A2A a organisé un magnifique événement pour célébrer Bergamo Brescia, capitale italienne de la culture 2023. « Light is Life » est né avec une double volonté : la première était un objectif environnemental, visant à impliquer les énergies productives du territoire et à utiliser des sources renouvelables ; la seconde avait un aspect social, à travers son soutien à Banco dell’Energia, une fondation philanthropique dont l’objectif est d’aider les personnes en difficulté en réalisant des projets liés à la lutte contre la pauvreté énergétique.
Le festival, alimenté par des sources d’énergie renouvelables et des installations conçues selon des critères d’efficacité énergétique, s’est déroulé dans divers lieux symboliques de la ville, qui ont joué le rôle de galeries d’art en plein air. Le cœur de l’événement était le château de Brescia, une fortification d’origine médiévale érigée sur la colline de Cidneo. Pas moins de 15 installations lumineuses ont été mises en place.
Le concepteur lumière, Daniele Davino, a opté pour 26 projecteurs à source laser Cobra Ayrton qu’il qualifie de « …projecteur unique sur le marché, d’une luminosité et d’une pureté de lumière impressionnantes. Classé IP65, c’est l’un des rares Ultra Beams du marché à garantir un fonctionnement en extérieur, sous la pluie ou la neige. »
Les Cobra ont été placés sur les murs du château de Cidneo, juste à l’entrée du public, face au centre-ville. Leurs faisceaux étaient clairement visibles même à grande distance. Six autres Cobra ont été utilisés dans les meurtrières d’un tunnel donc cachés, de sorte que seul un faisceau de lumière était émis.
« Il s’agissait d’un environnement très hostile en raison du taux d’humidité élevé et de l’exposition à la pluie et à l’eau… Je ne pouvais utiliser qu’un projecteur IP65 bien conçu… le Cobra », explique Davino.
Ayrton Cobra
« L’intention derrière les projecteurs positionnés sur les murs du château était d’intégrer les effets générés par un projecteur Ultra Beam dans un spectacle d’accueil à fort impact pour les visiteurs, qui comprenait le passage dans un tunnel avec des pixels dynamiques et un éclairage architectural, le tout synchronisé par time code avec une piste audio. J’ai confié aux Cobra la mission de produire des effets volumétriques, en créant un toit lumineux grâce à la puissance et à la définition de la matrice laser, et des effets au sol, en exploitant l’ensemble du zoom et les couleurs », a expliqué M. Davino.
« Outre sa fiabilité, qui est un facteur déterminant pour un spectacle en plein air, le Cobra est certainement inégalé en termes de luminosité et de clarté de la lumière. La lentille de 170 mm est également une valeur ajoutée, générant un faisceau extrêmement visible et impressionnant. Je suis certain que je n’aurais pas obtenu les mêmes résultats avec une autre tête mobile, tant en termes de luminosité globale que de fiabilité, surtout dans une saison incertaine comme le mois de février. »
« Les techniciens qui ne connaissaient pas le produit m’ont posé beaucoup de questions. Ils ont tous été très bluffés, non seulement par la luminosité et la fiabilité, mais aussi par la très faible consommation d’énergie et le poids léger pour un IP65. Les moteurs et mouvements pan-tilt sont rapides, ce qui est le signe d’une grande qualité de fabrication. »
Les projecteurs Ayrton ont été fournis par Angelo Pelliccioli Service avec le support de Mister X.
Neumann, l’une des grandes marques de l’audio professionnel, annonce la sortie de son moniteur studio KH 120 II. Reprenant ce qui a fait le succès de son prédécesseur, le KH 120 II offre des améliorations sur tous les paramètres acoustiques pour des basses plus profondes, une pression acoustique maximale supérieure et une résolution plus élevée.
La puissance de son DSP permet d’avoir des crossovers à phase linéaire et une adaptation à la pièce grâce au révolutionnaire Automatic Alignment MA 1 de Neumann. Le lancement du KH 120 en 2010 a marqué pour Neumann le début d’une success story qui se poursuit encore aujourd’hui. Neumann est ainsi devenue une des références pour le monitoring de studio partout dans le monde.
Le Neumann KH120 II suit la philosophie de son prédécesseur avec de meilleures performances encore : linéarité maximale, distorsion minimale, absence de coloration et adaptabilité parfaite à tout environnement acoustique.
Une linéarité parfaite et un choix d’action très intéressant pour les filtres réglables en face arrière de l’enceinte.
« Cela fait partie de la philosophie de Neumann que de se challenger pour toujours vouloir faire mieux », déclare Stephan Mauer, le responsable de la gamme. « Le moniteur de studio KH 120 avait beau remporter partout d’excellentes critiques, nous étions convaincus de pouvoir encore l’améliorer. Pour le KH 120 II, nous avons développé un nouveau design pour le woofer propre à réduire nettement la distorsion avec une pression acoustique maximale bien supérieure.
Stephen Mauer
En plus de sa réponse en fréquence exceptionnellement linéaire, de 44 Hz à 21 kHz (±3 dB), le KH 120 II assure également la linéarité de la réponse en phase. Cela se traduit par des médiums limpides d’une transparence étonnante ainsi que par une précision extrême dans le domaine temporel : reproduction précise des impulsions et réverbérations finement résolues. » Ceci est rendu possible par l’électronique contrôlée par DSP qui permet des crossovers sophistiqués évitant la distorsion de phase causée par les filtres analogiques. Le DSP interne établit également de nouvelles normes en matière de cohérence tonale.
Le KH 120 II est fabriqué avec des tolérances extrêmement faibles ne dépassant pas ±0,5 dB ! Et cela s’entend : l’image stéréo est ultra nette. L’électronique numérique permet aussi l’adaptation automatique à la pièce au moyen de la solution matérielle/logicielle Neumann MA 1 (vendue séparément).
A gauche à 80 dB SPL, la THD et les harmoniques paire et impaire, un bon comportement avec une remontée logique dans l’extrême grave pour un transducteur de petite taille et un très bon résultat pour le tweeter. A droite la même à 95 dB. L’augmentation est contenue, gage d’un rendu linéaire et précis.Ralph Oehl
« Même la meilleure des enceintes ne peut sonner mieux que l’environnement acoustique le permet », explique Ralf Oehl, le CEO de Neumann. « Pouvoir utiliser le KH 120 II avec l’outil Automatic Monitor Alignment MA 1 de Neumann offre donc des avantages énormes en conditions réelles. C’est l’assurance d’un monitoring fiable et de qualité même quand les conditions ne sont pas réunies, comme avec de petits studios ou des régies improvisées pour les enregistrements mobiles. Mais le KH 120 II n’en demeure pas moins une excellente solution pour les studios professionnels, stations de montage et configurations immersives. »
Le très bon tweeter à dôme de la KH120 II, protégé par une grille.
Côté efficacité énergétique, les ingénieurs de Neumann ont œuvré au développement minutieux d’une technologie d’amplification en instance de brevet qui combine des performances audio supérieures avec l’efficacité énergétique de la classe D.
Bien que les amplificateurs de puissance du KH 120 II fournissent jusqu’à 145 W au woofer de 5,25″ et 100 W au tweeter de 1″, ils ne consomment que 17 W au repos. Et la mise en veille automatique (désactivable) réduit la consommation électrique à 0,3 W après un certain temps sans utilisation du KH 120 II.
La face arrière de la KH120 II. L’entrée symétrique se fait dans la vasque en bas à droite et l’alimentation secteur dans celle à gauche. La paire de prises RCA acceptent et restituent un flux SP/Dif.
Le KH 120 II est équipé d’entrées analogiques et numériques (S/PDIF). La variante KH 120 II AES67 intègre des ports réseau audio AES67 redondants qui sont entièrement conformes aux normes de diffusion telles que ST 2110, la redondance ST 2022-7 et RAVENNA. Le KH 120 II AES67 est également compatible avec les flux réseau AES67 générés par DANTE®.
Les deux modèles KH 120 II et KH 120 II AES67 seront commercialisés à partir du 17 avril 2023 au Prix de vente recommandés :
– KH 120 II 899 euros – KH 120 II AES67 1195 euros.
Après diverses expériences réussies dans la prestation, l’intégration et la commercialisation de marques de renom, Robin Gallo-Bona a été recruté par Adam Hall pour représenter et commercialiser l’ensemble des marques du groupe Adam Hall, principalement LD Systems pour les produits audio et Cameo pour la partie éclairage dans le secteur sud-est de la France. Dans cette région, Robin prend la suite de Jean Dominique Malgoire nommé, il y a deux ans déjà, Manager Europe du Sud pour le groupe Adam Hall.
Robin Gallo-Bona (à gauche) prend la suite de Jean-Dominique Malgoire dans le secteur sud-est de la France.
« Je suis ravi d’avoir Robin dans l’équipe, il va nous apporter son énergie, son expertise et sa connaissance du marché pour développer la présence de nos marques sur ce secteur qui m’est cher. Ses premières semaines avec nous montrent déjà de belles aptitudes et son intégration s’est parfaitement déroulée, ce qui est de bon augure. » Jean Dominique Malgoire – Area Manager South Europe Adam Hall group.
Contact Robin Gallo-Bona – Tel : 06 75 15 32 12 – mail : [email protected]
KLOTZ AIS a élargi sa gamme de câbles électriques à haute résistance mécanique des séries PT1 et PT2 avec de nouveaux câbles électriques pour la France et la Belgique. Basés sur le câble à gaine caoutchouc TITANEX, ces câbles électriques ProAVM, spécialement développés pour une utilisation en extérieur, sont le choix idéal lorsque la robustesse et une grande fiabilité sont requises.
Équipés de prises en caoutchouc robustes, ces câbles sont non seulement protégés contre les projections d’eau selon la classe de protection IP44, mais répondent également à la norme BauPVO classe ECA EN50575 ainsi qu’à la norme IEC 60245-4 type 66. Une section de conducteur généreuse allant jusqu’à 3 x 2,5 mm² garantit une capacité de charge électrique élevée. La gaine extérieure en élastomère réticulé assure l’ignifugation, la résistance à l’huile et à l’ozone ainsi qu’une résistance accrue aux chocs et fonctionne dans une plage de température extrêmement large de -50°C / +90°C.
Les câbles d’alimentation PT1 et PT2 pour l’extérieur, extrêmement fiables, sont aussi bien adaptés à une utilisation exigeante lors d’événements en live qu’à une installation durable en plein air. Les câbles sont en outre dotés de gaines thermorétractables transparentes des deux côtés pour permettre un marquage libre.
Afin de pouvoir garantir notre qualité habituelle « Made in Germany », tous les câbles électriques KLOTZ AIS passent, avant la livraison, par une étape de tests. Un contrôle complet des interruptions, des inversions de polarité, des courts-circuits ainsi que des mesures de la résistance du conducteur de protection et de la résistance d’isolation selon la norme DIN VDE 0701-0702 afin de vérifier le bon fonctionnement du câble et le respect des normes de sécurité.
La région viticole de Bordeaux où le climat, le sol et les traditions se sont combinés pour créer les vins les plus recherchés détient le plus grand musée au monde : la Cité du Vin.
Couvrant plus de 65 000 mètres carrés et comprenant quatre zones d’expositions virtuelles et interactives, le musée est une glorification du vin, non seulement des variétés de la région de Bordeaux, mais aussi des vins du monde entier et de toutes les périodes de l’histoire depuis l’antiquité. Les visiteurs peuvent même faire un voyage au-dessus des vignobles du monde entier.
L’expérience des visiteurs de la Cité du Vin est enrichie par un système d’éclairage de l’Auditorium récemment mis à niveau, conçu et installé par Audio Pro de Mérignac, qui met en œuvre une collection de projecteurs Chauvet Professional Ovation et Rogue.
Ovation 910 FC
« La demande pour ce projet était de remplacer les projecteurs halogènes existants par des sources LED plus économes en énergie et plus respectueuses de l’environnement », déclare Philippe Chassereau, directeur des ventes et des achats d’Audio Pro.
Après avoir évalué différentes options pendant six semaines, les spécialistes d’Audio Pro et de l’équipe technique de La Cité du Vin, dirigée par Sylvain Lafforgue, Régisseur Général, ont sélectionné 6 découpes Ovation E-910FC à mélange de couleurs avec optiques 15/30°, ainsi que quatre projecteurs asservis Rogue R3 Spot de 300 watts.
« La série Ovation correspond parfaitement aux besoins de remplacement des sources halogènes traditionnelles du musée, déclare Philippe Chassereau.
Rogue R3 Spot
Quant au Rogue, c’est un projecteur idéal pour créer de l’animation sur scène. Ces deux produits ont une très bonne puissance et répondent parfaitement aux exigences de ce projet ».
Ces nouveaux projecteurs LED se sont parfaitement intégrés au système d’éclairage déjà en place à la Cité du Vin. L’assemblage est fondamental dans l’élaboration d’un bon cru… Et, comme l’équipe d’Audio Pro l’a démontré à La Cité du Vin, il est également essentiel à la création d’un système d’éclairage de qualité.
Le concert était magnifique, le son était sublime ! Oui, quand un concert nous plaît, nous parlons toujours du son façade. Mais ce n’est pas tout. Pour qu’un show soit une totale réussite, les artistes sur scène doivent pouvoir créer la performance, l’exceptionnel.
Et pour cela, le mixage des retours est tout aussi essentiel. Toute approximation entraînera de graves problèmes de justesse, de timing, de groove, de dynamique, et compromettra le spectacle. Ce travail de l’ombre, Laurent Midas, ingénieur du son pertinent sur tous les sujets, en a fait sa spécialité. Au sein de la société MAWIP, qu’il a fondée avec son binôme de longue date, Stéphane Plisson, et qui collabore avec d’autres professionnels de haut niveau, comme Axel Vivini ou Yves Jaget, le mixage retour est considéré aussi important que la face. Un équilibre indispensable pour proposer aux producteurs de spectacles, un service audio complet et premium.
Nous l’avons retrouvé en décembre dernier à l’Olympia pour trois concerts de Julien Clerc, dans le cadre de la tournée “Les jours heureux” qui se poursuit en 2023. L’occasion rêvée pour évoquer avec lui, les nombreuses facettes du mixage retour.
