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Calogero dans les lumières de Vincent Lérisson

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C’est lors de deux concerts successivement donnés à la Halle Tony Garnier (à Lyon) et quelques jours plus tard à l’AccorHotels Arena (Paris – Bercy) que nous avons pu découvrir la scénographie et la lumière conçue par Vincent “Lewis” Lérisson, jeune et talentueux éclairagiste pour le « Liberté chérie tour » de Monsieur Calogero.
Vincent Lérisson est un éclairagiste connu et reconnu pour ses lumières impressives et énergiques, totalement jouées en live. Point de time-code ou autres équivalents du « play-back » pour un éclairagiste. Vincent défend une certaine idée de l’interprétation lumière en live qui font sa marque de fabrique.

Les Svoboda apportent la profondeur et la chaleur, les chaussettes créent un volume, la lumière des MagicPanel dessine un spectacle.

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S’il n’est pas seul à être extrêmement attaché à l’énergie vivante de la lumière et de son pilotage « à la main », (c’est le cas d’autres éclairagistes, dont moi), nous pouvons au moins souligner que dans ce domaine il figure dans les meilleurs du genre sur notre territoire.
Si on ajoute à ça un goût pour une lumière qui lui est propre et une « patte » qu’on peut identifier comme sa signature, il était important pour nous de faire écho de sa dernière œuvre, tant d’ailleurs, elle est réussie et a été remarquablement reçue par l’ensemble de ceux qui ont pu assister à un de ces concerts.

Le bonhomme est d’ailleurs coutumier du fait. Il a déjà fait preuve de ses talents à intervalles réguliers avec de belles réalisations. Notons qu’il est par ailleurs aussi l’éclairagiste de Justice. Nous vous invitons à parcourir l’article que nous avons déjà réalisé à son sujet sur la tournée de Louise Attaque.

L’équipe de Bercy avec en haut de gauche à droite : Olivier “L’Abeille” Alain, Jules La-joie, Vincent Lérisson, Aurélien Visbeq, Marion Hervieux, Jean-Maxence Chagnon, Sébastien Sacco, Martial Blond, Christophe “Poussin” Beaup, Philippe L’Écu Ducouret, Jérémy Dufeux, Louis Perrin, Sébastien Richardon,
En bas : Antoine Tomasi, Christophe Janin, Cyril Vlaemink, Yvan “Vanvan” Petit Pierre, Alexandre “ La Mangue” Tuloup.

Comme bien souvent, une réalisation de ce type est le travail d’une équipe. Vincent a également ses acolytes qui jouent un rôle essentiel. On peut parler notamment de Sébastien Sacco, qui gère et intègre tous les systèmes réseaux… Il y a Rico, qui gère la machinerie scénique imaginée par notre designer et qui doit faire fonctionner tout un tas d’appareils qui montent et qui descendent tout au long du show… Il y a Jérémy qui seconde Vincent à la console et qui assure son remplacement sur les dates ou il ne peut être présent.
Il y a « Ecureuil » et les équipes de MECAoctet qui ont développé tout un fourbi de motorisation complexe pour donner vie à des énormes ascenseurs qui s’éclairent et qui modifient l’aspect de la scène en permanence… Il y a aussi… bref, il y a plein de monde qui a réalisé ce très beau concept.

Vue de l’infrastructure scénique globale

La mise en lumière de la scène repose en bonne partie sur deux éléments bien définis et qui sont uniques et remarquables dans le design de ce show.
Tout d’abord un fond, entièrement tapissé de Svoboda asservis, et ensuite, un plafond qui est en fait tout une impressionnante machinerie de « pods » motorisés pouvant agir à toutes les hauteurs, redessinant l’espace scénique et son envergure au fil des chansons.
D’autres dispositifs plus classiques viennent parachever l’œuvre, et nous allons voir en détail comment.

Le fond, les « svob »

Vincent Lérisson devant le mur de Svoboda

Parlons donc déjà du fond. Il s’agit d’un mur de 60 projecteurs Svoboda montés sur lyres asservies Spotlight.
L’assemblage a été réalisé par Dushow, qui a fourni l’ensemble des équipements lumière de la tournée, suivant les demandes de Vincent.

L’arrière des projecteurs reçoit un miroir, reprenant la forme si particulière et asymétrique du Svoboda. Ces miroirs sont réalisés en Dibond, un matériau sur panneau destiné à réaliser des éléments découpés pour la création d’enseignes, de décors, etc… Chaque Lyre avec son Svoboda pèse 54 kg.

La gestion des machines se fait sur 4 paramètres pan et tilt en 16 bits (donc 2 paramètres par fonction) et un cinquième paramètre pour le gradateur externe selon la méthode traditionnelle. Les machines sont positionnées sur une gigantesque grille fabriquée tout spécialement pour l’occasion et qui les présente sous la forme de 6 rangées de 10 projecteurs. L’assemblage est constitué de différents modules.

L’efficacité redoutable des Svoboda.

Chaque module comporte 4 appareils, disposés en carrés, et sont transportés montés et câblés dans des panières de 3 modules. Ils sont montés étage par étage et démontés de la même façon. Une fois accroché, l’ensemble, projecteurs, câblage et grille, pèse environ 4 tonnes. C’est Side-Up qui a réalisé ce système d’accroche, ainsi qu’une bonne partie du décor.
Personnellement j’ai trouvé ça absolument magique. L’aspect chaud et « trad » de cet ensemble, travaillé au milieu d’un dispositif résolument moderne et contrastant fortement avec ce type de source est incroyablement réussi. Vincent est le spécialiste de ce genre de mariage. Ça fait partie de sa signature et de ce qu’il maîtrise en roi.

Le plafond, les pods et leurs « chaussettes »

Toute la partie supérieure de la scène est occupée par un énorme système de ponts qui supporte un ensemble de 21 éléments mobiles, organisés sur trois lignes de 7. Chaque élément porte sur sa face inférieure un Mythos ClayPaky et 3 MagicPanel-FX Ayrton.

Le système de chaussettes déplié à fond

Ce carré, bardé de ses projecteurs, peut descendre quasiment jusqu’au sol, entrainant au-dessus de lui le déploiement d’un tissu blanc tendu sur ses 4 faces, à l’intérieur duquel, 2 ClayPaky K20 permettent une colorisation globale de l’ensemble.

Le déploiement se fait sur une course de pas loin de 10 mètres et permet des effets de prise d’espace assez spectaculaires : faire jouer les projecteurs qu’ils soutiennent suivant des angles variant constamment et pouvant passer « en rase motte » au-dessus de la tête des musiciens, mais également d’être un support pour de la projection vidéo sur toute la surface de la toile et sur 3 côtés. Bref, un dispositif très complexe dont on n’a pas fini de décrire tous les usages possibles et qui sont fortement exploités dans ce spectacle.

Le système de chaussettes replié

Quand les pods sont repliés en partie haute, ils laissent place à une scène ample et limpide dans l’espace de laquelle les faisceaux des Svob et des Mythos s’expriment sur de grands volumes.
Le morceau suivant, descendus presque au maximum, le plafond vient « écraser » les artistes confinés dans un espace très bas de plafond à quelques dizaines de centimètres de leur tête…

L’effet est saisissant, comme peut l’être en général la motorisation d’éléments scéniques d’envergure, mais là encore, le concept est vraiment poussé très loin et offre un visuel à chaque fois très inattendu, et fort vecteur d’émotion dans l’ensemble du spectacle.

Le sol

Le sol lointain, avec les Mythos et Chorus-line au pied des Svoboda.

Le sol paraît presque vide tant la machinerie qui occupe le haut et le fond de la scène est imposante, et il a une grande importance, notamment pour son interaction avec les deux gros dispositifs mobiles.
Il est constitué de ClayPaky Mythos, de systèmes de barres à leds motorisées Elation Chorus line, et d’une grosse poignée de stroboscopes Martin Atomic LED.

Le fond de scène est occupé par 6 Mythos et 7 Chorus line. Ils permettent des contrejours parfois très violents et impressifs, et les Mythos permettent aussi d’envoyer des faisceaux vers les MagicPanel-FX situés plus haut, ou même dans les miroirs arrière des Svoboda.

Jeu des Chorus-line

On retrouve aussi ces deux appareils latéralement, avec par côté, trois ensembles de deux Chorus-line montés verticalement collés par deux, et trois Mythos.
Tout ce kit de sol offre une multitude de combinaisons d’usages très bien pensées.

Projections de gobos des Mythos sur les « chaussettes » déployées.

La face et quelques latéraux

Les ponts de latéraux en BMFL

Un pont de face équipé de 10 BMFL assure l’éclairage des musiciens. Entre ces projecteurs, 8 Chorus-line viennent prendre place pour répondre à ceux du sol et envoyer des lames de faisceaux plats vers la scène ou vers le public.
Un ensemble de 4 BMFL par côté, positionnés sur des ponts latéraux, vient compléter l’éclairage des musiciens.

La vidéo, un appui stratégique tout en finesse

Lors de certaines parties du concert, souvent plus intimistes, Vincent utilise les ressources de la machinerie, de la lumière et de la vidéo…

La vidéo dans ce spectacle n’est pas prédominante et sert simplement à diffuser certains médias en rapport avec les chansons, ou des gros plans d’artistes.
Les images sont projetées sur les toiles déployées par la descente des pods à partir d’un ensemble de 6 vidéoprojecteurs, 2 de 30 000 lumens de face, et 2 de 20 000 lumens de chaque côté pour diffuser certaines images en relief sur les côtés des « chaussettes ».

C’est Alabama qui a fourni la régie vidéo et les équipes. L’habillage des différents angles des « chaussettes » permet un relief vraiment sympa et appuie encore le côté « tridimensionnel ».

…pour créer des tableaux dont certains secteurs s’imbriquent parfaitement pour créer une scénographie propre à chaque chanson.

Interview de Vincent Lérisson

Nous avons rencontré Vincent Lérisson pour lui poser quelques question à propos de son travail sur cette tournée.


SLU : Comment es-tu arrivé sur ce projet et quel était le cahier des charges ?

La vidéo-projection joue avec les miroirs des Svoboda…

Vincent Lérisson : Calogero et son directeur artistique avaient suivi différentes choses que j’avais faites depuis la tournée Justice de 2012 sans trop que je le sache, et ils m’ont contacté pour me proposer de travailler sur ce projet car ils avaient envie de changer d’univers : « On aime bien ta patte », etc. Au tout départ, il y avait même un scénographe pressenti, et ils m’ont finalement confié aussi la scénographie.


… et les Mythos avec ceux des MagicPanel

Question cahier des charges, je n’en ai pas eu réellement, à part peut-être de Thierry Suc, le producteur, qui souhaitait un design assez coloré et pas trop « noir et blanc ». Et ça correspondait très bien aux demandes de l’artiste qui avait envie de quelque chose de plus « pop » et de plus léger.

SLU : On reconnaît ta “patte”, avec des codes qui te sont chers et que tu déclines de différentes façons, notamment avec ce déplacement de matériel dans l’espace.

Vincent Lérisson : J’aime quand les choses deviennent magiques et prennent vie. C’est quelque chose que je travaille depuis longtemps, que je recherche en permanence. J’aime moduler l’espace par la lumière. Ça passe par l’accroche des projecteurs, l’animation par des mouvements avec des accessoires qui se déplacent autour des artistes sur scène.
J’ai la chance d’avoir trouvé des gens qui savent le faire et qui m’accompagnent.

Le rack des NPU et les liaisons réseau par Gigacore Luminex.

SLU : Sur cette tournée, il y a beaucoup de matériel qui de toute évidence a été créé et construit spécialement pour ce spectacle. Dans ce cas, qui finance les créations et quelle est la part d’achats spécifiques et de location ?

Vincent Lérisson : Il y a deux parties. La prod finance une partie, comme par exemple les panières de cadres, le hardware des pods, tout ce qui est purement décor et différents accessoires totalement spécifiques au spectacle.
Et pour tout ce qui est motorisation et technologies développées pour ce show, ce sont les fournisseurs qui ont investi pour développer les produits.
Forcément qu’il y a un coût qui est répercuté sur la facturation de la prestation « à la date » de concert, mais c’est un très gros investissement pour ces structures qui ont passé énormément de temps à développer des systèmes très spécifiques pour cette tournée.

SLU : Concernant la vidéo, quel est l’angle sous lequel tu as travaillé pour son intégration dans le show? C’est une volonté de ta création d’intégrer des reprises cam ou une demande artistique?

Vincent Lérisson : Le projet est né avec l’idée de ne pas avoir de vidéo. Et l’artiste a eu quand même le sentiment que dans les grandes salles, ça serait un peu frustrant pour le public éloigné de la scène, de ne pas bien voir les artistes. Mais il avait la volonté malgré tout d’éviter le traditionnel « l’écran vidéo »posé sur scène ou accroché.
Comme j’avais imaginé ce concept avec les « chaussettes » blanches qui se déplient, j’ai pensé qu’on pouvait projeter sur cette surface et même sur les trois faces visibles par le public. Cela nécessitait de placer des vidéoprojecteurs latéraux, mais l’idée d’un effet de relief devenait vraiment sympa.
Ensuite, techniquement, on a mis en place tout un système de mapping qui fait une liaison entre la motorisation des chaussettes et la diffusion vidéo. Il y a un interfaçage qui fait en sorte que l’image ne dépasse jamais la surface déployée par les mouvements des « chaussettes ».

Mélange de vidéo et d’effets de Mythos sur les chaussettes

La vidéo n’est pas réalisée ici comme un élément principal du spectacle, mais une fois qu’on a eu les VP intégrés au kit, on a essayé de s’en servir intelligemment à différents moments pour créer certaines textures ou habillages. Les médias sont développés en interne avec Seb Sacco.
La base de la présence de la vidéo dans ce show étant la reprise cam, nous avons au total 4 caméras dont une de face qui capte une bonne partie du show, et trois automatisées réparties sur la scène, pilotées depuis une petite régie près de la scène. Tout passe par un serveur AI Avolites et le mix est contrôlé en live depuis la console light. Les cadreurs ne s’occupent que du cadre, zoom et focus.

