Le respect rigoureux des normes en matière de pression acoustique maximale dans les espaces sonorisés nécessite des outils particuliers. Audiopole propose désormais le sien sous la référence SPL ONE (et SPL-ONE FB). Aux JTSE, le distributeur présentait dans sa salle de démonstration privée son limiteur de niveau acoustique, développé avec AMIX, le grand spécialiste de la question.
Intégré dans un coffret 19 pouces de 1U de hauteur, le SPL-ONE est un limiteur/régulateur de niveau sonore stéréo, en niveau global, répondant au décret 98-1143 et conforme à la norme Afnor NF S31-122. Une version de limitation du niveau sonore par bandes d’octave est également disponible sous la référence SPL-ONE FB.
Le limiteur mesure le niveau sonore grâce à un capteur externe (SPL-CAP) et, selon qu’il est ou non inséré sur le trajet du signal audio analogique, fonctionne selon deux principes différents :
– Inséré dans le système de diffusion, le SPL-ONE utilise ses amplificateurs à gain variable (VCA) pour gérer en temps réel le niveau sonore et éviter le dépassement de la valeur programmée. Il limite le niveau sonore en niveau global, conformément à la classification 2a de la norme NFS 31-11. Le SPL-ONE FB intègre une carte permettant également la régulation par bandes de fréquences, selon la classification 2b de la NFS 31-11.
– Le SPL-ONE peut également fonctionner ensurveillance de niveau sonore avec avertissement par alarme lumineuse sur la face avant, éventuellement rappelée sur un boîtier extérieur. S’il n’est pas inséré dans le trajet du signal audio du système de sonorisation, en cas de dépassement prolongé, il provoque la coupure de l’alimentation secteur en commandant un commutateur de puissance externe classique au moyen d’une boucle sèche à relais intégré.
Deux modèles d’afficheurs sont disponibles pour être utilisés avec ou sans le SPL-ONE ou SPL-ONE FB.
L’appareil se configure via serveur web. Ici la fenêtre donne le niveau par bande en bleu et les limites de consigne entrées en rouge.
Le capteur du SPL-ONE et SPL-ONE FB a été conçu de manière à limiter au maximum toutes tentatives de fraude et prévenir les défaillances du système. Il intègre à cet effet un transducteur piézoélectrique (dans le capteur acoustique) qui émet à la mise en route, et par la suite de façon aléatoire, une onde acoustique wobulée autour de 20 kHz (et donc inaudible), qui permet de vérifier l’intégrité du capteur. En cas d’anomalie, l’appareil génère une alarme enregistrée dans l’historique.
L’octave centrée sur 63 Hz n’est prise en compte ni dans le dans le décret 981143 ni dans celui de 2006. Afin de palier toutes sortes de gênes importantes (émergences) pour le voisinage causées dans les basses fréquences (qui se propagent facilement par conduction dans les solides, notamment les murs en béton), le SPL-ONE FB intègre le 63 Hz dans son processus de limitation par bandes d’octave.
Les SPL-ONE et SPL-ONE FB peuvent être contrôlés classiquement par leur face avant. Ils intègrent également un serveur web embarqué, donnant accès à des pages de configuration et de consultation des niveaux à l’aide d’un simple navigateur standard à partir d’un ordinateur (Mac ou PC) sans avoir à télécharger un logiciel spécifique.
Gros mais pas trop, puissant sans être “ampliphage”, le E219 Adamson débarque en France et accompagne Shakaponk en complément du kit principal en E15 et E12 : une première mondiale. Bercy oblige, ces premiers 18 subs à avoir quitté l’atelier de Port Perry au Canada, ont été complétés par quelques vieux T21 pour le plus grand plaisir de Didier Théry qui officie à la face.
Shakaponk à Bercy
Didier Théry a accepté de répondre à nos questions avec Fabien Aubert, ingé système et Didier Dal Fitto, le directeur technique de DV2 qui distribue Adamson. Gaffe, gros son.
SLU : Comment es-tu devenu le mixeur de Shakaponk ?
Posant devant la SD5 flambant neuve, Fabien Aubert en gris et Didier Théry en noir prennent la pose pendant que les premiers fans courent prendre les meilleures places dès les portes ouvertes.
Didier Théry (Ingé son face) : Ce sont des amis ! Je connais la plupart des membres du groupe depuis dix ou quinze ans. A la base, je suis bassiste et j’ai un studio.J’ai toujours fait un peu de son et sur un départ de tournée en 2009, ils m’ont proposé de les accompagner :“Tu veux essayer ?” Tu connais la suite.
SLU : Elle est contente la basse pendue dans ton salon ?
Didier Théry : Non, je joue toujours. Ca dépend des moments. Quand on est en tournée forcément je joue moins (rires). Comme en 2013 le groupe a peu tourné, j’ai beaucoup rejoué. Je suis bien avec mes deux casquettes, et comme les deux plaisirs s’enchaînent, je n’y pense même pas.
Console Digico pour ses possibilités de traitement et de routing
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SLU : Ta SD5 est rutilante. Pourquoi l’as-tu demandée ?
La régie de Didier Théry et sa SD5 classiquement posée sur deux racks contenant quelques effets. Légèrement décalée hors de l’axe central de tir du système et des subs, elle ne subit pas le couplage du grave
Didier Théry : Pour toutes ses possibilités de traitement interne et de routing. Je connaissais un peu la SD10 pour avoir travaillé avec et j’en ai demandé une ou alors une SD7 à Dushow. Comme aucune des deux n’était disponible, on m’a acheté une SD5.
La 5 et la 10 sont très proches, avec tout de même pour la SD5 trois écrans dont un que je peux dédier aux effets, et beaucoup plus de ressources. Chaque tranche dispose aussi de sa visualisation dédiée bien en face du potar. En tout avec les bandeaux de Vu, ça fait 5 écrans.
Je devais initialement partir en Vi1 pour faire du développement à l’étranger avec le groupe, et ça ne s’est pas fait. Quand on m’a annoncé les Zénith, j’ai demandé autre chose. Pour ne pas me perdre, j’ai commencé en la configurant un peu comme la Vi1 et petit à petit j’ai ajouté des fonctions par-ci par-là pour rentrer dans les couches et traiter plus de choses. Je continue encore maintenant.
Les rares périphériques analogiques employés par David Théry. En haut un double préampli 1073 que tout studio devrait posséder, soit en vintage, soit en refait par Neve comme ici, soit en copie comme celles offertes par BAE ou d’autres. GROS son garanti. En rouge, il s’agit d’un SansAmp de Tech21 ou comment chauffer sans tubes un pied et une caisse claire un peu trop frisquette. Juste en dessous un VT Bass, reprenant la bonne vieille recette mais pour les guitares basses et autres contrebasses.
SLU : Tu passes les voix de Sam et Frah par un 1073 Neve ?
Didier Théry : Il est en premier insert sur les deux tranches voix sans bien sûr mettre de gain. J’ai aussi en insert le SansAmp en boucle send/return. Je m’en sers en tant que saturation sur le kick et la snare que je tords un peu et que je réinjecte en parallèle du reste. Ca « produit » un peu le son de batterie.
SLU : Ca va fatalement générer des trucs au niveau de la phase, ne serait-ce qu’à cause des convertisseurs…
Didier Théry : J’ai réaligné quand même, mais avec mes oreilles. J’ai fait ce qui me plaisait. Sur le papier cela n’a pas vraiment de sens car ça colle avec quelques micros, mais pas tous. Avec les consoles numériques, il faut savoir compter car même avec des plugs Waves on a des surprises. Il faut repenser ses inserts et ce qui y passe. Le VTBass sert sur la seconde ligne de la basse. C’est aussi bien que le SansAmp, sauf que c’est dédié à cet instrument. C’est la même marque. Enfin j’ai une tc M6000.
Du calcul comme s’il en pleuvait avec le DSP du multieffet tc6000 et juste en dessous le serveur Waves SoundGrid, ou comment faire tenir un très grand nombre d’effets virtuels en 4U.La façon dont les effets Waves du SoundGrid, ici un compresseur multibande C6, s’affichent de manière très pratique et intuitive dans l’ecran central de la SD5
SLU : T’as pas l’équivalent de réverbération en plug ou dans la table ?
Didier Théry : Si c’est bien dans la table mais là j’ai ouvert la 6000 et c’est super bien !
SLU : Tu te sers beaucoup du Soundgrid ?
Didier Théry : Oui. Je mélange les deux micros du kick sur un groupe, les deux de la snare sur un autre groupe, les toms sur un troisième et ainsi de suite. Ce sont ces groupes que je traite avec les plugs Waves. J’en fais un assez gros usage. (Didier m’ouvre ses racks virtuels, et sans qu’il y ait des chaînes sans fin de plugs, il y a du monde NDR). La console dispose déjà de pas mal de ressources d’effets mais insérer SoundGrid accroît considérablement les capacités de traitement.
SLU : Tu ne te sers pas de l’émulation tube de la table ?
Didier Théry : Si, je l’ai insérée sur la voix de Sam et je l’ouvre sur un titre avec les smart keys de la table. Je m’en sers comme le reste des effets de la table en insertion, en gardant la voix directe et en mélangeant par-dessus celle saturée. L’avantage avec Shaka (Ponk NDR) c’est que tout est très produit en amont. Les sources que le groupe m’envoie sont travaillées titre par titre. J’ai donc besoin de vraiment m’occuper de tout ce qui est « sauvage » comme la batterie et les voix, sauf celle de Frah qui est aussi pas mal travaillée sur scène. Pour Sam il faut essentiellement la contenir et la faire briller.
Le travail des sources
SLU : Explique-nous comment ces sources sont travaillées à la source.
Didier Théry : Chaque musicien a sa machine, son mac avec ses effets. Frah, comme le ferait un guitariste, passe ses presets. Il a ses compressions, ses saturations, ses délais…C’est lui qui a tout préparé. Le groupe veut avoir la maitrise totale du son. C’est tellement travaillé en amont que la démarche est logique. Du coup, il n’y a plus grand-chose à faire sauf à veiller à ce que ça colle avec tout ce que j’appelle les sources « sauvages », et à produire la batterie.
SLU : Tu dois quand même faire en sorte que ça passe bien dans chaque salle. C’est négociable avec le groupe ?
Didier Théry : Bien sûr. On a échangé et on échange toujours. Si quelque chose nous gêne, on en parle. Ce qui est vrai en studio ou très beau au casque peut ne pas l’être dans une salle qui ne réagit pas de la même manière.
SLU : A propos de salle, il a changé le POPB ?
Didier Théry : Non, pas que je sache. J’ai fait du son ici quelquefois, et les travaux pour le moment n’ont concerné que la partie extérieure. Pour ce qui est de l’intérieur, cela n’a pas changé.
SLU : Revenons à ton mix. Est-ce que tu travailles tes généraux avec des effets spécifiques ?
Didier Théry : Oui, j’ai une chaîne de master en Waves avec pas grand-chose : un plug qui travaille les harmoniques en cinq bandes et que j’emploie un peu dans les aigus et dans le grave, le Vitamin et enfin le Stereo Imager qui m’ouvre un peu l’image.
SLU : Tu ne touches plus à la dynamique…
Didier Théry : Non, c’est déjà fait sur les instruments et les voix, sur les tranches et sur les groupes ! C’est plus qu’assez. Encore une fois, le gros du travail c’est la batterie.
SLU : Ils sont tous avec des ears, ça doit être tranquille sur scène.
Didier Théry : Ohh oui, on n’entend que la batterie. C’en est même troublant quand on va derrière car on n’a pas la même dimension rock que devant. Le mix retours est fait sur une M7CL assez classiquement, on a les mêmes 30 lignes qui nous arrivent via un patch analogique.
La couleur Adamson
SLU : Tu as voulu partir en Adamson. Explique-nous en la raison…
Didier Théry : J’ai jeté mon dévolu sur cette marque parce que c’est ce qui m’a le plus bluffé lors des tournées 2009, 10 et 11 de Shaka. Les meilleures expériences que j’ai eues l’ont été avec de l’Adamson. Je suis souvent tombé sur du matériel qui me plaisait, et plus encore j’ai constaté que la plupart des fois, il était mis en œuvre par les mêmes personnes et la même boîte, Waveform.
J’ai donc demandé à avoir ce matériel-là et surtout ces gars-là parce que ça me plaisait, je trouvais ça super au niveau du rendu par rapport à d’autres systèmes. J’ai constaté que mon mix fait dans ma régie et donc sortant de façon identique ou presque chaque soir, sonnait très différent en fonction des systèmes. Ce qui me plaisait le plus a toujours été le son Adamson, que ce soit du Y18 comme du E15.
SLU : Les deux systèmes sont pourtant très différents…
Didier Théry : Oui, mais c’est exactement la couleur qui me plaît dans les deux cas, avec le médium bien dans la tête, un son plus frontal, un bas plus punchy. Ca fait plus de son que de vent. C’est moins creusé et plus ferme. En salle, c’est plus difficile de juger mais en extérieur, c’est le système dans lequel je me retrouve le plus. Celui qui me restitue le mieux le mix. Je ne dis pas que les E15 sont des écoutes de studio mais moi qui y passe pas mal de temps, je retrouve cette précision et cette dynamique qui sont propres aux monitors. Il faut y aller pour commencer à entendre le processing avec de l’Adamson, il faut vraiment lui rentrer dedans.
SLU : Je te rejoins sur l’importance de l’homme derrière les boîtes.
Didier Théry : J’ai un exemple flagrant. Je ne suis pas un fan du K1, en revanche les quelques fois où je l’ai eu calé un peu différemment des préconisations du constructeur, il sonnait super bien, c’était excellent. Finalement ce n’est pas un problème de matériel mais bien de la manière qu’il est mis en œuvre. C’est même sûr. Quand je mixe, j’essaie d’en faire le plus possible à l’avance, dans un casque ou dans une paire d’écoutes de référence, et d’être content de ce que j’entends. Je pars de ça. Après, quand j’ouvre dans une salle comme Bercy, ça ne marche pas en claquant des doigts. C’est là qu’intervient tout le travail de calage sans pour autant que je m’interdise de retravailler certains points du mix. Il peut y avoir des notes qui traînent sans être gênantes sur une paire de monitors mais qui le deviennent en salle.
