racks d’entrées/sorties. La PRO X est la première à offrir cette capacité et démontre une fois encore, pourquoi Midas est leader sur le marché des tables numériques et analogiques »

Il sera enfin possible de préparer ses shows à l’avance soit en utilisant une autre console Midas, soit grâce à l’éditeur offline tournant sur Mac OS X. Les fichiers de sauvegarde des shows ont une compatibilité montante et descendante pour l’ensemble de la gamme Midas.

La Midas PRO X sera disponible avant la fin 2014 au prix indicatif (surface de contrôle + rack DSP) de 41,900 dollars US. (Les modules d’entrées/sorties sont en supplément)

Notez aussi que qu’il est possible de faire évoluer les Pro 6 et Pro 9 en Pro X.