SLU : Tu es renommé pour ton activité d’ingénieur du son retour, tu te consacres exclusivement à cela ?
Laurent Midas : Oui, je mixe essentiellement en retours. Mais cela m’arrive aussi de mixer à la face et plus rarement en studio.
SLU : Comment tout a commencé ?
Laurent Midas : Passionné par la technologie, à 16 ans à l’occasion de la préparation d’une fête, je suis rentré dans un garage plein de matos, plein d’amplis et d’enceintes et ça m’a fait rêver. Je jouais aussi de la musique avec les copains, et la technique me plaisait. J’ai fait une école de son, Novocom, qui était à Montreuil. Pendant ma deuxième année, j’ai été le premier alternant de Dispatch (Dushow aujourd’hui). J’ai eu la chance de rencontrer et de travailler avec ceux qui comptent parmi les meilleurs ingénieurs du son en France : Yves Jaget, Andy Scott, Patrice Kramer, Gérard Trévignon, Denis Pinchedez, François Maze et bien d’autres…
SLU : Te spécialiser dans les retours, un vrai choix ?
Laurent Midas : Oui, ça a été un vrai choix. A mes débuts, je travaillais indifféremment comme technicien son assistant façade ou retours. En France, on est vite mis dans une case et les productions ou les artistes rappellent assez logiquement au même poste les personnes qui ont fait le job la fois d’avant. Lorsque le mixage en In Ear Monitors a commencé à se développer, le seul spécialiste du domaine était Xavier Gendron, qui travaille maintenant avec des artistes tels que Sting, Beyoncé et Jay-Z.
J’ai senti que c’était un nouveau mouvement et peu s’y intéressaient. J’avais 24-25 ans à l’époque, et j’ai décidé d’en faire ma spécialité et de me former à la HF. Peu de temps après, en 2001, j’ai participé à la tournée de Vanessa Paradis. Tous étaient en IEM, et c’était d’ailleurs le challenge imposé par la prod : “Y’a pas de place dans le camion, alors il faut que tous restent en oreillettes”. Cette expérience a lancé ma carrière.
SLU : Faut-il des prédispositions pour devenir un ingénieur du son retour ?
Laurent Midas : Pour être ingé retour, non pas vraiment. Bon, quand même, je dirais qu’il faut un minimum s’intéresser à la musique et la comprendre. Pas forcément comme le souhaitait Charles Aznavour qui, pour la petite anecdote, voulait que je lise ses partitions. Sans y arriver, je disais : ”Oui, bien sûr, Charles”. Le job de l’ingé retour est de faire en sorte que tout le monde sur scène ait la banane, soit content d’être là. Cela passe par la facilité de communiquer, ça crée de la connivence. Une très bonne communication et une grande complicité. Comme la plupart des outils utilisés sont informatiques, une capacité à naviguer dans des menus et des sous-menus est requise. Il faut aussi une bonne organisation. Le job de l’ingé retour est différent de celui de la façade qui interagit directement avec le public. Aux retours on se concentre sur le confort des musiciens et on répond à leurs besoins. C’est donc un exercice différent. Au niveau des effets ou des créations sonores, elles sont demandées par les musiciens, cela ne vient généralement pas de nous.
Donc, rendez-vous avec Laurent le matin pour le setup des trois jours de concerts. Les équipes sont déjà à pied d’œuvre pour le montage.
SLU : Peux-tu me décrire le setup retour du concert ?
Laurent Midas : Au cœur du système se trouve la console. J’utilise une dLive de Allen & Heath dont je suis très satisfait et avec laquelle je travaille depuis 6 ans. En façade, il y a la même équipée d’une surface avec moins de faders.
dLive aussi en façade pour Steph Plisson avec une surface de contrôle plus réduite.
Nous échangeons via deux fibres multimodes des flux au format propriétaire gigaACE. Je fais un tie-line (redirection) de tout ce qui arrive du plateau pour le renvoyer vers la régie façade.
Laurent relie les fibres…
Sur scène, nous avons des préamplis déportés DX168 de 16 entrées et 8 sorties. Je gère les gains, la façade récupère le signal juste après conversion et avant traitement. Quant aux retours, les sources de diffusion sont exclusivement des In Ear Monitors (IEM). Ici, il n’y a pas d’enceintes de retour, juste un Sub pour Jean-Philippe Fanfant, le batteur.
Les liaisons IEM Wisycom sont constituées d’émetteurs MTK952 et de récepteurs MPR50-IEM. Il s’agit là, selon moi, du meilleur produit sans-fil en analogique. C’est vrai aussi bien pour les IEM que pour les micros sans fil.
Une horloge numérique Antelope Isochrone Trinity en distribution et le RealTime Rack de Soundcraft pour les plugs. Oui le recyclage est une bonne chose !
SLU : Je vois une horloge numérique dans ton rack ?
Laurent Midas : Il y a bien une wordclock master mais qui n’a plus vocation, comme il y a de nombreuses années, à remplacer les horloges internes des consoles pour un meilleur rendu. Je l’utilise maintenant simplement en tant que distributeur.
SLU : Quoi d’autre dans le rack ?
Laurent Midas : J’ai gardé mon RealTime Rack Soundcraft pour exploiter des plug-ins tiers. En dessous, il y a le DSP de la console Allen & Heath : 160 canaux de mix, 64 bus. Le cœur audio est dedans et les entrées analogiques sont à l’arrière en un seul rack compact. La console fonctionne exclusivement en 96 kHz, avec un mixeur audio en 96 bits. Avant, pour les ordres, nous utilisions une petite console séparée. Maintenant, je gère tout depuis la console retour, fort de la stabilité sans faille de la dLive. Après plus de 2 000 spectacles sans aucun problème, je suis super zen.
Ce soir-là à l’Olympia, 11 départs à gérer.
SLU : Combien de sources à mixer ?
Laurent Midas : Nous avons au total 60 sources. Cela comprend deux batteries (20 lignes), six lignes pour les claviers, trois pour la guitare, une pour le piano, soit environ 32 sources pour la musique, plus 16 pistes pour les séquences, ainsi que les talks (lignes d’ordre), pour un total d’environ 60 voies. Tout ceci est mixé vers 11 départs, dont un spare en cas de panne.
SLU : La console idéale pour le mixage retours ?
Laurent Midas : Mon axiome personnel est le suivant : pour les retours, la qualité la plus importante n’est pas tant d’avoir la console qui sonne le mieux, mais plutôt celle qui offre la plus grande stabilité et robustesse du système d’exploitation, ainsi que la capacité à fonctionner dans toutes les conditions. Ainsi, mon ordre de priorité est le suivant : en premier la stabilité, ensuite, l’ergonomie, pour aller vite et effectuer les réglages demandés par plusieurs musiciens en même temps. Enfin la qualité sonore, qui est évidemment importante pour réaliser un mixage de qualité.
SLU : Une gestion particulière du risque ?
Laurent Midas : En termes de gestion du risque, pour le chanteur, tout est doublé : oreillettes et micro HF. Si jamais la console façade tombe en panne, il est possible d’envoyer un mix salle depuis ma console retour. Ainsi on évite d’arrêter le concert. Cela arrive plus souvent qu’on ne le pense. En revanche, il n’y a rien pour contrer un problème aux retours. Si ma console tombe en panne, le spectacle s’arrête. Il est donc crucial de choisir une console stable et de ne pas la pousser dans ses retranchements. Cela m’est arrivé une fois avec mon collègue Seb Fernandez, qui était mon binôme sur le spectacle de Zazie. Il me remplaçait aux retours de Zazie au Zénith de Paris, pendant que je bossais avec Calogero à l’Européen.
Je suis revenu au Zénith avant la fin du concert et tous étaient tendus. La console de retour était tombée en panne quelques minutes auparavant. Zazie a essayé de poursuivre, mais sans retours c’était impossible. Heureusement, au bout de 5 minutes, le spectacle a pu reprendre son cours normal. A la fin du spectacle, Zazie m’a convoqué et, avec beaucoup de bienveillance, m’a dit : « Une panne peut arriver, mais ce que j’ai vécu sur scène ce soir ne doit pas se reproduire, il faut trouver une solution ». Alors j’ai trouvé une solution : j’ai changé de modèle de console.
Allez, c’est parti pour la HF avec la mise en service des émetteurs Wisycom.
SLU : Quelle est la première mission d’un ingénieur du son retour qui arrive sur site ?
Laurent Midas : Depuis l’apparition des In Ear Monitors, il y a plus de 20 ans, un ingénieur du son retour doit être capable de gérer de manière autonome les systèmes d’IEM sans fil. Pour cela, la première tâche que j’effectue dès mon arrivée sur le lieu du concert est la coordination des fréquences.
Pour cette tournée de Julien Clerc, il y a 12 canaux IEM sans fil Wisycom. Pour commencer, j’utilise le logiciel propriétaire du fabricant italien qui me permet de paramétrer l’ensemble des émetteurs et récepteurs.
Le scan est plutôt tranquille aujourd’hui !
Une fois toutes les machines reconnues, je lance un scan avec les récepteurs pour analyser l’environnement RF de la salle. Je vérifie les interférences présentes dans cette plage de fréquences.
En étant en sous-sol à l’Olympia, nous ne sommes pas pollués par les signaux de la TNT, de la 4G et de la 5G, ce qui facilite le processus de coordination. Une fois le scan terminé, j’utilise les fréquences les moins perturbées pour configurer les émetteurs et les récepteurs.
SLU : Tu ne gères que les ears ou bien toute la HF, y compris les micros ?
Laurent Midas : Sur les gros projets comme les festivals ou les tournées des stades il y a généralement une personne en charge de la coordination de fréquences. Sur les autres projets, c’est l’ingé retour ou le technicien plateau qui réalise ce travail. Pour la plupart des projets auxquels je participe, je gère moi-même cette coordination, y compris les micros et l’intercom sans-fil. Elle est en effet essentielle pour que tous les systèmes puissent coexister sans interférences.
Trouver les meilleurs canaux grâce à l’analyse du logiciel EazyRF.
Une fois que le scan est réalisé, j’utilise un logiciel qui s’appelle EazyRF pour gérer la coordination de fréquences. Il est aussi possible d’utiliser les logiciels propriétaires des produits utilisés. L’avantage avec EazyRF est de ne pas être enfermé dans une logique de marque. Il peut tout faire. J’ouvre mon scan et je règle un seuil qui va exclure les canaux TV. J’utilise ce logiciel tous les jours depuis 10 ans. En fait, je fais autant de la HF que du son ! 🙂
Laurent à la HF, tout baigne !
SLU : Apparemment tu n’es pas très ennuyé par les interférences ici ?
Laurent Midas : Il n’y a pas beaucoup de canaux TNT occupés et en même temps le bruit de fond général est très haut, à -70 dB. Mais finalement, il n’y pas de canaux TV à exclure. Tout se passe bien, je n’ai même pas eu à changer le dernier plan de fréquences qui est déjà dans les transmetteurs Wisycom. C’est facile aujourd’hui ! Je vais donc pouvoir maintenant prévenir mes collègues que le plan de fréquences est OK et que rien ne change.
SLU : Et maintenant que c’est terminé pour les In-Ears, tu vas commencer à faire du son ?
Laurent Midas : Ah non, pas encore. Je vais de ce pas réaliser la deuxième mission du jour…je vais gérer le cérumen de nos amis musiciens.
SLU : Comment ça ?
Laurent Midas : Je dois nettoyer les oreillettes. Aujourd’hui, il s’agit de celles des 4 musiciens, de Julien et des techniciens. C’est vraiment une question d’hygiène. Cela concerne l’ingé son au premier titre. Un musicien ou un technicien qui manipule les oreillettes, qui les enlève, les remet, peut s’introduire des germes dans l’oreille et s’irriter. Et s’il y a inflammation ou irritation, il ne pourra plus les supporter. Si on en arrive là, il y a un gros problème. Comment le musicien pourra-t-il jouer sans oreillettes si le concert l’exige ? Notamment s’il y a un clic ou besoin d’une communication discrète. C’est un véritable sujet. Donc nettoyer les oreillettes tous les jours, c’est primordial.
Prendre soin des artistes et des musiciens, cela commence par leurs oreilles.Y compris le Patron !
SLU : Combien de paires de ears par artiste ?
Laurent Midas : Souvent plusieurs paires pour éviter tout risque de panne ou de perte. En général, trois paires : une pour la scène, une en spare et une troisième qu’il emporte avec lui pour les promos par exemple. Les oreillettes que nous utilisons sont fabriquées par Earsonics, une société française. Nous avons à la fois des modèles sur mesure et des modèles génériques qui ont tous les mêmes transducteurs. La différence réside dans la longueur du tube auriculaire, qui est fabriqué sur mesure pour offrir une meilleure isolation et une qualité de son supérieure ce qui améliore considérablement la perception des basses fréquences. Même avec des transducteurs de petite taille, on peut entendre les extrêmes.
SLU : Il peut arriver d’utiliser sur scène des ears et des wedges ?
Laurent Midas : Oui, il arrive parfois que les artistes utilisent les deux sur scène. Les oreillettes offrent un son intelligible et stable quel que soit l’endroit où l’artiste se trouve, mais elles ne procurent pas la sensation physique que peut offrir un haut-parleur. Il est alors courant de rajouter des retours supplémentaires pour certains musiciens, tels que batteurs ou bassistes, qui apprécient particulièrement l’ajout d’un subwoofer.
Ne jamais oublier les invités ! On ne sait jamais. Ce jour-là, j’ai pu écouter ce que Julien Clerc écoutait.
Si ici il n’y a pas de retour sur scène, certains concerts l’imposent. Par exemple sur Calogero en 2004, en plus des oreillettes, on avait 115 dB au point chant, entre ses deux amplis basses, les wedges et les subs. Sur Maé, il y a toujours une paire de retours et il met, suivant son feeling, une ou deux oreillettes. Dès qu’il a besoin d’interagir avec le public, il enlève une oreillette et garde celle sur son oreille directrice. Je lui rajoute des side pour ses déplacements. C’est fromage et dessert !