SLU : Comment vous répartissez-vous le travail entre mix et système dans ce cas-là ?
Fabien Aubert (ingé système tournée Shakaponk) : On sait qu’on va avoir des instruments qui vont poser problème plus que d’autres. Typiquement, une basse dans une salle va résonner, ce n’est pas la peine de tuer le système alors que c’est juste un problème ponctuel qui peut être corrigé à la source, et c’est pareil avec la grosse caisse.
On dispose de filtres très précis et moins envahissants qu’un vieux 31 bandes, ou son émulation en plug, qui retire beaucoup trop autour de la fréquence gênante. On fonctionne vraiment en binôme.
Didier Théry : Après, quand tu es la tête dans le guidon pendant le show, tu fais comme tu le sens et comme tu le peux.
SLU : Le numérique et les plugs permettent une infinité de traitements. Comment sais-tu que tu es allé trop loin.
Didier Théry : Quand un problème arrive et qu’on ne sait pas par où le prendre, ça signifie qu’on a rendu le chemin du signal un peu trop complexe. Si tu commences à devoir analyser par où ça rentre et où ça sort, c’est que tu commences vraiment à en avoir fait beaucoup. J’ai un exemple extrême. Prends un CD et joue-le dans un système à 100 dB. C’est insupportable. Même sous le seuil admissible par la loi, une musique par définition super produite, et où il n’y a plus la moindre dynamique, c’est juste intenable. Il ne faut pas aller jusque-là dans le live, ça ne sert à rien puisqu’on va obtenir les mêmes résultats. Quand on le peut, autant garder tout ce qui est le plus dynamique. La batterie doit taper pour que le système travaille. Il faut se servir de la dynamique.
Fabien Aubert : On écoute très peu de musique dans le système. On le règle par rapport à la salle et ensuite on travaille via un virtual soundcheck. On enregistre tout en MADI.
Didier Théry : C’est au départ une démarche personnelle car le matin j’ouvre la session et hop, c’est reparti. Si par exemple on a changé les peaux ou les cordes, je peux me rapprocher du son précédent plus facilement, et puis le groupe souhaite archiver absolument tout pour pouvoir disposer de la matière brute et en faire toute utilisation plus tard.
Le système E12 + E15 Et un mix de subs E219 et T21
Fabien Aubert et Thomas Meynié, tous deux en charge du système pour le compte de Waveform avec la collaboration exceptionnelle sur cette date à Bercy, de David Nulli.
SLU : Comment se fait-il qu’outre les nouveaux subs E219 accrochés, vous ayez aussi des T21…
Didier Théry : : Il faut le demander à Fabien ou à David Nulli. Ce sont eux qui, en fonction des jauges et des volumes, font l’appoint en matériel. Je ne m’estime pas assez compétent et je manque de références pour en parler. Je m’adapte toujours à ce que je trouve, que ce soit en club comme en festival. C’est certain qu’on dispose d’un super kit. J’ouvre, et ça sonne. Très bien.
Fabien Aubert : Nous avons 18 E219 en tournée. Généralement on en met 6 en l’air et trois au sol. Comme la jauge ici est plus importante que dans un Zénith, nous avons ajouté 12 T21, et du coup accroché les E219. On fait toujours un panachage pour bien servir la fosse et éviter que les gens qui s’y trouvent n’aient le bas qui leur passe au-dessus de la tête. Cela dit, le mix n’est pas dans les subs. Il y a juste quelques synthés, un peu du bas de la batterie…
SLU : Tu es arrivé quand sur la tournée, Fabien ?
Fabien Aubert : En octobre, après les festivals.
SLU : Qui a fait le design du système ?
Fabien Aubert : C’est David Nulli. Julien Poirot qui est désormais support chez Adamson nous a suivis les premières dates puisque nous avons disposé des tout premiers E219. Comme il était en charge du système sur l’ancienne tournée, cela a facilité les choses. Il a assisté aux premières dates et a fait la liaison entre nous, le fabricant et DV2 en faisant remonter les données de terrain d’une grosse tournée.
SLU : Vous n’avez tout de même pas tout dégrossi. Les presets des subs n’étaient pas des V 0.67 (rires) !
Fabien Aubert : Non, du tout. Didier Dal Fitto et Julien avaient déjà travaillé chez DV2 sur l’association E15 et E219 avant de nous livrer. On est parti avec des systèmes qui marchent (Je confirme NDR).
Une partie des renforts déployés pour satisfaire les fans agglutinés dans la fosse, 4 T21 en montage cardioïde surmontés par deux Metrix. Vibrations oblige, ces derniers sont sanglés serré.Autour du nez de scène, des front fills plus que sérieux maintiennent la pression. On reconnaît deux Metrix posés sur un frame et ce dernier attaché à deux Metrix Sub. A gauche de l’image Deux T21 en montage cardio. Multipliez le tout par deux et vous comprendrez que chez Waveform on ne plaisante pas avec les premiers rangs !
SLU : Tu nous décris ton système ?
Fabien Aubert : Nous avons une version plus musclée pour Bercy avec deux fois 15 E15 en principal, deux fois 15 E12 pour les côtés, deux fois 4 E12 en douche pour le centre de la fosse et deux fois 2 Metrix et 2 metrix Sub encore pour le centre de la fosse. Ce renfort en douche est dû à l’ouverture à 22 mètres du système. On a des contraintes vidéo assez draconiennes et des petits fronts ne marcheraient pas aussi bien.
A ça s’ajoutent 9 E219 accrochés par coté, deux fois 4 T21 en montage cardio aussi sur les extérieurs et enfin 2 fois 2 T21 aussi en montage cardio pour la fosse. Nous avions aussi deux fois 6 E15 pour les rappels arrière mais les tribunes ont été fermées, du coup on a tout descendu.
Débusquée au gré d’un rayon de lumière, une des deux douches composée de 4 E12 en charge de bien taper sur les premiers rangs, pile là où les deux lignes principales de E15 n’y parviennent pas à cause de l’ouverture très importante de ces dernières
SLU : Tu en as vraiment besoin dans une salle comme ça avec des boîtes aussi précises ?
Fabien Aubert : Oui, les distances sont trop longues. Je n’ai plus les mesures en tête mais on doit être à 80 mètres. Les systèmes ont beau être modernes, on n’est plus cohérent en salle à de telles distances. En journée, les réflexions t’amènent du son en fond de salle, mais le soir avec du public, ça chute. Bien sûr sur le papier, les simulations te disent que tu as du son, mais il manque de présence et d’intelligibilité. Comme on ne joue pas très fort, entre 100 et 102 dBA, il faut rétablir cette présence. A la Halle Tony Garnier, on a aussi eu recours à des rappels. On est très attentif, quand je dis « nous », je parle aussi de la production, à offrir un super son partout.
SLU : Tu nous dis deux mots sur ces nouveaux subs ?
Fabien Aubert : Il s’agit de subs qui ont été conçus pour se marier avec la gamme Energia, et qui disposent de HP en Kevlar comme ces derniers. Ils descendent plus bas que les T21. Leur accord est à 32 Hz, et ils descendent jusqu’à 25. Ils raccordent avec les E15 à 60Hz. Ils donnent beaucoup d’énergie sur l’octave 30-60 Hz.
Le système de cour en train de se faire « casser ». En principal ce sont 15 E15 en une ligne quasi rectiligne puis 9 E219, le dernier né des ventilateurs d’Adamson et enfin pour éclairer les gradins latéraux, pas moins de 15 E12.
SLU : Le E15 travaille donc presque en full range.
Fabien Aubert : Il est coupé à 60 mais oui, il est quasiment en full range, et vu la musique rock qu’on fait, on ne descend pas en dessous sauf un synthé ou un effet ponctuel. Le 219 est très réactif et correspond très bien à ce type de musique d’autant que Didier mixe par exemple un pied à 60-70 qui tape sans forcément faire vibrer le pantalon. Il n’y a pas de bosse à 40 Hz.
E219 vs T21
SLU : Vu sa charge, il te paraît plus nerveux que le T21 ?
Fabien Aubert : Ah oui, beaucoup plus nerveux en termes de presets, de haut-parleurs et même d’amplification puisqu’il est alimenté par un PLM 20000Q LabGruppen. Un ampli attaque 4 subs sous une impédance très basse et ces derniers délivrent une pression équivalente au T21. On a fait le Zénith de Toulouse sans compléments, et on a été bluffé par leur rendement. Ce Zénith a une jauge de 11000…
SLU : Des évolutions te semblent possibles ou souhaitables sur le preset ?
Fabien Aubert : Il évoluera, c’est évident. Sans doute les limiteurs vont être un peu relâchés, et les versions cardio vont faire leur apparition. Je crois que c’est pour bientôt. Didier t’en parlera bien mieux que moi. (Dal Fitto, directeur technique de DV2 et partie très prenante dans les développements logiciels d’Adamson)
SLU : Tu as quand même beaucoup de subs ce soir entre les 219, les T21 et les Metrix Sub. Comment as-tu réussi à tout faire cohabiter ?
Fabien Aubert : Le système en l’air est le principal à temps zéro. On peut considérer les 219 et les E15 comme un seul système à 4 voies dont les subs sont omni. Les T21 à cour et jardin sont traités pour rester au sol. Les T21 du milieu vont juste récupérer le filtre en peigne qui se crée à cet endroit-là. Les 4 stacks de T21 sont en cardio pour éviter l’onde arrière sur scène. Le filtrage de tous les subs est effectué à 60 Hz.
La méthode de mesure acoustique de Fabien ? Top secret !
SLU : Tu as fait quoi comme mesures ?
Fabien Aubert : (sourire en coin..) Chacun a ses…méthodes…
SLU : OK, tu gardes ça pour toi. Est-ce que tu favorises ton mixeur ?
Fabien Aubert : Justement pas, Didier n’est pas au centre, il est volontairement déporté un peu à cour. Si tu cherches à faire que de l’impact, tu es battu. Il considère, et moi aussi, que quand tu es au milieu et mixes avec ce type d’écoute, tu ne représentes que 5% de l’audience. Etre au milieu t’apporte la sommation du système avec une grosse bosse de sub, mathématiquement 6 dB, du coup t’en a beaucoup moins à côté. Si tu travailles à partir de cette référence, il y a le risque de tailler pour rien.
SLU : Et tes micros, tu les mets où (rires) ?
Fabien Aubert : Plutôt par terre.
SLU : Vlad (imir Coulibre NDR) a fait le choix de multiplier les points de mesure.
Fabien Aubert : Moi aussi mais je n’en ai que 16 sur ma station de mesure. Ils se révèlent très utiles car je n’ai pas le droit de faire du son avant 14:30, de jouer de la musique en somme. Je ne peux envoyer que des sweeps, et cela pour ne pas gêner les différents corps de métier qui travaillent sur la tournée.
Il y a la déco, les lumières, la vidéo et tout ce petit monde veut être tranquille. Avoir 16 points de mesure et peu de temps pour caler à l’oreille m’a poussé à devenir très efficace. L’avantage d’avoir une station multipoint est que le son dans la salle est beaucoup plus homogène. J’ai aussi un micro HF qui est très pratique pour régler les délais.
SLU : Comment décrirais-tu ton job en quelques mots…
Fabien Aubert : Chaque mixeur vit une relation avec son système. Je pars du principe qu’il n’y a pas de système standard. Tu l’adaptes en fonction du style de la musique et aux desiderata du mixeur. Idéalement, il faut régler en fonction des différentes salles que tu rencontres, tout en fournissant au mixeur ce qu’il veut entendre. C’est ce qui rend super intéressant ce métier.
J’échange beaucoup avec Didier (Théry NDR) comme je l’ai fait cet été avec Charles de Schutter lors de la tournée de M. Les deux viennent du studio et sont très demandeurs de tout ce qui est gestion d’une salle et d’une diffusion. Il faut savoir être présent et aider si besoin mais aussi laisser faire le mixeur car c’est bien entendu lui qui a le dernier mot. En revanche en festival, ou avec certains mixeurs très fatigués, on intervient quand les niveaux dépassent les bornes. En France il y a des lois, et il faut les respecter.
SLU : Tu travailles depuis quand ?
Fabien Aubert : Douze ans et j’en ai 33.
SLU : Tu touches à la console ?
Fabien Aubert : Ca m’arrive lors de certaines premières parties mais pas beaucoup. Je préfère à mon niveau faire du système que du mix. C’est un poste d’assistant où tu fais vraiment du son (il insiste NDR) contrairement à d’autres, sans parler de la technique pure. C’est SUPER intéressant. Je préfère aussi me spécialiser dans le système car tu ne peux pas être bon mixeur et bon régleur. Cela prend du temps à être bon dans chacun des domaines. Ca ne veut pas pour autant dire qu’il ne faut pas savoir ce qui se passe ailleurs. A la face on doit intégrer les retours et inversement.
SLU : A propos de technique, comment sors-tu de la SD5 ?
Fabien Aubert : En AES. Je rentre ensuite dans un LM44 ici à la régie qui me crée le flux en DANTE et la sécu analogique, qui partent tous deux vers les PLM. Le LM44 ne me sert qu’à ça et à recevoir le signal de la table d’Olivier Lude qui mixe FFF en première partie. Je ne fais aucune correction avec. L’ensemble du processing est effectué dans les PLM. Il y a largement de quoi travailler avec.
Je me suis créé une page spéciale pour Bercy afin d’avoir la main sur les ressources additionnelles que nous avons ce soir, sinon je dispose d’une mémoire avec la configuration matérielle habituelle de la tournée. J’ai aussi fait des groupes de boîtes afin de légèrement corriger celles plus proches du public. J’agis sous forme de paliers. J’enlève 2dB à partir de 6 kHz.
SLU : N’utiliser que les ressources des PLM te simplifie la vie ?
Fabien Aubert : Oui, et puis j’ai tout ce qu’il faut en termes de ressources. Les cartes réseau sont modernes et compatibles avec le Dante. Tu parlais du Dolby par exemple, il est de plus en plus difficile à interfacer avec les switches modernes, et il ne dispose plus de mises à jour. Ca peut marcher mais si ça ne marche plus, il ne faut pas se poser de questions, et quand il y a 11000 personnes dans la salle, tu évites (rires) !
