Ce nouveau wash à leds revisite la recette d’un des fleurons de la marque, le Mac Aura. Bien que beaucoup plus imposant que son ainé, le Mac Quantum reprend le concept du Wash à leds équipé d’un zoom et de l’effet Aura avec en plus une lentille rotative à l’avant qui lui permet de se démarquer.
Martin Mac Quantum Wash : effets de projection, de faisceau et mouvements
Premier contact
La première dimension qui étonne c’est la grande profondeur de la tête accentuée par un socle plutôt fin. Le diamètre de la lentille est tout aussi imposant. Il fallait bien cela pour accueillir les cinquante leds Ostar RGBW 15W développées par Osram.
Le socle accueille deux poignées permettant de transporter ses 21 kg : le Mac Quantum est léger ! En face avant, on trouve l’afficheur et ses quatre boutons de navigation. On note aussi la présence d’une led, verte, ambre et rouge, donnant l’état de la machine même si l’écran est éteint et d’une prise USB.
Sur l’arrière, la connectique comporte deux prises XLR 5 pour le DMX et le RDM, un connecteur powerCON pour l’alimentation électrique, et c’est tout.
La face arrière du socle avec la connectique et l’inverseur de mise sous tension
Dépourvu de prise RJ45, le Mac Quantum Wash ne se contrôle pas directement en ArtNet ou sACN.
Les bras supportant la tête reprennent le design de la gamme Viper, le système de blocage du tilt et son absence pour le Pan.
Bien que le matériau composite en fibre renforcée utilisé soit exactement le même que celui du Viper, la finition est différente et ne renvoie pas l’aspect robuste et qualitatif de son prédécesseur.
La mécanique Quantum
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Le Quantum Wash sera facile à entretenir car les éléments mécaniques et électroniques ont de l’espace dans cette tête profonde. Martin a aussi choisi des solutions simplifiant les étapes de montage et démontage pour la maintenance.
Le capot central et les filtres.
On peut en quelques minutes changer complétement la tête du projecteur en retirant un capot, six vis et trois connecteurs. Sur les deux cotés de la tête on trouve deux filtres à poussière, à nettoyer régulièrement bien sûr. On y accède simplement en retirant une vis à l’arrière du capot central.
Il y a encore deux capots sur la tête qui se retirent facilement (3 vis). On découvre à l’arrière les deux gros ventilateurs, la mini turbine de refroidissement et deux moteur pas à pas pour entraîner la lentille de sortie : excursion du zoom, et rotation.
Les deux gros ventilateurs et la mini turbine constituent la ventilation active de la tête.
Toute la partie derrière les filtres est protégée par deux grilles en fer qui peuvent soit s’ouvrir soit être retirées. On accèdera ainsi aisément aux ventilateurs ou aux moteurs, soit pour un simple nettoyage, soit pour un entretien plus poussé.
Au dessus et en dessous du compartiment central, deux cartes électroniques gèrent principalement l’alimentation des leds mais aussi la liaison entre la tête et le socle, car la gestion des données de contrôle passe par un réseau interne au projecteur.
Avantage : en réduisant le nombre de câbles passant entre les éléments, on diminue les risques de pannes.
Joël Azilinon et Nicolas Pommier du SAV Martin Professionnel.
Pour avancer vers le haut il faut revenir à la base. Le démontage de la partie supérieure commence par la lentille dont l’axe est maintenu à la base de la tête.
Merci à Joël et Nicolas du SAV Martin Professionnel qui m’ont donné cette astuce et un coup de main pour terminer le démontage.
Sous la lentille de zoom, on trouve le disque semi-transparent créant l’effet Aura. Il est éclairé par un premier circuit de 100 leds RGB située juste en dessous.
Les leds de l’effet Aura sont réparties sur 7 couronnes et alimentées en basse tension, ce qui suffit amplement pour l’effet désiré et limite la consommation de la machine. Dépasser 1000 W ferait perdre une grande partie de l’intérêt des leds face aux lampes Arc ou halogène.
Vue de face de la lentille de Zoom.Vue arrière de la lentille qui en rotation projette des effets
Le circuit de led de l’effet Aura est percé pour se laisser traverser par les 50 guides de lumière chargés du mixage de couleurs des diodes RGBW 15 W. Les guides sont bien maintenus en place à la sortie des leds par une plaque.
Le disque semi-transparent de l’effet AuraLe circuit supportant les 100 leds de l’effet Aura est percé pour laisser le passage aux guides de lumière des diodes de puissances situées en dessous.
A l’étage inférieur, le circuit recevant les leds de puissance disposées en quatre couronnes nécessite un refroidissement spécifique. Il est en contact avec un magnifique radiateur en aluminium extrudé constitué d’une forêt de tiges de dissipation thermique.
Les 50 guides de lumière maintenus en place par une plaqueLe circuit des leds 15 watts RGBWLe radiateur en aluminium permettant de dissiper la chaleur émise par les leds 15 watts
Les deux carters des bras sont tenus par seulement 8 vis. C’est toujours ça de gagné lors de l’entretien d’un nombre important de machines. Les bras supportent les deux moteurs pas à pas hybrides triphasés de Pan et Tilt. Ce système de motorisation des deux axes a déjà prouvé son efficacité tout comme la recopie électromagnétique que l’on retrouve sur ce Mac Quantum.
Le démontage du socle est aussi très rapide. On retire quatre vis et on tire les poignées pour accéder au centre névralgique du projecteur. Le système de refroidissement de l’alimentation et des cartes de gestion principales est constitué de 3 petits ventilateurs répartis sur toute la largeur du socle.
A gauche le système d’entraînement du tilt et en bas, les deux moteurs triphasés et la roue crantée de la recopie électromagnétique du Pan.Dans la base, en plus de la ventilation active, les cartes sont posées sur des radiateurs en alu pour une meilleure dissipation de la chaleur.
Les chiffres quantiques
Il est temps de vérifier que ce qu’il a à l’intérieur se voit à l’extérieur. Pour piloter le Mac Quantum on a le choix entre le mode 16-bits Basic de 14 paramètres, très pratique lorsque l’on doit aller à l’essentiel, et le mode 16-bits Extended, beaucoup plus complet avec 33 canaux DMX. Comme il permet d’utiliser toutes les possibilités de la machine, c’est évidemment celui que nous avons utilisé pour ce test.
Quelques petits tours de roues avant la mesure du derating pour voir le comportement de la machine et satisfaire notre curiosité. Deux choses attirent tout de suite notre attention : la puissance et le silence. Avant même de présenter la cellule devant le faisceau, on mesure à l’œil que le résultat sera très intéressant. Pour le deuxième point, il a fallu éteindre la climatisation pour mesurer le niveau sonore de ce projecteur.
Derating
Toutes diodes à pleine puissance, nous effectuons la mesure de derating en mode “Regulate Fans” de ventilation normale. Il faut 10 à 15 min pour que le flux se stabilise avec 10 % d’atténuation de l’éclairement au centre ce qui est excellent.
Derating en mode “Regulate Fan” avec 10 % d’atténuation ce qui est très bon
Curieux, nous laissons refroidir la machine avant de faire une nouvelle mesure, mais cette fois en mode “Regulate Intensity” le mode de ventilation le plus silencieux.
Le derating est alors de 30% et l’éclairement peu stable : on observe des variations de 200 lux d’amplitude. Le projecteur étant déjà très silencieux en mode “Regulate Fans” je conseillerai de garder le mode “Regulate Intensity“pour des besoins vraiment très spécifiques.
Mesures photométriques
Faisceau serré
Pour l’ouverture la plus faible de 10,8° nous obtenons un flux total de 11 180 lumens à froid.
Faisceau large
Le Mac Quantum est en toute logique optimisé pour le faisceau large de 49,64°. Le flux atteint alors 15 170 lumens. Le faisceau est homogène et surtout très puissant.
Faisceau 20°
C’est à 20° que le faisceau est le plus homogène. On obtient alors 13 530 lumens.
Les résultats de ces tests sont vraiment intéressants et confirment notre première impression. Le projecteur est abouti. Avec une mesure au centre qui atteint, au plus serré, 19580 lux à froid, le faisceau est vraiment percutant. On note aussi un léger “trou“ au centre en faisceau serré et large, mais rien de rédhibitoire.
Une lentille limitant le halo
Le plus gênant pourrait être le halo, plus ou moins prononcé suivant l’ouverture, qui entoure le faisceau.
Martin a développé un filtre disponible prochainement qui vient se fixer sur le nez du projecteur pour réduire cette fuite. L’inconvénient est que l’on perd une partie des effets de la lentille rotative.
Le dimmer
L’utilisateur dispose de quatre courbes de gradation. Notez que sur le canal “Control”, après le Reset, on a la possibilité de modifier depuis la console des paramètres du menu, notamment le choix de la courbe de dimmer ou la vitesse du Pan et du Tilt.
De la théorie à la pratique
Il est temps de s’amuser avec ce nouveau projecteur ! La prise en main est simple et rapide. Le seul point un peu délicat est d’avoir le zoom le plus serré et le faisceau le mieux défini lorsque le paramètre de zoom est à 31 % et que l’effet Aura est le plus efficace avec une valeur de zoom égale à zéro, mais on s’y fait très vite, soit en modifiant la valeur par défaut soit via des presets.
Un reset complet pour partir sur une bonne base et vingt secondes plus tard nous sommes prêts. En termes de vitesse de déplacement sur les deux axes, on a pu mesurer un temps de 1,8 secondes pour une rotation de 180° dans le mode “Smooth pan and tilt speed“. La machine a passé tous les tests haut la main, seul le déplacement sur la diagonale d’un rectangle n’est pas au top, mais aucun souci pour un carré. Jérome Garnier, directeur technique chez Martin Professionnel, nous a confirmé que ce souci était à l’étude et serait résolu lors de la prochaine mise à jour.
La fonction zoom est à la fois rapide et fluide. On peut passer très rapidement de la plus petite à la plus grande ouverture ou alors utiliser une longue transition sans saccades. On a obtenu une étendue de zoom allant de 10,8° à 49,64°. Ce n’est pas une révolution dans le domaine des projecteurs en général mais on est dans la fourchette haute pour l’ouverture maxi et un peu en retrait pour l’ouverture mini.
Pour gérer en couleurs les leds 4 couleurs RGBW, Martin a choisi trois paramètres RGB. On obtient ainsi une optimisation flux/couleurs sans soucis de fluidité entre deux couleurs. La palette est complète, elle permet de travailler avec des couleurs pleines très saturées aussi aisément qu’avec les pastels les plus légers.
Martin n’a pas opté pour une gestion individuelle des leds mais a choisi de diviser la matrice en trois sections par couronnes, les quatre leds du centre et la couronne qui les entoure étant dans la même section. Un choix étrange que de ne pas séparer les deux et de ne pas proposer une 3e charte DMX avec cette option. Le surcoût induit aurait-il eu une incidence sur ce choix ?
On trouve aussi un paramètre roue de couleur très utile contenant trente six presets de trichromie. Cette fonction concerne la totalité des leds. Elle ne peut être assignée individuellement par couronne. La dernière fonction de couleur du faisceau, et non la moindre, est la correction de température de couleur, progressive de 2 000K à 10 000K.
La très riche palette de couleurs du Mac Quantum !
Un des principaux attraits du Mac Quantum est sa lentille rotative. L’effet est visible principalement en projection. C’est très surprenant et particulièrement réussi. En mode indexation, suivant l’angle de la lentille, on obtient différents aciérages. À la fin du paramètre, on trouve dix huit presets regroupant une partie des effets possibles. L’effet devient dynamique en commandant la rotation permanente de la lentille.
Il est évidement possible de combiner ces effets avec la trichromie. On obtient très vite de superbes résultats pour changer d’univers.
Quelques exemples des effets que l’on obtient en combinant la lentille et la couleur
Le dernier point est l’Aura, plus impressionnant encore, compte tenu de sa surface, que sur le Mac Aura. Le meilleur rendu se fait lorsque le zoom est à 0%. La taille de la lentille démultiplie le rendu et la proximité avec les collimateurs optimise son efficacité.
Tout comme la trichromie, l’Aura comporte, en plus des fonctions RVB un canal roue de couleurs avec trente six presets dont les références Lee Color sont répertoriées dans le manuel. Il a aussi ses propres dimmer et shutter.
Exemples de l’effet Aura très efficace grâce à la grande lentille du Mac Quantum
Quand tout me réussit !
J’avais un avis plutôt mitigé sur le Mac Quantum après la première présentation aux JTSE 2013. Le produit n’était pas encore assez abouti ou la présentation ne mettait pas assez en valeur ses points forts… Ce test m’a complètement fait changer d’avis. Mis à part quelques points comme la connectique qui aurait pu être plus complète et l’aspect un peu bas de gamme du matériau extérieur, le Mac Quantum est un projecteur abouti et réussi, très puissant et polyvalent.