SLU : Est-ce l’ingé retour qui conseille des marques de ears aux musiciens ?
Laurent Midas : Tout existe. En général, l’ingé retour fait une proposition pour la tournée et la production achète les oreillettes. Pour des concerts isolés ou des tournées plus modestes, on utilise les oreillettes que les musiciens possèdent, et là, cela peut être disparate. Je suis obligé alors de composer avec et de connaître un peu tous les modèles, pour savoir comment les égaliser et mixer.
SLU : Quand un artiste est équipé en In-Ear, il n’entend plus aucun message extérieur. Comment faites-vous pour communiquer ?
Laurent Midas : Dans une logique de In Ear Monitor, la première chose à faire, au premier jour des répétitions, avant même de commencer avec la batterie, c’est de vérifier que le système d’ordres fonctionne correctement. Un bon système d’ordres est indispensable. Cela fait aussi partie des attributions d’un ingé retour.
La pédale de talk du clavier et directeur artistique, l’important est de pouvoir parler à tout le monde…
Nous utilisons des systèmes de pédales pour que les musiciens puissent communiquer entre eux et avec les techniciens. Elles commutent leur micro en l’isolant du mix et en le dirigeant vers les différents circuits d’ordres.
SLU : La latence des retours, c’est un point sensible ?
Laurent Midas : Si jusqu’à 6 millisecondes, la latence n’est pas gênante pour les oreilles de M. Tout le monde, elle peut cependant être totalement rédhibitoire pour des musiciens qui jouent. Pour eux, jusqu’à 3 ms on est bien, c’est donc pour moi la limite max. Je suis très vigilant sur la latence.
Les liaisons IEM que j’utilise sont analogiques. La porteuse RF est analogique et il y a juste une petite conversion due à un compander numérique. Cela rajoute un peu de latence. J’ai sélectionné la console qui en a le moins. Avec la dLive, il n’y en a que 0.7 ms, ce qui permet de faire des compromis, comme d’avoir un système HF performant quitte à ce qu’il en induise un peu. La somme des latences de mes circuits de retours reste ainsi dans les limites que je me fixe. C’est une véritable avancée, car depuis des années, avec les anciennes générations de consoles numériques qui en généraient bien plus, je refusais toutes options de micros numériques parce que la somme totale des latences nuisait aux musiciens. Maintenant je peux privilégier plus de systèmes numériques dans la chaîne de traitement des retours.
Les stage racks à proximité de chaque musicien et reliés en Cat5 à la console.
SLU : C’est toi qui reçois toutes les sources et qui envoie à la façade ?
Laurent Midas : Oui c’est ça. Tout passe par ma console retour. La dLive propose des boitiers de préamplis déportés en réseau, que l’on partage. Je reçois tous les micros, je fais tous leurs gains d’entrée et les renvoie à la console façade pour son mix salle mix via la fibre.
SLU : Il n’y a plus de vrai piano sur scène ?
Laurent Midas : Pour des histoires évidentes de coût et d’entretien, un piano numérique, dans le cadre de spectacles de variété, est beaucoup plus pratique. On part en tournée avec des synthés ou des instruments virtuels capables de délivrer des sons de piano très réalistes. De plus, en travaillant avec des oreillettes, l’utilisation d’un vrai piano n’est pas obligatoire, car de toute façon le pianiste n’entend pas vraiment la table d’harmonie.
Depuis 10 ans environ, Julien utilise un clavier lourd dans un meuble Piano qui commande un NordStage. Julien est le plus exigeant des artistes avec qui j’ai travaillé, au sens où il a une idée très précise des arrangements et du son … et il ne lâche rien tant qu’il n’entend pas ce qu’il veut. C’est un directeur musical, et à chaque fois c’est un véritable challenge de le satisfaire.
L’illusion est parfaite !
SLU : Les balances vont bientôt commencer ?
Laurent Midas : Non pas encore. Maintenant que la console est allumée et que les fréquences des IEM sont attribuées, je dois faire le line-out check. Cela revient à vérifier que tous les départs fonctionnent. Et quand le câblage plateau sera terminé, je ferai le line-in-check, en vérifiant que toutes les sources de la console fonctionnent également. Ensuite, en dernier lieu, je vérifie que toutes les interliaisons entre la façade et les retours sont actives, et à ce moment-là, nous serons prêts pour les balances.
Le line check est OK, tout est prêt pour accueillir l’artiste et ses musiciens.
SLU : As-tu une méthode particulière pour le mixage des retours ?
Laurent Midas : L’ingé retour est au service de la composition artistique, des artistes et des musiciens. C’est un intermédiaire, un facilitateur. Je ne fais pas mon mix, je fais le mix que le musicien a envie d’entendre. Il en va de même pour les équilibres. Quand Julien me dit : “ Ce titre-là, ce n’est pas ça du tout, c’est la guitare qui doit être devant, écoutez l’album”, je dois donc mettre son piano derrière à ce moment-là et respecter le titre. En bref, un ingé retour est un au service du musicien.
J’ai toujours la même démarche. Ce qui me parait le plus important dans ce que jouent les musiciens, c’est la cohérence d’un titre à l’autre. En gros, je me refuse à masquer avec l’automation de la console des disparités de niveaux ou de timbres qui surviennent sur scène. Je demande au musicien, quand c’est possible, d’ajuster : “mais pourquoi, là, tu es plus fort ? Baisse un peu ton effet … Ton piano est trop fort … Baisse un peu … C’est mieux”.
Quand on utilisait des consoles analogiques, on n’avait pas le choix, car il n’y avait pas l’automation. Maintenant avec les consoles numériques, bien qu’il soit facile de faire des snapshots, j’ai gardé la même méthode qu’auparavant parce que je trouve que ça a toujours tout son sens. Il faut avoir conscience que si un instrument est plus fort et que je le compense dans les mixes retours, ce ne sera pas le cas en façade et l’ingé façade devra faire la même manip’. Alors en répétitions, il y a un véritable travail à réaliser avec les musiciens, pour obtenir un “son de groupe ».
J’interviens avec une automation seulement quand un musicien ne peut pas faire la nuance lui-même. Par exemple si un guitariste passe d’un jeu au médiator à un jeu au doigt, et que le niveau est beaucoup moins élevé, évidemment c’est à moi de l’accompagner, car lui ne peut rien faire de son côté. Toutes les fois où la nuance peut venir des musiciens, je leur demande de le faire. Si un musicien se braque un peu, je fais de la résistance et je lui explique : “Le jour où on va faire un concert dans un endroit où on n’a pas le même matos, comment on va faire ? Et le jour où un car régie viendra enregistrer le live, les incohérences sauteront aux oreilles. » Les bons arguments fonctionnent généralement 🙂
SLU : Avec les oreillettes, comment être sûr que l’équilibre est correct pour chacun des musiciens ?
Laurent Midas : Être certain de la qualité de fabrication et donc que d’une oreille à l’autre le son est à peu près le même, c’est déjà pas mal ! Il y a également l’impédance des oreillettes à ne pas négliger, car si elle varie, le niveau d’écoute d’un musicien à l’autre n’est pas le même.
Si de plus, tous les musiciens les mettent bien et qu’elles sont étanches (si ce n’est pas le cas, tu perds l’extrême grave et l’extrême aigu), alors à la console je peux faire des solos sur leurs départs respectifs en étant à peu près certain que dans mes propres ears, j’entends comme eux. Il me manque alors seulement le ressenti des musiciens au milieu du plateau. Si par exemple il y a beaucoup de graves sur la scène, je ne m’en rends pas toujours compte en étant sur les côtés de la scène. Une fois que l’on a tout pris en compte, on peut considérer entendre comme les musiciens, et cela devient alors facile de répondre à leurs demandes.
SLU : Quand on mixe pour des oreillettes, y a-t-il des traitements particuliers pour la sécurité des oreilles et pour améliorer le son ?
Laurent Midas : Je ne fais rien de spécial. J’estime qu’il n’y a pas besoin. Dans tous les systèmes, il y a des limiteurs ou des traitements que je n’aime pas et que je n’utilise pas. Les musiciens n’en veulent pas non plus. Je cherche les produits qui me permettent de passer le son avec la plus grande transparence possible. En HF on a, quoi qu’il arrive, une perte du spectre dans les hautes fréquences. Mais il faut savoir que l’on peut aussi utiliser des IEM filaires et là, on est au top. Si le show le permet, on privilégie le filaires et les batteurs sont généralement branchés. En revanche, sur cette tournée, comme il y a deux batteries, Jean-Phi préfère du sans-fil pour ne pas avoir à se débrancher en cours de spectacle. Les autres musiciens sont tous mobiles, donc en IEM sans-fil.
SLU : Les musiciens étant isolés du monde extérieur, tu leur envoies une ambiance de salle?
Laurent Midas : Oui, on installe des micros qui captent la foule. C’est incontournable. Certains artistes n’aiment pas ça, mais c’est extrêmement rare. En général, ils veulent être embarqués par la foule comme s’ils étaient avec des wedges. Pour cela y a un vrai suivi et j’ai le doigt en permanence sur le DCA des ambiances. C’est ce qui rend le concert vivant dans les mix retours et permet d’oublier qu’on porte des oreillettes. Ça c’est surtout vrai pour les chanteurs. Parmi les musiciens, certains ne veulent pas être dérangés par les ambiances qui de toute façon repassent par les micros sur scène et donc sont déjà un peu présentes. Globalement j’en mets peu aux musiciens et beaucoup au chanteur. L’idéal serait d’avoir des micros suspendus au-dessus du public comme lors des enregistrements live. Mais on n’a pas ce temps au quotidien, alors je mets des couples de chaque côté de la scène. Sur cette tournée, il s’agit de couples M/S.
Tout avoir dans la console c’est mieux !
SLU : Quels sont les traitements qui te paraissent indispensables aux retours ?
Laurent Midas : C’est variable. Ici, avec la dLive, tout le traitement est interne. Avec de la mobilité et de la souplesse, tout avoir dans la console c’est mieux. Plus tu mets de machines autour, plus c’est compliqué.
SLU : Y a-t-il une recherche de qualité sonore aussi bonne dans les retours qu’en façade ?
Laurent Midas : Oui le but est de faire du bon son, et raison de plus avec des oreillettes. Dans la démarche et le traitement, on compresse généralement moins dans les retours pour ne pas fausser les nuances. Si le musicien joue plus fort et qu’il ne s’en rend pas compte à cause d’un compresseur, ça va être très compliqué pour lui de faire des nuances. J’essaye de choisir des traitements qui respectent le jeu et la dynamique des musiciens.
SLU : Le retour de Julien est différent de celui d’un musicien ?
Laurent Midas : Chaque mix musicien a la même base, mais avec un parti pris pour l’instrument. Par exemple, Julien Clerc souhaite sa voix très forte dans les retours. De même, le batteur prend sa batterie très en avant par rapport à l’harmonie. En revanche, le bassiste prend la batterie presque aussi fort que sa basse. Un pianiste, surtout quand il est arrangeur, va écouter de tout avec juste un peu de ses claviers devant. Il doit tout entendre. C’est variable aussi suivant les musiciens.
Globalement, le parti pris sera un peu de tout et l’instrument du musicien un peu plus fort. Même si la voix de Julien est très forte dans ses oreillettes, il entend tout et il sait précisément te dire pourquoi dans tel ou tel titre, il est moins à l’aise.
SLU : Pour les instruments, y a-t-il des traitements particuliers ?
Laurent Midas : Il y a des instruments que la prise de son de proximité peut rendre aigrelets. Dans ce cas, on corrige la prise de son. J’ai mis de nombreuses années à comprendre ça. Je me retrouve souvent avec les mêmes instruments, les mêmes micros et les mêmes traitements sur la même voie… et pourtant ce ne sont pas les mêmes musiciens. Donc très souvent, ce sont les défauts des micros ou de leur placement qu’on corrige.
Les micros, c’est le boss de la façade qui les choisit, et qui planque les amplis pour pouvoir mixer avec eux…mais sans eux !
SLU : Qui choisit les micros ?
Laurent Midas : Par l’habitude du métier, le boss du son est l’ingé façade. C’est lui qui choisit les micros. Cela fait sens car il est dépositaire de ce que reçoit le public. Cela peut arriver que je rajoute des micros en plus ce qui est le cas ici. J’ai placé un micro sur la ride qui n’est pas utilisé pour le mix façade, car les rides ressortent suffisamment par la compression des Over Heads. Cependant, dans ses retours, le batteur apprécie ce supplément de ride qui lui permet d’avoir plus de précision.
SLU : Dans les retours, on met des réverbes et on éloigne les instruments ?
Laurent Midas : Toujours dans l’idée de faire oublier qu’on a des oreillettes, je travaille la profondeur et la largeur des mix. Quand on est sur scène et qu’on regarde le public, un son de tête (très frontal) ne permet pas d’oublier qu’on porte des oreillettes. Donc j’essaye d’élargir l’espace en travaillant les réverbes.
De l’espace sur chaque départ grâce aux Vitalizer …
J’ajoute aussi des spatialiseurs, comme le Vitalizer de SPL. J’en suis fan depuis 2004. Avant j’avais de vraies machines 1U, maintenant j’utilise le plugin sur un RealTime Rack que j’ai gardé de mon ancienne console.
SLU : Et sur la voix, beaucoup de réverbe ?
Laurent Midas : C’est très variable. En général modéré. Sur les chanteuses, il en faut beaucoup car elles jouent avec. L’ancienne génération aussi aime beaucoup. Johnny voulait une réverbe de plusieurs km et Aznavour encore plus. En fait, j’ai mis du temps à comprendre. J’ai fini par réaliser que ces chanteurs avaient commencé la chanson a une époque où tu te plantais sur scène devant ton micro, bien souvent sans retours, et tu jouais avec la réverbération de la salle.