SLU : Tu as l’air passionné…
Fabien Aubert : Je le suis, mais je ne suis pas le seul. David (Nulli NDR) l’est tout autant. J’ai toujours travaillé avec lui dès les débuts de Waveform où je n’ai trouvé que des gens passionnés. Ils sont à fond dans le système, et pas simplement le montage d’une boîte sur une autre vulgairement parlant. Il y a tout un travail de technologie et de préparation afin d’obtenir un bon résultat sur le son. La finalité c’est bien le son et pas d’aligner du bois.
Shakaboom
Malgré les soufflantes T21 et le nombre de points d’émission du grave, le son est cohérent et sec, dynamique et très précis. Le choix d’accrocher les 219 et la nature de leur charge et de leurs nouveaux HP, rend le bas du spectre très, très percutant. Du coup, la batterie pourtant bien maîtrisée par le mix de Didier Théry tape vraiment fort. Le médium et l’aigu ne sont pas en reste, et le nombre de têtes déployé pour cette date parisienne complète un tableau très flatteur.
Ca sonne avec un S majuscule et ça doit être grisant d’avoir un tel pur-sang sous la selle. Le mix est équilibré, bien rock et contient parfaitement l’énergie débordante du groupe, surtout celle de Sam & Frah qui, entre des titres très verrouillés, se laissent parfois aller à des vocalises très puissantes.
Le show est magnifique et dispose d’une mise en scène scénographique et d’animations à couper le souffle. Les lumières automatisées d’Aldo ouvrent encore plus la scène et évitent qu’on ne remarque trop les écrans au piqué quasi télévisuel où l’ensemble des animations défilent. Mon seul petit regret concerne le volume qui a trop souvent flirté avec les 105 dB(A) alors que le système très généreux, la salle et la nature même de la musique très produite de Shakaponk, sonnent beaucoup mieux entre 98 et 102.
Ces trois dB changent tout, un peu comme un vin bu trop chaud ou trop froid est moins bon qu’à la bonne température. J’ai même pris une claque avec le solo entre le vrai batteur du groupe et un des singes animés tapant par média serveur interposé.
Le rendu de la vraie batterie avec sa dynamique et à un niveau n’atteignant pas les 100 dBA était un régal de patate et de volume apparent. A l’heure où vous lisez ces lignes, la première partie de la tournée est sans doute terminée. Rien n’est perdu, dès le mois de mars 2015 le groupe repart pour une vingtaines de dates.
Tout savoir sur le E219 avec Didier Dal Fitto
Didier Dal Fitto
Il aurait dû être avec nous à Bercy mais son emploi du temps en a décidé autrement. C’est donc quelques jours plus tard aux JTSE que nous avons débusqué Didier Dal Fitto, le « beaucoup plus que » directeur technique de DV2, afin qu’il nous explique les E219 par le détail. Pour ceux qui ne le savent pas, Didier intervient très en amont chez Adamson lors de la conception des enceintes et du choix des haut-parleurs, et participe très activement à la création des presets qui sont l’alpha et l’oméga des enceintes professionnelles modernes.
C’est donc toujours un plaisir de l’interviewer car il n’est jamais avare de détails sur des produits qu’il connait forcément mieux que quiconque.
SLU : Dis-nous tout sur cet E219…
Didier Dal Fitto : Petite originalité pour le constructeur canadien, il s’agit d’un sub à radiation directe, un montage qui n’avait plus été choisi depuis longtemps par Adamson, et qui va satisfaire les ingés son un peu réfractaires au bandpass. Il est équipé d’une paire de 19 pouces directement dérivés du 21 pouces créé pour le T21.
Ce nouveau HP dispose d’un double bobinage assurant une grosse tenue en puissance mais avec une bobine de 5 pouces légèrement plus petite afin d’avoir un comportement encore plus dynamique. Le spyder est aussi double.
SLU : On est sur un HP très différent de celui équipant les E15 et E12 ?
Didier Dal Fitto : Oui absolument. Le bobinage et le double spider par exemple sont conçus spécifiquement pour fonctionner dans un sub. Autre particularité, l’impédance du haut-parleur est volontairement basse pour s’adapter au mieux au transfert de puissance des amplis.
SLU : Comment cela se fait-il que vous soyez revenus à deux HP par canal d’ampli contre un pour celui équipant le T21 ?
Didier Dal Fitto : Pour équilibrer les charges quand tu as différents HP sur un même ampli. Nos nouveaux 19 pouces ont une impédance de 5 Ω, et une fois mis en parallèle avec un autre 19, elle tombe à 2,7 Ω ce qui est exactement ce qu’il faut pour obtenir le maximum de transfert de puissance. Souvent sur un ampli, la puissance maxi n’est pas sur 4 ou sur 2, mais bien sur 2,7 Ω. Nous avons donc optimisé la charge.
SLU : Explique-nous le choix de l’évent qui occupe tout l’avant de l’enceinte.
Didier Dal Fitto : Il s’agit d’un évent profilé en polyester de très grande taille prenant place dans un élément central en aluminium qui reprend les cotes de la capsule des boîtes de la série E et permet une accroche simple et rapide. Le reste de l’enceinte est en bois.. Les dimensions sont légèrement inférieures à celles du T21 : 5 cm de moins en largeur et 10 en profondeur, ce qui nous permet de gagner en poids. Sur un sub 18 pouces traditionnel, on est dans une fourchette de poids allant de 93 à 108 kg sans le rigging. Avec le E219 on est à 109 kg tout inclus, bien loin des 140 kg du T21.
E219
SLU : La charge était plus complexe…
Didier Dal Fitto : Absolument, et elle implique donc plus de bois, sans parler des HP qui sont beaucoup plus lourds. La grosse spécificité du E219 qui est bien visible sur un graphique de niveau SPL par tiers d’octave, est de ne pas avoir la bosse propre aux subs de type bandpass qui ont généralement un gros gain de rendement en haut de bande. Ce qui avait un intérêt majeur il y a dix ans où la fréquence de coupure entre têtes et subs était plus haute, n’a plus lieu d’être aujourd’hui où elle ne cesse de descendre. Il n’y a pas si longtemps, on coupait les systèmes à 80 Hz et toute la partie 80 – 100 Hz était donc intéressante.
Aujourd’hui on est arrivé à 60. Quand on compare le T21 et le E219, le point de bascule est justement à 60, là où les deux subs donnent le même niveau, mais le 219 qui est en radiation directe offre 5 dB de plus à 30 Hz et des performances très améliorées en termes de dynamique. On a vraiment de la matière à 30 Hz pour les artistes dont le programme musical en contient.
SLU : En termes d’amplification que préconisez-vous ?
Didier Dal Fitto : Le E219 est moins gourmand que le T21 puisqu’on peut en mettre 4 sur un PLM 20000Q, là où on n’alimente que deux T21 sur ce même ampli. C’est un vrai gain financier.
SLU : Et encore, au début c’était des amplis stéréo, donc un par T21 !
Didier Dal Fitto : Oui, on avait commencé par du fp6400 puis du 7000Q… Je me souviens d’un jour en 2004 ou 2005 à Francfort et d’une discussion entre Brock Adamson et Kenneth Andersson, le concepteur à l’époque de LabGruppen. Ca tournait autour de la meilleure solution pour transférer le plus de puissance possible sur l’ampli. A ce moment-là, le fp6400 était la star avec ses deux canaux délivrant 3000 W sous 2Ω. Kenneth et Brock en étaient arrivés à la conclusion qu’il fallait un HP qui fasse 2Ω afin de récupérer le plus de puissance. La genèse du 21 pouces du T21 vient de là, mais du coup cela interdit d’en mettre plus de un par canal d’ampli.
SLU : Où en êtes-vous des presets ?
Didier Dal Fitto : On a fait partir les premiers subs avec un preset de base. Nous venons de terminer tout le travail sur les presets de type cardioïde, donc ils ne devraient pas tarder. Nous allons avoir des presets cardio par 2, par 3, en end firing et, nouveauté, en side firing quand la place vient à manquer et qu’ils ne tiennent que posés verticalement. On va donc avoir quatre ou cinq presets pour chaque configuration.
SLU : Le E219 peut donc être accroché ou posé.
Didier Dal Fitto : Oui. L’accroche se fait comme pour la série Energia par le centre de la boîte. En revanche l’enceinte est plus profonde que les deux têtes, ce qui nécessite un frame plus profond. Nous en proposons donc désormais deux, un uniquement pour les E15 et 12 et un qui peut porter aussi les E219. Le conditionnement est conçu pour que trois caissons roulent sur un seul dolly.
SLU : Les livraisons se passent bien ?
Didier Dal Fitto : On a équipé MPM, et la première tournée à en disposer est Shakaponk. On a aussi livré EML/PRG qui cette année a fait un gros investissement en E15, S10 et E219. C’est Lara Fabian en acoustique qui a bénéficié de cette arrivée de matériel Adamson avec quelques dates en Allemagne. Elle est partie en S10 et E219 dans une configuration très soft pour lui permettre de reprendre son activité tout en douceur.
SLU : La S10 c’est la petite enceinte qui est juste là sur votre stand ?
Didier Dal Fitto : Oui, c’est une deux voies en 10 pouces dont la France dispose et qui a été livrée à quelques gros prestataires. Je ne peux pas en dire beaucoup plus car elle va être présentée officiellement à Francfort.
SLU : Est-ce que le T21 va rester au catalogue ?
Didier Dal Fitto : Oui, tout à fait. Le T21 a d’autres usages et a toujours été une grosse machine à pression, un beau sub bandpass. En revanche il fallait répondre aux ingés son, et j’en connais une bonne dizaine, rien qu’en France, qui désiraient disposer d’un sub à radiation directe. C’est chose faite. Je pense qu’ils seront étonnés par l’engin. On en rentre encore 24 chez DV2 que l’on va dispatcher donc ça démarre bien, et pourtant on ne rentre pas dans la saison la plus propice aux réajustements des parcs qui est plutôt au printemps.
Pour le retour, très attendu à Paris après une tournée des clubs hexagonaux, de Bertrand Cantat et son nouveau groupe Detroit, l’éclairagiste Bruno Corsini signe un design lumière qui est une véritable scénographie entre projections multiples, écrans vidéo éthérés et faisceaux puissants.
Et c’est la mythique salle de l’Olympia Bruno Coquatrix qui accueille l’ancien chanteur de Noir Désir et ses comparses Pascal Humbert, Bruno green, Nico Boyer et Guillaume «Albator», sous un kit lumière et vidéo homogène fourni par Régie lumière et Pré-Vues, librement et consciencieusement choisi par Bruno Corsini , un designer passionné et très impliqué dans le projet.
Bruno Corsini, désigner lumière du show
C’est avec la confiance totale des artistes, que Bruno, très proche de Bertrand Cantat, a imaginé une scénographie où vidéo et lumière s’associent complètement pour former le seul décor scénique, et où les projecteurs et écrans à leds ont une place de choix.
Quelques heures avant le concert, nous avons rencontré Bruno Corsini et sa (petite) équipe lumière, et pu assister aux balances dans une ambiance studieuse.
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Un concept collaboratif
SLU : Bruno, comment as-tu imaginé ton design ? As-tu eu carte blanche ?
Bruno Corsini : Le point de départ des concepts lumière et vidéo, qui ne sont en fait qu’un seul et même concept complémentaire, vient de la pochette de l’album et de son titre «Horizon». En effet, ce qui intéressait le groupe était de travailler autour de cette pochette en images, avec de la vidéo et des projections. Après, le gros avantage c’est que je suis très très proche de Bertrand au niveau familial. On se voit très souvent, depuis très longtemps, donc ce sont des choses dont on parle depuis un moment, de mon travail, de ses choix pour cette tournée, etc.
On voulait tout les deux qu’il y ait des caméras, il y en a quatre sur scène, et de la projection sur les artistes. En ce qui concerne le choix des projecteurs, j’ai pu faire ce que je souhaitais, en privilégiant des Robin Wash Robe partout au sol et des Spot et Beam Martin et Clay Paky en accroche.
SLU : Bertrand avait-il quand même un œil critique sur ton travail ?
Bruno Corsini : Bien sûr, ça s’est vraiment créé dans une coopération totale, tout le monde avait des choses à apporter, des idées, et il avait une idée précise de ce qu’il souhaitait voir, après je l’ai réalisée à ma manière, et le résultat a été validé entièrement. Le principe auquel on n’a jamais renoncé au fil de la création est celui des deux écrans, bas et haut, qui formaient la ligne d’Horizon éponyme de l’album, bien marquée. Je craignais cependant qu’avec deux écrans de la même taille on l’oublie un peu, donc j’ai choisi deux tailles différentes. Ça s’est construit petit à petit, toujours avec l’accord de Bertrand Cantat et Pascal Humbert, aussi très impliqué.
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Un tableau tout en douceur où les écrans à LED disparaissent pour ne laisser entrevoir que leurs délicates projections (ici une captation live de Bertrand de dos réalisée par une des quatre caméras Elation présentes sur scène), relayées par les faisceaux puissants et précis des Mac Viper.
La vidéo comme décor
SLU : Tu as préféré des écrans à leds plutôt que de la projection classique?
Bruno Corsini : Oui, et pour plusieurs raisons. Dernièrement j’étais en tournée avec le groupe Iam, et on a fait pas mal de projections. Si tu veux avoir un bon niveau scénique avec des faisceaux, tu es souvent obligé de beaucoup travailler en dessous en projection, ce qui peut donner un truc super mais là ça ne convenait pas. Ici j’avais besoin d’un écran assez présent car c’est un décor lumineux, puissant. Mais j’ai aussi choisi la technologie led pour des raisons purement pratiques d’utilisation : un vidéo-projecteur, il faut l’accrocher, le régler, et la plupart du temps tu dois le doubler sur des gros kits (en dual avec mapping souvent, etc.), comme sur Iam encore, où je passais ma journée à régler le VP plus qu’à vraiment travailler mes focus light et vidéo.
SLU : Donc tu veux de la led pour ses qualités lumineuses et pratiques, mais tu masques (avec des tulles et kabukis) les écrans pour qu’on ne la reconnaisse pas ?