Le faisceau, malgré un halo qui peut se révéler gênant, est efficace et homogène. Les couleurs sont belles et leur palette étendue. Le zoom, très rapide, permet de passer en un éclair d’un mappage de couleur à une nuée de faisceaux. On peut ainsi rapidement délimiter un espace scénique ou le dématérialiser, changer d’univers en habillant le décor d’une toute nouvelle parure.
La conception très silencieuse ainsi que la réactivité et la fluidité des paramètres en font un projecteur capable de s’adapter à toutes les situations. Il sera aussi à l’aise à l’Opéra, que sur la perche d’un théâtre ou un pont Rock N’ Roll. Déjà présent chez de nombreux prestataires, il sillonne depuis peu les routes de l’hexagone et fréquente quelques plateaux de télévision. Il devrait aussi éclairer les plus beaux défilés de l’été à Paris !
On n’avait pas encore vu la Vista X, pas plus que sa mystérieuse unité de calcul Infinity Core. Le voile a été levé le 18 juin dans un restaurant d’Issy les Moulineaux où le staff de Studer et d’Audiopole a mis le paquet question zakouski, nectar et surtout présentation, la première en Europe, avec des monceaux de patience face à l’Infinity de questions que ce nouveau paquebot a suscité.
La Vista X en bac 40 faders et flancs en bois verni. A sa droite on distingue le rack Studer contenant les deux éléments complétant la configuration, un Core 800 et un D23.
RIP DSP, C++ rules
Comme nous l’avons déjà évoqué dans ces colonnes il y a à peine un mois, la Vista X est la première console prenant le virage du CPU, abandonnant sans regrets la technologie DSP et plus particulièrement du SHARK d’Analog Devices qui règne sans partage sur l’audio pour lequel il a été spécifiquement conçu depuis deux décennies. La raison en est simple quand on prend d’un côté la fameuse loi de Moore et de l’autre la courbe de performances des DSP.
Jean-Philippe Blanchard en pleine présentation et manifestement heureux d’annoncer la sortie d’un produit permettant à Studer d’assoir encore plus sa place de choix dans l’univers du Broadcast.
Jean-Philippe Blanchard, le directeur de la division broadcast d’Audiopole l’a parfaitement démontré avec ce graphique qu’il a projeté durant son excellente présentation. Il illustre la capacité qu’ont les cœurs à traiter des voies.
En ordonnées nous avons le nombre de canaux et en abscisse les années entre 1992 et nos jours. Les courbes se suffisent à elles-mêmes, la puissance des DSP évolue infiniment plus lentement puisque de 120 millions de FLOPS on en est arrivé à 2700 millions, 22 fois plus, une progression plus qu’honorable et suffisante pour y trouver son bonheur avec des produits comme, entre autres la Vista 1 qui en font grand usage, mais sans commune mesure avec ce que connait le CPU.
En prenant la puissance actuelle d’un Core 800 et en lui appliquant cette fameuse loi qui veut que le nombre de transistors double sur un circuit intégré tous les deux ans et qui depuis 1965 s’est avérée exacte, Studer atteindrait en 6 ans la capacité de traitement de 3720 voies sur un seul CPU à 64 cœurs, là où aujourd’hui il en faut deux de 8 pour atteindre le chiffre déjà superlatif de 840.
En parlant de capacité par chip, le DSP sait aujourd’hui gérer 19 voies en full process là où un CPU de type x86 dépasse les 400.
Tiens…v´la un FPGA !!
Malgré cette débauche de puissance dont on comprendra plus loin comment elle est gérée à même les CPU x86 qui pourtant ne sont en rien conçus pour l’audio, deux opérations échappent à ce processeur, la sommation et le routing. Comme il s’agit de tâches simples et toujours identiques, donc faciles à programmer, Studer a fait le choix du FPGA, donc de la logique câblée reconfigurable, pour les mener à bien tout en prenant de la marge puisque le modèle choisi peut gérer la bagatelle de 10 000 voies.
Une vue de l’affichage extrêmement complet de la VistaX avec, sous chaque bargraph, la visualisation d’une portion de l’audio qui a été traité par la voie, une aide précieuse pour travailler quand le nombre de signaux simultanés ne cesse de croître.
Le reste des opérations ayant trait à l’audio comme par exemple les traitements de dynamique et les égaliseurs, est calculé par les cœurs de braves Intel Xeon pour lesquels les algorithmes Studer ont été réécrits pour un OS Linux. Sur un processeur type x86, 7 cœurs physiques font le job de l’audio à raison de deux tâches parallèles par cœur, donc 14 cœurs virtuels, et le huitième est réservé au fonctionnement classique d’un PC serveur et de toutes ses servitudes comme la communication ou la maintenance sur laquelle on n’a pas la main.
La déconnexion entre ces tâches et l’ensemble de cœurs composant un CPU x86 est totale et c’est même la clé de voûte du soft compilé par Studer qui évite toute interférence entre les deux car risquant d’interrompre aléatoirement le traitement de l’audio. Cet operating system bâti sur du Linux totalement propriétaire a nécessité plusieurs années de développement. Le résultat est que le « moteur » Infinity revient moins cher et est beaucoup plus flexible car il est bâti sur des composants classiques qui bénéficient d’un renouvellement beaucoup plus rapide que celui des processeurs dévolus au petit monde de l’audio et enfin il bénéficie d’outils de programmation et de personnes aptes à les mettre en œuvre en très grand nombre. Le DSP et même le FPGA ne peuvent pas lutter.
Le fader glow ou la colorisation de la tirette, une des trouvailles de Studer déclinée aussi sur la Vista X.Un routing en 5.1, en clair du boulot en plus pour le FPGA.
Deux puissances sont disponibles, le Core 400 avec un CPU et le Core 800 qui en dispose de deux, les chiffres indiquant le nombre de voies potentielles en full processing mais avec un bémol, on parle ici de voies en 48kHz et 24 bits, en 96 kHz il faut le diviser par deux. Précisons aussi que, pour le moment, la Vista X ne tourne qu’en 48kHz mais on nous a affirmé que la fréquence double sera rapidement disponible voire sans doute plus, la carte A-Link du D23 affiche en face avant aussi le 192kHz.
Y’a quoi sous le capot ??
La section centrale de la surface Vista X. Admirez l’afficheur de niveau inclus et archi complet, le contrôle machine, les bargraphes individuels affichant sans problème du 5.1 et j’en passe…
Aussi étrange que cela puisse paraître, la vraie trouvaille de Studer est le logiciel propriétaire capable de gérer individuellement chaque cœur d’un processeur x86. Résultat des courses, quand on regarde l’Infinity Code de plus près, on est presque déçu par ce qu’on y trouve, habitués que nous sommes aux cartes DSP bien chargées.
Une fois tiré par l’avant, le tiroir d’un Core 800, contenant toute l’électronique, apparaît comme une carte mère serveur recevant les deux Xeon 8 cœurs, la RAM, deux alimentations extractibles et un disque SSD ; jusque-là, rien de bien novateur. En revanche Studer a personnellement développé la carte PCI Express centrale.
Une vue de la carte PCI Express conçue spécifiquement par Studer pour le Core et le système Infinity. Sous son ventilateur et sur un socket bleu se trouve le FPGA. On distingue à gauche l’un des deux CPU. Tout à droite on aperçoit le disque SSD de démarrage.
Outre les douze ports entrées / sorties pour les liaisons en fibre optique avec les interfaces, elle comporte aussi le FPGA caché derrière un ventilateur. Cette carte PCI peut véhiculer vers la carte mère jusqu’à 5000 voies. Le gros avantage de Studer est poussé encore plus loin dans la Vista X avec une liberté totale de configurer sa console comme bon vous semble en termes de voies d’entrées, de sorties, d’auxiliaires.
Tout est possible à concurrence de la capacité offerte par le Core, la fréquence d’échantillonnage, et les éventuels plugs insérés sans même perdre de ressources à cause du routing puisque cette dernière tâche est prise en compte par le FPGA très musclé.
A-Link A-Link A-Link maïa !!
Un graphique démontrant la simplicité du câblage nécessaire à déployer une configuration Vista X redondée, y compris au niveau des Core et avec ses deux D23.
Ces douze ports bidirectionnels véhiculent les données selon un nouveau langage développé par Studer, le A-Link, une sorte de pendant au Blacklight II de SSL permettant d’entrelacer beaucoup plus de canaux que le simple MADI qui paraît d’un coup bien rikiki.
Standard dérivé de la vidéo 3G, le A-Link autorise le transport de 1536 canaux en 48kHz et 24 bits, la moitié sans doute en 96. L’interface étant optique avec une cage SFP, cela permet de facilement basculer de mono mode à multi mode, les liens sont redondés en standard et c’est par ce même lien qu’est véhiculée l’horloge verrouillant la console et les interfaces d’entrées et de sorties.
La danse du Redon
Broadcast par essence et mondialement appréciée pour cela, la dernière Vista va encore plus loin pour ce qui est de sa capacité à assurer en toutes circonstances. Si la connexion entre la console et le Core s’effectue classiquement à l’aide de câbles réseau, ils sont doublés sur deux réseaux. Deux brins relient les racks d’interface et le CPU. Toutes les alimentations sont doublées de même que le ventilateur dans le Core. Pour une sécurité maximale il est possible de mettre en parallèle deux Core reliés aux mêmes interfaces D23 en A-Link.
La nouvelle interface D23 conçue pour fonctionner avec le protocole A-Link. Les nouvelles cartes sont la MADI card et la A-Link HD.
Plus besoin d’avoir des cartes spécifiques ou des routines spéciales, les D23 basculent automatiquement en moins d’un échantillon si l’un des deux processeurs vient à défaillir, autant dire qu’il vaut mieux avoir l’œil sur les écrans pour savoir où vous en êtes, vos oreilles n’y verront que du son !!
La surface elle aussi dispose d’une redondance améliorée. Là où sur les modèles précédents elle tournait grâce à un PC redondé, la Vista X est désormais équipée de deux PC redondés qui tournent en parallèle, ce que Studer appelle le Vista Quad Star. Quatre CPU donc dont un s’occupe de la surface, un second de l’affichage et les deux autres sont prêts à prendre la relève en cas de plantage.
Auf Wiedersehen D21, place au D23
Pourtant très répandu, le D21 est forcé de tirer sa révérence puisqu’incapable d’accepter les liaisons A-Link, c’est donc le D23 et ses 384 canaux d’entrées et sorties qui prend sa place, le double de son prédécesseur et carrément beaucoup pour un rack 3U. Une autre amélioration de cette interface réside dans la présence d’un petit CPU embarqué qui lui permet localement de gérer du routing et du process audio de manière indépendante.
La compatibilité avec le passé existe tout de même puisque les cartes du D21 peuvent être utilisées dans le D23. Le DANTE n’est pas oublié non plus : une carte existe déjà qui accepte 64 in et out sur son réseau Ethernet grâce à une simple prise RJ45. Une dernière carte est proposée afin d’interfacer deux liaisons MADI, chacune étant complètement redondée et en mesure de véhiculer 64 canaux. Deux ports sont offerts avec la cage SFP et pour des liaisons plus courtes, le bon vieux coax sur BNC.
Un slide montrant la carte gérant le format Dante au sein d’une configuration Studer. La Dual MADI card ouvrant elle aussi le format propriétaire A-Link vers le désormais très répandu MADI.
Pluggue-moi du Studer
Face à une telle débauche de puissance, la question s’est posée immédiatement. Sera-t-il possible d’en garder sous le coude pour faire tourner des Plug-ins et qui plus est des VST ou bien d’avoir recours au même Studer Vista FX du reste de la gamme Vista et ses deux moteurs de Lexicon PCM96 ?
Roger Heiniger, le chef produit Vista chez Studer au micro de JP Blanchard, ce dernier la main sur le potar. On sait faire aussi du son chez Audiopole.
Nous avons profité de la présence de nombreux membres d’Audiopole mais aussi de Studer Regensdorf avec le Chef de produit Vista Roger Heiniger, pour en avoir le cœur net.
Pour ce qui est du rack 2U d’effets maison, la réponse est non, les liaisons HD ne sont pas présentes sur le nouvel Infinity Core. Concernant les plugs VST, même si tout est théoriquement possible, le risque paraît trop grand de faire tourner des dll « étrangères » au sein du CPU Studer à l’aide d’un wrapper, le plantage d’un plug risquant de compromettre le fonctionnement même du Core et donc de la console.
Comme le précise Roger, quelques plugs VST sont très stables, d’autres parfois moins, ce qui impliquerait des sélections serrées et des périodes de tests intensifs. Il faudra donc se satisfaire de l’offre labellisée Studer en BSS, DBX ou Lexicon qui va bientôt faire son apparition et garantira un fonctionnement serein et validé, d’autant que Studer va abandonner les racks d’effets externes et déléguer au Core la totalité du travail.
Infinity de modèles & marques
La grande nouveauté étant le mode calcul en CPU et le hardware qui va avec, Studer a adopté un nom affichant le potentiel futur et la puissance actuelle : Infinity.
