Les deux marques d’éclairage ont été associées pour éclairer les vidéos musicales du film de Bollywood, « Dream Girl 2 ». « Dream Girl 2 » est une nouvelle comédie dramatique en langue hindi qui raconte l’histoire d’un homme semant le chaos et la confusion lorsqu’il se déguise en femme.
Le directeur de la photographie C.K Muraleedharan a été chargé de créer des vidéoclips pour deux chansons à succès, des numéros de danse entraînants mettant en scène le héros sous son déguisement de femme, une chanson avec une ambiance de danse de club et une chanson de célébration de festival avec les acteurs principaux, le tout tourné dans des lieux différents.
L’ambiance Club.
La société de location de matériel Light Craft & Sound PVT Ltd a fourni des projecteurs Claypaky Tambora Batten Square, Sharpy X Frame, HY B-Eye K25 et Mythos2, ainsi que des projecteurs ARRI SkyPanel S60-C pour les tournages.
Le matériel d’éclairage a été choisi pour « la confiance que nous avons dans les marques et leurs appareils », explique Imran Shaikh et son équipe de talentueux concepteurs lumière, à savoir Sachin, Vikram, Kaushik, Naresh, Rohan et Raju Das.
« ARRI offre une puissance performante et une durabilité des appareils, ce qui signifie que les SkyPanel S60-C ont le type de qualité de lumière que nous préférons et qu’ils sont très fiables pendant les tournages. »
« Claypaky Sharpy X Frame a des effets uniques et constitue un de nos éclairages les plus fiables. Les appareils sont compacts et légers, avec des faisceaux de haute intensité et des mouvements rapides et précis. »
Les ARRI SkyPanel S60-C montés sur des pieds.
Les Claypaky Sharpy X Frame, K25 et Mythos2 ont été accrochés sur des ponts, les ARRI SkyPanel S60-C ont été montés sur des pieds pour fournir une lumière d’ambiance et les Claypaky Tambora Batten ont été positionnés en arrière-plan.
Markus Klüsener, Chef produits lumière chez ARRI, commente : « Cette application démontre parfaitement le potentiel synergique de la combinaison des appareils d’éclairage ARRI et Claypaky. L’offre de produits des deux marques se complète mutuellement tout en offrant à l’utilisateur la simplicité supplémentaire d’un regroupement auprès d’un seul fabricant. »
Les Tambora Batten à contre.
Il ajoute : « Ces derniers temps, il y a eu un regain d’intérêt pour les produits de Claypaky. Depuis quelque temps, on constate une augmentation de l’utilisation d’appareils d’éclairage traditionnels pour le spectacle en accompagnement de nos luminaires Cinestyle dans les productions cinématographiques, non seulement pour les effets, mais aussi pour les applications d’éclairage principal à grande distance. »
Le grill festival.
« Tous les appareils ont fonctionné de manière phénoménale tout au long des tournages, rapporte Arjun Singh (directeur général de Light Craft and Sound).
L’assistance des fabricants a été excellente ; chaque fois que nous avons eu besoin d’eux, même pour des problèmes mineurs, nous avons reçu leur aide.»
Créé en 1999, l’atelier câblage d’ESL est spécialisé dans la conception et la fabrication d’équipements électriques standard et sur-mesure, pour la prestation et l’intégration. Cette vidéo complète montre le savoir-faire et tous les types de fabrications prises en charge par l’atelier comme si vous y étiez.
Le Collège Anglican Cannon Hill de Brisbane, en Australie, a modernisé son auditorium en l’équipant d’un éclairage full LED comprenant les Prolights EclFresnel 2K et EcLFresnel Jr. Grâce à ces luminaires, l’auditorium a désormais accès à une vaste palette de couleurs pour ses spectacles. Tous les projecteurs ont été fournis par Show Technology, le distributeur officiel de Prolights en Australie.
Les Prolights EclFresnel 2K ont été installés dans l’auditorium, assurant une luminosité exceptionnelle et une cohérence des couleurs dans tout l’espace. Pour maintenir le même niveau de qualité dans le foyer, où se trouve une petite scène, les EcLFresnel Jr ont été placés à des endroits stratégiques.
Josiah Kerridge, directeur du département Installation et Projets de Brisbane Sound Group, a exprimé sa confiance dans les projecteurs Prolights EclFresnel 2K pour ce projet. Pour avoir déjà installé du Prolights dans de nombreuses salles de spectacle du Queensland, il savait que les EclFresnel 2K étaient les projecteurs Fresnel appropriés pour le Collège.
« Je savais qu’ils seraient suffisamment lumineux, non seulement en lumière blanche mais aussi en couleur sans diminution de niveau significative », a remarqué Josiah Kerridge. « Et la fiabilité étant une préoccupation majeure, je n’ai jamais rencontré de problèmes avec la série Fresnel de Prolights. C’est pourquoi j’ai choisi cette option. »
EclFresnel 2K TW
Prolights EclFresnel 2K TW
Avec sa source Led 500 W, l’EclFresnel 2K remplace une lampe tungstène 2 000 W standard. Doté d’une lentille de 250 mm, il présente les caractéristiques de sortie d’un Fresnel traditionnel, mais avec un zoom manuel 17° – 52°, un coupe flux 8 faces et une source qui se concentre sur un rendu des couleurs exceptionnel grâce à son moteur de leds 6 couleurs (RGB + Orange + Lime + Royal Blue), et des blancs variables de 2800 à 10 000 K avec un IRC supérieur à 89.
Avec un flux de 13 400 lm (52°) et 10 000 lumens (17°), il assure un éclairement à 5 m et 710 lux à 52° et de 3 864 lux à 17°. Il se contrôle en DMX-RDM et propose 4 courbes de gradation. Complètement silencieux pour une utilisation en studio, l’EclFresnel 2 K existe aussi en version blanc chaud TU (3200 K), blanc froid DY (5600 K), et couleur TW, tous avec gradation HD.
EclFresnel Jr TW
Prolights EclFresnel Jr TW
l’EclFresnel Jr est l’équivalent d’un Fresnel tungstène de 650 W. La version couleur/blanc variable dispose d’un moteur de 130 W constitué des 6 mêmes teintes de leds que le 2K. Son zoom est contrôlable manuellement de 15,5° à 55° auquel s’ajoute un coupe flux 8 faces.
Son IRC atteint 91. Son flux est de 2 900 lm à 55° et 1 600 lm à 15,5° pour un éclairement à 5 m de 145 lux pour l’angle 55° et 700 lux à 15,5°. Comme le 2K, l’EclFresnel Jr existe en versions TU (3000 K), DY (5600 K) et TW (couleur/blanc variable) tous avec gradation HD.
Il est compatible avec les batteries externes standards de l’industrie et Prolights propose en option, une lentille de Fresnel assurant une plage de zoom de 17° à 81°.
Plus d’une centaine de Cobra à source laser a accompagné la tournée « a Tuttocuore » (Tout Cœur) de l’auteur-compositeur-interprète et musicien italien Claudio Baglioni, qui a débuté le 21 septembre 2023 au Foro Italico de Rome et se poursuit dans toute l’Italie jusqu’en février 2024 : un énorme succès !
L’opéra-rock de haut niveau est présenté dans trois grandes dimensions spatiales, étendant sa portée horizontalement, verticalement et en profondeur. Le spectacle, dont le thème central est le cœur, seule et unique horloge fiable, intègre différentes disciplines artistiques, réunissant des centaines d’artistes, d’interprètes, de choristes et de danseurs, ainsi qu’une forte composante d’éclairage, des projections de paysages, de visages, de formes et de silhouettes. Tout est conçu pour aider le public à établir une connexion directe par une perception sensorielle.
Ayrton Cobra
Ivan Pierri, concepteur lumière et directeur de la photographie, a éclairé ce spectacle avec quelque 450 projecteurs dont 108 Ayrton Cobra fournis par la société de location italienne Agora. Cobra est un projecteur Beam polyvalent à source Laser de 260 W, rotation pan et tilt continues, classé IP65 et capable de plus de 6 millions de lux à 5 m. « J’ai choisi Ayrton en raison de l’excellente qualité du produit. Il s’agit d’un faisceau polyvalent qui fonctionne également comme un spot et qui est très fort en termes de couleurs. De plus, il est IP65, une caractéristique essentielle pour une tournée en extérieur, » explique Pierri.
« Les Cobras ont été placés pour encadrer la scène et rétroéclairer les artistes. C’est sans aucun doute l’arme la plus précieuse dont nous disposions pour créer un décor tridimensionnel sur scène. En termes de développement de concept, il ne s’agit pas d’une tournée classique. Il y avait 100 artistes sur scène, y compris des danseurs et d’autres artistes. Le défi consistait à travailler en parallèle avec deux niveaux de langage différents, théâtral et musical, en essayant de les intégrer et de les fusionner. La conception lumière devait ouvrir des espaces et repousser les limites de la scène pour embrasser le public », explique-t-il.
« Les Cobras ont été excellents dans la conception de géométries et de perspectives qui ont immergé le public dans le monde esthétique et expressif créé sur scène par la musique de Claudio Baglioni et la chorégraphie et la mise en scène de Giuliano Peparini. Ce qui a été le plus gratifiant dans l’utilisation de Cobra, c’est la possibilité de l’utiliser à la fois comme spot et comme faisceau, ainsi que sa force et sa qualité dans l’utilisation des couleurs ».
Vittorio De Amicis, PDG d’Agora, ajoute : « Au début de l’année, nous avons décidé d’investir dans un bon nombre d’Ayrton Cobra car nous avons constaté qu’Ayrton est de plus en plus demandé et reconnu sur la scène internationale. A ce jour, nous sommes très heureux d’avoir franchi cette étape, et cette tournée de Baglioni n’est qu’une des importantes missions pour lesquelles nos Cobras ont été utilisés avec succès. Les produits Ayrton sont vraiment à la pointe de la technologie et très fiables, et sont soutenus par son distributeur Molpass en Italie avec qui nous travaillons depuis des années en excellente synergie ».
(PMI) est né à Lourdes en 1945, alors que les horreurs de la Seconde Guerre mondiale venaient de s’achever. Mgr Jules Saliège, archevêque de Toulouse, eut l’idée d’organiser un rassemblement de militaires blessés à Lourdes, l’un des lieux de pèlerinage les plus sacrés de la foi catholique romaine.
Le concept a rapidement pris de l’ampleur et, en l’espace de trois ans, des soldats de nombreuses nations, souvent d’anciens ennemis, se réunissaient à l’occasion de cet événement annuel pour se recueillir. Aujourd’hui, le PMI, comme on l’appelle en France, attire quelque 14 000 pèlerins militaires de 40 nations différentes. Cette année, le service à la Basilique Saint Pie X a été accompagné par un nouveau système d’éclairage comprenant 79 projecteurs Chauvet Professional fournis et installés par Videlio.
Jean Camlong, Directeur Commercial de Videlio, et Joel Cathala, Directeur de Projet de Videlio, ont supervisé l’installation des nouvelles sources lumineuses dans la vaste Basilique, dont la nef ovale mesure 201 mètres de long sur 81 mètres de large (12 000 m2), avec Vincent Fernandez, responsable du service audiovisuel au Sanctuaire de Lourdes. L’équipe de production a aussi réutilisé certains des projecteurs existants et rénové les lignes électriques et DMX.
@ Christophe Cieslar
La Basilique Saint-Pie X est parfois connue sous le nom de « basilique souterraine », car le bâtiment est situé presque entièrement sous terre, sous le boulevard Père Rémi Sempé. Cette conception a donné lieu à des caractéristiques architecturales étonnantes.
L’intérieur du bâtiment s’élève en pente douce à partir du centre, où se trouve le sanctuaire, qui est situé sur une plate-forme surélevée. Le plafond, à 10 mètres de haut, est soutenu par 58 piliers en béton reliés à 29 poutres également en béton qui traversent le plafond, créant un espace largement ouvert dans la nef. En plus de refléter la beauté de cette conception architecturale, l’installation lumineuse garantit aux visiteurs une vue bien éclairée de la basilique.
Une collection de 30 Fresnel Ovation F-265WW et trois découpes blanc chaud Ovation E-260WW fournissent des champs lumineux uniformes à travers la basilique, tandis que deux découpes full color Ovation E-910FC ajoutent des couleurs richement texturées.
Ovation F-265WWOvation 910FC
Cette lumière offre à la fois une meilleure expérience aux fidèles présents et un environnement visuel supérieur pour les services et les événements captés pour la télévision. A leurs côtés, des PARs installés par la société Archilumen viennent souligner les colonnes latérales.
Un groupe de 36 PARs Ovation P-56WW et quatre PARs Ovation P-56 FC permettent de mettre en valeur l’architecture au niveau de l’autel, tandis que quatre Rogue R3X Wash ajoutent leurs d’effets.