SLU : Parlons de ton fameux dispositif de « pods ».

Vincent Lérisson : En fait c’est une idée que j’ai eue sans trop savoir comment la réaliser. Il était question que ça prenne une place importante dans le show. On a un système qui sert à la fois de support aux projecteurs, avec les changements d’angles à volonté, qui permet de moduler le volume scénique au-dessus des musiciens. Les éléments sont décoratifs et s’illuminent par l’intérieur, et enfin on a l’aspect « vidéo » car le système sert d’écran de projection. C’est un dispositif dont l’usage est multiple.

Des contrejours très impressifs et des jeux de couleurs dans les volumes.

J’ai contacté une entreprise qui réalise et conçoit ce genre de choses pour nos métiers. Il s’agit de MECAoctet. Ils sont très calés en motorisations et asservissements en tous genres et savent adapter des équipements industriels pour créer des tas de choses qui n’existent tout simplement pas pour le spectacle. Et cette société est animée par des gens qui connaissent nos métiers et la tournée. Et là, ils ont parfaitement répondu à nos attentes et plus encore.

Effets spéciaux spectaculaires par l’animation des chaussettes motorisées et leur colorisation interne par les K20.

SLU : Comment le système est-il géré pendant le show? Tu envoies des commandes depuis ta console?

Vincent Lérisson : Non. Le système est géré par Rico qui est placé sur le côté de la scène. Il a un logiciel spécifique développé par MECAoctets et qui réagit a des tops bien précis.
L’opérateur est indispensable pour des raisons de sécurité essentiellement. Les pods peuvent tous descendre jusqu’au sol mais nous avons réglé des fins de courses pour éviter tout incident.

SLU : J’ai vu que tu utilises vraiment beaucoup la lumière d’ambiance sur le public. C’est une volonté de ta part d’éclairer si fortement le public ?

Vincent Lérisson : C’était une demande de l’artiste qui a besoin de voir les gens. Il est certain que ça peut paraître un peu violent pour le public, mais c’est vraiment important pour lui. Ça lui permet de se sentir plus à l’aise. Ca fait partie des compromis que je dois faire. On a d’ailleurs en cours de tournée ajouté des ponts en salle avec des projecteurs à led SGM P5 pour éclairer le public sous un angle qui est moins aveuglant.

Mélange équilibré de vidéo et d’effets lumière.

SLU : Ce kit est destiné à ne faire que des grosses salles ou vous envisagez de pouvoir le déplacer en festivals ?

Vincent Lérisson : En festival, on emmène tout sauf les pods. Il y a deux raisons à cela.
La première c’est qu’on va jouer sur certaines dates qui ne pourront pas accueillir une telle structure.
La deuxième c’est le vent… Le système de pods représente une telle prise au vent qu’il n’est pas envisageable de le faire jouer sur des scènes extérieures. Ce sont de véritables voiles de bateau, disposées à quelques centimètres les unes des autres…
On emmène tout le mur de Svoboda, tout le sol, et pour le reste, on s’adapte.

Vincent Lérisson et Jeremy Dufeux en pleine action.

SLU : Tu nous parles de ton équipe ?

Vincent Lérisson : J’ai quelques interlocuteurs principaux qui sont compétents dans des domaines bien spécifiques et avec qui j’aime travailler.
Seb Sacco, pour le réseau, Jeremy au pupitre qui me remplace sur certaines dates, Rico pilote les moteurs, et Poussin fait une des poursuites.

Et je travaille avec l’équipe de Dushow et qui est constituées de gens vraiment top. Il y a notamment Aurélien, le chef poursuiteur, qui travaille avec Calogero depuis longtemps, et qui m’a beaucoup aidé à de multiples reprises lors de la mise en place de la création.

SLU : Tu n’es pas sur tous les shows car tu tournes en même temps avec Justice si je ne me trompe pas ?

Vincent Lérisson : Oui exactement. C’est d’ailleurs la première fois que je ne suis pas tous les soirs aux manettes d’une de mes créations. C’est un peu une découverte pour moi. Ça a de bons et de mauvais côtés. Le bon côté c’est que quand on repasse sur la tournée après un certain temps, on a un regard un peu frais sur le spectacle.
Mais dans l’autre sens, je suis très adepte de faire évoluer le show au fil de la tournée, car bien souvent l’interprétation des artistes peut changer elle-même, et là, je ne peux pas le faire. Quand il y a des changements en cours de route, j’ai besoin de voir les choses pour faire évoluer mes séquences, donc c’est assez difficile pour moi en ce sens.
J’aime modifier, affiner, faire des essais, et en parler ensuite avec l’équipe. J’aime tenir compte du ressenti de chacun. Tout le monde apporte quelque chose au spectacle donc je les intègre dans ce mouvement-là.

SLU : J’ai vu qu’il y a beaucoup de lumière qui peut sembler parfois un peu agressive pour les yeux des musiciens sur scène. Tu n’as aucun souci avec eux de ce côté-là ?

les MagicPanel utilisés en effet massif…

Vincent Lérisson : Il est vrai que « ma patte » est connue pour envoyer des lumières un peu violentes, et dès le départ je les ai prévenus. Donc j’ai amorcé la discussion pour que tout le monde soit à l’aise et comprenne ce que j’allais faire. Il y a des noirs, de la lumière vive, des changements d’angles radicaux, des marquages de « pêches », etc. Je leur demande d’avoir une certaine ouverture d’esprit et d’essayer d’appréhender au mieux la contrainte artistique.

… avec une exploitation intense et efficace de leur tilt infini

Après, s’il y a des choses qui posent des problèmes purement techniques, on trouve des solutions.
C’est un dialogue que j’ai eu notamment avec Calo en premier pour qu’il ait bien conscience que sur scène ça risquait de bouger, mais qu’une bonne partie des effets qui font ma lumière viennent aussi de là. Tout le monde a joué le jeu, et globalement ça se passe bien.

La motorisation des pods par MECAoctet

Nous avons rencontré Philippe Ducouret, l’un des dirigeants de MECAoctet qui a développé tout le système de pods motorisés. Interview.

SLU : Philippe, peux-tu nous présenter ta société et son intervention sur le show de Calogéro ?

Philippe Ducouret : La société s’appelle MECAoctet et nous sommes une jeune entreprise né il y a bientôt 3 ans, basée près de Toulouse. Nous sommes 4 associés, deux développeurs, et deux spécialistes en électromécanique. Nous travaillons dans le domaine des asservissements de moteurs, et développons le hardware et le software de nos réalisations.

Contre-jour violent et impressif

Nous venons d’horizons très différents, avec un Docteur en mathématiques, des ingénieurs venus de l’industrie, mais aussi des gens du spectacle, comme moi qui pratique dans ce secteur depuis de nombreuses années.
Nous connaissons Vincent depuis un moment pour avoir déjà travaillé avec lui sur certains projets.

SLU : En quoi consiste le système que vous avez conçu ?

Philippe Ducouret : Le concept est celui de 21 pods, dont la base carrée mesure 2,3 m x 2,3 m. Ils sont motorisés et asservis de façon indépendante. La descente de chaque pod entraîne le déploiement d’une « chaussette » en toile venant former une surface rétroéclairée qui sert également de support de projection. Chaque élément pèse 495 kg, soit un poids total de 13 tonnes pour l’ensemble des pods.

SLU : Techniquement, ça représente quoi en terme de hardware ?

Philippe Ducouret : La conception mécanique de chaque pod repose sur un double cadre. L’un est fixe, accroché au grill qui supporte l’ensemble du dispositif, et l’autre est mobile et animé en hauteur par un système de moteur qui entraine trois chaines.
Ce cadre tire avec lui les toiles en les dépliant, le tout pouvant descendre sur 9 mètres en supportant un ensemble de 4 projecteurs asservis. La réalisation purement « métallerie » des cadres a été réalisée par la société Side-up basée à Nimes, qui a aussi fabriqué la plupart des panières et chariots de transport des éléments techniques de ce spectacle.

Quand les Svoboda définissent une ambiance Pop / Rock et romantique.

SLU : Et pour la gestion ?

Philippe Ducouret : Nous avons développé le logiciel qui pilote chaque pod de façon indépendante, mais avec aussi une partie d’interpolation (qui permet par exemple de créer des « vagues » dans les déplacements entre les pods).
Le développement software a nécessité de mettre en place également une interface de contrôle pour l’opérateur du show qui manipule le système en live. Il peut en fonction des besoins du show « dessiner » en live une forme que peut prendre l’ensemble des volumes, et gérer le déplacement de chaque unité. Ca peut être un positionnement mais aussi une évolution en mouvement.

Les panières de Svoboda sont avancées pour le repli vers les camions.

SLU : La sécurité ?

Philippe Ducouret : Pour cet ensemble qui évolue au-dessus de la scène, il a fallu aussi qu’on imagine plusieurs niveaux de protection.
Ça passe par des systèmes de freins qui bloquent tout mouvement en cas de rupture d’alimentation, une surveillance du réseau de transmission du data, un coup de poing d’arrêt d’urgence évidemment, etc. Tout est organisé pour qu’il n’y ait pas d’incident.

SLU : Et pour la mise en œuvre ?

Philippe Ducouret : C’est assez simple, il y a un grill en structure carrée de 500 fourni par Transit (qui fournit le rigging sur la tournée), tenu par 12 moteurs de 2 tonnes en mouflage, qui est constitué principalement de trois ponts, correspondants à nos trois profondeurs, et sur lesquels on vient accrocher nos 21 pods (3 x 7).
Ces modules repliés devaient mesurer 1,30m de hauteur, projecteurs compris pour en charger 10 dans une semi.

SLU : Vous avez abordé le dossier d’un point de vue technique, mais avez-vous aussi envisagé les choses d’un point de vue artistique ?

Philippe Ducouret : Absolument ! Il fallait intégrer des données qui sont de l’ordre de l’émotion. Par exemple, dans l’absolu, un simple déplacement de rideau de scène est une action purement technique, mais à laquelle vous pouvez donner « vie » par la façon que vous avez de le manœuvrer. Là c’était un peu la même chose. Il y a eu une grosse part de réflexion concernant le mouvement, la vitesse de déplacement, la façon dont vont évoluer les éléments entre eux, et fournir un résultat qui convienne aux attentes de l’artistique.

L’impressivité et l’énergie de la lumière des Svoboda asservis. De toute beauté.

Nous avons été séduits une fois de plus, par la mise en lumière somptueuse de Monsieur Vincent Lérisson. Il signe là encore un splendide design faisant preuve d’un bel usage de la technique dans une réalisation surprenante et grandiose, dans une lumière terriblement vivante, entièrement pilotée « en live » par la main et la sensibilité de l’éclairagiste.
Rien ne saura la remplacer tant que la musique « live » aura au moins la prétention de vouloir transmettre une émotion au public. Bravo !

Les équipes


Liste Lumière

Implantation au sol

Implantation dans les ponts

Implantation des pods

Synoptique régie vidéo

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Tom Odell: Solos subtils ou rock déchaîné, le VL10 jubile

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Le concepteur lumière Joe Beardsmore fait partie des premiers concepteurs lumière du monde à avoir pu utiliser le nouveau BeamWash Vari-Lite VL10 sur la tournée européenne “Jubilee Road” du chanteur auteur-compositeur anglais Tom Odell.

Avec une variété de titres allant de ballades solos douces vers du rock chargé d’une grosse énergie, il était à la recherche de projecteurs particulièrement flexibles et capables d’une infinité d’effets. Le VL10 BeamWash a répondu à ses attentes, en plus de fournir la puissance lumineuse, la qualité du beam et une palette de couleurs signature de Vari-Lite. “Honnêtement, le VL10 m’a époustouflé” avoue-t-il.

“Tom me fait totalement confiance pour éclairer son spectacle avec mes meilleures idées” ; nous explique Beardsmore, qui a travaillé avec le chanteur pendant deux ans. “Pour cette tournée, je voulais ajouter des éléments d’inspiration théâtrale pour les chansons les plus calmes.

Pendant les dates qui ont eu lieu au Royaume-Uni, j’ai utilisé six VL10 sur le pont arrière pour les looks très imposants, j’ai réduit le nombre de spots à un seul par personne, tout en poussant la brillance des beams et des wash pour les titres les plus rock. J’aime créer un black-out entre quasiment chaque chanson pour tout reconstruire et je suis heureux qu’une scène sombre plaise à Tom.”

La flexibilité du VL10 a aidé Joe Beardsmore à créer un spectacle riche en termes de contrastes et d’atmosphères afin de compléter visuellement la palette musicale très variée de Tom Odell. Quand la tournée va traverser la Manche, Joe va continuer à expérimenter l’impressionnante batterie d’effets de cet appareil.
“En Europe, je vais chercher plus de variantes” dit-il. “Sur certains spectacles ils seront installés sur les ponts arrière voir sur ceux du milieu tandis que d’autres seront installés suivant une forme d’arc au sol, afin d’obtenir un mix entre des effets à mi-hauteur et des looks en silhouette.”

Beardsmore conclut, “D’autres projecteurs existent mais à mon sens, ils ne s’approchent pas de la précision et de la subtilité de ces appareils. Quand je réduis à un voire deux projecteurs sur un titre solo tout en utilisant un gobo rotatif ou animé, cela doit être très fluide pour ne pas nuire à la musique et le VL10 répond justement à cette attente.”

Signify Entertainment Lighting est le nouveau nom de la branche Philips Lighting depuis mai 2018. Cette marque comprend Vari-Lite et Strand Lighting.

Plus d’infos sur le site Freevox et sur le site Vari-Lite

Eric Grandmougin rejoint Active Audio. Et ça va bouger.

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Acousticien réputé, Eric Grandmougin devient Directeur marketing et Support technique d’Active Audio. Une bonne occasion pour découvrir à l’ISE ce fabricant français de produits de renfort sonore beaux et efficaces avec Régis Cazin son PDG. Ca va bouger !