Au Palais des Sports dans ces années-là, tu laissais tomber une clé à molette, le lendemain tu l’entendais encore, alors le jour où j’ai mis un temps de réverbération trop long à mon goût, ces chanteurs ont été contents. C’est là où il faut faire taire son ego, et où il faut se mettre à la place de l’artiste. Après, tous les soirs en montant sur scène, Charles Aznavour me disait avec un sourire espiègle : “Vous n’oublierez pas de mettre de l’écho”. J’utilise les réverbes internes des consoles qui fonctionnent très bien.
SLU : Sur une console numérique, y a-t-il des fonctions primordiales aux retours ?
Laurent Midas : Des fonctions de Recall Safe sont indispensables dans ma logique de travail. Cela permet de passer d’une mémoire à une autre avec des paramètres inchangés.
SLU : Et beaucoup de départs ?
Laurent Midas : Oui, aux retours, on utilise beaucoup de départs auxiliaires. Il me faut 64 départs minimum. Exemple : 1 chanteur, 4 musiciens, 2 backliners, la régie, le SOS, les guests, un quatuor à cordes, mix de ear jusqu’à 16, plus les effets, mix to moi, mix to talk to band, mix to talk vers la façade, mix to talk vers la régie, départ sub, départ side. Ça va très vite.
Un template de mix performant, oreillettes et ordre en place, c’est parti !
SLU : Et tu utilises un template de base ?
Laurent Midas : Oui, j’arrive avec un template déjà prêt et tout est assigné. Cela fait gagner du temps et les balances commencent très rapidement. J’ai une méthode bien éprouvée, indépendante des musiciens avec qui je travaille car en général je sais ce qu’ils souhaitent entendre, alors je prépare et après on ajuste ensemble.
Benjamin qui est directeur musical ici, m’a dit : “Ce qui est agréable quand on bosse avec toi, c’est que tu fais une proposition et on tourne autour. Cela va vite, et on ne repart pas de zéro à chaque fois.” J’essaye de m’imaginer à la place des musiciens, et j’anticipe autant que possible leurs besoins. Je ‘pan’ en fonction des positions sur scène. J’essaye de rendre le mix naturel. Pour aller plus loin, on pourrait même envisager l’utilisation des trackers, ça existe. Mais ça induit de la latence et ça complique le workflow. Je n’y suis toujours pas passé. J’attends que cette technique arrive à maturité.
SLU : Dans le cas d’une captation live, c’est toi qui enregistre ?
Laurent Midas : Ça arrive encore qu’il y ait des studio mobiles, mais pour des questions de budget, aujourd’hui c’est de moins en moins le cas. En général on enregistre en retour et en façade, comme ça on a un backup et au sein de MAWIP, nous assurons l’intégralité de la réalisation du projet avec Stéphane Plisson ou Yves Jaget qui signeront le mix studio à partir de nos enregistrements.
SLU : As-tu une interaction avec l’ingé façade, pour de la reprise d’effets par exemple ?
Laurent Midas : Il est rare de recevoir des éléments provenant de la façade sauf sur des spectacles un peu spéciaux. Ça m’est arrivé sur Mylène Farmer et sur Zazie ou l’ingé façade faisait des traitements que je devais renvoyer aux musiciens.
SLU : Est-ce que l’acoustique de la salle a un impact sur les retours ?
Laurent Midas : Avec les oreillettes, on n’est pas sujet à beaucoup de changements en fonction de la salle. Évidemment quand elle résonne beaucoup, on le ressent physiquement et ça pollue les micros de la batterie. Sur cette tournée, Julien peut être gêné par l’acoustique de la salle. De même si le premier rang est tout près, il l’entendra par son micro. Julien chante souvent dans le grave, alors pour compenser les fortes et les pianissimi, je dois le suivre au fader et je compresse également à la tranche. Julien connaît très bien les salles qui ont plus ou moins d’impact sur le son retour. Si les retours sont avec des wedges, il faut ajuster le niveau pour passer au-dessus du son de la salle et avoir de la précision.
Pour l’Olympia, c’est du K2 et des KS28 en montage cardio. Justement !
SLU : Un système de diffusion avec des subs cardio, ça aide ?
Laurent Midas : Ça dépend. Si tu fais un symphonique, oui. Tu évites de te tirer une balle dans le pied. En pop rock avec peu de micros, ce n’est pas nécessaire et cela peut même être contreproductif car les musiciens par l’absence de graves sur scène, peuvent avoir l’impression de ne pas être dedans. Avec le cardio, on perd ce côté agréable pour le musicien d’être enveloppé par le grave.
Il y a bien sûr beaucoup d’avantages à l’utiliser, cela permet de resserrer et de moins taper dans les murs, on récupère plus de pression devant et donc on met moins de subs. Il y a un intérêt pour le gain de place, le rendu et de budget mais ce n’est pas forcément mieux sur scène. Les musiciens s’habituent. Tu passes d’une tournée en salle à une date en festival, tout l’environnement change et ça les perturbe quand même.
SLU : Un ingé retours est assez fidèle avec les artistes, n’est-ce pas ?
Laurent Midas : Globalement dans tous les métiers, quand tu bosses bien et que le tarif de ta prestation est bon, on te rappelle. Bien sûr, il y a des complicités et des histoires communes. Ma première tournée avec Julien, c’était en 1999. J’étais assistant d’Andy Scott en façade. Ensuite tournée 2002, toujours assistant en face, et en 2006 on m’a proposé les retours. Je n’ai pas fait toutes les tournées mais cela va faire presque 25 ans que nous travaillons ensemble.
Les artistes étaient fidèles aux ingés retours avant, maintenant c’est un peu lié aux productions. En fait, il n’y pas vraiment de règle. Mais je prends plaisir à m’inscrire dans une relation à long terme avec l’artiste. Alors quand les plannings de leurs tournées se chevauchent, ce n’est pas simple, et il faut organiser des remplacements, qui donnent toujours lieu à de la frustration.
SLU : Quels conseils peux-tu donner à un technicien son qui aimerait se dédier aux retours?
Laurent Midas : Pour bien faire des retours, il faut un goût pour la musique et les musiciens. Il faut être à l’écoute, au sens psychologique du terme. Bien entendre ce qui est dit, ne pas se braquer. Il y a parfois des commentaires qui nous sont adressés d’une façon négative mais qui en fait ne nous concernent pas directement. Il faut donc avoir ce recul. Et puis avec l’expérience de mes débuts, il faut ‘border’ chaque dossier. Savoir qui t’accueille, quel matériel, assez d’entrées, assez de sorties, pour être sûr qu’il ne te manquera rien quand tu arriveras sur place.
Dans un cas extrême, imagine que tu as 4 musiciens sur scène et que tu t’aperçois que tu ne peux en servir que trois, tu seras déjà en grande difficulté. Autre exemple moins grave : tu as de quoi faire des retours mais il n’y a pas assez de réverbes. Le choriste ou le saxophoniste te dit : “je peux avoir un peu de réverbe” et tu réponds “ben non, je n’en ai pas.” Ça ne le fera pas non plus. Idem pour les pédales Push-to-talk, si tu n’en as pas prévu, comment les musiciens pourront-ils communiquer ? L’important, c’est de préparer son dossier, bien gérer son projet.
Vous avez compris, les musiciens n’aiment pas la latence. Laurent Midas non plus. Actif, réactif, visionnaire, pionnier, pragmatique et hyper professionnel, il s’est fait une spécialité qu’il exerce avec passion, accompagné de ses confrères au sein de MAWIP. J’espère qu’il donnera, par la clarté de l’explication de son métier qu’il vient de nous accorder, envie à de nombreux techniciens d’aller mixer sur scène du côté des retours. Une spécialité riche et passionnante, dont Laurent contribue tous les jours à en faire sonner toute la noblesse.
La Stunksitzung est l’inspiration du « carnaval alternatif » mais aussi le plus grand format de ce type. Du 7 décembre 2022 au 21 février 2023, 46 Stunksitzungen ont eu lieu à l’E-Werk, dont une a fait l’objet d’une diffusion télévisée le 16 février sur la chaîne WDR. Le kit lumière a été une fois de plus fourni par le prestataire basé à Cologne, al-media. En collaboration avec l’éclairagiste Jojo Tillmann, l’équipe a presque exclusivement spécifié des projecteurs Cameo.
al-media est actif depuis de nombreuses années en tant que prestataire de services techniques pour les Stunksitzungen et se trouve à proximité immédiate des célèbres salles E-Werk et Palladium. Entre 2021 et 2022, le propriétaire, André Lyrmann, a renforcé son parc de projecteurs Cameo, avec des wash d’extérieur LED ZENIT W600, Fresnel à LED de la série F, lyres profile OPUS SP-5 et lyres hybrides Beam/Spot/Wash OPUS H5.
Éclairage de la scène
Au total, 15 spots à couteaux OPUS SP5 ont servi pour l’éclairage de face et de contre mais aussi en projection de gobos. Les lyres wash à LED compactes EVOS W3 ont été utilisé pour éclairer les musiciens en latéraux et pour des effets. Une mezzanine au-dessus de la scène qui reçoit le Conseil des Onze, disposait de quatre projecteurs Fresnel compacts F1 T à LED tungstène à contre et huit projecteurs Fresnel F2 T PO (réglables par perche) supplémentaires à la face.
Ces projecteurs sont par ailleurs prévus pour assurer différentes positions individuelles et offrent une puissance encore supérieure aux F1 T avec leur flux lumineux de 12 500 lm. Onze autres F2 T PO étaient par ailleurs utilisés pour la face générale. al-media a intégré également 20 projecteurs ROOT PAR 6 WH (RGBAW+UV) à différents emplacements dans le plan de feu et six lyres Beam à LED AZOR B1 pour de puissants effets de faisceaux.
Éclairage de la salle
Afin d’assurer un éclairage flexible et capable de créer une ambiance dans la salle, public inclu, Jojo Tillmann et al-media ont misé sur 28 projecteurs wash ZENIT W600. L’équipement fixe de l’E-Werk comprenait également de nombreux spots LED Cameo Q-SPOT.
« Le contact avec Cameo et Adam Hall s’est fait par l’intermédiaire de JoJo Tillmann, » explique André Lyrmann. « Nous nous sommes sentis entre de bonnes mains dès le début. Leurs conseils et leur support sont excellents, et les projecteurs sont très fiables. Sur toute la durée des Stunksitzungen, nous n’avons eu qu’une seule défaillance, que nous avons pu réparer nous-mêmes rapidement et efficacement grâce à l’aide de l’équipe SAV Cameo. »
La liste des produits Cameo utilisés lors des Stunksiztungen 2022/23 :
15 lyres profile Cameo OPUS SP-5 28 lyres wash LED Cameo EVOS W3 8 projecteurs Fresnel compacts Cameo F1 T à LED tungstène 19 projecteurs Fresnel Cameo F2 T PO (réglables par perche) 28 wash d’extérieur à LED Cameo ZENIT W600 6 lyres Beam à LED Cameo AZOR B1 20 projecteurs Cameo ROOT PAR 6 WH (RGBAW+UV)
Après une longue expérience dans la vente au détail sonorisation et musique, un peu d’intégration et pas mal de commercial, Alain Rhode a rejoint l’équipe Freevox / Arbiter depuis le 1er février 2022 à l’occasion de la mise en place de l’équipe commerciale audio en tant que chargé d’affaires Sud-Est.
Afin d’accélérer le développement de la partie audio, mieux accompagner nos clients et être au plus proche de l’équipe commerciale, Alain est maintenant Responsable des Ventes Audio Freevox / Arbiter pour l’ensemble de la France.
Vous pouvez le contacter au + 33 6 99 04 42 93 ou par mail [email protected]
Nous vous rappelons également que votre Espace Client est à votre disposition en ligne. Ceci afin de vous offrir immédiatement toutes les informations sur votre compte, les offres commerciales et recevoir vos commandes : extranet.freevox.fr
L’Opéra de Manchester a récemment remplacé ses poursuites à lampe par deux projecteurs de poursuite à leds Robert Juliat Arthur LT 800 W LED achetés à White Light au Royaume-Uni. Arthur LT est une version longue portée du Arthur original, avec un faisceau plus étroit (4°-10° de zoom) et une puissance supérieure à celle d’un projecteur HMI 2 500 W.
Il offre une meilleure qualité de lumière avec un IRC supérieur à 94 et un niveau sonore inférieur à celui de tous ses concurrents à décharge, ce qui permet à Arthur LT de répondre aussi bien aux exigences des théâtres qu’à celles des salles de concerts. Les Arthur LT ont remplacé les vielles poursuites Cyrano de l’Opéra de Manchester, qui avaient assuré 15 ans de bons et loyaux services dans cette salle très fréquentée.
Jonathan Haynes, directeur développement commercial de White Light, a présenté pour la première fois l’Arthur LT à Stuart Graham, responsable des opérations techniques de l’Ambassador’s Theatre Group, propriétaire de l’opéra de Manchester, lors de la conférence PLASA Leeds l’année dernière. Graham a approuvé l’achat pour Manchester et les deux projecteurs ont été livrés en début d’année.
L’arrivée des Arthur LT marque simultanément une transition des sources traditionnelles vers les LED, comme l’explique John Mace, directeur technique de l’Opéra : « Lorsque nos projecteurs Cyrano ont commencé à montrer des signes d’usure, nous voulions les remplacer par des produits contemporains, répondant à une technologie plus moderne pour franchir les 15 prochaines années. Le projecteur Arthur LT LED convenait parfaitement à notre salle et remplaçait idéalement les Cyrano à lampe. Il est doté de nombreuses fonctionnalités. La lumière est uniforme et froide, sans points chauds, et nous avons utilisé des gélatines standards sans problème. De plus, le système embarqué d’Arthur LT permet à la source LED de se connecter au pupitre d’éclairage, une fonction que nous sommes impatients d’utiliser. »
Ce théâtre de 110 ans, classé Grade II, accueille chaque année un vaste programme de pièces, de comédies musicales, de ballets et de concerts, ainsi qu’une pantomime de Noël. C’est l’un des plus grands théâtres de Manchester avec une capacité de 1930 places. La scène du MOH mesure 11 m de large x 12 m de profondeur et la distance de projection des poursuites atteint 29 m.