Ovation P-56WWRogue R3X Wash
« Notre objectif était de remplacer l’ancien système d’éclairage et ses gradateurs par une solution plus puissante, plus polyvalente et plus économe en énergie et d’améliorer le rendu colorimétrique pour les captations », a déclaré Joel Cathala. « Les projecteurs Chauvet Professional nous ont aidés à atteindre ces objectifs ».
Chaillot – Théâtre national de la Danse, l’un des six théâtres nationaux français, rénove actuellement la salle Jean Vilar. Ces travaux répondent à la volonté de réduction des consommations énergétiques et de modernisation des outils scénographiques. Le renouvellement des projecteurs existants pour une transition anticipée vers les technologies LED fait partie du programme.
Construit en 1937 face à la tour Eiffel, le TNC occupe une place unique dans l’histoire française du spectacle vivant de par la création du Théâtre national populaire fondé par Firmin Gémier, porté et développé ensuite par Jean Vilar mais aussi dans l’histoire du monde puisque c’est dans ce lieu que la Déclaration universelle des droits de l’homme a été signée en 1948.
Aujourd’hui entièrement dédié à la danse, la rénovation de la salle Gémier (390 places) ayant été terminée en 2017, c’est maintenant la grande salle Jean Vilar (1 200 places) qui fait l’objet de toutes les attentions pour améliorer le confort des spectateurs, des artistes et des équipes techniques.
Le parc lumière du théâtre comporte un grand nombre de projecteurs traditionnels Robert Juliat, dont la série de découpes halogène 1 kW 600SX. Depuis le début de l’année, une partie de ces découpes a été convertie à la LED avec les modules Sully, choisis en version blanc fixe chaud (650SX WW) et en version 4 couleurs (650SX 4C).
« Nous attachons une grande importance à l’amélioration de nos outils techniques dans le respect d’une démarche écoresponsable », souligne Florence Salino, cheffe service électrique du théâtre. « Nous étudions donc avec attention toutes les solutions techniques disponibles actuellement pour accompagner cette transition en pleine connaissance de cause. »
« Dans un premier temps, nous avons amorcé ce processus avec les modules Sully qui sont en parfaite adéquation avec les enjeux environnementaux actuels. Ils permettent de ne pas mettre au rebut des équipements de qualité, encore en parfait état de marche. De plus, avoir le choix de nous approvisionner localement est un critère cher à nos valeurs. »
Pour l’instant, les projecteurs de découpe Sully sont installés dans la salle Gémier. Leurs qualités optiques et leurs performances sont égales en tout point à celles de leurs prédécesseurs halogènes, avec une consommation énergétique moindre.
En attendant la rénovation de la salle jean Vilar, c’est la salle Gémier qui reçoit les découpes converties à Sully.
Les découpes converties à la LED couleur (Sully 4C) intègrent le système d’exploitation RJ Color qui propose une gestion colorimétrique très complète. Il donne toute latitude aux utilisateurs de paramétrer les projecteurs en fonction de leurs habitudes de travail et de leurs besoins.
Outre un réglage CCT de 1 700K à 10 000K et 300 références de gélatines en mémoire, RJ Color donne accès aux contrôles du Delta UV, à la transmission, la saturation et au temps de transition des gélatines virtuelles. Il est aussi possible de travailler en couleurs directes (RGB, CIE X Y ou HSB), de privilégier la qualité ou la luminosité en fonction du mode choisi, ou encore de faire varier blanc et couleurs suivant l’intensité comme une source tungstène pour simuler le filament.
Les modules Sully ont été conseillés et fournis par So What & Co, distributeur agréé Robert Juliat.
Plus d’informations sur la gamme Sully et les solutions de conversion à la LED sur le site Robert Juliat
C’est à Orléans en 2013, que la Fabrique Opéra Val de Loire dévoilait son concept d’opéra coopératif. En programmant un opéra par an dans une salle accessible au plus grand nombre, l’association rend l’opéra universel et populaire. Le spectacle offre, avec une scénographie adaptée et une mise en scène intégrant une narration en français, de nouvelles clés de compréhension et touche ainsi tous les publics.
Nous retrouvons la Fabrique Opéra cette année au Zénith d’Orléans pour une représentation de la Tosca, avec cette fois-ci une dimension supplémentaire. Sous l’impulsion de l’ingénieur système Franck Niederoest et l’accompagnement d’Adamson et de son distributeur DV2, la diffusion du spectacle est devenue spatialisée grâce à la FletcherMachine, une première pour la production et les équipes techniques.
Le résultat a été la satisfaction d’une expérience sonore réussie et un public conscient de partager un moment d’exception. Il sera difficile de revenir en arrière. Pour comprendre ce que la sonorisation spatialisée a apporté, le mieux est d’écouter Séverine Gallou et Sylvain Béziat qui œuvraient au mixage et Franck Niederoest au calage système, nous en parler.
Pour Franck Niederoest, c’était une première. L’implantation du système son a été effectuée après plusieurs échanges avec Julien Poirot, Système Support et Education chez DV2, quant aux règles à respecter pour ce type de projet et les adaptations à effectuer liées à ses contraintes. Une journée de préparation avec l’équipe Adamson et DV2 a permis de définir l’approche de la spatialisation et de valider le bon système à déployer. Sa mise en œuvre s’est effectuée facilement avec un résultat conforme aux attentes et a été rapidement obtenu.
Vue globale du système spatialisé en place pour les gradins, les trois parterres et les retours.
SLU : Peux-tu nous décrire le système de sonorisation spatialisé qui a été installé pour cet opéra ?
Franck Niederoest : Le système Adamson comprenait 5 arrays de diffusion frontale Adamson composées chacun de 9 enceintes S10 accrochées sous un subwoofer S119. Au sol nous avions 3 lignes de 4 IS5C devant chaque groupe d’audience à l’orchestre. Et pour les retours, une ligne composée de 3 groupes de 4 enceintes amplifiées CS7P accrochés au manteau. Ce système était intégralement spatialisé par une FletcherMachine (AFM) Traveler 64/32 Dante.
SLU : Des retours spatialisés, ce n’est pas commun…
Franck Niederoest : Le gros avantage de ce retour spatialisé, c’est son efficacité et sa rapidité de travail. Avec cette option, les retours sont, à quelques détails près, un miroir du mix façade. Donc, dès que la balance était prête en façade, elle l’a été immédiatement aussi dans les retours et les chanteurs ont pu travailler immédiatement avec un rendu en correspondance avec le visuel de l’orchestre. Les mixeurs ont ensuite amélioré en choisissant dans le détail quels objets sonores ils y envoyaient. Nous avons juste rajouté quelques enceintes dans des zones d’ombre générées par les décors.
Franck Niederoest : Pendant notre journée de préparation avec Adamson et DV2 sur la FletcherMachine, nous nous sommes demandé comment faire pour produire rapidement et avec efficacité le son des retours. Julien Poirot a soumis l’idée de cette ligne spatialisée. Nous avons tout simplement ajouté un layer dans la FletcherMachine.
SLU : Combien avions-nous de layers en tout ?
Franck Niederoest : La spatialisation complète de la diffusion a été gérée avec 6 layers. Un principal pour les cinq lignes, un pour les subs, et oui, on travaille aussi les subs en spatialisé, trois pour les fronts comme cela on dose comme on veut chaque parterre, et un dernier pour les retours.
SLU : Au niveau du calage système, comment as-tu procédé ?
Franck Niederoest : C’était la première fois que je calais un système spatialisé mais je ne peux pas dire que c’était complexe. Ça demande un peu plus de mise en œuvre parce que plus de points moteurs, plus de boîtes, un peu plus d’amplis, mais rien de dramatique. Cela reste des petits systèmes simples à déployer, C’est juste un processus différent. Une fois en l’air, on va faire un premier routing pour faire le calage et effectuer nos mesures. Une fois le calage effectué, on passe au routing vers la FletcherMachine. Tout ceci se fait en Dante et tout se passe très bien.
Une belle couverture des gradins. Pour les trois parterres à l’orchestre, ne pas oublier l’incidence du son direct.
J’ai calé ligne par ligne, afin d’obtenir la même réponse sur chacune d’entre elles. Je fais de la multi-mesure sur 4 points, en l’air et au sol sur de la moyenne. C’est tout. Le reste est géré par la FletcherMachine.
Pour les fronts, c’était un peu différent. La difficulté posée ici dans un Zenith était de bien faire le lien avec la proximité de l’orchestre des premiers rangs et les lignes qui sonorisaient les gradins.
Sur le parterre, nous avons fait un mix entre le son direct de l’orchestre et les fronts avec les IS5C dans lesquels étaient juste envoyés des renforts d’instruments et les voix. C’était un très bon compromis et un petit challenge pour l’ingénieur du son.
SLU : Pour la distribution et l’amplification ?
Franck Niederoest : Toute la distribution des signaux était effectuée en Dante format 48 kHz puisque toutes les consoles, amplificateurs et processeurs étaient liés et donc limités par la CL5 à 48kHz et tout cela géré sur 6 layers de la FletcherMachine. L’amplification du système complet de diffusion spatialisé était assurée par 13 PLM20K44 et 3 PLM10000Q.
Une vue du réseau articulé autour de trois switches Ghost reliés en fibre et en charge de véhiculer le Dante, mais pas que !
SLU : Ce système spatialisé a été facile à installer ?
Franck Niederoest : C’est toujours un challenge de loger le kit son et le kit lumière. Avec toutes les contraintes du Zenith et celles de l’intégration de l’orchestre, ça a été de bons petits défis et pas mal d’AutoCAD et de 3D pour se rendre compte que tout allait bien fonctionner ensemble. Avec un système traditionnel, on aurait un peu plus ouvert et on aurait fait un central et un front, donc pas tant de différences.
SLU : Justement, par rapport à une sonorisation non spatialisée, quel ressenti ?
Franck Niederoest : L’énorme avantage que j’ai ressenti est que chaque boîte a plus de dynamique et de bande passante, ce qui donne au système beaucoup plus d’ampleur. Je pensais a priori que juste les cinq subwoofers en l’air ça serait un peu tendu… mais pour du symphonique, c’était impeccable. Cela m’a beaucoup fait réfléchir.
Franck Niederoest : Globalement c’était une superbe aventure. Maintenant j’ai envie d’en faire plus. On recommencera l’année prochaine. Le futur projet nous dira si l’on conserve la FletcherMachine Traveler 64/32 avec 6 layers de sortie ou s’il nous faudra passer sur la FletcherMachine Stage Standard qui en comporte 8 au format 64/64. Nous avions une très belle ouverture avec 22,80 mètres de scène et 5,80 mètres entre chaque array. J’en ajouterai peut-être deux petits aux extrémités.
Je placerai aussi bien volontiers quelques boîtes en salle pour apporter une dimension supplémentaire. Juste quelques boîtes au plafond pour donner plus d’enveloppe jusqu’au fond des gradins et, par exemple, diffuser un peu plus la réverbération. Avec une grande jauge comme un Zenith, je ne suis pas prêt à me lancer dans un 360° complet pour des soucis de cohérence de perception, mais un complément surround pour donner un peu plus de corps à la salle, me parait être un bon compromis.
Maintenant que le système est installé, nous retrouvons les ingénieurs du son qui œuvraient sur les représentations, Séverine Gallou pour le mixage orchestre et Sylvain Béziat pour le mixage voix. Une première également pour eux et une énorme satisfaction comme vous allez pouvoir vous en rendre compte.
SLU : Pour commencer qui êtes-vous et quelles sont vos spécialités ?
Séverine Gallou : J’ai commencé à travailler dans le son live en 2003 après une expérience en acoustique industrielle et mon passage à l’ISB. Mes goûts personnels m’ont dirigée vers les musiques acoustiques, musiques du monde, jazz et classique, avec une activité polyvalente entre façade et retour. J’ai rencontré l’équipe du “Violon sur le sable” qui organise des concerts avec orchestre symphonique sur la plage de Royan dans lesquels je tiens les retours. C’est eux qui, dès 2005, m’ont mis le pied à l’étrier en sonorisation de musique classique.
Sylvain Béziat : Je fais beaucoup de musique live. J’ai grandi dans le jazz et la musique du monde avec un grand rapport à l’acoustique. Je suis arrivé sur la Fabrique Opéra dès la première année à Orléans et nous ne nous sommes plus quittés. C’est la neuvième cette année et la première fois que j’utilise un système spatialisé. Donc une grosse inconnue sur un dossier important avec des habitudes, on les connaît, aussi appréciables que dangereuses dans ce métier. Il faut se remettre en question. Cela fait longtemps que je voulais essayer parce que totalement adapté au style de musique que je sonorise.