De gauche à droite Régis Cazin, Eric Grandmougin et Grégory Dapsance

SLU : Comment est né ce nouveau poste chez Active Audio et par capillarité, chez APG ?

Régis Cazin (PDG Active Audio & APG) : De la simple constatation de la difficulté de dialoguer avec nos clients ou prospects qui pensent souvent trop en fonction de modèles type existants sur le marché. Il nous fallait un interprète expert capable de proposer des solutions avec nos gammes, mais aussi en mesure de flairer le marché au travers de ces demandes et des manques dans nos deux catalogues afin d’orienter notre R&D.
L’arrivée d’Eric est aussi un peu le symbole du renouveau du groupe APG et Active Audio. 2018 a été marqué par la fin du plan de sauvegarde d’APG et par une augmentation de notre CA de 26%. Eric arrive au moment où nous avons les cartes en règle pour accélérer notre croissance. Il va nous aider à créer des produits différenciants et malgré tout réclamés par des prescripteurs.

SLU : Le positionnement de votre groupe va changer ?

Régis Cazin : Non. Nous serons toujours placés entre une production chinoise de produits basiques mais à des prix faibles et de très gros concurrents qui ne cessent de grossir y compris et surtout dans leur capacité à développer des nouveaux produits. Notre positionnement est essentiellement le produit « différent » qui puisse servir des niches.
Accompagner des grosses tournées, APG sait faire, mais on n’a pas forcément le réseau commercial adéquat. Pour Active Audio c’est la même chose vis-à-vis de certains mastodontes américains. Nos produits ne doivent pas être forcément moins chers, mais assurément meilleurs et plus utiles à certains cas de figure bien précis.

Régis Cazin PDG d’Active Audio.

SLU : Cela signifie plus d’enceintes actives, connectées en réseau ?

Régis Cazin : (sourire) Peut-être. On a déjà les Ray-On en modèle actif et Dante. Pareil pour les StepArray.

SLU : D’où vient votre nom Active Audio ?

Régis Cazin : Pas forcément des enceintes actives mais bien de la façon de traiter une salle autrement qu’avec des diffracteurs, des absorbeurs ou toute autre solution passive, donc avec des chaines électroacoustiques actives.
Xavier Meynial qui a fondé la société a été très à la pointe de ce type de procédé avec Carmen, une alternative au Constellation de Meyer, mais le marché n’a pas décollé. On travaille actuellement sur des produits qui s’en inspirent pour en faire quelque chose plus…du quotidien. Je vais m’avancer un peu mais l’année prochaine on sortira un produit vraiment révolutionnaire.

SLU : (avalanche de questions teintées de suppositions)

Régis Cazin : Je ne vais pas en dire plus. Notre idée c’est de faire en sorte de simplifier la vie des gens qui ont des micros et des enceintes dans une salle, au point de rendre le produit totalement évident. Cela fera appel à des techniques qui ne sont pas totalement déconnectées de la notion d’acoustique active. Notre objectif c’est d’être prêt pour l’ISE 2020.

SLU : Et côté APG le futur est en marche aussi ?

Régis Cazin : Oui, si ce n’est que nos clients n’ont pas encore la culture du produit actif et côté grosses puissances, il n’y a pas encore de demande identifiée. Produire des enceintes amplifiées n’est technologiquement pas en soi une prouesse.
On a tout ce qu’il faut pour le faire, en revanche y parvenir dans une fourchette de prix qui plaise au marché, c’est déjà plus compliqué. Pour nous, un système actif se doit d’être intelligent, un peu comme certains produits Martin Audio, sinon cela ne présente pas grand intérêt.

SLU : Des nouveautés à venir malgré tout ? Côté Installation, Touring, les deux ?

Régis Cazin : Les deux mon capitaine. En 2019 on va sortir une nouvelle gamme complète d’enceintes d’installation. On commence à la montrer à certains clients pour avoir leur validation. Elle disposera des derniers transducteurs et d’une finition très travaillée (On a pu voir et toucher quelques secondes un modèle 8” extrêmement bien construit et nettement plus joli que la gamme actuelle NDR).
Nous allons aussi remettre au goût du jour certains produits de la gamme Touring car ce segment nous intéresse toujours autant, même si on se positionne plutôt dans l’événementiel et les jauges petites et intermédiaires. Le stade de 100 000 personnes ce n’est pas pour nous (rires) L’Uniline par exemple a toujours autant de succès car il marche excessivement bien, mais son look a vieilli.

Le stand commun d’APG et d’Active Audio à l’ISE 2019

SLU : Vous allez aussi chercher de nouveaux transducteurs rendant de fait le nouveau modèle incompatible avec l’ancien ?

Régis Cazin : On ne va pas tout dévoiler, mais disons qu’on veillera à garder un maximum de compatibilité.

SLU : Vous montrerez quelque chose à Francfort ?

Régis Cazin : On n’ira pas cette année, pas plus que nous y avons été l’année dernière. On a analysé les retours quant à notre non présence au PL+S 2018 et avons été étonnés par l’absence complète de réactions négatives. Nombre de personne nous ont en revanche dit s’être ennuyées à Francfort, on préfère donc se focaliser sur le développement et la démo de proximité avec nos clients. On ira au PL+S de Canton comme à celui de Dubai. L’ISE devient un bon outil. On y retrouve les grandes marques et aussi pas mal de gens du Touring.

SLU : Où seras-tu basé Eric ?

Eric Grandmougin : Je suis basé à Nantes, je bougerai beaucoup, c’est important d’être au contact des utilisateurs et du marché pour bien comprendre ses besoins et proposer les solutions les meilleures, existantes ou à venir.

Régis Cazin : Il a même investi dans le bateau ! (rires)

Et d’autres informations sur le site Active Audio et sur le site APG Audio

 

Ayrton Levante, un petit wash puissant, sculpteur de lumière

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Un nouveau wash s’invite dans la gamme d’éclairage Ayrton, capable de sculpter la lumière comme Bora, mais petit comme Merak, soit à peine 60 cm de haut et 22 kg. Levante est un phénomène, capable de 20 000 lumens produits par un moteur de leds blanches de 300 W.

Pour les applications scéniques, on privilégiera le flux de la version S et ses leds calibrées à 6500 K au détriment de l’IRC (70). Pour des applications Studio, la version TC s’impose avec un calibrage à 5700K et une excellente reproduction des couleurs (IRC > 90).

En attendant de le présenter à Prolight+Sound, Ayrton nous le révèle sur cette vidéo :

Ayrton – Levante – Presentation from Ayrton on Vimeo.

Comme Bora, Levante se distingue en embarquant un module de découpe, miniaturisé cette fois, dont chacun des 4 couteaux est positionnable sur toute la surface utile afin de pouvoir cadrer n’importe quel objet quelle que soit la position du projecteur.
Il comporte aussi une roue de 7 gobos rotatifs qui élargit son champ d’applications, un iris dont l’ouverture peut varier de 15 à 100 % et un frost progressif donnant le choix du niveau de diffusion.

Avec une lentille frontale de 138 mm de diamètre, le système optique utilise 13 lentilles pour une plage de zoom très large de 6,3° à 58° et un faisceau plat, sans point chaud qui participe à la qualité du rendu des couleurs issues de la CMY associée au CTO progressif ou de la roue de 7 couleurs complémentaires.

Enfin un filtre de diffusion s’ajoute aux lentilles pour effacer le bord du faisceau sans changer son angle et ça aussi c’est nouveau.

Plus d’infos sur le site Axente et sur le site Ayrton

Chicago à Mogador avec Bertrand Billon

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OK, on n’a ni Broadway ni West End à Paris, mais Stage Entertainment continue à égrener des super musicaux dans son Théâtre Mogador refait à neuf et très bien équipé. Visite complète des lieux en compagnie de Bertrand Billon, son audio manager et de l’équipe de Chicago.

D’une jauge de 1600 places sur trois niveaux, Mogador et passé sous contrôle du néerlandais Stage Entertainment en 2005 et depuis, programme des comédies musicales anglosaxonnes du calibre du Roi Lion, Mamma Mia, Sister Act, Cats, Grease ou, depuis la fin septembre 2018, Chicago.
Le 25 septembre 2016, quelques jours avant le lancement du Fantôme de l’Opéra, un incendie a contraint Stage d’annuler la saison de cette œuvre afin d’entamer une profonde refonte des lieux, velours comme technique. Bertrand Billon, Audio Manager mais aussi Event Technical Coordinator (il y a plein d’événements en plus du musical NDR) nous fait la visite plus que commentée de Mogador. Merci à lui pour son temps. Il ne pensait pas qu’on lui on aurait piraté autant;0)


Bertrand Billon

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Bertrand Billon : Je revois encore la scène démontée, sorte de grille de barbecue tordue, et la salle entièrement remplie de Layher avec des dizaines de personnes nettoyant et décontaminant au chiffon chaque centimètre carré de mur qui a ensuite été repeint et redoré. Tous les cintres, la scène, certains des foyers attenants ont été changés ou rénovés. Le système son d’époque a été décroché et restitué.
Il était loué et certaines boîtes ont eu chaud. L’ensemble du surround qui nous appartient a aussi été décroché et a été renvoyé chez le fabricant pour être contrôlé et décontaminé. Dans le laps de temps entre l’incendie et la réouverture de Mogador avec Grease, on a acheté notre intercom numérique Clear-Com. Pour la rentrée 2018, on y a ajouté la SD7T DiGiCo, les liaisons numérique Shure et la diffusion en Meyer.

Une doublette made in Marcoussis. Côté face une 5XT pour le surround et côté pile une 8XT en délai.

SLU : Il y a un mélange de marques de diffusion assez original…

Bertrand Billon : (sourire) Et historique. Les ambiances et les délais datent du Roi Lion dont le design sonore avait requis l’installation de nombreuses enceintes L-Acoustics qui marchent toujours très bien et le d&b est une demande du Sound Designer de Chicago.

SLU : Contrairement à d’autres, vous avez fait le choix de ne pas louer vos liaisons…

Bertrand Billon : C’est normal. Nous jouons 9 mois par an et répétons le reste du temps. Avoir nos HF cela découle d’une logique comptable mais c’est aussi la volonté du Board de Stage que nous possédions les éléments techniques clés de notre métier : l’intercom et les HF. La console a généré plus de débats. Il s’agit d’une SD7T en double Engine. Mis à part le budget conséquent, c’est un des éléments que les designers souhaitent choisir entre DiGiCo, Yamaha, Avid…

SLU : Yam is back ?

Bertrand Billon : Oui, la Rivage revient dans la danse. Notre choix s’est malgré tout porté sur la SD7T car elle est sur 9 fiches techniques sur 10.

SLU : Et pour le système ?

Bertrand Billon : C’est encore plus simple. Dans notre niche de la comédie musicale anglo-saxonne, il y a deux fournisseurs : d&b et Meyer et c’est d&b qui est le plus employé.

SLU : Tu imagines la question ;0)

Bertrand Billon : Absolument. On a choisi Meyer d’abord pour la flexibilité qu’il apporte car chaque saison, on est susceptible de descendre et raccrocher différemment le système ce qui est très simple avec de l’actif. Le second argument c’est de l’avoir acheté en France, chez Best Audio & Lighting, donc adossé à Dushow et serein en cas de panne ou d’ajout ponctuel. Enfin on a opté pour le Leopard et pas uniquement le Lina pour pouvoir accueillir aussi des concerts sans devoir à chaque fois tout changer dans la salle.

Une partie du système, appelons-là celle à longue portée, tout en Leopard. Remarquez comme la ligne centrale dévolue aux voix et cassée en deux parties pour aller taper au fond de la corbeille et du balcon et doucher l’orchestre.

SLU : Tu devras juste installer du Leopard aussi à l’orchestre

Bertrand Billon : C’était prévu, le Lina qui s’y trouve était réservé à la ligne centrale des voix pour laquelle cette boîte est parfaitement dimensionnée, mais le cadre de scène étant très pris par l’éclairage, on a dû accrocher plus petit.
Par la suite on a fait fabriquer des potences pour pouvoir placer à nouveau du Leopard à l’orchestre mais, la première approchant, on a fait le choix avec le designer sonore de rester en Lina en en musclant le bas avec les subs placés sous le gauche droite et non plus en Arc Sub comme prévu initialement.

Le combo multi marques Mogadorien à l’orchestre à jardin avec les 5 Lina du système principal sur leur potence (un coup de barbouille beige leur irait si bien), un des six 1100-LFC déployés dans la salle et, comme le système est très avancé, une UPJunior plaquée près du cadre de scène pour donner du son et des voix aux spectateurs des premiers rangs. Enfin on aperçoit à droite une E6 d&b en lip.

SLU : Combien de spectateurs sont couverts en deux fois 5 Lina à l’orchestre ?

Bertrand Billon : 800. La salle est découpée en 800 + 400 au balcon et 400 à la corbeille. C’est possible aussi grâce au réseau très dense de délais et à la qualité et puissance de la section aiguë du Lina qui porte loin. On a plus de 80 boîtes dédiées aux délais.
Le perdant est un peu le bas médium, même si on a rattrapé la chose avec les 1100-LFC. On en a deux autres sous la scène et les deux derniers sont dans les coursives du balcon. Je te laisse imaginer le boulot que cela a été de les hisser là-haut et surtout traverser les rangs de sièges (rires !).

SLU : Le designer est content ?

Bertrand Billon : Oui, même s’il avait d’autres marques en tête. T’auras beau acheter une Rolls, certains ne jurent que par Bentley.

SLU : Et puis tu aimes le Meyer (sourire)

Bertrand Billon : Oui, dans ma première vie avant Stage j’en ai beaucoup utilisé et j’aime cet outil. Enfin nous avons rentré suffisamment de Galaxy pour à terme pouvoir faire du beam control, le « « Array Processing » » de Meyer même s’ils n’aiment pas que je le définisse ainsi.