Bruno Corsini : Oui c’est ça, c’est pour tromper l’ennemi ! Et en plus ce qui est bien, c’est qu’ici les écrans Clay Paky Mirage sont ajourés, donc je les utilise en tant que décor structurel et ils deviennent un élément de la scénographie à part entière. Et ça marche super bien. En plus, comme l’écran est noir, ça crée beaucoup de profondeur !
Une mise en lumière (et vidéo) qui joue la carte de l’intimité avec des écrans devenant élément du décor à part entière grâce aux formidables, médias réalisés spécialement pour la tournéeEt des projecteurs à leds qui brillent beaucoup certes, mais sobrement, en blanc.
SLU : Les médias diffusés dans les écrans mais aussi projetés sur les artistes sont un ingrédient clé de la scénographie. Qui les a réalisés ?
Bruno Corsini : Le choix du graphiste était évident. Il fallait que ça soit Jérôme Witz, qui a réalisé la pochette de l’album. En fait, c’est Bertrand qui a pris une photo d’un paysage dans les Landes et Jérôme a repeint ce paysage. Ainsi, tout l’intérieur du livret présente des déclinaisons de cette peinture/photo, et nous sommes partis sur ce principe pour le design lumière en nous inspirant de la pochette avec des plus pour ne pas se limiter. Jérôme est donc arrivé dans l’aventure, avec plein de propositions intéressantes pour les morceaux de Detroit.
Les Wash à leds Robin Robe en latéral devant deux écrans à LED dont les bords s’effacent grâce au vignettage des médias projetés.Encore un beau tableau où la vidéo, pourtant floue et souvent abstraite habille complètement la scène de l’Olympia.
Et ensuite tout les titres de Noir Désir utilisent beaucoup d’images que j’ai créées, et celles d’une autre illustratrice, Perrine Arnaud, et Jérôme encore. On a vraiment travaillé sur des superpositions de textures et d’ambiances. Perrine m’a particulièrement aidé sur le vignettage des images, comme tu l’as remarqué, je n’aime pas trop voir le bord des écrans, donc il fallait l’adoucir. Elle a aussi réalisé beaucoup d’animations diffusées par les MiniMe Robe, et a monté le film pour Tostaky, c’est quelqu’un avec qui je travaille depuis très longtemps. D’ailleurs ce qui est marrant, c’est que le morceau Tostaky est la parfaite illustration de notre travail en trio, puisque le visuel présente un mélange d’images imaginées et créées par nous trois !
Des projecteurs à lampe, à LED et à images.
SLU : Du coup, la lumière est venue autour de la vidéo, qui a été pensée en premier lieu avec la scénographie ? Comment le design lumière à proprement parler s’est-il construit ?
Bruno Corsini : Je dirais plutôt que tout est venu en même temps, l’un nourrissant l’autre, et les interactions entre les projecteurs et les médias se sont imposées dès le début. D’ailleurs on a même des projecteurs qui font de la vidéo pour une osmose totale !
Les jolies MiniMe de Robe, petites lyres vidéo avec média serveur intégré envoient leurs projections directement sur les membres du groupe. A côté d’elles, des petites caméras sur lyre Elation assurent une captation live des artistes, fournissant à Bruno des images supplémentaires à mixer à ses médias.
SLU : Tu parles des lyres vidéo MiniMe Robe ?
Bruno Corsini : Oui, c’est une découverte. Ces lyres sont vraiment chouettes ! Elles ont un petit port USB, tu y charge tes médias, c’est très facile et intuitif. Un média serveur intégré les gère, avec 9 Go de mémoire interne et une petite banque d’images intégrée, et elles projettent avec la puissance dingue de 2000 lumens !
Et en plus, comme ce sont aussi des projecteurs, tu disposes de gobos, d’un iris et d’un zoom comme sur une vraie spot. Comme c’est de la vidéo, tu peux aussi rattraper le parallaxe, option que je n’utilise pas ici vu que je ne projette que des textures très abstraites sur les musiciens. C’est vraiment une belle surprise ce petit projo !
J’ai appris à le connaître depuis le début de la tournée. Je ne m’en sers qu’en projection sur les artistes. Au début, je les utilisais en light pure, en blanc mais je les voyais éviter les faisceaux ou reculer sous la puissance lumineuse ! D’ailleurs je tiens à dire que l’ensemble des artistes présents sur scène (le groupe et les cordes) sont super sympas, car ils s’en prennent bien plein les yeux vu qu’ils sont de vrais écrans de projection ! C’est difficile de s’habituer aux leds je trouve. C’est vraiment violent pour l’œil, ça pique !
Les lyres vidéo MiniMe Robe projettent les jolies textures créées par Bruno et Perrine directement sur les musiciens et leurs instruments, c’est très beau.
SLU : Et tu as pourtant installé des grosses Robin 1200 Wash sur les côtés ?
Bruno Corsini : Le matériel sur scène est composé en majorité de lyres Robe Robin, des Wash LED 600 en fond et des 1200 en latéraux ! J’ai choisi les Robin Wash1200, qui ici à l’Olympia peuvent sembler un peu grosses, surtout en prévision des Zénith (la suite de la tournée continue en effet dans les Zénith de France), ils sont sacrement pêchus !
L’écran à LED du bas est recouvert d’un kabuki pour atténuer son image vidéo à LED, en action c’est bluffant! Une série de Wash à leds Robin Robe 1200 est posée à ses pieds.
SLU : Les musiciens en ont encore plein les yeux alors ?
Bruno Corsini : Oui je sais. Nous avons régulièrement des petites discussions à ce sujet avec les artistes. Très sincèrement ça patate grave ! En fait c’est un peu la difficulté de travailler avec des sources led, qui sont plus aveuglantes que les lampes.
Elles sont donc plus difficiles à supporter pour les musiciens qu’un Wash normal. En revanche c’est réellement précis et agréable à piloter, comme ici avec la lentille de sortie en nid d’abeille qui est un bon compromis, et qui nous donne un très joli faisceau Wash.
J’évite bien sûr autant que possible de jouer les 1200 à fond mais parfois, quand je suis sur une projection, je dois équilibrer à la hausse. Par exemple quand le kabuki qui recouvre l’écran du bas tombe d’un coup, on se retrouve avec beaucoup plus de puissance lumineuse sur scène à un moment donné et les latéraux doivent absolument suivre en niveaux.
SLU : Avec quels projecteurs assures-tu tes effets ?
Bruno Corsini : En accroche, sur les ponts, j’ai une quinzaine de Mac Viper Martin et des matrices Elidy Chromlech que j’adore ! J’avais d’ailleurs participé à l’élaboration de leur librairie de médias embarquée, c’était une super expérience, et il fallait absolument que je rende hommage à ce projecteur qui est un excellent produit.
Les ponts au dessus de la scène de l’Olympia accueillent les effets : Beam Sharpy Clay Paky et Spot Mac Viper Martinles Elidy Chromlech en action, en douche de lumière.
Au départ, on devait les mettre sur lyre mais, pour une raison de budget, on a dû y renoncer. Je suis d’ailleurs triste des soucis que rencontre l’aventure Chromlech. Je trouve que cette matrice est un super produit, qu’on rencontre peu en France en effet mais qui a cartonné aux USA où les designers sont plus friands d’images volumétriques. J’ai aussi, bien sûr, des Sharpy Clay Paky (une belle vingtaine), qui deviennent indispensables sur n’importe quelle scène ; c’est une valeur sûre de l’effet.
Le kit lumière de Bruno Corsini est riche en contrastes, avec projecteurs à effet (Sharpy et Mac Viper), Wash ultra colorés (Robin 1200 et 600) et écrans vidéos jouant ici la double carte de la projection atténuée, et du mapping survolté.Quand il faut sortir de la douceur atmosphérique des projections , le designer n’hésite pas à jouer la carte des Sharpy, plus rock and roll que jamais !
SLU : Finalement, avec le recul apporté par la tournée des clubs et ces quelques dates à l’Olympia, as-tu fait des modifications dans le kit ?
Bruno Corsini : Presque pas! C’est un super système dont je suis très content, simple et efficace. Je retiens surtout les MiniMe que je réutiliserai, même si sur la partie Zénith de la tournée j’aurais aimé avoir un gros vidéo-projecteur qui arrose toute la scène et projette partout.
Derrière l’écran à leds ajouré du bas, Bruno Corsini a installé des Wash Robin 600 Robe et des Beam Sharpy Clay Paky. L’autre écran, au dessus, est accroché en décalage pour créer un effet de ligne d’horizon allumée par les projecteurs entre les deux.
Bruno Corsini : Je souhaitais le mettre sur le pont de face, mais en terme de budget c’était complexe et ça faisait beaucoup de d’équipement supplémentaire pour finalement ne peut être pas obtenir l’effet escompté car, sur une ouverture de Zénith, il faut quand même un projecteur qui avoine pas mal pour avoir un niveau satisfaisant, et je ne suis pas sûr d’arriver au niveau fourni par les MiniMe en proximité ! Mais le kit est assez simple et polyvalent, donc durable. Au final, on a 12 sharpy en l’air et 6 derrière l’écran Mirage plus les 15 spots Viper Profile. 12 Wash derrière, 6 en latéraux et la liste restera inchangée pour les Zénith.”
Le contrôle en réseau
C’est Nicolas Savigny qui est à l’origine de l’étude et de la réalisation technique pour la lumière et la vidéo. Tout le show est commandé en régie par Bruno Corsini sur pupitre GrandMa2 Light relié en réseau Ma2Net à un MA2PC situé sur scène qui sert à la fois de secours et permet de mettre en route tout le système.
La Grand MA2 Light pilote le média serveur Avolites qui envoie en DVI tous les médias vidéo aux écrans Mirage, y compris les images des artistes captées en live par les petites caméras Elation. Les MiniMe, elles, ont leurs médias en mémoire, commandés par le pupitre.
Pour transporter par fibre de la régie à la scène, ou inversement, les différents signaux, Pré-Vues a utilisé deux switches Luminex GigaCore 14R, dits intelligents dans la mesure ou ils peuvent transporter séparément sur un réseau IP, trois protocoles différents : le protocole MaNet entre le pupitre principal et le pupitre de secours, ArtNet entre le pupitre et le média serveur, ArtNet aussi entre le pupitre et le Node 8 Luminex qui commande les projecteur en DMX et enfin KVM, le signal de partage des écrans pour qu’une copie des images captées par les caméras Elation soit envoyée en régie sur un écran de contrôle. On note en passant que Pré-Vues dispose d’un média serveur Avolites qui sort des sentiers battus, en tout cas en France.
SLU : Nicolas, pourquoi as-tu choisi un média serveur Avolites ?
Nicolas Savigny : Pour la fluidité des médias et parce que c’est un des plus performants en termes de fonctions, comme la gestion des écrans en 3D. Il adapte automatiquement l’image d’un objet en 3D aux dimensions de l’écran. C’est le plus moderne aujourd’hui. Et ici, compte tenu du découpage des écrans il est adapté à nos besoins.
L’humain au cœur du design
SLU : Bruno, tu es à la console sur cette tournée, est-ce toujours le cas ?
Bruno Corsini : Oui, et je ne peux pas, pour l’instant, me passer de la phase et du plaisir de la restitution live de mon concept. Je pense qu’il me faudrait trouver le pupitreur idéal pour que ça change mais j’avoue ne pas en avoir envie du tout ! Par contre, j’attache beaucoup d’importance à mon équipe technique, et je fais en sorte de m’entourer de personnes de confiance avec qui la complicité est totale.
Le trio de choc, amis à la scène et à la ville : Laurence Duhamel (à gauche) assistante de Bruno Corsini, le designer lumière de la tournée (au milieu), et Nicolas Savigny, responsable de la société Pré-vues à droite.
SLU : Comme avec Nicolas Savigny, le responsable de la société Pré-vue (et en plus lui aussi éclairagiste) qui fournit la technique vidéo du show et qui t’a assisté pour la scénographie ?
Bruno Corsini : Nous sommes inséparables avec Nicolas. J’adore bosser avec lui. C’est un ami en plus, d’une honnêteté et d’une droiture incroyables. Nous travaillons ensemble depuis très longtemps donc une confiance mutuelle s’est installée. Dès que j’ai besoin de vidéo, je l’appelle. On s’apporte beaucoup. Je m’investis dans la création de ses projets, et lui est ma béquille technique.
De la même façon, il y a Laurence Duhamel, mon assistante sur ce projet, dont je suis très proche aussi. Nous sommes interchangeables, elle peut me remplacer sans problème, on se retrouve beaucoup dans l’artistique. L’équipe lumière est aujourd’hui composée de trois ou quatre personnes très soudées. Au delà du travail en soi et de la sensibilité artistique, on est hyper proches dans la vie.
SLU : On a l’impression que pour toi c’est un élément très important ?
Bruno Corsini : Oui définitivement, on passe les trois-quarts de notre vie séparé de notre famille. Si on ne se réinvente pas une autre famille de cœur ailleurs, ça ne peut pas le faire !
Bruno Corsini aime éclairer des êtres humains, les couleurs des Wash à leds l’y encouragent !
Et comme on comprend Bruno Corsini, designer lumière engagé, qui place les valeurs humaines au cœur même de sa conception, résolument généreuse et investie. D’abord parce qu’il travaille en famille, en éclairant son beau-frère de rockeur Bertrand Cantat, et s’entoure du talentueux Nicolas Savigny qui apporte les nombreuses solutions vidéo, oh combien ingénieuses du kit, et de l’énergique Laurence Duhamel, assistante de choix et éclairagiste elle aussi. Mais surtout parce qu’il met ses tripes sur la table, au service d’une conception et d’une restitution complètement fidèles à la musique et l’univers de Detroit.
Alors, le lien avec le visuel de l’album est évident ! Grâce au choix de deux écrans à leds, malicieusement déguisés en écrans de projection (on s’est fait avoir comme des bleus !), de taille différente, et installés en décalage pour former en fond de scène une ligne d’horizon brumeuse et un peu magique quand les bords disparaissent totalement sous la fumée. Où quand les vidéos nous piègent à leur tour avec le travail de vignettage façon Lomographie vintage des images projetées, très efficace pour les fondre dans le décor. Les images réalisées et sélectionnées avec intelligence, entre textures surannées et lignes acérées, correspondent toutes à l’univers du groupe, et forment une décoration scénique qui se suffit à elle-même.