Andrew Hill, le directeur du développement de Studer, affirme que cette technologie du CPU sera valable pour les 10 à 20 prochaines années et que l’ensemble des autres fabricants vont rapidement prendre le même chemin. Jean-Philippe Blanchard comme Roger Heiniger, le Chef Produit Vista chez Studer, ne cachent pas le fait que cette technologie CPU sera bientôt exploitée par d’autres marques du groupe Harman plus axées vers le marché du live, d’autant qu’une version Vista X SR n’est pas à l’ordre du jour. Il est en revanche possible d’upgrader une Vista 5 ou 9 avec un Infinity Core, mais pas la 8 du fait de son circuit de monitoring analogique.
La Task Force déployée pour la première présentation de la Vista X. De gauche à droite Kevin Renaudier, support technique broadcast Audiopole, Julie Costa, chef du marketing Studer chez Harman ; derrière elle se trouve Jean-Luc Mazzucco, support technique Audiopole et tout à fait derrière à gauche avec son pull bleu c’est « cherchez l’intrus » Serge Babkine venu lui aussi découvrir la nouvelle Rolls des Rolls de chez Studer comme s’est plu à le dire Karl Chapman. À droite de Julie Costa nous avons Roger Heiniger, chef de produit Vista chez Studer, puis Génaelle Testard, support technique Audiopole et support maternel bébé, Karl Chapman, le chef des ventes Studer et Jean-Philippe Blanchard, directeur de la division Broadcast Audiopole, Jean-Luc Gerards, ingénieur commercial Audiopole et enfin Philippe Delépine lui aussi ingénieur commercial Audiopole.
Le café et l’addition s’il vous plait
La première console sera livrée courant de l’été à Euromedia qui a dégainé son chéquier le plus vite, plus vite que quiconque d’autre en France et même en Europe et a donc mérité une salve nourrie d’applaudissements lors de la présentation. Interrogé par nos soins, Jean-Philippe Blanchard a donné comme ordre de grandeur 200 K€ pour une Vista X 40 faders, un Core 800 et trois D23 : un positionnement clairement broadcast et haut de gamme.
L’emblématique club Space Ibiza, détenteur de nombreuses récompenses, a été le premier lieu à lancer sa saison estivale avec classe, avec une partie de 10 heures et un système d’éclairage spectaculaire, conçu par Eduardo Valverde, comprenant 42 projecteurs motorisés de Robe.
Non content d’avoir créé les éclairages, la vidéo et l’environnement scénique en intégrant une multitude de projecteurs à LED, Valverde a aussi assuré la programmation et la mise en œuvre du show d’ouverture, qui présentait toute une brochette de DJs. L’impact spectaculaire était à la hauteur du standing du club et de l’événement.
Le matériel Robe comprenait 30 ROBIN Pointe et 12 Wash à LED ROBIN 300, fournis par la société ASL light Solutions, basée à Madrid. La partie a commencé à 16 heures et s’est terminée à 2 heures du matin, il fallait donc des appareils capables de résister à un fonctionnement non-stop, et à plein régime, sur la durée et de rester performants à la lumière du jour.
Les Wash ROBIN 300 ont été montés sur des treillis verticaux à gauche et à droite de la scène et utilisées pour éclairer le public et servir d’aveuglants. Les Pointe étaient installés par groupes de six sur des ponts mobiles au-dessus de la scène et étaient accrochés à contre, on ne les utilisait qu’après le coucher du soleil.
“Les Pointe étaient un élément essentiel du spectacle », explique Eduardo. « C’est avec eux que j’ai créé tous mes effets de faisceaux, à la fois sur scène et au-dessus du public. Pour ce type d’événement, il est indispensable que l’éclairage interagisse avec les fêtards, c’est l’un des principes fondamentaux de l’éclairage « dance ».”
Il a choisi le Pointe pour son zoom et ses prismes, des fonctionnalités qui permettent de créer une grande variété d’effets de faisceaux. Dans un spectacle aussi long, il faut également prendre soin de ne pas répéter trop souvent les mêmes effets.
C’était la première fois qu’il utilisait le Wash ROBIN 300s LEDWash, qui, dit-il, “a très bien fonctionné ! J’aime vraiment la possibilité de piloter individuellement chacun des anneaux”. “Robe conçoit et lance chaque année des appareils de plus en plus innovants et les professionnels de l’éclairage lui en sont très reconnaissants ! » dit-il. « Le matériel Robe est fiable et robuste, et je teste toujours rigoureusement les appareils à l’avance pour m’assurer qu’ils sont à la hauteur des exigences opérationnelles très strictes des événements EDM”.
Il a programmé et dirigé les éclairages de l’ouverture du Space Ibiza à partir d’une console ChamSys MQ100 avec Fader Wing et une ChamSys MQ60 plus extra Wing en secours. Les visuels de l’événement ont été créés et exploités par la société madrilène Geometrica Estudio et la production générale était confiée à Art Pro Tech, basée à Barcelone. Pour Eduardo, c’était le 13e événement au Space Ibiza. Tous les ans, il éclaire à la fois les spectacles d’ouverture et de de clôture, et comme, en 2014, le club célèbre son 25e anniversaire, il y aura cette année un événement spécial de plus cet été.
Valverde a commencé sa carrière d’éclairagiste en 1992 et c’est en indépendant qu’il s’est formé à l’éclairage, la vidéo et les produits. Il a travaillé avec de nombreux artistes espagnols réputés comme El canto HombresG y del Loco, Raphaël, Luz Casal et Carlos Jean. Bien qu’il conçoive des visuels pour une multitude d’événements variés, il se focalise de plus en plus sur les soirées électro et prend part à de grands projets espagnols, entre autres à Goa ainsi qu’au Space Ibiza, the Space of Sound Festival, Klubbers Day, Infinita, Aquasella et au Sonar Festival.
EAW vient d’annoncer la sortie d’Otto, un subwoofer adaptatif qui vient compléter le système large bande Anya. Otto est chargé avec deux woofers de 18 pouces, dont l’énergie acoustique est diffusée par quatre ouvertures ménagées dans les coins de l’enceinte. Il est capable de délivrer 131 dB SPL continus en plein espace (143 dB peak en demi-espace) suivant le mode de fonctionnement choisi et sa réponse en fréquence descend à 22 Hz à -10 dB.
Tout comme les modules Anya, chaque transducteur d’Otto dispose de son amplificateur et de son traitement de signal dédié. Il est ainsi possible d’obtenir plusieurs directivités : omni, cardio, hypercardio, etc., à partir d’un seul sub.
Vue de face. Ebenisterie partiellement ouverte. Principe de la charge acoustique “offset aperture.”
En outre, comme pour Anya, les modules Otto peuvent facilement être montés en sub-array afin de fournir un contrôle accru de la directivité.
Chaque module Otto est conçu pour déterminer automatiquement le traitement nécessaire à la couverture et l’équilibre tonal optimaux pour chaque application.
Plus précisément, le logiciel EAW Résolution 2 génère les paramètres DSP pour adapter simultanément la surface 3D complexe du front d’onde et pour optimiser la réponse en fréquence afin de répondre aux besoins de n’importe quel lieu.
Vue arrière. Ebénisterie partiellement ouverte. L’électronique est placée sur les cotés.
Avec une couverture qui peut être facilement modifiée en temps réel sans bouger ou sans modifier la ligne acoustique, les subwoofers Otto sont adaptatifs pour tout type de salles ou de lieux.
Tout comme pour les modules Anya, un système de diagnostique embarqué contrôle en temps réel chaque module et permet une reconfiguration automatique de la ligne acoustique en cas de défaillance de l’un de ses éléments.
Caractéristiques :
Transducteurs : 2 x 18’’ longue excursion à bobine 4’’ chargés en bass reflex (offset aperture TM )
Bande de fréquences : 22 à 160 Hz (- 10 dB)
SPL max : Plein espace : 137dB – Demi-espace : 143 dB
Amplification : Classe D modifiée 2 x 1700 W crête
Le Dongle Nomad permet d’utiliser les softs Cobalt et Eos/Element sur PC ou Mac comme contrôle principal, de backup ou élément sur le réseau.
Il existe quatre versions du dongle Cobalt, Nomade 256, 1024, 1536 et 2048, le chiffre de chaque modèle indique le nombre de canaux DMX disponibles.
Le Nomad 256 remplace les kits client cobalt et EOS, qui seront utilisés comme un Nomade 256 mais à l’inverse des nouveaux dongles Nomad qui peuvent être mis à jour dans une des versions supérieures, ils ne peuvent être upgradés.
Lorsque le Nomad est connecté à un ordinateur, il est possible d’utiliser une console midi ou un fader wing USB qui facilite le travail. Le contrôle DMX RDM s’effectue via USB avec Gadget ETC ou par le réseau : Net3/ACN/sACN et ArtNet, DMX et DMX/RDM via nodes Net3
Le Nomad est compatible avec le protocole midi OSC et les applications Androïde et Apple. Il est aussi compatible avec les PC utilisant Windows 7 et 8 ainsi que les Mac OS X version pentium.
Ne nous cachons pas derrière notre clavier, nous avons un faible pour les 5 membres de Tryo dont Manu, Guizmo, Mali et Danielito sur scène et Bibou sur potard. Quand ce dernier nous a appelés pour nous raconter ses dernières trouvailles, on n’a pas hésité une triple croche, et on a eu raison car même en mode “très basse consommation” Tryo ce n’est que du bonheur.
Ils en ont de la chance les clichois et les clichoises, leur théâtre Rutebeuf a beau ne pas être immense, l’éclectisme de sa programmation et son extrême polyvalence nous ont permis d’y venir deux fois à la rencontre des équipes techniques d’Amel Bent et de Tryo et c’est un Bibou en super forme qui nous accueille une fois la balance terminée.
Paul Bismuth, stagiaire son et NON, ce n’est pas lui qui a prêté son nom à notre ancien président de la république, Bibou qu’on ne présente plus et Manue Corbeau ingé son retours.
Une sonorisation pour taper le bœuf entre copains
SLU : Pourquoi des sièges partout !
Bibou (Sébastien Pujol dit Bibou, producteur exécutif et ingé son tournée) : Parce que le spectacle a été conçu pour être en assis. On a déjà fait des Zeniths, des clubs, des festivals avec cette tournée marathon, on a donc décidé de s’essayer à ce nouveau type de salle avec un spectacle spécifique et un parti pris de prise de son et de sonorisation particulier.
Je crois que durant l’été 2013 nous avons été le groupe qui a le plus tourné ! Pour en revenir au son de cette tournée, le parti pris est acoustique. On écoute le groupe comme si Tryo venait taper un bœuf dans ton salon, une sorte de retour aux sources car il ne faut pas oublier qu’au tout début, chaque concert était fait d’un tiers de musique, un tiers de tchache et un tiers d’impro.
Regarde le MAXX BCL dans le rack. Il est déconnecté car la quantité de sub et les niveaux auxquels on travaille ne justifient plus son emploi. Tryo est historiquement à 98 dBA en LeQ, là je tourne à 92. Le premier quart d’heure du show est par exemple carrément sous mixé afin de calmer le public et le pousser tout doucement à tendre l’oreille.
SLU : Et le couple de micros que je vois sur scène intervient quand ?
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Bibou : Un peu plus tard, après une partie acoustique plus classique même si très dépouillée. Les artistes se serrent autour de ce couple assis sur des cubes, et cela donne beaucoup de complicité entre eux et avec le public. J’ai pas mal galéré à trouver le bon réglage pour ces deux capteurs.
La diffusion déployée par Dushow au Théâtre Rutebeuf. 6 Kara et un SB28 par côté, une formule assez classique mais qui parfois en fonction des salles et des réglages ne délivre pas un grave assez défini.
C’est marrant de trifouiller. Je rentre mon couple sur une tranche stéréo de la SD10 qui a la particularité d’avoir une commande qui au centre passe la stéréo, à fond à gauche mélange en mono et à fond à droite créé un effet Wide.
Comme en plus je mets mes micros d’office en opposition de phase, je joue avec tout ça en modifiant le réglage chaque soir en fonction de ma salle, et surtout je cherche le Larsen qui peut survenir quand ma diff est assez reculée et posée sur le nez de scène, ce qui est le cas ce soir.
Bon je vais être honnête, je gruge un petit peu en remettant un fil de DI à la guitare de Manu pour lui donner un peu plus de précision. Je « grugeasse », cela dit en finesse car, lorsqu’il s’approche du couple, je dois baisser la DI en conséquence. Ce passage très acoustique est charmant mais vu les faibles niveaux sonores, dans certaines salles où le public peut circuler et aller se rafraîchir, c’est plus délicat de garder son attention.
La M7CL de Manue Corbeau, ou comment faire du bon travail avec du matériel abordable.
SLU : Cette épure du show et des instruments a conduit à la disparition de la grosse caisse. C’est le cajon qui s’y colle ?
Bibou : Oui mais avec une prise de son adaptée afin de lui donner un peu de l’attaque propre à une vraie grosse caisse. Tryo n’a pas de basse et pas de grosse caisse, j’arrive donc à les remplacer avec le cajon et parfois la guitare de Manu pour donner au son suffisamment d’assise.