Les quatre Galaxy 816, 32 voies d’entrée et 64 voies de sortie, de quoi processer le système très finement avec, comme l’a fait remarquer Bertrand, les switches désormais omniprésents. Bien visible sous les deux Galileo du haut, un des deux serveurs RMS.

On n’a pas pu le faire cette année car il faut au minimum 10 boîtes par côté pour que cela fonctionne. On aurait pu pour la voix mais le designer a souhaité couper la ligne en deux.
Nous avons aussi acheté les serveurs RMS pour connaître au quotidien et automatiquement l’état du système, ce qui ne nous empêche pas d’écouter, tablette wifi en main, chaque groupe de HP.

SLU : Qui fait ça ?

Bertrand Billon : Le mixeur, chaque jour à la mise sauf le samedi où ça joue deux fois de suite. On se fait aussi avant chaque représentation un line et un sound check avec les musiciens de même qu’on se teste tous les HF.
Statistiquement et sur 12 ans d’exploitation, nous avons eu une panne à la diff, un sub qui est arrivé avec une carte défectueuse. Pour la petite histoire c’était pour Le Fantôme de l’Opéra, le spectacle auquel on avait livré le système mais qui n’a jamais été joué en public à cause de l’incendie.

SLU : Vous en êtes où de l’immersif ?

Bertrand Billon : Ca vient. L-Acoustics communique beaucoup dessus, d&b qui a son système, aussi. On a eu de notre côté une première expérience lors du Bal des Vampires avec un processeur externe hors de toute marque d’enceintes, mais je t’avoue que je suis un peu freiné par la géométrie relative entre le public et la scène. Si je ne peux pas placer le public au centre d’un foyer défini par la diffusion, pour moi cela ne peut pas fonctionner.

La scène de Mogador aux couleurs de Chicago. Le nombre très important de découpes a obligé le système à être avancé. Pas évident de déployer de l’immersif en espaçant suffisamment les lignes et d’accrocher en plus les subs…

La règle numéro 1 dans notre travail c’est la clarté et l’intelligibilité, et tant que les salles ne seront pas spécifiquement faites pour l’immersif tel qu’il est proposé, je préférerai le matriçage et le travail manuel pour suggérer le placement des sources. Mogador ne s’y prête pas trop.
N’oublions pas enfin que la raison d’être de ces gros musicaux c’est de durer le plus longtemps possible et d’être montés dans plein de théâtres sans changer le design scénique et technique original. Ce sont des grosses machines qui reposent sur des designs éprouvés et fiables.

Les 4 racks contenant les dix récepteurs quadruples AD4Q, les distributeurs AXT630 dont un sert de spare, le chef d’orchestre de la HF  l’AXT600 et plus si affinités dont un magnifique patch à coupure comme on en manipule depuis des générations de sondiers.

SLU : On imagine que les sommes en jeu sont conséquentes…

Bertrand Billon : Bien sûr et la panne est la hantise du designer. Nous avons par exemple ici des HF numériques et une console numérique. J’ai donc proposé que l’on reste en numérique pour passer l’audio en Dante entre les deux. La réponse a été non, le full numérique manque de recul et de la rapidité de reconfiguration qu’offre un bon vieux patch Bantam en cas de pépin sur une liaison.
Idem pour l’AES. Les canaux sont véhiculés par deux et effectuer du routing dans la console est infaisable pour le mixeur qui est trop pris par son suivi à la main. Nous passons donc des récepteurs Shure au stage de la DiGiCo en analogique et on garde le Dante pour le monitoring.

SLU : Noooon…

Bertrand Billon : Si. C’est un sujet dont on peut débattre des années, mais ça changera avec le temps.

SLU : Sinon tu as toujours ton gros travail sur la mise en phase générale et celle des voix…

Bertrand Billon : Toujours ! La voix par définition est routée dans le central, mais aussi là où il faut sur les côtés où dans les délais débouchant les zones moins bien couvertes. Je me suis d’ailleurs acheté une licence de SMAART complète et une paire de micros. Certains designers travaillent cela dit encore à l’oreille. 3 morceaux de musique qu’ils connaissent par cœur, un enregistrement de caisse claire et c’est parti. Ca force le respect.

Pour le mix on procède par sous-groupes voix lead, chœurs stéréo, musique stéréo, effets stéréo et ensuite on refait un mix de ces groupes par zone dans les matrices. Forcément il faut faire des choix pour la mise en phase puisque le nombre d’enceintes est très important, mais heureusement on n’envoie pas le même mix dans chaque enceinte. Pendant les répétitions, on travaille cet équilibre entre les matrices pour que chaque spectateur où qu’il soit placé, entende tout et bien.

Dans l’antre de la HFrie, Bertrand en train de nettoyer un fil micro après l’avoir soigneusement coincé avec son pied droit. Ou de jouer de la musique sur une seule corde ! Derrière lui, l’habituelle armoire à fournitures, packs et pièces de rechange.

SLU : Le concepteur est à la baguette durant cette phase ?

Bertrand Billon : Bien sûr, mais au bout de 12 ans, on commence à avoir une certaine expérience et plus de légitimité pour apporter nos idées et notre savoir-faire. Nous ne sommes plus les rookies (rires!) et pendant le montage j’assume désormais le rôle d’ingénieur de production, à savoir la traduction de la fiche technique du designer en liste de matériel et de déploiement de ce dernier. C’est une très grande source d’enrichissement pour moi.

SLU : Venons-en à tes HF, tu en as combien ?

Bertrand Billon : Nous avons acheté 40 liaisons Axient Digital Shure, même si pour Chicago on n’en utilise que 24. Nous en avons d’avance pour les événementiels et les futurs shows. Chaque liaison comporte des émetteurs body, des ADX1M et des micros omnis DPA 4060.

Quand on aime, on ne compte pas. Prêts pour le service, les ADX1M de Chicago. Il n’y a plus qu’à brancher un micro, pousser la batterie jusqu’à son verrouillage et c’est parti.

SLU : Comment gérez-vous les capteurs et quelle est leur fréquence de renouvellement ?

Bertrand Billon : En dehors des cas de casse durant une saison, essentiellement dus à la sueur et plus rarement à la connectique, je prends la totalité des micros de l’année et, en fin de saison, je les nettoie et les teste individuellement grâce à la trace d’un exemplaire flambant neuf.
S’ensuit un lot de micros cuits, mi-cuits et enfin les bons pour le service. Je revends ceux qui ont encore du potentiel et écarte ceux qui sont fonctionnels mais sont cuits. Nous luttons contre deux ennemis : le maquillage et la transpiration. Le maquillage s’arrête à la grille, il est donc facile d’en venir à bout. La transpiration en revanche étant salée et humide, cumule deux gros défauts pour un capteur aussi petit et provoque une nette baisse de ses performances puis sa détérioration.

En route pour les bas-fonds de Chicago !

L’interphonie numérique Helixnet Clear-Com avec les unités maître HMS-4X et l’unité de spare et son switch prêts à prendre la main en cas de panne. Avantage de ce modèle, il passe en XLR ou en RJ45.

Après une visite de la salle et de l’orchestre, Bertrand nous propose de plonger dans les sous-sols de Mogador où se cachent les moteurs des cintres, les racks d’amplis, les DSP de l’intercom et plein d’autres recoins passionnants et refaits à neuf après l’incendie et surtout l’arrosage long et méthodique des flammes par les pompiers.
Cette balade a aussi pour objet l’allumage d’un certain nombre d’appareils qui vont être exploités quelques heures plus tard.


Les LA4 L-Acoustics, rackés en 2007 pour le Roi Lion et fidèles au poste depuis pour alimenter via des kilomètres de câbles, les enceintes de surround et les délais.

Première pièce visitée, la salle des machines sonores où cohabitent les contrôleurs amplifiés L-Acoustics pour les délais et les surrounds, les contrôleurs Galaxy Meyersound, les alimentations spécifiques aux petits modèles Meyer et les CPU Helixnet Clear-Com.

Une partie des racks et de leur contenu appartient à Mogador, typiquement la diff. et l’intercom. En revanche, les amplis et la distribution d&b propres aux retours de scène et aux lip fills en E3 sont loués pour la saison par Orbital Sound, le prestataire anglais de Stage qui fournit quand nécessaire du matériel à Mogador.

Bertrand Billon : Chaque année je vais à Londres préparer avec Orbital le matériel en fonction de la fiche technique et du design propre au spectacle. A noter aussi que cette année les amplis marqués Surr. sont éteints. En effet dans Chicago il n’y a pas d’effets, contrairement à nombre d’autres spectacles.

SLU : Pourquoi les lip fills ne sont pas en Meyer mais en d&b ?

Bertrand Billon : J’ai de quoi le faire, j’ai en stock des UP4XP et des MM4XP, mais j’ai préféré accepter la demande On a donc lip en E6 et side en Q7 d&b. Je les loue ainsi que le monitoring sur scène.

Une des Q7 d&b fournies comme les E6 par Orbital Sound.
Une des six E6 d&b employées en lip fill sur le nez de scène.

SLU : C’est le designer qui a la main aussi sur les retours ?

Bertrand Billon : Oui, il décide le design complet du système et les retours sont très importants pour que la troupe entende bien où qu’elle se trouve dans le décor et même en fonction de la complexité de ce dernier.

SLU : Comment se passent les achats de matériel chez Stage, chaque pays est libre ou bien avez-vous une politique de groupe ?

Bertrand Billon : Une politique de groupe, car Stage en est un ! C’est important de peser dans le bon sens du terme sur les marques via des achats groupés quand c’est possible, avec des prix négociés. Nous effectuons aussi généralement un tour d’horizon par pays et on ne s’interdit pas d’acheter dans celui où nous trouvons la meilleure offre.
On peut trouver par exemple de grosses différences entre ce qu’offre un distributeur dans un pays, et une filiale dans un autre. Je préfère cela dit, travailler avec des distributeurs français ou bien avec Orbital qui, étant juste de l’autre côté de la Manche, peut intervenir vite et le fait de plus en plus à distance.

Compliquée la mise en phase d’un show de comédie musicale ?? M’enfin !! Rien que sur cette image on compte 24 enceintes… Remarquez l’absence du moindre fil apparent. Pas facile ensuite de changer entre passif et actif !

SLU : Ce mélange de trois marques audio et de deux types de câblages ne te pose pas de problème ?

Bertrand Billon : Non d’un point de vue audio, d’autant que le d&b est ponctuel et on se dirige vers le tout Meyer. Mais oui pour le câblage. Nous avons des boîtes passives et d’autres amplifiées donc pour changer les surrounds et délais cela nécessitera beaucoup de plâtrerie et des reprises de peinture et de dorure ce qui est cher et long.
On hésite actuellement entre remplacer les LA4 par des LA4X et ne pas changer le bois qui est très bon, ou bien tout reprendre avec du Meyer. On doit quoi qu’il en soit décider car les LA4 sont âgés et surtout n’ont que deux entrées ce qui, pour du délai, est loin d’être pratique. Les LA4X ont 4 vraies entrées…

Assez de moteurs pour pousser le Funitel de ValTho !

On descend pile sous la scène pour un coup d’œil sur une vraie machinerie qui sent bon le bobinage, la graisse et l’électronique bien chaude. Ici encore tout est neuf.

La machinerie des perches toute neuve et équipée de moteurs allemands ASM sur galet ! 750 kg par moteur. La serrurerie est française.
Le pilotage des moteurs hollandais Trekwerk permettant de suivre précisément et à distance chaque perche, et qui surtout compense le couple entre deux moteurs levant la même charge totale mais pas le chacun le même poids.

And her Majesty the Desk SD7T

Par un jeu d’escaliers et de portes coupe-feu, on arrive pile à celle qui mène à la régie son. On y retrouve Patrick Bergeron qui prend ses marques devant l’imposant paquebot de DiGiCo qui occupe presque toute la place. Enfin, moins que la double analogique Cadac qui avait été achetée par Dispatch pour le Roi Lion ! (Eric, si tu nous écoutes.)

SLU : Joli bébé, mais tu n’as pas pris le modèle Quantum ?

Patrick Bergeron qui mixe en alternance le show avec Nico Lamperier, toujours entièrement à la main, et à droite Bertrand Billon. Patrick a aussi une autre corde à son arc. Il programme. Cela permet à Mogador d’avoir une belle matrice d’écoute des liaisons en Dante !

Bertrand Billon : On y a pensé, mais elle n’était pas disponible quand on a passé le marché.
On a donc une SD7T, T comme Théâtre, une option assez chère mais indispensable pour pouvoir flécher intelligemment la puissance du moteur vers des fonctions utiles dans la comédie musicale.
L’avantage de la Quantum aurait été l’intégration du Dante plus simple et économique. Du coup on s’est rabattu sur l’Orange Box.

Deux réverbérations, mais des belles, des M7 Bricasti. Pareil pour l’horloge, une Nanoclocks de Rosendahl.

SLU : Les racks d’effets ont deux beaux processeurs…

Bertrand Billon : Ce n’est que de la location longue durée. On ne va pas investir alors qu’à chaque design le nombre et les marques des effets changent. Là on nous a demandé deux Bricasti mais cela aurait pu être du Lexicon, TC, Eventide et j’en passe.

SLU : Vous enregistrez le son du show ?

Bertrand Billon : Oui, on a un mac pro bardé de cartes MADI. Cela permet de chiader le mix et surtout de s’entrainer pour que les différents mixeurs aient bien le show dans les doigts. Avec les deux cartes on travaille un maximum de 64 pistes en 96 kHz.

SLU : Combien de SD Racks avez-vous ?

Bertrand Billon : Un seul car je comptais rentrer mes liaisons en Dante. Du coup on en loue un à Orbital pour cette saison.

Retour au plateau pour le show Shure !

On quitte la régie pour rejoindre à nouveau le plateau et, à jardin, la pièce où se trouvent tous les récepteurs mais aussi l’ensemble des chargeurs, packs, micros et pièces de rechange. Dans quelques minutes va commencer le ballet des artistes venant se faire équiper et c’est Bertrand en personne qui s’occupe de « la HFrie »

SLU : Les retours sont gérés par la face ?

