Robe sait mettre en scène ses produits : fumée, noir salle, musique, ouverture de rideau et lumière! C’est à Londres, après avoir fait le Buzz sur la toile, que le Spiider est apparu, un wash de 18 leds de 30 watts avec une puissante diode centrale de 60 watts qui fait de l’effet ! Spiider, la grosse bébête qui monte, qui monte, était l’une des attractions phares du Plasa.
Ce nouveau projecteur est le premier wash à leds utilisant des sources 30 watts et même une 60 watts en son centre avec un flux annoncé à 11000 Lumens. Le zoom permet d’obtenir un puissant faisceau serré de 4° qui ouvre à 50°. Les sources sont des leds multipuces RGBW gérables en 8 ou 16 bits pour une grande palette de nuances de couleurs et un blanc allant de 2700K à 8000K.
Les 19 Leds en faisceau serré vert ne sont pas du tout impressionnées par le soleil londonien.
En plus du CTO progressif, et de l’émulation tungstène de 2700K à 3200K, 5 teintes de blanc sont disponibles, sur le paramètre roue de couleurs, ainsi que 66 presets LEE. Si vous trouvez que pour certains tableaux que le faisceau est trop large et trop homogène, vous pourrez faire jouer solo la led centrale de 60 W et son faisceau au look « Spot ».
La led centrale de 60 watts en mode « Spot »!La led centrale avec l’effet Flower.
C’est aussi cette source centrale qui produit l’effet Flower, effet multifaisceaux, rotatif dans les deux sens, du Spikie. Bien qu’il existe des effets internes de matriçages permettant une programmation rapide, chacune des leds est bien sûre contrôlable indépendamment en niveau et en couleur. Il suffit pour cela de choisir le mode DMX qui vous convient le mieux dans les 4 proposés. En ce qui concerne les protocoles de contrôle, le Spiider est compatible DMX 512, RDM, Art-Net, MA Net, MA Net2, sACN, Kling-Net et Wirless CRMX de Lumen Radio !
Le logiciel de configuration associé au système Microflex Advance ici en position Equalisation, expliqué par Ludovic Sardnal, d’Algam entreprises.
Shure EMEA (Europe, Moyen-Orient, Afrique) est fière d’annoncer l’ouverture à partir du 2 novembre 2016 d’un bureau parisien dédié au développement du marché de l’intégration en France. Dirigée par Guillaume Le Royer, Directeur du Développement, cette entité sera chargée du développement stratégique sur ce marché dans le pays.
Les capteurs de table permettent l’ajustement de quatre lobes de prise de son.
Markus Winkler, Directeur Général de Shure Europe, précise : « En créant une structure en France, Shure augmentera la notoriété de l’ensemble de son portefeuille de solutions d’intégration notamment auprès des multinationales et des grandes entreprises basées en France. Nos efforts viendront compléter les activités de notre distributeur Algam.
Didier Perez
En travaillant étroitement avec Didier Perez, Directeur Commercial d’Algam Entreprises, l’équipe de développement Shure permettra de franchir un nouveau cap dans la relation et l’expérience client. Nous sommes enthousiasmés par les opportunités qui se présentent et du potentiel de développement de notre positionnement, déjà fort, sur le marché français. »
Benjamin Garnier, Directeur Général d’ALGAM ajoute : « C’est un honneur de renforcer un partenariat déjà rempli de succès et basé sur le long terme avec Shure, et de jouer un rôle important dans les plans stratégiques de Shure pour le futur. Nous sommes impatients de travailler ensemble pour fournir des services à valeur ajoutée au travers de notre solide réseau de partenaires. »
Après le lancement du Scenius Spot, le fabricant Italien Clay Paky nous présente la version « Profile », sa nouvelle grosse bébête de compétition à couteaux asservis. C’est physiquement la même machine que le Scenius Spot, à quelques détails près comme le module couteaux installé dans la tête. La version spot ayant été présentée en test dans ses moindres détails par l’excellent Stéphane Mocret dans SoundLightUp il y a quelques semaines, je ne décortiquerai pas toutes les fonctionnalités déjà décrites précédemment ainsi que le déshabillage intégral de l’appareil. Nous vous laisserons vous référer au test en question ici même
Le spectromètre Sekonic-C700 affiche un indice de rendu des couleurs (IRC) supérieur à 96 très séduisant.
Je m’attacherai donc à vous exposer ce que propose la machine en détaillant ses différences et entre autres, ce qu’apporte le fameux module à couteaux. Question source, la machine reprend les mêmes caractéristiques que le Spot, une lampe Lok-IT 1400 PS à décharge d’Osram délivrant une lumière extrêmement blanche avec un IRC supérieur à 95 (mesuré même très précisément à 96.6 avec un Spectromaster C-700 SEKONIC).
Quand Clay Paky met le Profile à profit…
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Comme vu dans le test du Spot, cette source permet à Clay-Paky de présenter une machine puissante et d’en obtenir grâce au système optique ultra-performant, un étalement et une répartition exemplaires de la lumière sur l’ensemble du faisceau. Le système optique, probablement un peu différent de celui de la version spot, est optimisé pour le système à couteaux, au prix de quelques tout-petits lux. N’hésitez pas à jeter un coup d’œil sur nos tableaux de mesures (on se donne du mal vous savez !) et vous verrez ce que l’on obtient au niveau de la répartition de lumière… C’est franchement très, très bien. Peu de projecteurs peuvent présenter fièrement ce niveau d’homogénéité, surtout aujourd’hui où la recherche du flux absolu se fait bien souvent au détriment d’un faisceau propre. Le Scenius Profile nous offre la « patate » et un faisceau ultra clean.
Faisceau serréFaisceau large
Couleurs please !
Le rendu des couleurs est remarquable grâce à la trichromie à drapeau particulièrement bien étudiée, et dont la teinte, effectuée par nanopercution au laser, donne une linéarité ultra fine et offre une grande richesse de teintes, tant dans les pastels que dans les couleurs ultra denses et profondes.
Le rouge trichro avec frost.
Le rouge par exemple, est tout à fait remarquable (et lumineux !!!), et reste très proche d’un rouge saturé que l’on retrouve finalement sur la roue de couleurs additionnelles. Cette roue de couleurs additionnelles comporte des couleurs saturées et un demi minus-green permettant une correction directe pour la captation. N’oublions pas le CTO linéaire qui est superbe et permet un raccordement impeccable avec des sources tungstène.
Le CTO : superbe !
Je me souviens encore des premiers CTO linéaires de Clay Paky (d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître…) qui étaient déjà bien supérieurs à tout ce qui se faisait en se démarquant des jaunâtres pisseux qu’on trouvait dans à peu près tous les projecteurs concurrents… Les concurrents ont, Dieu merci, bien évolué, mais Clay Paky montre encore ici ses capacités à faire un splendide CTO. On aime, on applaudit, on a hâte d’utiliser…C’est ça en fait.
Gobos et effets. L’intelligence même !
La version Profile, tout comme la Spot, dispose de deux roues de gobos, mais le module à couteaux prenant physiquement beaucoup de place, notre machine à découpe dispose d’une seule roue de 6 gobos tournants indexables et d’une roue de 8 gobos fixes. La roue d’animation continue est également toujours présente dans le Profile. Concernant les gobos, on peut se réjouir d’un kit standard très polyvalent, ce qui n’est pas toujours le cas sur des machines de ce type dont les gobos sont à 100% orientés « théâtre » avec uniquement des feuillages, des textures et verreries diverses… Bref, bien souvent quand on prend une machine à couteaux, on se retrouve avec un kit de gobos pourris…(Oui, je sais, ça dépend pour qui… N’empêche que…) Or de nos jours, les machines à couteaux sont autant utiles en rock’n‘roll ou en variété qu’en théâtre ou en télévision. On les utilise partout… Et avec le Scenius Profile, les théâtreux y trouveront tout à fait leur compte et un éclairagiste de concert y trouvera également son bonheur car le set comporte pas mal de gobos qui peuvent tout à fait être impressifs en volumétrie pure autant qu’en projection. J’ai beaucoup aimé, c’est très intelligent.
Et on peut noter également que nombre de gobos de la version Profile sont les mêmes que sur le Scenius Spot, permettant de mélanger les machines sur un show et de disposer des mêmes gobos pour certains effets. Bien joué. Cette machine, avant même d’être spécifiquement une machine à couteaux est avant tout un projecteur à faisceau net ultra polyvalent.
Des gobos, et d’autres effets… et puis de l’optique aussi…
Faisceau net, oui. Mais pas que… Deux frosts sont présents dans la machine. Un « léger » pour « flouter » légèrement un bord de faisceau ou un gobo, et un plus intense permettant d’obtenir un faisceau très étalé et flou. Ces deux frosts, ne sont pas linéaires, mais Clay Paky a trouvé une astuce de positionnement dans le chemin optique, qui permet de les faire entrer dans le faisceau progressivement sans qu’on sente fortement leur insertion. L’effet est assez fin et on pourrait presque le confondre avec celui d’un frost linéaire. Le Scenius Profile dispose aussi d’un iris à 16 lames très classique, et dont les effets de « pulse » peuvent s’avérer très rapides. Un prisme tournant indexable à 4 faces vient compléter la liste des effets.
Faisceau large avec frost.Faisceau serré avec frost.
Un focus motorisé permet de mettre le faisceau au net sur tous les effets de gobos, offrant ainsi des possibilités de « morphing » intéressantes entre les roues de gobos.
Frost léger sur gobo.Frost intense sur gobo.
Mais aussi sur l’iris, qui peut réellement créer un joli « bâton » de lumière grâce à l’amplitude du focus qui permet d’envoyer le point de croisement focal en dehors de la machine, diminuant l’effet visuel « conique » du rayon de lumière ainsi obtenu (Se méfier d’ailleurs de cette grande amplitude quand on mixe les couleurs … La plage est si grande qu’on a vite fait de focaliser jusqu’à la trichromie dont le mixage devient visible dans le premier mètre du faisceau si on le pousse à fond !).
Un zoom dont l’amplitude se situe sur une plage de 8° à 50° détermine l’ouverture du faisceau souhaité, mais permet aussi d’être joué comme un effet tant sa vitesse maximale en fonctionnement peut être rapide. Si on considère le fait que le focus est tout aussi versatile, les deux couplés offrent de réelles perspectives d’effets basés rien que sur l’usage de ces deux paramètres avec différentes configurations de faisceaux.
Et alors les couteaux ? Parce que c’est pas tout ça…
Alors figurez-vous qu’il y a dans cette machine un module de couteaux ! Hé oui ! Techniquement, par rapport au Spot, c’est le module « gobo / effets / iris » qui est changé. Ce module bien rempli comporte donc dans la Profile le système des deux roues de gobos, le Frost « léger », l’iris, la roue de couleurs additionnelles ET l’ensemble du système à couteaux. Il s’extrait de la tête de la machine à l’aide de quelques vis lockées qui restent sur le module, donc impossibles à perdre. Le câblage tient avec du connecteur de type Sub-D costaud et franc en contact. Même si ce module est dense, une fois sorti, il reste assez aisé d’en assurer le nettoyage, à l’exception du verso de la roue de couleurs qui est en fin de compte, assez difficile d’accès.
Un module d’effets bien fourni.
Le système à couteaux propose très classiquement 4 couteaux indépendants montés sur un système qui permet d’anguler de ± 45° (donc 90° en tout) tout l’ensemble dans le faisceau. Chaque couteau étant propulsé par un astucieux système de biellettes très mobiles, l’ensemble s’avère être d’une grande versatilité.
Chaque couteau est capable de fermer totalement le faisceau.
Comme d’habitude sur les projecteurs Clay Paky, et ce depuis la nuit des temps, chaque couteau se déplace dans l’intégralité du faisceau de bord à bord (cela avait ému tout le petit monde de la lumière à la sortie de leur premier système de ce genre en l’an 2000…Autant vous dire que ces gens savent faire !), et peut circuler à grande vitesse par rapport aux autres. Ils sont disposés sur quatre plans focaux distincts, ce qui présente l’inconvénient d’empêcher un net absolu sur les quatre couteaux en même temps, mais cela permet l’orientation de chacun dans des positions diverses sans la moindre contrainte entre les lames. Par exemple, et pour un exercice de style, vous pouvez déterminer une zone d’un petit carré absolument minuscule, et le faire circuler sur la totalité de la fenêtre du faisceau sans la moindre limite. Encore une fois, peu de projecteurs peuvent permettre ça dans toutes les positions.
Avec cette machine, on peut réaliser des cadrages quasi parfaits sur de nombreux sujets, et un rappel précis sans défaillances. Les essais de mémorisation de positionnement des couteaux que j’ai effectués sont plus que convaincants sur ce point. Vous trouverez ci-dessous une petite vidéo qui montre l’extrême versatilité de ce splendide système.
Les mesures
Faisceau serré
Le plus petit net, iris ouvert, montre un beam très serré de 6,8°. L’éclairement au centre atteint 80 800 lux et le flux 21300 lumens.
Faisceau 20°
A 20°, notre mesure qui permet les comparaisons entre les projecteurs, l’éclairement au centre est de 11 280 lux à 5 mètres et le flux grimpe à 25 420 lumens. La courbe d’intensité lumineuse montre une belle homogénéité de faisceau.
Faisceau large
C’est là que le Scenius Profile montre sa force, la répartition de la lumière est exemplaire. la courbe de dimmer standard présente un petit accident que nous avons signalé à Clay-Paky et qui est certainement déjà être résolu par les développeurs.
En conclusion…
Cette belle est réellement séduisante. Dans la gamme Clay Paky, la série Scenius renouvelle le genre de la machine à faisceau à bord net, avec des standards de lumière poussés très loin, et réactualise avec une évolution considérable la gamme Alpha qui avait déjà obtenu de gros succès par des caractéristiques particulièrement avancées. Avec les Scenius, on tape encore au dessus avec une très belle qualité de faisceau et une attention particulière aux attentes des utilisateurs les plus exigeants. Le Scenius Profile devrait faire le bonheur des éclairagistes qui ont besoin d’une machine puissante, polyvalente, capable d’effets précis et de qualité, d’un faisceau extrêmement malléable, et disposant d’un système de couteaux performant.
Le printemps dernier a vu le retour sur scène d’Electric Light Orchestra et son leader producteur Jeff Lynne, pour une série de shows en Angleterre incluant quatre nuits au célèbre O2 de Londres. Comme pour cette tournée le groupe a embarqué en plus de Richard Tandy et Jeff une partie des musiciens de Gary Barlow de Take That, les deux techniciens officiant pour ces derniers Gary Bradshaw à la face et Steve Lutely aux retours, ont logiquement suivi, accompagnés de leurs SD7 respectives. Comme l’a fait remarquer Onno Ooms le directeur technique de la tournée, c’est l’ensemble de l’infrastructure audio fournie par Skan PA à Take That, dont les consoles DiGiCo et un système d&b en J, qui a repris la route.
