Au cours de la saison automne/hiver, le bruit court que Kery James sera en concert au POPB à l’occasion de la sortie de son dernier album « Dernier MC » et du titre le « Mystère féminin ». Regietek, à qui est confiée la prestation technique de ce spectacle, vient d’ajouter (mi-2013) à son parc un système E15 Adamson..
L’occasion est trop belle de venir découvrir le design sonore conçu pour cette prestation dès l’arrivée des camions, la mise en place, le montage, les balances.

Kery James, (Alix Mathurin) est un rappeur français qui a débuté sa carrière musicale dès l’adolescence. Il a fait partie du groupe Ideal J sous le nom de Daddy Kery. Quittant ensuite ce groupe, il s’est lancé dans une carrière solo sous son nom actuel. Son œuvre est qualifiée de rap conscient : comprendre un rap engagé, porteur d’un message.
La mise en oeuvre d’un système de grande taille dans un grand volume est toujours une expérience technique très enrichissante. Elle nécessite une étude préalable approfondie qui implique des choix techniques qu’il est toujours très intéressant d’examiner.
Pour ce show, Regietek était en charge de la fourniture des moyens techniques, et a mis en oeuvre le système E15 avec quelques compléments de parc en provenance d’autres entreprises.

La jauge, ainsi que la configuration de Bercy, peut varier suivant les types de spectacles. Dans le cas présent, la configuration était standard mais en exploitant aussi les rangées latérales à la scène. Il s’avérait donc nécessaire de prévoir un système frontal et un système semi-latéral pour couvrir de manière homogène toute l’audience.
La topologie de la scène était elle aussi quelque peu différente d’une configuration classique avec une avancée dans le public sous la forme d’un proscénium qui comprenait un set acoustique dans le scénario scénique. L’étude, les choix technologiques, le design sonore nécessitent le concours d’un opérateur système.
Ingénieur système, Sound Designer
Alexandre Borel alias Boule (freelance)
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SLU : Alors Alexandre décris-moi un peu ce que tu fais.
Alex : “J’ai été contacté par la production qui avait vu ce que j’avais fait sur “Sexion d’Assaut” et sur “Olivia Ruiz”, et ils m’ont demandé de caler le système pour Kery James à Bercy.
Durant les phases de préparation, j’ai étudié différents scénarios de systèmes de diffusion car il y a eu un appel d’offres vers différents prestataires.
SLU : Sur cette configuration, tu utilises de l’Adamson.
Alex : Oui, le système E15 en front avec 12 boîtes par côté et deux Spectrix en dessous du système principal. Les bananes latérales sont également en E15, avec 12 boîtes par côté.
SLU : J’ai vu des Spectrix sur scène en débouchage sur les champs proches…
Alex : Oui quatre Spectrix avec du Sub Spectrix, 4 Metrix sur l’extérieur et 4 Metrix en Line fill

SLU : Tu as fait un arrangement de subs un peu particulier. Le choix est une sorte de ligne distribuée ?
Alex : Oui, c’était soit ce type de configuration, soit deux piles de subs jardin/cour, mais avec les problèmes que ce type de configuration peut apporter : tous les lobes que cela engendre et le gros, gros boulet au centre … Le pauvre groupe de gens au centre dans la zone des 4 mètres en prend généralement plein les oreilles et c’est intenable.
Donc au final, nous avons choisi de faire une ligne distribuée ; ce n’est pas parfait mais je trouve que cela répartit beaucoup mieux l’infra grave ; il y a en réalité dans cette configuration une distribution, un empilage et une courbure…
SLU : Tu as procédé à une ou plusieurs simulations ?
Alex : J’étais aussi confronté, pour l’empilage, à la hauteur de la scène. J’ai donc utilisé différents simulateurs pour modéliser mon idée en tenant compte des différentes contraintes. Un subwoofer dans son comportement électroacoustique reste un subwoofer… Sur tous les logiciels de prédiction, cette idée fonctionnait de la même manière.