« Les Arthur LT sont superbes sur notre scène et fournissent un excellent rendement équivalent à celui des Cyrano », rapporte Mace. « Les opérateurs affirment qu’ils sont très agréables à utiliser, qu’ils sont souples et bien équilibrés. En ce qui concerne la maintenance, les projecteurs fonctionnent à une température plus basse, sont extrêmement silencieux et n’ont pas de ballast encombrant à entretenir.La LED est facile à remplacer et devrait durer beaucoup plus longtemps qu’une lampe HMI.
Toutes les compagnies que nous avons accueillies ont été impressionnées par ces projecteurs et par la puissance lumineuse qu’ils produisent. Nous ne pourrions être plus satisfaits de notre achat. »
Spécialisé dans la création de systèmes son et d’enceintes acoustiques de haute qualité, de tout type et quasi sur mesure, Amadeus s’est aussi lancé dans l’immersif au travers de sa première matrice « historique » appelée HOLOPHONIX qui a rencontré le succès dans l’univers de l’installation, mais aussi du spectacle vivant dans les théâtres et la performance exceptionnelle.
La belle surprise vient du renouvellement et de l’agrandissement de cette offre immersive via le lancement de nouveaux processeurs HOLOPHONIX 128 et 64 en plus de la version Native et purement logicielle déjà existante. Nous avons interrogé à ce sujet Gaetan Byk, Président de la société Amadeus.
SLU : Pourquoi deux châssis différents pour un même appareil ?
Gaetan Byk : Les deux processeurs HOLOPHONIX 64 et HOLOPHONIX 128 ne sont pas identiques, loin de là. Les composants électroniques internes ainsi que les châssis sont très différents. Le processeur HOLOPHONIX 64 est plus compact de 30% environ comparativement au processeur HOLOPHONIX 128.
Les deux châssis sont usinés selon le même processus, assez complexe, nécessitant plus de 17 heures de fraisage pour le gros modèle et près de 13 heures pour le petit. Les pièces en aluminium brut sont ensuite poncées, sablées et vernies.
Holophonix remis au goût du jour avec la version 128 à jardin et la 64 à cour ;0)
Les composants électroniques diffèrent également. La puissance des DSP embarqués dans le modèle HOLOPHONIX 128 est bien entendu supérieure, compte tenu de la plus importante quantité de sorties à traiter.
SLU : Les cartes Dante sont identiques dans les deux !
Gaetan Byk : Non, les cartes que nous utilisions historiquement fournies par Audinate, sont désormais discontinuées et leur approvisionnement était devenu trop complexe. Nous avons développé durant un an notre propre driver Dante basé sur un code source développé et licencié par Audinate. Celui-ci est totalement optimisé pour notre architecture et pour nos DSP. Ce driver est bien entendu compatible avec tout l’écosystème Dante et les processeurs peuvent donc être insérés dans n’importe quelle chaine de produits Dante-enabled. Nous parvenons à atteindre (sur le plan du flux audio IP) des niveaux de latence assez faibles inférieurs à 1 milliseconde sur une architecture bidirectionnelle de 128 canaux.
La nouvelle matrice 128 photographiée sur le stand Amadeus à Barcelone lors de l’ISE 2023.
Concernant la partie DSP, que nous appelons aussi ‘moteur audio’ en interne, à savoir le moteur de calcul en temps réel des algorithmes de spatialisation et de réverbération, le niveau de latence est laissé au choix des utilisateurs. Il peut varier de 0.33 millisecondes à 42 millisecondes avec une dizaine de valeurs intermédiaires, selon le type de production, la quantité de sources virtuelles, le niveau de consommation CPU, la typologie d’algorithme choisie, etc.
Dans une configuration de production artistique qui ne joue pas en live, comme la création monumentale de Pascal Dusapin et Anselm Kiefer au Panthéon à Paris, nous avions besoin de combiner plusieurs algorithmes, de déplacer plusieurs centaines de sources virtuelles, parfois selon des modèles physiques complexes et gourmands (sourire). Il était impossible en termes de ressources, et qui plus est pas nécessaire, de travailler à une latence ‘temps réel’ de 0.33 ms. Dans de tels cas, nous augmentons le niveau de latence, afin de soulager la charge CPU et ainsi pouvoir réaliser les demandes créatives.
La face arrière de Holophonix 18, classe jusque dans les détails.
SLU : Amadeus dispose donc de trois processeurs immersifs désormais, le 128, le 64 et la version Native…
Gaetan Byk : Nous disposons de deux processeurs hardware, HOLOPHONIX 64 et HOLOPHONIX 128 et de la version purement logicielle pour macOS limitée à 16 sorties arrivée en Juin 2022. Mais nous sortirons prochainement un troisième modèle de processeur, baptisé HOLOPHONIX 32 qui comme son nom l’indique, offrira 32 sorties physiques, pour 128 entrées.
On aura donc une gamme complète et entièrement neuve accueillant en face arrière des connecteurs fabriqués par Neutrik et notamment un connecteur électrique powerCON, trois connecteurs réseau etherCON dont un dédié au contrôle et deux dédiés au flux audio redondant Dante – ainsi que des ports de service aux formats HDMI et USB 3.2.
SLU : Outre le hardware, le soft a évolué ?
Gaetan Byk : Au cours des derniers mois, nos principaux travaux de recherche se sont portés sur Wave Field Synthesis (WFS) et son optimisation. Cet algorithme de spatialisation, disponible au sein de la solution HOLOPHONIX, figure en effet parmi les plus utilisés au sein des systèmes que nous déployons.
Thibaut Carpentier
« Les récents travaux menés à l’IRCAM nous ont notamment aidé à prolonger et à améliorer notre moteur de rendu WFS. Initialement restreint à la reproduction du champ sonore en deux dimensions sur des antennes de haut-parleurs très denses, notre approche de la WFS a été généralisée pour être rendue compatible avec des systèmes de haut-parleurs arbitraires et tridimensionnels.
Nos derniers développements intègrent également différentes optimisations pour de très larges antennes, ainsi que pour des lignes de haut-parleurs présentant des distances inter-acoustiques importantes, ou encore pour des géométries de type géodésiques, » evoque Thibaut Carpentier, Chercheur à l’IRCAM, Développeur et Directeur du Projet SPAT.
« Nos utilisateurs peuvent désormais profiter des avantages de la WFS au sein de systèmes immersifs tridimensionnels ; les valeurs de gain et délai sont désormais calculées en temps réel, offrant ainsi une reproduction du champ sonore plus cohérente, qui outrepasse les limitations de procédés de spatialisation telles que Higher-Order Ambisonics par exemple, » ajoute Thibaut Carpentier.
La nouvelle mise à jour HOLOPHONIX 2.1 intègre notamment une nouvelle méthode de calcul nativement tridimensionnelle des valeurs de gain et de délai pour la WFS, un mode dénommé ‘Minimal Délay’ et un nouveau paramètre baptisé LSO (Large Stage Optimizer) conçu pour optimiser l’intelligibilité des spectateurs placés en proximité des haut-parleurs de front-fill.
Adrien Zanni
« Le paramètre ‘Minimal Delay’ est uniquement disponible pour la Wave Field Synthesis seul algorithme embarqué dans HOLOPHONIX qui prenne en considération la variable temporelle. Quand celui-ci est désactivé, la WFS calcule les valeurs de niveau (gain) et de temps (délai) pour chaque source en référence à leur position réelle par rapport aux lignes de haut-parleurs. Ainsi, déplacer une source au lointain du plateau par exemple augmentera le délai global et entraînera donc une latence perceptible.
Un tel phénomène, naturel, peut être souhaitable dès lors que nous sonorisons des sources acoustiques en mouvement au plateau et que nous souhaitons garder la même sensation de précédence entre les signaux acoustique et diffusé, » évoque Adrien Zanni, Chercheur-Doctorant et Développeur chez Amadeus pour le projet HOLOPHONIX. « Quand le paramètre ‘Minimal Delay’ est activé, le bus calcule toujours les valeurs de gain et de délai mais soustrait la distance au haut-parleur le plus proche, induisant une latence minimale, » poursuit Adrien Zanni.
Le paramètre LSO (Large Stage Optimizer) a initialement été développé pour la Cour d’Honneur du Festival d’Avignon. Chaque été, les équipes du Festival installent sur le plateau une rampe sonore longue portée mesurant près de 40 mètres de long, conçue spécifiquement par Amadeus. Le paramètre Large Stage Optimizer disponible pour la première fois dans la toute dernière mise à jour 2.1 favorise une grande amélioration de l’intelligibilité pour les spectateurs installés en proximité du plateau, notamment ceux qui se trouvent à l’opposé des artistes sonorisés au plateau, » précise Adrien Zanni.
« Selon les lois fondamentales de la WFS, par exemple, si un comédien joue en nez de scène à Jardin, le spectateur placé à 40 mètres de celui-ci à Cour ne percevra pratiquement pas le renfort sonore de ce comédien compte tenu de la quasi-totale atténuation de niveau liée au principe même de la WFS.
Ce phénomène est d’autant plus amplifié dès lors que les haut-parleurs sont placés sur un bord de scène courbe, induisant une sortie plus rapide de la directivité des transducteurs pour les auditeurs situés aux extrémités. Les principes algorithmiques du Large Stage Optimizer compensent ce phénomène, apportant un regain de clarté sur une bande spectrale pouvant être ajustée par l’utilisateur, » conclut Adrien Zanni.
Une capture écran de la MAJ 2.1 en Native.
La mise à jour 2.1 pour les processeurs immersifs HOLOPHONIX ainsi que pour la version logicielle HOLOPHONIX Native optimisée pour macOS est disponible gratuitement sur www.holophonix.xyz. Les possesseurs ou utilisateurs disposant des premiers processeurs HOLOPHONIX, acquis entre 2017 et 2022 peuvent contacter le Support à [email protected] pour toute demande d’assistance.
Nouvelles fonctionnalités également disponibles au sein de la version 2.1 :
– Compatibilité optimisée avec macOS Ventura pour HOLOPHONIX Native – Compatibilité optimisée avec les architectures ARM pour HOLOPHONIX Native – Nouvelle fonctionnalité baptisée ‘Minimal Delay’ disponible sur les bus WFS – Nouvelle fonctionnalité baptisée ‘LSO’ pour Large Stage Optimizer’ disponible sur les bus WFS – Nouvelle interface graphique pour la création de bus et de sources – Nouvelle fonction permettant la création automatique de bus depuis des groupes de haut-parleurs prédéfinis – Nouvelle fonction offrant une suggestion automatique de l’ordre ambisonique en lien avec la quantité de haut-parleurs crées. – Amélioration du chargement de presets. – Amélioration graphiques des menus File et Display. – Correction de bugs divers.
Les nouveaux processeurs HOLOPHONIX sont désormais disponibles et la gamme d’enceintes coaxiales spécialement créée pour faciliter leur exploitation notamment au théâtre, la série C, va être complétée vers le bas très prochainement. Nous avons pu voir mais pas écouter. Patience.
Pan-Tilt, prestataire de ce concert one shot du groupe métal Alcest au Bataclan, aura fourni à l’éclairagiste Thomas Desrosiers un superbe kit emmené par les Ayrton Ghibli et Karif. Avec, il crée une ambiance étoilée et aérienne s’éloignant souvent des codes du métal.
Les Ayrton Ghibli et Oxo Colorbeam 150 BFX forment un joli partenariat pour un environnement irréel, et puissant en contre si cher aux Alcest et à leur public.
Quand j’entre dans le Bataclan, ce 17 décembre 2022, il est 15 heures et tout le monde s’active à la scéno. Thomas quant à lui est en train de finaliser ses positions. Des petits wash Oxo Colorbeam 150 BFX montés sur pieds sont répartis sur scène et dans les ponts de manière irrégulière pour représenter un ciel étoilé cher au groupe Alcest complétés par une sculpture de croissant de lune conçu par Romain Dronne de chez Chirac Design, collectif dont Thomas Desrosiers fait également partie.
Le kit, principalement à leds, prévoit un contre particulièrement puissant créé par 8 x Ayrton Ghibli installés en V sur les cinq ponts du grill. Ils sont accompagnés de 4 x Claypaky B-Eye K15 qui répondent aux deux autres posés au sol derrière le batteur. Une belle ligne de contres au sol, assurée par 4 x Karif Ayrton, est ponctuée par 6 x StormLite HD Starway pour détacher les silhouettes avec panache.
A la face, 8 x Mac Aura Martin du kit du Bataclan ont été réquisitionnés. Reconnus pour leur polyvalence, ce job leur va comme un gant. Pour éblouir le public, en plus du groupe et de leur mystérieuse énergie, Thomas utilise 2 x Martin Atomic 3000, projecteur difficilement détrônable même si, la révolution Leds, les pousse vers la sortie.
Un beau croissant de lune complète la scénographie basée sur un mur de fond de scène étoilé par les Colorbeam 150 Oxo et par les esthétiques faisceaux des Ayrton Ghibli implantés en « V » pour ce groupe qui ne reprend pas forcément les codes du métal.
Ce One shot sans résidence « Ce qui est un peu ambitieux » me confie Thomas, est issu d’un processus de création un peu particulier. Ici on communique principalement par l’image. Cette méthode de travail est issu d’une collaboration qui a démarré en 2017 au Hellfest.
Thomas Desrosiers : Ce show a été prévu pour fêter l’anniversaire de l’album « Écailles de Lune » sorti il y a 12 ans. Le groupe voulait une scéno qui le représente et Neige, le leader d’Alceste, dont les créations sont très poétiques, m’envoie des tableaux à utiliser comme référence pour créer le design de chaque titre.
Thomas Desrosiers
SLU : Quel type de tableau t’a-t-il envoyé ?
Thomas Desrosiers : Il y a beaucoup d’art japonais et d’art abstrait. Ensemble on remplit des tableaux Pinterest et au fil des années, c’est la meilleure méthode qu’on ait trouvée pour se comprendre. Je trouve cela très intéressant car une œuvre est toujours composée d’un fond avec une touche de couleur un peu à part qui vient casser une certaine uniformité. En fonction des titres, on va essayer de réutiliser ces ambiances dans le design. Je lui envoie ensuite des images de rendus grâce au logiciel Depence où on obtient une simulation très réaliste.