“Je me sers d’une SD7 car il ne me viendrait pas à l’esprit d’employer autre chose” précise le frontman Gary Bradshaw. “Sur une tournée de cette jauge, il n’y a rien de mieux. J’ai beaucoup utilise cette console, autant dire que j’en connais les moindres recoins d’autant que je m’en sers toujours de la même manière ce qui me simplifie la vie et me permet de travailler plus vite.
Gary Bradshaw
Nous avons un patch de 80 entrées et trois sorties pour le système en gauche / droite / sub avec ces derniers pour partie accrochés et le reste au sol. Ajoute quelques front fills, des délais et c’est tout. Rien de bien compliqué.” A la demande de Jeff Lynne, Gary enregistre absolument tout et a choisi de travailler en 96 kHz. “ Il y a un détail qui m’a marqué et qui est pour le moins inhabituel. La toute première fois que j’ai rencontré Jeff, ce qui a eu lieu lors du show à Hyde Park de septembre 2014, avant même de me saluer il m’a dit : est-ce que tu peux avoir la gentillesse de n’employer absolument aucun effet ? Plus spécifiquement il a insisté sur les réverbérations et surtout sur les cordes. Puis il a ajouté : Salut, comment ça va ? C’est vraiment son style. On doit avoir un ou deux délais courts mais en dehors de ça, c’est le vide total, quelque chose à laquelle il faut se faire, mais comme il aime le son précis et défini et que la SD7 est renommée pour ça, cela me convient.”
Ci-après la vidéo de Mister Blue Sky, un titre d’ELO interprété par Jeff Lynne à Hyde Park lors de ce premier concert depuis la mise en sommeil du groupe près de 30 ans plus tôt.
« Steve Jay, l’ingé son travaillant dans le studio de Jeff, nous accompagne en tournée. Il connaît précisément le son d’ELO. C’est très agréable de l’avoir avec nous car nous essayons d’être aussi proches que possible du son d’époque. » Steve Lutley, ingé retours de la tournée, emploie lui aussi une SD7, car comme Gary, il pense que c’est la meilleure console disponible pour cela. Son setup comporte 14 mix stéréo pour des in-ears à disposition des artistes comme des techniciens et un dernier mix stéréo pour les wedges du guitariste Milton McDonald.
Steve Lutley
« Je m’occupe aussi des talks de l’ensemble du plateau à même la console pour faciliter la communication entre les différents membres de l’équipe artistique et technique » ajoute Steve. « Le fait d’avoir passé Jeff aux ears pour la première fois signifie que, encore plus pour cette tournée, je dois disposer d’une console capable de fournir un son « produit » avec toute la subtilité et la variété d’inflexions sonores qu’un producteur de la trempe de Jeff est en droit d’attendre, et ce titre par titre. Et il faut que ça sonne ! La SD7 me donne tout cela avec l’assurance d’y parvenir à coup sûr grâce au fait que je la connais par coeur mais surtout parce que l’ergonomie est très bien pensée. De toute évidence mon choix a été le bon puisque Jeff n’a pas tari d’éloges sur ce que ses oreilles ont reçu. »
Avec une telle équipe, tout s’est bien passé mais est-ce que Jeff a été pleinement satisfait ? “Il a écouté attentivement notre travail durant les répétitions et chaque soir, je lui fournis un enregistrement du show » nous précise Gary. « Mais pour vraiment le savoir, il faut demander à Steve, car s’il est heureux, Jeff l’est aussi. » « Je suis ravi » nous dit Steve en souriant.
A peine rentré de Rio, où il a conçu l’éclairage des cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux Olympiques de 2016, Durham Marenghi a partagé avec nous ses réflexions sur le projet, pour lequel il a utilisé une grande quantité de projecteurs SGM : des P-2, P-5, Q -7 et G-1 Beam, fournis par la société de location italienne Agorá. Marenghi n’est pas novice en matière de conception d’éclairage en contexte olympique. Il était engagé pour les Jeux olympiques d’hiver de Turin en 2006, dans la passation à Londres 2012 lors de la cérémonie de clôture des Jeux olympiques de Pékin en 2008, et dans les cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux Paralympiques d’hiver de Sotchi en 2014.
Les problèmes de la conception olympique
Marenghi et son équipe ont été embauchés par Cerimonias Cariocas 2016 et n’ont été impliqués que dix mois avant la cérémonie d’ouverture de Rio, ce qu’on peut considérer comme relativement tardif, comparé aux Jeux olympiques d’hiver de Turin sur lesquels Marenghi avait travaillé pendant quatre ans en amont. Comme le thème et le contenu des cérémonies d’ouverture et de clôture de Rio avaient déjà été déterminés, le rôle de Marenghi était d’améliorer les projets des deux cérémonies d’une manière plus subtile en évitant les traditionnels effets de beams et de strobe couramment utilisés sur de nombreux événements olympiques dans le passé.
Pour tenir compte des indications qu’il avait reçues, Marenghi a regroupé les projecteurs, plutôt que de les étaler sur les poutrelles, afin de créer un éclairage clé plus défini ainsi qu’un aspect plus intimiste. La cérémonie d’ouverture était douce et théâtrale, alors que la cérémonie de clôture exprimait entièrement la fête brésilienne. A chaque séquence de la cérémonie d’ouverture était associés un artiste et un style. Marenghi a donc créé des projets spécifiques. Le thème du carnaval de la cérémonie de clôture a également guidé la conception de l’éclairagiste.
Pour Marenghi et son équipe, les problèmes consistaient à viser le juste équilibre entre « effleurer » les projections avec des lumières pour éclairer les artistes, tout en évitant de délaver les images projetées dans la zone de spectacle. Donc, comparés aux spectacles qui se déroulent habituellement dans les stades, les niveaux de lumière étaient extrêmement faibles. Cela imposait d’autant plus l’utilisation de projecteurs faciles à contrôler, et les projecteurs de SGM, selon Marenghi, « ont parfaitement rempli ce contrat ». Un autre problème venait du fait que toutes les séquences artistiques participaient à un spectacle lié à un code temporel, de sorte que les modifications même mineures avaient un impact significatif sur l’éclairage.
Quels projecteurs recommander pour la météo incertaine du Brésil ?
Depuis un certain temps Marenghi utilise régulièrement les produits SGM. Comme le temps peut être assez imprévisible au Brésil, ce qui s’est confirmé avec la soirée orageuse de la cérémonie de clôture, il était impératif de spécifier des projecteurs étanches, capables de travailler sous toutes les conditions météorologiques. Une autre exigence de Marenghi était une faible consommation d’énergie et un bon contrôle optique à distance. Et il a donc décidé d’utiliser un wagon de luminaires SGM (660 au total) pour concrétiser ses calculs . Marenghi a utilisé les Q-7 pour éclairer le public et pour créer de larges effets de “chase” sur tout le stade. Pendant le défilé des athlètes, les Q-7 reprenaient aussi les couleurs des différents drapeaux des athlètes. Au sujet du Q-7, il précise : « C’est un de mes préférés, un wash brillant et ses effets dynamiques sont excellents pour souligner les événements de la bande son. »
Les P-2 ont été disposés au sol autour du terrain du stade Maracanã et de la même façon autour des multiples (plus de 50) scènes “box city” de la cérémonie d’ouverture. Les P-5 éclairaient le cyclorama de la cérémonie d’ouverture, et ils ont été déplacés pour la cérémonie de clôture afin d’éclairer les groupes de sièges des athlètes après changement de leur optique. En outre, ils ont été utilisés pour éclairer la section de miroir de la sculpture lors de la séquence de la vasque de la cérémonie de clôture. A propos des P-5 et P-2, Marenghi dit : « Ce sont d’excellents projecteurs Wash, lumineux, compacts, efficaces et étanches. Grâce à leurs volets (optionnels), on pouvait cadrer précisément leur projection, ce qui était indispensable ».
Enfin, lors de la cérémonie d’ouverture, on a déployé des G-1 Beam juste au-dessous de la vasque de la flamme et au sol autour du stade pour fournir des effets beam après des séquences comme des feux d’artifice, qui dégageaient de la fumée. Marenghi affectionne particulièrement ce petit projecteur beam sans fil adapté aux déploiement rapide sur tout type d’événements. Il s’explique : « Le G-1 est tout simplement unique. Pour certains événements, tels que la séquence de l’allumage de la flamme, qui est d’une importance extrême, il nous a permis un déploiement rapide là où la mise en place de projecteurs câblés n’aurait pas été possible dans les temps. Et comme il est étanche, ils convenaient de manière idéale sous l’effet de la pluie pour la très belle séquence d’extinction de la Flamme Olympique lors de la cérémonie de clôture ».
Dans le sillage des Jeux Olympiques Rio 2016, Marenghi et son équipe ont maintenant le recul sur deux cérémonies menées avec succès. Revenant sur sa coopération avec SGM, Marenghi conclut : « SGM a beaucoup soutenu le projet et a pu faciliter certains changements d’optiques de dernière minute lorsqu’on a déplacé les sièges des athlètes. SGM a réussi à surmonter les obstacles des procédures d’importation du Brésil, et nous avons eu les bons projecteurs et leurs accessoires en temps voulu avant le spectacle. »
On ne sait pas s’il est content d’être à quelques années des cartes de réduction de la SNCF, le fait est que le SM58, sans aucun doute le micro le plus employé et la plus grande cash machine sur terre, fête ses 50 ans. Né en 1966 pour assurer en studio, il a vite conquis les scènes du monde entier et a été copié comme le riff de Smoke on the water. Pour l’occasion Shure nous sort une édition spéciale 50è anniversaire.
Tout arrive, et pour la toute première fois, le SM58 va exister en une finition alternative au gris anthracite appelée SM58-50A. Argenté et comportant une bague « 50th Anniversary » il n’en est pas moins strictement identique d’un point de vue électrique au modèle qu’on connait tous. Présenté pour la première fois au NAB de mars 66 à Chicago, il a traversé les années, les musiques et servi des générations d’artistes en évoluant discrètement en termes de matériaux ou de process de fabrication.
Shure SM58 50 ans limited edition silver
Descendant direct du 565, il en a repris la boule et les avantages en termes de filtrage des bruits de vent, mais en y a ajoutant un capteur plus évolué en termes de directivité et de recul au Larsen dérivé du SM57, et en découplant cet élément sensible du corps du micro via une suspension pneumatique très innovante pour l’époque. 50 ans après, le SM58 n’a pas pris une ride et représente toujours un choix parfaitement cohérent sur de nombreuses voix en version filaire comme HF, malgré le nombre important de modèles concurrents plus modernes et disposant par exemple d’aimants au néodyme, y compris chez Shure.
La réponse en fréquence du SM58, un modèle du genre avec l’atténuation de l‘extrême grave mais qui sera compensée plus que largement par l’effet de proximité, la large bosse dans le haut médium et enfin la pointe dans l’aigu qui apporrte le croustillant nécessaireA part à 8 kHz où une petite pointe vient chatouiller les wedges à -10dB, le reste de la polaire démontre la qualité de la réjection arrière, gage de bonne conduite face à des bains de pieds.
S’il existe un produit audio qui mérite le terme de légende c’est bien ce micro qui a su rester sage question prix sans sacrifier le moins du monde à sa réputation d’extrême solidité. Je me demande pourquoi les deux lettres SM qui signifient Studio Microphone, ne sont pas changées par Shure en Standard Microphone. Rendez-vous dans 8 ans pour les 58 ans du SM58 !
Robert Juliat annonce la compatibilité de Dalis 860, son projecteur cycliode à 8 couleurs de leds avec les consoles ETC Eos®. Les pupitreurs et éclairagistes vont ainsi pouvoir bénéficier de la simplicité et la clarté d’utilisation des consoles Eos pour obtenir un contrôle total et précis du large spectre couleurs offert par le Dalis.
C’est pour répondre aux demandes des utilisateurs que Robert Juliat et ETC ont décidé de travailler ensemble à l’intégration du Dalis dans les pupitres de contrôle de la gamme Eos. Les pupitreurs peuvent exploiter tout le potentiel de leur console Eos, sélectionner et calibrer les couleurs souhaitées quelle que soit la méthode employée pour créer les couleurs. Ils peuvent ainsi paramétrer leurs projecteurs Dalis et régler une nuance précise, ou bien choisir une couleur correspondant à une référence de gélatine, puis affiner le spectre à leur convenance.
« Le choix, l’harmonie et le contrôle des couleurs ont toujours été nos priorités que ce soit pour nos projecteurs ou pour nos consoles, » déclare David Lincecum, Vice-Président du marketing ETC. « Nous sommes heureux des excellents résultats obtenus avec le Dalis. Les éclairagistes vont découvrir que Dalis et Eos forment une brillante équipe ! » ETC a mené des recherches approfondies pour décoder les spécifications couleurs et les standardiser dans leurs pupitres de contrôle. En utilisant le même raisonnement appliqué à son projecteur à 8 couleurs de leds, Robert Juliat offre au Dalis une analyse et un contrôle des couleurs très précis, avec pour conséquence directe la création d’une bibliothèque dédiée.
« Robert Juliat est fier de cette association au service de la créativité des éclairagistes. Elle permet au Dalis de pleinement exprimer sa large palette de couleurs et de nuances pour illuminer les cycloramas, » conclut François Juliat, directeur général Robert Juliat.
Organisés par Peter Heath, le nouveau directeur général du Plasa, et présentés par Ed Pagett, président du Plasa, ces prix visent à reconnaître et à récompenser les produits innovants. Ils sont décernés par un jury indépendant constitué d’experts de l’industrie.
Plasa Awards : les lauréats 2016
Pour remporter un prix de l’innovation, chaque produit nommé a dû convaincre le président du jury qu’il satisfait les critères d’innovation en montrant clairement qu’il illustre un nouveau style de pensée, améliore la pratique technique, introduit de nouvelles technologies, de nouveaux matériaux, intègre des brevets ou une propriété intellectuelle originale, apporte un nouvel avantage commercial, ou améliore la sécurité.
Les juges ont décerné huit trophées dont les gagnants sont :
D3 Technologies pour son logiciel D3 r14 Avec la possibilité de capturer en direct plusieurs flux de données de l’automatisation, du suivi de mouvement [motion tracking] et d’autres sources, et de les relire instantanément. Ce système fournit, au niveau de la visualisation, l’équivalent d’un sound-check virtuel. D’autres informations sur le site d3 Technologies
Ten 47 pour le Powerline QC Le jury a estimé que cette conception innovatrice fournit une solution attendue depuis longtemps à un problème ancien lié aux connecteurs à fort courant.