SLU : Dans ton nouveau modèle de tournée, tu as ta diffusion ou tu prends celle des salles ?
Bibou : La diff est fournie dans chaque salle. Je viens avec les régies, l’éclairage et la scénographie. Au début, petit budget oblige, on a même pensé à gérer les retours depuis la face, avant de faire le choix de retrouver Manue Corbeau qui est l’ingé retours historique du groupe. Elle assure une moitié de la tournée et Yoan Roussel l’autre moitié mais sur une console légère, une M7CL et avec un rack HF et ears simplifié pour ne pas grever le coût pour On-Off qui est le prestataire de la tournée.
Aux retours, un rack de préamplis Aphex 1788, très appréciés sur les scènes françaises et au-delà quand ce qu’offre la console paraît juste. Dessous un sandwich entre chargeurs d’accus Fischer Amps ALC161, (une habitude pour un groupe soucieux du gaspillage) et de récepteurs HF Shure UR4D+. Tout en bas le stage de la Digico SD10 de Bibou.
Du coup je monte ma régie et Manue monte la sienne, mais comme on dispose pour des raisons de confort et d’efficacité d’un tour bus assez spacieux, nous avons fait le choix d’avoir deux stagiaires avec nous tout au long de la tournée, un au son et l’autre à la lumière, quelque chose qui ne se fait jamais en tournée.
SLU : Pas simple juridiquement non ?
Bibou : On a blindé l’aspect juridique et nous avons particulièrement soigné l’assurance car il n’est pas courant que des stagiaires partent en tour bus et aient des horaires de nuit. J’ai choisi moi-même des stagiaires qui tournent toutes les 15 dates en moyenne auprès de l’Institut International Image & Son ou 3iS.
Les émetteurs HF Shure de la gamme PM1000 : une fois encore un choix de raison pour garder les prix aussi bas que possible.
Nous avons aussi avec nous François Lecomte notre Community Manager, puisque cette tournée interagit avec le web et permet au public de proposer des titres qui seront repris par le groupe chaque soir, des titres qui sont inspirés par des thèmes comme «les chansons dont vous avez honte» ou encore «des chansons à boire et à manger». Cette partie du show est totalement improvisée, ce qui apporte une respiration aux spectateurs comme à nous. Les tournées où tous les soirs on se mange la même blague au même moment c’est franchement relou !
Voyager léger en Digico SD10 à la face
7 minutes montre en main pour monter la régie un des gros avantages des tournées acoustiques et des consoles numériques. Bien visible à droite, le sonomètre garde-fou de Bibou mais qui, sur cette tournée, n’aura pas trop souffert.
SLU : Pas d’SD7 à ce que je vois, t’es descendu en gamme chez DiGiCo.
Bibou : Oui, mais une SD10 a une puissance de feu déjà très importante avec beaucoup de processing. Je pense notamment aux compresseurs dynamiques et à la simulation à lampes dont je ne me sers même pas. Gros avantage aussi de la SD10, l’écran est face à un pavé de faders, ce qui change radicalement la donne comparé à la SD9 où il est centré pile entre les deux; et du coup manque singulièrement d’ergonomie.
Posée sur la SD10, la commande du tap délai au travers de cette alarme incendie coup de poing *très* légèrement détournée de son usage premier et qui suit Bibou depuis ses débuts.
Sinon j’ai toujours mes trois Tube-Tech sur les voix pour faire leur son, une belle réverbération Lexicon, un délai et un lecteur / enregistreur en compact flash. Comme en local je n’ai que 8 in et 8 out, et que l’interphonie tape aussi dedans, j’ai ajouté un convertisseur externe Lynx Aurora.
J’enregistre le show tous les soirs et je le poste dans notre dropbox, en récupérant le gauche droite et en ajoutant un peu d’ambiance à l’aide des micros des ears pour que le groupe puisse retrouver le concert de la veille.
J’ai une commande à main, et à chaque scène sur la table j’incrémente aussi les titres pour que ces fichiers que je convertis en MP3 avant de les poster, soient pratiques à écouter.
SLU : Comment es-tu relié à ton stage rack ? Je vois un multi coax…
Bibou : Oui, c’est un multi 4 brins. On en a un dans la tournée mais on en demande un sur place. Quand ils galèrent à le trouver on met le nôtre, mais quand ils en ont un, c’est le cas ce soir puisque c’est Dushow qui fournit la diffusion et des DiGiCo ils ont un paquet et plein de MADI, ça nous fait gagner du temps. Dans le multi Dushow il y a plus que le coax, il y a aussi un 32, peut être aussi un ethernet pour la prise des amplis à distance et un petit analogique de secours.
L’AE 3000 adopté par Bibou
Un AE3000 spécifiquement prévu pour tout faire ou presque, et notamment reprendre le son émis par des bouteilles de bière soufflées par les Tryo. Joli à voir qui plus est.
SLU : Comment en es-tu venu à utiliser autant de micros Audio-Technica ?
Bibou : Tout vient de Charles de Schutter. Je travaille aussi pour M dans la partie conseil, management & business, et comme il voulait partir avec un nouvel ingé son… Excuse-moi ! (il s’arrête dans les coulisses du théâtre car il voit un clavier posé sur le petit côté NDR). On ne pose jamais un clavier debout car ça abîme les touches. Ce n’est que notre clavier de secours mais comme on a eu une panne sur celui qui est sur scène, il vaut mieux qu’il marche.
SLU : Il a eu quoi ?
Bibou : un grand verre d’eau pétillante pendant le show. C’est assez radical et, bien entendu, on s’en trimbalait un depuis un an et demi pour rien et ce soir-là…
SLU : Tu ne l’avais pas ce soir-là !
La paire d’AE3000 Audio-Technica employée durant une partie du show pour repiquer le groupe jouant face à elle, un moment charmant du concert mais qui demande un placement étudié vis-à-vis du système et ne permet pas de gros niveaux.
Bibou : Exactement, alors depuis, c’est reparti ! Donc Matthieu voulait partir avec un nouvel ingé son. On a essayé, sur différents titres, différents gars et c’est Charles qui l’a séduit le plus avec ses mix. Du coup, je me suis pas mal rapproché de lui, et on a pas mal parlé micros, et notamment le fameux AE3000 qui est magnifique sur le toms de M. Comme j’ai voulu essayer aussi, je me suis rapproché d’Audio-Technica et on a testé pas mal de capteurs.
Tout ne fonctionne pas, soit à cause d‘un manque de temps, soit pour des raisons techniques, mais ce que j’ai gardé sur la tournée marche, et marche bien. Le fameux couple de micros devant lequel les Tryo font une partie du show est composé d’AE3000. Ce sont des électrets haut de gamme et même s’il s’agit des Artist Elite, pas le top dans la nomenclature Audio-Techica, ils marchent super bien.
On les a comparés avec des modèles à condensateur, et ce sont ceux qui accrochent le moins et sonnent le mieux même de relativement loin. On a passé pas mal de temps à tester, d’autant qu’on a eu quasiment tout le catalogue du constructeur, et même pour l’ampli guitare on a fini par trouver notre bonheur. Cette démarche d’écoute a été un vrai plaisir. On a fini par craquer souvent sur le même modèle, l’AE3000, et du coup sur la tournée on en a 8 !
L’accordéon magique de la tournée avec trois micros : les deux cravate pour l’aigu câblés en Y, et un troisième, caché à l’intérieur-même du piano, qui descend bien dans le grave pour la main gauche. Il s’agit de lavaliers Shure à électret WL185 cardioïdes. Ils sont fixés sur un bricolage «Biboutech».
SLU : J’ai vu que Charles a placé des rubans sur la batterie de Mathieu…
Bibou : On a tenté aussi, mais ce sont des capteurs bidirectionnels, et ce n’est pas facile de bien les employer sur notre tournée. Ils sonnent bien et ont une jolie couleur.
SLU : Tu repiques comment la guitare de Manu (le guitariste principal et virtuose du groupe NDR)
Bibou : Elle arrive sur 5 tranches. La première c’est une DI en sortie de la pédale de volume, la seconde et troisième c’est au bout de son énorme pédalier que nous avons entièrement refait et mis au propre cet hiver, en fait juste avant l’ampli ce qui me permet de booster par exemple le grave quand il joue certaines lignes de basse.
Les deux dernières enfin ce sont deux micro sur l’ampli, des AT4047, la version uni directionnelle, uniquement cardioïde et donc beaucoup moins chère et disposant de plus de corps. Comme avec Tryo je nai pas de basse, ce surplus de bas m’arrange bien.
Tout le monde utilise les 4050, et justement je n’ai pas voulu faire comme tout le monde. Cela étant, je reconnais que les défauts du micro deviennent des qualités devant une membrane d’ampli. La petite surbrillance, ce léger creux dans le bas mid, on dirait qu’il fait tout tout seul, alors que le 4047 est plus flat et doit être un peu corrigé !
SLU : Il est où cet ampli ?
Bibou : Il est dans un couloir à côté des loges sous deux couvertures, celles qui emballent le piano durant le transport. Comme on est dans un théâtre assez petit, je ne peux pas me permettre d’avoir le son des amplis sur scène et comme les Tryo utilisent des ears, ça ne gêne pas.
Les couvertures du piano ? Pas que, du son s’en échappe !Voici ce qui se cache sous les couvertures. Heureusement la tête donc source de calories est sur scène ! Deux AT4047SV repiquent le son de ces deux corps.
Le luxe de la tranche numérique sans fin
J’ai aussi changé ma manière de travailler au niveau de ma console. Je travaille comme le font les ingés retour. J’ai un préampli sur lequel arrivent divers instruments et j’affecte à chacun une tranche avec ses effets et ses réglages spécifiques. Le même préampli les alimente chacune son tour. Je profite de la puissance des consoles numériques actuelles qui n’ont plus beaucoup de limites. C’est beaucoup plus pratique et rapide.
SLU : Pour les voix ?
Bibou : Pour les voix, nous avons une contrainte qui est celle d’être en HF et là, nous n’avons pas encore trouvé notre bonheur chez AT. Les capsules sont bonnes mais je n’ai pas réussi à obtenir le son que je cherche. On va refaire des essais bientôt car Nico Sirkis d’Indochine se sert d’une liaison AT depuis peu sans problème.
SLU : Sur la batterie à part des 3000 ?
Bibou : Sur la charley et les overhead, j’ai un micro très intéressant, l’AT4051. Il est un peu plus grand que les KM de Neumann et il a un rendu peut-être moins flatteur que ces derniers. Il se situe entre les KM et l’AKG 451 que j’adorais et qui tend vers le Schoeps. On a bien craqué avec Manue. Je ne suis pas fan des dernières cymbales de Daniel qui font beaucoup trop de bruit, alors que je suis fan des petites cymbales de Copeland de son époque Police, et ce micro me les repique bien.
L’AT4051 en repiquage de la charley. Pas très faciles à trouver les deux « over » head qui sont surtout des « under » head en AT4051 et placés sous les cymbales. Bien visibles en revanche les trois AE3000 sur les toms.
SLU : Le cajon ?
Bibou : J’ai essayé le miniature ATM350 à condensateur mais je préfère mes Beta98 historiques. Ca fait des années que je m’en sers et le son de Tryo a été bâti avec. J’ai du mal à m’en passer.
SLU : On appelle ça la Bibouterie. Pour le reste les années passent et tu restes fidèle à DiGiCo !
Bibou : Ce qui est drôle c’est que les gens qui ne la connaissent pas disent qu’elle n’est pas intuitive, mais une fois qu’ils sont passés dessus ils changent instantanément d’avis. Certes il y a plus beau, mais question audio et par exemple égaliseurs, c’est super pratique. Le coup de disposer de 4 bandes paramétriques complètes et pas limitées au grave, au médium et à l’aigu comme d’autres est un vrai plus. En plus la correction est vraiment chirurgicale.
Je te fais un exemple. Pour les voix du groupe, je commence justement par l’égaliseur paramétrique, puis je travaille l’égaliseur dynamique, toujours de la table, pour nettoyer les sifflantes, notamment celles de Mali, en ajustant précisément la fréquence et le threshold. Après je passe par le compresseur multibande avec lequel je rabote un petit peu le tout, et enfin j’ai bien entendu le Tube-Tech pour la couleur.
Ce n’est pas moi qui ai câblé ma régie et ce dernier se retrouve en tête sur l’insert A, alors qu’il devrait être au bout sur le B. Je vais demander si je peux le câbler sur les deux inserts à la fois pour pouvoir comparer les deux. Modifier le traitement des voix est toujours un peu risqué mais il me reste 12 dates et j’aime bien le danger (rires). Aujourd’hui je ne le sentais pas, demain il y a la famille de Guizmo qui vient donc ça ne va pas être le top, après-demain en revanche… (rires !)
SLU : Avec tant d’étages de contrôle du gain, tu as encore besoin de ton Tube-Tech ?