SLU : Et du point de vue de l’évolution des tableaux ?
Thomas Desrosiers : Pour l’encodage du titre en entier en revanche, Neige me fait confiance. Cela dit, c’est très théâtral avec très peu de mouvement. On a souvent choisi de les éclairer en douches mais sous une certaine direction.
Alceste les inspirations et le travail de recherche avec Thomas
Pour communiquer, Le chanteur et son éclairagiste échangent autour de tableaux et via des collections de photos sur Pinterest. Une originalité mais aussi une démarche qui reste logique pour le chanteur Stéphane « Neige » Paut passionné d’illustrations avant d’entamer une carrière professionnelle de chanteur-compositeur.
Au centre Stéphane Paut, chanteur et leader du groupe Alcest. Très impliqué dans le design lumière, il communique avec son éclairagiste par le biais de références de tableau sur Pinterest.
Neige : J’ai toujours été attiré par le style fantasy et je fais de la musique par rapport à des images, des paysages, des tableaux ou des choses que j’imagine. Quand je vais chercher à partager une idée de scéno avec Thomas, je lui envoie des références qui ne sont pas forcément réalisables avec nos moyens mais qui peuvent l’inspirer. Souvent il s’agit de peinture symboliste, Art nouveau ou préraphaélite. On essaye aussi souvent de donner une touche végétale ou liée à la nature comme avec la Lune que l’on a modélisée. L’objectif est de transporter les gens le plus loin possible.
« Je pense qu’il y a beaucoup de choses à faire notamment dans l’évocation de la nature. J’envisage vraiment la lumière comme une expérience poétique. » Neige
SLU : Vous avez une manière très complète de voir la musique.
Neige : Pour moi la musique est une sorte d’art global entre les images, les paroles et la musique. On fait d’ailleurs un gros travail sur les pochettes de nos albums.
Un très joli tableau où Molefay Two Light et Colorbeam 150 définissent le fond de scène alors que les Ghibli et Karif assurent sa profondeur en volumétrique. Les tons vert et rose (…)(…) sont inspiré du courant préraphaélite comme ici « Ophélie » par le peintre John Everett Millais.
SLU : Un gros travail a été fait sur cette scéno, comment envisagez-vous la suite ?
Neige : Pour moi ce n’est que le début de notre collaboration. Je pense qu’il y a beaucoup de choses à faire notamment dans l’évocation de la nature. J’envisage vraiment la lumière comme une expérience poétique.
SLU : Thomas me disait que finalement les couleurs s’éloignaient des codes du métal avec l’utilisation de tons pastel.
Neige : On est dans des univers très oniriques et très doux qui pour moi sont cohérents avec le métal.
Le mur de fond de scène
Une nuit étoilée habille le mur de fond de scène de ce concert anniversaire de l’Album « Écailles de Lune » sorti en 2010. Les Colorbeam 150 BFX qui le composent sont complétés par une modélisation de croissant de lune particulièrement graphique et esthétique.
Une belle nuit étoilée s’abat sur le public pour un effet aérien et poétique souhaité par les Alcest.
Ce petit projecteur Wash à Leds RGBW 150 W, particulièrement compact (L 170 x l 265 x H 210 mm pour 6,10 kg ndlr) est doté d’une cerce intérieure autour de sa lentille centrale de 40°. Il peut être utilisé au sol ou en suspension grâce à une poignée de serrage. Son petit prix en fait un compagnon de création très utile.
Pour éviter la symétrie, les Oxo Colorbeam 150 BFX sont installés sur pieds à des hauteurs différentes et accrochés sur le pont de contre.
Thomas Desrosiers : La base de la scéno c’est le mur d’Oxo Colorbeam 150 BFX, qui est une réutilisation d’une tournée précédente. Je me sers de leur lentille pour créer des points de lumière un peu partout et répondre à la demande du groupe. Ils sont assez fiables et personnellement je n’ai jamais eu de problèmes avec. En revanche, ils demandent un travail de réglage de colorimétrie et d’intensité quand on en utilise plusieurs ensembles.
SLU : Comment as-tu disposé ces différents éléments ?
Thomas Desrosiers : Neige adore l’asymétrie et donc rien n’est à la même hauteur. En plus il y a la Lune bien centrée en fond de scène. L’objectif était de s’éloigner d’une solution de backdrop pour obtenir une composition un peu plus abstraite.
La face et le contre
Les faces sont assurées par huit Mac Aura. Proposés dans le kit du Bataclan ils peuvent washer en couleur et en CTO de leur faisceau étale.
A la face, on retrouve les iconiques projecteurs wash Martin Mac Aura. Pour les accompagner, Thomas a prévu un éclairage de contre particulièrement puissant pour jouer en douche et en silhouette sur le groupe Alcest.
SLU : Tu me disais qu’Alcest ne reprenaient pas forcément les codes du Métal. Pourrais-tu m’en dire plus sur ton approche ?
Thomas Desrosiers : C’est très théâtral et il y a beaucoup de directions mais peu de mouvement pour privilégier les douches notamment. Les faces sont souvent en deux tons grâce aux deux Mac Aura que nous avons prévus par musicien et que j’ai trouvés très pratiques d’utilisation.
Les 13 lentilles du spot/profile Ayrton Ghibli projettent un faisceau remarquablement homogène, avec un flux de 23 000 lumens. L’amplitude de leur zoom extra-large s’étend de 7°à 56°.
Thomas Desrosiers : Les Ghibli sont tous installés en V pour créer de la profondeur vers le milieu du fond de scène où nous avons installé la Lune. Ils servent plus à réaliser de l’habillage et du graphisme qu’à éclairer les musiciens.
En revanche, les Karif posés au sol sont beaucoup utilisés en prisme car le fait de pouvoir superposer plusieurs prismes en plus de la roue d’animation donne un rendu qui répond parfaitement à une volonté du groupe de créer des effets aquatiques.
« Les Ayrton Karif posés au sol sont souvent utilisés en prisme car la superposition des prismes et de la roue d’animation donne un rendu incroyable que j’aime beaucoup. » Thomas Desrosiers
Ayrton Ghibli et Karif se rejoignent en volumétrique pour un effet qui joue avec la ligne d’horizon.Sur ce tableau aux couleurs acidulées voire un peu « Licorne », les Karif sont dans leur élément.
C’est un projecteur remarquable en termes de possibilités d’effets. J’ai juste un problème de décomposition de couleurs en superposition de prismes et donc parfois c’est compliqué d’obtenir les mêmes que celles des Ghibli ou des B-Eye.
L’Ayrton Karif-LT est un projecteur de 300 W de led blanches à 7.500K, pour 15 000 lumens de flux au travers d’une lentille de 168 mm et dont la plage de zoom s’étend de 3° à 45°. Projecteur typé Beam, son puissant faisceau condensé joue avec une incroyable roue spiralée de 39 gobos et 4 prismes différents.
Valeur sûre, le wash multisource B-Eye K15 avec sa matrice de 19 leds RGBW de 40 W, pour un flux étale au rendement maximal, assure une belle précision des couleurs et dispose d’un canal dédié pour contrôler la température de couleur de 2500 à 8000K et des simulations diverses dont l’halogène. La plage extra-large de son zoom mécanique s’étend de 4 à 60°.
Les Claypaky B-Eye K15 ne faillissent pas à leur réputation en envoyant toute leur puissance.
SLU : Que penses-tu du Claypaky B-Eye K15 ?
Thomas Desrosiers : Il est plus puissant que le K10 et plus fiable. Son zoom est moins capricieux. Ici je ne m’en sers qu’en wash standard c’est-à-dire que je n’utilise pas les Shape. Je trouve que pour un Wash, il fait bien la balance en termes de puissance par rapport aux Ghibli.
SLU : Comment gères-tu les effets de fumée et le brouillard ?
Thomas Desrosiers : J’utilise une MDG pour le brouillard et deux machines Smoke Factory pour créer un effet de nuage lourd en fin de show. A ce moment toute la scène se remplit et le brouillard se dissipe rapidement.
L’effet est vraiment sympa et permet de basculer d’une image à une autre facilement. On les a positionnés derrière le batteur qui avait déjà un ventilateur pour se rafraîchir (rire). Ça permet de pousser toute la fumée vers l’avant et de la dissiper encore plus vite.
Deux machines Smoke Factory produisent un brouillard lourd poussé par les ventilateurs du batteur et mis en valeur par 6 x Starway Stormlite HD.
Le Bataclan aujourd’hui
(De gauche à droite) Caroline Teriipaia, régisseuse générale du Bataclan et Emmanuel Roberto, chargé de maintenance et mémoire des lieux, retracent les rénovations qui ont eu lieu au Bataclan suite au drame du 13 novembre 2015.
Des arches et des sièges à visibilité réduite ont été retirés pour laisser place à une salle très modulable. La jauge passe maintenant facilement d’une configuration debout à une configuration assise grâce à une table élévatrice qui fait sortir les sièges de la fosse depuis le bar.
Ils glissent ensuite sur des rails jusqu’à la scène. D’autres rangées de sièges installés sur les côtés cette fois, sortent des corbeilles. Un avantage pour une date comme celle-ci où le public était venu très nombreux.
Un très beau design avec une lumière fine et aérienne pour répondre à l’inspiration créative d’un groupe en réflexion profonde de son œuvre, c’est ce qu’a su apporter Thomas Desrosiers lors de ce One Shot d’Alcest au Bataclan.
Le public est présent, bien présent même car on circule difficilement dans les allées parmi les silhouettes de métalleux hypnotisés par leurs artistes. Laissez-les apprécier les belles mélodies mises en valeur par les lumières des Ghibli et Karif, des B-Eye K15, Oxo Colorbeam 150 BFX et StormLite HD Starway qui, avec finesse et puissance, retranscrivent les riffs de guitares et de basse envoyés par les musiciens.
Les tableaux de Thomas s’enchaînent et laissent percevoir les inspirations de peintures symbolistes, d’art nouveau et préraphaélite partagé par Neige, le chanteur et leader du groupe. Avec son assistant lumière Peri Machado, l’éclairage de Thomas prend une autre dimension pour porter les spectateurs le plus loin possible.
L’équipe du Bataclan a bien évolué en adoptant une démarche de modernisation de cette salle historique de la ville de Paris. Ses techniciens sont aux aguets afin de fournir la meilleure expérience possible en accueil. Un professionnalisme à la française que l’Europe nous envie 😉
La 65e cérémonie des Grammy Awards, qui s’est déroulée au Crypto.com Center dans le centre de Los Angeles, a été encore plus animée que par le passé.
S’il n’y a pas eu autant de chansons que lors des précédentes cérémonies, cela a été largement compensé par des productions plus complexes, notamment par les 35 rappeurs et les quatre DJ qui ont transformé la scène en une histoire du rap de 15 minutes, comprenant Missy Elliott, Big Boi, Run-D.M.C., Queen Latifah, Method Man, Public Enemy, Busta Rhymes, DJ Jazzy Jeff, et les Grandmasters Flash et Melle Mel, portés par une combinaison de morceaux et par les Roots qui jouaient en direct.
Toute l’équipe son des la 65è édition des Grammy Awards.
La mise en place et le traitement de tous ces éléments audio ont été confiés à une groupe de mixeurs chevronnés et à une brochette de consoles de mixage DiGiCo, fournies par ATK Audiotek/Clair Global, le prestataire son de l’événement.
Deux Quantum7 étaient situées à l’avant de la salle, gérées par Ron Reaves et Michael Parker, qui mixaient alternativement les performances en direct des artistes de la soirée, notamment Harry Styles, Bonnie Raitt, Lizzo et Adele, qui étaient tous également lauréats ce soir-là. Une Quantum338 partageait également la régie FOH avec eux, grâce à laquelle le mixeur broadcast Jeff Peterson combinait les deux flux FOH alternés avec des éléments audio de production tels que les introductions, les annonces et les discours de remerciement prononcés sur le podium.
La console broadcast Quantum338 de Jeff Peterson et, derrière elle, deux tables FOH Quantum7.
Deux autres Quantum7 coté moniteurs, aux mains de Tom Pesa et Andres Arango, reflétaient une répartition similaire de la scène scindée, sur laquelle un show se déroulait pendant que le suivant se mettait en place derrière les écrans « close-down » qui maintenaient l’attention sur la performance. Toutes les consoles Quantum étaient connectées à une boucle Optocore véhiculant les signaux captés par des SD-Racks et des SD-MiNi Racks. Partout où l’on regardait, partout où l’on écoutait, on voyait et on entendait DiGiCo Quantum.
« Quantum7 est tout simplement le meilleur outil pour ce travail « , déclare Ron Reaves, qui mixait ses vingtièmes Grammy Awards. « Il s’agit d’une plate-forme très performante et très puissante qui vous permet de faire tout ce que vous voulez et de placer ce que vous voulez n’importe où sur cette plate-forme », ajoute-t-il. « Mon template est constitué de 168 faders ouverts, je dois donc être prêt à tout, et je le suis avec cette console, car elle possède la puissance dont j’ai besoin pour ce type de performances très variées. »
Avec plus de deux douzaines d’artistes participant au spectacle, il a pris le temps de consulter les mixeurs FOH pour chaque chanson pendant les répétitions et les balances, ce que l’héritage SD-Range de Quantum a grandement facilité. Le rythme effréné des journées de répétition des Grammy Awards qui s’étalent sur les trois jours précédant l’événement du dimanche soir rend cette habitude aux tables DiGiCo cruciale.
« Tous les ingénieurs invités les connaissent et sont familiarisés avec », explique-t-il. « Nous disposons ainsi d’un langage commun, ce qui nous permet d’assurer le bon déroulement et le respect des délais d’une production aussi complexe. La puissance des snapshots est exceptionnelle. De même, la puissance innée de Quantum7 a permis de stabiliser le flux de travail. Par exemple, Reaves note que si façade et retours partagent les préamplis, ces derniers ont tendance à pousser le gain. « Ma structure de gain et ma façon de travailler se fait moins sur le dos des préamplis, mais s’ils commencent à presque écrêter, j’ai toujours plsin de headroom », explique-t-il. « Entre la puissance et la flexibilité, c’est la seule console sur laquelle nous pouvions faire cela.