LSC Lighting pour son Mantra Lite & Wings Cette console lumière de type “Appli” apporte une ergonomie qui la rend très accessible aux non-professionnels de l’éclairage comme aux utilisateurs expérimentés. Le jury [qui ne manque pas d’ironie, NdT] a été jusqu’à indiquer que « même un ingénieur du son est capable de l’utiliser ».
d&b audiotechnik pour son NoizCalc Avec le succès croissant des événements en plein air, les problèmes de pollution sonore sont récurrents. Être capable de prédire avec précision non seulement la couverture du système de diffusion, mais aussi son impact sur l’environnement dans un voisinage plus large est de plus en plus important. NoizCalc aborde cette question avec un programme complet qui est à la fois précis et facile à utiliser.
Hall Stage pour LivePipe Le jury a vu dans ce produit une application innovante rentable de la technologie, associée à une installation simple. Il sera sans aucun doute très apprécié dans de nombreux studios, des théâtres et des établissements d’enseignement.
Scenius Profile
Clay Paky pour le Scenius Profile Les juges ont estimé simplement que dans ce produit, l’innovation partant de la lampe et de son réflecteur est présente tout au long du chemin optique.
Artistic Licence pour Art-Net v4 Ce prix bien mérité s’adresse à une technologie qui évolue sans cesse pour soutenir l’ossature de la technologie de production en incorporant des protocoles complémentaires avec une compatibilité complète. Voilà un produit qui a impressionné les jurés au point de mériter une médaille d’or. D’autres informations sur le site Artistic Licence
KLANG:fabrik, le Gold Award Le Gold Award est allé à Klang pour son appareil KLANG:fabrik. Les jurés ont déterminé que c’est la première fois que le retour binaural est mis en œuvre avec succès sous forme d’une une solution pratique et rentable. On pressent que ce sera un grand plus dans de nombreux spectacles.
Des mentions spéciales ont également été décernées à deux produits
Le Dalis 862 Footlight de Robert Juliat, Les jurés ont estimé que c’était un réel progrès par rapport au Dalis, le projecteur de cyclorama de la société.
Deux versions de Dalis. En haut le Cycliode Dalis 860, en bas le bain de pieds Dalis 862.
Le ColorForce2 de Chroma-Q, représente selon eux, une évolution notable de la gamme de produits ColorForce d’origine de l’entreprise. D’autres informations sur le site chroma-Q
Prix pour la durabilité
GDS pour le Fade to Warm ArcLamp Ce prix reconnaît les produits qui peuvent prétendre à une réduction significative de la consommation d’énergie pour leur type ou leur application, l’utilisation efficace des sources d’énergie renouvelables, ou la réduction significative de l’impact environnemental du cycle de vie produit. Le Fade to Warm ArcLamp de GDS a été conçu pour une grande efficacité environnementale dans sa fabrication et, plus important encore, un recyclage facile et rapide de ses composants individuels.
Le Jury 2016
James Eade (président), consultant indépendant en sécurité électrique
Jon Burton, ingénieur du son live
Tapio Ilomäki consultant en acoustique
Nick Read, spécialiste en éclairage et électricité de Howard Eaton Lighting
Ben M Rogers, concepteur d’éclairages et décorateur
Ed Manwaring, installateur son, lumière et vidéo chez EM Communications
Stephanie Baldwin, chef de projet technique au Royal Albert Hall
Matt Drury, chef de l’éclairage au National Theatre de Londres
Flip Tanner consultant théâtre chez Fischer Dachs Theatre Consultants
Chris Henry technicien de production indépendant
et Simon Allen, ingénieur du son/producteur freelance.
Le Gottelier Award
La remise des prix a culminé avec l’annonce du lauréat du prestigieux prix Gottelier, remporté par Anne Valentino, senior Controls Product Manager chez ETC. Ainsi nommé en mémoire de Tony Gottelier, innovateur de renom et commentateur de l’industrie qui est décédé en 2006, le prix annuel Gottelier vise à reconnaître les développeurs de produits qui ont contribué à long terme de manière significative aux progrès du divertissement, de la présentation ou de la technologie d’installation que ce soit dans l’audio, l’éclairage, les structures scéniques, la mise en scène, ou tout autre domaine connexe. Cette année, la compétition a été serrée entre les candidats : Chris Cronin, fondateur de Total Solutions Group (TSG), Wayne Howell fondateur d’Artistic Licence, le Dr Christian Heil, fondateur de L-Acoustics, ‘Mick’ Okabayashi Masaaki, responsable de l’équipe de développement des consoles de mixage numérique de Yamaha, Yvan Péard, co-fondateur d’Ayrton, L’équipe R & D de Strand Lighting, des années 1960-1980, dirigée par Marin Moore puis par David Bertenshaw, et la lauréate Anne Valentino.
Anne Valentino
Anne a passé la majeure partie de sa vie professionnelle à contribuer à la création de pupitres lumière. Après des débuts comme directeur technique dans un centre des arts du spectacle à Houston, elle a travaillé pour le fabricant d’éclairage Kliegl avant de rejoindre Strand Lighting. C’est là qu’elle a commencé à développer des pupitres qui allaient influencer l’industrie, depuis les dernières versions de la Light Palette de Strand, en passant par les consoles Obsession et Expression d’ETC, jusqu’à l’emblématique Virtuoso de Vari-Lite et son retour vers ETC où elle a développé les consoles Eos, Ion et Gio.
Anne Valentino : « Je suis profondément honorée. Tony Gottelier a été l’un de mes personnages préférés de l’industrie et me trouver associée à son nom me touche beaucoup. En ce qui concerne le développement de produits, c’est un fait qu’il y a toujours une personne en vue qui reçoit les honneurs. Pour chaque projet sur lequel j’ai travaillé, j’ai eu la chance immense d’avoir des collègues vraiment fantastiques qui ont été de vrais collaborateurs et ont vraiment contribué à façonner les produits. Sur Obsession c’était Jon Ide, sur Virtuoso chez Vari-Lite, c’était Michael Snyder et sur la famille de produits Eos, Dennis Varin et Matt Halberstadt et nos développeurs Dan Duffy, Chris Mizerak, Alice Kahn, Ray Hill, Andrew Daniel. C’est toujours un travail d’équipe, alors c’est pour nous tous que je suis honorée. »
« Pour terminer, précisons que le magazine LSi, qui organise les Plasa Awards, fera un don de £ 1000 sur les recettes d’inscription de cette année à Backup, l’organisation caritative choisie par le Plasa, qui soutient les professionnels du spectacle dans le besoin. »
Après une première partie nous ayant permis de comprendre la philosophie anticonformiste de Nexo, de mieux connaitre ses produits, ses techniciens et un peu son histoire, attaquons nous à un gros morceau, le STM qu’avec humour et votre collaboration nous avons rebaptisé Sounds Too Much. Forcément atypique, diablement efficace et sonnant très bien, il a tordu le cou à une réputation un peu GEO Trouvetout des hommes de Plailly, désormais vus comme des faiseurs de gros son malin mais aussi comme étant très disponibles et pédagogues. Le futur est en marche chez Nexo et on n’a pas fini d’écrire et de décrire tout ce qu’ils mijotent un pied en Ile-de-France et l’autre en Picardie !
L’ensemble de l’équipe ayant travaillé sur le STM et photographiée au P+S 2012 lors de sa première présentation. De gauche à droite on a David Hochstenbach qui s’est chargé des setups, François Deffarges le responsable du R&D de l’époque, Christophe Givre qui a dessiné et réalisé le B112 et le M28, Didier Isambard qui a défini l’environnement des enceintes comme par exemple les dollies, Rémi Vaucher qui a programmé les filtres à phase linéaire pour l’ensemble des enceintes Nexo, dont le STM, Eric Ecosse qui a dessiné et réalisé le M46 et le S118, Mathieu Pobeda qui s’est occupé du développement des haut-parleurs, Julien Dorel qui a travaillé sur toute la conception du rack NUAR avec son patch haut-parleurs numérique automatique, Matthias Larrieu qui a fait le design acoustique de toutes les enceintes et enfin Joseph Carcopino qui a implanté dans les NXAmp toute la partie firmware des presets et notamment tous les FIR, et qui a fait en sorte de pouvoir charger un preset différent par canal ce qui est indispensable avec un système modulaire.
SLU : Comment un jour est né le STM, qui en a eu l’idée, quand en avez-vous parlé la première fois en réunion…
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François Deffarges : Elle a duré un an et demi la réunion…(rires !) On est passé par plein d’itérations. On a commencé par faire un GeoT en 12’’, après on a fait un modulaire au format Alpha mais en 15’’ et donc trop gros. Ensuite on est passé par le classique double 15’’ qui était encore plus gros car on voulait qu’il délivre beaucoup de pression y compris dans le bas et là, on a décidé de faire une pause. Il fallait qu’on détermine mieux ce vers quoi on voulait aller sachant que le marché et nos clients nous demandaient un système « stadium capable » mais aussi versatile ce qui nous va bien à Nexo. Ensuite nous avons réfléchi à comment baliser cette versatilité car pouvoir tout faire ne signifie pas forcément tout bien faire et on voulait éviter que cette polyvalence ne soit un frein ou soit mal perçue par nos utilisateurs. On a défini le minimum comme étant un club de 500 places et le maximum comme un très grand stade et on s’est mis au boulot avec très vite le retour de la notion de modularité.
Urban Peace 3, une des premières grosses opérations pour le STM en France à St Denis avec Melpomen. Ici ce sont des M46 et des B112 qui se préparent à monter.
Si on y réfléchit bien, l’histoire du renforcement sonore est un peu curieuse et connait une sorte de fonctionnement cyclique cadencé sur des périodes de 10 ans où l’on a enchaîné un modulaire, un intégré, à nouveau un modulaire, encore un intégré et enfin un modulaire. En d’autres termes, cela a commencé par le système de Martin Audio très modulaire, tellement qu’un jour ils ont trouvé que c’était chiant de le rentrer dans le camion et ils ont créé les premières boîtes triangulaires ou parallélépipédiques qu’on appelait compactes ou intégrées comme les MSL chez Meyer, le KF850 d’EAW ou le système intégré chez Nexo.
Nous sommes rendus au début des années 90 et apparaît le Flashlight de Turbo, le premier système à directivité très contrôlée, les fameuses boîtes bleues qui ont envahi les tournées pendant une dizaine d’années. Tout le monde a suivi, de d&b à Nexo avec l’Alpha en passant par Adamson et la série 200 et c’est reparti pour du modulaire même si accroché. En 92 arrive le V-Dosc mais il faudra attendre 98 pour qu’il soit connu à l’échelle du monde, et qu’est-ce que c’est qu’un line array si ce n’est une enceinte large bande intégrée. Nous voici en 2010 et que fait-on pour concevoir notre nouveau système ? Au lieu de se référer au GeoT, on s’est tourné vers l’Alpha, notre système modulaire vieux de 20 ans car rien n’était plus pratique que l’Alpha pour aller de petit à grand, de peu par côté à beaucoup de boîtes. Un line array ne peut pas faire ça.
SLU : On ne sait toujours pas qui a eu l’idée du STM (sourire)
François Deffarges : Tout le monde chez Nexo, et bien au-delà du simple bureau d’études, tous les services ont participé. On a pris un an et demi à définir ce qui allait devenir le STM et sa conception a aussi pris un an et demi en déployant l’ensemble de nos ressources de R&D à temps plein.
SLU : Vous avez eu des clients partenaires à qui vous en avez parlé ?
L’accroche intégrée vue par Nexo, une demande de François Deffarges à son R&D qui a synthétisé les vœux des clients en cahier des charges.
François Deffarges : Oui absolument. On a eu des partenaires de développement, des prestataires avec lesquels nous avons énormément échangé car lorsque nous avons remis la copie à zéro après nos divers essais, on s’est dit que ce n’était pas le double 12 ou 15 qui était important mais bien de répondre à la question : qu’est-ce que ça doit faire ? Une fois défini le champ d’application, on avait fait le plus difficile car trouver des solutions, on sait comment faire chez Nexo ! De nombreuses innovations sur le STM découlent de cette réflexion. L’accroche intégrée et uniquement à l’arrière, la possibilité de servir en tant que sidefill pour DJ avec une seule boîte par côté, le fait de pouvoir passer une porte. Notre cahier des charges des fonctions nous a aidés à valider notre copie.
SLU : On imaginait la naissance d’un nouveau produit comme le STM plus linéaire et balisée.
François Deffarges : En toute humilité on ne prétend pas être les meilleurs ou avoir effectué les meilleurs choix, mais on prétend donner une équation de valeurs différente de celle qui est apportée par nos concurrents principaux.
SLU : Le STM est assemblé, les premiers essais ont lieu et son concluants et la signature acoustique de Nexo n’est plus la même avec cette boîte qui d’une certaine manière rentre dans le rang, celui qualitatif et recherché sur les scènes du monde entier. Que s’est-il passé…
François Deffarges : Elle est la même que le GeoD et au GeoT de seconde génération, du moins de ses presets. Il y avait déjà cette signature qui globalement est une réponse assez plate en revanche, attention, je vais la ramener un peu, le STM est un système qui est extrêmement bien conçu. Il a du génie partout dans ces enceintes, dans le sub, dans toutes les bandes de fréquence, des idées, des brevets, des solutions que d’autres n’ont pas su trouver, et cela me permet de rendre hommage à l’acousticien qui a dessiné et conçu toutes les enceintes du STM et nous a hélas quittés l’année dernière victime d’un accident de voiture, Matthias Larrieu.
Matthias Larrieu
On l’a beaucoup pleuré chez Nexo, mais l’industrie toute entière a perdu un garçon extrêmement brillant qui est arrivé chez nous à ses 20 ans et est décédé à 27, et dans ce laps de temps, a contribué à la création de tous nos derniers produits les plus innovants. Je n’ai jamais vu quelqu’un avec une intuition pour l’électro-acoustique aussi élaborée. Je connais des tonnes de gens qui en savaient beaucoup plus que lui d’un point de vue théorique, mais qui n’avaient pas le dixième de son intuition et de la manière dont fonctionnaient les choses.
Joseph Carcopino : Il avait aussi et surtout un oeil neuf et la faculté d’apporter de nouvelles solutions, là où quelqu’un qui a beaucoup de bouteille va forcément suivre le fil de ses connaissances et risquer de tourner en rond. C’était aussi un mécanicien hors pair.