SLU : Sur cet opéra, vous êtes deux techniciens à travailler en commun
Séverine Gallou : Oui, le principe de la Fabrique Opéra est d’avoir deux régies. Une pour le mixage des voix gérée par Sylvain Béziat, et une pour le mixage orchestre dont je m’occupe. Il n’y a pas de régie retour.
SLU : Quel était le setup de mixage ?
Séverine Gallou : Nous avons mixé sur Yamaha. Moi sur une Rivage PM3 pour l’orchestre et Sylvain sur une CL5 pour les voix. J’avais deux racks de scène Rio D2 pour l’orchestre soit 64 canaux. La prise de son n’était pas en micro embarqué, cela restait de l’overhead avec quand même une volonté de rechercher de la proximité.
J’avais une cinquantaine de sources, que j’ai envoyées individuellement en direct out vers la FletcherMachine. J’ai juste fait quelques groupes ponctuels pour rentrer dans le maximum des 64 objets permis par notre configuration. J’ai aussi gardé des objets de spare, pour pouvoir répondre à tout moment à des demandes imprévues pendant les répétitions.
SLU : En réalité vous étiez deux à utiliser la FletcherMachine ?
Séverine Gallou : Oui. J’envoyais mes sorties directes dans la Fletcher et Sylvain envoyait aussi les siennes pour les voix. C’est la Fletcher qui mixait le tout. Nous avions chacun un ordinateur de remote avec un écran tactile pour intervenir sur la même FletcherMachine. J’avais aussi à dispo une tablette qui me permettait d’ajuster ma spatialisation en me déplaçant dans la salle. Je l’ai utilisée pour les mix des parterres.
SLU : Quels changements par rapport à votre configuration habituelle ?
Sylvain Béziat : D’habitude dans une configuration gauche/droite, comme l’ouverture de scène est très large, on rattrape avec un renfort central. Au niveau consoles, nous en avions une première qui gérait les voix plus les retours et une autre qui partait en façade et qui reprenait les premix voix pour les mélanger avec toute la base orchestre.
Ici, avec la FletcherMachine, tout ceci ne pouvait plus fonctionner. Nous avons donc dû tout oublier et utiliser du mixage objet. Avant la journée de préparation, cela me semblait complexe et rien que de l’imaginer tout prenait des proportions énormes. Et en fait, j’ai découvert que la spatialisation simplifiait les choses et apportait beaucoup de logique. Ça s’est passé avec une simplicité et un naturel assez désarmants et je dois dire, délicieux. J’ai pris un énorme plaisir à travailler pendant ces dix jours.
SLU : La journée de préparation dont tu parles était indispensable ?
Sylvain Béziat : La journée de prep a été plus qu’importante. Il faut tout repenser. On arrive plus avec son mixage stéréo pour écouter…il faut un multipiste. Cela nous a permis de tout préparer et c’était indispensable.
Séverine Gallou : Oui bien sûr pour appréhender la FletcherMachine que nous ne connaissions pas. En plus, il est possible d’avoir gratuitement une machine virtuelle de 24 entrées vers 12 sorties qui fonctionne sur ton propre ordinateur. Je m’en suis servie pour m’entraîner sur le soft avant d’arriver à Orléans.
J’avais la possibilité de mettre 5 petites enceintes dans mon salon avec une simple carte son, plus un virtual soundcheck via une carte son virtuelle interne Blackhole qui jouait des instruments d’orchestre. J’ai pu prendre en main le logiciel et faire quelques tests audio très intéressants.
SLU : Le choix technique d’un layer spatialisé pour les retours, c’était osé ?
Sylvain Béziat : Quand on m’a proposé les retours en spatialisé, ça a été compliqué dans mon cerveau. Initialement je mixais les retours, mais là avec la Fletcher, ce n’était plus possible. Généralement je reçois un premix de l’orchestre que je mélange avec les retours voix, et avec un iPad je vais sur scène ajuster. En plaçant cette ligne de retour spatialisée, les retours étalent comme la face, qu’importe l’endroit où on se situait, la perception de l’image sonore de l’orchestre était parfaite. On s’est retrouvé avec un son très naturel et une couverture de plateau très homogène Le résultat était déroutant par rapport à des retours latéraux très directifs. J’avais l’impression que l’orchestre était énorme mais sans entendre les enceintes. Les chanteurs n’avaient pas le défaut de proximité des enceintes de retour classiques et c’était très confortable pour eux dans leurs déplacements. J’ai juste gardé sous le coude des enceintes de proximité pour un renfort ponctuel.
Séverine Gallou : Pour entrer dans le domaine du spatialisé, c’est un bon exemple. Les chanteurs d’opéra ont surtout besoin d’un retour orchestre et pas forcément de leur voix car ils développent une bonne puissance. D’habitude je fais des mix orchestre mono dans des enceintes latérales. Mais si passer d’un mix stéréo vers un mono cela reste cohérent, avec un mix spatialisé en point de départ, je me suis demandé comment j’allais faire.
Et en plus nous allons le voir, les traitements que je suis amenée à faire pour un mix spatialisé sont assez différents de ceux d’un mix stéréo, et encore plus d’un mix mono. Donc cela m’inquiétait beaucoup. L’idée de spatialiser les retours a suivi cette analyse et s’est avérée extrêmement efficace. Nous avons utilisé un layer pour les retours qui suivait naturellement le mixage objet, en miroir du mix de face.
SLU : Et pour les chanteurs ?
Séverine Gallou : Les chanteurs ont apprécié cette diffusion cohérente avec la position de l’orchestre. A la différence du latéral, il n’y avait pas d’effet de masque par les figurants sur scène. C’était une importante plus-value pour eux. D’habitude, les retours avec les chanteurs c’est compliqué. Plus fort…moins fort… Un sujet permanent qui revient toujours pendant toute la durée des répétitions.
Après la première journée de calage, c’était parti. Tous les chanteurs ont oublié qu’il y avait des retours. J’ai juste positionné les enceintes de retour dans l’espace de la FletcherMachine. Tout le calcul de mixage dans ces trois lignes d’enceintes était en réalité fait par la Fletcher. Je n’ai pratiquement rien touché et tout était parfait. Nous avions juste deux trois enceintes pour servir des endroits masqués par le décor dans lesquels j’envoyais une simple réduction mono de la Fletcher, idem dans d’autres enceintes pour les loges et en backstage.
Les 64 objets de la Fletcher sont utilisés entre les voix, chœurs et orchestre.
SLU : C’est ton premier mix objets ?
Séverine Gallou : C’est la première fois que je mixais objet en spatialisé. Nous avons découvert la FletcherMachine pendant notre journée de préparation. C’était assez utile car, au début, je pensais que j’allais gérer dans les objets des groupes d’instruments, par exemple violon 1, violon 2. Mais en comparant entre la spatialisation d’un groupe d’instruments stéréo et celle d’un objet par instrument, je me suis rendu compte que c’était le jour et la nuit. Avec un groupe stéréo on refait une sommation à la noix qu’on envoie dans la spatialisation ce qui n’est plus le cas avec un objet pour chaque micro. J’ai donc revu toutes mes idées préconçues et j’ai envoyé toutes mes sources micro en sortie directe dans des objets dédiés.
SLU : La prise en main était rapide ?
Séverine Gallou : Plutôt oui. La question était comment je place mes objets pour commencer. Je les ai placés visuellement, dans leur position réelle dans l’orchestre et ensuite j’ai affiné à l’écoute. Je suis intimement persuadée que le nerf de la guerre est d’avoir un système bien calé qui permet, une fois l’objet dans la machine, de restituer très naturellement un son s’il est placé au bon endroit. Surtout qu’ici, nous avons la source directe de l’orchestre qui venait se cumuler.
Sylvain Béziat : J’avais choisi une CL5 parce que j’étais un peu inquiet d’exploiter un système que je ne maitrisais pas. Avec cette console que je connais par cœur, j’étais tranquille. Je voulais assurer cet aspect pour me concentrer pleinement sur la découverte du spatialisé.
La visualisation de l’impact d’un objet, ici pour la voix de Tosca, dans les différentes enceintes. On voit aussi qu’elle n’est pas dans les retours.
Maintenant, j’avoue que pour l’année prochaine, j’aimerais évoluer vers une surface qui me permette d’avoir directement la main sur les objets. Bien que l’écran déporté soit indispensable pour contrôler les positions et les mouvements en temps réel, je m’y suis fait très vite.
J’ai trouvé génial la visualisation de l’impact d’un objet dans les différentes enceintes. C’est un point très important qui rassure et qui montre exactement ce qui se passe dans la diffusion. On comprend très vite et on peut éviter de mauvaises surprises quand on déplace un objet.
SLU : Comment se sont passées les répétitions ?
Séverine Gallou : Nous avions plusieurs répétitions pour l’artistique et la mise en scène. Quand elles commencent, nous devons être prêts à la technique son. Quand l’orchestre arrive, il commence directement avec les chanteurs. Donc je suis déjà censée envoyer du son d’orchestre sur scène. J’ai pu négocier une demi-heure d’orchestre seul avant l’arrivée des chanteurs et ça a suffi. Les objets étaient prêts, nous les avions programmés en avance et j’ai pu envoyer du son même plus rapidement qu’avec un gauche/droite traditionnel.
SLU : Comment as-tu géré les différentes zones d’audience ?
Séverine Gallou : Avec les layers de la FletcherMachine. Nous avions le layer de face pour les arrays en frontal, le layer de sub positionné au même endroit, et puis trois layers de 4 petites enceintes, un pour chaque carré de chaises pour leur redonner une spatialisation individuelle.
Comme ces enceintes sont dans la FletcherMachine à leur position géographique, il n’y a pas du tout la même chose dans chacun de ces layers. Mais je pouvais choisir pour chaque objet dans quel layer je l’envoyais. Je suis allée écouter chaque parterre en n’ayant rien dans les fronts et j’ai juste ajouté les objets des instruments qui manquaient. C’était très transparent comme méthode.
Par exemple, pour le carré de cour, je renvoyais plus de harpe et de violons. Dans le carré jardin, un peu plus de bois ou de bassons. J’ai vraiment fait à la carte pour chaque parterre. Au centre il n’y a pratiquement rien car l’orchestre est naturellement équilibré acoustiquement. Bien sûr Sylvain y envoyait toutes les voix des chanteurs pour ramener de la présence et de l’intelligibilité.
SLU : Malgré la proximité du public, ça fonctionnait ?
Séverine Gallou : J’ai adopté cette manière de faire uniquement parce que le public est fixe et ne bouge pas. Nous avions 1m50 entre les front fills et le premier rang. Le public se trouve donc dans la configuration exigée par ce principe de spatialisation, d’être dans la couverture de trois enceintes minimum.
Séverine Gallou : Le système principal ne couvrait que les gradins et c’était une bonne chose. Si nous avions fait le choix d’aller jusqu’au parterre avec des arrays placés aussi haut, nous aurions eu l’impression d’un son venant du toit.
SLU : Les subwoofers sont spatialisés avec la FletcherMachine ?
Séverine Gallou : Le spectre descend quand même avec les contrebasses, les timbales, etc… Ce que je n’aime pas en classique ce sont les subs posés car on a un effet de sol qui n’est pas désiré. Ici comme j’avais un layer séparé, je pouvais choisir les objets que j’envoyais dans les subs. J’ai beaucoup apprécié l’absence de point central. Le sub étant intégré à la source sonore, les graves de chacun des instruments sortaient bien à leur position dans la spatialisation. On peut dire que les subs sont ainsi spatialisés. Pour du classique c’est très beau et très naturel. Le fait que les arrays couvraient tout le spectre avec une cohérence spatiale, était un vrai plus.
Séverine Gallou : Nous avons toujours besoin de ça pour l’enregistrement de vidéos. J’ai pu choisir ce que je mettais dedans. J’ai donc fourni l’orchestre en stéréo et deux stems, un pour les voix lead et un pour les chœurs. J’ai été étonnée de la qualité des downmix mono ou stéréo de la Fletcher.
Vue globale des objets de l’orchestre uniquement, les voix et chœurs sont masqués.
SLU : Comment avez-vous géré le placement des objets pour l’orchestre ?
Séverine Gallou : Je me suis aperçue très vite que j’avais vu trop grand en ouverture dans le placement des objets. En définitive ma harpe était complètement dans l‘array de jardin, elle sortait des enceintes et ne donnait pas l’impression d’arriver physiquement de là où elle était.
J’ai dû revoir l’échelle et les proportions pour resserrer un peu l’image spatiale de l’orchestre. Pour me donner des limites, je suis allé aux extrémités et j’ai écouté les instruments à l’aveugle. Je pointais du doigt ou je les entendais et quand je rouvrais les yeux si ce n’était pas bon, je corrigeais dans la Fletcher pour qu’on ait toujours l’impression d’entendre les instruments d’où ils viennent et ainsi oublier qu’on avait une sonorisation.