Andres Arango et sa Quantum338
Michael Parker qui est l’homologue de Reaves dans la régie FOH, est d’accord, qualifiant Quantum7 de « Rolls Royce des consoles ». Lors des Grammy Awards, il a inséré le compresseur multibande Chilli 6 du Spice Rack sur de nombreuses voix qu’il a mixées, y compris celle de Stevie Wonder.
« C’est idéal pour adoucir les voix dans une certaine plage, entre 2 et 5 kHz environ », explique-t-il. La surface de travail ultra-flexible de Quantum7 s’est avérée très utile lors du segment consacré au 50e anniversaire du hip-hop, lorsque lui et Reaves ont modifié leur flux de travail : au lieu de mixer les performances d’un côté ou de l’autre de la scène, Parker s’est occupé de toutes les voix pour l’ensemble de la scène, tandis que Reaves a mixé les sources musicales, le groupe en direct et les trois DJs. « Sur la boucle, nous avions tous accès à toutes les entrées, et Quantum7 nous permet de configurer facilement chaque console pour chaque production », explique Parker, qui a également utilisé récemment une Quantum338 sur The Masked Singer de la Fox. « Les préamplis micro 32 bits Stadius ont également été très utiles pour cette émission. Tout sonnait si bien.”
Dans le monde des retours, Pesa s’est chargé des IEM à jardin et Arango à cour, tous deux sur des Quantum7, lors du troisième spectacle des Grammy Awards. Pesa, qui en était à son 23è passage aux Grammy Awards, explique que la base des retours pour les Grammy Awards est un template de de base construit sur la surface de travail de Quantum7. Ce modèle est ensuite copié et personnalisé pour chaque artiste, pour un rapide recall au fur et à mesure que le spectacle progresse.
Cependant, les deux mixeurs doivent être attentifs aux changements de dernière minute. Pesa se souvient que lors de l’édition 2014, la prestation de Paul McCartney a été déplacée d’un côté à l’autre de la scène, 30 minutes avant qu’il ne fasse sa balance. « Nous avons dû rapidement créer un nouveau template pour cela », explique-t-il. « Il est important d’avoir tous les paramètres à portée de main à tout moment, car vous ne savez jamais quand vous allez devoir faire un ajustement rapide. Le plus grand défi est de garder autant d’options que possible sur la table, même si vous essayez de réduire chaque template d’artiste afin qu’il reste gérable. La Quantum7 est d’une grande aide à cet égard ».
Andres Arango a trouvé que la flexibilité de Quantum7 était une bouée de sauvetage aux retours pour le segment du 50è anniversaire du hip-hop. « Tom et moi avons travaillé d’arrache-pied et j’ai été stupéfait par la rapidité et la précision avec lesquelles nous avons pu y parvenir sur une partie du show pour le moins improbable ! », explique-t-il. « Questlove appelait chaque artiste juste avant qu’il n’entre en scène et donnait un compte à rebours rapide sur son micro. « Ice-T – un, deux, trois, quatre, c’est parti ! Busta Rhymes un, deux, trois, quatre, partez ! Nous faisions la course. Et Quantum7 a tenu bon. Je ne pense pas qu’il y ait une autre console qui aurait pu gérer ce type de spectacle aussi bien qu’elle l’a fait.
Spécialement conçue pour répondre aux besoins des théâtres et studios TV, la série T, qui comprend les spots/profiles motorisés T1, T2, la découpe T11 et le tout nouveau TX1, suscite l’enthousiasme des éclairagistes aussi bien en France qu’à l’international.
Dotés d’un moteur de leds qui répond à la technologie « TE » MSL (Multi-Spectral), à synthèse de couleur additive, les projecteurs à leds de la série T offrent des blancs de qualité, d’infinies nuances de couleurs et le silence de fonctionnement exigé.
53 lieux – opéras, théâtres / scènes nationales en France les ont choisi pour équiper leur scène.
Les opéras
Le Corum – Opéra Berlioz Opéra d’Avignon Opéra de Lille Opéra de Limoges Opéra de Monte-Carlo Opéra de Paris – Bastille Opéra de Paris – Garnier Opéra de Saint-Etienne Opéra National de Bordeaux Opéra national de Lorraine Opéra national du Rhin Opéra Nice Côte d’Azur Opéra Royal de Versailles
Les Théâtres et Scènes nationales équipés de la Série-T :
Auditorium – Orchestre National de Lyon Célestins, Théâtre de Lyon Centre Chorégraphique National – Ballet de Lorraine Centre Culturel Edmond Desouches Centre des Arts d’Enghien-les-Bains Conservatoire de Caen Conservatoire du Grand Besançon Métropole Espace Encan Halles aux Grains L’Arsenal de Metz L’Azimut / Théâtre Firmin Gémier L’Hexagone Le Grand R L’Empreinte, Scène Nationale Brive-Tulle L’Embarcadère – Montceau-les-Mines Les Deux Scènes – Besançon Maillon, Théâtre de Strasbourg MC2 : Grenoble Scène de Bayssan Scène Nationale d’Albi TAP – Théâtre Auditorium de Poitiers Théâtre d’O Théâtre de Caen Théâtre de Cornouaille Théâtre de l’Archipel Théâtre des Champs-Elysées Théâtre des Mathurins Théâtre des Sablons Théâtre du Capitole – Toulouse Théâtre du Chatelet Théâtre du Rond Point Théâtre et Cinéma Fontenay-le-Fleury Théâtre Garonne Théâtre Jean-Vilar Théâtre Molière – Sète Théâtre National de Bordeaux – TNBA Théâtre National de l’Opéra-Comique Théâtre National de la Colline Théâtre National Populaire (TNP) TNS – Théâtre National de Strasbourg
Depuis 1993, Fohhn développe et fabrique avec succès des systèmes d’enceintes de haute qualité à Nürtingen, près de Stuttgart, en Allemagne. Le groupe CSI Audiovisuel est heureux d’annoncer que Fohhn rejoint le catalogue Audiopole.
Depuis 1993, Fohhn développe et fabrique avec succès des systèmes d’enceintes de haute qualité à Nürtingen, près de Stuttgart, en Allemagne. Tous les systèmes, simples à intégrer, garantissent un son clair pour les installations et les événements en direct dans le monde entier. Le groupe CSI Audiovisuel est heureux d’annoncer que la marque Fohhn rejoint le catalogue Audiopole.
De gauche à droite Jochen Schwarz CEO et cofondateur de Fohhn, Arnaud Leschemelle Président de CSI, Uli Haug Director Marketing Sales et cofondateur de Fohhn, Daniel Borreau spécialiste produit Fohhn et Samuel Hartmann Customer Relations Export de Fohhn.
Laissons la parole a Daniel Borreau qui a assuré le lancement de la marque allemande en France et a permis son épanouissement via des opérations et des installations pérennes qu’on vous propose de découvrir ou redécouvrir en bas de cette news via des liens actifs.
Bonjour à tous!
Comme vous en avez été très certainement déjà informés, c’est avec plaisir que je viens vous confirmer de manière officielle, avoir rejoint très récemment les équipes de CSI Audiovisuel. La Marque Fohhn, pour laquelle je me suis battu pendant 15 années va venir enrichir le catalogue Audiopole. À ce titre, j’aurai plaisir à continuer mon action commerciale et technique encore quelques temps, entouré d’une équipe enthousiaste et motivée par ce nouveau challenge. Pour faire un clin d’œil à l’actualité, j’ai le regret de vous informer avoir décidé de prendre ma retraite à 85 ans….
Une vue des ateliers d’assemblage de Fohhn à Nürtingen.Jochen, Daniel et Uli.
Je profite de ce petit mot, pour relayer un message de mon ami Uli Haug, l’un des deux fondateurs de Fohhn Audio en 1993 :
« Nous sommes ravis et heureux de cette prochaine étape conséquente. Daniel a fait au cours des dernières années un excellent travail en France. Travaillant avec tout son cœur et son expertise technique au plus haut niveau, il a permis de construire une réputation à notre marque et a soutenu les clients Fohhn en France au cours de ces 15 dernières années.
Daniel constatant avec ses doigts que le sub extraplat IGS-4 dispose bien de quatre 4” à longue excursion chargés par 4 membranes passives.
En rejoignant Audiopole, nous sommes heureux de combiner le savoir-faire approfondi de Daniel avec une structure établie et puissante, soutenue par une équipe très motivée. Nous sommes impatients d’entrer dans cette nouvelle ère avec tous les clients français, existants et à venir. »
Je trépigne déjà d’impatience à l’idée de venir échanger avec vous tous sur vos futurs projets, et faire découvrir ces produits d’exception à ceux qui ne connaissent pas encore Fohhn. À très bientôt
Pour découvrir un peu plus Fohhn et un certain nombre d’opérations mettant en œuvre ses produits et sa technique du Beam Steering, quelques reportages de SLU sont à votre disposition :
Journée Top Chrono pour le prestataire technique MDL Event, La Nuit d’Outre-Mer / Nuit du Kompa revient en force à l’Accor Arena pour une deuxième édition complètement survoltée aussi bien dans le public que dans le kit lumière.
C’est un marathon pour l’équipe qui fait tenir montage, balance, 5 heures de show et démontage dans une journée. Ce timing serré, mais pas inhabituel dans la grande salle de Bercy, a été fluide grâce à des équipes soudées et organisées.
Et si c’était ça le vrai secret pour réussir ces one shot où tout s’enchaîne très vite ? Sébastien Dendele, Fondateur et Directeur de MDL Event (anciennement Murs De Leds) nous donne ses impressions.
SLU : Vous avez commencé à quelle heure ?
Sébastien Dendele : On a démarré à 5 heures du matin et on doit rendre Bercy à 5 heures demain matin. Ça fait 24 heures top chrono donc le planning est chargé et de toute façon on ne peut pas se permettre le moindre retard. Le lieu étant relativement cher, l’amortissement est compliqué et avec l’inflation tous les prix ont augmenté : le courant, le personnel et ça se ressent dans le forfait et le prix des heures de dépassement. Par expérience, ça passe toujours limite, et je n’ai jamais sorti un Bercy en me disant : c’est tranquille, t’es détente… (rire).
Sébastien Dendele, fondateur et codirecteur de MDL Event débriefe avec (de gauche à droite) Marc Lebartz et Quentin Fayette.
SLU : Ton kit est toujours à dominante Robe ?
Sébastien Dendele : Je suis un peu maqué avec eux (rire). J’aime bien leurs projecteurs et puis le fabricant m’a donné ma chance à un moment déterminant de la vie de l’entreprise, tout comme Portman. Ce sont des choses qui ne s’oublient pas et je leur reste un peu fidèle. Nous avons investi dans un parc de matériel qui est principalement Robe pour la lumière et dB Technologie en son.
SLU : C’est quoi le quotidien de MDL Event ?
Sébastien Dendele : Aujourd’hui par exemple on gère trois soirées privées : un gala de charité pour Eva Longoria au George V, Bercy pour les Antillais et un mariage. Nos secteurs d’activité sont variés mais c’est ce qui fait que j’aime ce métier : la diversité et ce que la passion peut nous amener à développer.
« Par expérience, ça passe toujours limite, et je n’ai jamais sorti un Bercy où je me suis dit, c’est tranquille, t’es détente… (rire) » Sébastien Dendele.
SLU : Comment vous êtes-vous rencontré avec Sébastien Barry, ton associé chez MDL Event ?
Sébastien Dendele : Nous nous sommes liés d’amitié quand, en soirées, je restituais les médias qu’il avait créés. On travaille ensemble depuis 5-6 ans et comme il maîtrise la 3D temps réel, cela nous a permis de développer toute la partie studio et captation pendant le Covid mais aussi tout ce qui est mapping et création de médias.
Les équipes s’affairent pour lancer les balances dans de bonnes conditions.
Bio de Sébastien Dendele
Quand on rencontre Sébastien, on est tout de suite touché son calme et les bonnes ondes qu’il envoie. Attentif à ses équipes pour que chacun vive de bonnes conditions de travail, son mojo pourrait être Mieux vaut prévenir que guérir : « C’est à mon sens la meilleure façon d’avancer. » DJ dès l’âge de 15 ans, il s’oriente au départ dans le domaine de la réparation auto aux Antilles, deux expériences complémentaires qui lui font prendre conscience à 25 ans de son intérêt pour les métiers liés à l’événementiel. Il cumule rapidement des jobs de road puis de technicien avant de monter son entreprise de prestation spécialisée en dalles Led : Murs de leds voit le jour. Un nom qui a l’avantage d’être particulièrement bien référencé sur Internet. Ses premiers projets fidélisent des clients comme il le raconte lui-même « quand on travaille une fois, deux fois, trois fois avec des clients, ils deviennent un peu tes amis parce qu’ils t’ont vu grandir et que tu as grandi avec eux. » Passionnée par la réalisation d’événements, la société évolue et se diversifie dans le son, la lumière et la vidéo et étend son champ d’action en Europe et en Afrique.
Un design pour un marathon lumière
A la console de ce marathon, on retrouve Vincent Bourveau et Arnaud Mariette. Tous deux pupitreurs, ils se relaient à la console. C’est la première fois que Vincent intervient sur la Nuit des outres Mer / Nuit du Kompa et il partage ici son expérience et son approche de designer lumière.
(De Gauche à droite) Arnaud Mariette, jeune pupitreur en alternance chez MDL Event, et Vincent Bourveau se relaient au pupitre pour jouer le design créé par Vincent.
Vincent Bourveau : Pour ce type d’évènement je prépare plein de cues à la console grandMA2 Full Size pour les envoyer à la volée en fonction du rythme musical. Parfois les titres sont plus intimistes et lents, à d’autres moments ils sont plus rapides et je marque le rythme avec des effets. J’utilise les projecteurs au maximum de leurs capacités pour que les tableaux soient différents et évoluent tout au long du show jusqu’à envoyer un maximum de puissance et d’effets stroboscopiques sur les grosses têtes d’affiche.