Joseph Carcopino : Pour revenir à la question précédente, il y a deux choses qui ont permis d’atteindre ce que tu considères comme une rupture sonore et que je pense être surtout une évolution. D’abord on a beaucoup travaillé avec Rémi Vaucher sur le processing, et le STM a été le premier à bénéficier à 100% des possibilités offertes par le NXAmp qui jusque-là était utilisé à 30% de ses ressources DSP.
Les racks utilisés par le R&D pour les écoutes. Une partie du moins, en fonction de ce qui est accroché un ou plusieurs NUAR sont mis en batterie.
On a bossé beaucoup d’algorithmes avec des filtres très longs et nous sommes arrivés à des résultats très cohérents entre le point de mesure en chambre anéchoïque, le processing dans l’ampli et les écoutes une fois accroché, avec en plus la possibilité de corriger le tout rapidement. Dès que quelque chose ne nous plaisait pas, on était en mesure de générer un setup très vite, bien en dessous du quart d’heure d’avant qui semble anodin, mais devient vite pénible. L’autre raison qui est un point tout bête mais bien pratique, c’est notre super champ d’écoute qui nous permet d’avoir à demeure un système STM de 12 boîtes par côté avec beaucoup de recul et un excellent environnement.
Ces deux avantages ont fait que le travail a avancé vite et nous avons surtout pu éviter les habituelles campagnes d’écoute sur un site spécifique ce qui est très consommateur en temps et ralentit beaucoup les modifications nécessaires. Nous avons pu laisser accroché un système de longs mois en affinant jour après jour le rendu d’autant que les boîtes sont en composite et ne craignent pas l’eau. Comme en plus le STM est un système essentiellement de plein air, on n’a pas besoin d’une salle pour travailler et affiner le fine tuning.
Le champ d’écoute de Nexo, situé à l’arrière du R&D. 8 moteurs de 2 tonnes et 65 mètres de recul gazonné en pente douce.
SLU : Vous n’avez pas de voisins dans l’axe de tir ?
François Deffarges : Non, mais nous avons des voisins quand même (rires) et quand le vent est latéral on embête des gens placés à 3 kilomètres. On a fait des fonctions de transfert pour prédire quelque peu les niveaux en fonctions du vent et du temps et puis on sait que ce ne sont que les essais impliquant des subs et à haut niveau qui génèrent de la pollution sonore. Heureusement on ne fait pas du fine tuning à 110 dB.
SLU : Est-ce que l’électronique fait beaucoup dans le son du STM ?
Un graphique qui démontre simplement la façon avec laquelle peuvent s’assembler les 4 éléments qui composent le STM. Les niveaux indiqués le sont à titre…indicatif, de même que l’écart entre la tête M46 et la 28.
Joseph Carcopino : Pas tout non, chez Nexo une bonne enceinte doit sonner dès le début, sans processing d’aucune sorte, il ne faut pas se rater dans la conception. Cela dit si on prend un produit de génération antérieure comme un GeoT ou un GeoS8 et qu’aujourd’hui on applique les algorithmes qu’on développe pour le STM et on emploie la même méthodologie de préparation de setup, on arrive au même genre de résultat. C’est vrai qu’avec le STM et de par les moyens humains qu’on a employé, le guides et les évents sont encore plus raffinés et donc le résultat meilleur.
SLU : Comment est pensée la modularité du STM ?
François Deffarges : Assez simplement. La tête est la M46, elle descend à 85Hz et peut sous certaines conditions et types de musiques, être employée seule. Le montage standard pour reproduire rock et pop fait appel à une tête pour un renfort de basses B112. Enfin il y a quelques cas de figure où le montage double basse est choisi avec un niveau de grave surdimensionné.
Le S118, une vraie petite brute
SLU : Vos charges ne sont pas à radiation directe.
François Deffarges : Non. Sur le S118, le sub à proprement parler qui embarque un simple 18’’, nous exploitons un brevet de l’université Pierre et Marie Curie dont on a acquis la licence d’exploitation, ce qui fait que cette enceinte dispose d’une tuyère et pas d’un évent, un profil concave là où nos confrères emploient des profils convexes pour réduire les vitesses et donc les turbulences. Ce montage nous permet de disposer de 6dB de plus en sortie de tuyère par rapport à un profil classique ce qui est énorme car ça signifie que sinon l’évent limite ce que le haut-parleur est capable de donner.
SLU : Pour le B112 ?
François Deffarges : Pour le renfort de basses on a le couplage d’une charge expo et bass reflex. L’acoustique peut être simple. Plus tu réduis la bande passante plus tu augmentes l’efficacité. Le Bass va de 50 à 200Hz et par rapport au volume de charge, il a un rendement spectaculaire surtout comparé à un caisson en radiation directe. On sort plus qu’un double 15’’ comme notre RS15. Si on le place côte à côte et sur la même bande donnée, le B112 qui dispose d’un 12 avec un très gros moteur et une énorme excursion, délivre plus de SPL.
SLU : Vous avez évoqué des brevets dans le M46.
François Deffarges : Oui, notamment des membranes en polymère de Ketone dans l’aigu qui n’ont pas de breakup mode, fonctionnent en piston jusqu’à 19KHz et se révèlent indestructibles puisque depuis que nous avons démarré cette enceinte, nous avons un taux de panne de zéro. Nous avons aussi un très beau brevet pour notre évent. Tous les évents présentent des résonnances dans le médium via des harmoniques du grave, et ces pics de résonnances parasites viennent abîmer la couverture horizontale. On a trouvé une parade brevetée via une échancrure dans l’évent qui permet d’absorber ces résonnances.
Si vous regardez bien derrière la patte métallique au premier plan, on distingue l’échancrure, une sorte de V qui fait très avion furtif, et qui est le secret de la belle polaire de la M46 !Le résultat du travail effectué sur les évents est bien visible.
SLU : Vous y avez pensé dès le départ ?
François Deffarges : Non, c’est une fois l’enceinte assemblée et lors des premières mesures où l’on a trouvé qu’horizontalement, quelque chose qui n’allait pas. On a pris trois ou quatre mois de retard à cause de ça mais avons trouvé et c’est Matthias qui a phosphoré et eu l’idée du brevet et pourtant cela fait plusieurs années que tous les constructeurs cherchent. Depuis nous l’appliquons systématiquement à toutes nos enceintes.
SLU : Vous avez parlé de la faculté qu’on les enceintes Nexo à fonctionner sans presets, ce qui revient à dire qu’elles naissent bien, Marcel Dassault disait qu’un bel avion vole bien…
Joseph Carcopino : François Deffarges dit ça sur les enceintes (rires)
François Deffarges : Il avait raison. Les objets « well engineered » bien conçus, sont beaux et c’est vrai pour les avions, les voitures comme les enceintes. Curieusement on trouve beaucoup d’enceintes avec des formes très géométriques, alors que le son aime bien les formes courbes.
SLU : En termes de haut-parleurs qu’avez-vous déniché ou fait fabriquer pour le STM ?
François Deffarges : Le 18’’ on l’avait déjà, un très, très bon haut-parleur, le 12’’ en revanche a été développé car il est très particulier. Il a une excursion gigantesque, une bobine de 4’’ et admet 3000 Watt. Il soulève un bonhomme (rires). Les 4 haut-parleurs de 6,5’’ de la M46 ont aussi une particularité, leur membrane plate. Cela évite toute diffraction sur l’aigu qui est contrôlé par un très grand guide d’onde dans lequel sont enchâssés ces 4 haut-parleurs. Sans cette solution la réponse horizontale mais aussi verticale est très abîmée. Certes on alourdit un peu la membrane, mais l’amélioration sur l’aigu est spectaculaire.
Une vue de près de deux M46. En bas un prototype avec des haut-parleurs de 6’’ coniques classiques et en haut un M46 de série avec les 6’’ avec la membrane aplatie par un cache noyaux spécifique. Ce montage évite d’abîmer la couverture horizontale, mais aussi sur le plan vertical et qui à 15 kHz peut ne pas être négligeable.Une fois encore la validité de cette solution technique ne fait pas l’ombre d’un doute et ces polaires parlent d’elles-mêmes.
SLU : OK, vous disposez d’un système de qualité, de super haut-parleurs, de trouvailles en pagaille mais ça, vous saviez le faire depuis toujours… le son, le nouveau son STM, il vient d’où ? Ne me dis pas que t’as pas entendu la différence ou alors l’heure de la retraite a sonné pour toi ! Vous avez benchmarké ?
François Deffarges : (mort de rire) Nous avons commencé par obtenir par nous-mêmes ce que nous voulions entendre du STM en exploitant ses qualités propres et les moyens DSP dont nous disposons et ensuite, bien entendu, nous avons effectué des écoutes comparatives avec les systèmes concurrents mais sans dénaturer les qualités intrinsèques du notre. Nous avons fait des choix forts et une grande partie du mérite en revient David Hochstenbach. Dès 2006, quelques années après son arrivée, il a été chargé du calage fin de tous nos systèmes. Je dois dire qu’avant sa venue, on avait souvent des coups de fil ou des demandes pour monter le 20 KHz, baisser le 2 et évidemment toujours contradictoires. Depuis qu’il a pris ce travail en main en commençant par le GeoD, le 45N12, les RS et surtout le STM, il n’y a pratiquement pas eu de modifications après la sortie des produits ou alors minimes. Merci David !
SLU : La question suivante est assez logique. Pourquoi n’avez-vous pas produit ce rendu très touring, punchy et moderne avant…
Les deux gros moteurs de Nexo, le 4×1 et ses 3U au-dessus et le 4×4 au-dessous. On le reconnaît à ses 4U et à ses grilles de ventilation en face avant. Ils sont depuis peu accompagnés des deux DTD Amps.
François Deffarges : Parce que c’est le fruit d’une enceinte bien pensée, d’un calage réussi, de l’exploitation des ressources du NXAmp et aussi de l’adoption de la phase linéaire. Dans un guide d’ondes il y a entre autres des modes longitudinaux, ce qui veut dire une partie de l’énergie renvoyée vers la membrane. Le fait de disposer de filtres à phase linéaire nous a permis de corriger en calcul temps réel et sans artefacts les modes du guide d’onde, un peu comme si la membrane avait absorbé d’elle même ces réflexions. Sur le papier cela n’a l’air de rien, mais le rôle pris par le DSP dans l’absorption des résonances actives propres au système est proéminent.
SLU : Sur la PS10 c’est flagrant.
François Deffarges : Je trouve même ça spectaculaire, et les mêmes effets que tu as décrits comme étant du punch dans le grave, sont dûs aux relations de phase qui sont bien faites et aux traînages qui sont enlevés. Nous avons enfin très bien dimensionné l’aigu, mieux que sur les systèmes précédents et on doit être dans les niveaux de distorsion les plus faibles de l’industrie. Le STM est un système qui est pratiquement impossible à faire tordre, en particulier les moteurs d’aigu.
Joseph Carcopino : Pour revenir sur le phénomène de punch, bien sûr l’excursion du haut-parleur est essentielle, mais il ne faut pas oublier le NXAmp dans l’équation. D’accord il fait 4U et pèse très lourd, mais utilisé en bridge sur un 18’’ il sort 350 V, et il n’y a pas beaucoup d’amplis sur le marché capables de le faire. Il vaut mieux ne pas mettre les doigts dans la Speakon (rires).
SLU : Tu tires combien avec cet ampli, car il n’a pas de PFC…
Joseph Carcopino : Si, mais il est passif (rires). Si tous les canaux sont chargés sous 2 Ohm, tu tires deux fois 16 A car il a deux alimentations avec deux prises. D’accord c’est le double de ce qu’absorbe un ampli moderne avec un PFC, mais c’est essentiellement le marketing qui le réclame. Une bonne alimentation bien conçue s’en passe, même en présence de secteurs un peu défaillants. Le PFC est utile quand on veut avoir un ampli qui fonctionne partout dans le monde, ceci étant il y a malgré tout moyen de faire autrement.
François Deffarges : C’est plus un avantage fabricant qu’un avantage utilisateur car il n’y a pas tant de systèmes que ça qui traversent les océans et doivent s’adapter à des secteurs différents. Il y a le cas spécifique du Japon où les amplis sont fabriqués pour ce pays et y restent. Il y a juste l’Amérique latine ou de pays en pays on peut changer de secteur.
La puissance nécessaire à satisfaire 27 000 personnes en plein air lors du festival Rock’n’Heim, sonorisé par les allemands de Satis&Fy en 2014.
SLU : Et un nouvel NXAmp avec PFC ?
Joseph Carcopino : Aujourd’hui on ne pourrait pas le faire. A performances égales il coûterait le double ou il ferait la même taille dix ans après… Un nouvel ampli se doit d’être plus petit et plus économe en énergie. Le standard est 2U et 4 canaux. On va donc travailler pour chercher d’autres techniques et apporter quelque chose de différent dans ce gabarit.
SLU : En termes de puissance impulsionnelle et RMS, il en était où le NXAmp ?
Joseph Carcopino : Une des raisons qui rendent compliqué le fait de lui trouver un successeur, c’est que comme il n’a pas de PFC, la limite RMS de l’alimentation est due juste à sa très grosse alimentation à résonance ce qui fait qu’on est très au-delà de ce que peuvent délivrer à prix égal les amplis actuels en puissance long terme. On est peut-être même sur-dimensionné par rapport à l’application demandée mais à la fois beaucoup mieux que certains autres qui ne tiennent que peu de temps en puissance impulsionnelle avant de descendre au second palier…
Surpris lors de ce même festival Rock’n’Heim en Allemagne à la rentrée 2014, Joseph Cacopino assure le support technique derrière ses écrans.
SLU : Parfois très bas !
Joseph Carcopino : Oui mais la technologie de l’époque permettait de ne pas se soucier de ce problème pour un coût raisonnable, mais cela obligeait à avoir des modèles 110, 220, un certain poids et une taille de 4U.
SLU : En revanche vous aviez prévu du lourd question DSP, car même si aujourd’hui vous êtes à 100% avec le STM, pour un ampli conçu vers 2004 et commercialisé en 2007, il est loin d’être obsolète.
Joseph Carcopino : On avait fait le plein c’est certain, mais grâce au savoir-faire de Yamaha y compris au niveau de la rationalisation des coûts, on a pu rester compétitif. On n’est cela dit pas tout à fait au taquet des ressources DSP, il nous en reste encore un peu pour satisfaire les demandes de nos clients et quelques idées de développement qui pourraient arriver, mais c’est vrai qu’on aimerait en avoir toujours plus.
SLU : A propos de NXAmp, comment jugez-vous votre maison mère Yamaha qui par ailleurs le fabrique. Disposez-vous d’un partenaire qui vous laisse vous exprimer ?