SLU : Et pour la mise en oeuvre ?
Alex : C’est un peu délicat et compliqué mécaniquement à mettre en oeuvre. Il faut être rigoureux. J’ai des angles un peu spécifiques, et même en tentant de tout intégrer en amont dans l’étude, il y a toujours des petites surprises donc on vérifie bien au décamètre.
Ce qui m’a conforté dans mes choix, c’est que l’on a travaillé en collaboration avec Didier Dal Fitto et Julien Poirot, et que Julien m’a dit : “dis donc, la configuration de subwoofers, a l’air de marcher grave, ça à l’air vraiment chouette ton truc !” Tout seul, on peut se tromper éventuellement mais à plusieurs, cela permet de bien peaufiner l’étude et de se poser les bonnes questions.
SLU : J’ai écouté un peu, c’est vrai que cela fonctionne particulièrement bien.
Alex : Oui, comme tu as pu l’entendre, on a deux points un peu chauds en avant mais c’était clairement indiqué sur la simulation et après, la distribution de l’énergie se fait assez bien de manière homogène. Nous n’avons pas eu trop de temps pour créer différents presets. Il faudrait consacrer un peu plus de temps à la mesure.
SLU : La collaboration avec les gens de DV2 s’est bien passée ?
Alex : Le fait d’avoir été en contact avec Didier et Julien m’a bien aidé car je n’ai pas forcément tous les éléments techniques sur les systèmes Adamson. C’était la première fois que je rencontrais Julien qui est venu nous aider. Oui, c’était très bien, une très chouette collaboration, très enrichissante.
SLU : Au niveau de la distribution audio, sur les consoles PM5D, tu sors le signal en AES3 ?
Alex : Oui complètement. On avait évoqué la possibilité d’utiliser le Dante mais nous avons abandonné l’idée sur cette partie de la distribution. On attaque donc les LM44 en AES3 puis on sort des LM 44 en Dante pour aller vers les PLM.
SLU : Tu fais une distribution vers un switch Cisco ?
Alex : C’est Julien qui s’est occupé de toute cette partie ainsi que du paramétrage des switches, des amplificateurs, etc.
SLU : Et pour le contrôle, la supervision ?
Alex : On a installé le logiciel Lake Controler sur deux PC Windows. Il nous permet de gérer les amplificateurs et les Lake LM44. On ne risque pas grand’chose, même si il y a une rupture du réseau car tout est autonome.
Le fait de disposer de l’interface de contrôle avec le Lake Controler nous donne une vision de l’état des amplificateurs, et permet éventuellement au début du Show d’affiner certains réglages dans les LM44, notamment pour les ajustements classiques : salle vide, salle pleine, etc.
Tu vois par exemple, on a repéré tout à l’heure un plateau entre 700 et 2 000 Hz, confirmé à la mesure, peut-être une caractéristique du système ou pas. J’ai demandé à Julien d’y placer un point, et suivant le cas je pourrait intervenir vite. Cela fonctionne bien mieux depuis le réglage.
Après est-ce que ce comportement est lié au fait que la salle est vide ou à d’autres phénomènes, je verrai en charge. L’intérêt du Lake Controler c’est que le point est placé et que je pourrai intervenir tout à l’heure pour affiner. On peut aussi utiliser une fonctionnalité du Lake Controler en injectant le signal de mesure qui est affiché derrière les réglages en calque, et lorsque le public va entrer, les caractéristiques acoustiques vont se modifier, ce qui permettra de voir, d’entendre et d’intervenir en temps réel.

SLU : A propos de la mise en oeuvre des E15, j’ai assisté au montage et j’ai pu voir les systèmes d’accroche situés sur la partie centrale. Cela à l’air d’être rapide à mettre en œuvre. Vous avez monté les différents systèmes très rapidement ?
Alex : Oui l’évolution est monstrueuse, c’est bien conçu et très rapide à mettre en oeuvre. On peut mesurer la différence avec les anciens systèmes pour la facilité et l’aisance d’accrochage. Comme tu as pu le voir, en fait ce n’est pas sur le côté des boîtes que se trouvent les systèmes d’accroche mais bel et bien à l’arrière et bien sûr à l’avant, mais c’est le module central qui soutient les autres modules, et les accroches s’effectuent sur celui-ci.
C’est absolument génial de pouvoir préparer la pré-angulation au sol. J’avais été bluffé par le système d’accroche de la E15. Tout au début, on devait partir en Y18 sur les Ogres et Didier m’avait montré ce principe.
SLU : Et la répartition de charge actuelle ?
Alex : On a utilisé des moteurs de une tonne. Une tonne devant, une tonne derrière. Sur le système principal il y a 630 kg sur l’avant et approximativement 400 kg derrière. L’ensemble du système au final fait aux alentours d’une tonne.
SLU : Et le couple PLM & E15 ?
Alex : L’ensemble est très cohérent. Les PLM et le E15 forment un couple redoutable. Les amplificateurs PLM ont une grande part dans le rendu de l’ensemble, ils sont bien dimensionnés, il y a de la réserve.
SLU : Aimerais-tu avoir une amplification intégrée à la boîte ?
Alex : Et oui, eh, le projet Energia. C’est pratique car tout est intégré mais difficile à utiliser car certains lieux ont des limites sur les masses que l’on peut suspendre… J’espère qu’ils vont garder les deux choix possibles : le conventionnel (amplis déportés, ce que l’on utilise en ce moment) et l’amplifié”.
Pendant que le système se met en place, que les différents stacks s’assemblent et se suspendent avec une grande facilité, éloignons-nous un peu, posons le casque de protection et profitons-en pour entamer une petite discussion avec l’ingénieur du son FOH qui sera en charge de mixer le concert sur le système de diffusion….
Ingé son FOH : Jean Barret