Le cadre de scène n’est pas une limite pour Bruno Corsini, qui en définit l’horizon en fond et ouvre l’avant sur le public, très belle ambiance!
Enfin, quand la lumière s’en mêle, crescendo, au fil des morceaux de Noir Désir, repris en chœur par un public en transe, ou de Detroit , illustrant l’album Horizon, elle sait se faire remarquer et accompagner les projections vidéos. Les très belles petite lyres MiniMe Robe, que l’on découvre sur scène, illustrent idéalement l’idée que la vidéo est une source lumineuse avant tout, en projetant directement sur les artistes (une grande idée de Bruno Corsini) des textures colorées avec une puissance remarquable. La lumière joue aussi en démonstration de puissance, car on est quand même à un concert de rock, avec les faisceaux des Mac Viper .
Les matrices de leds Elidy Chromlech sont accrochées en l’air au dessus de la scène pour réaliser des effets de douches ou d’images volumétriques.
La couleur est bien sûr de la partie, elle aussi confiée à des diodes, avec les Wash Robin en 1200 (très puissants) et en 600, et les dalles matrices Elidy Chromlech, magnifiques en douche de pigments purs ou en découpage de faisceaux.
C’est en fait une conception pleine de contrastes que nous livre Bruno Corsini, où la grosse puissance lumineuse des écrans à leds Clay Paky Mirage disparaît derrière des voiles et des médias délavés, où les strobes balancent la sauce sur des morceaux rock d’anthologie, et où les projecteurs lampés ou à leds font des merveilles dans le remplissage d’un espace scénique qui s’élargit au public, avec de très beaux moments en salle aussi.
Alors quand un groupe chaleureux vient à la rencontre d’un public rempli d’amour, il s’entoure d’une équipe technique toute aussi généreuse, et c’est du côté de l’émotion pure que ce concert se place, avec une scénographie vidéo et lumière à son image, pleine de sentiments.
Version simplifiée de la gamme ULX-D n’existant qu’en mono récepteur au format demi-rack 19’’, le système QLXD exploite le même procédé de modulation numérique QPSK (Quaternaire Phase Shift Keying) en résolution 24 bits et d’encryptage de données AES sur 256 bits.
Les performances sont équivalentes, à savoir une dynamique de 120 dB(A), une THD max pleine bande (20-20 kHz selon les capsules micro) inférieure à 0,1%, et une bande de commutation de 64 MHz.
Par rapport au système ULX-D, ce qui diffère tient essentiellement dans une simplification des réglages et un peu moins de fonctionnalités.
L’ensemble QLXD4 en rack sur le stand Algam Entreprises aux derniers JTSE.
Ainsi le système QLX-D ne dispose pas d’interface réseau DANTE et du mode « haute densité » permettant de réduire l’encombrement spectral d’un canal à environ 150 kHz au détriment de la portée pour ainsi placer plus de canaux au sein d’un canal TV numérique.
Le QLX-D ne dispose par ailleurs que de deux puissances d’émission (1 et 10 mW) au lieu de trois (1, 10 et 20 mW) pour l’ULX-D et a donc une portée plus réduite dans certains cas. Cette dernière reste tout de même de l’ordre d’une centaine de mètres dans des conditions d’exploitation normales.
L’encombrement spectral étant fixe (environ 200 kHz), le système autorise néanmoins l’exploitation simultanée max de 17 canaux ou 22 canaux dans les 6 ou 8 MHz d’un canal TV numérique.
Vue de face des récepteurs QLXD4 en rack
Le système est compatible en réseau Ethernet (10/100) avec le logiciel de contrôle Shure Workbench 6 ainsi qu’avec l’application ShurePlus Channels for Mobile, et se compose du récepteur QLXD4, de l’émetteur de ceinture QLXD1 et de l’émetteur main QLXD2 qui accepte une dizaine de capsules Shure différentes (dont les SM-58, 86, 87A et KSM9).
Comme pour l’ULX-D avec lequel les éléments QLX-D peuvent fonctionner (hormis la synchronisation IR), la latence du système avoisine 2,9 ms.
Nexo, démarrera l’année 2015 avec un nouveau PDG, Jean Mullor, qui prend les rênes de cette société française de développement et fabrication de systèmes de diffusion professionnels.
Yoshi Tsugawa qui a dirigé l’entreprise ces trois dernières années retourne au Japon pour assumer ses nouvelles responsabilités de directeur général ventes et marketing du groupe Yamaha Corporation pour les produits audio et musique destinés aux groupes et aux orchestres.
Jean-Mullor, le nouveau PDG de Nexo, arrive de Yamaha Music Europe où il a assuré pendant 4 ans la fonction de directeur général de la filiale française en charge de la distribution des instruments de musique, des produits audio grand public et audio appliqués à la vidéo ainsi que du développement d’un réseau de centres de formation musique. Juriste de formation, Mullor apporte avec lui une riche expérience de la gestion. Sa passion pour la musique l’a amené à quitter le géant pétrochimique américain Mobil pour Yamaha Corporation et rejoindre la filiale française en 1992. Au fil des ans, il a renforcé son expertise juridique en ressources humaines, logistique, finances, ventes et marketing.
Parlant de sa nomination, Mullor la décrit comme : «une occasion remarquable de rejoindre une entreprise qui enregistre 30 années de progrès techniques et une réputation enviable dans l’industrie. Grâce à sa technologie phare faisant une percée au sommet du marché international, et de nouveaux produits prêts à être lancés, Nexo vit un moment clé, et je suis impatient de rejoindre de cette équipe talentueuse «
Point source de la communication, Stéphane Ecalle, directeur du Marketing L-Acoustics n’a pas besoin de micro, son guide d’onde ne le quitte jamais.
Conviés à un cocktail dînatoire organisé par L-Acoustics durant les JTSE, nous avons décidé de partager cet événement avec vous, et faire comme si vous étiez à nos côtés. Le silence se fait dans la salle, un homme s’avance dans la lumière du vidéoprojecteur et prend la parole, sans même besoin d’un micro. C’est Stéphane Ecalle, le directeur marketing…
« Bonsoir à tous, nous vous remercions d’être venus si nombreux pour ce petit cocktail. Cette année est un peu spéciale pour nous. Même si nous n’avons pas beaucoup communiqué autour de cet événement, vous savez peut-être que L-Acoustics a 30 ans.
Christian a fondé l’entreprise en 1984. Nous avons pensé que c’était le bon moment pour vous transmettre quelques infos et faire un point sur l’entreprise, ses réalisations et son développement qui se poursuit à l’international. Je vais le faire seul car, même si nous sommes désormais nombreux, les 250 personnes qui forment L-Acoustics sont éparpillées partout dans le monde. Les chiffres de 2014 sont bons. Une fois encore nous affichons une croissance à deux chiffres et supérieure à 20%, ce qui est exceptionnel vu la période très difficile que traversent les entreprises françaises.
Dans l’intimité d’une salle de conférence, au cours d’un cocktail dînatoire organisé pendant les JTSE, Stéphane Ecalle en 8 mn chrono, nous montre la photo 2014 de l’entreprise née il y a 30 ans : ses développements en termes humains, logistiques et de production en France.
L-Acoustics pour l’instant ne connaît pas la crise. On se développe particulièrement très bien à l’international. Le marché Français, qui est celui que Christian a travaillé, pour ceux qui le connaissent, il y a une trentaine d’années avec sa Peugeot et ses coaxiaux dans le coffre, est évidemment beaucoup plus mature. Il a malgré tout progressé de plus de 10% par an sur les neuf derniers exercices.
Même si vous entendez beaucoup parler de L-Acoustics dans le Touring avec les grandes tournées internationales que nous équipons, il faut savoir qu’aujourd’hui c’est le segment de l’installation qui se développe le plus vite, notamment les grands marchés export que sont les Etats Unis et la Chine.
En ce qui concerne les nouveautés, nous avons lancé cette année deux produits. Le LA4X a reçu un accueil exceptionnel, et nous avons dépassé de 60% les objectifs. Pour ceux qui travaillent au quotidien avec nous, cela explique les difficultés que nous avons eu à livrer le produit. L’autre nouveauté est le K2 dont il faut remarquer le lancement étonnamment rapide. En général un produit de Touring demande du temps à s’installer dans le paysage professionnel. Le K2 équipe déjà beaucoup de tournées, que ce soit en France ou à l’international.
Ecoute comparative en mai dernier du K2 et du K1 sur la fameuse plateforme goudronnée au milieu des bois entourant les locaux de L-Acoustics à Marcoussis. De face on reconnaît à gauche 2 SB28, puis 4 K2 et enfin 3 K1.
Une boîte d’ingénieurs En ce qui concerne les hommes, un domaine sur lequel nous communiquons peu, L-Acoustics a recruté 50 nouveaux collaborateurs en 2014, et en prévoit presque autant l’année prochaine avec l’arrivée de trente à quarante nouveaux collaborateurs. Nous recrutons dans tous les secteurs, notamment celui de la production et de la R&D. Aujourd’hui l’effectif global du groupe est de 250 personnes dans le monde.
Nous sommes présents dans 60 pays, et l’effectif de la R&D d’applications s’élève à 50 ingénieurs, soit 20% des effectifs. L’élan qui a été donné par Christian à la fondation de l’entreprise reste d’actualité, et aujourd’hui L-Acoustics peut se targuer d’être une boîte d’ingénieurs. Cela permet de garder notre niveau de performance à l’international y compris aux Etats Unis où pourtant le business de l’audio n’a pas attendu notre essor.
Les nouveaux sites de production et logistiques Pour 2015 et au-delà des hommes, nous avons décidé de revisiter nos capacités logistiques et productives afin de satisfaire de la meilleure des manières la demande qui ne cesse de croître. Nous avons donc investi dans un nouvel espace de 5400 m2 situé à Courtabœuf juste à côté de du siège social, ce qui va multiplier par 2,5 nos capacités logistiques. C’est là que sera la plate-forme de stockage et d’expédition de nos produits vers l’ensemble des marchés, tant français que les grands marchés exports.
Ensuite nous avons une usine en construction à Keskastel à côté de Strasbourg. Elle sera opérationnelle au troisième trimestre 2015. Avec ses 4000 m2 elle va presque doubler notre surface de production en menuiserie avec au programme découpage, assemblage et mise en peinture.
Enfin l’assemblage final va aussi bénéficier d’un nouveau site. Ceux qui sont venus nous rendre visite à Marcoussis savent qu’aujourd’hui le siège social est coupé en deux avec une partie bureaux et une partie production au rez-de-chaussée. Si tout va bien, dès le second semestre 2015, nous allons disposer d’un nouveau site d’assemblage de 3000 m² dans la même zone de Marcoussis où nous sommes actuellement implantés.
Le nouveau site d’assemblage à Marcoussis
On doublera donc aussi la surface de production. Ce site sera en charge d’assembler les enceintes mais également les électroniques. Le LA4X est par exemple un produit assemblé à Marcoussis. Le bâtiment actuel qui héberge à la fois les bureaux et notre future ex ligne d’assemblage deviendra à 100% notre siège social et ne comportera plus que des bureaux.
Voici quelques installations et événements sur lesquels les clients de L-Acoustics sont intervenus, les salles et les lieux équipées mais aussi les tournées en France comme à l’étranger.
Installations France en 2014
Evènements France en 2014
Installations Monde en 2014
Evènements Monde en 2014
En ce qui concerne les nouveaux produits et les annonces 2015, et il y en aura, je vous invite à nous rejoindre cette année encore au Prolight + Sound de Francfort pour les découvrir. Ce salon est très clairement la rampe de lancement pour l’ensemble des fabricants internationaux. »
Bien entendu nous aurions aimé connaître les nouveautés qui seront dévoilées dans quelques mois en Allemagne, hélas L-Acoustics est désormais une société implantée et renommée à l’international et nous ne disposons plus en France d’un salon disposant du rayonnement suffisant pour attirer l’ensemble des acteurs du marché. SLU sera à Francfort. Tout n’est pas perdu :0)
Un Color Source PAR, inspiré du Selador Desire 40, arrive dans la gamme ETC, utilisant 4 couleurs de leds soigneusement choisies (dont le jaune citron) pour conjuguer puissance lumineuse et palette chromatique étendue.
La surprise c’est son prix : celui du Desire 40 quasiment divisé par plus de 2 !
Le Color Source PAR a beaucoup de points communs avec le Selador Desire 40, comme le même corps moulé, le RDM, le software ETC, la gradation en résolution 16 bits,… Il tire sa lumière de 8 systèmes optiques de 45 mm de diamètre (17° en natif) couplés chacun à 5 leds Cree (3 W): deux rouges, une bleue, une verte et une lime (la fameuse jaune citron qui semble plus efficace que le blanc ou l’ambre pour combler les lacunes spectrales et fournir une palette plus riche en couleurs). Il peut ainsi revendiquer une belle richesse chromatique… mais bien sûr pas aussi nuancée que celle du roi de la couleur, le Desire-D40 avec ses 40 leds en 7 couleurs contrôlées indépendamment, et c’est essentiellement à ce niveau que le compromis réalisé pour réduire le prix se situe.
En terme de flux les deux se valent : 3000 lm annoncés, pour une consommation de 90 W à pleine puissance, et si le mode HSI est utilisé, l’utilisateur jouera en RGB ; le “lime” ne se commande pas directement, il intervient automatiquement.
La face arrière avec les embases de recopie datas et alimentation en Neutrik, l’afficheur à leds et les touches de navigation.
Avec un calibrage optique fait en usine qui garantit la même réponse colorimétrique d’un projecteur à l’autre, un afficheur électroluminescent et des touches de navigation, des connecteurs PowerCON In/Thru pour l’alimentation et XLR In /Thru pour les signaux de commande, un refroidissement actif silencieux, le Color Source Par est prêt à s’intégrer partout, pour longtemps, et accompagnera idéalement les découpes à Led de la marque en colorimétrie.