L’emplacement du chef d’orchestre avec sa E0 d&b. Chaque musicien en a une lui aussi.

Bertrand Billon : Oui, le mix est fait une fois pour toutes pour l’ensemble des musiciens et de la troupe. Cette dernière baigne dans le son des Q7 d&b, alors que chaque musicien entend naturellement le son de son instrument acoustique et reçoit dans sa E0 d&b essentiellement du piano, de la charley et de la caisse claire qui marquent vraiment le tempo et constituent l’ossature de Chicago.
Le chef d’orchestre outre diriger, envoie aussi quelques effets sonores avec une petite télécommande et prend la parole pour présenter la troupe. Enfin il y a un morceau avec un clic, ce qui fait qu’il dispose avec le batteur et les deux pianistes d’un bon vieux PSM600 sur XLR pour l’entendre.

SLU : Micros ?

Bertrand Billon : On tape bien dans le catalogue DPA sauf pour la batterie qui est essentiellement Shure. Ici encore c’est le designer qui décide de la façon dont est effectué le repiquage.

Le SD-Rack récupérant les lignes musique derrière l’orchestre et alimentant les quatre D20 placés juste en dessous pour faire bouger les E0 des retours. 14 musiciens, 40 lignes. Ca ne se voit pas sur l’image mais des cartes 32 bits in et out garnissent les bacs.

SLU : On a un SD-Rack dans la régie HF, l’autre est sous l’orchestre ?

Bertrand Billon : Non, derrière. Comme le set coulisse, c’est plus simple de placer le stage en fond de scène. On le bouge pour permettre de dégager la scène pour jouer le spectacle Tom Sawyer et accueillir des événementiels.

SLU : Comment se fait-il que le set des musiciens est signé ?

Bertrand Billon : Parce qu’il a déjà été utilisé dans d’autres théâtres qui ont joué Chicago, notamment en Espagne. Chaque équipe le signe ou laisse un petit dessin derrière. A la fin ça devient des œuvres d’art.

SLU : C’est quoi cette contrebasse dans sa housse ?

Bertrand Billon : C’est celle du spectacle qui repart pour une révision. Elle a été fabriquée dans une couleur très foncée pour être raccord avec le code couleurs du spectacle.
C’est une demande du superviseur musical. Il m’envoie sa liste et je me charge de fournir ce qu’il demande sur notre stock, via de la location ou en achetant. Pour Chicago outre la contrebasse on a aussi acheté deux lames de xylo pour jouer deux notes spécifiques (rires).

Le pack du rôle-titre de Chicago, Roxie, et surtout de Carien Keizer qui l’interprète. J’ai beau avoir des grandes mains, ce pack est minuscule. Ne cherchez pas l’antenne, elle est intégrée au corps du pack et auto-adaptative…

L’après-midi s’écoule, le moment est venu de mettre en route les récepteurs AD4Q, les packs ADX1M, de plugger les micros et de commencer à vérifier un par un leur bon fonctionnement grâce à la première version de la matrice Dante de Patrick.

Carien Keizer. Pas de problème, mon cœur est reparti.

Commence alors une mélopée du genre « June, June, c’est June, June, ici c’est June, June » suivi du -c’est bon- de Patrick à la console « Annie, Annie, ici Annie, Annie, ici c’est Annie, Annie, Annie » et le tout 24 fois.
On parvient malgré tout à glisser quelques questions.

SLU : La HF a l’air de fonctionner très bien

Bertrand Billon : Oh oui, ça ne fait que deux semaines qu’on tourne avec ce kit numérique mais c’est une merveille. La gestion des batteries est génialissime, l’absence d’antenne et la miniaturisation du body pack aussi et le fait de changer de fréquence ou régler le gain à distance et à la volée est un vrai plus.
L’absence d’antenne est aussi appréciable car c’est encombrant et source de pannes. Le taux de qualité audio lorsque les conditions HF plongent est aussi unique. On apprend d’ailleurs à ne considérer que le facteur Q et à perdre nos habitudes analogiques.

SLU : Tu émets à quelle puissance ?

Un tour d’oreille fait maison et basé sur un micro DPA. Indispensable quand on porte un gros chapeau durant quelques chansons. Retour après au capteur sur le front.

Bertrand Billon : On tourne en 10 mW ce qui est largement suffisant vu la distance entre les antennes et les émetteurs. Les fréquences ont été choisies par l’AXT600 lui-même.
On a vérifié le bon fonctionnement du basculement automatique de fréquence en cas de parasitage en le déclenchant avec un ancien émetteur analogique et ça marche parfaitement bien en un temps mini.
C’est quasiment inaudible. Tu as juste un message qui s’affiche pour te prévenir de la bascule automatique. On a 40 fréquences déployées sur les récepteurs et 5 compatibles et prêtes à l’usage.

SLU : Tu as déjà eu une bascule en dehors de celle que tu as provoquée ?

Bertrand Billon : Non, mais il faut dire qu’on est tranquille ici question HF. On est très en retrait de la rue avec beaucoup de béton sur la tête et pour ça, c’est l’idéal.

SLU : Les vraies embrouilles ce sont les visiteurs

Bertrand Billon : Exactement, j’ai parfois eu des problèmes avec des télés et une fois avec un DJ qui devait privatiser pour une soirée dansante et avait mis en route des émetteurs pour des ears dans ses racks sans même m’avoir prévenu. Il ne le fera plus (rires) !

SLU : Ton parc d’émetteurs est uniquement en ADX1M ?

Bertrand Billon : Non, en plus de 36 body packs on a aussi 8 micros main ADX2 en SM58 et 4 émetteurs ceinture classiques ADX1. Ces deux références nous servent essentiellement pour les événementiels. J’ai aussi deux bagues pour faire du push to talk sur les émetteurs main.

La visu de 3 des liaisons au travers du Workbench, le soft de suivi et gestion des liaisons de Shure. Tout en haut, les indicateurs à 5 traits concernent la qualité finale de l’audio car on peut avoir de la HF mais autant de bruit de fond et dans ce cas, l’audio souffre, en silence mais il souffre. Entre deux traits et un trait, il vaut mieux changer à la volée de fréquence !
Et pour ça, le Spectrum Manager AXT600 et les AD610 du système Showlink qui répercutent des ordres à distance aux émetteurs, c’est la tranquillité garantie. On les a débusqués bien attachés à un tasseau dans le décor.

Ca sent bon la conclusion. Enfin ;0). Et là ça se complique. Le défilé commence entre les différents artistes venant se faire équiper et les musiciens venant serrer la pince par ailleurs occupée de Bertrand. On attend la fin de l’orage en passant en revue nos photos au son des cuivres qui chauffent le métal et leurs soufflets.

SLU : Comment fais-tu à remettre en phase la voix qui sort de la ligne centrale et celle des délais…

Bertrand Billon : C’est tout l’intérêt d’avoir une console conçue pour le théâtre car, effectivement, tu ne peux pas séparer voix et musique dans le délayage par boîte effectué dans le Galileo. On a des délais à cet effet dans les matrices. La SD7T est ultra puissante. Et ça prend beaucoup de temps à tout aligner.

Conclusion

Et puis le moment vient de se faire tout petit. Le plateau s’est mué en place du Tertre un samedi en plein été, l’orchestre fait son habituel potin désordonné, sorte d’amuse oreille avant les choses sérieuses. Il est temps de rejoindre notre place en salle. Le système Meyer tout de noir vêtu se voit beaucoup. Il mériterait un petit coup de barbouille pour le fondre dans la masse de ses congénères.
Où qu’on regarde il y a une enceinte entre principal, renfort de proximité, délai, surround ou évac. Quelle que soit la marque déployée, on sent un savoir-faire technique, un respect du spectateur et un vrai amour du son qui font que chaque paire d’oreilles assise à Mogador, dispose d’un rendu convaincant.

Le plateau et ses mille dorures vu depuis la régie son. L’antre de Nicolas Lemperier et Patrick Bergeron.

On assiste au show à l’orchestre au huitième rang près du mur à jardin et dès les premières notes on est frappé par la dynamique. Il y a un grand écart entre les dialogues et les fortissimi, quelque chose à laquelle on n’a plus du tout l’habitude, même dans le spectacle vivant. Peut-être qu’un joli limiteur très doux sur le groupe musique pourrait tenir certains passages où la proximité des Lina décidément musclés, rend le haut du spectre un peu mordant ; limiteur qui pourrait être débrayé pour laisser passer les frappes de caisse claire simulant des coups de feu et qui sont redoutables !

Les voix lead et plus encore les cœurs sortent avec fluidité et naturel. La balance tonale de l’ensemble est très équilibrée avec un grave présent et sec comme il le faut. Les suivis sont discrets, donc bien exécutés. Un dernier mot pour le spectacle et surtout la troupe qui joue comme si c’était le premier ou le dernier show. Bravo à toutes et tous.

Chicago à Mogador

Conclusion Mk II

Imaginez maintenant ce que serait le son de Chicago et ses très belles voix si la liaison en Dante évitait la première boucle DA>AD entre récepteurs Shure et stage DiGiCo souhaitée par le Sound Designer.
Imaginez aussi si Meyer accélérait le déploiement de l’entrée AVB sur ses nouvelles boîtes (mon petit doigt me dit que le futur est en marche NDR) et ne forçait donc pas le Galileo à sortir un signal analogique pour alimenter des enceintes qui sont désormais 100% numériques, filtrage comme protection, avant de repasser en analogique pour attaquer les amplis. Cela éviterait une seconde boucle DA>AD. On n’aurait plus qu’un convertisseur AD 96/32 dans les cartes de luxe John Stadius des SD-Rack dont Bertrand est très friand et un DA dans chaque boîte Meyer…Rhââ Lovely © Marcel Gotlib

L’équipe son :

Nicolas Lemperier : ingé son mixage
Patrick Bergeron : ingé son mixage
Leslie Marc : tech HF
Arnaud Dannenberg : tech HF
Sébastien Pavageau : ingé HF, période de création

Les Fournisseurs (avec les liens) :

Orbital Sound, Londres
Best Audio, Paris

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Conférence extraordinaire sur l’Ecodesign au PlugFest 2019 à Lille

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Comme vous l’avez déjà lu dans nos colonnes, le sujet de l’Ecodesign est épineux depuis de nombreux mois et a fait l’objet d’un gros coup de sonnette d’alarme l’an dernier, grâce au travail de fond des associations professionnelles de l’ALD (Association of Lighting Designers) et du PEARLE (Performing Arts Employers Associations League Europe).

Ces confrères avait permis de faire valoir les arguments de toute l’industrie européenne et au-delà, et avaient suscité une vague de signatures sans précédent de la pétition que nous avons relayée dans nos colonnes.
Pour mémoire Robe Lighting, ETC, Ayrton et Robert Juliat comptaient ensuite parmi les premiers fabricants à avoir fait jouer leurs propres réseaux pour sensibiliser la profession. Nous vous renvoyons sur notre premier article qui développait ce problème majeur pour notre profession il y a presqu’un an, fin avril 2018.

A l’occasion du PlugFest, grand rassemblement technique des programmeurs et tous spécialistes de l’inter-opérabilité des protocoles d’éclairage, qui aura lieu pour la première fois en France du 26 au 28 février à Lille (nous l’avions annoncé ici-même en avant-première française).
Et à la demande pressante des acteurs majeurs du secteur, une conférence, initialement non prévue, a donc été organisée pour faire un point précis et objectif sur l’Ecodesign. Elle se tiendra le 28 février 2019.

Même si tout gros danger semble désormais écarté, cette conférence répondra certainement dans le détail à toutes les questions que peuvent se poser les utilisateurs chevronnés qui seront présents au Plugfest, ou simplement ayant l’opportunité de faire le déplacement.
Cette conférence est à entrée libre, contrairement aux autres sessions de ce PlugFest, mais inscrivez-vous néanmoins préalablement sur ce lien dédié « Ecodesign @ Plugfest ».
Elle sera encadrée par deux modérateurs bien connus et reconnus de notre profession, Adam Bennette (ETC) et Ludwig Lepage (Robert Juliat).

Rappelons que ce Plugfest est organisé sous la houlette du Plasa, à la fois salon anglais bien ancré chaque milieu de septembre à Londres, mais aussi tout au long de l’année association professionnelle internationale de notre secteur.

Le PlugFest, un peu semblable à un hackathon mais en plus spécialisé, est donc entièrement consacré aux protocoles lumière, en pleine révolution depuis plusieurs années, puisque le DMX512 (créé, rappelons-le en 1990!) cède désormais la place à l’Art-Net, au sACN, au Kling-Net, et à de multiples façons de véhiculer les centaines, voire milliers d’univers nécessaires aux grands déploiements de projecteurs multi-fonctions, écrans, et bien d’autres appareils pixelivores en diable… et ceci durant 3 bonnes journées riches en échanges, débats, et pressage de jus de cerveau.
Reportage à suivre ici même d’ici peu!

Cameo Zenit W600, wall wash à leds couleur tout temps

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Cameo nous a présenté il y a peu ce joli wall wash à leds conçu pour être utilisé dans toutes situations, y compris pour affronter les éléments hostiles en extérieur. Certains gros prestataires comme Impact Evénement en ont rentré immédiatement en parc. Nous l’avons testé.

Présentation de l’engin

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Jocelyn Morel discrètement photographié en cours de test

Il s’agit de ce que l’on appelle un wall wash, reconnaissable à son panneau rectangulaire de 46 cm de large par 29 de haut et plat de 16 cm, accueillant 40 sources led. Un appareil vraiment compact au vu de ses capacités de lumière. Nous l’avons mesuré et essayé sur le plateau d’Impact à Longjumeau.
Le panneau de leds est orientable en TILT sur 90°, avec un serrage par molettes latérales, une de chaque côté de l’axe. Il est recouvert d’une plaque transparente étanche qui protège les sources. L’arrière du panneau laisse voir le volumineux radiateur de refroidissement des leds – une belle pièce d’aluminium moulé – et les trois ouvertures nervurées de ventilation interne.
Classé IP65 le W600 est particulièrement adapté à un usage en extérieur, même longue durée, voire en fixe pour une mise en lumière architecturale.
La base de l’étrier en acier forme le socle de l’appareil. Il comporte l’électronique et le panneau de connectique ainsi que l’afficheur OLED du menu de configuration et ses 4 touches de navigation.