La poignée de main entre Eric Vincenot le Président de Nexo à gauche et Shuji Ito, le président de Yamaha, qui a scellé son entrée au capital de Nexo en juin 2005. Trois ans plus tard, Yamaha s’est porté acquéreur de la majorité des actions.
François Deffarges : On a un partenaire de rêve. Yamaha nous protège énormément et notamment notre initiative, nos idées. On a une boite qui a pratiquement 150 ans d’histoire dans l’audio, des gens qui sont très en avance pour tout ce qui concerne le transport du signal, le DSP, le traitement du signal et j’en passe et un management que j’apprécie tout particulièrement car il repose sur le dialogue qui amène les décisions. Nous avons la chance de faire partie de ce groupe et cela nous apporte l’assise sur laquelle voir sereinement l’avenir. Ils nous aident dans nos process, ou bien sur la façon de nous structurer.
SLU : Vous collaborez à mettre au point les produits électro acoustiques de Yamaha ?
François Deffarges : Non, très peu et en tant que consultants quand on nous sollicite. Nous avons donné un coup de main sur les DXR mais ils restent concepteurs de leurs enceintes.
SLU : Tu nous as dit que la M46 est la boîte polyvalente par excellence, pourquoi alors avoir développé une M28 ?
François Deffarges : Dans le projet c’est un downfill et va de 0 à 15° là où la 46 va de 0 à 10° et puis cette dernière est un gros système très puissant là où dans la 28 il n’y a que deux moteurs d’aigu contre quatre, les mêmes soit dit en passant. Elle est légère, sonne très bien, est configurable en directivité à 90 et 120° et si tu veux faire du rock avec, tu peux ajouter des B112, avec la limitation classique d’une petite boite pas prévue pour un plein air face à 50 000 personnes. On a conçu le STM comme un système modulaire, la 28 est l’équivalent d’un module médium-aigu sur le système Alpha e.
SLU : Quand on compare le STM à d’autres enceintes, il paraît un peu lourd. Quelle en est la raison ?
François Deffarges : Attention d’abord à bien comparer. Notre ensemble M46 et B112 génère le SPL d’un gros système arena/stadium, soit le plus gros chez chacun de nos concurrents, et dans ce cas précis, nos 118 kilos ne dénotent pas tant que ça, même si je te l’accorde, on est un peu lourd. Ce poids est essentiellement dû à la solidité du STM, à sa résistance au feu et à sa résistance à l’eau, cette dernière ayant été réclamée par nos clients qui veulent pouvoir accrocher les enceintes et les laisser sur une tour non bâchée et non protégée. On ne parle pas d’IP car les évents sont libres et donc, sous certaines conditions, l’eau peut atteindre des parties électriques, mais si les boîtes sont à 0 ou avec un angle négatif, elles peuvent rester dehors en permanence sous la pluie ou au soleil. On est aussi un peu lourd puisque dans l’ébénisterie il y a des éléments anti-feu pour être classé V1.
Un détail des ébénisteries en composite imputréscibles, solides, anti-feu et parcourues par des armatures en acier d’une M28 et plusieurs B112. Solide mais forcément un peu plus lourdes que la moyenne.
SLU : Ce n’est pas fréquent qu’une enceinte prenne feu..
François Deffarges : Sans doute, mais cela fait des années que Nexo travaille sur cet aspect d’un point de vue de la responsabilité de la société, et ce malgré le fait qu’il n’y ait pas encore de règlementations dans notre métier. Des feuilles de bois et surtout si elles sont assez fines, ne peuvent prétendre à aucun classement. L’avantage aussi de nos coffrets moulés par injection c’est leur extrême solidité. J’ai été chez Morris Light & Sound qui a été notre premier client américain pour le STM au début 2013 et près de 4 ans après, les boîtes sont comme neuves.
SLU : Est-ce vous avez pour vos enceintes des procédures d’entretien à respecter ? Quand on imagine ce que doivent subir les membranes et les suspensions, notamment le 12’’ du B112…
François Deffarges : Il y a un service manuel très complet qui donne les procédures de révision du système avec tout ce qu’il faut faire en termes d’entretien régulier.
Joseph Carcopino : Nous avons des tests de vieillissement qui sont assez originaux et qu’on a mis en place en cherchant au départ à évaluer la compliance des HP et, pour gagner du temps, en même temps leur performance thermique. On a pour cela mis au point un ensemble de macros. On s’est donc rendu compte qu’en associant dans un test le maximum d’excursion et l’échauffement le plus élevé avant destruction, on parvient en une semaine à le vieillir à un point tel qu’il dépasse tout qu’il connaîtra en utilisation réelle. On a comparé pour cela avec des haut-parleurs exploités « normalement ». On le rince vraiment bien et en 500 heures de test, on lui fait subir un vieillissement équivalent à 10 ans de vie. Cela nous a permis de beaucoup progresser sur la compliance des spiders et des surrounds et d’être très confiant sur la tenue dans le temps du STM, surtout le B112 dont le HP a bénéficié des avancées liées à ce test et l’adoption de nouveaux matériaux pour ces deux suspensions et sur lequel nous n’aurons aucun problème de vieillissement.
La salle de torture de Nexo, l’endroit où l’on pousse dans ses derniers retranchements tout HP, enceinte ou électronique et si destruction et incendie se produisent, elle y résiste.
SLU : En plus vos presets maintiennent les HP dans leur zone de sécurité…
Joseph Carcopino : Avec nos presets on est certain que nos HP seront en deçà de la limite que nous avons déterminée.
François Deffarges : Nous disposons chez Nexo d’une chambre de torture pour ça.
SLU : L’idéal serait de pouvoir connaître le temps d’utilisation d’un HP et les efforts qu’il a endurés…Peut-être que sur votre prochaine gamme d’amplis vous disposerez d’une mémoire.
Joseph Carcopino : Oui mais pour cela il faudrait que tel patte d’ampli soit toujours raccordée à tel haut-parleur or dans les faits on sait bien que c’est impossible. Théoriquement le plus simple serait que l’ampli soit dans l’enceinte.
François Deffarges : C’est vrai que tant que l’enceinte est un élément passif, c’est difficile à tracer à part avec une courbe d’impédance et ce n’est même pas dit qu’elle te renseigne correctement car même si la compliance a énormément bougé, si tu mesures dans la charge de l’enceinte, ce n’est pas garanti que tu constates une différence.
Radiation directe, passe-bande, qu’importe le caisson pourvu qu’on ait l’ivresse
SLU : Depuis toujours Nexo est le spécialiste des subs à charges complexes et rares sont les modèles à radiation directe qui pourtant plaisent pas mal en France. Comment vous expliquez cela ?
Le RS18, un sub malin et capable de très bien guider son énergie, même utilisé seul.
François Deffarges : Mais nous avons un excellent sub à radiation directe, le RS18 (rires) un double 18’’ lancé en 2012. Pour bien répondre à ta question, il faut suivre les tendances de la musique. Aujourd’hui, avec le traitement du signal, les différences qui existaient entre une charge complexe et une radiation directe ne sont plus si importantes que ça et à 50 mètres de la scène, je ne pense pas qu’on soit capable de distinguer à l’oreille la nature du sub. Le marché est de toute façon devenu plus exigeant et le tas de bois posé à jardin et cour et une power alley à vomir au centre n’est plus accepté. Aujourd’hui le design des subs s’est beaucoup sophistiqué et on panache fréquemment entre subs accrochés et au sol afin d’arriver à un résultat plus homogène. Je ne vois plus trop de débat sur la nature de la charge mais surtout en termes d’homogénéité. Il reste vrai que nous avons depuis toujours une bonne réputation sur les charges !
Joseph Carcopino : On ne fait pas du bandpass par dogmatisme, on parvient à des résultats excellents et à SPL égal en réduisant la taille des subs et le nombre de haut-parleurs embarqués ce qui est recherché par le marché.
SLU : Comment coupez-vous vos subs, au cas par cas ou bien avez-vous standardisé l’ensemble ?
Joseph Carcopino : Aujourd’hui on a homogénéisé les fréquences de coupure pour tous les subs pour que tout le monde soit toujours en phase et puisse raccorder n’importe quel sub avec n’importe quelle tête. On a donc 60, 85 et 120 Hz, en revanche tous nos systèmes et tous nos subs peuvent être au choix sur l’une de ces fréquences pour faire par exemple de l’overlap.
On peut mélanger librement les subs sans que cela ne pose de problème. Si tu prends un RS18 et un S118 et tu les fais jouer côte à côte, tu obtiens 6dB de plus et quand tu les mesures, tu as une réponse en fréquence très proche. Il suffit d’aligner les subs quels qu’ils soient, de leur appliquer une valeur de délai par rapport au système et c’est immédiatement en phase.
Un mur de subs pour le Hellfest 2014 en montage cardioïde. A raison de 3 S118 par paire de canaux bridgés, tout ce petit monde demande un rack NUAR et demi, ou trois NXAmp 4×4.
SLU : Ce qui revient à dire que vous avez dû aligner tous vos subs sur le plus « lent » du royaume. Qui est le vilain petit canard ? (rires)
La bonne vieille soufflante CD18 avec son look de clapier à lapins mais capable de diriger très efficacement de l’infra et du grave vers l’avant en 120°x120° et grâce à la qualité de sa charge, avec une sensibilité de 105 dB SPL et un SPL max de 145.
François Deffarges : Le CD18. S’il n’était pas encore là et on avait voulu l’exclure des presets, on aurait pu baisser le délai de groupe.
Joseph Carcopino : Maintenant si on voulait bien faire les choses on pourrait retravailler le preset de ce vénérable sub qui date de plusieurs années (rires)
François Deffarges : Voire considérer qu’il n’a plus à être compatible avec tous les autres, mais à la fois c’est important de ne pas laisser tomber nos clients et mériter leur loyauté à la marque en continuant à développer des presets pour des vieux produits.
SLU : Est-ce que les clients de Nexo sont fidèles ??
François Deffarges : Oui assez. Ceux qui nous aiment, nous aiment bien et longtemps, et peu sont partis. Un peu comme le turnover interne à Nexo, nous avons beaucoup de clients historiques qui sont là depuis toujours et aiment ce que nous avons décrit comme l’ADN de Nexo. Je pense à Vincent Tempels d’Arto en Belgique ou Thierry Tranchant chez Melpomen en France pour n’en citer que deux, et cette fidélité dure depuis l’Alpha et date donc de 20 ans, mais nous avons aussi des nouveaux venus y compris en France comme Texen dans le sud et West Evénement qui vient de rentrer du STM. Pour la deuxième année consécutive nous allons avoir de jolis chiffres en termes de croissance ce qui trahit l’arrivée de plus de clients.
L’iD24 avec une des innombrables accroches et couleurs disponibles.
Joseph Carcopino : Nous disposons par ailleurs en plus du STM de nouveau produits qui intéressent pas mal le marché comme l’iD24. Des sociétés qui ont des gros systèmes d’autres marques, peuvent craquer sur ce petit système qui est imbattable pour des applications bien précises et qui, à taille égale, en fait plus que la concurrence.
François Deffarges : Par rapport à ta question sur l’ADN Nexo, l’iD24 c’est à 100% un produit Nexo. Tu ne le trouveras pas ailleurs, il est compétitif de par son prix mais aussi de par ce qu’il offre vis-à-vis de la concurrence à prix égal et pas besoin de logiciels compliqués. On les branche et ça marche.
Joseph Carcopino : C’est comme une PS mais sans concurrents (rires !)
SLU : Quand vous réfléchissez au futur, vous voudriez améliorer quoi…meilleur guidage, plus de SPL, distorsion plus basse, cohérence sur la portée…
François Deffarges : Fiabilité, qualité des produits, tenue au temps, tenue aux intempéries…
Joseph Carcopino : Rapport poids / rigidité des matériaux et puis surtout le grand saut qui interviendra dans le futur et qui sera le contrôle actif des haut-parleurs.
SLU : C’est vrai qu’on touche là à la limite du NXAmp en termes de ressources DSP et surtout de par sa capacité à amplifier de nombreuse enceintes à la fois..
Urban Peace 3 en 2013, avec la prédiction façade obtenue grâce à NS-1, le logiciel Nexo. Il s’agit d’une prédiction large bande 32Hz à 16 kHz mais pondérée A, il manque donc quelque dB de S118 ! Une régularité quasi parfaite et la plus grand partie du public tenue dans un gabarit de 6dB d’écart..
François Deffarges : Enceintes dont l’impédance est prévue pour ça. Il ne faut pas oublier que nous avons optimisé le STM pour tirer le meilleur parti du NXAmp et limiter le nombre d’amplis ce qui a une incidence positive sur le prix final de l’ensemble qui est un paramètre très important. Pour en revenir à ta question sur le futur, je ne peux pas ici encore exclure le prix. On a vu ce que certains ont fait en termes de processing via leurs contrôleurs, mais le nombre d’unités requises pour obtenir un guidage efficace oblige à doubler le nombre d’amplis et le coût de l’ensemble explose.
Joseph Carcopino : Au-delà du guidage du front d’ondes, nous nous dirigeons vers des systèmes « feedbackés ».
SLU : On pourrait tout corriger.
François Deffarges : Tu sais que c’est l’un des premiers brevets de Nexo, la correction de la distorsion…
Joseph Carcopino : Je sais, ce n’est pas parce que je n’étais pas encore là que je ne m’y intéresse pas (rires)
SLU : On parle de gain en SPL ou de linéarité ?
François Deffarges : On parle d’abord de linéarité augmentée et pas forcément qu’en termes d’extension de la membrane.
Un coup d’œil à l’intérieur de la M46 où l’on découvre les 4 moteurs d’aigu de 2,5’’ solidaires des quatre guides d’onde hyperboliques et l’on aperçoit aussi un des quatre 6,5’’en charge de tout ce qui est situé en dessous de 1,5 KHz, un sacré boulot pour des HP aussi petits.
SLU : Revenons à notre client. Il est ravi du STM, mais il veut plus le jour où il va le remplacer. A quoi rêve-t-il.
François Deffarges : Il lui faudra un son aussi bon que le système actuel, voire meilleur, et cela est vrai pour tout fabricant. Il faudra aussi lui offrir une facilité de mise en œuvre et d’exploitation malgré des performances en hausse. Il faut lui faire gagner du temps car dans l’équation du coût, s’il faut deux personnes et une demi-heure d’un côté contre 4 et trois heures de l’autre pour le mettre en oeuvre, ce n’est plus du tout le même discours. Enfin les problématiques de contrôle de la directivité, constance de couverture, taille, poids et prix ne sont pas à oublier.