Sylvain Béziat : Les voix partaient dans tous les layers. En revanche dans les retours ce n’était pas systématique.
SLU : Et les déplacements d’objets ?
Séverine Gallou : Pour moi il n’y avait pas de raisons de faire de mouvements sur un orchestre statique, cependant pour les voix, cela avait tout son sens, n’est-ce pas Sylvain ?
Sylvain Béziat : Bien sûr ! A la première répétition, j’ai gardé, comme en stéréo, les voix au centre et ouvert un peu les chœurs. Mais très rapidement je me suis dit que j’allais beaucoup plus jouer. J’ai suivi les voix. Sur La Tosca c’est assez tranquille. J’ai pu le gérer manuellement, sans l’aide de trackers. J’ai trouvé une façon de déplacer les objets qui rend le mouvement très naturel. Beaucoup de personnes du public ont remarqué que l’image sonore suivait le chanteur. Elles ont apprécié ce raccord avec le visuel au contraire d’une voix qui reste au centre. Il faut connaître l’œuvre et suivre la mise en scène. Comme je ne pouvais bouger qu’un seul objet sur l’écran, je privilégiais certains mouvements à d’autres et comme cela attirait l’oreille et l’attention du public, cela fonctionnait très bien.
J’envoyais depuis la CL5 vers la Fletcher une commande MIDI pour rappeler des mémoires. J’en ai fait beaucoup moins que d’habitude. Juste sur des passages spécifiques pour raccrocher un objet sonore. Comme je déplaçais les objets en temps réel, j’évitais ainsi des écarts de positions entre des rappels de mémoire et la position courante. L’idée est de garder plus la main sur la Fletcher. Mais comme on a travaillé à deux sur la même machine, discipline et communication étaient de rigueur.
Une seule réverbération utilisée, celle de la FletcherMachine.
SLU : As-tu utilisé des processeurs de réverbération ?
Séverine Gallou : La seule réverbération que nous avons utilisée est celle de la FletcherMachine. Elle fonctionne très bien, très facilement configurable et hyper naturelle. Sur un orchestre en général je ne mets qu’une seule réverbe et là je pouvais la doser par objet comme j’avais envie.
Un peu plus sur certains instruments comme la harpe et aussi en fonction de la proximité de la captation. Pour de l’Opéra, on reste sur un algorithme de hall, ce qui est naturel. En plus dans la Fletcher il y a une barre grise qui nous permet de visualiser son mur de réflexion. On peut facilement adapter la réverbe en bougeant ce mur virtuel.
Sylvain Béziat : J’utilise normalement une Bricasti. Mais ici, je trouvais absurde d’avoir une Réverbe stéréo dans la spatialisation. J’ai donc aussi utilisé celle de la Fletcher sur les voix. Je l’ai trouvée vraiment très bien. Aucune frustration. C’est devenu très simple : on envoie la reverb, on la rallonge un peu et c’est fait. Le kit est naturel et on se retrouve dans un Zenith qui est bien plus joli. Bien sûr, dès que le public arrive, il en manque. On réajuste et le tour est joué.
SLU : Quelles sont les fonctions de la FletcherMachine que tu as apprécié ?
Sylvain Béziat : Je n’ai rien à dire de négatif sur ce logiciel. Aucun manque. Et nous avons eu de la chance… Sylvain Thévenard, l’un des développeurs de la Fletcher, est venu à notre journée de répétition. J’avais envie de quelques petites modifications et il nous a développé quelques demandes sur place. Nous avons vraiment été très bien accompagnés. L’interface permet une visualisation de ce qui est important. C’est une belle réussite en termes d’interface utilisateur.
La gestion d’un objet. Sa contribution dans chacune des enceintes est illustrée par la taille du disque. On voit que celui-ci n’est ni envoyé dans les subs ni dans les fronts jardin et centre.
Séverine Gallou : J’ai trouvé le logiciel très intuitif et très sobre. Le travail avec les objets est très bien pensé. Le fait de pouvoir grouper des objets ensemble est très pratique pour les violons par exemple. On peut ainsi déplacer des groupes d’objets mais aussi des éléments dans le groupe très facilement.
Sans oublier la possibilité de choisir le mode opératoire par objet ou par layer, soit la machine gère un délai, un minimum délai ou pas de délai. Nous avons utilisé pour être très clair que le minimum délai. Mais je me dis qu’à un moment donné, il peut être nécessaire de pouvoir choisir. Peut-être pour les voix ?
Sylvain Béziat : On est resté en minimum délai mais j’ai un peu triché. Je me suis servi de la visualisation du logiciel pour gérer la profondeur des sources. En respectant la position des chanteurs par rapport au plan d’enceintes, je trouvais que mon déplacement était plus maladroit. En les éloignant du plan d’enceintes, les déplacements latéraux étaient plus fluides. On augmente ainsi leur diffusion dans l’ensemble des enceintes et on évite le détimbrage. Il est aussi important de sélectionner les objets pour les déplacer en absence de modulation, pour éviter tout type d’interférences. Dans ces opéras on a souvent un narrateur. A chaque fois qu’il parlait, je rappelais une mémoire qui le plaçait plus proche de mon plan d’enceintes, ce qui permettait de mettre sa voix vraiment devant celle des chanteurs avec encore plus de présence pour les spectateurs. Les chanteurs étaient mixés dans la musique et le narrateur devant.
SLU : Au niveau des délais, tu n’as pas tout géré avec la spatialisation ?
Séverine Gallou : Pas complètement. J’ai eu des toms en off avec un chef d’orchestre qui me disait de ne pas les mettre dans la diff. Mais avec un Zenith plein, ça ne marche pas. Surtout pour la personne au fond du gradin ! J’ai mis un micro dessus et j’ai fait un objet hyper loin. Pour ça je n’ai pas utilisé le full délai de l’objet mais j’ai mis des délais dans ma console. J’ai d’ailleurs aussi délayé tout l’orchestre en mesurant au télémètre par rapport au point zéro de la ligne frontale du chef et des premiers violons. J’aurais pu le faire dans la Fletcher, mais dans la console, je pouvais me faire un on/off pour vérifier si cela apportait quelque chose. Ce n’est pas si évident de savoir si cela va être bien avec les différentes interactions entre les micros. Même ici, avec la spatialisation, ça a super bien marché. Avec le dernier rang comme les clarinettes à 6 m, on regagnait de la précision et de la clarté sur l’orchestre.
SLU : Tu as un peu détourné le système de spatialisation en fonction de ce que tu voulais entendre ?
Séverine Gallou : En réalité, nous avons déjà du délai de latence dans nos signaux entre console, process et convertisseurs. J’ai fait un vrai point zéro sur mon premier rang, les enceintes étant juste au-dessus. Dans la Fletcher, j’aurai dû mettre mes premiers objets sonores sur cette même ligne. Sauf que cela veut dire qu’un instrument à l’extrême jardin ne serait sorti pratiquement que dans les enceintes jardin, et cela me gênait. Pour étaler ma spatialisation j’ai reculé virtuellement les objets par rapport aux enceintes. On perd un peu en localisation mais on gagne en spatialisé pour les spectateurs qui sont sur les côtés, et ne bénéficient pas du champ des 5 arrays.
SLU : La spatialisation a changé ta façon de mixer ?
Séverine Gallou : Je me suis rendu compte très vite, et c’est génial, que je ne faisais plus de traitement pour des compromis mais pour de l’esthétique. J’ai pu tout ouvrir avec juste des coupes-bas et la plupart des objets sonores ne se masquaient pas les uns les autres. On sent vraiment la différence entre sommation électrique dans un bus stéréo et la sommation acoustique qui résulte de la spatialisation. J’ai fait beaucoup moins d’eq et en dynamique, où j’utilise juste des compresseurs sur des instruments problématiques, je n’ai ici eu besoin de rien. J’ai fait des égalisations pour tailler les fréquences un peu sensibles ou atténuer des reprises d’instruments non désirés comme sur les violoncelles où je coupe un peu l’aigu pour atténuer la reprise des percussions derrière eux. A un moment donné, nous avions un quatuor de violoncelles qui jouait tout seul. Je relâchais mon shelf juste pour ce moment et c’était parfait. En spatialisé, on n’a plus aucun problème de sommation, donc beaucoup moins de traitement. C’est beaucoup plus naturel avec moins de perte et un rendu impressionnant.
Sylvain Béziat : J’ai laissé vivre les voix naturellement. Le son est tellement beau et naturel que j’ai juste mis un compresseur sur une voix pour ne pas me faire surprendre sur une entrée. On a une impression de puissance qu’on n’a pas sur la stéréo. Dans ma console, je m’étais préparé comme d’habitude, avec mes eqs, mes compresseurs multibandes, pour finalement me rendre compte que je n’en avais plus l’utilité. Juste des coupe-bas classiques pour éviter des fréquences inutiles. Les voix étaient beaucoup plus vives, avec une belle puissance. Je n’ai pas ressenti le besoin de tenir leur dynamique. J’ai laissé les chanteurs se poser naturellement. Si pendant les répétitions, quand ils marquent, c’est un peu dérangeant comme d’habitude, pas d’affolement… Quand ils revenaient dans la dynamique de l’orchestre, je n’avais plus rien à faire et je pouvais me concentrer pleinement sur les objets de la Fletcher pour les suivre au plateau.
SLU : Les timbres des instruments sont mieux respectés ?
Séverine Gallou : Par rapport à de la stéréo c’est flagrant. J’ai senti tout de suite que les timbres ne nécessitaient aucune correction. On ne se bat contre aucun effet de sommation perturbant ou autres effets de masque.
Sylvain Béziat : Les timbres de voix étaient parfaitement respectés. J’utilise des DPA 4060 ou 4061 en fonction du chanteur. Généralement je corrige un peu. Ici, pas besoin. Et hop, au suivant. Cela m’a plus bluffé sur les micros chœurs avec un souffle inexistant, une reprise des retours beaucoup plus saine et un recul du Larsen impressionnant… il fallait vraiment aller le chercher.
KM 184
Ce qui m’a encore plus étonné, c’était ma rangée de KM184 que je mets au sol au nez de scène. Ici, quand je les ouvrais pour reprendre tous les chœurs et un soliste, ça fonctionnait mieux qu’à l’accoutumée. Je pouvais faire ressortir le soliste en poussant son micro de proximité, mais beaucoup moins que d’habitude. Le mélange avec les autres micros chœurs suspendus, des DPA 4011, se faisait également avec un naturel étonnant.
SLU : Et par rapport à la dynamique générale qui est importante dans un opéra ?
Séverine Gallou : On équilibre l’orchestre une fois pour toutes. Quelle que soit la dynamique de jeu, on n’a pas besoin de corriger les instruments. La diffusion suit la dynamique de l’orchestre. S’il est équilibré dans la composition et dans la direction, nous nous retrouvons dans la simple situation d’amplifier ce qui se passe, en totale transparence. C’est exactement ce que nous cherchons en musique classique.
Sylvain Béziat : Tout est bien respecté. On oublie vraiment le système. On n’a surtout pas l’oreille qui tend vers les enceintes. L’image est rendue correctement y compris pendant les pianissimi. Cela peut être déroutant mais dans la vraie acoustique, un opéra qui joue pianissimo, il faut aller le chercher. Ici c’est pareil. Dans les fortissimi, l’orchestre devient énorme mais sans agressivité dans les enceintes. Cela fonctionnait très bien, y compris dans les front fill où le mix n’était pas aussi complet que dans la face, pour raccrocher au son acoustique direct de l’orchestre, ça fonctionnait aussi très bien. Donc absolument rien à faire … C’est terrassant !
SLU : Le travail de mixage s’avère plus simple ?
Séverine Gallou : Oui. Comme je cherche vraiment à être fidèle à l’orchestre, finalement ça simplifie mon travail. C’est beaucoup plus facile d’obtenir un orchestre équilibré, J’ai vraiment été bluffé par la dynamique. J’avais entre 10 et 12 db de marge sur mon fader de master avant la première accroche, ce qui ne m’arrive jamais en classique avec tous les micros ouverts. Même si j’avais déjà de la marge par la configuration des enceintes devant l’orchestre et orientées vers les gradins, j’ai bien senti que ce n’était pas que ça. C’est aussi le fait que la sommation est différente.
Sylvain Béziat : La première journée est souvent désagréable car on n’a pas le temps de tout équilibrer et les chanteurs sont souvent mécontents. Complexe à jouer humainement. Ici avec la spatialisation, pas du tout. J’obtenais des jolies voix immédiatement. La dynamique ne les écrasait pas. Cela illustre bien le fonctionnement naturel sans déployer de gros efforts. On peut sans doute aller plus loin sur la spatialisation, mais de but en blanc, ça fonctionnait très bien.