Vue de la base, des connecteurs, de l’afficheur et des ventilations

Les connecteurs sont protégés par des petits capots caoutchoutés imperdables permettant d’assurer l’étanchéité. Il y a une entrée et sortie True1 pour l’alimentation et le repiquage d’alim vers d’autres machines, et une entrée et sortie XLR 5 points pour le raccordement au signal DMX.
Une petite antenne dépasse à l’intérieur de l’étrier ; c’est celle du récepteur DMX,  développé en partenariat avec Wireless Solution, qui permet de piloter sans fil le W600, et même ceux qui seraient chaînés à la suite. L’appareil est pratique à manipuler, il se prend en main facilement et donne une belle impression de solidité générale.

Chaque source est équipée d’une multipuce Cree de 15 watts et propose un mélange natif Rouge, Vert, Bleu et Blanc. Les 40 leds sont classiquement soudées sur un large circuit, chacune surmontée de son collimateur qui vient prendre précisément sa place grâce à un système de détrompeur : deux petits ergots viennent se loger dans des orifices percés dans le circuit.

Le collimateur de chaque source et ses deux petits cylindres de détrompage.
Le circuit avec les sources led Cree RGBW de 15 watts. En bas de l’image, on a retiré 3 collimateurs pour voir les multipuces RGBW.

Un masque en métal vissé sur colonnettes maintient les collimateurs en place et la plaque de sortie transparente étanchéifie l’ensemble via un joint spécifique.

En bas de l’image, le masque de métal qui maintient les collimateurs et dessus la plaque de sortie.

Usons du DMX, et des modes…

Utilisation du menu

Pour le pilotage, il y a 7 modes différents. Du mode deux canaux avec un canal de dimmer et un canal réglant du full blanc de chaud à froid, jusqu’à un mode à 15 canaux avec des macros et des canaux d’accès aux réglages de courbes de dimmer et de configuration avancée de la machine, il conviendra de choisir celui qui est le plus approprié à vos besoins. Dans tous ces modes, beaucoup se ressemblent à un ou deux paramètres près et donc il ne me semble pas très intéressant d’en proposer autant… Bref…

La lumière du Zenit

Le champ de lumière du Zenit W600 est large et chute de façon progressive en s’éloignant du centre. Il étale ses nombreux lux avec une certaine douceur et sera assez facile à raccorder. Pour ce type de lanterne, c’est impeccable.

Plaque diffusante à clipser magnétiquement sur l’avant de l’appareil.

Cameo propose en option 4 plaques pour faire varier l’angle de diffusion : 25°, 45°, 100° et également un asymétrique 60x 10° qui assure un étale linéaire pour une couverture plus allongée.
Le montage en est extrêmement simple puisqu’il s’agit d’une plaque qui se “colle” instantanément à la façade avec précision grâce à des aimants puissants.

Comme ça ! (©cameo)

C’est vraiment pratique et ça tient. Il y aura juste une petite élingue de sécu à ajouter par sécurité dans certaines circonstances.
Le W600 est aussi livrable avec un module barndoors optionnel à 4 volets, également maintenu par aimantation en face avant.

Sous la base du projecteur, 4 inserts permettent de clipser des omégas Camlock (fournis en standard) pour son accroche dans toutes les positions possibles, à commencer par la tête en bas sur un pont. Si un usage extérieur est tout indiqué, son usage intérieur ne l’est pas moins, sur une scène de concert pour éclairer une structure, un décor, un élément d’architecture…

Le W600 installé sur un pont, on voit ses omegas.

Et comme le W600 est compact, qu’il a de la pêche, qu’il consomme au maximum 565 W et que les différents diffuseurs qu’il propose permettent des couvertures très variées, cette machine me paraît vraiment avoir de sérieux atouts pour réaliser de grosses colorisations en événementiel.
On peut la dissimuler pour éclairer une halle, un porche, une façade et même des espaces de cocktails ou de réception en l’accrochant sur un grill. Son poids relativement léger (13 kg) autorise une installation facile vraiment partout, dans toutes les positions, bref, on peut faire beaucoup de choses avec.

Faisceau natif “annoncé” 18° pour un champ de 35°
Le même angle à contre.

Nous l’avons essayé dans différentes configurations, dont celles d’un éclairage de cyclo, et effectivement il a toute la puissance nécessaire pour ce type d’usage, une belle couverture, et les angles qu’il propose permettent vraiment de faire de beaux aplats de couleurs à différentes distances.

Le faisceau avec diffuseur 100°
Avec diffuseur 100° à contre-jour

Les couleurs, puisqu’on en parle, sont vraiment belles et se mélangent très bien. C’est propre et limpide. Le mode strobe fait aussi parti des atouts. La puissance lumineuse délivrée est telle que cela peut créer des effets spectaculaires.

Couleurs de blanc à dark CTO à contre-jour.

Le W600 permet une gradation de la lumière suivant 4 courbes différentes. Nous avons mesuré la courbe “en S” qui est très proche de notre projecteur traditionnel de référence. La réponse est excellente et permet une montée ou disparition de la lumière propre et sans à-coups même aux plus bas pourcentages.

Courbe du dimmer “S” de 0 à 100 %
Courbe du dimmer “S” de 0 à 10 %

Les mesures photométriques

Derating

Un derating de 6 % pour une lanterne compacte de cette puissance est un excellent résultat qui témoigne d’une bonne gestion de la température.

Commençons nos investigations par le derating pour avoir une idée précise de l’atténuation de la lumière en fonction du temps de chauffe, dans les pires conditions car nous allumons toutes les diodes à pleine puissance.
L’éclairement mesuré au centre se stabilise en 5 minutes et ne descend pas en dessous de 6 % ce qui est excellent pour ce type de projecteur.

Pourcentage des couleurs par rapport au blanc full RGBW

Flux

Pour déterminer le diamètre du faisceau qui conduit à l’angle de diffusion, nous avons pris en compte les positions sur nos 2 axes où l’on mesure le 1/10e de la valeur d’éclairement au centre. Nous obtenons un angle de 37°. En prenant en compte la moitié de la valeur au centre I/2, nous obtenons un angle de 21° qui se rapproche des 18° annoncés par le fabricant.

A 5 mètres, l’éclairement au centre atteint 5 200 lux à froid (4 900 lux après derating) et nous calculons un flux de 20 000 lumens (18 850 lumens après derating). Cette machine est puissante.


Conclusion

Il s’agit d’un beau produit simple et efficace qui a l’avantage d’être parfaitement adapté à toutes les conditions, y compris en extérieur. Cette machine est puissante, compacte et va très certainement obtenir de très belles places dans les parcs des prestataires événementiels, tant pour “couvrir” de l’espace, que pour mettre en valeur de l’architecture, ou coloriser une surface. Ce W600 sera aussi très apprécié pour ses capacités à fournir de l’effet là où on a besoin “d’envoyer de la lumière” et de la faire jouer.

J’aime

  • La puissance
  • la qualité des couleurs
  • le silence

Je regrette

  • Sincèrement rien

Et d’autres informations sur le site Adam Hall

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Système de Tracking lumière Follow-Me, Jouer aux caméras et à la souris

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Dans le cercle restreint des poursuites automatisées, Follow-Me fait figure d’Outsider. Seul système à ne dépendre d’aucun matériel physique propriétaire, ni console, ni interface ou type de projecteur particulier, ce software hollandais mise tout sur son expérience et la puissance de son tracking 3D informatique.

Le système complet Follow-Me présenté par ESL, utilisé ici avec Wysiwyg pour leurs démonstrations.

L’Idée

Follow-Me est né suite à une demande particulière de Jip Nipius, alors éclairagiste du groupe de pop-rock anglaise Suede sur la tournée de 2013. Ne pouvant utiliser de poursuite traditionnelle, il cherche une solution pour pouvoir utiliser à cet effet les automatiques du pont de face.
Deux hollandais d’expérience, Gary Yates fondateur de Keylight Wireless Event Lighting et Erik Berends propriétaire de la compagnie State Core, volent à sa rescousse. Ils développent une solution si prometteuse que bientôt les demandes affluent.
Après Radiohead c’est Def Leppard, Katie Perry, Pink, Justin Timberlake, Cher, Shania Twain, Pearl Jam, les festivals Glastonbury et PinkPop qui adoptent leur système. Ce système, baptisé Follow-Me, est aujourd’hui entouré d’un certain nombre d’accessoires quasiment indispensables.


Le Concept

Si Follow-Me est si apprécié, c’est tout d’abord grâce à sa compatibilité universelle. Ne dépendant d’aucune marque établie, il fonctionne selon trois principes simples :

le schéma de principe pour deux « poursuiteurs » avec l’assistance de la console lumière.

1- Le cœur du concept est un logiciel 3D fonctionnant sous MacOS dans lequel les positions de tous les projecteurs et les dimensions de la scène sont intégrées.
Comme dans beaucoup de visualiseurs 3D, un marqueur sert ensuite de cible aux spots sélectionnés, transformant leurs déplacements virtuels en débattements Pan et Tilt tangibles.

2- Par la suite, une caméra filmant la scène depuis le grill permettent de calibrer plus finement les positions par rapport à la réalité et de bénéficier d’un support visuel.

3- Des interfaces spécifiques, mais non obligatoires, donnent la possibilité enfin à l’opérateur Follow-Me de déplacer sa cible en fonction de la conduite lumière, et de récupérer éventuellement d’autres paramètres, tel le zoom ou l’intensité.

Si le principe peut sembler un peu plus long à mettre en route, par la nécessité d’avoir des relevés XYZ relativement précis de chaque machine à piloter, il ne présente cependant aucune limite en quantité ou type de projecteurs.

L’Installation

Marc Pioger, responsable technique d’ESL Paris (distributeur du Follow-Me en France), est un interlocuteur privilégié pour découvrir le système en profondeur.

Deux déclinaisons existent. La première, le mode simple, pour utiliser une cible avec trois projecteurs en complète autonomie. La deuxième, plus standard, permet d’utiliser dix cibles, donc dix opérateurs en simultané, un nombre illimité de projecteurs et d’incorporer les informations provenant de la console lumière. C’est donc cette dernière que nous essayons.
Première étape, insérer le plan de feu en 3D dans le logiciel. Cette étape cruciale demande un peu de temps mais fonctionne de fait comme tout logiciel de prévisualisation. Chaque projecteur est « patché » avec sa marque et son modèle, son adresse et mode DMX, ses coordonnées X,Y,Z et ses options d’inversion pan tilt le cas échéant.

Ici le plan de feu est basé sur des Mac Viper Profile, mode Basic. Dans l’avenir, un import CSV sera possible depuis Wysiwyg pour récupérer directement les informations du plan de feu.

La tentation peut être grande d’y placer tous les automatiques du show pour pouvoir, le cas échéant, piocher dedans à volonté. Par expérience, on gagne beaucoup de temps en ne choisissant au préalable que les projecteurs, en face ou en contre, les mieux placés et les moins en douche, pour éviter les phénomènes de « Flip » inhérent à cette configuration. Le logiciel Follow-Me permet alors de contrôler différents paramètres : les Pan et Tilt évidemment, mais aussi l’iris, le zoom, le shutter, l’intensité et les couleurs.

Pouvoir mixer les informations de la console et celles du Follow-Me nécessite de différencier les deux sources. Un protocole de mélange, ou Merge, est intégré dans Follow-Me. Un projecteur ne pouvant avoir qu’une seule adresse, c’est au niveau des univers, en Art-Net, que la différence se fait. Deux patchs d’univers doivent donc être envisagés. Le premier, Univers In, correspond à celui de la console lumière. Le deuxième, Univers Out, est le patch utilisé par le logiciel et correspond aux branchements physiques des projecteurs.

L’utilisation du Follow-Me nécessite donc une vraie méthodologie au moment du plan de feu et ne peut pas vraiment s’ajouter en dernière minute sur une installation existante.
Pour pouvoir passer rapidement d’une gestion des asservis avec la console ou depuis le logiciel de tracking, une librairie de contrôle en 6 canaux est intégrée par projecteur, sur un autre univers, afin de laisser l’opérateur basculer entre les deux systèmes ou donner des limites à certaines fonctions.

Le Pilotage

Deuxième point, choisir ses interfaces de commande. Une simple souris est naturellement peu propice à diriger en réel un groupe de projecteurs en pan et tilt. Alors, pour piloter un ensemble de spots, une cible générée par le logiciel servira de guide aux automatiques sélectionnées.

Chacune des 5 croix de couleur représente une des cibles générées par le logiciel, une par musicien. La caméra offre un plan large depuis le pont de face, afin d’être le plus précis possible.

C’est cette « Target » que dirige le « poursuiteur » à l’aide d’une souris 3D de son choix. Pour ce faire l’écran du Follow-Me mixe l’image provenant d’une caméra et la ou les « Targets » suivant le nombre d’opérateurs réquisitionnés.

Chaque interface se reconnaît automatiquement par le logiciel et possède ses propres réglages.

Si toute souris 3D fonctionne aisément, ESL recommande d’utiliser les interfaces Follow-Me pour plus de confort. Ainsi leur souris 3D se branche en réseau, jusqu’à 10 par ordinateur, et comporte une molette de déplacement X,Y, deux boutons et deux encodeurs rotatifs configurables. Ceux-ci pourront accueillir différents paramètres, iris, zoom ou intensité par exemple, ainsi que des presets de rappel de position.

Une autre interface, le mini-contrôleur Follow-Me, comporte quatre faders, quatre boutons et quatre encodeurs rotatifs, pouvant accueillir d’autres paramètres ou presets. Dans tous les cas de figure, la console lumière garde la main sur tous les projecteurs, et seul le pupitreur peut choisir de donner la main aux opérateurs Follow-Me avec, suivant les options, tout ou partie des paramètres.