SLU : La couverture du STM me semble déjà excellente, quoi faire de plus…
François Deffarges : Il le faut, sinon comment permettre à l’ingé système de caler sa diffusion si à chaque fois qu’il s’éloigne de l’axe, la réponse en fréquence varie. Elle peut décroître, elle le fait d’ailleurs, mais en restant homogène. On fait beaucoup, beaucoup de polaires pour ça ici chez Nexo (rires)
Une partie des HP qui, tels des ingrédients, rentrent dans la recette du STM
Joseph Carcopino : Les outils de simulation ont énormément changé depuis la génération précédente. Aujourd’hui on peut simuler une enceinte avec deux haut-parleurs en les plaçant comme on veut. On lance la simulation sur ordinateur et ce dernier va calculer toutes les couvertures pour toutes les fonctions en éléments finis sur une semaine ce qui nous permet de choisir à coup sûr un angle précis. On gagne un temps fou par rapport à quatre générations de prototypes où on essayait avec deux planches et une charnière de faire varier le montage.
SLU : Et les guides d’ondes ?
Joseph Carcopino : C’est pareil. Si le STM est aussi efficace c’est aussi parce que dans un laps de temps assez raisonnable on a pu simuler toute une variété de modèles là où à l’époque on ne pouvait pas.
SLU : Tu as pu facilement quand ton imprimante 3D est arrivée.
François Deffarges : Cela fait 15 ans qu’on a une imprimante 3D sauf qu’à l’époque elle ne s’appelait pas comme ça mais « Machine à prototypage rapide ». Aujourd’hui, et c’est une tendance dans l’industrie surtout de pointe, la part de prototypage et de mesure se réduit au bénéfice de la simulation d’autant que cette dernière devient de plus en plus pertinente, voire moins entachée d’erreurs que la mesure.
Conclusion 2è partie
Il souffle un vent nouveau à Plailly et cette longue interview démontre à quel point Nexo est en train de changer en intégrant désormais l’écoute des réels besoins du marché avec l’ADN de cette société, la créativité et l’anticonformisme. Le résultat s‘appelle STM, mais aussi iD24 ou DTD Amp et DTD Controller. Tous ces produits sont originaux, fonctionnels, sonnent et surtout apportent une plus-value par leur caractère novateur et répondent à un désir fort de la clientèle, sans que cela ne se ressente sur l’addition finale ou plutôt si, à la baisse. Nexo rentre dans le rang ? Non, clairement pas, et les portes qui sont restées fermées, les phrases qui se sont interrompues et les photos que l’on n’a pas pu prendre trahissent l’activité incessante du R&D pour préparer les systèmes du futur, forcément différents.
Le bureau d’études de Nexo, là d’où tout sort, y compris Eric Ecosse en train de fumer sa clope et à jamais immortalisé sur le perron du labo !
En guise de troisième et dernière partie de cette longue après-midi chez Nexo, on vous prépare une balade entièrement faite de photos et d’explications sous chacune d’entre elles. Une balade en images dans les ateliers, les chambres sourdes, les stocks de vieux HP, les protos, le champ d’écoute, comme si vous y étiez. Comme aurait dit un hebdo bien connu, « le poids des mots, le son des photos »
Après une fermeture de cinq années suite à un incendie, la mythique salle de l’Elysée Montmartre crée en 1807 et classée monument historique depuis 1989, a ré-ouvert ses portes le 15 septembre 2016 avec un concert du chanteur M. Les propriétaires, Julien Labrousse et Abel Nahmias, ont fait restaurer leur salle dans le respect du style original.
Ils ont choisi de s’équiper de deux consoles Midas PRO2 fournies par Euro Backline pour la face et les retours, alimentées par deux splitters DL431 autrement dit le haut de gamme en termes de préamplis et convertisseurs.
Midas DL431
Ce choix technique de gains séparés permet à l’équipe emmenée par Grégory Bertrand d’offrir le meilleur de l’audio en accueil tout en restant compatible avec une partie du parc du Trianon voisin.
Lors de l’IBC (9 au 12 septembre au RAI, Amsterdam) Broaman (Broadcast Manufacture), la société sœur d’Optocore spécialisée dans les réseaux optiques pour la distribution des flux vidéo, a présenté trois nouvelles versions de son routeur Route66 en rack 2U, résultant de remontées de terrain et d’expériences acquises sur de multiples projets. Il s’agit d’un routeur 40 x 40 ports, disponible en trois versions selon le nombre et type de ports installés (SDI* et SFP**). Par exemple la version 1 ne comporte que des ports SFP bidirectionnels (40) insérables à chaud et la version 2, 32 SFP et 16 SDI (huit en entrée et huit en sortie).
Les trois nouvelles versions Route66 permettent le routage et le transport des données indépendamment des protocoles (et sans restriction de bande passante) et supportent les standards de transmission vidéo et audio professionnels tels que SDI (SMPTE 259M), HD-SDI(SMPTE 292M), 3G-SDI (SMPTE 424M), ASI et MADI. Chaque port fibre peut être utilisé pour accéder aux modules (de)multiplexeurs CWDM (Coarse Wavelength Division Multiplexing) ou DWDM (Dense Wavelength Division Multiplexing) intégrés. Les alimentations redondantes embarquées présentent une faible consommation (10 à 40 W max), rendant le système plus efficace et économique que nombre de modèles compétiteurs nécessitant une alimentation externe de 120 W. La conception électronique (pour l’essentiel des fonctionnalités à base de Super FPGA) permet une faible consommation et une convection passive (sans ventilateurs), ce qui satisfait les applications où les critères de bruit sont essentiels.
Tim Helmle, Directrice du marketing, cite parmi les avantages, les différentes combinaisons possibles entre SDI, SFP et multiplexeurs CWDM (DWDM***). « En plus, chaque port SFP est bidirectionnel (entrée et sortie), alors que souvent les ports sont commutables en entrée ou en sortie, diminuant ainsi la capacité en exploitation. De même des configurations spécifiques sont facilement réalisables à la fabrication, aussi bien que sur site ou via logiciel (Broaman ou tiers). » Ce nouveau routeur prend évidemment en charge le réseau Optocore (fibre) pour les fonctions de monitoring IP, le transport de l’audio ou encore d’intercom (Clearcom, RTS, Riedel, …) ou encore pour le transport de signaux additionnels, GPIO, RS485 ou réseau LAN. Toutes les connexions s’effectuent à l’arrière, le panneau frontal délivrant uniquement des informations, pour une mise en œuvre aisée.
* SDI : Serial Digital Interface. Transport numérique de la vidéo (plus canaux audio) standardisé par le SMPTE (Society of Motion Pictures and Television Engineers) sur support coaxial 75 ohms à des débits variant entre 270 Mbit/s à 2,970 Gbit/s par exemple pour le 3G-SDI. ** SFP : Small Form-factor Pluggable. Bloc d’émission-réception « standardisé » (MSA, Multi Source agreement) enfichable, existant pour les fibres monomode et multimode (et éventuellement les paires de cuivre torsadées jusqu’à 1000Base-T) avec identification du type par EEPROM. *** CWDM, DWDM : Multiplexage par longueur d’onde lumineuse sur fibre optique (avec plus ou moins de « porteuses » en « Coarse ou Dense »). Chaque longueur d’onde supporte (est modulée par) un flux (vidéo haut débit ou Optocore par exemple). Cela permet d’agréger plusieurs flux nécessitant une large bande passante sur une seule et même fibre optique. En DWDM on peut transporter jusqu’à 80 canaux vidéonumériques SD/HD3G-SDI !
Distributeurs :
Broaman – Philippe Moreau Technical Sales Mgr France – Mail : [email protected]
Le LA4X désormais capable de recevoir le format AVB/TSN et LA Network Manager qui via sa version 2.5 gère le flux audio et y ajoute les données nécessaires au pilotage et au monitoring à distance.
L-Acoustics qui est présent entre le 29 septembre et le 2 octobre au Convention Center de Los Angeles pour l’édition 2016 de la Convention de l’AES, va non seulement offrir des démos de ses dernières enceintes Kiva II, KS28 et l’ensemble de la série X, mais en profitera pour le faire en transportant son signal au format AVB/TSN * que la firme de Marcoussis a implémenté sur ses deux derniers contrôleurs amplifiés LA4X et LA12X.
Le LA12X, le tout dernier contrôleur amplifié de forte puissance de L-Acoustics très prochainement certifié AVB/TSN
Les démos se dérouleront dans la salle 506 du West Hall les jeudi 29 et vendredi 30 septembre à 11h, 13h, 15h et 17h et le samedi 1er octobre à 11h, 13h, et 15h. Les signaux audio employés lors de cette démo seront stockés et envoyés par un Mac mini équipé de Q-Lab. 20 canaux à 24 bits et 96 kHz vont prendre la direction d’un réseau Ethernet Gigabit AVB/TSN sous la forme de trois flux de 8 canaux. LA Network Manager qui dispose dans sa prochaine version 2.5 d’une librairie AVDECC 1722.1 AVB/TSN va router ces derniers à destination de 5 contrôleurs amplifiés LA4X et LA12X mis à jour pour accepter ce format de transport. Chaque piste audio alimentera un canal de contrôleur.
Le 1248 de MOTU, une interface Thunderbolt disposant de tout type d’entrée et sortie dont l’AVB/TSN mais aussi 4 entrées micro et un mélangeur intégré 48 canaux.
Enfin un 1248 MOTU lui aussi au standard AVB, va insérer dans le réseau le flux issu du micro de l’animateur de cette présentation afin qu’il rejoigne un LA4X. L’ensemble des flux va transiter par un switch AVB/TSN MOTU. Le protocole ouvert AVB facilite le transport du signal en ajoutant à l’audio les données nécessaires au pilotage et au monitoring à distance.
« Nos équipes de R&D ont travaillé sur l’AVB/TSN depuis que nous avons rejoint l’Alliance AVNu l’année passée » nous explique Stéphane Ecalle, le directeur du markéting de L-Acoustics. « Dans l’attente d’une prochaine certification, nous avons le plaisir de montrer à nos visiteurs de l’AES nos premiers produits AVB/TNS. Nous sommes certains que le choix que nous avons fait pour ce protocole de transport va se traduire en économies de temps et d’argent grâce à la simplification dans le déploiement du réseau pour nos clients. »
A l’AES vous aurez l’opportunité d’écouter :
La famille X au grand complet. Aussi légère que puissante.La nouvelle version de la ligne source ultra compacte, la Kiva II
5XT, enceinte ultra-compacte
X8, moniteur de proximité
X12, enceinte de renfort et retour
X15 HiQ, retour de scène
Kiva II, ligne source ultra-compacte
Le dernier sub fraîchement sorti des ateliers de Marcoussis, le KS28. Attention, ça arrache.
KS28, subwoofer à haut rendement
SB15m, subwoofer compact
LA4X, LA12X, contrôleurs amplifiés AVB
* AVB/TSN : Audio Video Bridging / Time Sensitive Networking. Technologie de réseau déterministe (voir articles Soundlightup sur les réseaux), à latence faible et prédictible et synchronisation en « temps réel », développé et standardisé par l’IEEE et promu par l’Alliance Avnu.
La France peut s’enorgueillir d’avoir des fabricants d’enceintes et de systèmes audio-professionnels innovants, mondialement réputés et très rentables. Nexo en fait partie et il nous a semblé important d’aller à sa rencontre pour effectuer un large tour d’horizon de la société, des produits, des applications mais aussi des projets et des hommes qui forment le capital et la philosophie de l’entreprise. Résultat, assez de matière pour vous offrir 3 épisodes complets dont voici le premier : « Il faut de la matière grise pour faire des enceintes en couleurs »
Trois hectares de terrain à Plailly abritent le siège social, l’unité de production et les bureaux et les ateliers de R&D de Nexo depuis 10 ans.
Dire qu’on a été bien reçu serait encore loin de la vérité. Quand on a proposé à Nexo de nous ouvrir ses portes, on ne s’attendait pas à un tel accueil et ce ne sont pas moins que Joseph Carcopino, le Directeur de la R&D et François Deffarges le Responsable de la stratégie de développement et un peu la mémoire de la maison qui nous ont consacré un après-midi entier contre un gros sac de cerises et d’abricots pour nourrir leurs méninges et un non moins gros sac de questions pour aider à les vider.
A gauche Joseph Carcopino, la relève, la force tranquille, à droite François Deffarges, l’âme bouillonnante d’idées de Nexo. A eux deux une puissance de calcul peu commune et pourtant si abordable.
Commençons par laisser dire quelques mots à chacun des deux et, place aux jeunes. Joseph Carcopino fête ces jours-ci ses 40 ans. Arrivé chez Nexo en sortant du bahut en 2001, une école d’ingénieur en électronique, il s’attaque d’abord aux processeurs de la marque, les NX241, NX242 et de fil en Speakon aux NXAmp à partir de 2005 avec l’arrivée de Yamaha. En 2010 il prend la responsabilité du pôle Electronique et nouvelles technologies car, comme il le raconte avec humour, étant plus de deux, cela devient forcément un pôle. En 2015 c’est le grand saut vers la Direction du bureau d’études et donc l’électro-acoustique en plus de l’électronique et l’informatique avec une dizaine de collaborateurs.
SLU : Que comporte exactement ce bureau d’étude en termes de compétences ?
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Joseph Carcopino : Un acousticien, deux mécaniciens, une personne en charge de la documentation et de la certification, deux programmateurs de soft, deux hardeux et moi.
SLU : Qui s’occupe des fluides, des évents ?
Joseph Carcopino : L’acousticien avec les mécaniciens, chacun tire de son côté pour le bien du produit. Les limites d’influence sont volontairement floues.
SLU : Comment en es-tu venu à l’acoustique ?
Joseph Carcopino : Cela fait 15 ans que je baigne dedans, et même si à la base je n’ai pas de formation en acoustique, je me suis formé sur le tas avec mes collègues. Je pense qu’un directeur qui n’est pas un spécialiste de la technique, peut avoir un regard plus ouvert sur d’autres aspects et ne pas se focaliser sur le dernier quart de dB que l’acousticien voudra forcément avoir en doublant pour cela le prix du produit (sourires).
Laissons maintenant François Deffarges se présenter. Avec tout son humour.
François Deffarges : Une petite décennie de plus que Joseph (rires) mais moins de bouteille chez Nexo que lui puisque je suis entré dans la boîte en 2003. Avant j’étais ingé son sorti de Louis Lumière avec un cursus en acoustique au CNAM.
Les dalles du plafond du labo, rien de tel pour y enficher de vieilles cartes électroniques
SLU : Tu as toujours utilisé les systèmes Nexo, on a l’impression que tu fais corps avec cette société.