SLU : Vous aviez plus de liberté ?
Séverine Gallou : Oui. Je me suis permis d’en rajouter en dynamique pour mettre un peu plus d’emphase sur le côté dramatique des fins de tableaux ou des fins d’actes. Là, je pouvais pousser au master, (pour moi le master c’est un dca dans lequel j’ai tout dedans). Je fais des dca par pupitres, bien sur toutes mes sorties directes sont post traitement et post fader. Soutenir encore plus l’instant pour avoir un son d’orchestre plus cinéma.
On joue aussi en Zenith et on est face à un public de tous horizons, donc on a des événements qui sortent du classicisme, jusque dans la mise en scène, ce qui nous permet de les accompagner. Quand on était en stéréo, je reprenais les voix dans la console et je faisais l’équilibre voix / orchestre. Ici ce n’est plus possible car tout part dans les objets de la Fletcher. Avec ce dca je peux rattraper l’équilibre si nécessaire.
Sylvain Béziat : Je n’avais en réalité plus besoin de garder la main sur le fader. J’ai beaucoup plus eu l’impression de faire de la musique que de faire du son. C’est une nouvelle façon d’appréhender un mix. Ça me rappelle le début des consoles numériques. Réapprendre à faire. Mais là, c’est vraiment une très grande avancée.
SLU : Est- ce que la spatialisation améliore le sort de certains instruments ?
Séverine Gallou : Effectivement, tous les instruments qui sont dans le grave bénéficient d’une meilleure présence. J’ai eu moins besoin de couper le bas pour éviter du rumble et ainsi je perdais moins leur rondeur. Le timbre est plus respecté et ça facilite la vie. On dissocie mieux les contrebasses, violoncelles et bassons dans cette partie du spectre compliqué à gérer en stéréo. Là on se retrouve sans sommation électrique et on évite des problèmes de phase d’où de plus jolis timbres dans le grave.
Sylvain Béziat : Les voix se détachent naturellement. De même pour la prise de chœurs où j’utilisais une bardée de KM184 en bord de scène. Et bien là, avec la FletcherMachine, j’avais l’impression d’avoir un autre micro. Aucun problème de phase. Comme nous n’avions que 64 objets possibles en tout, j’ai été obligé de faire des groupes sur les chœurs avec un max de 6 objets. J’ai aussi respecté le placement visuel pour eux. Ça serait génial d’avoir un objet par micro.
SLU : On pourrait alors choisir d’autres micros, changer les habitudes ?
Séverine Gallou : Oui, surtout en choix de directivité. J’ai tendance a mettre des hypercardio pour ne pas avoir trop de bazar sur les violoncelles par exemple, mais c’est plutôt medium. En spatialisé, j’ai plus envie de passer sur du cardio qui va me redonner plus de chaleur dans le bas parce que je sais que la sommation avec les voisins ne sera pas destructive. Et mettre plus de larges membranes serait aussi moins pénalisant qu’en stéréo. Cela donne des idées quand on a plus de marge.
Sylvain Béziat : Quand on fait un choix de micro, c’est pour avoir un certain résultat et souvent palier à des problèmes de prise de son. Ici, on n’a tellement pas de problème de phase ni de compromis de prise de son à résoudre, qu’on est amené à revoir nos pratiques habituelles et utiliser de meilleurs micros dans certains cas.
SLU : Le travail avec le directeur artistique est simplifié ?
Séverine Gallou : Le chef se rend compte qu’il y a moins de problèmes d’accroche quand on fait les répétitions. Et surtout, comme nous avions un virtual soundcheck, nous avons pu lui faire écouter le rendu. Il en était bluffé, les larmes aux yeux. Il s’est déplacé de jardin à cour, sur tous les gradins. Nous ne pouvions pas lui rendre compte du parterre car pas d’orchestre en live. Il était épaté, très ému et le premier à dire : on ne peut pas revenir en arrière.
Sylvain Béziat : A la première journée de répétition, on n’a jamais eu un résultat comme ça sans balance. En montant les faders, on avait immédiatement quelque chose d’exploitable, dans la face et les retours. A partir de là on a plus passé du temps à faire de la musique que de régler des problèmes de son. Je n’avais pas l’impression de faire des compromis. Avec une approche pleine de bon sens, ça fonctionne. Quand Clément Joubert, chef d’orchestre et porteur du projet, vient te voir et te dit que c’est génial, tu lui réponds simplement que tu reproduis juste ce qu’il fait.
SLU : Et le public ? A-t-il senti cette différence ?
Séverine Gallou : Je pense qu’une grande partie des spectateurs ont dû avoir l’impression que ce n’était pas sonorisé. Quelques-uns sont venus nous féliciter, ce qui est généralement très rare. En revanche, nous n’avons eu aucune remarque négative, ce qui est encore plus rare. Ceux qui sont venus nous voir étaient souvent des musiciens, pour nous dire qu’ils n’avaient jamais entendu un son comme ça. Évidemment, idem pour les musiciens de l’orchestre lors du virtual soundcheck. Que des bons échos, cela n’arrive jamais à ce point. C’est la première fois que j’atteins le but recherché qui est d’oublier que le concert est sonorisé et c’est vraiment grâce à ce système de spatialisation.
Sylvain Béziat : Intérieurement, je n’ai jamais été aussi fier de moi qu’après cette représentation. C’est vraiment une tuerie. La satisfaction ne vient pas vraiment de mon boulot mais de ce système qui est bluffant et nous permet d’être avec les artistes, sans aucun compromis à faire techniquement.
SLU : Nous arrivons aux termes de cette intéressante conversation. Que pourriez-vous ajouter pour conclure ?
Séverine Gallou : J’ai pris tellement de plaisir et une vraie claque sur cette représentation que ça valait le coup d’en parler. J’avais beaucoup de choses à dire et je trouve que la FletcherMachine le mérite. Entre le résultat obtenu et la manière de l’utiliser, l’outil est indéniablement séduisant et efficace.
Sylvain Béziat : La spatialisation nous permet de faire accepter une sonorisation même au directeur d’orchestre le plus récalcitrant. La musique est vraiment amplifiée, elle est plus grande à tous niveaux. Avant avec la stéréo on grossissait, et dans “grossissait”, j’entends bien le terme grossier. Là non ! C’est juste terrassant. Quand on revient le lendemain sur un système traditionnel, on a un peu la gueule de bois. Ce concert pour moi est le concert de l’année et j’ai ressenti un plaisir de mixer inconnu jusqu’à présent.
La cerise sur le gâteau. Promis, une seule !
Après ce long article, merci de l’avoir lu jusqu’à la fin, je crois qu’il n’est pas nécessaire d’ajouter quoi que ce soit au crédit de l’intérêt d’une sonorisation spatialisée pour une représentation d’un orchestre acoustique. Ce sont les ingés qui en parlent le mieux… et quand ils sont si heureux de faire leur métier, les interviewer est autant un véritable bonheur que celui d’écouter le résultat sonore de leur mixage. Rendez-vous à la prochaine représentation de la Fabrique Opéra, en spatialisé bien sûr.
L’artiste de la lumière Eloi Maduell de Playmodes Studio a utilisé 288 tubes Astera Titan pour réaliser sa spectaculaire installation lumineuse immersive Beyond lors du LUMA Projection Arts Festival 2023 qui s’est tenu à Binghamton, dans l’État de New York.
Les luminaires ont été fournis par Wireless Film Lights de Hanovre, Massachusetts, un pionnier de l’éclairage sans fil et un sponsor de LUMA 2023, qui a été conçu et organisé par les cofondateurs, Joshua Bernard et Tice Lerner.
Depuis 2015, LUMA est une jonction entre l’art et la technologie, présentant des œuvres d’art d’éclairage et de projection à grande échelle avant-gardistes et amusantes dans un environnement urbain pop-up, un événement annuel populaire, attirant des dizaines de milliers de visiteurs. Beyond était l’une des sept œuvres présentées cette année. C’est la seule qui n’ait pas fait appel à un bâtiment préexistant et à un système de projection. Au lieu de cela, l’expérience « voyager sans bouger » qui juxtapose la lumière et l’obscurité a été construite de A à Z dans son propre lieu de 34 m de long et 4 mètres de large, construit à partir d’échafaudages et comportant 32 arches de lumière.
Chacune de ces arches était équipée de 9 tubes Titan
Eloi et Playmodes ont été invités à revenir à LUMA après le succès de leur œuvre « Horizon » en 2022. Beyond a été commandée pour la première fois pour le festival Signal 2017 à Prague, où elle était située sur la célèbre place de l’ancien hôtel de ville, et elle a été reproduite dans plusieurs autres pays depuis.
L’architecture géométrique de Beyond transforme l’espace bâti en un conteneur pour le langage abstrait de la lumière et du son. La construction du long tunnel rend les points de fuite de l’éclairage visibles à travers les 32 arches, renforçant les effets de profondeur et une perception de la dimension par le paysage sonore qui est entendu à travers un groupe de haut-parleurs le long du tunnel.
Trois tubes Titan ont été installés de chaque côté des arches, et trois au sommet. Ils ont été câblés pour assurer une synchronisation parfaite, et cette adaptabilité des appareils a été essentielle pour obtenir l’impact créatif souhaité. L’un des côtés du tunnel était drapé d’un écran BP (rétroprojection) diffusant des lumières de PARs installés derrière l’écran et programmés pour pulser à l’unisson avec les tubes Titan et l’ambiance sonore.
Cette dernière, également composée par Playmodes, faisait partie intégrante de la pièce jouant dans 16 enceintes acoustiques et 4 subs, créant les vagues de lumière et de son qui ont transporté les gens à travers leur propre expérience spatiale et métaphysique.
Les itérations précédentes de Beyond avaient utilisé des tubes LED personnalisés conçus par Playmodes, mais pour diverses raisons, il n’a pas été possible de les faire venir aux États-Unis pour cette occasion. Heureusement, Wireless Film Lights a pu trouver une solution en fournissant les grandes quantités de luminaires nécessaires.
C’était la première fois qu’ils utilisaient des produits Astera, même s’ils connaissaient la marque. « La reproduction des couleurs est étonnante et la luminosité impressionnante », a commenté Eloi, manifestement ravi des résultats obtenus avec les Titan. Il les a décrits comme des « super lumières » capables de reproduire avec beauté et élégance les effets nécessaires pour dynamiser l’œuvre d’art.
Greg Hodges, président de Wireless Film Lights, a expliqué que l’entreprise avait vraiment apprécié de pouvoir contribuer à cette « fantastique expression artistique ». Les datas des tubes Titan sur chaque arche individuelle ont été transmises à une boîte d’alimentation connectée par sACN et un switch réseau au logiciel de contrôle propriétaire de Playmodes qui s’est interfacé avec la piste audio, en Dante vers les haut-parleurs et les subs le long du tunnel. L’installation a été supervisée techniquement sur place pour le festival LUMA par Alan Wang. Le festival LUMA s’est développé organiquement, passant d’un petit événement expérimental à un phénomène d’art lumineux très respecté, tout en restant fidèle à ses racines et aux visions du collectif de personnes passionnées qui l’ont lancé.
Pour Greg Hodges : « Soutenir des initiatives artistiques telles que le LUMA Festival correspond parfaitement à nos valeurs fondamentales, qui consistent à repousser les limites du possible en matière d’éclairage et de divertissement. Cela nous permet de contribuer à l’enrichissement culturel de notre communauté tout en mettant en valeur l’incroyable potentiel des produits LED d’Astera dans l’amélioration des expressions artistiques. L’entreprise croit fermement que l’art a le pouvoir d’ouvrir de nouveaux horizons à quiconque. »
Wireless Film Lights dispose d’un vaste stock Astera, soit plusieurs milliers de luminaires, et est l’un des plus grands fournisseurs de matériel de production événementielle et cinématographique d’Astera aux États-Unis.
Hertzainak, l’emblématique groupe de rock basque, s’est récemment reformé pour un concert très attendu. Le groupe, connu pour mélanger la provocation du punk avec les rythmes du reggae et du ska, est monté sur scène devant une foule de 30 000 fans pour deux concerts, s’appuyant sur un line-array RCF TT+ GTX 12 comme système audio principal. L’événement a eu lieu dans le Bizkaia Arena, qui fait partie du complexe Exhibition Fair, considéré comme l’un des plus grands pavillons polyvalents d’Espagne.
Unai Mimenza.
« Il s’agit d’un concert spécial avec un groupe très connu dans la région, réuni 30 ans après sa séparation », a déclaré Unai Mimenza, l’ingénieur du son de Hertzainak. « J’avais l’habitude d’écouter ce groupe lorsque j’étais adolescent, c’est donc un événement spécial pour moi.