Un des incontournables de Bibou pour le son de Tryo, le compresseur à lampe Tube-Tech CL1B, le vrai, pas le plug à 219€ chez Thomann !
Bibou : J’aurais pu ne pas le prendre et me servir de la simulation de tubes de la SD10, et puis je me dis que c’est la signature Tryo avec le cajon et la guitare de Manu bien soignée.
C’est pour ça que j’ai repris mes trois gros périphériques bleus qui sont révisés, marchent nickel et me mettent une «couille» dans la voix.
Je déteste les voix tout en brillance avalonesque, et les gens hallucinent quand ils voient la façon dont je taille dans le haut. Je veux que mon son ne soit jamais agressif, et plutôt très doux.
Le studio mobile imaginé par Bibou pour permettre au groupe via un ProTools II, une MBox Pro, un double préampli Tube-Tech MP1A, un ampli casque Behringer et de très bons périphériques et micros, de s’enregistrer dans les loges pour mettre en boîte des bouts d’un projet additionnel prévu en fin d’année.
Comme d’habitude je suis parti d’une feuille blanche pour le mix. Je n’ai rien recyclé de la tournée précédente. On a fait notre résidence ici, dans ce théâtre Rutebeuf qui nous accueille à nouveau ce soir, et j’ai encodé à cette occasion le show.
Je suis parti du même mix de base dans un snapshot qu’ensuite j’ai décliné et modifié titre par titre. Pour chaque nouvelle tournée, j’aime bien intellectuellement savoir où j’emmène le mix et ensuite m’y tenir.
J’aime bien avoir ce recul et ne pas subir le truc, d’autant plus qu’on n’avait pas d’album support pour cette tournée.
CONCLUSION
La mode du minimalisme bien maitrisé et pas trop poussé peut accoucher de tournées charmantes et en définitive pas trop cheap, surtout quand le groupe est proche de son public et sait l’enflammer en reprenant, par exemple, «Sans contrefaçon» à la mode Brassens en imitant, qui plus est, le grand Georges ! Vous l’avez compris, avec Tryo, tout est simple, faut-il encore être en mesure de bien mettre en son cette bonne humeur communicative.
Pour ça il y a Bibou avec, cette année, un super son de gratte à Manu qui en plus n’est pas avare de son talent sur le manche et la trouvaille des deux AE3000 qui apportent une ultérieure touche de complicité. Un des risques du minimaliste, celui de la diffusion fournie par la salle, peut malgré tout jouer des tours comme le soir de notre passage où les 6 Kara posés sur un SB28 par côté et déployés à la demande du Théâtre Rutebeuf, n’ont jamais réussi à offrir un vrai beau grave avec du détail et une distribution uniforme, un problème de réglage autant que de fond.
Cela dit, si on ajoute de bonnes idées de mise en scène, on obtient 3h00 de plaisir simple, complice et à portée de toutes les oreilles. Profitez-en vite, à la fin de cette queue de comète de tournée, Tryo repartira au travail pour pondre un nouvel album : un an et demi de gestation loin des plateaux et du public.
High End annonce le lancement de deux systèmes de miroirs motorisés à haute définition MMS-100 et MMS-200, avec ou sans média serveur, pour commander la position de l’image des vidéoprojecteurs Barco HDX, HDF et HDQ.
En combinant un miroir doté d’une surface optique parfaitement plane et l’expérience de l’optique et des média serveurs de High End Systems, la gamme MMS fournit des images à haute définition contrastées, lumineuses et détaillées. Ces miroirs s’associent aux vidéoprojecteurs de grande puissance de Barco, incluant le HDQ et un flux 40 000 lumens.
Avec le système MMS, il n’est plus nécessaire d’utiliser des supports massifs, difficiles à manipuler et extrêmement lourds pour disposer d’une liberté totale de placement de l’image dans une multitude de lieux. Il n’est plus nécessaire d’employer de coûteux montages, le plus souvent faits sur mesure, pour hisser les projecteurs. Il suffit désormais d’installer le projecteur dans sa position la plus naturelle ou la plus pratique, et c’est le miroir qui fait tout le travail, et ce, à distance !
Les MMS sont commandés par DMX ou Art-Net et bientôt, ils seront connectés aux outils fournis avec les projecteurs Barco, ce qui permettra de les installer et de les régler facilement dans la plupart des applications. L’opérateur pourra alors définir et mémoriser ses presets directement dans la suite logicielle du projecteur. Il y a deux versions : le MMS-100, qui embarque un média serveur Axon HD et le MMS-200 qui ne contient que le miroir.
“Nous avons décidé de proposer deux versions car il nous a paru important d’offrir toute la souplesse demandée par nos clients” dit Chris Ferrante, Directeur du Product Management. “Le MMS-100 permettra de simplifier le câblage et de contrôler l’image en temps réel avec un processeur graphique très puissant, mais cela n’est pas indispensable dans tous les cas ”.
Bill Morris, VP des Ventes de la division Salles et Hôtels de Barco conclut : “La possibilité qui est offerte de placer à distance, avec une précision extraordinaire, l’image fournie par les projecteurs représente un progrès incroyable. Que ce soit en installation, en location ou en mise en scène, cette gamme de produit va accélérer les phases de mise en place, accroître la souplesse et au final, libérer totalement la créativité de nos clients”.
Talentueux, créatif et aussi à l’aise avec un public jeune qu’avec un public plus âgé, Aldebert a posté sur Youtube et sa page Facebook un film malin et sympa, un peu à son image, où il raconte en 2,30 mn son investissement en temps. Une manière de rappeler que le parcours d’un intermittent n’est pas celui du fainéant que bien des personnes croient bon de colporter.
Nous avons choisi de vous le proposer et plus généralement de donner la parole à toute la filière pour rappeler que c’est par le dialogue et le foisonnement d’idées que l’exception culturelle française pourra continuer à disposer d’un dispositif certes à moderniser mais fondamental.
L’intermittence souffre, l’idée même semble ne plus recueillir l’adhésion de nos politiques au sens large du terme. Nous avons donc décidé dans cette période agitée de donner la parole aux techniciens, aux organisateurs d’événements mais aussi aux fédérations et autres instances patronales afin de permettre à tout le monde de s’expliquer librement car, parole n’est pas flèche. Envoyez nous vos textes, vos idées, vos coups de gueules pour nourrir ce débat et lui permettre d’avancer pour le bien de toute la filière artistique et technique.
Voici la contribution du festival le Rock dans tous ses états qui se tiendra le 27 et 28 juin à l’hippodrome d’Evreux.
L’annexe 10 du régime des intermittents concerne les artistes, l’annexe 8 concerne les techniciens du spectacle. Quand ces derniers sont, parfois, sous les projecteurs de scène, c’est qu’ils viennent serrer un pied de micro, re-brancher un câble défectueux… Mais le plus souvent, ils restent dans l’ombre de l’événement qui brille, sur des tâches que le public ne verra jamais, et c’est tant mieux. Leur travail consiste justement à ce que rêve et magie soient au rendez-vous et que la manifestation se déroule sans problème.
Quant aux artistes, tout autant concernés, nous citons André Birabeau « Non, les artistes ne sont pas inutiles.Tenez, quand deux pays n’ont pas réussi à signer un accord militaire ou un accord financier, ils signent un accord culturel.” Notre festival est un grand TOUT. Une petite ville qui se met en marche l’histoire d’un instant. L’ensemble des salariés dépendants du régime des intermittents, artistes, techniciens, est indispensable à la construction et au bon déroulement du Rock Dans Tous Ses Etats.
Pour les soutenir dans leurs revendications, nous souhaitons mettre ces hommes et femmes dans la lumière. Chaque jour le rock dans tous ses étatsvous fera partager, sur ses pages Facebook et compte twitter, une histoire, un visage et un métier.
Pour la coupe du monde de football, Community a équipé trois des douze stades sélectionnés dont le stade Mineirao de Belo Horizonte selon les prescriptions de l’installateur brésilien Soundvision Engineering.
Sound Vision a choisi les systèmes de diffusion R2 de Community, après différentes études de cas, notamment pour la précision de la couverture et pour leur grande résistance aux intempéries.
Le système de diffusion principal réparti tout autour du stade en accroche sous le toit est constitué de 24 clusters de quatre ou cinq enceintes étanches de type R2* certifiées EN54-24.
Au total cela représente 24 R2-52, 24 R2-694, six R2-94, quatre R2-77 et 48 R2-474 qui diffèrent par leur ouverture, toutes étant des points source en arrangement coaxial trois voies (1 ou 2 woofers, 1 ou 2 médium et un tweeter en compression) sur pavillon avec une coque en fibre de verre et des grilles de protection hydrophobes 3 couches.
Le système est alimenté via des amplificateurs et des processeurs placés dans cinq salles techniques réparties autour du stade est relié au système d’alarme (PAVA), ces salles étant reliées entre elles en cobranet avec liaison redondante (D-Link) et des processeurs BSS-BLU.
Les mesures effectuées après l’installation par Fernando Gargantini, directeur technique de Soundvision’s Systems ont montré le bien fondé de la configuration et sont en accord avec les prédictions.
Outre le stade Mineirao, de Belo Horizonte, le premier équipé, le stade de Sao Paulo (Arena de So Paulo à Carminosa) construit spécialement pour cette coupe du monde et l’Arena Amazonia de Manaus sont également pourvus en systèmes R2 de Community, toujours installés par Soundvision. Dans le climat équatorial de Manaus sur l’Amazone, cette solution s’impose.
* Caractéristiques de dispersion de la série R2 (niveau max de 129 à 133 dB SPL).
Osram, le grand spécialiste des sources lumineuses, propose désormais une nouvelle génération de lampes aux halogénures métalliques HMI UV Stop (UVS) qui offrent une diminution des émissions d’ultraviolet (en l’occurrence UVB et UVC) atteignant 99,9 % sans pour autant présenter aucune perte de luminosité ou de rendu des couleurs, qui est proche de celui de la lumière du jour naturelle.
Les lampes HMI Osram 200 W/SE à 1800 W/SE ont un rayonnement ultraviolet diminué de presque 100 % sans aucune perte de flux lumineux ni de rendu des couleurs.
Cela fait plus de 40 ans que les lampes aux halogénures métalliques ont pris le pas sur les lampes à incandescence comme sources d’éclairage standards pour le cinéma. De nos jours, elles sont encore imbattables sur les plans de la durée de vie, de l’intensité lumineuse et de la température de couleur, qui est proche de celle de la lumière naturelle, et elles sont utilisées sur les lieux de tournage dans le monde entier.
La dernière innovation d’Osram est une version dotée d’une enveloppe de quartz qui filtre les rayonnements UVB et UVC de la lumière et réduit en conséquence les émissions d’ultraviolet de presque 100 %.
Les nouvelles lampes HMI UVS d’Osram dotées du procédé UV stop sont graduables et procurent une température de couleur d’environ 6 000 K, un indice de rendu des couleurs (IRC) supérieur à 90 et un rendement lumineux qui atteint 100 lumens/watt. Osram propose les lampes HMI UVS en 7 versions avec des puissances de 200 à 1 800 W, adaptées à différentes applications dans les domaines du cinéma, de la télévision et du studio.
Disponible depuis ce mois de juin, le capuchon de protection SCCD-W de Neutrik permet d’étanchéifier les embases de châssis au format type D : XLR 3 et 5, EtherCON, powerCON,
…, et rendre le produit les accueillant, étanche IP65.
Le capuchon en plastique transparent pour la coquille est muni d’un ressort qui lors du retrait du cordon vient rabattre la coquille et ainsi occulter l’embase de châssis avec suffisamment de pression sur le joint d’étanchéité de pourtour pour ne pas laisser passer les projections d’eau.
Le système, astucieux et transparent, permet d’identifier aisément, même une fois refermé, le type de connecteur protégé.
Tiësto, sans doute le plus grand DJ de la décennie, a récemment fait la tête d’affiche du Festival électronique EDM de Copenhague, qui s’est produit sur la terrasse du luxueux Stay Apartment Hotel dans la capitale danoise. A cette occasion, le G-Spot de SGM, la première lyre à tête mobile au monde dotée d’un indice de protection IP65 s’est imposé comme l’appareil d’éclairage vedette.
Pour cet événement de neuf heures (allant de l’après-midi à minuit), rassemblant une kyrielle de DJs et de directs, Christian Byriel, directeur de production et concepteur du spectacle de CeeBRIGHTER a eu à surmonter quelques défis spécifiques au site.
« Bien que confronté à de grandes façades vitrées, un lieu inhabituel et un site en plein air, depuis le plein jour jusqu’à la nuit, j’ai l’impression que ma vision a abouti et que j’ai maintenu l’esthétique désirée par le client, » dit-il. Il est devenu évident pour lui que le G-Spot a joué un rôle important dans sa réalisation.