Le mini-contrôleur (à gauche) se câble à la souris 3D (à droite) par un câble XLR4. Le petit afficheur permet de repérer et changer sa cible sans lâcher l’interface

Pour aider les « poursuiteurs » différentes astuces ont émergé avec l’expérience et les retours du terrain. Ainsi une limitation XY des projecteurs permet d’éviter certaines zones indésirables hors de la scène ou des mouvements trop compliqués pour les projecteurs trop proches.
Le Continious Beam Size permet de faire varier automatiquement le zoom pour toujours avoir la même taille de faisceaux malgré les déplacements.

Les presets de position servent à rappeler sans viser plusieurs mémoires de positions, les emplacements type des musiciens ou le centre scène par exemple. Pour synchroniser les différents modèles d’automatiques ensemble, et éviter que les plus rapides distancent les autres, des réglages indépendants d’inertie et de vitesse sont regroupés dans le paramètre « Fixture Accélération ».
Un seuil d’intensité maximal peut aussi être défini depuis la console pour limiter les valeurs de dimmer envoyées par les opérateurs Follow-Me. Un temps de fade In et de Fade Out lors de l’activation et du relâchement des projecteurs en mode poursuite peut enfin être réglé par le pupitreur, de même que le choix des cibles à suivre pour les spots, et ce à tout instant.

La Calibration

Les 9 plots sont représentés par les croix phosphorescentes dans la démo-room ESL.

Pour faire correspondre l’image reçue par la caméra physique au plan de feu du Follow-Me, une calibration est nécessaire. Pour ce faire, la procédure demande de dessiner neuf points physiques sur la scène, puis de reporter les distances correspondantes dans le soft.
Après avoir cadré un plan large, le plus à l’aplomb de la scène si possible (idéalement le pont de face), il faut créer une matrice de 3 x 3 points, c’est-à-dire séparer la surface en trois profondeurs (avant-scène, milieu, lointain) et trois largeurs (jardin, centre, cour).
Les distances des intersections seront ensuite renseignées dans le logiciel, avant que le pupitreur dirige chaque projecteur vers les plots pour calibrer précisément le système.

Ils sont représentés ensuite par des points verts dans le logiciel. Ici l’image de la caméra est remplacée par une sortie vidéo provenant de Wysiwyg, afin de simuler une scène complète.

Un montage réel ne pourra jamais être, au centimètre près, exactement le même que sur les plans 3D. En tournée, où quelques ponts peuvent s’accrocher différemment suivant les salles, il conviendra dans un premier temps de bien choisir le point Zéro de référence, puis de modifier les offsets de position et rotation des projecteurs suivant les nouvelles coordonnées.
Enfin, une dernière calibration des projecteurs, à l’iris serré sur le point central, est primordiale pour permettre d’affiner au maximum le système de tracking. En pratique, cela demande environ une heure au démarrage de la tournée, puis vingt minutes une fois la procédure bien acquise.

La Vision

Si tout type de caméra peut s’utiliser, du moment qu’elle possède un port SDI, Follow-Me préconise deux marques, Black Magic et Marshall, pour bénéficier de toutes les fonctions de contrôle. Cette dernière fait partie du kit caméra conseillé. Follow-Me accepte l’utilisation de plusieurs caméras simultanées.

La caméra Marshall CV502-MB, avec son adaptateur SDI-Thunderbolt Black Magic Ultra studio mini recorder et son adaptateur USB / RS485.
A l’abri dans son boîtier custom Touring avec alimentation PowerCON et sortie Neutrik 5 points pour la vidéo, la caméra Marshall avec une rotule 360 ° pour le focus caméra, un collier pour tube de 50 mm et un œillet pour l’élingue de sécurité.

La particularité de la caméra Marshall est de bénéficier d’une vision infrarouge pour observer dans la pénombre l’ensemble de la scène. Il peut être aussi intéressant de compléter cette caméra avec un projecteur infrarouge ou d’équiper le costume de l’artiste principal avec une diode infrarouge. Dans tous les cas de figure il convient de rester toujours concentré sur l’écran, sans interférence visuelle avec un autre angle de vue.

Les Protocoles

Pour s’intégrer au mieux dans la régie des tournées, plusieurs automations sont possibles, dont l’interfaçage en Midi et l’échange d’informations en PSN. Dans le futur, le protocole sACN sera aussi intégré.

Les échanges d’informations de positions et d’orientation permettent…

Le protocole PSN, pour PosiStageNet est en train de s’imposer dans la gestion des éclairages en tracking, mais aussi dans celle du mapping vidéo dynamique et du pilotage des ponts mobiles.
En réception et en émission, Follow-Me échange des coordonnées X,Y,Z pour chaque élément. Ainsi le logiciel récupère les offsets de position des moteurs asservis et modifie en conséquence les tracking.
Il envoie aussi ses propres informations de réglages vers des médias serveurs compatibles ou des consoles lumières.

… ici avec Wysiwyg et Green Hippo, de déplacer une fenêtre vidéo mappée sur la scène.

ESL assure la distribution exclusive pour la France et la prise en main de Follow-Me.
Après une première présentation et un test officiel pour Rock en Seine, sur la scène Bosquet, le système Follow-Me a convaincu plusieurs sociétés pour son potentiel, notamment sur les défilés de mode et les événements sportifs ou événementiels dans les Arénas et les palais des sports.


Les prix publics annoncés sont les suivants :

  • Version Light (Simple) : 4 270 € HT
  • Version Full : 14 700 € HT
  • Interface souris : 795 € HT
  • Mini-contrôleur : 795 € HT
  • Kit caméra Marshall : 1 769 € HT

Et d’autres informations sur le site ESL France

 

Baz Halpin éclaire le Beautiful Trauma Tour de Pink en Claypaky

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Pink poursuit sa tournée mondiale Beautiful Trauma destinée à mettre en scène son 7e Album avec les Scenius Unico et Mythos 2 Claypaky choisis par son Lighting Designer Baz Halpin. Cette tournée passera en France le 6 juillet à l’Arena.

Baz Halpin, lighting designer et directeur du spectacle nous confie : « Comme dans tous les spectacles de Pink, la conception lumière doit être polyvalente. Il s’agit à la fois d’un spectacle de rock, de théâtre et de cirque aérien. Avec autant de facettes dans le traitement de chacun des titres, la conception de l’éclairage et les appareils choisis doivent avoir suffisamment de souplesse pour répondre aux besoins de chaque discipline.
Les appareils doivent avoir suffisamment de punch et de réactivité pour les sections rock. Pour les séquences théâtrales/de danse, la qualité des couleurs est plus importante, alors que pour les numéros aériens, il est primordial que les appareils créent un niveau de lumière suffisant sans jamais éblouir. »

Halpin s’est doté de 93 Scenius Unico et 118 Mythos 2 pour la tournée. « Depuis fin 2017, nous sommes amoureux de la gamme Scenius », explique-t-il. « Le Scenius Unico, en tant qu’appareil polyvalent, est, je crois, inégalé. En tant que lumière principale, appareil longue distance et puissant projecteur beam, il répond au plus haut niveau à toutes les demandes que je lui soumets. Le Mythos 2 est un autre appareil sur lequel nous comptons beaucoup, un beam polyvalent petit mais puissant, il se classe bien dans cette catégorie. »

Halpin a monté le Mythos 2 sur des structures automatisées et des totems au-dessus de la scène. « Ils sont principalement utilisés comme beam pour la dynamique musicale et la création d’images graphiques », explique-t-il. « Les Unico sont utilisés pour la plupart des autres besoins : éclairage des artistes, éclairage et modélisation des décors et éclairage des voltigeurs. La luminosité, la fiabilité, la polyvalence et la qualité des projecteurs Claypaky sont des facteurs clé. »

Halpin ajoute : « compte tenu de la puissance des appareils, nous ne modifions pas le kit de la tournée quand nous nous produisons dans les stades, les projecteurs fonctionnent tout aussi bien à l’extérieur. »

Plus d’infos sur le site Dimatec et sur le site Claypaky
Et avec le Banc d’essais du scénius Unico sur SLU

 

Robe et Anolis en démo dans un nouveau showroom

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Intégré dans les locaux de Robe Lighting France à Villepinte (à proximité de Paris) ce nouveau showroom offre tout le confort nécessaire pour les démonstrations des nouveaux projecteurs Robe et Anolis, effectuées par Vincent Bouquet le nouveau chef produit de la filiale française.

Spacieux et convivial, cet espace dispose d’un grand mur blanc mat (sans pigment) de 25 m2 pour apprécier sans dérive les couleurs projetées des T1, mais aussi des MegaPointe, BMFL, LeadBeam qui font le succès de la marque. Robe a modernisé sa démo room en l’équipant également d’un vidéoprojecteur, d’un pont en aluminium et d’un mur texturé pour mettre en valeur Anolis la gamme architecturale du groupe.

Bruno François, responsable du marché architectural, a imaginé l’espace « Anolis » dans l’idée de montrer les qualités intrinsèques des projecteurs en situation réelle. Le mur texturé de grandes dimensions, est éclairé en rasant par plusieurs ArcSource pour mettre en valeur la qualité de la colorimétrie sur tout le faisceau. Le plafond est habillé de 8 projecteurs Ambiane qui illuminent la pièce et peuvent être pilotés individuellement ou par groupes, pour créer différentes ambiances.

L’équipe Robe Lighting France se fera un plaisir de vous rencontrer dans ce nouvel espace.

Plus d’infos sur le site Robe Lighting France

 

High-End, le dernier lifting de la Hog4

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La Hog4 continue son lifting hardware et software au sein d’High End dans le giron d’ETC avec un futur modèle Hog 4-18. Sortie en 2012, il y a sept ans déjà, la dernière mouture de WholeHog a toujours eu du mal à s’imposer dans l’hexagone français.
Après de nombreux rebondissements et changements de distribution, la marque de console la plus emblématique du rock’n’roll est accueillie par le géant du théâtre ETC, mais reste sous la bannière High End.

Cette récente cohabitation avec les pupitres EOS d’ETC fait cependant naître de grands espoirs pour tous les passionnés, certains spécialistes rêvant d’une fusion entre ces deux grandes marques de consoles.
Si les pupitres bénéficient maintenant d’une carte mère signée ETC, peu de changements en attendant la Hog 4-18 dont les dernières photos révèlent des encodeurs renforcés en aluminium, huit sorties DMX, des encoches pour installer les accroches des moniteurs externes et des écrans internes 18,5”de meilleure qualité.

Le logiciel d’exploitation est mieux servi avec une quantité de petits perfectionnements dont certains sont demandés depuis des années pour améliorer le confort de programmation. Cette version 3.10 précède la prochaine mise à jour majeure, la version 3.11, dont la sortie est prévue dans quelques semaines pour accompagner la Hog 4-18.

La V 3.10 est maintenant disponible sur High End Software dowload.


Compatible en lecture et écriture avec la V 3.09, elle incorpore la librairie V4.18.447, corrige un grand nombre de bugs tout en assurant les nouvelles fonctionnalités suivantes :

Extensions virtuelles :
Des pages de fader virtuelles sont accessibles par le bouton Virtual Wing de la fenêtre du menu. Chacune de ces fenêtres représente une page de 10 playbacks virtuels avec fader, boutons et options identiques à leurs pendants physiques.

Barre de rappel dynamique des playbacks (Dynamic Playback Bar Hardware Docking) :
Les utilisateurs peuvent utiliser la nouvelle barre d’accroche des playbacks pour accéder rapidement à ces playbacks virtuels depuis la console principale ou les Wings Hog.

Affichage résiduel des Group Masters (in the Background) :
Les fader de Group Master, quand ceux-ci ont un niveau inférieur à 100 %, restent par défaut actifs entre chaque page. Les cellules de groupes correspondantes dans la fenêtre de groupes ont une barre d’indication rouge.
Si un groupe n’a pas de fader de Group Master créé, un appui long sur la case tout en manipulant la 5e molette d’encodage permet de le simuler. Group + Release permet de remettre tous les Group Masters cachés à 100 %.
Dans la fenêtre de Group Directory, les intensités et locations des Group Masters sont indiqués dans deux nouvelles colonnes. Les temps de désactivation des Group Masters peuvent être modifiés par un appui long sur la case du groupe et en utilisant la fenêtre spécifique de barre d’outils principale (Main Toolbar).

Compound Fixture Explode :
Les projecteurs complexes composés de sous-modules peuvent maintenant être divisés en différentes parties par une pression sur le bouton « Compound Explode » situé en haut de la fenêtre des projecteurs.

Amélioration du bouton [Segments…] :
La barre de sélection de projecteurs se développe, avec une touche « Segments » améliorée. Utilisé pour les sélections parcellaires ce bouton s’illumine à l’utilisation et indique quelle partie (Buddy) est actuellement en cours.
De plus le bouton Rem Dim bénéficie d’une option pour le désactiver d’office dans les préférences d’utilisateur. Ce dernier, unique sur Hog, permet de placer l’intensité des projecteurs non-sélectionnés à zéro, mais pouvait en cas de fausse manipulation s’avérer dangereux.
Toujours dans un souci de protection, le fader du GrandMaster peut être désactivé, dans la section diverse (Misc) des préférences utilisateur.


Pour terminer, une nouvelle banque d’images pour le Pixel Mapping de la Hog 4 est disponible avec les contenus « Gradient Shapes », des formes adaptées à la programmation des matrices de led.

Plus d’infos sur le site ETC France et sur le site High End Systems

Ryan Hopkins donne l’alarme avec le Chroma-Q Color Force II

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Photo © Lindsay Cave @loosplat

Pour la tournée “Silent Alarm” de Bloc Party, LCR a fourni 20 rampes à leds Chroma-Q Color Force II à Ryan Hopkins qui souhaitait créer un mur de contre spectaculaire.