François Deffarges : On peut dire que j’ai été utilisateur quasiment dès l’origine de la boîte en 83 (Nexo est officiellement né en 79 NDR) et je me suis beaucoup rapproché de Nexo lors du projet du Stade de France qu’on a gagné ensemble en 1996..
SLU : Et regagné en 2010
François Deffarges : Exact. A l’époque j’étais consultant et fraichement diplômé du CNAM, et comme on s’entendait bien, j’ai rejoint le bureau d’études en 2003 et pris sa direction en 2005 ou 2006. Je l’ai dirigé pendant dix ans avant de passer la main à Joseph l’an dernier pour m’occuper d’un département de support d’ingénierie nouvellement créé et où on offre du support aux clients, le mot client devant être pris dans un sens très large. On est le plus possible dehors et on en profite pour remonter aux différents départements de la boîte et surtout le R&D les commentaires et autres désirs du terrain.
SLU : Back to tes premières amours et peut être une bouffée d’air après beaucoup de labo.
François Deffarges : Non, pas exactement. Il m’a surtout semblé qu’il était important de mieux remplir la fonction de support où nous étions un peu défaillants, disons pas assez structurés. J’en ai toujours fait un peu et David Hochstenbach aussi, mais quand j’ai poussé assez fort afin que soit monté ce département, il est paru évident que je n’aurais pas pu m’occuper de ça en plus de la R&D. Le bon moment s’est donc présenté pour passer le témoin à Joseph.
SLU : D’autant que tu dois beaucoup bouger..
François Deffarges : Beaucoup, de sorte à être avant et après les ventes, en formation et en support d’exploitation. On remonte aussi pas mal d’infos quant aux besoins, aux tendances, aux améliorations à porter aux produits. On alimente pas mal aussi notre service de marketing en plus de la R&D.
SLU : Vous apportez une dimension de service.
François Deffarges : C’est indispensable et depuis 10 ans Nexo évolue vers cela. Nous restons avant tout un fabricant, mais vendre du matériel qui devient de plus en plus pointu d’un point de vue technologique, nécessite un accompagnement au plus près des prescripteurs, des utilisateurs et des distributeurs, c’est pour cela que je parlais avant de clients au sens large.
SLU : Combien êtes-vous dans le département ?
François Deffarges : 9 quand nous l’avons créé et 10 aujourd’hui. J’ai un collaborateur basé à Melbourne, un à Hong Kong, un troisième au Panama… Nous sommes 4 en France et 6 en dehors.
Le support d’ingénierie gagne ses lettres de noblesse.
SLU : On te sent très en forme François, après cette très rapide présentation démarrons notre balade au sein de Nexo avec ton département de support d’ingénierie d’autant qu’on sent qu’il te tient à cœur. Quels pôles brassez-vous ?
François Deffarges : Trois. Tout d’abord la formation ou Education Training Certification avec différents niveaux, de l’initiation à la certification de haut niveau pour les ingés système confirmés. Rien que la première année, nous avons dispensé dans le monde entier 27 formations et ce pôle est dirigé par Nicolas Poitrenaud qui est notre responsable de la pédagogie. Le deuxième pôle s’occupe de support Touring et particulièrement le STM. Il est dirigé par Val Gilbert, un anglais, enfin, franco-anglais basé à Londres. Le troisième et dernier pôle touche à l’installation fixe et est dirigé par David Hochstenbach.
Nicolas PoitrenaudVal Gilbert
On accompagne les projets où qu’ils soient, en phase de conception, d’installation ou d’exploitation, du théâtre à l’église, de la boîte de nuit au stade. On est très attentifs à toutes les installations qui sont aussi exploitées pour l’évacuation. On est en conformité EN 60849 et EN 54 sur les enceintes et nombre de nos systèmes sont utilisés en Europe comme en dehors pour gérer l’évacuation.
Je suis très attentif à ce que dans notre département dédié au support, les activités soient transversales et que si quelqu’un a besoin de se renforcer dans un domaine spécifique, il puisse être mis à niveau, ce qui permet à n’importe lequel de nos membres de gérer une installation fixe, une réception de système ou un séminaire de formation partout dans le monde. On partage nos données, nos connaissances et on se forme tout le temps.
SLU : Vu de l’extérieur, la mise en place de ce département paraît une nécessité et une très bonne réponse à une image de marque innovante pour Nexo mais qui demande une vraie technicité dans la mise en œuvre de ses systèmes.
François Deffarges : Ce n’est pas exactement la vision que nous avons de l’intérieur mais pour mieux te répondre, repartons un peu en arrière. Depuis 1979 Nexo a grandi grâce à son réseau de distribution qui aujourd’hui représente 80 à 90 distributeurs dans le monde. Il est donc vrai que la société s’est historiquement posée sur son rôle de fabricant et s’est appuyée sur son réseau de distribution pour assurer le support client, et c’est encore vrai aujourd’hui. La plus grosse partie de la formation est assurée localement. Il nous a semblé important d’encore mieux structurer le travail de nos distributeurs avec notre département de support.
Un festival rock de 80 000 personnes en STM, le type de prestation qui demande une parfaite connaissance du système, voire une assistance technique du fabricant.
SLU : Tu parles d’histoire. Pour nous Nexo est apparu en 82 pour le Grand Orchestre du Splendid.François Deffarges : (sourire) Oui, oui…
Joseph Carcopino : C’est vrai qu’il n’y avait pas grand-chose avant.
François Deffarges : C’est effectivement le premier système qui a été construit rue des Cascades par Eric Vincenot, le créateur avec Michael Johnson de Nexo en 79. Il s’agissait d’un cluster mono accroché au Gymnase. Dans un théâtre à l’italienne ça marchait d’enfer !
Une image des éléments composant le système Alpha
SLU : Que s’est-il passé après, quels ont été les systèmes de référence de la marque ?
François Deffarges : Les premiers produits qui ont fait faire un vrai bond en avant à Nexo et ont été fabriqués en de grosses quantités vers le début des années 90, ce sont les PS10 et PS15. On peut même parler d’un succès international puisqu’on exporte 85% de notre production et que ces enceintes se vendent très bien. L’étape de l’α (Alpha) a été très importante.
Une photo d’un déploiement tel que réalisé par Hibino PA en 1999, un prestataire toujours fidèle à Nexo près de 20 ans plus tard.
Il est sorti en 97 en étant le dernier des systèmes modulaires issus du Flashlight de Turbosound et il a fait un carton en ouvrant les portes du Touring à Nexo qui n’y avait pas sa place avant. Des groupes comme Metallica, Oasis et plein d’autres, de nombreux festivals comme l’Hellfest, Solidays ou Bourges ont employé l’Alpha et encore aujourd’hui il est dans l’inventaire de certains prestataires qui ne veulent pas s’en séparer. C’est grâce à l’Alpha qu’on a pénétré le marché américain.
SLU : Et puis arrive le line-array car comme tous les autres, vous y êtes venus.
François Deffarges : Faisons ici aussi un bref résumé. A la fin des années 90 il y avait évidemment le V-Dosc qui était largement accepté et demandé, précurseur sur les systèmes line array haut de gamme, un fait incontestable. JBL est arrivé avec le Vertec, Meyer avec le M3D, Adamson avec le Y18 et début 2000 l’offre de systèmes haut de gamme a inondé le marché. Toutes les marques ont commencé par les gros systèmes. Nous n’avons pas voulu suivre la mouvance avant de disposer d’un guide d’onde capable de générer une onde isophase et quand on l’a mis au point avec dépôt d’un brevet en 2001, on a décidé de prendre tout le monde à contre-pied et de sortir le Geo S8, le format de la plus petite enceinte du catalogue Nexo de l’époque, la PS8, mais converti en ligne source. Je pense que par ce modèle nous avons démocratisé le line array en lui ouvrant les portes des événements plus petits ou bien demandant un moindre SPL, un gros marché qui était totalement oublié.
La Geo S805, la version longue portée car il existe aussi la 830 ouvrant plus largement.
Quand nous sommes arrivés avec ce modèle nous avons été les premiers et les gens du marketing appellent cela un océan bleu. Il y avait déjà quelques modèles plus compacts, mais le Geo S8 avec son poids de 10 kg et ses cotes de 40x25x22 (cm) était la seule un peu comme Yamaha avec les consoles numériques, et cela a duré suffisamment pour qu’on en écoule des dizaines de milliers.
SLU : Après vous êtes montés en gamme…
François Deffarges : Oui, avec le GeoT et encore une fois en travaillant différemment en choisissant quatre 8’’ et implantant le cardio là où nos confrères préféraient deux 15’’.
SLU : Toujours ce besoin de faire autrement…
L’art du travailler autrement illustré par le Geo T, ici le module à longue portée est cardioïde par l’adoption de deux HP de 8’’ en face arrière.
François Deffarges : C’est vrai qu’on aime bien chez Nexo prendre les chemins de traverse (rires). On réfléchit toujours à positionner nos produits d’une manière un petit peu alternative à ce que présente la concurrence. Quand en 2010 sont arrivés les gros systèmes de nouvelle génération en double 15’’, une fois encore nous avons choisi de ne pas prendre ce chemin avec notre STM et pourtant nous avons travaillé nous aussi sur ce format (que nous avons pu voir dans le dépôt de Nexo où il est conservé comme nombre de prototypes qui n’ont pas abouti NDR) mais nous avons pensé que la valeur ajoutée par Nexo sur un double 15 aurait été trop faible. Notre but est de donner de la valeur au-delà de ce que font nos concurrents.
SLU : Vous êtes donc tout sauf des suiveurs…
François Deffarges : Très rarement, ce n’est pas dans nos gênes. On a aussi été les premiers à construire un ampli quatre canaux de forte puissance avec son processing.
Joseph Carcopino : Je pense malgré tout que le marché du touring est désormais mature et tout en gardant notre image de société innovante, on ne peut plus, à l’instar de l’industrie automobile, sortir des produits trop originaux ou que les décisionnaires et surtout les techniciens qui les exploitent n’auront plus le temps ou l’envie de comprendre. Nexo doit chérir son image de société qui ne fait pas forcément comme les autres pour le bien du résultat final…
François Deffarges : Et avec l’amour de la science !
Joseph Carcopino : Mais en même temps doit entendre et écouter ce que nos clients disent. Notre première réponse est d’aller vers plus de support et de pédagogie.
Une immense tournée d’un artiste qui l’est tout autant aux USA, Kenny Chesney. Une des plus belles vitrines Touring pour Nexo.
L’ADN de Nexo : the best value for money
SLU : Chaque société a son ADN. Pouvez-vous définir le vôtre et surtout nous dire si les gênes de Nexo sont en train de muter (sourires)?
Joseph Carcopino : Je ne pense pas qu’on puisse parler de mutation. Le bureau d’études est formé de gens en place depuis longtemps avec, tout de même des arrivées, mais peu de turnover. Pour moi l’ADN d’une société c’est son personnel donc non, il y a une évolution nécessaire mais pas une mutation.
Le S12 en mode touring avec 5 boîtes S1210 et une S1230 en bas de ligne.
François Deffarges : Nexo est historiquement et du fait même de sa création par Eric Vincenot, une société basée sur le profil d’ingénieurs qui aiment l’acoustique et l’électro-acoustique, des gens qui aiment la science, progresser, résoudre un problème et déposer des brevets. Avec beaucoup de modestie, on aime l’innovation et l’expérimentation et quand on convertit en produit cet amour pour la technique et l’électro-acoustique, on obtient des produits de qualité égale ou supérieure, mais pour des budgets moindres. Si on traduisait cette vision de l’ADN de Nexo en anglais, on aurait : the best value for money. On parlait avant de modèles qui ont jalonné notre histoire. Le S12 est l’exemple typique de produit qui a très bien été vendu, et a surtout comblé ses utilisateurs par le rapport entre le niveau de performance et l’investissement consenti. Quand on parvient à créer ce genre de produit, on est comblé. Notre passion est forte mais économiquement raisonnée. Comme l’a dit Joseph, on ne construira pas une enceinte deux fois plus chère pour gagner un demi-dB.
SLU : Comment un nouveau produit, ampli, enceinte, processeur, arrive à surface et à maturité pour qu’on dise « Il faut qu’on le fasse ».
François Deffarges : Cela fait partie des missions dévolues, en tous cas sur les remontées terrain, au support d’ingénierie dont je m’occupe et je suis très exigeant sur la qualité de cette collecte d’informations et la manière dont ces dernières sont structurées. On surveille le marché au Japon, en Europe ou aux USA et par la suite on passe l’info et le relai à Joseph et son équipe qui seront force de proposition. On croise et structure des demandes qui nous paraissent pertinentes pour les cinq prochaines années et si cela nous paraît porteur, on appuie sur le bouton vert et on ne fait plus demi-tour.
Joseph Carcopino : Cela peut aussi venir du bureau d’études où des idées ou des nouveaux composants peuvent être à l’origine de produits très innovants. Il faut aussi savoir que lorsqu’on doit s’équiper de machines à 300 K€, cela se fait toujours avec un produit en tête.
François Deffarges : Si c’est pour sortir 10 enceintes par an, cela ne sera pas très raisonnable (rires)
Quatre Geo T faisant partie d’un lot « tombé du camion » mais au sens propre du terme, en Autriche. Après expertise, ils ont été retirés du marché car ne présentant plus la garantie d’intégrité mécanique. Ils coulent une douce retraite dans le hall d’entrée du R&D de Nexo.
SLU : Nexo fabrique donc des produits de qualité, malins, techniquement innovants et pourtant pendant des années, vous n’avez pas figuré en haut des fiches techniques, surtout en France jusqu’à l’avènement du STM. Pourquoi ?
François Deffarges : D’abord on a déployé beaucoup de ressources pour développer et pousser le STM, on va en reparler, mais c’est aussi vrai qu’on a aussi travaillé pour passer de la simple position de fabricant à celle actuelle où l’on met du service et on accompagne, on pousse les produits sur le terrain. C’est quelque chose que nous avons insuffisamment fait avec le GeoT, le prédécesseur du STM, où l’on s’est un peu trop reposé sur notre réseau de distributeurs pour en faire la promotion. Sur des systèmes haut de gamme,tu ne peux pas ne pas aller sur le terrain, rencontrer les ingés son, remonter les infos et améliorer ce qui peut l’être par le biais des setups ou via des fonctions supplémentaires.
Joseph Carcopino : Il existe selon moi une distorsion assez forte entre l’image du GeoT en France et celle à l’étranger où, sur certains continents, il fait l’unanimité encore aujourd’hui. Nous ne l’avons sans doute pas assez expliqué, montré et on a le sentiment d’avoir sauté en France une génération pour arriver au STM où nous connaissons un gros succès.