Pour son projet, Byriel a déployé 20 lyres à LED G-Spot pour produire un effet puissant, étendant la zone de scène pour entourer le public. « Les 20 projecteurs se sont tous comportés au-delà de ce qu’on attendait et représentent le choix parfait pour cet événement. L’équipe de production a été profondément impressionnée par luminosité et les invités aussi », déclare Byriel, lorsqu’il décrit cet appareil suffisamment puissant pour créer un impact exceptionnel, à la fois à la lumière du jour aussi bien qu’en pleine nuit pour cet hôtel haut de gamme.
Avec à peine huit heures de préparation, depuis le rendez-vous jusqu’au début du spectacle, tout devait être parfaitement programmé et fonctionner de manière fiable.
«Je me sentais en sécurité car si la météo virait au pire, je n’aurais pas de problèmes sachant que le G-Spot est IP65. Ceci est vital pour ce genre de production. Il n’y avait absolument ni la place ni le temps pour les solutions de dôme de fortune, mais je n’avais aucun souci à me faire « .
Outre cet avantage évident, le directeur de production a été particulièrement étonné par la vitesse de changement de couleur de l’appareil et son intensité. En outre, le G-Spot a joué un rôle majeur dans la réduction de la consommation d’énergie. « Je vais certainement imposer les G-Spot pour les événements à venir – et pour « Arive » de l’an prochain. Nous attendions beaucoup du G-Spot, mais il a dépassé toutes nos espérances « , a-t-il conclu.
Tiësto est monté sur scène à 22 heures, offrant à son public de 1800 fans un spectacle exceptionnel de deux heures… accompagné par les jeux de lumière des G-Spots.
Certains râleurs trouveront qu’on a mis du temps à compléter notre dossier sur Urban Peace III initié l’année passée et dont voici le dernier épisode concernant le calage et l’exploitation, grâce aux interviews de Vladimir Coulibre, Thierry Tranchant, Raphael Maitrat et Frédéric Fayard de Concept K chargé du visuel. Nous on pense que plus c´est long, plus c’est bon, et comme le résultat a été au-delà des attentes, revivez en notre compagnie cette grande messe du rap.
Nous avons pu assister à la séance de montage puis de calage la veille du concert et au concert lui-même le 28 septembre. Lors du calage nous avons rencontré et interrogé Vladimir Coulibre ainsi que Thierry tranchant (Melpomen) et Frédéric Fayard (Concept K) mais Raph Maitrat, trop occupé (de même bien entendu lors du show de cinq heures) a bien voulu se soumettre gentiment à la question après le show. Rassurez-vous, il a survécu !
La diffusion et le calage du STM Nexo
SLU : Tu es tout seul au calage système sur Urban Peace ?
Vladimir Coulibre (Ingé système) : “J’ai une fonction légèrement différente de celle que j’assume habituellement. Thierry Tranchant m’a appelé pour gérer le calage mais en collaborant avec toute l’équipe en place, je pense à Cédric Bernard de Melpo qui s’occupe de la partie réseau et du matriçage du signal, Boule qui assiste Raphaël et Raph lui-même.
Vladimir Coulibre (à gauche) et Samuel Birais à la régie, concentrés sur l’écoute pendant le concert. Ne vous y fiez pas, ils sont contents du résultat.
Je n’ai par ailleurs pas participé au design du système. Je me suis concentré sur les mesures en faisant une balance sonore qui me semble à peu près normale, et que l’on valide tous ensemble par de brèves écoutes.
La particularité, je dirais la difficulté de l’exercice réside dans les fenêtres très restreintes où nous pouvons faire du son car le Stade de France offre aussi des espaces pour des congrès dont il faut respecter la quiétude.
Il faut donc procéder par étapes en s’organisant bien, et prendre des décisions rapidement ; cela dit quand on a les idées claires, c’est tout à fait jouable.
SLU : Tu n’as pas participé à la configuration du système, les décisions étaient déjà prises ?
Vladimir Coulibre : Non, en effet. Mais on a comme toujours longuement parlé de la configuration des subs et là c’était figure imposée : les subs au niveau du sol. Ce sont des blocs de 9 en montage cardioïde avec 6 vers l’avant et trois vers l’arrière. Chez Nexo on appelle ça du side to side. Normalement ça fonctionne en 1 pour 1 (avant/arrière). Nous sommes allés chez Nexo pour tester des configurations et faire des mesures. On aurait dû monter une grande ligne de 6 subs doublée donc 12 vers l’avant et 6 à 180° et puis tout s’est retrouvé au sol.
Noter l’arrangement cardioïde, des subs LS18 en blocs de neuf avec 6 avant et 3 arrière, testé chez Nexo.
SLU : Cela a-t-il un impact par rapport à ce que vous aviez imaginé au départ ?
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La ligne principale coté cour en cours de montage. Noter le système par blocs de trois ensembles (B112 + M46) pré-montés amenés sur transpalette.
Vladimir Coulibre : Cela nous ramène à un débat entre le visuel et le sonore qui n’est pas de mon ressort. Il y a forcément un impact, le niveau devant est faramineux et risque d’incommoder les spectateurs.
Il faut arriver à avoir le maximum de couverture homogène partout, ce qui n’est évidemment jamais le cas dans nos métiers. Là, le rapport entre champ proche et lointain n’est pas idéal. Si dans le premier tiers du stade ainsi qu’à la régie on est bien, à l’arrière ça chute pas mal ; cela dit on devrait s’en tirer pas mal car les renforts ne sont pas trop puissants et s’accordent donc bien avec l’infra arrivant de devant.
Reste à fixer l’angulation
Le ratio est bon. On retrouve ce que l’on avait prévu. Sur les côtés ça s’estompe progressivement alors que sur la longueur ça tient la route. Mais il n’y a pas que l’infra dans le son, loin de là. Le plus important c’est qu’on ait une bonne intelligibilité partout et que le rapport entre les systèmes soit bon.
Le résultat est assez bon et on travaillera encore cette partie demain. On parle bien de rap français, il faut que l’on comprenne les paroles.
SLU : C’est la première fois que tu cales du STM Nexo ? Le système est récent.
Vladimir Coulibre : Oui, c’est la première. J’ai juste eu l’occasion de le voir et l’entendre lors d’un festival mais sans pouvoir y toucher. Je suis agréablement surpris vu la taille des lignes et celle du Stade de France que je connais bien. On prend des options en fonction du système dont on dispose mais in fine, ce sont les mixeurs qui pourront le mieux t’en parler car ce sont eux qui l’exploitent.
En ce qui me concerne je suis satisfait. La couverture est bonne, l’aigu porte bien et on a quelque chose de cohérent. On utilise les presets usine qui sont logiquement verrouillés ; on a ensuite mis en phase, fait une balance tonale et réalisé une égalisation pour obtenir le rendu qui correspond aux besoins de l’événement. C’est ce que l’on fait partout ailleurs. Je suis content, même sans public, et je pense que demain on perdra un peu en grave et le son sera plus amorti, ce qui est plutôt bien.
Procédure de montage vue de l’arrière, les boîtes sont déjà raccordées.Le système est facile à monter et régler/ la poignée rouge sert au verrouillage et la molette graduée A, B, C, ,.. à l’angulation inter-boîte
SLU : En rappel vous utilisez les clusters du Stade. Vous faites jouer ceux incurvés et ceux à plat en douche ?
Vladimir Coulibre : Non, juste les incurvés qui arrosent le haut des gradins, le bas on le couvre avec notre diffusion, jusqu’au 2e gradin en fait (avec les rappels NDR). La simulation a été bien faite et montre la validité de ce choix. On reste assez bas en niveau car la balance tonale entre les deux systèmes, le résident et le STM, n’est pas la même. La distribution du signal se fait en fibre et en Ethersound.
Les lignes de rappel au niveau de la régie pour couvrir le reste de la pelouse et les tribunes latérales.Deuxième ligne de rappel en 2x 6 STM (B112+M46) pour arroser jusqu’au bas des gradins, ensuite c’est la diff du stade qui prend le relais pour la tribune haute.
De toute façon, pour ce type de distribution assez complexe, je ne vois que deux systèmes possibles, le Dante et l’Ethersound. Cela étant je suis très mal placé pour t’en parler pour cette opération car je ne m’en suis pas du tout occupé.
SLU : Tu as utilisé beaucoup de systèmes. Qu’est-ce qui tu trouves intéressant avec le STM, sans le comparer directement à telle ou telle marque ?
La ligne de 15 STM à cour montée « tiltée et anglée »
Vladimir Coulibre : Ce que je trouve intéressant en premier lieu, c’est la réserve de dynamique, le « headroom ». Après je n’ai pas assez de recul pour affirmer que cette dynamique restera disponible dans le temps. Des paramètres comme la compression thermique des haut-parleurs et les presets peuvent influer, mais sur les essais faits jusqu’à présent en changeant la balance tonale pour déceler les limites, cela paraît très intéressant.
Côté montage, ce qui me gêne c’est le poids, bien qu’il s’agisse d’un système modulaire. Les contraintes de charge, en salle notamment, font que même si pièce par pièce le STM n’est pas lourd, quand on assemble les morceaux, on arrive vite aux limites habituelles de charge que l’on rencontre dans les lieux qui nous accueillent et qui constituent bien souvent notre challenge. Plus on peut mettre de boîtes et mieux c’est pour coupler et travailler les angulations, mais pour ça il faut des boîtes légères.
Ici avec des lignes en asymétrique (une boîte médium/aigu plus une de grave), ça fonctionne bien mais on aurait plus de marge et de headroom en symétrique en ajoutant, comme c’est prévu chez Nexo, une seconde ligne de renforts B112.
Cela dit, j’ai testé le grave en le poussant un peu hier, et même comme ça, on obtient une très bonne pression dans le bas. J’aime bien ce que j’entends et j’aimerais bien mixer dessus. Je pense que j’aurais un avis plus précis après les 4 heures de show même si mes oreilles seront plus fatiguées que le système ! (rires).
SLU : Les délais sont calés comment ?
Ligne principale de 15 STM à jardin plus ligne de side fill (9 boîtes).
Vladimir Coulibre : On commence par caler le système principal en fonction des zones de couverture recherchées. Ensuite on cale les délais en faisant la part des choses au niveau du grave qui dans un stade se comporte différemment et en établissant des zones que l’on qualifiera de « sacrifiées » pour que la combinaison marche partout ailleurs.
Les délais doivent ajouter de la précision et de l’intelligibilité et pas en retirer. On a travaillé sur le papier, à nous maintenant de parvenir à ce que les prédictions donnent. Le parterre dans un stade est par exemple rectangulaire, il y a donc une zone entre le parterre et la couronne ou physiquement ça ne peut pas marcher, on prend donc les infos de la production pour connaître les endroits où le public n’ira pas et on modifie nos délais en conséquence pour tomber dedans.
Il y a aussi le rapport entre bas et haut dont il faut tenir compte, ce qui fait qu’il faut savoir se mettre des barrières pour éviter de se perdre avec les délais. On n’est pas dans du simple frontal, le résultat ne peut donc pas être parfait. On est malgré tout content de ce qu’on sort, mais le cœur de la réussite ça reste le mix.
On aura beau livrer un système calé et de qualité, si le mixeur rentre en force dans ce type d’installation, ça ne marchera pas. Ce n’est pas le système qui s’adapte au mix dans un stade comme celui-ci mais l’inverse. Certains ingés son m’ont demandé pourquoi on n’avait pas fait le choix de l’arc sub. C’est simple. Ce que l’on aurait gagné en couverture on l’aurait perdu en impact.
SLU : Comment sont filtrés les subs ?
Vladimir Coulibre : Ils sont coupés à 85 Hz et le système descend à 60 Hz. On a donc un recouvrement, overlap, dont on se sert.
‘ Thierry Tranchant passant à proximité de micro à la fin de l’interview de Vlad, nous le rejoignons pour faire le point sur la configuration actuelle par rapport aux dispositions initiales. ‘
SLU : Qu’est-ce qui a changé entre la définition du projet dont on a fait état dans nos colonnes et ce qui a réellement été installé au SDF ?
Thierry Tranchant (PDG de Melpomen) : Pas grand-chose. Le système est le même, les emplacements aussi sauf pour les subs qui ont un peu bougé. Même les angles sont restés à l’identique des prédictions.
SLU : Comment se fait-il que vous ayez fait appel à Vladimir Coulibre ?
Thierry Tranchant : Ça fait longtemps qu’on se connaît et que j’avais en tête de le faire travailler. Cette occasion était rêvée puisque Cédric, qui est aussi au système, avait besoin d’un coup de main ; seul cela aurait été trop long pour lui de s’occuper de tout. Ils font du bon boulot tous les deux.
SLU : Le système a pas mal évolué depuis sa présentation aux JTSE 2012 …
Thierry Tranchant : Oui beaucoup. Je n’avais pas assisté à la présentation mais on ne m’en avait pas dit que du bien. Là, le système tourne bien et sonne bien. J’ai fait le choix de ne pas donner mon avis et d’attendre celui des utilisateurs. Jusqu’à aujourd’hui le retour des ingés son est positif.
SLU : En fin de compte ce ne sera pas Raphael Maitrat qui mixera l’ensemble des groupes ?