Tous les accessoires prévus pour le D40 (diffuseurs, volets 4 faces, cône antihalo etc.) sont utilisables avec le Color Source PAR. Fabriqué à Middleton dans le Wisconsin (USA), et annoncé à un prix de 650 € HT, il a toutes les qualités pour séduire dans tous les domaines d’applications. ETC mise certainement sur une grosse production pour tenir un prix aussi serré et sera disponible début Février !
Présentée au Satis sur le stand SSL, puis aux JTSE sur le stand Juke Box, la nouvelle SSL 300 Live de Solid state Logic est une déclinaison de la SSL 500 L (voir banc essai SLU) avec le même moteur audio (Tempest, sur 64 bits à 96 kHz) et le même logiciel de gestion (SSL live 2.5) ; seuls le nombre de faders sur la surface et le nombre de trajets audio et d’E/S supportés diffèrent, ainsi que la luminosité de l’écran tactile LCD couleur central.
L’écran tactile 19’’ de la SSL 300 L est moins lumineux que celui de son aînée, 600 Nits au lieu de 1500, mais cela reste suffisant même en plein jour en extérieur.
Les ingénieurs du son ayant travaillé avec une SSL 500 L ne seront donc pas dépaysés avec la SSL 300 L qui présente une empreinte réduite d’environ 25 % et sera donc plus appropriée dans les régies exigües et bien sûr à un moindre coût.
Le même écran secondaire TFT tactile de 7,5’’ permet d’étendre les fonctionnalités de paramétrage du canal en cours de gestion, sans avoir recours à l’écran central.
Là où la SSL 500 L offre un maximum de 962 entrées/sorties admissibles, la SSL 300L se « limite » à 568 E/S, le nombre d’E/S AES en local passe de huit paires (avec SRC) à quatre paires, et le nombre de ports MADI de 12 (six redondants) à 8 (quatre redondants). De même, le nombre d’E/S locales analogiques passe de 32E /32 S à 16 E/16 S.
La surface comporte 24 + 2 faders au lieu de 36 + 2 et, côté traitement, le nombre d’effets assignables passe de 96 à 48. Avec un nombre de trajets audio pris en charge de 128 (96 full et 32 dry) au lieu de 192 (144 full et 48 dry), la puissance de la SSL 300 L s’avère largement suffisante pour la majorité des situations rencontrées sur le terrain, sachant que tout le reste est identique à sa grande sœur et qu’elle peut utiliser les même racks externes (boitiers de scène ML32.32, D32.32, concentrateur MADI et MADI bridge, passerelle MADI/DANTE), tout est entièrement compatible.
La diminution de l’empreinte n’a pas une grande incidence sur le poids de la console, 81 kg au lieu de 90 kg, à cause du châssis acier, solidité oblige, et des deux alimentations redondantes.
MagicRing R1, le dernier né et le plus petit projecteur de la gamme Radical est maintenant commercialisé. La rotation pan/tilt continue, la puissance de ses 7 faisceaux serrés (4,5°) gérés point par point et sa rapidité sont mises en évidence dans ce show conçu par Stéphane Migné et programmé par Arnaud Pierrel. 49 unités agencées en matrice, ça donne un projecteur géant aux possibilités graphiques et volumétriques infinies, et c’est réellement bluffant…
Luminex présentait une version beta du prochain firmware 4.2.0 de ses convertisseurs Ethernet-DMX. Suite à une demande spéciale, les développeurs de la société Belge, ont mis au point un système pour synchroniser les envois d’informations DMX aux projecteurs. C’est suite à un partenariat avec Philips, pour piloter leur nouveau projecteur, l’ArenaVision, qui s’allume désormais instantanément et permet de zoner très précisément les stades, que Luminex a développé ce nouveau mode, appelée “Synchronisation“.
Il permet de contourner les décalages de réception d’informations DMX consécutifs à l’utilisation d’un grand nombre d’univers. Le principe est très simple, on désigne une adresse DMX située après la dernière adresse utilisée pour déclencher l’envoi des informations DMX préalablement stockées.
Le canal DMX de synchronisation se définit dans l’onglet Global
Si l’on utilise 100 univers, on peut, par exemple, choisir le canal 1 de l’univers 101. On crée sur son contrôleur la mémoire comme d’habitude en ajoutant le canal DMX de synchronisation à 100%. Lorsqu’on active cette mémoire, le système Luminex stocke les données reçues jusqu’à ce qu’il ait l’information du canal DMX 1 de l’univers 101. Une fois reçue, toutes les valeurs sont acheminées en même temps vers leur destination.
Pour que les sorties soient synchronisées, il suffit de sélectionner l’option « Synced » dans la colonne Mode
Cette application permet de générer un effet stroboscopique de toutes les sources du stade parfaitement synchronisées pour, par exemple, calmer instantanément les foules en cas d’émeute. Cela donne aussi la possibilité aux spectacles jouant dans les stades équipés de ce système, de se connecter au réseau lumière existant pour récupérer simplement l’éclairage public et créer des effets dynamiques sur le public durant le show Ce nouveau firmware, en phase de beta test, devrait être très prochainement téléchargeable sur le site de Luminex.
C’est en 1998 que Studio Due a présenté le premier CityColor, le plus puissant des projecteurs architecturaux (en anglais Wall Washer) pour l’extérieur, équipé d’une lampe 1800 ou 2500 W et d’une trichromie pour des applications extérieures. Après une première version Led complètement redessinée qui remplaçait la lampe très gourmande par des leds RGB, le fabricant italien en 2014 le met au goût du jour en RGBW. Dushow compte 65 CityColor RGB dans son parc.
Nouveau design
On ne compte plus les avantages de la led dans cette application. D’abord une consommation de 560 W à pleine puissance. Débarrassé de son réflecteur, de ses volets de trichromie, l’appareil passe de 560 mm de profondeur à 150 ! Cette cure d’amaigrissement associée à une perte de poids d’1/3 permet d’avoir une solution d’accroche plus facile sur un pont, surtout quand elle est utilisée pour mettre en valeur un plafond.
Un clip très pratique pour maintenir la lyre fermée
Le CityColor est constitué de trois éléments maintenus dans un solide châssis équipé d’un arceau mobile permettant de poser la machine au sol. Un astucieux petit clip permet de fixer rapidement l’élément mobile à la structure fixe, ce qui facilite le maniement et le transport de l’appareil.
Le CityColor est constitué de deux panneaux wash que l’on peut orienter ensemble et séparément. Chaque panneau est constitué de 60 leds RGBW Cree XML 4x1A associées chacune à un collimateur de 35 mm. Le corps du projecteur est formé par un radiateur arrière servant au refroidissement des leds. Il participe grandement aux 32 kg de l’appareil.
La boîte à lumière est fermée à l’avant par une vitre marquée d’étranges motifs entre les sources, et qui doivent participer à l’homogénéité de la lumière. Le dernier élément, boîtier d’alimentation et de contrôle, est positionné entre les radiateurs. C’est sur le dessus que se trouvent la connectique, l’afficheur et les touches de commande à effleurement.
Les trois éléments maintenus par la lyre et les systèmes de refroidissement actifs et passifsLa vitre marquée de motifs
Alors que la version lampée affichait un indice de protection IP54, le “petit“ dernier est classé IP64 donc plus étanche encore. Pour y parvenir, Studio due a dû faire quelques choix techniques. En premier lieu, l’accès au menu se fait via des touches sensitives positionnées sur l’arrière du dernier élément. Le câble d’alimentation électrique sort du coté droit et les prises data se trouvent sous le boitier électronique.
Lorsque le projecteur est utilisé en extérieur, on doit impérativement utiliser des câbles équipés de connecteurs 4 broches IP 67 Amphenol (fournis) pour les liaisons data. Pour une utilisation en salle, on pourra utiliser des adaptateurs Amphenol/XLR (optionnels). Autre nouveauté bien pratique pour un appareil utilisé à l’extérieur, le récepteur DMX HF intégré au projecteur permet d’éviter pas mal de soucis de liaisons entres projecteurs dans les lieux publics.
De la théorie
Pour prévenir toute manipulation involontaire, l’accès au menu ne se fait qu’après avoir appuyé successivement sur les touches ESC, Up, Down et Enter. De même pour valider une modification, il est nécessaire de maintenir au moins trois secondes la touche Enter. La configuration de l’appareil est très simple. Elle se fait via six menus accessibles par les touches Up et Down. Le premier menu permet comme c’est le cas très souvent, d’adresser le projecteur. On trouve ensuite les options de l’afficheur, puis celles de contrôle. C’est dans cette partie que l’on choisit entre le mode DMX ou autonome.
Le menu suivant, “Util“ fixe les options des paramètres : courbe du dimmer, activation ou non d’un des deux modes halogène et le mode de trichromie, CMY ou RGB. Le menu “Sruc“ donne accès, entre autres, au reset manuel et au choix du mode DMX. Le dernier menu est dédié à la liaison DMX HF. On y trouve la possibilité de recevoir un signal DMX via une liaison HF puis de le transmettre à d’autres projecteurs en utilisant une liaison filaire.
Le CityColor Led posé au sol et ses deux boîtes à lumières contenant 120 leds Cree RGBW.
À la pratique
Passons aux choses concrètes. Après avoir alimenté le projecteur, la première chose que l’on remarque, ou plutôt que l’on ne remarque pas, c’est le silence. En effet, il a fallu attendre plus de la moitié des tests, dans les plus mauvaises conditions, pour commencer à entendre un léger souffle des ventilateurs. Le radiateur, qui constitue le panneau arrière des boîtes à lumière, est particulièrement efficace, et si vous ne gardez pas les quatre couleurs allumées en permanence, vous ne devriez pas entendre souvent les ventilateurs. Pour tester toutes les possibilités de la machine, nous choisissons le mode 9 canaux. Le CityColor est très simple d’utilisation et efficace.
Comme tous les appareils à leds de dernière génération, le dimmer est maintenant un paramètre bien maîtrisé. Le mélange des couleurs est homogène et l’utilisation de leds RGBW permet d’obtenir une gamme étendue de couleurs. Cette source donne aussi la possibilité d’avoir des effets stroboscopiques beaucoup plus rapides qu’un shutter mécanique. Il y a d’ailleurs sur le canal 5, à partir de 50%, une fonction amusante de strob des couleurs. Les plus pressés utiliseront la fonction rainbow qui a peu d’intérêt, si ce n’est de se passer d’un opérateur console. Plus utile, le canal suivant permet d’obtenir différentes températures de blanc en allant de la plus chaude à la plus froide. On ne peut malheureusement pas combiner cette fonction avec la trichromie, c’eût été un vrai bonheur pour les cyclos des plateaux de télévision.
Et aux tests
Si la pensée de Pierre Corneille “Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années » pouvait s’appliquer aux projecteurs, elle serait peut-être : “Aux produits bien conçus, les bonnes surprises lors des tests ne se font point attendre.” Nous démarrons la mesure de derating qui renseigne sur la qualité du refroidissement et la bonne gestion de la température de jonction des leds.
Toutes leds allumées à pleine puissance, nous mesurons l’éclairement au centre toutes les 5 mn pour tracer la courbe d’atténuation du flux en fonction du temps. Il s’agit d’un paramètre important pour un projecteur architectural qui est appelé à éclairer sur de longues périodes. Avec 120 leds confinées dans un petit espace complétement hermétique, IP 64 oblige, l’exercice est délicat. Au démarrage, nous obtenons 5900 Lux. 5 mn plus tard la cellule affiche 5700 Lux. L’affichage de notre luxmètre Minolta CL 200-A ne descendra pas en dessous de 5660 lux et de plus dans un silence quasi permanent ! Moins de 3 % de derating !
Toutes leds allumées à pleine puissance : moins de 3 % de derating !Un derating très légèrement supérieur avec deux couleurs de leds, mais sans ventilation.
Vu les leds utilisées et leur nombre, en regard de la puissance maxi consommée, on peut supposer que le fabricant ménage ses leds en courant. Une seconde série de mesures, avec uniquement les leds bleues et vertes allumées à full, ne déclenche pas le refroidissement actif et le derating est très légèrement supérieur. Cela nous confirme que la gestion des ventilateurs est optimale.
Une courbe de dimmer parfaitement maitrisée
Nous mesurons ensuite le flux lumineux. Le projecteur placé à 5 m de la cible projette une lumière mesurable sur deux axes de 4 m. On retrouve au centre la valeur de 5700 Lux trouvée après derating jusqu’à une moyenne de 309 lux aux extrémités des axes. Une fois moulinées dans le tableur on trouve un flux total de 18924 Lumens. Un bon résultat pour une machine de ce type.
La courbe et le diagramme de répartition de la lumière par couronne nous permettent de constater une bonne homogénéité du flux lumineux. Le faisceau a un angle de 36° (à I/10).
Les p’tits plus
De nombreux accessoires sont disponibles en option. Le boîtier CCLED-AD permet de disposer d’une entrée et d’une recopie PowerCON ainsi que des connecteurs XLR 3 et 5 points. Classé IP20, ce boîtier ne pourra être utilisé sans précautions que lors d’utilisations “indoor“. Le second accessoire, CCLED-FROST est constitué de deux plaques de frost permettant d’étendre l’ouverture à 65°. Il a l’avantage de se fixer directement sur les boîtes à lumière et ne nécessite donc pas le support CCLED-FRH sur lequel se fixent les deux anti-aveuglants (anti glare CCLED-AG) et les volets (CCLED-BD) permettant de masquer les lumières parasites et de canaliser le flux lumineux.
Le CityColor et ses accessoiresLe boîtier connectique
Pour conclure
Cette nouvelle mouture du CityColor reste dans la lignée de ses prédécesseurs, une source simple et efficace. Ce nouveau projecteur sera même sûrement plus polyvalent que ses ainés. Il est évidement moins lumineux que la version lampée 2500 W ou même 1800 W mais sa consommation sera divisée au moins par trois. Sa conception est soignée mais son poids (32 kg) et sa taille rendent difficile, mais pas impossible, l’installation par une seule personne. Hormis cela, c’est un projecteur réussi, la lumière est homogène et il possède une palette de couleurs très étendue.
Les transitions sont propres mêmes lorsqu’elles sont longues. Ce dernier point en fait une source intéressante pour éclairer des cyclos, à condition évidemment d’avoir un peu de recul. Le fait qu’il soit très silencieux lui ouvre aussi de nouveaux horizons comme l’éclairage de décors sur des plateaux de télévision ou de cinéma. Il sera évidemment parfait pour le travail en extérieur, et même plus adapté que les versions précédentes qui étaient classées IP54.