François Deffarges : Pour mieux répondre à ta question, je pense aussi qu’avec le STM on a pris un chemin peut-être moins de traverse qu’avec le GeoT.
SLU : Est-ce que vous ne pensez pas qu’avec 85% de la production qui part à l’export, Nexo a du retard d’image en France ?
François Deffarges : Oui sans doute, surtout quand on compare avec celle qu’on a aux Etats Unis où on est positionné très haut de gamme. C’est vrai aussi qu’en France nous sommes essentiellement deux et dont un est leader mondial sur le marché de la tournée et des grands événements. Il faut se battre.
La sainte parole porterait-elle mieux et plus loin en Nexo ? Au Mexique on en est convaincu !
Comment va le « bizness » ?
SLU : Parlons un peu chiffres. Comment se répartit le marché de Nexo et comment vont les affaires ?
Jean Mullor, le nouveau PDG de Nexo arrivé au tout début 2015 et pose devant un mur où quelques signatures et commentaires sonnent très bien, notamment celle de Jacob Devarrieux l’empereur du zouk ou celle d’Akira Jimbo, un batteur pour le moins expressif !
François Deffarges : D’abord il fait savoir qu’il est difficile de connaître précisément les chiffres par application car par exemple le Touring fait partie du Rental et il y a un grand nombre de sociétés de taille moyenne qui ne font pas de Touring du tout. Il faut aussi savoir que nombre de produits atteignent leur maturité de vente et leur notoriété, par exemple sur le marché de l’installation, une fois qu’ils ont été adoubés par le Rental ou le Touring qui restent les leaders d’opinion. Le pourcentage d’un produit va beaucoup varier en fonction du moment où tu le prends dans sa durée de vie.
Denis Baudier, le Directeur commercial de Nexo
Globalement on doit être à 60% du chiffre d’affaires de Nexo pour le Rental et 40% pour l’installation fixe avec une croissance à deux chiffres en 2015 qui est quand même véhiculée majoritairement par l’installation fixe et beaucoup grâce aux Etats Unis.
SLU : Dans ces 40% d’installation fixe, où en sont les clubs ? Il me semble qu’on vous y voit peu…
François Deffarges : Nous sommes très présents et appréciés en Asie du Sud-Est et historiquement nous y sommes bien implantés avec la Chine où nos produits sont bien employés dans les karaokés et les boîtes de nuit. En Europe on a quelques belles références dont une belle installation qu’on a réalisée au Palais de Tokyo à Paris en S12, PS10 et S118 avec une conception très fine du délayage de l’ensemble. Il faut de vrais experts pour concevoir les clubs car cela n’a rien à voir avec le design des salles moins spécialisées, spécialement la nature et le dimensionnement du grave.
Une image de notre star hexagonale David Guetta bien entourée par un « casque » composé d’un S118, B112 et M46, bref, un système STM complet. Souhaitons juste que ce jour-là, il n’ait pas eu la main en direct sur le volume de ses retours ;0)
Dans un club et donc dans des petits volumes on est en interaction, la répartition du grave et la façon dont il fonctionne est largement autant gouvernée par les murs de la pièce que par l’enceinte elle-même et donc c’est pratiquement impossible de modéliser et donc de prédire un résultat. Il faut essayer et heureusement on a des méthodes pour le faire durant le chantier, mais ça reste très complexe et les designers, surtout en Asie, sont bons.
SLU : Mais vous avez eu votre heure de gloire au début de Nexo..
François Deffarges : Oui en Italie il y a une trentaine d’années. Les grosses boîtes ouvraient en périphérie des grandes villes et Nexo était leader dans la fourniture de ces complexes qui ont depuis tous fermé au profit d’établissements mieux placés et plus petits, et de bars avec de la musique live.
SLU : Vous disposez d’une imprimante 3D pour valider vos calculs et vos modèles. Quels outils informatiques utilisez-vous ?
Joseph Carcopino : En éléments finis on utilise Comsol, et c’est ce même soft qui a permis d’entièrement développer l’iD24, c’est une première. Abec en éléments de frontière et le tout est couplé à Matlab.
Une fois ôté le cache, on découvre l’astuce qui rend l’iD24 trop maligne, son moteur et son guide d’ondes rotatifs. Dans ce mode l’iD24 est parfaite en lip fill.
SLU : Beaucoup de formation j’imagine pour tirer parti de ce genre de logiciels…
François Deffarges : Permanente, et deux ans d’apprentissage avant d’être opérationnel sous Comsol.
Joseph Carcopino : Des formations en ligne chaque semaine, des séminaires trois fois par an…
François Deffarges : Et coût de licences très cher (rires !)
SLU : Où en êtes-vous de votre offre line array, que reste-t-il au catalogue Nexo ?
François Deffarges : On a « discontinué » le Geo S8 qui avait 15 ans, on a lancé le M6 il y a deux ans, et on a encore au catalogue le S12. En résumé on a STM, M6 et S12.
SLU : Les anciens c’est sur demande, si on vous le demande…
Joseph Carcopino : S’ils sont arrêtés non… enfin… si deux ou trois aéroports nous le demandent, on peut faire un effort (rires).
François Deffarges : On vient d’inaugurer l’aéroport d’Hong Kong, un nouveau terminal entièrement en S8 et nous sommes en train d’équiper aussi le second terminal en S8 car, je les cite, ils n’ont jamais entendu un son aussi beau dans un aéroport ! On a, quoi qu’il en soit, l’obligation de disposer de pièces de rechange pendant une durée de 10 ans après la date de livraison du dernier produit donc on est en mesure de suivre.
SLU : Quels sont les projets à venir de Nexo, ceux dont on peut évidemment parler…
Joseph Carcopino : Je vais rester naturellement assez vague mais je peux dire que l’image de Nexo telle que tu l’as décrite au cours de cet entretien est quelque chose dont on a conscience et avec laquelle on va composer lors de la création de nos futurs produits. On va donc gagner en simplicité, en lisibilité, tout en gardant l’esprit maison, notre savoir-faire et notre son.
François Deffarges : On va plus et mieux accompagner nos clients surtout sur des gros systèmes. On doit être présent, réagir vite et être plus sur le terrain pour écouter les éventuels reproches et traduire ça pour les générations de produits à venir. C’est une grande ambition pour Nexo.
Il fallait un gros, gros niveau de grave. Voilà comment faire avec le STM en montage double B112.
SLU : Comment vivez-vous votre légendaire concurrence avec vos amis de Marcoussis ?
François Deffarges : C’est un concurrent qui réussit et fait un chiffre exceptionnel. Ce sont des gens qu’on respecte, qu’on connait et, pour mieux structurer ma réponse, on ne peut que respecter ce que L-Acoustics a apporté de science et de technique, d’autant que chez Nexo nous sommes aussi créatifs à notre façon. Nous n’avons pas inventé le line-array, mais nous avons déposé nombre de brevets et on existe dans cette industrie, un peu chacun son tour. Quand j’ai parlé du Flashlight, cela a été un concept que tout le monde a suivi. Chacun contribue à sa façon dans cette industrie. Etre un joueur dans notre secteur, c’est apporter quelque chose qui va interpeller et d’une certaine manière inspirer les autres. Même si nous n’avons pas connu la même croissance que L-Acoustics au cours des dix dernières années, Nexo tient son rôle et représente une marque forte, connue et appréciée dans le monde entier.
« Tu souffres Joseph ? » Une des innombrables explosions de rires en compagnie de Joseph Carcopino et François Deffarges au 1er étage du R&D.
SLU : Et être le numéro 2 au quotidien ?
François Deffarges : Tu souffres Joseph (explosion de rires !)
Joseph Carcopino : Je préfère de loin être dans la position du challenger surtout au R&D car cela motive pour se dépasser, faire évoluer ses outils de production et ses concepts.
François Deffarges : La concurrence génère l’émulation. Par ailleurs on nous parle souvent de L-Acoustics et d&b mais nous sommes vraiment différents de par notre intégration dans le groupe Yamaha, de notre équipe humaine et de notre histoire.
SLU : En tout cas le STM vous place désormais sur un pied d’égalité pour prendre votre part de gâteau sur le marché du touring et des grands événements.
François Deffarges : On a un peu souffert dans le passé, mais nous disposons là d’un système qui plait. Je n’ai pas eu un mauvais retour d’un ingé son. Enfin la force de Nexo aujourd’hui, c’est sa taille et le fait d’être globalisé. Si un pays passe par une crise, il y en a un autre qui prend le relai. Notre croissance est très stable et je prends cela comme une grande chance de faire partie de cette société.
Top of the Mountain en 2014 en STM et CD18, ou comment laisser au repos les ventilos des NXAmp mais rendre difficile la tâche de Robbie Williams pour chauffer la salle !
SLU : Une dernière question. Le nom Nexo vient d’où ?
François Deffarges : L’idée était que ce nom n’ait aucune connotation géographique et qui change d’Eric Vincenot Acoustics ou d’autres noms par trop classiques. En se baladant sur un atlas, le nom Nexø est apparu sur une petite île située juste en dessous de la Suède et a été immédiatement adopté.
Conclusion 1ere partie
Refermons provisoirement les portes de Plailly après cette belle introduction à l’esprit maison qui y règne et ce saupoudrage de passé dispensé avec un humour communicatif par François et Joseph. Nexo dépense 6% de son CA en R&D et ça se voit, mais au-delà de cet aspect comptable, ce sont bien les collaborateurs de cette société qui font ce qu’elle est aujourd’hui et parviennent à sortir un best seller comme le STM dont on reparlera de fond en comble dans quelques jours, sans pour autant renoncer à innover et déposer des brevets. Une manie chez eux !
STM, STM, au fait, ça veut dire quoi ? On a quelques idées à SLU, mais si vous en avez d’autres encore plus éloignées de la réalité mais proches de ce qu’on ressent face à ces enceintes, on est preneur et on titrera notre deuxième partie avec. Ne tardez pas à nous poster sur notre page FaceBook vos idées ;0)
GL events Audiovisual, vient d’acquérir 12 DL4S, la lyre led à couteaux et rentre également 24 BMFL Blade dans son parc. Le DLS4 les a séduits par ses couleurs pêchues, la qualité de son module couteaux et son format compact. Il sera utilisé sur des événements corporatifs. Et le BMFL, qui s’inscrit dans une majorité de fiches techniques, est considéré par le prestataire événementiel comme incontournable.
Alexandre Trapon, responsable technique lumière et structure, Gregory Leone, directeur technique et Matthieu Aufort, directeur des opérations chez GL events Audiovisual (la filière événementielle du groupe GL events) ont constaté le potentiel du DL4S lors d’une démonstration donnée par Franck Huynh, ingénieur technico-commercial de Robe en charge du sud de la France. « Nous avons de nombreuses affaires comme la COP 22 à Marrakech qui se profilent, précise Alexandre Trapon, et nous voulions depuis un petit moment déjà entrer des spots à leds avec couteaux dans notre parc. Le DL4S est la seule lyre de cette taille à proposer un module de découpes bien conçu. Ça paraît toujours risqué d’investir dans un produit qui n’est pas encore très présent dans notre domaine. On a également vu le DL7S mais nous avons préféré le DL4S car beaucoup plus rentable pour un prestataire. Nous destinons ce produit à des événements corporatifs. C’est un produit léger, avec des couteaux, une belle qualité de lumière et la fiabilité Robe que nous connaissons déjà… Alors nous avons pensé avec Jean-Pierre Cary, un des lighting designers avec lesquels on travaille, que nous devions sauter le pas. » Car si Alexandre choisit seul les produits qu’il doit entrer en parc, il s’informe constamment auprès du marché, aussi bien grâce à la proximité qu’il entretient avec des LD comme Tony Anzalone ou Yves Caizergues mais également en interrogeant la partie planning et commerce de GL events Audiovisual, afin de savoir quels produits sont demandés par les clients. Le DL4S se positionne maintenant parmi les produits demandés. Les sociétés Xeos, TLS, Cynergie Sonorisation, Astoria et Conkrete Live ont également passé commande pour l’intégrer dans leur leurs parcs.
Le prestataire en profite également pour s’équiper du BMFL. « Le choix du BMFL a été rapide. C’est un produit incontournable aujourd’hui, alors tous les gros parcs français se doivent de l’avoir. Je ne crois pas avoir vu passer une seule fiche technique cet été sans BMFL. » 24 BMFL Blade ont donc rejoint l’immense parc de GL events Audiovisual.
Et quand on demande à Alexandre si c’est un choix technique ou marché il nous explique que l’un et l’autre ont motivés ce choix. « Nous connaissons bien ce produit pour l’avoir déjà utilisé sur des gros évènements. La première fois c’était à Brazzaville pour les jeux olympiques africains et puis plus tard pour l’inauguration du stade des Lumières à Lyon. C’est un excellent rapport qualité/prix au vu de sa taille et de sa puissance. C’est impressionnant à chaque fois ! On a pris la version Blade car on fait beaucoup de conférences et d’événements pour lesquels les couteaux sont très utiles. Mais il faut être honnête et avouer qu’aujourd’hui, si on veut être à la page, c’est un peu obligé de l’avoir. »
Pour les jeux de la 31è Olympiade et les 15è jeux Paralympiques qui se sont déroulés à Rio Janeiro, Panasonic en tant que TOP Sponsor a déployé plus d’équipements audiovisuels que pour n’importe quelle autre olympiade précédente (depuis Calgary en 1988). Quelque 72 écrans géants ont été installés sur 35 sites de compétition, de même que 15000 télévisions 50 pouces, plus 150 projecteurs DLP et environ 1300 moniteurs.
Les caméras broadcast des séries P2HD ont servi comme systèmes d’enregistrement alors que des camescopes high end et beaucoup d’équipements broadcast ont été fournis aux infrastructures de production comme l’IBC (International Broadcast Center).
Le géant nippon a également fourni des systèmes d’arbitrage vidéo pour épauler les juges, notamment sur les épreuves de natation, de canoé et d’haltérophilie et a travaillé en étroite relation avec le comité Olympique International et autres organismes afférents pour les cérémonies d’ouverture et de clôture.
Ceci entre autre avec la mise en place (difficile au Maracana) de plus de 110 vidéo-projecteurs (PT-DZ21K2) 20 000 lumens et de deux « switchers » (mélangeurs) Live 2ME AV-HS6000 complets compatibles avec de multiples standards de diffusion. Enfin n’oublions pas que pour la surveillance des sites, Panasonic a également fourni plusieurs milliers de caméras de sécurité.