Vincent Bourveau, jeune éclairagiste de 34 ans, il commence dans la profession juste après le lycée qu’il n’envisage plus comme un vecteur d’émancipation. Un ami de la famille, directeur d’une entreprise évènementielle, lui propose un job de road. De fil en aiguille et de poste en poste, il se retrouve devant une console et se forme. Il passe alors assistant lumière, technicien et pupitreur. Aujourd’hui il est directeur technique du pôle lumière d’MDL Event.
Les sondiers ne sont pas en reste pour gérer le son façade.
Mur de Fond de scène
Un kit de 135 x projecteurs était déployé sur la scène de Bercy via un réseau ArtNet. En premier lieu, on retrouve un binôme qui fonctionne bien, tours de Portman P2 Hexaline surmontées de Robe MiniPointe.
Les Portman P2 Hexaline décorent le mur de fond de scène pour enrichir les gros plans captés par AMP Visual TV. Surmontés de Robe MiniPointe, l’effet est superbe tout en restant léger.
SLU : D’où est parti le design de la scéno ?
Vincent Bourveau : Première réflexion était liée à la captation. Il nous fallait un fond assez fourni pour capter des gros plans intéressants. On a donc choisi d’installer un gros kit au sol composé de Portman P2 Hexaline surmontés de Robe MiniPointe pour entourer les artistes. Les Portman étaient donc impliqués pendant tout le concert.
Le P2 Hexaline a un look reconnaissable entre tous grâce à la forme hexagonale de ses 6 lanternes alignées et la lumière chaude (de 1 600K à 2 900K) de ses lampes crayon halogènes de 230 W nichées dans des réflecteurs martelés qui s’illuminent suivant le rougissement du filament. Il fait le bonheur des caméras grâce à son indice de rendu des couleurs maximum de 100.
Projecteurs Beam à lampe Sirius HRI 140 W, les MiniPointe Robe découpent l’air de leur faisceau de 3° jusqu’au fond de Bercy, lors de grandes levées. Leur « Dynamic Flower Effect » permet par ailleurs de démultiplier les possibilités des 10 gobos fixes de sa roue. Le faible encombrement positionne ce projecteur dans les espaces les plus compliqués. La preuve en est ici sur des tours de Portman P2 Hexaline ou sur les ponts de contre déjà bien chargés du kit.
SLU : Tu as aussi installé 3 x LEDBeam 150 sur 4 ponts verticaux posés au sol, 2 à cours et 2 à jardin.
Les Robe LEDBeam 150 RGBW envoient toute leur puissance et leurs couleurs profondes pour éclairer les artistes en latéral et cadrer joliment la scène à cours et jardin.
Vincent Bourveau : Ils permettent à la fois de prendre les artistes en latéral et grâce à leur zoom très serré, de créer des petites pattes d’oie, c’est-à-dire trois faisceaux qui partent sur les côtés. Je trouve que ça cadre la scène et la termine joliment en lumière.
« La première réflexion était liée à la captation. Il nous fallait un fond assez fourni pour capter des gros plans intéressants. » Vincent Bourveau
Un des 16 Robe LEDBeam 150 RGBW posés sur scène.
Les wash multisources LEDBeam 150 avec leurs 7 sources RGBW de 40 W produisent un flux lumineux de 3 550 lm et un éclairement en Beam de 12 200 lux à 5 mètres. Sa plage de zoom, très flexible, s’étend de 3,8° à 60°.
Le Kit en accroche
Même si son remplaçant à Led, le Robe FORTE, est bien implanté dans les parcs, le BMFL garde le cap et reste toujours dans la course, ici à la face de Soca Boyz.
La découverte du kit lumière se poursuit. 11 x Robe BMFL Spot ouvrent le bal sur le pont de face.
Sa lampe arc Osram 1 700 W offre un IRC supérieur à 92, idéal pour un rendu de couleurs fidèle. Cette brute de travail produit 40 000 lm et 250 000 lux à 5 mètres en faisceau serré. Un beau projecteur de 36 kg qui ne laisse personne indifférent depuis son lancement au Plasa en 2014 où il a reçu l’award de l’innovation.
Vincent Bourveau : C’est un projecteur polyvalent mais ici, il sert uniquement à faire les faces des artistes. Il a une belle colorimétrie ce qui est utile en captation pour faire des réglages fins de couleurs en jouant sur les niveaux d’intensité. Personnellement, je trouve que c’est toujours un très bon projecteur.
Quatre des 16 x Robe MegaPointe prévus dans le kit sont posés sur scène. Appareil flexible par excellence, les MegaPointe permettent à Vincent d’avoir accès à une grande variété de gobos. Ici pour éclairer le chanteur X-Man.
Ensuite il y a les incontournables MegaPointe. Douze sur les ponts milieu et quatre posés sur scène.
Vincent Bourveau : ils sont accrochés au-dessus des artistes pour les éclairer en douche et les décrocher. C’est aussi un Beam polyvalent qui peut être utilisé en spot large et j’apprécie sa variété de gobos qui permettent de bien illustrer chaque titre. Le MegaPointe qu’on ne présente plus tant sa polyvalence en a fait le chouchou des éclairagistes avec sa lampe Sirius HRI 470 W, sa trichro CMY, ses 9 gobos rotatifs, son zoom 1,8° – 43° et 10 gobos fixes en plus de ses deux roues de 3 prismes à l’origine de 12 effets Flower et Beams.
SLU : Les MiniPointe transpercent efficacement l’espace en allant taper tout au fond de Bercy. Il y en à combien en tout ?
Vincent Bourveau : Il y en a 44, installés au sol ou dédiés au fond de gros plan et 28 en accroche. Ils permettaient de bien remplir la salle pour créer des effets impactant sur les breaks comme les faire partir du sol pour faire de grandes relevées et accentuer l’effet de profondeur, ce qui est très sympa.
Les Robe MiniPointe nichés à tous les étages de la scène transpercent l’air de leurs faisceaux aiguisés.Douze Robe Spiider washent les artistes sur scène et Franky Vincent semble apprécier leur belle colorimétrie.
Pour densifier le design dans le style vintage mais aussi pour éclairer le public, Vincent a accroché sur les ponts des Starway Vega.
Les Starway Vega sont reconnaissables avec leur forme iconique.
Projecteur iconique de la marque, ce luminaire à leds donne des possibilités de programmation infinies avec ses deux couronnes de leds, intérieure et extérieure, contrôlables par segments.
Vincent Bourveau : C’est un projecteur à LED dont la lampe émule un effet tungstène. Je l’utilise en blinder dans la salle sur les interventions du présentateur ou quand les artistes viennent jouer avec le public. Il sert aussi à marquer des pêches et créer des effets de cerce graphique grâce à ses couronnes de leds.
Sur le pont de face 10 x Starway StormLite HD sont dirigés vers le public pour des effets blinder et strobe. Projecteur hybride à Led RGB, il est capable de 38 000 Lumens pour des strobes en couleur de forte puissance.
Les Starway Vega avec leur jolie forme ronde et les Starway Stormlite HD éclairent le public pour marquer les pêches des musiciens.
Deux Panneaux de Leds
Pour conclure sur le kit lumière, deux écrans led latéraux complètent l’ensemble, également fournis par MDL Event.
SLU : Comment sont contrôlés les écrans led.
Vincent Bourveau : Les dalles sont gérées par l’équipe de réalisation. Ce sont donc eux qui décident d’envoyer telle image ou flux de caméra. Ils ont aussi la main sur leur niveau de luminosité.
SLU : Je sais qu’il peut parfois y avoir des débats entre les deux équipes. Comment vous êtes-vous ajustés ensemble ?
Vincent Bourveau : Nous nous sommes calés en amont pour définir les intensités maximales qui évitent de « brûler » la captation. Ensuite, pendant le concert, nous sommes en contact permanent via l’Intercom, ce qui permet de corriger à la volée pour que l’image soit belle.
Deux Mur de Leds retransmettent fidèlement la captation vidéo. Réglés correctement, ils restent lisibles à la captation.
Captation
AMP Audiovisual TV est un prestataire de tournages télévisés. Ce sont les productions qui font appel à eux comme ici Zycopolis, pour mettre en œuvre les moyens de captation visuels et sonores.
Fort d’une flotte composée d’une trentaine de cars, l’entreprise est basée aux Sables d’Olonne avec cinq antennes situées en France comme celle de Gennevilliers qui gère les plateaux du studio Gabriel, Rive Gauche, Quotidien, Culturbox en plus d’autres projets à la Plaine Saint Denis. Également spécialisés tournages extérieurs appelés « vidéo mobile », ils se déplacent en France pour des émissions de flux comme « Danse avec les stars » ou « Tous en cuisine », mais aussi en Europe pour des événements sportifs comme « La League des Champions ».
En poste depuis une vingtaine d’années chez AMP Visual TV, David Fresquet, Production Manager, présente le réseau déployé pour la captation du show.
SLU : Quel est votre mode de travail avec le pupitreur lumière ?
David Fresquet : Outre la préparation en amont, les ajustements se font ici. L’ingénieur vision règle les caméras en direct et travaille avec la lumière pupitrée par l’éclairagiste. Un moniteur, réglé de manière identique à celui du car régie, est installé près de sa console pour servir de base de communication en live via l’intercom.
SLU : Quels sont les soucis qui peuvent apparaître ?
David Fresquet : Les éclairages peuvent être trop rasants pour les caméras ou le brouillard trop dense ce qui réduit la profondeur de champs ou encore, si les écrans led sont mal réglés, la lumière explose et l’image devient illisible à la caméra.
une Caméra sur rail installée devant la scène ne manque rien du spectacle.
SLU : Il y a combien de caméra en tout.
David Fresquet : Il y a neuf caméras. Deux grosses au fond de la salle, une sur grue, une sur rail traveling devant la scène et une télécommandée en fond de scène en plus des cameramen mobiles.
Cette installation est issue d’une demande de la société de production et du réalisateur pour répondre à un désir de rendu mais aussi des contraintes scéniques car plus le nombre de musiciens est important, plus il faut de caméras. La caméra robot située en fond de scène sur le pont de contre est super chouette car elle capte vraiment toute la salle.
« Un moniteur, réglé de manière identique à celui du car régie, est installé près de la console lumière pour servir de base de communication en live via l’intercom » David Fresquet.
Un cameraman mobile sur scène, envoyé très spécial dans un environnement où le brouillard est bien présent.
SLU : Et pour le son ?
David Fresquet : En son, on fait la reprise de tous les micros et il y a plus d’une centaine de lignes disponibles. Il y a tout un tas de musiciens qui se succèdent et donc autant de set up différents.
Tout est récupéré dans le car et on fait une mise à plat et un enregistrement multipiste. Puis on ajoute toutes les ambiances du concert ce qui est juste énorme nous avons je crois une dizaine de micros d’ambiance sur l’opération.
Un de nos points forts c’est de savoir exactement où les placer et de travailler sur la spatialisation. C’est nécessaire car les téléspectateurs sont de plus en plus équipés en Home cinéma avec des systèmes 2 points, 4 points, 6 points ou 8 points.
SLU : Quelle équipe est déployée pour ce type d’évènement ?
David Fresquet : Ce type d’évènement qui fait partie du quotidien d’AMP nécessite des moyens conséquents car entre tournage, vidéo, production et réalisation, 70 personnes sont impliquées depuis le début du projet.
SLU : Vous me parliez du car régie Millenium 9 comme très récent. Quelle est sa spécificité?
David Fresquet : La première amélioration est que l’on utilise de la fibre en réseau. Une partie du hardware est passée sur IP même si pour des questions de fiabilité, tout n’a pas été remplacé car on utilise des bandes passantes énormes. Par ailleurs nos installations se font sur de la fibre redondée via des stages box.
Le Millénium car 9, la dernière acquisition du prestataire, permet aux équipes de basculer sur les technologies IP.
SLU : Ça se traduit par quoi dans l’installation ?
David Fresquet : On a l’électronique dans le camion, et on créé des satellites sur le terrain où sont reliés tous les équipements que ce soit l’audio, la vidéo ou les caméras. On peut adapter de la technologie au sein de la caméra, comme de l’intercom, ou carrément de l’IP.
L’Ingé vision communique en direct via l’Intercom avec l’éclairagiste au cas où des ajustements conjoints sont nécessaires.
SLU : Au niveau de l’image, est-ce que l’évolution vers la 8K est toujours d’actualité ?
David Fresquet : Ce camion peut produire de la haute définition et de la 4K en fonction des licences auxquelles on va souscrire.
La 4K c’est déjà compliqué à gérer et ce pour plusieurs raisons qui entraînent un coût supplémentaire de 25 % par rapport à des productions « classiques ».
Il faut acheter des licences au mois, à la semaine, au jour pour faire fonctionner nos appareils qui sont évolutifs. Les optiques sont différentes. Les flux à gérer sont plus gros. Finalement, ce n’est pas un choix qui nous appartient mais celui du client motivé par la pérennisation de l’œuvre dans le temps.
Ca dansait de fou à l’Accor Arena !
La technique, s’est une fois de plus effacée pour laisser la place à la puissance émotionnelle des bêtes de scène qui se sont succédé. MDL Event, forte de son kit lumière puissant et versatile Robe, Portman et Starway, a su fait briller les monuments du Kompa. Sébastien Dendele, responsable charismatique, n’a pas son pareil pour envoyer les bonnes ondes qui boostent son équipe jusqu’à la réussite pour cette soirée.
Vincent Bourveau et Arnaud Mariette en ont sous les faders et le prouvent en créant de magnifiques écrins de lumière pour les plus belles voix des Doms Toms fidèlement captées par AMP Visual TV pour une rediffusion TV gérée par Zycopolis. Les spectateurs qui n’auront pas pu se déplacer ne sont donc pas en reste et peuvent eux aussi vivre ce moment qui aura fait vibrer les cœurs dans toute la France.
Bravo aux équipes et vivement la prochaine édition !