SLU : Jean, peux-tu me décrire un peu ta régie, ce que tu vas utiliser, la configuration adoptée
Jean : “Je vais utiliser deux consoles PM5D-RH, et j’ai adopté un montage un peu particulier qui devrait t’intéresser.
La première PM5D que tu vois ici me sert pour le prémix de tout le set acoustique que l’on va installer sur le proscénium. Tu as dû voir que la scène est un peu modifiée : on a un proscénium qui vient en avant et se trouve de fait dans le public. Elle me sert aussi au prémix de la chorale. Nous avons un peu plus de 25 choristes.
Je fais revenir ce prémix sur deux entrées stéréo du sommateur, et j’évite les problèmes de multiples cascades. Tu trouves donc le sommateur, le compresseur de sortie et l’Universal Audio qui convertit en AES pour revenir sur la deuxième PM5D.

Le Mix du DJ passe par le Vitalyser, très pratique car pour ce spectacle il y a pas mal de morceaux de toutes les époques et quelquefois des morceaux anciens ; cela permet donc de redonner de la vie et surtout de travailler en gérant bien l’espace stéréo pour être certain que la voix sera bien placée.
J’ai mon sous-groupe voix qui passe par un traitement ; je me sers beaucoup des sidechain/Threshold pour virer tout ce qui est bas mid et ce qui peut éventuellement poser problème. Ensuite, ah oui, j’ai le synthétiseur de sub.
J’ai affecté un départ aux dans lequel j’envoie la modulation vers le synthétiseur, qui revient dans le sommateur principalement pour des questions de latence ; en fait comme j’ai le kick etc… J’aurais bien aimé reprendre cela dans la console pour le travailler mais cela m’aurait créé des problèmes de latence. Là, c’est la tranche de voix complète de Kery, c’est du « format anglais » (préamplificateurs anglais) puis compresseur/dé-esseur…
SLU : En réalité les PM servent très peu sur la captation, beaucoup de sources sont traitées en externe ?
Jean : Oui tout à fait, toute la couleur du son est dans mon rack. Il agit comme une grosse gare de triage. Ce n’est pas une critique des consoles, cela marche très bien, mais je voulais créer une couleur de son spécifique.
SLU : Tiens, tu as deux écoutes Genelec posées sur le bandeau de la console ?
Jean : Alors cela tu vois, je les ai prises car on arrive d’une résidence de 4 jours pour caler / encoder un peu tout. Je sais qu’ici au POPB il ne faut pas jouer super fort. Le niveau où j’aime jouer et où je me sens bien se situe vers 102/103 dB SPL(A) et je pense que cela va être trop fort ici, on risque d’exciter le lieu, donc je préfère m’ajouter du niveau avec les Genelec et ne pas trop exciter le lieu pour garder un ensemble puissant et très propre et ne pas agresser les gens. Du coup, comme c’est en proximité, la paire de Genelec va m’aider à me sentir bien pour mon Mix.
SLU : Tu utilises un ordinateur… pour la conduite ?
Jean : Non, en fait j’utilise le multi-rack de Waves pour tous les effets, les délais.
J’ai tous les délais calés aux bons “tempi” (Pluriel de tempo). On a quand même pas mal de morceaux et Kery aime bien jouer, souligner des mots…Il y a un gros travail qui est fait là-dessus. J’ai tout mes snapshots d’effets dedans.
On a une voix spécifiquement pitchée dans le grave, tout cela pour faire des effets particuliers. C’est vraiment très propre dans le multi rack. J’ai une Mbox dans le bac de console et puis voilà. Je reviens sur le synthétiseur que je renvois dans le gauche-droite, c’est typiquement la couleur Hip Hop. C’est de la physiologie.
Tu vois, c’est la bande de 20 à 30 Hz que je cherche, et avec le sub MDC je suis certain que cela va très bien marcher. Il y a des salles où ce type d’effet est à manier avec précaution car suivant les lieux cela surcharge. Donc tu adaptes suivant les lieux et les circonstances….
SLU : Cela fait longtemps que tu travailles avec Kery ?
Jean : Non, en fait pas si longtemps que cela. J’ai commencé assez récemment car j’ai remplacé l’ingénieur du son qui a eu un problème de santé, et donc j’ai pris le relais. J’avais déjà travaillé avec le tour manager, la prod, etc. Et donc j’ai enchaîné toutes les dates depuis. C’est un artiste que j’aime beaucoup, et cela se passe très bien. Je prend beaucoup de plaisir à le mixer.
SLU : Tu t’es mis deux micros d’ambiance ?
Jean : Oui, on se donne la possibilité d’enregistrer sur le Pyramix. Je prends des arrières et un couple avant et quelques ambiances sur le plateau. Pour Kery, garder des souvenirs de Bercy, c’est un peu l’aboutissement de plein de choses, c’est une salle que l’on ne fait pas tous les jours.
SLU : Je vois que ta régie est dans une configuration basse dans la salle ?
Jean : Oui c’est volontaire, je veux vraiment écouter ce que le public entend et être au plus près de la réalité. Comme je travaille beaucoup le grave, j’ai vraiment besoin d’avoir le ressenti des choses pour ne pas faire de bêtises ; c’est très important pour moi.”
Régie Monitor / Retour : Ingé son Adam Bastard assisté de Stéphane Février