Thierry Tranchant : Non, Raphael a préféré les accueillir tout en veillant à bien les mettre dans le bain, les aider à tirer parti du système et autant que faire se peut, avoir un son cohérent. Pour en revenir à la question précédente, on a changé les consoles. On devait avoir deux Pro6 Midas et en fin de compte on a une XL8 pour tout le monde et une Pro6 en backup. On n’est jamais trop prudent en numérique même si nous n’avons pas connu de problèmes avec ces modèles. Enfin à la demande d’un groupe, nous avons une Vi6 (Souncraft), ce qui nous donne la possibilité d’offrir une seconde console.
La régie façade avec au premier plan Samuel Birais, Raphael Maitrat, Mathieu Tintin Renaud et Nicolas Ballario et au deuxième les lighteux de Concept K surélevés comme il se doit pour mieux voir.
SLU : Comment tout ce petit monde est-il relié à la diff ?
Thierry Tranchant : En Ethersound. Les tables sortent en AES et ce dernier est facilement transformé en Ethersound sans perte de qualité ou de conversion à la clé. Pour les retours, la PM1D est bien là, épaulée par une M7CL car le nombre d’entrées, et de sorties, est important. On a aussi rajouté des wedges, il y en a 60 en tout. On pourrait faire avec moins mais les plateaux enchaînent très vite et ce serait idiot de bloquer cette belle mécanique pour un peu de bois. On a beaucoup de 45N12, environ 48, et une douzaine de PS15. Des GeoT ajoutent du niveau de part et d’autre de la scène à la demande de Julien Martin qui officie aux retours. De la sorte, il est à 20 dB sous le clip : il a de la marge.
SLU : L’équipe au système paraît bien s’entendre.
Thierry Tranchant : Oui absolument. Vladimir et Cédric se connaissent depuis longtemps et Boule, qui est l’assistant de Raphael, est bien rentré dans le groupe. Vladimir a beau avoir plus l’habitude de travailler avec des enceintes d’une autre marque (rires !!), il s’en sort super bien.
Le STM a aussi beaucoup évolué depuis les débuts au niveau de ses presets, de sa couleur et des fréquences de coupure. Après avoir pas mal essayé, Nexo s’est fixé sur des fréquences qui marchent bien dans le bas. Le grave, c’est ce qu’il y a de plus difficile à maîtriser. Même la façon de créer un stack cardioïde a évolué dans le temps et pas plus tard qu’il y a trois semaines avec toute l’équipe système. Nous avons été faire des essais avec le fabricant pour déterminer le meilleur ratio entre avant et arrière et le filtrage le plus adéquat. Nous avons obtenu un très bon résultat derrière avec une chute de 16 dB et pas trop de perte de niveau à l’avant.
Bien entendu, on aurait préféré accrocher les subs, ce qui nous aurait fait gagner un peu de précision dans les 40 Hz qui sont par ailleurs chargés, mais c’était impossible. On a par ailleurs essayé de le nettoyer ce trop gros 40, mais on a perdu en puissance et en sourire de Raphael. On a donc tout relâché et hop, il était ravi. Ça cartonne pas mal le STM et l’extrême aigu est très beau. Le nouveau matériau employé pour le dôme des moteurs d’aigu a un break mode différent et placé plus haut, ce qui donne à cette partie du spectre une agilité et une finesse assez rare.
‘ C’est quelques jours après le show que nous avons pu joindre Raphael Maitrat et le faire causer ‘
SLU : Peux-tu nous expliquer pourquoi le couple Pro6 à la façade s’est transformé en Pro6, XL8 et Vi6 ?
Raphael Maitrat (ingé façade et régisseur son d’UP3) : Au départ nous avions prévu deux Pro6 dont l’une était fournie par Melpo et l’autre était celle de tournée de Sexion d’Assaut dont je me sers souvent et qui aurait été utilisée comme spare. On s’est rapidement rendu compte que la Pro6 de Melpo/SSE n’était pas disponible et du coup ils nous ont envoyé d’Angleterre une XL8 ce qui s’est révélé très judicieux.
Eh Raph tu nous rejoins … Mais pour quoi faire !
Cela nous a bien aidés avec Julien (Martin, Ingé son retours) car d’un patch en 56 on a basculé en 96 : bien plus que du confort quand il y a autant d’artistes. Nous avons ajouté la Vi6 car I Am tournait avec une Vi1 et nous avons voulu en plus séparer les talks et les DJ du reste des artistes en les affectant à une autre console. Tout ceci nous a conduits à disposer de 3 tables dont on a aussi très vite abandonné l’idée de la console maître et des esclaves au bénéfice de trois sorties AES indépendantes et un switch, et une matrice faite au Lake.
Nous avons avant tout joué la carte de la sécurité avec Thierry (Tranchant NDR) car nous étions tous les deux assez novices pour ce qui est d’événements au Stade de France et ce qu’on ne voulait pas, c’était la panne. On a anticipé tout ce que l’on a pu en profitant aussi de la qualité du déroulé de la soirée un peu pensée comme une émission de télé avec par exemple des changements de plateau de pas plus de deux minutes.
Tout le monde a été satisfait par l’offre technique proposée, et les ingés son que nous avons accueillis ont apprécié le choix de consoles. La seule chose que nous avons gardé en commun c’est le rack d’effets, ce qui a occasionné des changements de Harting d’un artiste à l’autre.
SLU : Une idée des effets proposés ?
Raphael Maitrat : Du classique assez varié. Distressor, M6000, D-Two, deux compresseurs de sortie différents dont un API à la demande de Popeye (Ingé son façade NDR) et un Maxx BCL pour moi. Les deux étaient au choix pour l’ensemble des ingés qui ont aussi employé les effets internes des consoles.
SLU : Qui as-tu mixé en définitive et comment es-tu venu en aide aux autres mixeurs ?
Raphael Maitrat : J’ai mixé La Fouine et la Sexion et j’ai pas mal aidé les autres ingés comme celui de Youssoupha en préparant son mix suivant ses indications pour que cela aille vite. J’ai pas mal collaboré aussi avec Lionel Capouillez, l’ingé son de Stromae, qui ne connaissait pas du tout l’XL8. On a réussi l’accueil tout en gardant la bonne humeur qui régnait en régie et dans le public. Initialement j’aurais dû mixer pour tout le monde, un peu comme un Ingé son télé mixe l’ensemble des artistes se produisant sur son plateau.
Seulement il y a un hic, le show dure 5 heures et 5 heures de rap, j’aurais été brulé, les oreilles en carafe, et puis il s’agissait d’un plateau très relevé où chaque artiste dispose de son ingé son et qui étaient pour la plupart en tournée. Tu me vois aller expliquer à ces techniciens : »tu vois, tu vas faire le Stade de France mais tu vas rester sagement sur le côté et tu ne touches pas, je vais m’en occuper ». Personnellement si cela m’était arrivé, j’aurais détesté.
Enfin je n’aurais pas pu être aussi compétent que le mixeur attitré et qui connaît son artiste sur le bout des doigts. Popeye travaille avec Psy4 de la rime et Youssoupha depuis 4 / 5 ans ! J’ai donc fait le choix de l’accueil, le meilleur accueil possible pour bien les mettre à l’aise et on les aider de notre mieux surtout pour l’enchaînement des plateaux.
Les midas PRO6 et XL8. Raph et Nicolas Ballario, l’ingé son d’Orelsan en cours d’essais et de réglages.
Cela s’est très bien passé ! J’ai demandé l’aide de Matthieu Renaud dit « Tintin » de Fa Musique qui connaît parfaitement les tables Midas pour qu’il nous rende la vie encore plus facile en nous montrant tous les trucs à connaître sur ces tables. Il fait depuis des années l’accueil aux Francofolies et c’est pour cela que j’ai souhaité l’avoir à mes côtés pour me rassurer et surtout rassurer les autres ingés son pour la plupart desquels, c’était le premier SDF ce qui est impressionnant. On a donc été 4 à se passer les manettes avec Popeye, Nicolas Ballario (l’ngé son d’Orelsan), Lionel Capouillez (l’ingé son de Stromae) et moi-même.
SLU : Deux mots sur Julien Martin aux retours que l’on n’a pas pu approcher.
Raphael Maitrat : Il a bossé sur une PM1D pour les mix et une M7CL pour les talkback et les ears. On a beaucoup travaillé aux ears, une trentaine de liaisons, et on a déployé beaucoup d’autres liaisons micro, taille du plateau oblige. La base c’était mes trois DL431 pour avoir les 96 paires plus le stage de la Vi, et une fois ce signal ramené à la régie façade, on le brassait en analogique dans 4 patchs ABC et D.
SLU : Pourquoi le choix d’une PM1D et pas d’une Midas aux retours pour distribuer directement le signal de l’XL8 en numérique ?
Tiens des GeoT (2 x5) pour les retours latéraux.
Raphael Maitrat : À cause du nombre de départs dont nous avions besoin. À part la SD7 DiGiCo, la PM1D est encore la console qui a le plus de départs aujourd’hui sur le marché et là, entre les wedges, les side et les ears, elle était pleine comme un œuf. Comme nous avions fait le choix de ne rien débrancher et que Julien connaît très bien cette table, le choix a été évident.
J’en profite pour dire un grand merci à l’équipe plateau qui a été juste magnifique d’efficacité car eux, ils en ont eu des Harting à débrancher et rebrancher ! Tout a roulé parfaitement, à part une panne matérielle qui nous a bloqués 3 minutes sur un rack d’entrée Ai8 Yamaha qui est parti en vrille et, manque de pot, y était connecté le bassiste d’un de mes groupes. Ladite basse est sortie avec un gain de malade dans les ears de tout le monde alors qu’à la façade tout roulait !! On connaît le problème des cartes mal enfichées, Julien a réglé ça comme un chef en 3 minutes.
SLU : Pour en revenir au STM, que peux-tu en dire après coup (cette interview à été réalisée par téléphone quelques jours après le show NDR)
Raphael Maitrat : Au tout départ d’Urban Peace 3, j’ai demandé du d&b pour le Stade de France, ne serait-ce que pour être dans la continuité de l’année et demi passée sur les routes avec la Sexion et cette marque. Olivier Matabon, qui devait composer avec un certain budget m’a demandé de lui rédiger une fiche technique afin de lancer un appel d’offres auprès des plus grands prestataires français capables d’assurer un SDF avec une préférence pour Nexo et donc Melpo pour des raisons de cohérence avec la marque résidente à St-Denis, puisqu’il était acquis que nous n’allions rien accrocher pour déboucher la corolle mais plutôt employer ce qui est déployé en fixe et ce, une fois encore, pour être raccord avec le budget alloué au son.
J’ai été faire un saut chez Nexo où j’ai été super bien accueilli, et j’ai découvert en extérieur le STM sur des disques. Généralement avec les nouveaux systèmes et sur disque, tout est beau, seulement entre un CD et une sortie de console c’est très différent. Je leur ai donc proposé de venir avec leur système lors d’une date de la Sexion pour mieux l’appréhender, ce qu’ils ont fait avec la collaboration de Melpo. Ce jour-là, on a laissé le d&b dans le camion et ce que j’ai entendu, malgré le peu de temps que nous avons eu pour le caler, m’a paru plutôt très encourageant. C’est pour ça qu’on est parti avec du STM. J’aime bien le spectre reproduit qui correspond bien à la musique sur laquelle je travaille en ce moment et j’adore les subs Nexo. Je trouve que c’est l’un de leurs points forts et ce depuis toujours. Je suis moins enthousiasmé par les autres gammes de ce constructeur mais avec le STM, ils ont fait un grand pas en avant et ont su travailler leur aigu et leur médium, du coup c’est vraiment bien.
Je ne sais pas trop quoi penser de la modularité offerte dans le touring qui est le marché visé par ce système. Ça ne me paraît pas forcément utile et ça complique inutilement l’exploitation. Je trouve, mais cela n’est que mon avis, que la seule chose dont on n’a pas envie en tournée c’est de passer du temps à monter le bois. Cela étant dit, je tiens à remercier Nexo qui a totalement joué le jeu et nous a fourni beaucoup de liberté au niveau des presets avec la possibilité de faire des essais jusqu’à obtenir satisfaction, ce qui est rare chez les constructeurs d’enceintes de ce type.
Du coup, Vladimir et Boule ont pu s’éclater durant trois jours en testant plein de configurations avec en plus des bâtons dans les roues sous la forme des subs qui auraient dû être accrochés et se sont retrouvés au sol. Ensuite rebelote, on nous avait accordé une longue ligne au sol mais une fois encore la beauté de la chose n’a pas permis de le faire, ce qui a conduit tous les subs à se retrouver empilés sous forme de deux gros tas délivrant une pression démentielle à la limite du tenable pour les spectateurs placés à proximité. Il ne faudrait pas à l’avenir oublier que nous faisons avant tout un concert, certes beau, mais un concert.
SLU : Même à la régie, le grave était TRÈS plein, on peut le dire.