Nous avons donné trois concerts, les deux premiers soirs au BEC arena. Je n’avais jamais fait de son ici, mais je savais que l’acoustique n’était pas très bonne. J’ai pourtant vu ACDC et Paul Simon ici, et ils ont tous les deux eu un très bon son », poursuit Mimenza.
« Ma principale préoccupation est l’acoustique de l’arène. Je savais que j’allais avoir avec la HD96 Midas une belle console, et aussi une excellente sonorisation. J’ai déjà travaillé avec des systèmes RCF, mais probablement pas dans un format aussi grand et particulier.
Vus côté scène et par l’arrière, les deux lignes de GXT 12 faisant face au public.
L’installation a été conçue par Sonort et la production technique a été supervisée par Lucio Boiardi Serri, spécialiste produit et ingénieur application chez RCF. Ce dernier s’est déplacé d’Italie jusqu’à l’arène pour assurer le bon fonctionnement du système son pendant l’événement. La scène comportait un gauche/droite et un outfill, accompagnés du front fill, sans délais.
Lucio Boiardi Serri, un grand spécialiste des produits et de l’audio.
Le système de principal est composé de 18 + 18 modules line array passifs GTX 12, tandis que les side-fills comprennent 2 clusters de dix line arrays actifs HDL 30-A chacun, le front-fill comprend quatre TT 1-A à l’avant de la scène, et deux TT 22-A MK2 sur les côtés des murs LED. Un grand nombre de TT 45-CXA sont déployés comme wedges et deux clusters de deux colonnes TTL 6-A comme somme sides.
« Le GTX c’est du lourd » continue Mimenza, « L’étendue de la couverture est probablement l’aspect le plus impressionnant de l’installation. L’arène est grande et j’ai d’abord pensé à déployer des délais. RCF a suggéré de ne pas le faire, afin qu’il n’y ait qu’une seule source sonore et que l’acoustique s’en trouve améliorée.
Le design du line array et des subs est impressionnante, et la couverture très homogène. Certains endroits de l’arène sont architecturalement très difficiles à couvrir en raison des grandes poutres du plafond qui masquent quelques sièges, mais dans l’ensemble, je suis très impressionné ».
Le RCF GTX 12 récemment mis sur le marché s’est déjà distingué lors de plusieurs grands événements en Europe, notamment les concerts du RCF Arena en 2022, qui ont permis de sonoriser un public de plus de 100 000 personnes.
Une ligne de 18 boîtes GTX 12. Du grave en quantité et portant loin.
Chaque module line array comprend huit transducteurs RCF Precision de trois types : deux woofers au néodyme de 12 pouces avec des bobines mobiles de 3,5 pouces, quatre médiums au néodyme de 6 pouces avec des bobines mobiles de 2 pouces, et enfin deux moteurs au néodyme de 3 pouces avec un dôme en pur titane, tous deux rattachés au guide d’ondes propriétaire 4path. « Nous travaillons avec un système hybride car le système principal est passif et toutes les autres boîtes sont actives », dit Lucio Boiardi Serri. « Le système principal est contrôlé par 12 amplis XPS 16K (6 par côté). Un XPS 16K délivre une puissance continue de 16 000 W en quatre sorties de 4 000 W chacune.
Le système est calé, piloté et contrôlé en temps réel à l’aide de notre logiciel réseau RDNet version 4.1. » Chaque XPS alimente 3 modules connectés en parallèle. Les quatre canaux de sortie partent deux pour les woofers,, un pour les quatre médiums et le dernier pour les deux moteurs.
« Nous avons décidé de concevoir un système avec un puissant gauche/droite afin d’éviter les délais », explique Lucio Boiardi Serri. « Le système principal utilise la technologie RCF FiRPHASE, de sorte que la somme des transducteurs est très cohérente, et la puissance des amplificateurs XPS 16K permet d’atteindre la distance entre le nez de scène et les derniers sièges (72 mètres) sans aucun problème.
Posés sur les subs, quatre TT 1-A redonnent vie au haut du spectre aux tous premiers rangs.
Le Bizkaia Arena est un environnement acoustique difficile en raison de son long RT60 (temps de réverbération) et nous avons décidé d’utiliser une source sonore unique, qui sera plus cohérente au lieu d’avoir des délais qui seraient alignés à certains endroits et pas à d’autres. Nous ne voulions pas d’interférences et de réflexions indésirables qui auraient encore détérioré l’intelligibilité dans une grande partie du public.
« Le système principal couvre de 6 mètres du nez de scène jusqu’aux derniers sièges à 11,5 mètres de hauteur à 72 mètres de distance », explique Ricardo Carus, directeur technique de Sonort. « Les outfills (HDL 30-A) couvrent les côtés jusqu’à environ 25 mètres de l’endroit où le système GTX principal prend la scène. Même la design des subs est un grand défi, car la salle est très grande et le plateau doit être aussi propre que possible, car le type de spectacle nécessite plusieurs micros à condensateur pour les cordes et les cuivres, ainsi que pour les différentes voix.
L’équipe technique a décidé de travailler avec 24 SUB 9006-AS (2×18 pouces) disposés en 12 clusters de deux subs chacun, espacés de 1,8 mètres l’un de l’autre pour s’adapter à la distance entre les deux lignes (20 mètres), courbés en arc sub grâce à l’excellente fonction dédiée de RDNet pour élargir la couverture vers les zones latérales de la salle.
Le raccord entre sub et têtes est à 60 Hz, et le point d’alignement des subs est pris à 40 mètres de la scène, environ 12 mètres avant le FOH. Cela a entraîné une légère incohérence au niveau de la régie mais a permis une meilleure distribution des basses fréquences dans la zone de recouvrement pour le reste de l’arène », explique Carus.
24 SUB 9006-AS disposés en 12 clusters composés de deux subs chacun, l’élément supérieur étant orienté vers la scène à des fins cardioïdes.
L’installation des caissons de graves utilise une configuration en gradient, l’élément supérieur de chaque ensemble étant orienté à 180°. « Pour obtenir des basses fréquences très propres sur la scène, nous avons optimisé la réjection pour les zones des cordes et des microphones vocaux », explique Lucio Boiardi Serri.
« Nous avons obtenu ce résultat en mesurant les deux rangées de subs individuellement à ces endroits, afin d’obtenir la même magnitude et la même réponse de phase pour les deux. Nous avons ensuite inversé la polarité de la rangée orientée vers l’arrière. Le résultat était une scène très propre, adaptée à ce type de spectacle. Le SPL moyen (pondéré A) se situait approximativement entre 90 et 108 dBA ». « De plus, la puissance propre du système est remarquable », commente Unai après le concert. « Je suis un ingénieur du son qui considère que de nombreux concerts jouent trop fort, je ne suis pas un fan du volume pour le volume. Je pense que mixer un concert, c’est trouver la bonne pression pour le groupe, le lieu et le public avec lequel vous travaillez.
Dans le cas présent, l’arène était remplie de fans hardcore qui n’avaient pas vu le groupe depuis 30 ans, ou de jeunes qui savaient que c’était la dernière fois qu’ils aller les voir sur scène. J’ai dû y aller un peu fort, plus fort que ce que j’aime habituellement, et je n’étais pas au bout des ressources disponibles ! Le concert a été un énorme succès pour nous, et le son y est pour beaucoup ».
Le rappeur et producteur populaire ИF vient de terminer l’étape américaine de sa tournée mondiale « HOPE », qui a été marquée par une nouvelle conception de l’éclairage et de la production, créée par Chris Denholm (directeur de production et directeur musical) et Clay Joiner (concepteur lumière et programmateur, ainsi qu’opérateur pour l’étape européenne).
Ils travaillent ensemble depuis un certain temps, notamment pour la précédente tournée ИF en 2021, et vantent les avantages d’avoir deux cerveaux, deux imaginations et deux séries d’expériences, à la fois contrastées et convergentes, pour stimuler la dynamique créative. Le kit lumière comprenait notamment une sélection de produits Robe, dont 160 Spikie, 26 BMFL WashBeam et deux BMFL sur deux systèmes RoboSpot en poursuites.
Après des discussions approfondies avec l’artiste et inspirées par le nouvel album sorti en début d’année, Chris et Clay voulaient que le design reflète la simplicité, la sincérité et la puissance de la juxtaposition psychologique classique de la lumière et de l’obscurité, et la façon dont cette lutte peut avoir un impact sur l’état d’esprit de tout un chacun.
Ils ont opté pour une structure en chevrons pour donner de la profondeur à une scène « moderne et méchante » à plusieurs niveaux comprenant une série de contremarches, d’escaliers, quatre élévateurs différents et une avancée de 5 mètres, avec des LED couvrant les décors, ainsi qu’un grand mur de leds.
Avec toutes ces LED, les lasers, la cryogénie et le brouillard qui ajoutent à l’émotion du spectacle, les projecteurs ont été soigneusement positionnés pour maximiser l’impact. Les projecteurs du grill étaient principalement répartis entre les barres LX 1 à 5. La barre LX1 était équipée de 14 BMFL WashBeam et de deux WashBeam BMFL, contrôlés par les RoboSpot, qui se trouvaient au centre.
En l’absence de pont de face, ces projecteurs de poursuite étaient très utilisés pour souligner le style d’éclairage sombre et contrasté si important pour donner le ton à ce spectacle, avec des poursuites conventionnelles utilisées pour remplir et éliminer les ombres. Le chevron en amont de la scène, avec une pointe vers le bas et à l’opposé des LX 1 à 3, a également été chargé de BMFL WashBeam, donnant à Chris et Clay une formidable puissance de feu.
Les LX1, 2 et 3 étaient orientés vers le public et tous chargés d’une double couche de Spikie. Chris a expliqué pourquoi les Spikie étaient un choix judicieux : « En termes de puissance de feu par rapport à l’espace occupé dans le camion, ils sont absolument géniaux car ils permettent de faire entrer beaucoup de lumières dans un espace réduit. »
Les Spikie ont été utilisés pour éclairer l’ensemble de la scène et pour envoyer des faisceaux pulsés et perçants tout autour de la scène et dans la foule, afin d’insuffler de l’énergie et d’entraîner les spectateurs dans l’action. En plus grill, les tours latérales contenaient des lignes verticales de projecteurs wash à led et des barres LED mobiles, des stroboscopes bordaient les structures et l’écran vidéo de 12 m x 6 m jouait un rôle de premier plan dans l’action, composé de modules Roe CB8, de sorte que les « chevrons Spikie » façonnaient la partie supérieure de la scène.
Une scène B pour la première fois sur une tournée de ИF permettait à l’artiste d’être proche de ses fans, ce que tout le monde a apprécié. Elle était éclairée par 8 Spikie de chaque côté, ce qui ajoutait 32 autres de ces lumières percutantes à l’ensemble, ainsi que des barres LED verticales.
« Ici, nous avions besoin de quelque chose qui ait une présence et un impact sérieux, mais qui soit également facile à monter et à démonter », explique Clay. « Les Spikie sont des luminaires brillants à plus d’un titre ». Il apprécie « le système optique qui produit un faisceau magnifiquement homogène. C’est petit, rapide, avec un large zoom, un effet flower et on peut physiquement en insérer des tonnes dans un projet ! »
En positionnant les Spikie sur les chevrons, Chris et lui ont obtenu les « blocs » de lumière dont ils avaient tant besoin pour le design de cette tournée, et ils ont joué un rôle fondamental dans l’accentuation du concept d’obscurité et de lumière.
« Nous voulions que les gens remarquent et ressentent ces blocs de lumière qui s’allument et s’éteignent », note Clay. « Il était vital que la source de lumière traverse tous les autres éléments visuels qui pouvaient être en jeu, comme la vidéo, la fumée, les lasers, etc. » L’agencement des Spikie a également facilité les grands moments et les envolées spectaculaires.
L’éclairage a été programmé sur une console grandMA2, et restitué par Dane Kick pour la partie américaine de la tournée. L’ensemble du kit lumière, vidéo et audio a été fourni par PRG, la scène et les décors par Accurate Staging et les effets spéciaux par Strictly FX. Le défi consistait à optimiser le budget en mettant le plus d’éclairage possible dans le moins d’espace possible pour le transport !
Chris étant un directeur de production polyvalent, Clay et lui ont pu travailler intelligemment dans ce contexte. Grâce à sa modularité et à sa flexibilité, le concept de base – qui permet de réduire l’espace occupé dans les camions – peut être reproduit dans des salles de tailles différentes. Pour Clay, cette adaptabilité a été l’un des aspects les plus agréables de l’évolution de cette tournée, avec les changements de décors et la recherche de détails opérationnels pratiques, comme la manière de les synchroniser et de leur donner un aspect fluide sur scène sans interrompre le flux du spectacle… Tout en laissant suffisamment de temps pour les changements de costumes.