SLU : Adam, Parle – moi un peu de toi, de ta régie et de tes choix techniques ?
Adam : “Je fais du son depuis une quinzaine d’années. J’ai fait de la régie dans différentes salles parisiennes et un peu de tournée.
SLU : Comment vous êtes-vous organisés pour la configuration retours de scène ?
Adam : On a une configuration de tournée standard basée sur la Midas Pro2, et pour le Bercy on a fait appel à ‘Nounours’ pour avoir un ingénieur du son supplémentaire et se partager le travail.
Nounours s’occupe des Guests et de la Chorale, ce qui permet d’avoir chacun son mix et de rester concentré. Je fournis le mien à Kery ainsi qu’aux artistes qui sont avec lui en tournée. En fait l’idée était de splitter les sorties plutôt que les entrées dans ce sens.

SLU : Au niveau distribution, qu’utilises-tu ?
Adam : J’ai essentiellement du in-Ear, un système PSM900 Shure et des intras Weston UM3X avec moulage.
On a un peu de traitement qui reste assez classiques : des Vitalizer bien évidemment sur les ears et du traitement sur la voix de Kery avec une réverb courte. On utilise des antennes omni pour les in-Ear classiques.

SLU : Tu utilises quoi comme presets sur la Chorale ?
Adam : Une Hall très classique mais qui est assez longue, quelque chose comme 2,8. Par contre sur la Bricasti une réverb à 0,65, une réverb Hall très courte avec un pré-délai. Je l’utilise pour le set acoustique principalement.

SLU : Et au niveau des capsules ?
Adam : Sur le plateau on a pratiquement tout en Beta 58. Sur la tournée on utilisait des KSM9. On a changé pour Bercy car on savait que Kery allait se déplacer devant la façade.
SLU : Au niveau de la captation batterie qu’utilises-tu ?
Adam : En batterie, un kit Audix sur les fûts ; après on a essentiellement du SM57 sur les tops et caisse claire, du 535 sur les bottoms. On a fait le choix d’un 57 sur le charley pour avoir quelque chose d’un peu rock à l’ancienne, après du KM, etc. Sur le pied de grosse caisse on utilise un D6 et un PZM Beta 91A.
La zone batterie est isolée avec du plexi car au début on n’était pas en in-ears. Le batteur envoie vraiment, donc on avait pris initialement l’option du Plexi et on l’a gardé. C’est assez efficace, cela permet de l’isoler et on lui a mis un subwoofer pour avoir un peu de sensations.