Raphael Maitrat : C’est certain et cela n’a pas été oublié. On a fait de notre mieux pour ne pas trop abîmer les gens devant les subs. On a aussi fait le choix de privilégier les spectateurs du parterre qui était plein et de concentrer l’énergie dessus. Les extérieurs par exemple qui n’étaient constitués que de 9 boîtes (STM) ont servi essentiellement à garantir la meilleure intelligibilité possible, en sachant que le grave était en retrait. Je tire mon chapeau à Vlad et Boule qui ont très bien réussi leur coup. On a lutté contre un gros RT60, et on s’en est bien sorti. Le but était qu’un flow de rappeur reste le plus compréhensible. Pour ça, l’aigu et le médium très précis du STM nous ont bien aidés.
Popeye par exemple, qui a une bonne expérience de la scène et qui a initialement émis quelques doutes quant au choix du système (on a tous des aprioris contre lesquels il faut savoir lutter) est reparti en mode : « quand on nous en proposera à nouveau, on dira oui sans hésiter ». Melpo et Nexo ont fait un pari et l’ont largement gagné même si je ne peux m’empêcher de penser qu’avec quelques boîtes en plus on aurait été plus cohérent sur les côtés où, faute de combattants, on a perdu la bataille du bas. C’est dommage car les VIP étaient justement assis dans cette zone. Le « main » en tous cas était en béton et a dépassé nos attentes.
Du coup, j’ai eu après coup quelques réflexions comme quoi le grave n’était pas assez fort sur les côtés, ce à quoi j’ai répondu qu’il vaut mieux pas assez que trop. (Rires !!) Mais bon, il n’y a pas de champagne sur le parterre ! Placés à la régie puis en se déplaçant sur le parterre et derrière les rappels lors des différentes prestations du show, nous ne pouvons que confirmer les dires de Raph. Le son était intelligible avec effectivement une bonne finesse dans le haut médium l’aigu bien que ce ne soit pas la partie du spectre prédominante dans le RAP. Quant au grave, propre mais un peu trop présent à notre gré (on n’est pas VIP donc pas placés au même endroit), il reste une des forces des systèmes NEXO, c’est certain.
Lumière et vidéo, la signature graphique de Concept K
Nous retrouvons Frédéric Fayard, alias Aldo pour quelques détails complémentaires au projet qui était déjà ficelé lors de notre première interview, plus de deux mois avant le show.
L’équipe Concept K avec de gauche à droite : Frédéric Fayard (chef de projet), Thierry Cunche (lighting designer), Jean-François Bonnement (directeur photo) et Johan Chabal (réalisateur). Debout, Laurence Duhamel, (éclairagiste de I Am et Sexion d’Assaut) venue en spectateur et Nicolas Galloux (pupitreur)
SLU : Comment finalement as-tu formé ton équipe ?
Frédéric Fayard, (Chef de projet, DG de Concept K) : “Nous sommes 5 à la réalisation visuelle au sens large. Thierry Cunche à la conception lumière, programmation et restitution, Nicolas Galloux au pupitre ; Jean-François Bonnement à la direction photo. Il fait tous les niveaux et pilote les poursuiteurs ; Johan Chabal gère l’image sur 280 m2 d’écrans PRG et enfin moi à la coordination de l’ensemble. On a aussi notre topeuse préférée, Laurence Pelissier, qui est indispensable vu le nombre d’entrées, sorties d’artistes, jingles à gérer.
SLU : Tu as choisi deux types d’écrans de pitch différent ?
Frédéric Fayard : Oui, l’écran du fond et les écrans latéraux sont en Barco OLite 10 mm de pitch et tout le reste est en PRG 30 comme prévu initialement avec des panneaux semi transparents et un pitch de 31,25 mm. Il est très simple à câbler, très souple et malléable avec un rendu super correct. Je suis très content du produit. Comme tu le sais, on travaille avec PRG sur cette opération donc on s’est naturellement tournés vers les produits PRG d’où les spot Bad Boy qui sont vraiment de superbes machines.
Un mix d’écrans : OLite pour les latéraux et le fond en 10 mm de pitch et PRG en 31,25 mm de pitch pour les bandes et totems. Notez, à droite du système de diffusion, le pont vertical de Mac 2000 XB beam pour faire soit du latéral, soit du volumétrique en salle.L’écran semi transparent et souple PRG de 31,25 mm de pitch en cours de montage.
SLU : Quel est le contenu vidéo et comment est-il réparti dans les écrans ?
Frédéric Fayard : L’idée était d’avoir une signature graphique du début à la fin du show qui dure 5h. Nous avons conçu des jingles visuels, comme un fil rouge tout au long du concert. Il s’agit d’un montage de 30 s par artiste, constitué d’animation et de clips vidéo fournis par les artistes. Nous avons fait appel à un graphiste qui a travaillé sous la direction de Thomas Dechandon, le spécialiste de la conception d’images chez Concept K. L’habillage sonore, confié à un compositeur est un mix de musique et de sound design.
Suivant la même logique, nous avons aussi conçu un jingle de sortie d’artiste, identique pour tous, qui rappelle le nom des trois co-producteurs du show : Sky Rock, Def Jam (label d’Universal) et le Stade De France. Et autour de ces fils rouges, on a brodé un tas d’habillages. On attrape les 280 m2 d’écran comme une seule et grande image qui est répartie en 8 surfaces de diffusion et l’on route ce que l’on veut où l’on veut.
Youssoupha, un contenu graphique riche et animé aux couleurs de l’Afrique et des projecteurs qui mettent le feu à ce tableau posé, mais pas pour longtemps…
Les groupes nous ont fait parvenir leur propre contenu vidéo, pour ceux qui en avaient, et on les a envoyés dans différentes sources de diffusion à la fois pour qu’ils aient leur signature et à la fois pour apporter des visuels différents. Ce sont Johan et Thomas qui ont défini comment router les images. Ensuite on a fait la programmation. C’est aussi Concept K qui a pris en charge la réalisation. Nous récupérons les sources live et les mélangeons.
La Fouine, un décor vidéo on ne peut plus urbain….. qui évolue en graphisme et en lumière :Magnifique!
Par défaut, on route les sources live classiquement dans les deux écrans latéraux. Mais on peut aussi envoyer du live vers l’écran central, voire même sur l’intégralité de la matrice. Pour cela, on récupère deux signaux différents : la réalisation finale et un autre signal qui peut être un gros plan d’artiste par exemple ou du public, et qui nous sert de matière complémentaire.
Pour Orelsan, très chouette quadrillage mouvant de beams en Sharpy et Bad BoySur le rap acerbe d’Oreslan, un tableau urbain froid posé et esthétique, les Sharpy et Bad Boy jouent en contraste et agressivité.
SLU : Ton choix de kit lumière n’a pas bougé ?
Vue rapprochée du pont de face. Bien protégés (surtout les ballasts) sous leur bouclier anti pluie (et effectivement il a plu), les Bad Boy qui feront la face, de projection de gobos et des effets, en alternance avec les Mac 2000 XB beam. Au dessus, les aveuglants en FL4 et les TourKolor qui marquent le large cadre de la scène.
Frédéric Fayard : Non, on a, comme prévu, un kit basique avec peu de références mais des sources très puissantes : du Bad Boy, du Mac 2000 XB Beam, du Sharpy, de l’Atomic 3000, du FL et des PAR TourKolor en cadre de scène qui font aussi partie de la signature graphique.
On est sur un “One shot”, avec une grosse scène de festival qui est une grosse boîte. Le problème c’est qu’à 150 m de la scène ça devient une petite boîte, et il faut trouver des solutions pour l’agrandir.
Grâce aux écrans latéraux, entre les towers extrême jardin et extrême cour la largeur atteint 50 mètres et avec les PAR on trace un rectangle assez grand pour qu’il soit présent, et qui brille sur toute la durée du show. C’est le dir phot qui le dose, pour que ce soit supportable à l’œil et à la caméra, en fonction de l’heure car le concert commence en plein jour et se termine la nuit.
Vue du fond de scène avec les deux matrices de Sharpy parsemées de strobes Atomic 3000 et les contres en Bad Boy.Sharpy et Atomic 3000 surplombent les écrans latéraux OLite de 10 mm de pitch. En position haute, les TourKolor assurent une partie du cadre de scène.
Concert de Youssoupha, démarré en plein jour. Image émouvante et couleur de faisceaux adaptée ici les Bad Boy.
SLU : Tu passes en fibre de la régie à la scène ?
Frédéric Fayard : Oui, c’est PRG qui fournit le réseau. C’est un SRS Luminex. On a mis aussi les trois consoles GrandMa2 Full Size en réseau Ma Net et on se demande si c’était vraiment une bonne idée. On aurait peut-être mieux fait de sortir la vidéo du réseau. J’ai fais ça parce que ça me permettait d’avoir 3 consoles fixes pour deux actives sachant que la 3e, celle du Dir Phot, nous sert de Back Up.
En dehors de cet avantage, c’est plus compliqué à gérer car Thierry et Johan sont obligés de bosser tout le temps connectés ensemble. Par exemple, quand nous sommes arrivés, ça aurait pu être intéressant que Thierry travaille de son côté sur Wysiwyg, pendant que Johan en régie installait les Catalyst et programmait la vidéo. On n’a pas pu le faire parce que si ils avaient travaillé séparément, il aurait fallu merger les Shows.
Aujourd’hui, si on merge les shows c’est une catastrophe. Et il était impératif d’opter pour 3 GrandMa Full Size car nous sommes finalement 5 personnes à pouvoir intervenir, et comme nous sommes tous polyvalents, aucun n’est cantonné dans son rôle. Utiliser un type de pupitre permet d’avoir des automatismes et de se relayer.”
Concept K, habitué au Stade de France, a recours à un système efficace pour que la scène reste bien présente de loin : des écrans latéraux et un cadre de TourKolor toujours brillant. Derrière la longue bande d »écran semi transparent placé sous la scène, des colonnes de Molefay 1 plus ou moins espacées, offrent une possibilité supplémentaire à Thierry de marquer la rythmique.
Unique responsable du visuel global du Show, Concept K offre un écrin magnifique et débordant de vie à la dizaine d’artistes Rap invités à se produire, avec pour chacun d’eux une identité spécifique qui n’exclue pas la diversité de tableaux.
L’équipe a réalisé un travail aussi titanesque que le lieu qui les accueille ! Sur un show de 5 h, pas une seule redite à l’exception bien sûr des jingles de sortie d’artiste, mais un cadre délibérément tenu qui marque ce concept unique en live. Concept K a réussi son pari d’offrir la qualité d’un show télévisé, riche en création graphique, dans un contexte de festival avec les contraintes de gigantisme et de durée.
La lumière est colorée, rythmée et agressive à base de beams qui donnent de la force et du relief à la scène et de la dynamique au lointain. Et c’est certainement l’unité de ce collectif de designers, habitués à travailler ensemble en équipe soudée et polyvalente qui rend possible cette performance dans un timing serré.
L’Eglise de l’Elévation, basée à Matthews en Caroline du Nord, a ajouté des projecteurs motorisés à LED B-Eye A.leda K20 Clay Paky à son vaste équipement audiovisuel. C’est Main Light Industries de Wilmington, Delaware, qui a fourni 35 B-Eyes pour les fêtes de Pâques de cette église, cinq pour son site principal et 30 répartis sur cinq sites annexes.
“Nous accordons une grande importance à la qualité de la production, dit Andy Bentley, Lighting Designer et directeur technique de l’Eglise de l’Elévation. Trois de nos sites sont permanents, avec du matériel audiovisuel et d’éclairage installé de manière fixe. Les sept autres disposent de structures mobiles qui sont mises en place et démontées tous les dimanches”.
Les fêtes de Pâques proposaient sept événements différents : quatre cultes chantés, une ouverture et une fermeture et une homélie. Chacun a été conçu pour avoir un aspect différent. Andy Bentley, assisté d’un groupe de bénévoles de l’Eglise de l’Elévation, a monté les B-Eyes sur le pont de contre avec en plus 9 Alpha Spot HPE 1500.
“Les B-Eyes ont donné les mêmes résultats sur tous les sites, précise Andy Bentley. J’ai tout programmé une semaine avant Pâques sur notre site de diffusion et j’ai utilisé cette programmation comme base pour les autres sites, ce qui a permis de gagner beaucoup de temps.
Du fait de sa polyvalence, le B-Eye est devenu sa lyre préférée. “C’est incroyable. On a utilisé la faculté de contrôler la couleur de chacune des leds pour obtenir des effets de couleurs très intéressants, comme motif avec un aspect de vitrail qui illustrait le thème de l’homélie ».
Bentley a aussi utilisé la lentille rotative pour créer quelques grands effets vraiment spectaculaires. Il a tout particulièrement aimé la possibilité d’animer le faisceau et de créer un effet d’ange qui bat des ailes, qu’il a utilisé avec l’un des chants de louange. Les fonctions de wash ont été aussi mises en pratique. “Le wash procure un effet de couleur impressionnant et, de toutes les lyres wash que j’ai essayé, c’est lui qui a la meilleure homogénéité.