Avec cette nouvelle source dans la gamme des CityColor, Studio Due montre qu’il reste un des leaders des grosses sources de lumière architecturales.
Nous apprenons avec une très grande tristesse la disparition de Thierry Tanguy, le créateur et le métronome d’Audiolite, la plus bretonne des sociétés de prestation et d’installation. Il s’est éteint le lundi 23 novembre à l’âge de 58 ans.
Créée en 1991, Audiolite a réussi à se hisser très haut dans le cercle restreint des gros prestataires français. Indépendante et fière de l’être, elle est devenue incontournable et indispensable à la tenue de nombre de très grands festivals du Grand Ouest tels que les Vieilles Charrues, Bobital, Yakayalé ou Le bout du monde.
Nous avons donné la parole à Franck Fily en charge de la vente et de l’installation au sein d’Audiolite.
SLU : Franck tout d’abord quelques mots sur Thierry. La surprise est totale.
Franck Fily : “D’une certaine façon elle l’a été pour nous aussi car la maladie rare qui a atteint son cœur, l’amylose, l’a emporté en moins de deux mois.
SLU : C’est donc encore plus terrible car au-delà du drame humain, il n’a sans doute rien pu prévoir pour la suite de la société.
Franck Fily : Nous n’avons pas communiqué depuis un certain temps mais courant juillet nous avions entamé de gros changements dans le capital d’Audiolite avec l’entrée de Sylvain Turpin, Yohann Maheux et moi-même via une holding. Thierry avait prévu de longue date sa retraite et la cession de ses parts dans l’intérêt de la société. Avec la force de caractère qu’on lui connaît, il a fait le nécessaire durant les deux dernières semaines pour tout gérer et nous passer des informations très précises sur ses souhaits pour Audiolite. La transmission totale de la société étant planifiée sur une période de sept ans, il a œuvré pour céder d’ici la fin de l’année les 2% du capital afin de nous donner la majorité et d’assurer en toute sérénité la continuité de l’activité.
Aux Vieilles Charrues 2009 et de gauche à droite Olivier Arnaud assistant régie retours, Eric Fromentin ingé son retours, Anthony Trégoat assistant au patch, Thierry Tanguy et Sylvain Turpin à cette époque assistant façade et bien plus encore.
SLU : Rien ne va donc changer dans le style et les marchés d’Audiolite.
Franck Fily : Ohh non. On va continuer ce qui nous plaît tant et que Thierry adorait : les gros dossiers, les grosses installations, les grosses diff, les gros festivals, la boîte du bout du bout. C’est dans nos gènes. Audiolite c’est un prestataire mais aussi un installateur avec un vrai savoir-faire. Rien ne va changer. Nous ne sommes pas des généralistes ou des intégrateurs mais une vraie boîte construite sur et pour la scène par Thierry. On a deux marques, Adamson pour la prestation et L-Acoustics. Nous sommes la seule société certifiée pour cette marque en Bretagne et là encore, nous n’allons pas changer une équipe qui gagne.
Une vue de la grande scène Glenmor des Vieilles Charrues à Carhaix avec de part et d’autre, deux lignes de 24 Y18 complétées par 12 Y10. Nous sommes en 2009 et cohabitent encore des subs JBL HLA et les T21. Audiolite et Typat avec Didier dal Fitto en support technique ont réussi la prouesse de faire cohabiter tout ce petit monde.On “nait” Breton ou on ne l’est pas. Admirez ce drapeau breton presque entièrement fait de sous-vêtements féminins. Succès garanti aux Charrues.
SLU : Thierry revendiquait l’ouest…
Franck Fily : Absolument. Il était fier d’être le prestataire le plus à l’ouest sur une carte, une boîte indépendante et réussissant son pari malgré les 600 km la séparant de Paris. Thierry avait des qualités humaines incroyables. C’était un homme d’une jovialité impressionnante et qui donnait sa confiance pleine et entière à ses collaborateurs, en les laissant travailler en toute liberté. On ne compte pas les techniciens en activité et bien cotés qui sont passés par chez nous. Thierry était un vrai fédérateur de talents. (On en connait un avec de longues bouclettes qui doit être très triste NDR).
SLU : Son héritage paraît très grand…
Franck Fily : Très. Les boîtes ressemblent beaucoup à l’homme qui est à leur tête. Il y a des choses que Thierry savait faire et qu’on ne réussira pas aussi bien, tout comme il y a des choses qu’on saura faire et que Thierry maitrisait moins bien, c’est inévitable, mais pour ce qui est du projet de l’entreprise, on reste sur la même ligne, c’est ce qui nous fait vibrer et qu’on va continuer.
SLU : Quand auront lieu les obsèques ?
Franck Fily : Elles auront lieu mercredi 26 novembre 2014 à 10h30 en l’église de Plouider au nord de Landerneau.”
Fournisseur historique et support technique d’Audiolite pour tout ce qui concerne les marques Adamson comme Lab Gruppen, Didier Dal Fitto directeur technique de DV2 a bien voulu répondre à quelques questions.
Didier Dal Fitto : “Thierry faisait partie des piliers du métier. Il a commencé comme mixeur d’Alan Stivell et en très peu de temps il a fait d’Audiolite une des très belles sociétés françaises avec une spécialisation dans le festival qui est reconnue par tous.
SLU : De quand date votre rencontre ?
Didier Dal Fitto : On s’est rencontré en 2004 / 2005, et nous avons fait ensemble nos premières Charrues. Le début de cette collaboration a été très important pour nous d’autant que Thierry était le mec emblématique de ce festival.
Une autre image de Thierry Tanguy avec à côté de lui Stéphane Lebrun ingé système, Thomas Barbarat assistant façade, Didier Dal Fitto directeur technique de DV2 et David Guillaumard.
SLU : Facile ou « breton » ?
Didier Dal Fitto : Thierry ? Un breton pur et dur, réservé de prime abord, presque timide mais au fond de lui chaleureux et généreux. Bon pécheur aussi. Je me souviens d’un jour où il m’a emmené en baie de Brignogan sur son petit bateau, un grand moment.
De gauche à droite Sylvain Turpin et Patrick Passerel dit Typat, deux proches de Thierry.Stéphane Lebrun, ingé système et Thierry Tanguy photographiés à la régie de la scène Kérouac.
SLU : Très franchement, il fallait une sacrée dose de courage pour investir dans une marque à l’époque peu connue pour ses gros systèmes…
Didier Dal Fitto : Je pense qu’il a bien accroché avec nous mais surtout il avait la ferme envie de ne pas faire comme les autres en bon breton (rires) ! La spécialité d’Audiolite étant le festival, il a aussi opté pour le Y18 qui était en mesure de délivrer un gros son très adapté à cet usage. J’ai un immense respect pour ce qu’il a fait avec nous. Il a eu beaucoup de courage de nous choisir et a fait un vrai pari. Il y a des sociétés qui sont gérées par des suiveurs et d’autres qui au contraire ont à leur tête des personnes qui jouent la carte de l’innovation. Audiolite dispose désormais d’un vrai savoir-faire dans le festival et une très grande fiabilité. Ses équipes savent accueillir de la meilleure des manières. Il n’y a pas beaucoup de jours sans et la qualité est toujours constante avec de très bons échos auprès de la profession.”
L’ensemble de la rédaction de Soundlightup transmet ses sincères condoléances aux proches de Thierry Tanguy, mais aussi à l’ensemble du personnel d’Audiolite. Un phare ne peut pas s’éteindre. Il brillera toujours.
Qui l’eut cru, l’association entre une salle acoustiquement réputée, un design et un calage bien réalisés, un mixeur qui a de la feuille et des musiciens qui assurent nous a fait entendre du Kudo comme rarement avant, dense, plein et précis. Et si cette boîte qui fête ses dix ans était faite pour le rock et rien que pour le rock ?
Un artiste phénoménal qui monte un nouveau groupe et se produit à l’Olympia avec Potar à la technique, on ne risquait rien, sinon une grosse claque. Bingo.
Dès notre arrivée dans la salle, nous sommes renversés par une balance flirtant avec le 0Vu sur la CL5 et faisant la part belle à tout le catalogue rock mondial, le bœuf rêvé. Autant dire que ça commence fort au sens propre comme figuré.
L’arrivée du patron sur scène nous permet de savourer quelques titres du show dont un où la complicité entre Bertrand Cantat et Fabien Langard, qui assure la face, fait plaisir à voir et à entendre. On profite de ces instants de son, de gros son, pour nous balader dans une salle en mode « parterre tout debout » avant de remonter à la console les yeux cernés par cette heure de patate cadeau, afin de discuter et découvrir qui se cache derrière ces bons dB.
Une vue de la diffusion principale avec au centre 4 SB28 en montage cardioïde et deux lignes de 8 Kudo.
SLU : En quelques mots, tu nous racontes ta vie Fabien ? Tu as l’air carrément jeune… 25 ans ?
Fabien Langard : 38 ans (rires) ! Je fais jeune il paraît… Allez, je les aurai très bientôt. Ca fait 13 ans que je fais ce métier.
A gauche Matthieu Marrionneau ingé système de la tournée et à droite Fabien Langard en charge du mix façade, une tâche dont il s’acquitte plus que bien.
SLU : Tu as démarré tard…
Fabien Langard : Oui c’est vrai. J’ai commencé par des études d’anglais et de phonétique, mais je suis musicien depuis toujours et je suis venu au son tardivement.
SLU : Tu fais partie des Potar’s boyzzz ?
Fabien Langard : Non, j’ai commencé au Batofar et à la Guinguette Pirate où j’ai accueilli des tonnes de groupes avec une Yam 03D avec laquelle il fallait gérer la face et les retours. J’ai énormément appris.
Par la suite, je suis assez vite parti en tournée avec les groupes que j’ai accueillis et qui me demandaient de faire leur son, et j’ai rencontré Thierry Langlois, le patron d’Uni.T, le tourneur de Detroit. Ma petite carrière est donc entièrement due à des tourneurs et pas du tout à des prestataires, ce qui a un peu compliqué mon apprentissage de tout ce qui concerne le matériel. Je n’ai par exemple pas été confronté à de multiples systèmes de diffusion, ce qui fait que j’apprends tous les jours.
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SLU : Question idiote de fan, mais te retrouver face à un artiste comme Bertrand Cantat qui a certainement été l’un de ceux que tu écoutais dans ta chambre, ça fait quoi…
Fabien Langard : C’est excellent…C’est génial. J’ai aussi la chance d’être très bien entouré par l’équipe de Potar.
SLU : Et l’instant magique où tu apprends que c’est toi…
Fabien Langard : C’est drôle la façon dont ça s’est passé. Thierry Langlois m’appelle aux Etats-Unis où j’étais en tournée avec Kavinsky, et me demande si je suis libre le lendemain. Je lui dis que je rentre mais qu’entre l’horaire d’atterrissage, la fatigue et le décalage horaire je risque de ne pas être au top. Il insiste et me demande de venir aux répétitions de Detroit, un groupe qui à ce moment-là était en train de se former.
Quand je suis arrivé le lendemain, le feeling est super bien passé avec Bertrand et les premiers membres du groupe, et c’est comme ça qu’après les répètes on a attaqué avec un peu de promo pour lancer la machine. Assez rapidement tout a grossi, nombre de dates comme jauge des salles, sans parler des festivals de l’été où les critiques ont été unanimes : Detroit et Bertrand Cantat c’est énorme. J’ai le souvenir d’un mémorable Tostaky aux Vieilles Charrues, ce qui n’empêchera pas la tournée de s’arrêter en décembre car le groupe souhaite travailler sur un nouvel album. Ils ont plein d’idées.
SLU : Du coup tu vas collaborer avec d’autres artistes. Tu enregistres en studio ?
Fabien Langard : Non, je fais un peu de production en studio mais rien derrière la console. Je participe plus comme arrangeur.
Retranscrire l’énergie du groupe
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Une vue de la scène durant les balances où Bertrand a pris soin de peaufiner les arrangements d’un titre où les cordes avaient du mal à trouver leur place.
SLU : De quelle façon aborde-t-on un groupe en tant qu’ingé son face…
Fabien Langard : D’abord j’écoute le groupe et son énergie. Detroit en envoie vraiment beaucoup. Mon travail consiste à retranscrire cette énergie de la manière la plus propre pour le public.
J’ai la chance d’avoir la confiance de Bertrand donc de pouvoir lui glisser mon avis comme tu l’as entendu plus tôt durant les balances, par exemple qu’il fallait laisser un peu de place aux cordes sur un titre pour qu’on les entende sans être obligé de forcer sur scène ou à la console.
(le mixage sans toucher les boutons est sans doute le meilleur NDR)
SLU : Comment trouver la place pour la voix dans cette énergie sonore.
Fabien Langard : Ca dépend des morceaux. Sur des titres comme Tostaky et quelques autres, je pars du principe que le public connaît les paroles et donc je la laisse à un niveau normal. On a essayé un peu de disto sur la voix de Bertrand mais ça ne passait pas du tout dans le mix live.
Ce qui est vrai sur disque peut ne pas l’être sur scène. Il y a un peu de distorsion harmonique après la compression, mais qui agit vraiment plus sur la couleur qu’en tant qu’effet à proprement parler.
SLU : De quelle manière as-tu façonné le son global de Detroit ?
Fabien Langard : J’ai beau être de culture musicale anglaise et américaine avec des sonorités assez haut perchées, j’aime les mix qui n’arrachent pas. J’ai écouté trop de concerts qui t’allume la tête. Je ne vais pas jusqu’à lisser trop mais j’aime bien avoir une bonne balance avec un bas qui va compenser le médium des guitares, et j’en ai jusqu’à trois sur scène pour cette tournée. J’ai en plus la chance d’avoir un bassiste qui a un super son, tout comme le batteur d‘ailleurs, un québécois.
SLU : Qui sait tout faire, il est remarquable.
Fabien Langard : Autre avantage, avoir de tels musiciens avec un gros son c’est autant de gagné pour les répètes.
Gros calculs de latences
Fabien Langard devant sa CL5 à la face. Derrière lui on aperçoit Matthieu Marionneau en charge du système.