SLU : Et les side fills ?
Adam : Sur la scène, un système Y10 Adamson + 3 subwoofers par côté. Cela va servir principalement à “Nounours”.
On s’est fabriqué un système de commutateurs sur les Side fills afin de pouvoir passer d’une console à une autre. Si j’ai un problème ou un défaut sur un pocket (récepteur) je peux reprendre la main sur les sides, gérer mon problème de pocket puis lui redonner la main.
SLU : Et tu utilises quand même des wedges ?
Adam : Le seul artiste en Wedge c’est le DJ. Le batteur, lui, a trois premixes stéréo. Je lui envoie la musique, les voix et sa batterie en séparé. il est autonome, et cela lui apporte une grande souplesse. On a choisi délibérément de ne pas mettre de wedge devant au plateau. On a fait également cela sur toute la tournée et cela se passe bien.
SLU : Je vois que tu disposes aussi d’une seconde console…
Adam : Sur Bercy, on a ajouté une seconde console, une Pro1, car je n’avais pas assez d’entrées pour les guests et la chorale.
SLU : Comment as-tu couplé les deux consoles ?
Adam : Gilles (Gautrois) de EVI m’a montré comment lier les consoles entres elles pour relier les bus en AES-50. Cela marche superbement. J’ai automatisé en MIDI la Pro1 via la Pro2, pour que les Snapshots suivent et que mes groupes de mutes s’enchaînent. Après, j’ai une Bricasti en plus et une Lexicon 960. C’est très cool, c’est pour travailler un peu la réverb. La 960, c’est pour la Chorale et Kery, la Bricasti sur le set acoustique.
SLU : Et comment gères-tu tes consoles pour le show ?
Adam : Pour la préparation du Bercy, on a été pendant 4 jours en résidence. L’avantage de faire un Bercy durant ou après la tournée, c’est que les titres sont bien définis. Maintenant je travaille au Snapshot par titre, j’enchaîne au Snapshot.
Monitor Guest : Pascal Arnoult dit Nounours … 40 ans de métier !

SLU : J’ai vu différentes choses sur l’ensemble de votre régie à tous les deux. J’ai même repéré une vénérable TAC Bullet ?
Pascal : Ah oui, eh bien celle-ci, c’est pour les Talkback. En fait nous avons chacun un mix et si je suis en écoute sur une de mes tranches, j’entends le mix talkback.
SLU : Toi sur Bercy, tu viens en complément ?
Pascal : Oui je m’occupe principalement des invités car il va y avoir de nombreuses surprises. Je travaille beaucoup avec des in-ears. J’utilise les side fills surtout sur le dernier titre car ils vont tous venir et il n’y a pas nécessairement des in-ears pour tout le monde. Il y a des enceintes pour envelopper la chorale.
Je leur donne surtout l’harmonie et la voix du chanteur car il y a un tel halo ici que c’est un peu compliqué. Franchement, par rapport à nos répétitions en résidence, il y a beaucoup de choses qui changent : grande salle et phénomènes acoustiques gênants. On a pas mal d’énergie salle en arrière, pas mal d’énergie en provenance des subwoofers, …
SLU : Parles–moi de ta régie, de ta configuration.
Pascal : C’est très simple, j’ai une console D1 (DiGiCo), et je prends toutes les sources que je peux récupérer. On a ajouté quatre Vitalyser pour les quatre départs des Guests (invités).

SLU : Tu utilises des effets externes en plus de la console ?
Pascal : Très peu, ce que j’ai me suffit amplement. Ils ne sont pas très demandeurs d’effets dans le rap. J’utilise un peu de réverb sur la voix de Kery pour envelopper, donner un petit “sustain” pour tout le monde. Pour les invités, il y en a très peu à qui j’ai mis de la réverb, c’est assez droit, c’est ce qu’ils cherchent surtout sur un grand lieu comme ici. On a joué simplicité et l’efficacité.
Nous continuons notre visite avec un petit tour du plateau…
Le montage de la diffusion s’est effectué en un temps record, les systèmes d’accroche des E15 sont vraiment bien pensés, d’une mise en oeuvre aisée. Retour en salle pour voir se monter les stacks de E15 en zone retardée, juste derrière la console FOH.
Il ne reste qu’a déployer quelques microphones de mesure, envoyer des stimuli et observer les zones de recouvrement entre les systèmes principaux et les systèmes latéraux, caler le raccordement subwoofer, confirmer l’homogénéité de la distribution d’énergie basse fréquence, puis aller caler les différents systèmes secondaires de débouchage, puis au final les systèmes distants.
Merci à toute l’équipe de Regietek pour son accueil. Que dire de plus : un show impeccable qui mêle les duos avec les plus grands noms du hip-hop français.
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