Clay et Chris ont également écrit les traitements pour la vidéo, dont le contenu a été produit par Luke Schoenhals et Chris Schoenman et qui comprenait une session sur fond vert avec ИF, dont les séquences ont été intégrées au montage final. La vidéo, la couleur, la texture de l’éclairage général et la musicalité ont été soigneusement mélangées pour produire une esthétique globale unique dont tous sont fiers.
Chris mentionne que « Voir le public se perdre dans cette atmosphère que nous avons tous contribué à créer chaque soir » est l’un des aspects les plus gratifiants de faire partie de l’équipe talentueuse qui présente cette tournée.
La division Building Technologies de Bosch a le plaisir d’annoncer une étroite collaboration entre l’une de ses grandes marques, Dynacord, et le fabricant de systèmes d’enceintes TWAUDiO, basé à Ludwigsburg, en Allemagne.
TWAUDiO a adopté la série TGX de Dynacord pour la sonorisation live et ceux de la série IPX pour les installations fixes. Ce choix fait suite à des essais méticuleux en interne et sur le terrain par TWAUDiO, au cours desquels les deux séries d’amplificateurs Dynacord ont fait preuve de performances remarquables.
Les séries TGX et IPX sont parmi les plus puissantes du marché, avec une puissance pouvant atteindre un total de 20 000 watts sur un seul amplificateur, et des capacités DSP très poussées, y compris FIR-Drive. Ces amplis multicanaux hautes performances intègrent plusieurs technologies d’amplification propriétaires de Dynacord, telles que ecoRAIL pour une efficacité énergétique optimale ou la correction du facteur de puissance (PFC) contrôlée numériquement pour obtenir une sortie maximale indépendamment des fluctuations du secteur. Conçues et fabriquées en Allemagne, les deux séries sont également dotées de l’architecture de réseau IP OMNEO intégrée, permettant une compatibilité audio Dante totale et un contrôle OCA/AES70.
Fredi Palm, Business Development Manager, Dynacord.
L’esprit de collaboration des deux sociétés souligne leur engagement commun à offrir aux clients un maximum de flexibilité, de services et de performance dans le secteur de l’audio professionnel.
« Notre partenariat avec TWAUDiO réaffirme la réputation de Dynacord en tant que complément idéal d’autres marques d’enceintes », déclare Fredi Palm, directeur du développement commercial de Dynacord. « La décision de TWAUDiO d’adopter nos produits confirme le leadership de Dynacord en matière de technologie d’amplification de pointe. »
Marco Deinl, General Manager, TWAUDiO.
Marco Deinl, directeur général de TWAUDiO, commente : « Faire équipe avec Dynacord s’inscrit parfaitement dans notre mission de recherche de performances audio accrues. Après des semaines d’optimisation approfondie, Tobias Goldmann, notre responsable du support et membre de notre équipe de R&D, a affiné les presets des enceintes afin de maximiser la synergie entre les amplificateurs TGX/IPX et nos enceintes.
L’étape suivante a été la création d’un nouveau rack système 4U préconfiguré pour nos enceintes, comprenant un panneau de connexion TWAUDiO APL7 et un amplificateur TGX10. En outre, un nouveau rack de tournée, intégrant un commutateur DANTE et trois amplificateurs TGX10, est en cours de développement. Ce n’est que le début d’une aventure passionnante que nous avons entamée ensemble ».
Christian Glück, Global Product Manager, Dynacord.
Christian Glück, chef de produit monde chez Dynacord, souligne l’intégration transparente des logiciels. « Nos séries TGX et IPX n’offrent pas seulement une qualité optimale et des performances solides comme le roc – elles sont également complétées par notre logiciel SONICUE Sound System pour une configuration, une visualisation et un contrôle intuitifs.
SONICUE est livré avec une base de données qui comprend des presets pour de nombreuses marques d’enceintes. La dernière mise à jour du logiciel V1.3, qui peut être téléchargée gratuitement, comprend désormais les presets des enceintes pour tous les systèmes TWAUDiO afin de faciliter et d’optimiser le réglage du système son.
Foire en Scène 2023 avec cette année un très beau plateau d’artistes, a été l’occasion d’écouter sur la grande scène de Châlons-en-Champagne deux systèmes actifs et cardioïdes des Espagnols de DAS Audio : LARA et SARA et leurs subs LARA SUB et SARA SUB.
Pour celles et ceux qui ne connaissent pas encore ces deux nouveaux produits et leurs subs respectifs, retrouvez notre article ici et surtout laissons Laurent Delenclos, qui est au son ce que la tomate est à la cuisine italienne, et est surtout le Directeur technique daudio du Groupe CSI, le soin de nous en dire quelques mots.
Bellote, le dresseur de…fronts d’ondes.
SLU : Combien de boîtes as-tu déployé et comment ?
Bellote : Un gauche droite de 12 LARA, le gros système 12” actif et cardioïde, dont dix LARA80 pour le lointain et deux LARA100 en bas avec accroché à coté, 8 LARA SUB toujours par côté. Au sol j’ai créé un petit arc sub pour ne pas faire du mal aux gens avec les SARA SUB, des simples 18” à l’avant et un 15” à l’arrière pour faire tout propre. J’ai enfin exploité 20 SARA, le petit modèle 10” toujours amplifié mais pas cardioïde, en tant que fills sur les côtés, devant, et vers les tribunes VIP.
SLU : C’est une belle surprise de trouver DAS à ce niveau !
Bellote : Ahh oui. Quand tu vois les 8 amplis dans chaque LARA dont deux pour alimenter les 8” qui nettoient l’onde arrière, les trois 18” dans LARA SUB, un à l’arrière et deux à l’avant, avec trois amplis de 1 200 W RMS pour les animer, c’est bien. Tout le filtrage est en FIR, les boîtes reçoivent du DANTE backupé par de l’analogique et le transport audio véhicule aussi la télécommande.
Quatre LARA 80 sur leur chariot, prêts à prendre leur envol.
La compensation atmosphérique marche très bien, celle de distance par enceinte aussi. En employant Ease Focus et FIR Maker, après avoir configuré tes angles et ta jauge tu peux récupérer des données que tu envoies dans les enceintes et ça va lisser ton front d’onde. Ça s’appelle DASaim.
Enfin ils sont allés jusqu’à placer des NFC dans chaque boîte ce qui fait qu’elles apparaissent automatiquement et dans le bon ordre dès que tu les mets sous tension. DAS travaille aussi à un procédé qui permettra de comparer les logs de ce que sort chaque haut-parleur avec ce qui est stocké en usine afin de connaître l’état de forme de chaque transducteur et effectuer un entretien préventif quand il commence à sortir de son gabarit.
SLU : Où as-tu écouté pour la première fois le gros système ?
Bellote : J’ai été valider notre choix de jouer en DAS à Foire en Scène directement chez eux à Valence en Espagne. Pour la démo ils ont fait venir un ingé son avec un multi…mais de Ska ! (rires) A part me rendre compte que c’était puissant, je n’ai pas pu trop capter autre chose !
SLU : Ce n’est pas un peu léger en plein air 12 boîtes par côté avec le genre d’artistes que vous avez eu et votre jauge potentielle ?
Bellote : Un peu (sourire) Pour être franc, lors du show de Gims et Dadju, on a eu 14 000 personnes et je me suis retrouvé dans les limiteurs des subs. Cela dit, ça aurait été le cas avec n’importe quel autre système. On était à 100 dBA à la régie placée à 40 mètres du système. J’avais encore de la marge dans les têtes mais quand tu accroches les subs, il en faut un peu plus d’autant que le pied était énorme et on se faisait secouer à chaque coup de grosse caisse. C’était un pied du Géant Vert (Steph, si tu nous écoutes !)
Les 12 têtes en train de monter, il manque encore 4 subs.
SLU : Ca faisait un bruit de carton (rires) ?
Bellote : Ah non pas du tout, ils ne s’en sont pas rendu compte. J’étais en peak limiting, pas en limitation constante et malgré les 32°, tout a marché comme sur des roulettes. Il faut dire qu’à Valence, la chaleur, c’est sérieux ! Je peux en plus suivre les températures dans ALMA, le soft propriétaire de contrôle et monitoring de DAS et tout éventuel problème génère des notifications.
L’affichage d’ALMA qui rassure. Tout est vert. On peut suivre l’état électronique et électro acoustique de chaque boîte.
C’est aussi avec ce logiciel qu’on gère les compensations et cela a été utile puisqu’on a commencé des concerts à 30° pour se retrouver une heure plus tard à 25, autant dire que les « S » vers les 5 kHz se sont réveillés un peu. Il a suffi d’afficher cette température dans ALMA pour que tout rentre dans l’ordre. On devrait avoir bientôt aussi l’indication d’angle boîte par boîte !
La fenêtre des EQ dans ALMA avec bien visibles, les 9 cellules paramétriques et les filtres coupe bas et passe haut.
SLU : Est-ce DAS est réactif ?
Bellote : Justement oui et c’est le charme d’une société qui fait tout en interne à part les amplis. J’ai fait remarquer à un des développeurs de DAS qui est venu à Châlons que 8 groupes d’enceintes c’était trop court. Il a pris des notes et tu imagines la suite. Quelques jours plus tard j’ai eu un message m’informant qu’à la prochaine mise à jour, il y en aurait 256.
SLU : Comment alimentes-tu le système en audio ?
Bellote : Chaque enceinte reçoit du Dante et de l’analogique et bascule de l’un vers l’autre si le flux numérique s’arrête. Depuis le RACK-ARA au pied de la ligne on monte des secteurs qui se pontent sur deux boîtes, de l’analogique et des RJ45. Je fais la distribution avec une matrice NST qui gère le Dante, l’analogique et l’AES/EBU et avec laquelle je sépare les subs de sorte à anticiper cette demande. Pour la redondance j’ai un réseau trunké avec des Gigacore 10 Luminex.
Gâtés les premiers rangs avec ici trois SARA.
SLU : Et en régie ?
Bellote : Je suis resté fidèle à mon BLU-806 BSS qui est dans mon rack de drive, accepte tout type de signal en provenance des consoles et me restitue du Dante. J’ai aussi une station de mesure à 8 micros qui exploite deux modules Tascam.
SLU : C’est efficace la nettoyage arrière de LARA et des deux subs?
Bellote : Ahh oui, très. C’est même perturbant. J’avais prévu des sides, et nombre d’artistes ont demandé que ça joue plus fort que d’habitude car ils ont besoin de niveau sur scène et surtout en extérieur où il n’y a pas de retours de la salle. Je suis étonné, je ne m’attendais pas du tout à retrouver DAS à ce niveau-là. C’est une drôle de surprise, et en ayant mis les mains dedans, je peux te dire que ça marche.
SLU : Ergonomie, puissance, cardio OK, Et le son ?
Bellote : J’aime beaucoup le grave. Je ne me sens pas dépaysé. Il est très tendu comme il faut, propre et beau. Le reste du spectre est tout à fait dans la norme avec ce que font d’autres marques. Il n’y a rien à dire sur la puissance, il n’y a rien à dire sur la puissance, il n’y a rien à dire sur la phase. Ils ont vraiment bien bossé.
Pour tout savoir sur le design de Laurent à Foire en Scène 2023, mais aussi son drive, son arc sub, sa distribution élec, bref, la to-ta-le, cliquez sur l’image ci-dessous. Vous accéderez au pdf complet du Synoptique sonorisation foire en scène 2023 compilé par Cédric Mercier, Chef de produit DAS chez Audiopole. Les deux modules Tascam n’ont pas été employés à cause du manque de ressources dont ils disposent à la fréquence de 96 kHz choisie par Bellote.
SLU : Quels sont les retours des ingés qui ont travaillé à Châlons ?
Bellote : Un peu comme moi, ils ont été étonnés par la qualité et l’efficacité des systèmes. Je n’ai pas eu de critiques négatives. Je dirais presque au contraire !