Le spectacle de l’Alexandra Palace de Londres qui s’est joué à guichets fermés a constitué le point culminant de la partie européenne de la tournée de Bloc Party. Le groupe rejoue son premier album “Silent Alarm” dans son intégralité, y compris les titres favoris des fans “Two More Years” and “Flux”.

Photo © Lindsay Cave @loosplat

Lors de sa sortie en 2005, Silent Alarm a été élu “Album de l’année” par NME et faisait partie des nominés du prix Mercury. Il contient certains des titres les plus populaires de Bloc Party comme “Helicopter”, “This modern Love” et “Banquet”.

Photo © Lindsay Cave @loosplat
Photo © Lindsay Cave @loosplat

La scénographie du spectacle présente cinq panneaux cyclo individuels espacés qui, ensemble représentent l’illustration emblématique de l’album “Silent Alarm”. Ryan Hopkins, concepteur lumière et directeur de LCR savait que le blanc serait idéal pour un éclairage créatif et souhaitait un wash de contre possédant une vaste gamme de couleurs. Pour y arriver, il a opté pour des barres de LED Chroma-Q Color Force ll qui ont été installées en haut et en bas de chaque panneau.

Pour la majeure partie du spectacle, ces puissants cycloramas ont inondé l’arrière de la scène de couleurs vives avec des effets stroboscopiques diffusés par certaines unités pendant les titres les plus rapides. Ryan a également pu créer un bel effet de coucher de soleil en produisant un dégradé allant du jaune vers le rouge vif et rencontrant un bleu de glace émis par le Color Force II situé tout en bas.

Photo © Lindsay Cave @loosplat

Ryan explique : “C’était super d’avoir des Color Force II à disposition pour la tournée. Ils ont envoyé une lumière incroyablement brillante à travers la scène. J’étais très impressionné par leur fusion harmonieuse et je suis très content des résultats.”

Plus d’informations sur le site ESL et sur le site Chroma-Q

 

BMFL FollowSpot LT Robe, version longue portée

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Robe propose le BMFL FollowSpot LT, une nouvelle version longue portée de la gamme de projecteurs dédiés à une utilisation en poursuite et contrôlés par le système RoboSpot.

Solution compacte adaptée aux grandes scènes, son système optique, un zoom 2° à 8° (ratio 4:1) le rend idéal pour une utilisation sur de grandes distances, lui permettant d’atteindre un éclairement supérieur à 1000 lux à 90 m.
Ses deux roues de couleurs, deux frosts, son Iris ainsi que son système trichromie hérités de la série BMFL en font une poursuite petit format abordable et légère.

Le BMFL FollowSpot LT est disponible en démonstration sur site et sur toute la France dès maintenant.

Plus d’infos sur le site Robe Lighting France

 

JSF, l’atelier à tout faire

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Connu et reconnu comme spécialiste de la vente de matériel professionnel d’occasion, JSF s’offre aujourd’hui des activités complémentaires et investit dans de nouveaux locaux, du personnel et des outils de production. Occupant depuis peu près de 3 000 m2, l’entreprise des Hauts-de-France fait office de « couteau suisse » dans le monde du spectacle et de l’événementiel.

l’équipe JSF. De gauche à droite : Nicolas – Aurore – Arnaud – Jérémie – Max-Antoine – Emile – Jacques – Claire – Julien (The boss) – François

Un acteur important agissant comme un support « ligne arrière » qui compte pour nombre de prestataires, et dont les activités sont en pleine mutation. Nous avons rencontré Julien Sérignac, dirigeant et fondateur de JSF.

SLU : Bonjour Julien. Peux-tu nous présenter ton activité actuelle et comment s’organise l’entreprise autour de ces activités particulières ?

Julien Sérignac : JSF a d’abord été, pendant une douzaine d’années, un négociant spécialiste en matériel d’occasion professionnel. L’essentiel de notre activité consistait à racheter des lots de matériels d’occasion valorisables et ayant encore un beau potentiel, à les préparer et les revendre pour les remettre en circulation chez des prestataires pouvant ainsi s’équiper en matériel de seconde main fiable et sous garantie.
Depuis, l’activité a bien évolué car les clients étaient très satisfaits de ce qu’on fournissait, notamment du SAV et de l’écoute, et nous avons été souvent ouverts à toutes les demandes, ce qui nous a emmenés vers de nouvelles activités, notamment la vente de matériel neuf, Ensuite nous avons commencé à fabriquer, notamment en aluminium, des chariots de transport, des panières, des éléments de décors, des accroches, et des supports en tous genres.
Aujourd’hui on vient de démarrer la fabrication de flight-cases ce qui offre une corde de plus à notre arc et nous permet de répondre plus globalement à nos clients

SLU : En matière de flight-cases, quel était l’objet des demandes, il y a déjà une belle offre en la matière sur le marché. Apportez-vous quelque chose de plus ?

Julien Sérignac : En matière de flight-cases, nous ne travaillons pas toutes les gammes, notamment celles standard que tout le monde peut trouver partout, à tous les prix.

Fabrication de flight-cases

Nous avons commencé par répondre à des demandes spécifiques de conditionnements très techniques, parfois comportant des éléments hybrides en aluminium intégrés aux caisses, et du sur-mesure très pointu et très robuste qu’il était parfois difficile d’obtenir avec certains fabricants.

Machine de découpe à commande numérique

Ensuite, les clients que nous avions pour ces fabrications très spéciales nous ont demandé des choses plus classiques désirant retrouver la même qualité et robustesse sur tous leurs flight-cases. Nous avons alors développé ce dispositif de production de flight de haute qualité, avec des normes de robustesse correspondant aux exigences des tournées et des prestations intensives.

Nous avons alors investi dans nos nouveaux locaux dans du matériel très moderne, du personnel qualifié et une organisation nous permettant de répondre dans des délais parfois très courts à des demandes importantes, même sur des séries de flight-cases assez grandes.

Intégration aluminium / flight-cases pour machines à brouillard.

SLU : Vous avez donc aussi un atelier complet de ferronnerie métal / aluminium, mais aussi de menuiserie… Vous pouvez nous en dire un peu plus ?

Julien Sérignac : Nous essayons de répondre à toutes les demandes particulières et sur mesure pour les productions, les théâtres et les prestataires.

fabrications aluminium : chariots et panières de transport. Arnaud en pleine action.

Tout le monde a toujours une idée derrière la tête et ne sait pas toujours comment la transformer en réalité. Nous intervenons avec nos ateliers pour réaliser ce genre de travaux. Nous avons créé la marque MOVE-X qui regroupe toute une gamme d’accessoires de notre fabrication.

Idem pour tout ce qui est rideaux et tentures de scène, où nous proposons toute une gamme de textiles, disponibles très rapidement car nous avons un stock important. L’objectif étant de pouvoir répondre à peu près à toutes les demandes quant aux besoins de fournitures dans le domaine du spectacle ou de l’événementiel.

Atelier métallerie

Nous pouvons réaliser également du mobilier technique destiné à de l’intégration, des podiums, des éléments de praticables particuliers, des bars ou des pupitres, des éléments décoratifs d’un agencement, des garde-corps, des passerelles, des rampes de chargement, allant parfois jusqu’à des poses et réalisations avec assemblage et soudure de structures sur site dans des salles de spectacles ou des sites événementiels, suivant les demandes de nos clients.

Les LASERS

Atelier technique laser avec Emile Chauvin

Parmi les différentes cordes de son arc, JSF a celle des lasers professionnels de spectacle.
En interne, Emile Chauvin, un spécialiste en la matière, développe la production de la marque ECS (Emile Chauvin System) commercialisée depuis quelques années par JSF.

SLU : Historique ?

Emile Chauvin : Ce projet personnel a commencé par des demandes de clients comme des clubs ou des prestataires, qui sont arrivées chez nous pour de la maintenance de systèmes coûteux pour lesquels ils avaient du mal à obtenir un suivi sérieux. Etant spécialisé dans ce domaine depuis toujours, je me suis intéressé de près à leur cas et j’ai su apporter de vraies prestations et services sur leurs systèmes.

La demande s’est faite de plus en plus pressante pour que je m’occupe de leurs futurs investissements dans ce domaine, et j’ai été amené construire et à faire construire suivant mes spécifications précises, des systèmes complets pour différentes installations. Ce fut tout d’abord très artisanal bien que répondant à des standards de qualité très élevés, et ensuite, j’ai trouvé des fabricants qui ont pu réaliser mes systèmes sur de plus grandes séries, en conservant les critères techniques et la conception que j’avais souhaités.

Le show-room ECS laser

SLU : Et vous avez réussi à faire votre place dans ce marché ?

Emile Chauvin : Complètement, car le domaine du laser est très concurrentiel « sur le papier », rien ne ressemble en effet plus à un laser qu’un autre laser, mais dans la réalité, une grande partie de ce que vous trouvez sur le marché ne parvient pas à satisfaire les clients sur la durée.
Très souvent au bout de quelques mois, lorsqu’un simple réglage devient nécessaire, personne ne sait où s’adresser pour avoir un service… Je ne vous raconte même pas comment ça se passe quand il faut des pièces détachées, intervenir sur des sources ou des éléments d’électronique… Et je ne parle ici QUE de systèmes professionnels et non des « jouets » pour Dj’s.

L’atelier électronique / SAV lumière.

Grâce à notre service, notre suivi, et le niveau de qualité que nous avons établi pour nos lasers, nous avons su constituer un réseau de clients ultra-satisfaits qui s’étoffe de mois en mois, rien que par bouche-à-oreille. Aujourd’hui, nous vendons à peu près 300 lasers par an, et ils font leurs preuves sur des prestations de plus en plus prestigieuses à travers le monde.

SLU : Vous faites de la prestation en matière de laser ?

Emile Chauvin : Oui et non. En fait, nous apportons ponctuellement la possibilité à nos clients utilisateurs de matériel ECS, de compléter leur parc pour des réalisations exceptionnelles auxquelles ils ne sont pas toujours habitués, des prestations nécessitant des lasers très puissants, ou en grand nombre, des demandes techniques très particulières.
Nous disposons d’importantes ressources pour pouvoir leur apporter un accompagnement technique et matériel. Mais nous ne sommes pas prestataire laser, nous ne démarchons pas la clientèle. Nous nous tenons à notre statut de fabricant et de distributeur.
De même, nous pouvons aussi assurer uniquement des accompagnements techniques pour de l’aide à l’utilisation de nos équipements sur des dossiers pointus, avec le matériel de nos clients. Nous travaillons dans ce sens à l’international.

Une commande prête à partir

SLU : Quels sont les clients de JSF pour toutes ces activités ?

Emile Chauvin : Notre clientèle est très variée. Nous travaillons pour des prestataires de l’audiovisuel, des revendeurs, des loueurs, des installateurs, des tourneurs, des artistes et productions de spectacles, des théâtres et lieux de loisirs, en fournisseur ou support pour tous les professionnels du live et de l’événementiel. Notre offre est large et peut être, soit très spécifique, ou au contraire absolument globale sur un projet d’achat ou de fabrication de A à Z.

SLU : Vous avez un site internet qui propose de la vente en ligne

Emile Chauvin : Oui, car c’est l’outil que nous avions commencé à mettre en place au démarrage de notre activité de vente de matériel d’occasion. Avec le temps, ce site s’est étoffé avec tout ce qu’on peut fournir mais ne représente pas une part très importante de notre activité. C’est un petit plus qui permet de fournir un service supplémentaire mais actuellement on est vraiment dans des rapports de travaux réalisés avec une belle part d’échanges et de communication directe avec nos clients.

SLU : Et donc vous voici dans vos nouveaux locaux !

Emile Chauvin : Oui ! Ca fait maintenant une bonne année que nous sommes arrivés ici. Nous avons triplé notre surface, et nous voyons à peu près la fin des travaux d’aménagement. Nous avons un bel Atelier divisé en plusieurs pôles (SAV et électronique, soudure / mécanique, fabrication textile et décors, et fabrication de flight-cases), une zone de stockage, une zone de préparation des commandes avec trois quais de chargement, et des bureaux également plus spacieux. Bref nous sommes bien plus à l’aise pour travailler à présent.
D’autres informations sur le site JSF

Le nouveau bâtiment JSF

 

Offres spéciales RME

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Audio-Technica France qui distribue RME dans l’hexagone, propose tout le mois de février des offres cumulables à toutes celles et ceux qui souhaitent s’offrir une interface audio de l’excellente marque allemande.

La Fireface UFX+ avec son cadeau, la ARC l’Advanced Remote Control USB

Tout d’abord, l’offre autour des plugins Flux Evo.Channel et Evo.In est prolongée pour toute interface audio RME achetée jusqu’au 31 mars 2019. D’autre part, l’ARC USB est offerte pour toute interface audio Fireface UFX II et Fireface UFX+ achetée entre le 1er et le 28 février 2019.

Résumons la nature du cadeau par appareil acheté :

    • Babyface Pro : plugin Evo.IN offert d’un montant de 70,80€ TTC
    • Gamme MADI (MADIface USB, MADIface XT, MADIface Pro) : plugin Evo.IN offert d’un montant de 70,80€ TTC
    • Gamme Digiface (Digiface USB, Digiface AVB, Digiface Dante) : plugin Evo.IN offert d’un montant de 70,80€ TTC
Evo.Channel
  • Gamme HDSP (HDSP 9632, HDSP 9652, HDSPe AIO, HDSPe RayDat, HDSPe AES, HDSPe MADI et HDSPe MADI FX) : plugin Evo.IN offert d’un montant de 70,80€ TTC
  • Fireface UC / Fireface 802 : plugin Evo.IN + plugin Evo.Channel offerts, soit un montant de 225,60€ TTC
  • Fireface UFX II / Fireface UFX+ : plugin Evo.IN + plugin Evo.Channel + télécommande RME ARC USB offerts, soit un montant de 354,60€ TTC

L’ensemble de ces offres est valable chez les revendeurs agréés français.


Pour plus d’informations concernant les conditions à remplir et la marche à suivre pour bénéficier de ces offres, rendez-vous sur le blog Audio-Technica