SLU : Comme tu n’es pas branché matos, parlons-en (rires) ! La tournée des Zénith continue en CL5 ?
Fabien Langard : On avait pensé faire évoluer notre configuration et puis, comme ça marche bien et qu’on partage les préamplis avec les retours, on s’est dit que ça ne valait pas le coup de tout chambouler. Chez Dushow on m’a dit qu’une SSL était dispo. Ca m’aurait bien branché de l’essayer mais à quoi bon prendre des risques alors que tout fonctionne. On en a profité pour améliorer ce qui pouvait l’être.
Nous avons par exemple passé le réseau DANTE en fibre, j’ai amélioré la conversion numérique de mon master et j’ai encore quelques idées. On a eu une grande discussion avec Madge sur ce que j’allais gagner en insérant des périphériques analogiques dans une console numérique, et donc en effectuant deux conversions. Il est venu hier à la seconde date de l’Olympia et m’a confirmé le bien-fondé de ce choix. On perd forcément en cascadant deux conversions mais la couleur par exemple des Distressor est très bénéfique. Il faut dire qu’il est partisan du « plus rien, plus de périphs » et il n’a pas tort.
Les traitements dynamiques analogiques et ouvrant donc l’habituel débat entre les puristes du numérique qui les sacrifient sur l’autel des conversions nécessaires à leur insertion et ceux qui acceptent cette dégradation pour bénéficier de leur action. De haut en bas, Distressor, Fatso et Dynax²
On a dû par exemple passer du temps chez Potar pour calculer tous les temps de conversion et de calcul pour que les groupes avec insert se mélangent sans accidents avec les instruments ou les tranches n’ayant pas quitté le domaine numérique.
Déjà qu’il y a un temps de retard entre les over head et les micros plus proches de la batterie, et les over justement ne sont pas compressés dans le groupe extérieur, il a fallu faire des maths (rires) !
SLU : Tu fais ça au SMAART ?
Fabien Langard : Exactement.
SLU : Ils sont haut tes over head.
Fabien Langard : Au départ on avait des micros plutôt de proximité, des 414, qui sont toujours là pour les retours, et j’avais ajouté un autre couple pour les morceaux acoustiques au balai avec plus d’air et donc de distance. En définitive, je ne me sers plus que de ça et ça marche bien. Il s’agit de Sennheiser MKH 4080 de Madge (rires). Je veux récupérer les cymbales et la caisse claire, je coupe donc vers 250Hz.
SLU : Tu nous as parlé des Radial pour le repiquage des guitares et de la basse. Comment mélanges-tu la DI et le micro que tu places devant les HP ?
Fabien Langard : Sur certains morceaux j’ouvre et place la DI d’un côté et le micro de l’autre, en profitant de la différence de couleur entre les deux. J’ai en revanche légèrement délayé la DI pour qu’elle arrive en même temps que le micro.
Une vue d’ensemble de la régie technique de l’Olympia avec, de gauche à droite, la console lumière GandMa, la Yamaha CL5 de Detroit et à droite la M7CL de la première partie.
SLU : Quand Madge est passé, il en a dit quoi de ton mix ? C’est un sacré cador derrière une console !
Fabien Langard : C’est sûr. Il a vraiment aimé la couleur, tout en me faisant quelques petites remarques mais essentiellement de goût.
SLU : J’ai trouvé que tu aimais bien le chiffre 105 (rires) !
Fabien Langard : Pour ce style de musique il le faut, et puis nous sommes le troisième jour. Le premier j’étais plutôt à 102 pour les balances. Je sais que pendant le concert mon niveau sera géré donc je ne m’en fais pas trop, d’autant que je perds 2 à 3 dB salle pleine. La scène est aussi très bruyante. Lorsque je rejoue les enregistrements multipistes que je fais chaque jour et qui serviront à faire un album live, je n’ai pas le même son et le même équilibre.
SLU : Tu nous décris ton rack d’effets ?
Fabien Langard : Les deux premiers Distressor sont insérés sur toute la batterie à l’exception des overhead qui sont compressés séparément par une unité stéréo. Les deux Distressor suivants sont utilisés sur le groupe guitare afin de leur donner une couleur commune. Le Fatso est inséré côté gauche sur la contrebasse et le droit sur la basse elle-même. J’ai d’ailleurs arrêté de la repiquer avec des micros ; je ne me sers plus que de JDX Radial. Les guitares aussi sont prises via des JDX en plus d’un micro devant le HP, et je mélange tout le temps les deux sonorités. Le Dynax² est sur les généraux.
La voix de Bertrand
De haut en bas, un enregistreur stéréo Korg, un convertisseur 2192 Universal Audio, le compresseur Titan de Dave Hill Design, l’increvable Dolby Lake et le rack de calcul de la tc 6000.
SLU : Comment traites-tu la voix de Bertrand ? C’est très réussi en tous cas.
Fabien Langard : Ce n’est pas évident car il a une belle voix mais qui change beaucoup de registre en fonction des titres. Le préampli est l’Europa 1 de Dave Hill Designs. Il est sur scène car on se le partage. Je le récupère avec une ligne analogique, je le compresse avec le Titan toujours de Dave Hill Designs qui est vraiment une machine magnifique et permet après compression de colorer à volonté le son.
Il dispose aussi d’une commande appelée Parallel Mix afin de faire de la compression parallèle et mélanger le signal sec et celui traité, et j’ai le 2192 d’Universal Audio pour convertir la voix et alimenter la console. Tout en bas du rack, il y a le moteur de la tc electronic 6000.
SLU : Peu d’effets donc, tu te sers de ceux offerts par ta CL5 ?
Fabien Langard : Ahh non, je ne me sers d’aucun effet sur la console, uniquement les racks prémium. Je n’aime pas trop les réverbérations internes ; pour ça j’ai les 4 moteurs de la tc.
SLU : A quoi te sert le Space Echo en pédale posé sur ta table ?
Fabien Langard : Je m’en sers avec des réverbs très longues sur certains titres pour gérer le pré-delai. C’est pratique.
Le bureau de Fabien Langard, assez enviable j’en conviens avec à sa gauche l’ordinateur ayant la main sur le Lake et tout en hauteur la télécommande de la tc 6000.Une Space Echo, plus habituellement placée au sol, d’où ses deux jolies commandes noires toutes propres
SLU : Comment convertis-tu en numérique ton gauche droite en sortie de ta compression ?
Fabien Langard : Avec un Lake. J’ai aussi fait avec certaines corrections dans le grave lors du calage avec Madge (Malki NDR). On a réalisé une partie du travail dans LA Manager et ensuite on a complété avec le Lake. J’ai embarqué cette machine pour la première partie de la tournée qui a eu lieu dans des clubs où il faut pouvoir intervenir facilement et rapidement. Etre à l’Olympia est un vrai plaisir.
Le Kudo, calé par Madge Malki et Matthieu Marionneau
SLU : Qui a eu l’idée de placer des Kudo à l’Olympia ?
Fabien Langard : C’est Madge, et je trouve que ça marche bien. J’avais déjà eu l’occasion de l’écouter lors d’un concert de Revolver que j’ai sonorisé dans cette salle, et c’est Malik Malki qui m’a incité à le reprendre. Pour la suite de la tournée en Zénith on prendra du K1 qui sera calé par Vlad (imir Coulibre NDR) et Matthieu (Marionneau NDR).
Matthieu Marionneau : Vlad viendra nous filer un coup de main pour la grosse config, ensuite je continuerai seul. Nous aurons en plus du K1 des K-Sub, des SB28 au sol et des ARCS II pour déboucher en proximité.
Un montage simple et assez « festoche » convenant bien à la couverture d’un parterre débarrassé de tout siège, un Olympia rock’n’roll. 4 ARCS II épaulés par deux SB28 par côté. Du grave, de l’aigu mais hélas un bas médium trop peu dynamique comparé à celui des Kudo de l’étage du dessus.Du front fill / bain de pied coaxial L-Acoustics, le type de boîte couteau suisse qui reste rarement au dépôt.
SLU : C’est Madge qui a fait le design de la diffusion ?
Matthieu Marionneau : Oui, il a réadapté le système qu’il avait déployé trois semaines durant pour Lavilliers, si ce n’est à l’orchestre où il a remplacé les Kara par des ARCS pour mieux couvrir le parterre qui est debout pour Detroit et assis pour Bernard. A ce propos Je voudrais beaucoup remercier les gens de Potar, Madge et bien sûr Malik qui a été d’une grande aide.
Un Mix bien rock !
Une balade dans la salle durant la très longue balance prouve encore une fois la qualité du calage et la précision de tir d’une boîte pourtant née il y a 10 ans. Le balcon est très bien servi par 8 Kudo par côté avec un niveau assez constant jusqu’au dernier rang de sièges où le médium devient un peu plus brouillon ce qui est normal, surtout à salle vide. Le grave et l’extrême grave sont aussi un peu en retrait mais sans que cela ne soit vraiment gênant. Ca tape encore bien. En revenant à hauteur de la console, on récupère un bas généreux et rond qui va comme un gant au groupe. Il est dû aux 16 têtes mais aussi à un cluster central de 4 SB28 en montage cardioïde accroché entre les deux lignes principales. A salle vide, ça tourne un peu entre 80 et 160Hz mais tout rentre dans l’ordre une fois le public « bass trap » en place ;0). Le son est corpeux et gras avec un rendu assez rauque du bas médium, exactement ce qu’il faut pour emmener très loin les fans, sans avoir besoin de leur faire saigner les oreilles.
C’est crade juste ce qu’il faut, un mix bien rock, pas là pour faire joli ou propret. L’écoute à l’orchestre est différente, mais même perdus loin en arrière sous la casquette du balcon, une paire de Kara qui y est accrochée veille au grain et vient rafraîchir le haut.
L’orchestre vide comme un compte en banque. On aperçoit les des deux Kara qui veillent au grain sous la casquette du balcon. Ils sont dans l’alignement des chaînes de cour du cadre.
Fait assez rare pour être signalé, ce n’est pas du line array mais bien quatre ARCS, posés sur deux SB28 par côté, qui arrosent le parterre débarrassé de tout siège, épaulés par quelques 12Xt pour les front. Autant le dire tout de suite, nous sommes restés un peu sur notre faim avec cette configuration. Comparés aux Kudo et à leur chouette attaque et définition, disons même couleur dans le bas mid, les 8 boîtes à courbure constante nous ont semblé moins à l’aise, moins précises et un peu en retrait dans l’attaque du grave et surtout dans le bas médium, sevré de patate dans la dynamique d’ensemble.
Quelques marches à monter, à nouveau dans le tir des Kudo, on retrouve ce que Fabien mixe par ailleurs très bien. Il y a toujours eu des écarts de rendu à l’Olympia entre orchestre et balcon, le choix de systèmes différents les rend d’autant plus perceptibles qu’on ne mixe que pour un type de diffusion. Pour une fois, c’est le balcon qui est mieux servi. Superbe voix pour Bertrand Cantat. La fluidité et le grain réunis sans que ça ne pisse l’aigu. Après notre passage et en prévision de la tournée des Zenith, Fabien a retravaillé sa chaîne de voix avec toujours le préamplificateur Europa 1 Dave Hill en tête, partagé entre retours et façade en exploitant le réseau. Vient ensuite un Distressor en mode « limiteur de chez limiteur » pour contrôler les crêtes de Bertrand, soit un ratio -Nuke-, une attaque rapide et un relâchement qui l’est tout autant.
Histoire de rester dans la même famille, suit un Lil Freq d’Empirical Labs, et pour terminer et compresser le tout, un bon vieux DCL200 de chez Summit en 3:1, attaque super lente et relâchement moyen. Le tout retourne sous forme de bits au travers du 2192 Universal Audio. Si après ça la voix de Bertrand qui est déjà superbe ne brille pas de mille feux…
Detroit tourne jusqu’au 13 décembre. Ne ratez pas l’occasion d’écouter du bon rock et retrouvez l’espace de quelques titres la claque de NoirDez’. C’est toujours aussi bon !
Les nouveaux grands écrans LCD 4K Panasonic de la série LQ70, TH-98LQ70 en 98 pouces et TH-84LQ70 en 84 pouces, offrent un fonctionnement prolongé dans des conditions difficiles en 24h/24 et 7j/7 et affichent des images claires et nettes en très haute résolution. La série LQ70 est dotée d’un panneau en verre protecteur à l’avant et d’un boîtier en aluminium. Grâce à sa résistance élevée aux chocs et aux vibrations, l’écran permet une utilisation sécurisée et fiable dans de nombreux environnements « hostiles ».
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Martin revisite judicieusement son petit Mac Aura au succès planétaire, en proposant une version XB, plus lumineuse.
Equipé de 19 leds RGBW de 15 W qui lui assurent un gain de flux de 50 %, ce Mac Aura XB s’offre de nouvelles fonctions héritées du Mac Quantum Wash et un zoom d’un rapport 6:1 qui joue aussi les Monsieur Plus : 10° à 60°. Et il embarque toujours l’irrésistible effet Aura bien sûr.
Entre les 19 lentilles moulées d’une seule pièce, un profil qui assure une homogénéité optimale en wash
Plus puissant et toujours aussi compact, le Mac Aura XB bénéficie du système de mixage et de gestion des couleurs du Mac Quantum Wash qui lui assure une belle fluidité entre couleurs des plus saturées aux pastel et d’une nouvelle lentille de sortie moulée d’une seule pièce optimise l’homogénéité en faisceau large, évitant aussi les fuites de lumière quelle que soit la position du zoom. Son flux est bien boosté avec 6000 lm annoncés en faisceau large (contre 3850 lm pour son prédécesseur) et 4300 lm en faisceau serré.
Par rapport à l’ancienne version :
le zoom est étendu de 10° à 60° (contre 11-58°).
Le contrôle DMX utilise toujours 14 ou 25 canaux et il répond au RDM.
La consommation a évidemment évolué, 400 W contre 260 W ainsi que le poids 6,5 kg contre 5,6.
Esthétiquement et en dimensions, ils sont identiques. Seul le jaune caractéristique des embases secteur Neutrick PowerCon True-1 adoptées sur le XB permet de les distinguer.