“ Très bonne surprise avec ce système peu connu dans l’audio pro, avec un contour dans le grave énergique et ferme et une belle projection dans le médium aigu. La linéarité de la phase est un atout lors de l’alignement du système. Système presque flat lors de mon passage et un résultat très satisfaisant.” Arnaud Bonhomme – concert de Jenifer
“ DAS n’a pas à rougir des 3 ou 4 marques qui ont pignon sur frame, loin de là. J’ai réellement été agréablement surpris par l’audio et la dynamique du système. Chose intelligente, chaque enceinte est amplifiée (ça me rappelle une certaine boîte américaine !), ce qui permet une bonne gestion du système.” Ludwig – concert de Kendji Girac
“Je suis très content du système. J’ai retrouvé mon mix et les manips de show étaient cohérentes avec ce que j’avais l’habitude de faire. C’est donc moi qui mixe et non pas le système processé qui sait mieux que moi s’il y a trop de Fender Rhodes ou pas…. Le LARA m’a beaucoup plu, le SARA un peu moins, un peu plus dur et high mid. Sur ce point, je n’ai jamais été client de line array seul pour les fronts, j’ai toujours préféré un point source. Côté sub, c’est précis et ça, c’est très appréciable. C’est sans doute aussi en grande partie grâce à toi Bellote. Voir ce que ça donnerait avec un ingé système un peu moins talentueux et expérimenté…” Jim – concert de Michel Jonasz
“Très bonne impression sur ce nouveau système DAS, les espagnols ont vraiment bien travaillé car la projection est au rendez-vous et largement maitrisée sur la distance. De plus le logiciel a l’air très complet et pleins d’innovations. Merci pour la découverte.” Nicolas Bedene – concert de Patrick Sébastien
“Le haut est très équilibré, le grave à de l’impact, c’est un plaisir de travailler avec. Le système est très, très bien. Le bassiste a adoré car il n’y avait aucune pollution de la façade sur la scène grâce à sa conception entièrement cardioïde (tête et sub). C’était une super expérience !” Jean Yves – concert de Gilbert Montagné
Dans le cadre d’une utilisation professionnelle, les signaux audio mais aussi les signaux DMX doivent souvent être fusionnés par l’intermédiaire d’un boîtier de scène. La série DMXV TrussLink de KLOTZ est spécialement conçue à cet effet.
Le boîtier en aluminium, léger mais extrêmement robuste, est laqué à chaud et comporte une gravure laser résistante à l’abrasion. Il comprend 8 ou 12 canaux de sortie DMX ainsi que des connecteurs multibroches RMP conformes aux normes MIL-C-5015.
Les nouveaux modèles offrent des connecteurs femelles Neutrik® XLR 5p et XLR 3p à câblage parallèle avec des contacts plaqués or. Cela permet de connecter des appareils DMX XLR 5p ou XLR 3p, offre une flexibilité maximale et rend inutiles les câbles adaptateurs DMX.
Une vue de côté du 08XF53MF prêt à rejoindre la structure avec ses quatre œillets.
L’utilisation des boîtiers de scène DMXV peut être assurée tant sur le sol qu’en l’air. Pour ce faire, le boîtier est équipé de pieds en caoutchouc antidérapants, d’un filetage M10 sur le fond et de quatre œillets pour les élingues de sécurité.
Les nouveaux boîtiers de scène TrussLink DMX sont disponibles dans les variantes suivantes :
– DMXV-08XF53MF 08 x XLR 5p||3p F – 2 x RMP 25p M/F – DMXV-12XF53MF 12 x XLR 5p||3p F – 2 x RMP 37p M/F
Nous sommes surement beaucoup dans le domaine professionnel à penser que les interfaces audio miniatures pour microphones ne sont vraiment pas destinées à notre activité, que ce soit par la banalité de leurs performances ou par leur mode d’utilisation plutôt réduit.
Si j’étais donc plutôt perplexe en recevant la nouvelle interface pour micro MVX2U de Shure, je dois convenir qu’après l’avoir rapidement installée, j’ai découvert un produit particulièrement bien pensé. Intégrant un DSP contrôlé par son logiciel MOTIV, elle innove par un mode de réglage automatique étonnamment performant, tout en laissant la main au professionnel.
Le MVX2U avec un sacré client, le SM7B, réputé pour sa sortie anémique mais si jolie.
L’interface MVX2U propose une ergonomie qui s’avère efficace dans de nombreuses situations où le simple enregistrement d’un microphone dynamique ou statique est requis sur un ordinateur avec un minimum de mise en œuvre d’équipements.
À la première prise en main, cette interface micro miniature séduit par l’aspect robuste de son boîtier en métal. Un simple coup d’œil permet de comprendre que nous avons dans ce boîtier de 85 sur 28 mm tout ce qu’il faut pour gérer l’enregistrement d’une source micro sur un ordinateur.
À son extrémité la plus large, nous trouvons une sortie casque pour le monitoring sur un connecteur mini jack 3.5 mm et un connecteur USB-C pour la relier à l’ordinateur. A l’autre extrémité, un connecteur XLR femelle permet l’entrée d’un micro. Si nous pourrions être tentés de connecter directement l’interface au micro, la faible longueur du câble USB-C/USB-C fourni vous en dissuadera rapidement.
Il est donc préférable d’utiliser un cordon XLR pour déporter l’interface du micro en la rapprochant de l’ordinateur et s’affranchir par là même occasion de son niveau de bruit. Un cordon USB-C vers USB type A aurait été cependant plus pratique pour une connexion plus facile et immédiate à tout type d’ordinateur sauf peut-être les Mac qui en disposent depuis quelques années.
La taille des deux vis et du port pour casque 3.5 en disent long sur la miniaturisation du MVX2U et pourtant, il y a bien dedans un préampli, un convertisseur, un DSP, une interface USB, un ampli casque et un microcontrôleur pour piloter le tout !
Une fois rattachée à l’ordinateur, l’interface est reconnue sans aucune installation de pilotes. Elle fonctionne ainsi avec tout type de logiciel et sa sortie casque permettant un monitoring de l’entrée micro mélangée au retour stéréo de l’ordinateur, permet de s’affranchir de tout type de latence.
Pour exploiter l’interface, vous devez installer son logiciel de commande MOTIV, qui vous permettra d’accéder aux nombreux réglages du préampli micro et du DSP intégrés. MOTIV offre une interface sobre et intuitive. A sa première ouverture, l’interface est reconnue, et le logiciel m’invite à mettre à jour son firmware. Un clic et c’est fait. Tellement simple. Ceci est très encourageant !
Une fois l’interface reconnue, le logiciel MOTIV propose deux manières élégantes de gérer l’interface, en mode automatique ou en mode manuel. Les deux s’avèrent très intéressants. Si le professionnel choisira sûrement le mode manuel pour un contrôle total, le mode automatique paraît tout aussi performant avec sa capacité à gérer automatiquement le niveau micro et le réglage des traitements en fonction de la position et des particularités de l’orateur ou du musicien.
Dans ce mode, on choisit si la prise de son est en proximité ou éloignée, si on veut un rendu sombre, naturel ou brillant et si on désire un gain faible, normal ou élevé. Cela fonctionne parfaitement bien. Que ce soit pour une prise de son immédiate, pour pallier le manque de connaissances techniques ou pour supporter un orateur qui ne peut maintenir une position statique, ce mode suffit à caler correctement le gain du micro et à offrir une captation efficace en quelques secondes. Pour terminer, un fader de monitor permet d’ajuster le bon mélange entre le niveau d’écoute du micro et celui du retour de l’ordinateur pour obtenir l’équilibre parfait nécessaire à une bonne séance d’enregistrement. Des boutons de coupure du micro et de mise en service de l’alimentation fantôme complètent les réglages.
Attention, le 48V est en service sur l’interface par défaut quand celle-ci est mise en service. Donc si vous utilisez des microphones qui ne supportent pas une alimentation fantôme, il faut lancer le logiciel avant pour la désactiver… L’inverse dans le firmware lors d’une prochaine mise à jour serait peut-être plus judicieux.
Le mode manuel permet de contrôler l’intégralité des paramètres et c’est là que nous voyons que cette petite interface renferme bien des secrets.
Le préampli dispose d’une belle plage de gain de 60 dB, ce qui permet même l’utilisation de microphones dynamiques peu sensibles, comme le très réputé SM7B. (à noter d’ailleurs la sortie du nouveau SM7dB dont nous vous parlerons prochainement, équipé d’un préampli actif intégré). Un filtre passe-haut offre deux fréquences de coupure pour gérer la proximité, et un traitement dynamique sous la forme d’un limiteur/compresseur donne, bien que doté d’un simple contrôle d’efficacité ; des résultats vraiment satisfaisant et dépourvus d’effet de pompage.
Un égaliseur, lui aussi d’une grande simplicité, permet malgré tout de régler de simples problèmes de prise de son avant enregistrement.
L’égaliseur de bord, plus complet qu’il en a l’air grâce au coupe bas qu’on devine en bas, histoire d’alléger un peu les voix et les éventuels bruits de vent.
Un détail, les paramètres de réglage sont mis à jour au relâché de la souris, et non en continu. Évidemment ce n’est pas très confortable à l’écoute, mais cette limitation est à mettre en regard du type de produit proposé. Sa fréquence d’échantillonnage est limitée à 48 kHz avec une résolution de 24 bit, un choix évident pour cette même considération.
Après juste quelques minutes d’installation ne nécessitant aucune compétence technique particulière en termes d’informatique ou d’audio, l’interface MVX2U de Shure fait parfaitement bien le travail. Même si on pourrait penser qu’elle se prédestine aux applications personnelles, elle peut tout aussi bien trouver sa place dans des environnement professionnels cherchant simplicité d’installation et rapidité de mise en œuvre. Ses performances audio et sa qualité de fabrication encourageante pour sa durabilité en font une interface idéale pour l’enregistrement d’un microphone sur un ordinateur sans équipement technique additionnel, pour la production de musique ou de podcasts, les opérations de streaming ou d’enregistrement de contenu, au sein d’un studio ou dans une utilisation nomade.
LD Systems présente la nouvelle série MON G3. Troisième génération de retours de scène actifs, elle a été entièrement repensée, tant sur le plan technique que visuel, et offre aux musiciens, groupes, DJ et prestataires de services événementiels, un mélange de robustesse, de polyvalence et de qualité avec une restitution full-range.
Grâce à leur haut-parleur coaxial, leurs fonctions DSP intégrées et leur connectique polyvalente, les MON G3 s’intègrent dans différentes configurations scéniques : retour classique posé sur scène, solution d’écoute de contrôle personnelle pour les DJ, les animateurs et les orateurs, ou enceinte de sonorisation sur pied. La série MON G3 comprend quatre modèles, équipés de haut-parleurs de 8″, 10″, 12″ et 15″.
Lors du développement de la nouvelle série MON G3, LD Systems s’est inspiré des caractéristiques et des fonctions des retours de scène utilisés lors de grands événements et sur les grosses tournées.
Les modèles MON G3 sont basés sur un haut-parleur de conception nouvelle, disposant le haut-parleur de grave et le tweeter à membrane titane en configuration coaxiale, ce qui assure un son homogène même hors de l’axe d’écoute idéal ou à courte distance par exemple, lorsque les retours sont utilisés comme enceintes de monitoring stéréo dans une config DJ.
En outre, le pavillon à directivité constante intégré, assurant un angle de dispersion optimisé de 50° (H) x 90° (V), garantit une image sonore propre et distincte, notamment lorsque plusieurs retours, diffusant des mixages différents, sont utilisés simultanément sur scène.
Les retours actifs de la série MON G3 intègrent un amplificateur travaillant en Classe D, d’une puissance efficace de 300 W (jusqu’à 1200 W crête), ce qui signifie qu’ils « passent » même sur des scènes bruyantes.
Grâce à leur dissipateur thermique intégré, les retours MON G3 fonctionnent sans ventilateur, et conviennent donc également à une utilisation où tout bruit de fond est indésirable : conférences, tables rondes, concerts acoustiques…
Le nouveau DSP DynX de deuxième génération permet à l’utilisateur de personnaliser le traitement du signal audio. Le son du retour de scène peut être réglé avec précision en fonction des différentes configurations de moniteurs et des exigences musicales grâce à un égaliseur à trois bandes, quatre préréglages d’égaliseur, un filtre coupe-bande et une fonction de retard.
Les embases secteur sont de type compatible powerCON (entrée et renvoi) ; les deux entrées ligne utilisent un connecteur de type Combo, mixte jack XLR ; deux renvois (Thru) sur XLR autorisent le branchement en cascade de retours supplémentaires.
La série MON G3 offre un look moderne, repensé de fond en comble. Toutes les connexions, commandes et poignées de transport sont situées sur le côté du coffret, ce qui non seulement permet d’y accéder facilement sur scène, mais les protège également contre les coups et les déréglages accidentels, grâce à leur disposition encastrée.
La série MON G3 est complétée par un revêtement de polyurée robuste, une grille de haut-parleur solide et une embase de 36 mm sur le côté permettant une utilisation à la verticale comme enceinte de sonorisation montée sur pied. Dans ce cas d’utilisation, tous les modèles MON G3 offrent un préréglage DSP « full range », optimisé pour une utilisation autonome.
La nouvelle série MON G3 de LD Systems est disponible dès maintenant.